Passion Lettres Deux

Éphéméride 31 octobre 1795 naissance de John Keats

  • John Keats, poète romantique anglais, né le 31 octobre près de Londres, mort à Rome de la tuberculose le 24 février 1821, est un des poètes les plus importants de sa génération.

il attira sur lui l’attention publique par Endymion (1818), roman poétique d’une imagination aussi riche que déréglée. Le Quarterly Review et le Blackwoods Magazine critiquèrent acerbement le jeune poète qui, tenant compte des critiques, donna bientôt un troisième volume, Tales and Poems (1820), qui le mit au premier rang des poètes anglais.
C’est dans ce volume qu’est contenu cet admirable
Hyperion dont Lord Byron a dit qu’il avait été inspiré par les Titans et qu’il était d’un sublime égal à celui d’Eschyle. C’est surtout dans les sujets mythologiques ou du Moyen âge que le talent de Keats brille de son plus vif éclat. Rien n’égale dans la littérature de la Grande-Bretagne, en couleur et en mélodie, l’Ode au Rossignol, l’Ode à Pan et l’Urne grecque. The Eve of S. Agnes est un modèle du genre romantique.
Les ravages d’une maladie héréditaire, la phtisie, aggravés par une passion malheureuse, l’emportèrent à vingt-six ans, à Rome, où il repose à côté du poète Shelley.

Éphéméride 30 octobre 1885 naissance d’Ezra Pound

Ezra Pound (Hailey, Idaho, États-Unis, 30 octobre 1885 - 1er novembre 1972 à Venise) est un poète, musicien et critique américain qui a fait partie du mouvement moderniste du début des années 1920 et qui est souvent rattaché à la Génération perdue. Pound était le chef de file de plusieurs mouvements littéraires et artistiques comme l'imagisme et le vorticisme, proche du futurisme italien À Paris à partir des années 20, il a rencontré James Joyce et Ernest Hemingway.
Pound était également un fervent supporter de Benito Mussolini ; il fut critiqué pour ses prises de position antisémites. Son engagement aux côtés de Mussolini lui vaudra d’être condamné en 1945. Il est reconnu malade et interné jusqu’en 1958.

Éphéméride 29 octobre 1783 décès d'Alembert

Jean le Rond d'Alembert, né le 16 novembre 1717 à Paris, est un enfant illégitime abandonné à sa naissance sur les marches de l'église parisienne de Saint Jean le Rond (qui lui a donné son prénom) ; il est recueilli par la femme d'un artisan-vitrier qui l'élèvera comme son fils. Secrètement, son père lui versera une pension qui subviendra à l'éducation du jeune homme. D'Alembert se révèle particulièrement doué pour les mathématiques, et il étudie avec succès le droit et la médecine.
Après des premiers mémoires sur la mécanique des fluides et sur le calcul intégral, il est admis à vingt-quatre ans à l'Académie des Sciences comme associé astronome adjoint. En 1743, il publie son important
Traité de la Dynamique, où il donne ce qu'on appelle désormais le principe de d'Alembert (=conservation de la quantité de mouvement). En 1747, il écrit un article sur les cordes vibrantes, où, pour la première fois, il donne et résout l'équation aux dérivées partielles qui régit la propagation des ondes sonores. On doit aussi à d'Alembert des Réflexions sur la cause générale des vents et un traité sur la précession des équinoxes.
À compter de 1746, d'Alembert se lance avec Diderot dans une aventure monumentale, la rédaction de l'
Encyclopédie, Dictionnaire raisonné des Sciences, dont le premier volume paraît en 1751. Dans le Discours préliminaire qui ouvre l'Encyclopédie, d'Alembert affirme le lien entre le progrès des sciences et le progrès social. Il s'inscrit totalement dans le courant des Lumières, et il lutte contre l'obscurantisme religieux et politique. C'est cette activité philosophique qui remplace peu à peu son travail de mathématicien.
D'Alembert n'a presque jamais quitté Paris. Il refuse notamment à Frederick II la présidence de l'Académie de Berlin ; il décline aussi l'invitation de Catherine II de devenir le précepteur de son fils en Russie, malgré la bourse importante qu'elle propose. Au contraire, il fréquente les salons et aime la vie mondaine, parisienne. En 1754, il devient membre de l'Académie Française, dont il est le secrétaire perpétuel à compter de 1772. La fin de la vie de d'Alembert est marquée par la maladie, et il décède le 29 octobre 1783.

Éphéméride 28 octobre 1905 décès d’Alphonse Allais

Alphonse Allais, né le 20 octobre 1854 à Honfleur (Calvados) et mort le 28 octobre 1905, inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen, est un écrivain et humoriste français. Il a fait partie du mouvement Fumiste, était membre du club des Hydropathes, fut un pilier du cabaret le Chat noir dont il dirigea la revue et présenta de fameuses toiles monochromes (Combat de nègres dans une cave, pendant la nuit ; Récolte de la tomate sur le bord de la mer rouge par des cardinaux apoplectiques ; etc.) au salon des Arts Incohérents. Alphonse Allais a composé des centaines de contes humoristiques, tous ou presque écrits dans l'urgence. Poète autant qu'humoriste, il a cultivé entre autres le poème olorime, c'est-à-dire constitué de vers entièrement homophones, où la rime est constituée par la totalité du vers.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale (en 1944), une bombe de la RAF a totalement pulvérisé sa tombe… Ses cendres « virtuelles » ont été transférées à Montmartre en 2005. Il reste de lui l'image d'un homme à l'humour acide et un spécialiste de la théorie de l'absurde. Ses travaux scientifiques sont moins connus (recherches sur la photographie couleur et dépôt d'un brevet pour du café lyophilisé, ainsi que des travaux très poussés sur la synthèse du caoutchouc).

