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Éphéméride 19 décembre 1910 naissance de Jean Genet


Jean Genet est né le 19 décembre 1910 à Paris. Sa mère l’abandonne à la naissance. Pupille de l’Assistance publique, il est placé dans une famille du Morvan. Très jeune il commet son premier vol et éprouve ses premiers émois homosexuels, éléments fondateurs du mythe Genet. Son parcours est chaotique, fait de mauvaises rencontres, de délinquance et de prison.
Dès son adolescence il commence une existence marginale et rebelle, passant par la colonie pénitentiaire de Métray, la légion étrangère et la prison à plusieurs reprises. C’est d’ailleurs à Fresnes qu’il commence sa première oeuvre, en 1942,
Le condamné à mort ; suivent des œuvres dans lesquelles il décrit ses errances. Genet est un perfectionniste, obsédé par la beauté des mots.
Plusieurs romans autobiographiques vont suivre -
Notre Dame des fleurs (1944), Miracle de la rose (1946), Querelle de Brest (1947), Pompes funèbres (1947) - mais ces premiers romans sont censurés car jugés pornographiques.
Jean Cocteau et Jean-Paul Sartre le font découvrir et le défendent, l’un en lui évitant la prison à perpétuité et l’autre en écrivant, en 1952,
Saint Genet comédien et martyr.
A partir de 1947, Genet écrit essentiellement des pièces de théâtre, protestations sociales et politiques :
Les Bonnes (1947), Haute surveillance (1949), Les nègres (1959), Les paravents (1961). Avec Michel Foucault, il met en place un observatoire des prisons, prend parti pour les indépendantistes algériens, s’engage auprès des Black Panthers et des Palestiniens : Le captif amoureux (1986) et L’ennemi déclaré (posth. 1991) en sont l’illustration.
Il n’attire plus les foudres de la critique et il est l’un des auteurs dramatiques les plus joués du répertoire français. Il obtient en 1983 le Grand Prix national des lettres et sert d’inspiration aux auteurs de la Beat Generation.
Il meurt à Paris le 15 avril 1986, seul dans une chambre d'hôtel sordide.