Passion Lettres Deux
Philosophie

Éphéméride 15 octobre 1926 naissance de Michel Foucault


Né le 15 octobre 1926 à Poitiers et mort le 25 juin 1984 à Paris, Michel Foucault est un philosophe français.
Normalien, il est agrégé de philosophie en 1951. Avec sa thèse
Folie et Déraison. Histoire de la folie à l'âge classique, il adopte la méthode des historiens pour nourrir son analyse philosophique. Réunissant une multitude de documents, il tente une Archéologie du savoir dont le but est de faire la généalogie de concepts comme la folie, la sexualité, la délinquance et le pouvoir.
Foucault est généralement connu pour ses critiques des institutions sociales, principalement la psychiatrie, la médecine, le système carcéral, pour ses idées et développements sur l'histoire de la sexualité, ses théories générales concernant le pouvoir et les relations complexes entre pouvoir et connaissance, aussi bien que pour ses études de l'expression du discours en relation avec l'histoire de la pensée occidentale.
Homosexuel, il s'intéresse à toutes les formes de marginalité générant des discriminations.
Professeur au Collège de France, il profite de sa notoriété pour mener un engagement qui fait de lui un digne successeur de Sartre : il fonde le Groupe d'Information sur les Prisons, introduisant clandestinement des questionnaires en milieu carcéral pour dénoncer les conditions d'incarcération.
Parmi les plus brillants philosophes de sa génération, avec Gilles Deleuze dont il est proche, Michel Foucault a construit une œuvre riche, contestée et souvent dérangeante. Il meurt le 25 juin 1984, victime du sida.

Éphéméride 5 octobre 1713 naissance de Denis Diderot


Né à Langres, Denis Diderot fait ses études chez les Jésuites. Ses parents le destinent à la prêtrise et il est tonsuré à douze ans. Il échappe heureusement à cette destinée et part étudier la philosophie et la théologie à Paris en 1728. Il rencontre Rousseau à la fin de l'année 1742.
Sa carrière littéraire débute en 1743 par des traductions. Il publie
Les Bijoux indiscrets en 1748, et en 1749 ses positions matérialistes exprimées dans sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient le conduisent en prison au donjon de Vincennes pendant trois mois. Désormais Diderot, classé parmi les individus dangereux, sera tellement prudent dans ses publications que la majeure partie de son œuvre sera connue longtemps après sa mort et souvent de façon partielle.
En 1747, Diderot devient le maître d'œuvre du vaste projet de l'
Encyclopédie. Ce seront vingt ans d'angoisses et de travail intense.
En 1761, L'impératrice Catherine II de Russie lui achète sa bibliothèque en viager afin de l'aider financièrement. Cette vente permettra au philosophe de doter sa fille et de mettre ses vieux jours à l'abri du besoin, mais aura un impact important sur la réception de son œuvre.
Cette œuvre est très novatrice : il pose les bases du drame bourgeois au théâtre, révolutionne le roman avec
Jacques le Fataliste, invente la critique d'art avec ses Salons et c'est à lui qu'il faut attribuer la publication de l'Encyclopédie.

Durant la Révolution, sa tombe est profanée et ses restes disparaissent. Contrairement à Voltaire et Rousseau, Diderot n'entrera jamais au Panthéon…

Éphéméride 25 août 1900 décès de Friedrich Nietzsche

Éphéméride 25 août 1900 décès de Friedrich Nietzsche
« Dieu est mort », a-t-il affirmé. Élevé dans une famille luthérienne, Friedrich Nietzsche rejette très tôt la religion.
Né le 15 octobre 1844, il devient professeur de philologie à l'université de Bâle à vingt-quatre ans. Il étudie et enseigne la philologie jusqu'en 1878.
Il développe parallèlement une philosophie dans laquelle il oppose les valeurs traditionalistes, notamment présentes dans le christianisme, aux valeurs défendues par un « surhomme », individualiste et indépendant.
Nietzsche exprime ses idées dans des ouvrages tels que le
Gai savoir en 1883-1887, ou encore L'Antéchrist en 1896.
Après un congé pour santé mentale, il se lance dans une vaste critique de la culture occidentale, qui aura une grande influence sur le courant existentialiste. Son dernier ouvrage, Ecce homo, sera suivi en 1889 d'une crise de démence, due à la syphilis. Il vivra encore onze ans, sans avoir retrouvé sa santé mentale. Le philosophe allemand meurt le 25 août 1900 à Weimar.
Après sa mort, certaines de ses idées seront déformées par sa sœur afin de les rapprocher des thèses nazies.