Éphéméride 27 octobre 1469 naissance d’Érasme


Érasme est né à Rotterdam entre 1466 et 1469 dans des conditions obscures (il est l’enfant naturel d’un prêtre). À neuf ou dix ans, il entre à l’école des frères de la Vie commune de Deventer où il reçoit l’enseignement de la Bible et des auteurs de l’Antiquité.
En 1488, Érasme prononce ses vœux monastiques au couvent de Steyn (Pays-Bas) où il étudie les poètes latins et compose ses premiers ouvrages. Ordonné prêtre en 1492, il rejoint l’évêque de Cambrai dont il devient le secrétaire. Érasme séjourne ensuite à Paris où il rencontre des hommes de lettres français, italiens et anglais. Il est alors considéré comme un humaniste de grand renom. Puis, en Angleterre, il côtoie la haute société londonienne et le futur roi Henri VIII.
De 1500 à 1514, Érasme voyage dans toute l’Europe : Londres, où il retrouve son ami Thomas More, Turin, lieu de sa rencontre avec l’imprimeur Alde Manuce, Rome où l’accueillent cardinaux et prélats. À Paris, en 1511, il publie
L’Éloge de la folie. En 1514, Érasme rencontre à Bâle l’humaniste et imprimeur Jean Froben, qui devient son principal éditeur. En 1516, Érasme publie un essai politique, L’Institution du prince chrétien, destiné au futur Charles Quint, et sa traduction du Nouveau Testament.
De 1514 à 1530, Érasme effectue de multiples voyages en Europe.
Durant cette période, il se heurte aux idées de Luther, trop excessives selon lui, contre lequel il prend finalement position.
Érasme meurt en 1536 à Bâle.

Éphéméride 26 octobre 1887 naissance d’Edouard Bourdet


Édouard Bourdet (1887-1945) est un auteur dramatique, journaliste, administrateur de la Comédie-Française. Il se marie en janvier 1909 avec Catherine Pozzi, poéte et écrivain. Ils ont un fils, Claude, qui sera un grand journaliste et un grand résistant.
Édouard Bourdet voit jouer sa première pièce de théâtre en 1910,
Le Rubicon, et il deviendra l'un des principaux fournisseurs du théâtre de boulevard de l'entre-deux-guerres. En 1927, dans la pièce Vient de paraître, il n'est pas tendre avec les prix littéraires, le choix par les écrivains de sujets dans un but commercial et le lancement publicitaire d'un livre et d'un auteur. Dans Le Sexe faible (1929), Édouard Bourdet fait le portrait d’hommes à la recherche de femmes qui les entretiennent. Fric-Frac est une pièce de théâtre jouée en 1936 et adaptée au cinéma en 1939. C'est un grand succès commercial. Avant la Seconde Guerre mondiale, il se bat en duel avec Henri Bernstein, son rival dans le même genre théâtral. Duel qui permet à Henri Bernstein de connaître un regain d'intérêt de la part du public. Édouard Bourdet est également l'ami de Paul Claudel et de Jean Giraudoux et il tient un salon littéraire avec sa seconde femme Denise. Édouard Bourdet eut aussi une activité tout à fait novatrice en tant qu'administrateur de la Comédie-Française de 1936 à 1940. Il est décédé en 1945.

Éphéméride 25 octobre 1976 décès de Raymond Queneau

Raymond Queneau s’éteint à Paris, la capitale qu’il a tant représentée dans ses œuvres. Il avait alors 73 ans.
Né au Havre en 1903, Raymond Queneau rencontre le surréalisme en 1924 ; il participe à toutes les activités du groupe avant de rompre en 1929 avec André Breton.
Assidu aux cours d’Alexandre Kojève sur Hegel, il effectue des recherches sur les « fous littéraires », et son intérêt pour les mathématiques s’approfondit (il entrera en 1948 à la Société mathématique de France).
Le Chiendent, publié en 1933, explore le langage. Les romans suivants s’enracinent dans son expérience personnelle. Son œuvre, d’abord pessimiste, se teinte peu à peu d’un humour savant : Pierrot mon ami (1943) montre un Pierrot, sorte de double de Queneau détaché et naïf, qui annonce le Valentin Brû du Dimanche de la vie (1952). Avec les Exercices de style (1947) vient le succès populaire.
Il entre en 1950 à l’académie Goncourt et au Collège de pataphysique, où il aura le titre de Transcendant Satrape. Il dirige la rédaction de l’Encyclopédie de la Pléiade, et
Zazie dans le métro, publié en 1959 lui apporte la notoriété.
Il fonde l’Oulipo en 1960 avec François Le Lionnais, s’intéresse aux œuvres « potentielles » dont les
Cent mille milliards de poèmes restent le meilleur exemple.

Éphéméride 24 octobre 1913 naissance d’Armand Lanoux

Armand Lanoux, né le 24 octobre 1913 à Paris (12e arrondissement), est un écrivain français.

Il a fait d'abord plusieurs métiers, instituteur, dessinateur de sujets pour boîtes de bonbons, employé de banque (c'était le métier de son père, Aimé), représentant en livres de luxe, artiste peintre, journaliste...

Il devient membre du comité littéraire de l'éditeur Arthème Fayard (1950), directeur de la revue
À la page (1964), préside le Comité de la télévision française en 1958-1959, est nommé Secrétaire général de l'Université radiophonique et télévisuelle internationale. Membre de l'Association France-URSS. Il participe à la rédaction du Code des Usages.
Il a écrit dans plusieurs genres : le roman (policier, naturaliste, souvenirs comme prisonnier de guerre), l'essai (souvent sur Paris), des biographies :
Bonjour Monsieur Zola, 1954 ; Maupassant le bel ami, 1967 ; Adieu la vie, adieu l’amour, 1976, sur Dorgelès, la chronique, le théâtre, la poésie (prix Apollinaire 1953 pour Colporteur).

Il est le lauréat du prix Interallié, en 1956, pour Le Commandant Watrin. En 1963, il obtient la consécration en gagnant le Prix Goncourt avec son roman Quand la mer se retire. Il devient membre de l’Académie Goncourt en 1969. Il est décédé le 23 mars 1983 à Champs-sur-Marne.

