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Bonnefoy

Éphéméride 24 juin 1923 naissance d'Yves Bonnefoy

24 juin 1923 : naissance d'Yves Bonnefoy, poète, critique d’art et traducteur français († 1er juillet 2016), à Tours.

Yves Bonnefoy a fait des études de mathématiques, d'histoire des sciences et de philosophie dans les classes préparatoires du lycée Descartes, puis à l'Université de Poitiers, et à la Sorbonne, lorsqu'il décide en 1943 de s'installer à Paris et de se consacrer à la poésie.

De 1945 à 1947, il est proche des surréalistes. Il crée en 1946 une revue,
La Révolution la Nuit, dans laquelle il publie un fragment de son long poème encore surréaliste, "Le Cœur-espace".

De 1949 à 1953, il fait des voyages d'études, grâce à des bourses : en Italie, aux Pays-Bas, en Angleterre. Son Diplôme d’Études supérieures (aujourd’hui détruit) porte sur "Baudelaire et Kierkegaard"; puis il est pendant trois ans attaché de recherches au C.N.R.S. pour une étude de la méthodologie critique aux États-Unis.
Yves Bonnefoy publie en 1953 son premier recueil de poèmes "
Du mouvement et de l'immobilité de Douve".
En 1955, il réalise avec le scénariste Roger Livet un film, "
Royaumes de ce monde" qui reçoit le Grand prix des premières Journées Internationales du court-métrage, fondées à Tours.
Les trois volumes de poèmes des années suivantes "
Hier régnant désert" (1958), "Pierre écrite" (1965), "Dans le leurre du seuil" (1975) sont rassemblés, avec "Du mouvement et de l'immobilité de Douve", dans un livre intitulé "Poèmes" en 1978.

Puis viennent "
Ce qui fut sans lumière" en 1987, "Début et fin de la neige" en 1991, "La Vie errante" en 1993, "Les Planches courbes" en 2001, "La Longue Chaîne de l’ancre" en 2008. Bonnefoy publie aussi "L’Arrière-pays" en 1972, qui est un récit autobiographique et des poèmes en prose, avec "Rue Traversière" (1977).

Outre de nombreuses réflexions philosophiques ou critiques et maints travaux de traducteur, Yves Bonnefoy est une figure majeure de la poésie contemporaine française.

«
Je me souviens : quand on allait chercher le lait à la ferme et qu'il brillait en bougeant sur le chemin du retour, sous les étoiles. Il y avait un moment difficile, à un certain tournant, où l'on enfonçait dans le noir de murs trop serrés et de l'herbe. Puis on passait à vingt mètres de la maison neuve éclairée. C'est à une fenêtre de cette maison que j'ai vu une fois, se découpant sur le fond d'une paroi nue, la silhouette obscure d'un homme. Il était de dos, un peu incliné, il semblait parler. Et ce fut pour moi l'Étranger. »

— Un rêve fait à Mantoue (1967)