Éphéméride 23 octobre 1734 Naissance de Restif de la Bretonne

Nicolas-Edme Restif de la Bretonne est une des personnalités les plus attachantes du XVIIIe siècle. Berger, typographe, écrivain, réformateur, philosophe, libertin, visionnaire, il est le premier écrivain paysan, le premier à vivre (fort mal) de sa plume, l’auteur d’une autobiographie qui vaut bien Les Confessions de Rousseau, de documents de premier ordre sur la vie paysanne de son temps, de pages remarquables sur les mystères du cœur humain et de visions politiques qui ne furent pas toutes entièrement utopiques, dont un projet de réforme de l’orthographe…
Nicolas Edme Restif (ou Rétif) est né à Sacy, en basse Bourgogne. Il y passa son enfance, au milieu d'une famille très nombreuse et mènera jusqu'à douze ans la vie d'un petit paysan. Des dons précoces pour les lettres, une sensibilité portée en même temps vers la rêverie et la réflexion inciteront sa famille à le diriger vers d'autres destinées qu'une vie campagnarde.
À dix-sept ans, il part pour Auxerre où il reste quatre ans apprenti puis compagnon typographe. Ce métier lui assurera plus tard son gagne-pain et lui permettra de composer lui-même directement sur la presse une partie de ses livres.
À vingt et un ans, il arrive à Paris où il vivra jusqu'à la fin de sa vie, à l'exception de fréquents séjours à Sacy. Il écrira 194 volumes totalisant près de 10 000 pages. Il connaît le succès et la gloire dès 1775 avec 
Le Paysan perverti (suivi en 1784 de La Paysanne pervertie). La Vie de mon père (1778) confirme ce succès. Suivront les 42 volumes des Contemporaines (publiés de 1780 à 1783) ; ses déboires conjugaux et familiaux lui inspireront La Femme Infidèle (1786) et Ingénue Saxancour (1788).
Son autobiographie s’intitule
Monsieur Nicolas ou le Coeur humain dévoilé (1796-97, 16 vol. in-12). Il a connu l'extrême misère, a eu des aventures galantes nombreuses (194 maîtresses, si l’on en croit son Calendrier). Si porté qu'il fût sur les anecdotes scandaleuses et les descriptions scabreuses, Restif a fait preuve d'un naturalisme vrai, sincère qui tranche sur les déclamations à la mode et sur la facticité des sentiments, l'insupportable hypocrisie des écrivains de la fin du XVIIIe siècle, Rousseau en particulier. 
D'autre part, on trouve chez lui les détails les plus curieux sur certaines classes de la société, au début de la Révolution française. Citons encore de lui :
le Pied de Fanchette ou le Soulier couleur de rose (Paris, 1768, 3 vol. in-12) ; les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne (1788-91, 15 vol. in-12) ; le Pornographe ou Idées d'un honnête homme sur un projet de règlement pour les prostituées (Londres, 1769, in-8) qui eut un succès européen et inspira à Joseph II d'Autriche les règlements sur la prostitution qu'il appliqua dans ses États…

Éphéméride 22 octobre 1921 naissance de Georges Brassens


Fils de maçon, italien par sa mère, Georges Brassens naît le 22 octobre 1921 à Sète dans l’Hérault.
Dès 14 ans, la lecture des poètes l’éveille à l’écriture. Mais vers 18 ans, une sombre histoire de vol le fait écoper d’un an de prison avec sursis, le fait renvoyer du lycée. C’est ce qui le pousse à rejoindre Paris, chez sa tante Antoinette, en février 1940, rue d’Alésia.
Son premier boulot le conduit aux usines Renault de Boulogne Billancourt. Il lit beaucoup : Paul Fort, Rimbaud, et surtout Villon. Ce travail le mène en 1942 à publier son premier recueil de poésie,
Des coups d’épées dans l’eau, suivi de A la venvole.
Brassens est envoyé en Allemagne début 1943 pour le STO. Lors d’une permission, Brassens « oublie » de revenir en Allemagne, et il se cache à Paris, impasse Florimont, dans le 14e arrondissement. Il y restera plus de vingt ans, jusqu’en 1966. Il y vit caché, profitant de sa réclusion pour écrire, jusqu’à la Libération.
Fin 1951, un ami réussit à faire passer Brassens au Caveau de la République. Le 6 mars 1951, Patachou l’auditionne en public. Chez Polydor (Philips), Brassens enregistre
Maman Papa avec Patachou, puis Le Gorille, La mauvaise réputation, Le petit cheval. Les concerts s’enchaînent, Bobino en 1953, deux Olympia en 1954, et les récompenses pleuvent : Grand Prix de l’Académie Charles Cros, édition de ses chansons chez Denoël.
Il meurt d'un cancer le 29 octobre 1981 près de Sète.
Il est enterré au cimetière Le Py, le cimetière des pauvres. Un musée est aujourd’hui consacré à Georges Brassens dans sa ville natale de Sète.

Éphéméride 21 octobre 1790 naissance d'Alphonse de Lamartine

Alphonse de Lamartine n'était pas « le pleurard à nacelle » dont parlait Musset. Ni le responsable, selon Flaubert, « de tous les embêtements bleuâtres du lyrisme poitrinaire ». C'est l'un de nos plus grands poètes romantiques.
Alphonse de Lamartine est né à Mâcon (Saône-et-Loire) en octobre 1790. Il passe son enfance à Milly, un village près de Mâcon, et fait ses études à Belley chez les Jésuites.
De juillet 1811 à avril 1812, Lamartine est envoyé en Italie. Il découvre Florence, Rome et Naples. Sa vocation littéraire s’affirme sous la Restauration. À cette époque, il rencontre Julie Charles, une jeune femme qui meurt deux ans après leur rencontre sur les bords du lac du Bourget. Julie Charles devient l’Elvire des Méditations poétiques, recueil de vingt-quatre poèmes salué par un grand succès en 1820. Plus tard, il épouse Mary-Ann Birch. En 1829, il est élu à l’Académie française.
D’abord nommé attaché d’ambassade à Naples en mars 1820, Lamartine est élu tour à tour député à Bergues (Nord) en 1833 après un voyage en Orient (1832), conseiller général de Mâcon, ministre des Affaires étrangères. Il devient chef du gouvernement provisoire de 1848. C'est lui qui signe le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848. La même année, il est battu aux élections présidentielles. Parallèlement à cette carrière politique, Lamartine continue d’écrire. Il meurt ruiné en février 1869.

Éphéméride 20 octobre 1946 naissance d'Elfriede Jelinek


Elfriede Jelinek est une femme de lettres autrichienne, lauréate du prix Nobel de littérature en 2004. Par sa vision critique de la société autrichienne, elle est souvent comparée à Karl Kraus, Kurt Tucholsky ou Thomas Bernhard.
Elle a été membre du parti communiste autrichien de 1974 à 1991. Marquée par un père juif socialiste qui sombre dans la folie et une mère catholique très autoritaire, elle se tourne vers la littérature pour exprimer sa révolte contre l'autorité.
Son premier roman paraît en 1970. Elle connaît son premier succès international avec
La Pianiste (1983), adapté au cinéma en 2001, et Lust (1990) qui s'est vendu en Allemagne à plus de 150 000 exemplaires.
La Pianiste a été adaptée au cinéma en 2001 par Michael Haneke avec Isabelle Huppert, Annie Girardot et Benoît Magimel dans les rôles principaux.

Éphéméride 19 octobre 1999 décès de Nathalie Sarraute


Nathalie Tcherniak est née en juillet 1900 à Ivanovo en Russie. A l’âge de huit ans, la jeune Nathalie connaît l'exil à Paris. Au début des années vingt, elle étudie la chimie et l’histoire à Oxford, la sociologie à Berlin et commence des études de droit à Paris, dès 1922, où elle rencontre Raymond Sarraute avec qui elle se marie en 1925. Elle devient avocate au barreau de Paris. Son premier ouvrage, Tropismes, paraît en 1939, après avoir été refusé par Gallimard et Grasset. En 1941, elle radiée du barreau à cause des lois anti juives de Vichy ; elle se réfugie à Janvry puis à Parmain. 1948 est l’année de parution de Portrait d’un inconnu avec une préface de Sartre. En 1953, Martereau obtient davantage de succès. En 1956, paraît L’Ère du soupçon, un ensemble d’essais contre le roman traditionnel. En 1959, Le Planétarium remporte un grand succès. Viennent ensuite Les Fruits d’or (1963), Le Silence (1964), Entre la vie et la mort (1968), Vous les entendez (1972), C’est beau (1975), son autobiographie Enfance (1983), Tu ne t’aimes pas (1988), Ici (1995). Nathalie Sarraute meurt en 1999 à Paris.

Éphéméride 18 octobre 1940 décès de Saint-Pol-Roux


Saint-Pol-Roux, né à Marseille le 15 janvier 1861 et mort à Brest le 18 octobre 1940 est un poète symboliste français, qu'André Breton classait parmi les grands ancêtres du surréalisme. Saint-Pol-Roux représente l'archétype du « poète oublié ». C'est à ce titre que Breton lui dédie le recueil Clair de terre (ainsi qu'à « ceux qui comme lui s'offrent le magnifique plaisir de se faire oublier ») et que Vercors lui dédie Le Silence de la Mer (« le poète assassiné »).
À quelques mètres des alignements de Lagatjar, en Bretagne, se trouvent les ruines du manoir de Coecilian, du prénom de l'un de ses fils tué à Verdun. Immense poète, reconnu dès ses débuts par Mallarmé, précurseur du mouvement surréaliste, Saint-Pol-Roux tourna le dos au milieu littéraire parisien et vint s'installer avec femme et enfants dans ce manoir qu'il fit construire en 1904.
Dans la nuit du 23 au 24 juin 1940, un soldat allemand pénètre dans le manoir, tue la gouvernante, blesse Saint-Pol-Roux et sa fille Divine, et s'enfuit. Ils sont emmenés tous les deux à Brest, à l'hôpital. Quand le poète revient, il découvre le manoir pillé et tous ses écrits déchirés, brûlés, envolés… Le choc fut si terrible qu'il tomba rapidement malade et mourut de chagrin quelques mois plus tard. Il est enterré dans le cimetière de Camaret. En 1944, le manoir, occupé par les Allemands, fut bombardé par l'aviation alliée. Il n’en reste rien.

Éphéméride 17 octobre 1915 naissance d'Arthur Miller

Arthur Miller est né à New York dans une famille juive. Son père, tailleur pour dames, s'est ruiné pendant la Grande Dépression. Arthur a fait ses études à l'université de Michigan et a travaillé à l'usine.
En 1949 il reçoit le
Pulitzer Prize et le Drama Critics Circle Award pour Mort d'un commis voyageur. Quatre ans plus tard il reçoit le Tony Award pour Vu du pont (pièce inspirée de son expérience à l'usine), Souvenir de deux lundis, Le prix, Après la chute, Incident à Vichy, The American Clock, The Archbishop's Ceiling. Il écrit également des romans et des nouvelles. Il écrit des scénarios de films dont The Misfits (Les Désaxés) joué par Marilyn Monroe (sa deuxième femme) et dirigé par John Huston, avec Clark Gable et Montgomery Clift. Comme une histoire d'amour a inspiré le film Everybody wins de Karel Reisz. En 1990 Les Sorcières de Salem et Après la chute sont joués au National Theatre à Londres. Son autobiographie, Timebends, est publiée en 1987.
En octobre 1995 il reçoit la décoration Honorary Doctorate in Letters de l'université d'Oxford et en juin 1997 il est fait Honorary Doctorate de l'University de Harvard.
Resurrection Blues, sa dernière pièce, a été jouée au Guthrie Theater en août 2002. Arthur Miller meurt le 10 février 2005.

Éphéméride 16 octobre 1628 décès de François de Malherbe

François de Malherbe, né à Caen en 1555 et mort à Paris le 16 octobre 1628, est un poète français. Issu d’une famille noble, Malherbe s’attacha, à l’âge de dix-neuf ans à Henri d’Angoulême, fils naturel d’Henri II, et grand prieur de France. Il combattit dans les rangs de la Ligue, avant de se marier et de se fixer à Aix-en-Provence. Appelé à Paris pour ses affaires en 1585, il reçut des pensions d’Henri IV et de Marie de Médicis.
Auteur de poèmes de facture baroque (
Les Larmes de saint Pierre, 1587), distingué par le cardinal du Perron, il devint poète de cour en 1605 et se posa en même temps en chef d'école. Rompre avec la tradition de la Pléiade ; épurer et discipliner la langue française a été l’œuvre de sa vie. Il manifeste pour cela une grande sévérité à l’égard du maniérisme et du baroque des poètes du siècle précédent et notamment de Philippe Desportes.
On peut le considérer comme le premier théoricien de l’art classique fait de mesure et bienséance et l’un des réformateurs de la langue française. Il fut pour cela l’un des auteurs les plus constamment réédités pendant l’Ancien Régime.
L’hommage que lui adressa Boileau (« Enfin Malherbe vint…, » ) exprime cette dette des écrivains classiques. Sa Consolation à Dupérier demeure justement célèbre.

Éphéméride 15 octobre 1926 naissance de Michel Foucault


Né le 15 octobre 1926 à Poitiers et mort le 25 juin 1984 à Paris, Michel Foucault est un philosophe français.
Normalien, il est agrégé de philosophie en 1951. Avec sa thèse
Folie et Déraison. Histoire de la folie à l'âge classique, il adopte la méthode des historiens pour nourrir son analyse philosophique. Réunissant une multitude de documents, il tente une Archéologie du savoir dont le but est de faire la généalogie de concepts comme la folie, la sexualité, la délinquance et le pouvoir.
Foucault est généralement connu pour ses critiques des institutions sociales, principalement la psychiatrie, la médecine, le système carcéral, pour ses idées et développements sur l'histoire de la sexualité, ses théories générales concernant le pouvoir et les relations complexes entre pouvoir et connaissance, aussi bien que pour ses études de l'expression du discours en relation avec l'histoire de la pensée occidentale.
Homosexuel, il s'intéresse à toutes les formes de marginalité générant des discriminations.
Professeur au Collège de France, il profite de sa notoriété pour mener un engagement qui fait de lui un digne successeur de Sartre : il fonde le Groupe d'Information sur les Prisons, introduisant clandestinement des questionnaires en milieu carcéral pour dénoncer les conditions d'incarcération.
Parmi les plus brillants philosophes de sa génération, avec Gilles Deleuze dont il est proche, Michel Foucault a construit une œuvre riche, contestée et souvent dérangeante. Il meurt le 25 juin 1984, victime du sida.

Éphéméride 14 octobre 1888 naissance de Katherine Mansfield


Katherine Mansfield (14 octobre 1888-9 janvier 1923) est une écrivaine et poétesse néo-zélandaise. C’est à l’âge de neuf ans qu’elle publie son premier texte. Elle part à quatorze ans pour le Queens College de Londres. Très tôt se révèlent ses qualités de musicienne et de nouvelliste, art qu'elle cultivera tout au long de sa courte vie (In a German Pension (1911), Bliss, The Garden Party). C'est à la suite de la mort de son frère sur le front français en 1915 qu'elle compose ses poèmes.
Elle est mariée juste un jour et une nuit en 1909 avec un professeur de chant, puis elle épouse le critique littéraire John Middleton Murry en 1918 ; la maladie l'éloignera sur la Riviera italienne, en Suisse, en France, de chambre en chambre…
C’est lors d’un séjour en Angleterre en 1917 qu’elle rencontre Virginia Woolf à qui elle est souvent comparée, notamment pour leur utilisation du « stream of consciousness » ou monologue intérieur. Virginia Woolf avouera qu’elle n’a été jalouse que d’un seul écrivain, Katherine Mansfield.
Elle écrit une abondante Correspondance et un Journal.
En 1922, elle s'intéresse aux travaux du mage Gurdjeff, espère guérir, s'installe à Fontainebleau. Elle y meurt de la tuberculose à trente-cinq ans.

Éphéméride 13 octobre 1863 décès de Charles Sainte-Beuve


Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique littéraire et écrivain français, né le 23 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort le 13 octobre 1869 à Paris.
Il commence une carrière de journaliste au
Globe ; rêvant de littérature, il ne parvient pas à concrétiser ses rêves de gloire, malgré les conseils de Victor Hugo. Il se rabat alors sur la critique, parfois partiale, de ses contemporains, ce que Marcel Proust lui reprocha par la suite.
Il a été professeur de littérature à Lausanne (1837-1838) et à Paris et ses cours ont été rassemblés dans
Port-Royal (1840-1859) qui est son œuvre capitale.
Sainte-Beuve a écrit nombre d’articles pour des journaux et des revues, et a tenté de constituer une « histoire naturelle littéraire » en étudiant les écrivains selon leur milieu biologique, historique et social. Il a voulu construire une histoire idéale de la littérature. Sainte-Beuve a également été professeur au Collège de France et à l’École Normale, et sénateur.
Il est couramment admis que Sainte-Beuve a bouleversé les méthodes de la critique littéraire de son époque : sa méthode était fondée sur l’étude de la biographie et des documents historiques liés à l’auteur.

Éphéméride 12 octobre 1896 naissance d'Eugenio Montale


Eugenio Montale est un poète italien né à Gênes le 12 octobre 1896 et mort à Milan le 12 septembre 1981. Son père, négociant en produits chimiques, était notamment fournisseur de l’entreprise Italo Svevo.
Montale a relativement peu écrit : quatre recueils de brèves lyriques, un « cahier » de traductions de poésie et des livres de traduction en prose, deux volumes de critique littéraire et un de proses de fiction, ainsi qu'une collaboration au journal
Corriere della Sera. Il y écrit des critiques musicales et des reportages. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1975.
Ses Poésies sont éditées chez Gallimard en sept volumes dans une traduction de Patrice Dyerval Angelini.

Éphéméride 11 octobre 1963 décès de Jean Cocteau


Jean Cocteau, né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte et mort le 11 octobre 1963 à Milly-la-Forêt, est un poète écrivain, peintre, réalisateur français.
Après des études primaires médiocres, souvent interrompues en raison de sa mauvaise santé, il entre au lycée Condorcet. Il a comme condisciple Dargelos, dont il fera un personnage mythique.
Après plusieurs échecs au baccalauréat, il écrit des poèmes et se passionne pour le théâtre. Il est introduit dans le monde et les milieux littéraires par sa mère. Il rencontre Maurice Rostand, Lucien Daudet, Proust, François Mauriac, Serge de Diaghilev, Reynaldo Hahn, Alain-Fournier, Péguy.
En 1912 paraît son troisième recueil de vers ; en 1913, il s'essaie à la peinture. À la fin de 1915, Il rencontre Erik Satie et lance le projet de
Parade. Au début de décembre, Varèse lui fait rencontrer Picasso.
En 1916, détaché au service de propagande du ministère des Affaires étrangères, il participe activement à la vie littéraire et artistique. Il fréquente Paul Morand, rencontre dans les salons Bakst, Stravinski, Darius Milhaud.
En 1922 Cocteau écrit
Le Grand Écart, Thomas l’Imposteur et des poèmes qui prendront place dans Plain-chant. L’année suivante se monte la pièce Antigone, par Dullin, sur une musique d’Honegger.
À partir de cette date, Cocteau développe une carrière artistique anticonformiste le plus souvent couronnée de succès. Il reçoit le prix Louis Delluc pour son film
La Belle et la Bête. Il est élu à l'Académie française en mars 1955.

Éphéméride 10 octobre 1913 naissance de Claude Simon


Claude Simon est un écrivain français né le 10 octobre 1913 à Tananarive (Madagascar) et mort le 6 juillet 2005 à Paris. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1985. Son père, militaire, décède à Verdun alors qu'il n'a pas un an. Sa mère décède en 1925. En 1939 il est mobilisé, fait prisonnier en juin 1940. Il s'évade et participe à la Résistance.
Il publie ses romans après la guerre aux éditions de Minuit, ce qui le fait classer dans la mouvance du «Nouveau Roman».
La Route des Flandres obtient le prix de l'Express en 1960. En 1960, il signe le Manifeste des 121, Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie.
Les romans de Claude Simon sont extrêmement travaillés : les thèmes de la guerre, de l'histoire perçue comme un éternel recommencement et du temps conçu comme un piétinement immobile, s'expriment par des images récurrentes d'embourbement et d'enlisement. Cette thématique est rendue par des procédés d'écriture particuliers : étirement de la phrase, répétitions, digressions et, inspiré de Faulkner, emploi répété de participes présents pour tenter de figer le temps.
Décédé en 2005 à l'âge de 91 ans, Claude Simon est inhumé au cimetière de Montmartre.

Éphéméride 9 octobre 1970 décès de Jean Giono


Fils unique d'un cordonnier et d'une repasseuse, il est né à Manosque le 30 mars 1895, et y est mort. Il doit, à seize ans, devenir employé de banque pour nourrir sa famille. Mobilisé pendant plus de quatre ans pendant la guerre de 14-18, dont plus de deux au front dans l'infanterie – Verdun, le Chemin des Dames, le Kemmel -, il en sort indemne mais viscéralement pacifiste. Démobilisé, il se marie : il aura deux filles. Il a trente ans quand il achève son premier roman (refusé), près de trente-cinq quand paraît le suivant, Colline (1929).
De 1935 à 1939, Giono s’engage pour la paix, contre la civilisation technique moderne et annonce l’écologie. Il est arrêté pour pacifisme en 1939.
Peu après la Libération, en septembre 1944, il est à nouveau arrêté ; il passe cinq mois en détention, à Saint-Vincent-les Forts. Le Comité national des écrivains lui interdit toute publication : aucun livre de lui de 1944 à 1946. Encore de 1947 à 1950, il est pratiquement mis en quarantaine. Il est classé, à tort, parmi les « collaborateurs »
Après la guerre il se sauve par l'écriture ; il donne deux directions à son œuvre. C’est d’abord le cycle dit « du Hussard », placé sous le signe de l’Arioste, de Stendhal et de Mozart, où un jeune aristocrate traversera la Provence en proie à une monstrueuse épidémie de choléra, avant d’aller se battre pour la liberté dans l’Italie de 1848. (
Le Hussard sur le toit, 1951, Le Bonheur fou, 1957).
C’est ensuite l’ensemble des
Chroniques romanesques, une série de livres où domine la noirceur, notamment dans Un roi sans divertissement (1947) et Les Âmes fortes (1950).
Il s’oriente ensuite vers le cinéma, écrivant des scénarios, des dialogues, faisant même de la mise en scène. Ses romans, plus espacés, gardent leur intensité, leur poésie, leur vivacité de narration (
Ennemonde, 1964, Le Déserteur, 1966, L’Iris de Suse, 1970).

Éphéméride 8 octobre 1754 décès d'Henry Fielding


Henry Fielding, né le 22 avril 1707 près de Gladstonbury (Angleterre) et décédé le 8 octobre 1754 à Lisbonne, est un écrivain anglais.
Auteur de comédies, farces et parodies des mœurs de son temps (L'Amour sous plusieurs masques, 1728 ; La Tragédie de Tom Pouce le Grand, 1730), il dut, sous la pression du gouvernement, indigné par ses Annales historiques de 1736, abandonner le théâtre pour se consacrer au journalisme, avant d'exercer sa verve et son esprit satirique dans le roman périodique avec Les Aventures de Joseph Andrews (1742). Il évolua ensuite vers le roman réaliste de type picaresque avec Les Aventures de Tom Jones, enfant trouvé, 1750, son chef-d’œuvre considéré comme un modèle du genre, et Amelia, publiés coup sur coup, qui furent à la fois des succès d’honneur et d’argent.

Mais la santé de Fielding était affectée. Ayant perdu sa femme et épousé sa servante pour donner une mère à ses filles, il mourut au bout de deux mois au Portugal, où il était allé chercher un climat plus doux.

Le film britannique
Tom Jones (1963), réalisé par Tony Richardson, a remporté plusieurs Oscars.

Éphéméride 7 octobre 1849 décès d'Edgar Allan Poe


Edgar Allan Poe meurt à quarante ans d'une crise de delirium tremens.
Poète, romancier, critique littéraire, dramaturge et éditeur, il est l'une des principales figures du romantisme américain. Il est considéré comme l'inventeur du roman policier. Nombre de ses nouvelles fondent les bases du genre fantastique et de la science-fiction.
Né à Boston, il est adopté par une famille de Richmond, en Virginie, mais c'est à Baltimore qu'il vit de critique littéraire et journalistique. À vingt-sept ans, il épouse sa cousine Virginia, âgée de treize ans.
C'est à Philadelphie que nombre de ses œuvres parmi les plus connues ont été publiées. En janvier 1845, il publie son poème
Le Corbeau, qui connaît un succès immédiat. Stéphane Mallarmé en a fait une traduction, mais c'est Baudelaire qui, par ses traductions des nouvelles, fera connaître Edgar Allan Poe en France.
Depuis 1949, les admirateurs de Poe se réunissent chaque année sur sa tombe, à l'anniversaire de sa naissance, le 19 janvier.

Éphéméride 6 octobre 1669 Molière fait jouer Monsieur de Pourceaugnac

6 octobre 1669 Molière fait jouer Monsieur de Pourceaugnac à Chambord.

Cette comédie-ballet jouée à Chambord, pour le divertissement du Roi, au mois de septembre 1669, est représentée en public à Paris, pour la première fois, sur le théâtre du Palais-Royal, le 15 novembre 1669, par la Troupe du Roi.
Dans l'œuvre de Molière, Monsieur de Pourceaugnac se situe chronologiquement après L'Avare, écrit en 1668. C'est l'une des deux comédies de ballets de Molière, sur une musique de Lulli, et l'une des quatre pièces produites pour la cour du Roi.
Monsieur de Pourceaugnac met en scène un jeune couple d'amoureux aux projets contrariés par Oronte, le père de la jeune fille qui la destine à Pourceaugnac, un provincial ridicule échappé de Limoges. Le malheureux va connaître bien des déboires : on le fait passer pour fou avant de le rendre totalement insensé.
La pièce
Monsieur de Pourceaugnac constitue un précieux exemple de l’esthétique de la comédie-ballet, car Molière s’efforce ici d’intégrer les ballets à l’action de la pièce grâce aux hallucinations dont le héros est victime. Cette œuvre, qui obtint un très vif succès, sera représentée quarante-neuf fois du vivant de son auteur.

Éphéméride 5 octobre 1713 naissance de Denis Diderot


Né à Langres, Denis Diderot fait ses études chez les Jésuites. Ses parents le destinent à la prêtrise et il est tonsuré à douze ans. Il échappe heureusement à cette destinée et part étudier la philosophie et la théologie à Paris en 1728. Il rencontre Rousseau à la fin de l'année 1742.
Sa carrière littéraire débute en 1743 par des traductions. Il publie
Les Bijoux indiscrets en 1748, et en 1749 ses positions matérialistes exprimées dans sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient le conduisent en prison au donjon de Vincennes pendant trois mois. Désormais Diderot, classé parmi les individus dangereux, sera tellement prudent dans ses publications que la majeure partie de son œuvre sera connue longtemps après sa mort et souvent de façon partielle.
En 1747, Diderot devient le maître d'œuvre du vaste projet de l'
Encyclopédie. Ce seront vingt ans d'angoisses et de travail intense.
En 1761, L'impératrice Catherine II de Russie lui achète sa bibliothèque en viager afin de l'aider financièrement. Cette vente permettra au philosophe de doter sa fille et de mettre ses vieux jours à l'abri du besoin, mais aura un impact important sur la réception de son œuvre.
Cette œuvre est très novatrice : il pose les bases du drame bourgeois au théâtre, révolutionne le roman avec
Jacques le Fataliste, invente la critique d'art avec ses Salons et c'est à lui qu'il faut attribuer la publication de l'Encyclopédie.

Durant la Révolution, sa tombe est profanée et ses restes disparaissent. Contrairement à Voltaire et Rousseau, Diderot n'entrera jamais au Panthéon…

Éphéméride 4 octobre 1881 naissance d'André Salmon

4 octobre 1881 naissance d'André Salmon
André Salmon, né le 4 octobre 1881 à Paris, est un écrivain français, poète, romancier, critique d'art, journaliste. Il fut l'un des grands défenseurs du cubisme avec Guillaume Apollinaire.
En 1908, Salmon s'installe au Bateau-Lavoir qu'il quitte ensuite pour Montparnasse. Ses premiers recueils, Poèmes et Féeries, bientôt suivis par un troisième en 1910, Le Calumet, sont les premiers publiés en volumes avant ceux de Max Jacob et d’Apollinaire. En 1912, il publie La Jeune Peinture française. En 1916 Il révèle au public le tableau de Picasso Les Demoiselles d'Avignon en la présentant à l’exposition du Salon d’Antin; c'est lui qui lui donne son titre définitif. En 1920 paraît un roman entièrement inspiré par la vie de Montmartre en 1907, La Négresse du Sacré-Cœur. La même année, il publie L'Art vivant. Sous le pseudonyme de Pol de Comène, il publie de courts romans sentimentaux chez Ferenczi.
Sous l'Occupation, Salmon a continué à écrire au Petit Parisien pour lequel il travaille depuis plus de vingt ans. À la Libération, il est poursuivi et condamné à cinq ans d'indignité nationale, condamnation amnistiée peu après. On lui reproche alors ses reportages sur la guerre civile espagnole, côté franquiste.
En1964, il reçoit le grand prix de poésie de l’Académie française et Jean Paulhan lui rend hommage sous la coupole. Paraissent chez Gallimard en 1952, Les Étoiles dans l’encrier et en 1957 chez Pierre Seghers, Vocalises. Il se consacre aussi à son œuvre de mémorialiste, publiant après L’Air de la Butte, Montparnasse et Rive Gauche, trois tomes de Souvenirs sans fin. En 1959, son petit-neveu, Jean-Jacques Pauvert, édite La Terreur noire, chronique du mouvement anarchiste, et en 1968, un dernier roman fantaisiste, Le Monocle à deux coups. La Vie passionnée de Modigliani, traduite en de nombreuses langues, connaît un grand succès. En 1967, Salmon devient commandeur dans l’Ordre des Arts et Lettres. Il meurt le 12 mars 1969.

Éphéméride 3 octobre 1987 décès de Jean Anouilh


Jean Anouilh est né en 1910 à Bordeaux (France). Son père est tailleur et sa mère est musicienne et professeur de piano. En 1923, Anouilh se découvre une passion pour le théâtre alors qu'il étudie à Paris au lycée Chaptal. Il est ensuite frappé par deux œuvres marquantes : Les Mariés de la tour Eiffel de Cocteau en 1921, et Siegfried de Giraudoux en 1928.
Après des études de droit à Paris puis deux ans de travail dans une agence de publicité, il devient le secrétaire de Louis Jouvet en 1929. Les relations entre les deux hommes sont difficiles. En 1931, il se marie avec la comédienne Monelle Valentin, qui incarnera notamment Antigone en 1944. Ils ont une fille en 1934, qui sera elle aussi comédienne, et créera la pièce que son père a tout spécialement écrite pour elle,
Cécile ou l'École des pères (1954).
En 1932, la première pièce d'Anouilh connaît un échec : il s'agit d'
Humulus le muet. Quelques mois plus tard sort L'Hermine qui lui offre un succès d’estime. Il faut attendre 1937 pour qu’il connaisse son premier grand succès avec Le Voyageur sans bagages. L’année suivante le succès de sa pièce La Sauvage confirme sa notoriété et met fin à ses difficultés matérielles.
Il monte
Le Bal des voleurs en 1938.

Puis éclate la seconde guerre mondiale. Pendant l’occupation, Jean Anouilh continue d’écrire (
Eurydice, en 1942). Il ne prend position ni pour la collaboration, ni pour la résistance. Ce non-engagement lui sera reproché.

En 1944 est créée
Antigone. Cette pièce connaît un immense succès public mais engendre une polémique. Certains reprochent à Anouilh de défendre l’ordre établi en faisant la part belle à Créon. En 1945, il s’engage en vain pour essayer de sauver l’écrivain collaborateur Robert Brasillach de la peine de mort. Cette exécution le marque profondément.

Après la guerre, Jean Anouilh poursuit sa création à un rythme soutenu. En 1947 il écrit
L’invitation au château, une des premières «pièces brillantes». L’année suivante, Ardèle ou la Marguerite révèle une nouvelle facette du style de Jean Anouilh : les «pièces grinçantes».

En 1953, le succès de
L’Alouette («pièce costumée») rivalise avec celui d’Antigone. La même année, Jean et Monelle divorcent. Anouilh se remarie avec Nicole Lançon, une autre comédienne. Ils travaillent ensemble, et auront trois enfants.
Après une période de répit, trois nouvelles pièces sont publiées en 1959 :
L’Hurluberlu ou le réactionnaire amoureux, Le petit Molière et Becket ou l’honneur de Dieu, cette dernière obtenant immédiatement le succès.

Après l’échec de
La grotte (1961), Jean Anouilh se tourne vers la mise en scène. Il monte successivement Tartuffe (Molière), Victor ou les enfants au pouvoir (Roger Vitrac), L’Acheteuse (Steve Pasteur), et Richard III (William Shakespeare). Le rythme de ses publications personnelles diminue donc : seules trois pièces verront le jour d’ici à 1968. Mais en 1969, un de ses chefs-d’œuvre réaffirme son talent : Cher Antoine ou l’amour raté («pièce baroque»).

Il écrira encore plusieurs pièces dans les années soixante-dix, dont certaines lui vaudront le qualificatif «d’auteur de théâtre de distraction». Son œuvre, avec le temps, révèle un pessimisme profond.

Anouilh meurt le 3 octobre 1987 à Lausanne.

Éphéméride 2 octobre 1905 décès de Jose-Maria de Hérédia



Né à Santiago de Cuba, de père cubain et de mère française, José Maria de Hérédia vint au monde dans la plantation de café familiale, nommée “La Fortune”. Le poète est, par son père, le descendant de ces conquistadores espagnols dont il conte les ambitions dans Les Conquérants.
Il vint en France, au collège Saint Vincent de Senlis pour y poursuivre ses études en 1851, à l'âge de neuf ans, et il y resta jusqu’à son baccalauréat, en 1859. Il y fut un élève brillant et très apprécié. La découverte, juste avant son retour, de l’œuvre de Leconte de Lisle, fit sur lui une impression profonde.
Dès 1861, il s'installa définitivement en France. Ami de Sully-Prudhomme, d'Anatole France, de Catulle Mendès et, surtout, de son maître Leconte de Lisle, il commença à composer des poèmes très influencés par la toute récente école parnassienne qui prônait le réalisme exact et la perfection absolue de la forme. Il publia ses premières œuvres dans diverses revues, puis Leconte de Lisle lui permit de collaborer au
Parnasse contemporain (1866).
Hérédia ne publia qu'un seul recueil, Les Trophées (1893), livre composé de 118 sonnets remarquables pour leur versification virtuose et pour la richesse de leur vocabulaire. Il fut élu à l'Académie française en 1894, occupant le fauteuil de Leconte de Lisle, mais ne produisit plus d'œuvre importante.
Lors du voyage des souverains russes à Paris, en 1896, José-Maria de Hérédia composa le Salut à l'Empereur, poème lu par Paul Mounet, de la Comédie-Française, à la cérémonie de la pose de la première pierre du pont Alexandre-III. Il était membre de la Commission du dictionnaire. Il devint en 1901 conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal.

Il eut trois filles : Hélène (1871-1953) qui épousa Maurice Maindron, Marie (1875-1963) - mariée à Henri de Régnier, maîtresse de Pierre Louÿs et poète sous le pseudonyme de Gérard d'Houville -, et Louise (1878-1930), mariée à Pierre Louÿs.

Il mourut le 2 octobre 1905 au château de Bourdonné, près de Houdan. Il fut inhumé le 7 octobre au cimetière de Bonsecours (Seine-Maritime).

Éphéméride 1er octobre 1684 décès de Pierre Corneille


Pierre Corneille est originaire d'une famille de magistrats et il est l'aîné de cinq frères et sœurs. Son père est maître des eaux et forêts et sa mère est la fille d'un avocat. Il accomplit ses études secondaires chez les Jésuites et se destine à une carrière d'avocat. Son père lui achète deux modestes charges, mais timide et peu éloquent, Corneille renonce à plaider. Il propose une première comédie, Mélite (1629) à une troupe d'acteurs itinérants, qui fonderont plus tard le théâtre du Marais. Cette troupe présente la pièce à Paris. Le succès est suffisant pour décider Corneille, qui n'a alors que vingt-trois ans, à entreprendre une carrière théâtrale et à s'installer à Paris.
Pierre Corneille devient célèbre avec une tragi-comédie,
Le Cid (1637), qui provoque une querelle littéraire (la jeune Académie française lui reproche notamment de ne pas respecter les lois du théâtre classique, de faire tenir trop d'événements en vingt-quatre heures, et de bousculer la bienséance avec une Chimène amoureuse de l'assassin de son père). Le roi Louis XIII l'anoblit. Il se marie en 1640. Sensible aux critiques, il se consacre alors à la tragédie « régulière ». Corneille connaît avec Pertharite (1651) un échec qui l'éloigne du théâtre pendant sept ans. Il traduit en vers l'Imitation de Jésus-Christ (1651-1656) et s'occupe de l'édition de son théâtre, dont il définit les principes dans les Examens de ses pièces et trois Discours (1660). Revenu à la scène (Œdipe, 1659 ; Sertorius, 1662 ; Sophonisbe, 1663 ; Attila, 1667), il voit le public lui préférer Racine (Tite et Bérénice, 1670). Corneille peint des héros « généreux » pour qui l'honneur et la gloire méritent tous les sacrifices : l'époque en était sans doute passée…