Éphéméride 27 juillet 1656 Spinoza excommunié


Philosophe néerlandais d’origine juive, s’intéressant aux philosophies de Descartes et Hobbes et fréquentant des Chrétiens, le jeune Baruch de Spinoza s’attire les foudres des fanatiques juifs.
Les rabbins d’Amsterdam décident de l’excommunier. Un herem le maudit pour cause d'hérésie, de façon particulièrement violente et, chose rare, définitive. Peu de temps auparavant, un homme aurait même tenté de poignarder Spinoza, qui, blessé, aurait conservé le manteau troué par la lame pour se rappeler que la passion religieuse mène à la folie.
Si le fait n'est pas complètement certain, il fait partie de la légende du philosophe.

Libre penseur ne se souciant guère des traditions, Spinoza poursuivra sa route et développera seul son système philosophique panthéiste, à côté de son travail alimentaire : le polissage de lentilles de verre pour lunettes.
Toutefois, il ne pourra jamais diffuser librement son savoir. Son œuvre majeure,
l’Ethique, ne sera publiée qu’après sa mort, le 21 février 1677, sans mention de son nom et il faudra attendre un siècle pour qu’un apaisement religieux permette de lire ses œuvres.

Éphéméride 24 juillet 1749 Diderot en prison



Pour avoir publié sa Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, Diderot est emprisonné à Vincennes.
Il y exposait que la connaissance et la perception des choses émanent d’une sensibilité propre à chacun. Ainsi, les aveugles ont-ils une conception autre du monde qui les entoure.
Dans cet ouvrage, l’auteur montrait alors clairement une vision matérialiste et athée, qui ne pouvait que le conduire en prison.
Durant sa détention, Diderot reçoit la visite de son ami Jean-Jacques Rousseau qui, en chemin, a eu la fameuse illumination qui l'amènera à écrire, sans doute avec l'aide de Diderot, son
Discours sur les sciences et les arts.
Cette expérience de la prison sera très marquante pour Diderot, qui prendra soin de ne pas toujours publier la totalité de ses ouvrages et dont de nombreux ouvrages connaîtront une publication posthume.

Éphéméride 12 juillet 1536 décès d'Érasme

12 juillet 1536 : décès d'Érasme (Desiderius Erasmus), humaniste et théologien néerlandais (° vers 28 octobre 1466)
Érasme, grande figure de l’humanisme du 16ème siècle, est un esprit ouvert et cultivé, européen avant l’heure. Il est l’artisan de la première édition critique du Nouveau Testament en grec parue en 1516.

Desiderius Erasmus, né à Rotterdam en 1469, entre très jeune au monastère. Ordonné prêtre en 1492, il devient secrétaire de l’évêque de Cambrai qui finance ses études de théologie à Paris. Le pape l’ayant relevé de ses vœux en 1495, il entame une carrière d’enseignant qui le conduira en Angleterre, en France et en Italie où il obtiendra son doctorat en théologie en 1506.
De retour en Angleterre, Érasme publie son célèbre
Éloge de la Folie (1508), œuvre satirique, témoin de sa grande indépendance d’esprit. Érasme s’y moque des diverses catégories sociales de son temps, philosophes et théologiens en tête et surtout moines.
En 1516, il publie l’
Éducation du Prince qu’il dédie à Charles Quint.
Ce brillant humaniste parcourt l’Europe, changeant fréquemment de résidence : Angleterre, Italie, Pays-Bas, Bruxelles, Anvers, Gand, Louvain. En 1521, il s’établit à Bâle qu’il quitte pour Fribourg en 1529. Il revient à Bâle en 1535 pour y mourir en 1536.
Surnommé « le précepteur de l’Europe » et « le père de l’humanisme » il entretient une correspondance suivie avec tous les grands penseurs de son temps.
Il reste essentiellement connu aujourd'hui pour sa declamatio satirique Éloge de la Folie (1511) et, dans une moindre mesure, pour ses Adages (1500) , anthologie de plus de quatre mille citations grecques et latines, et pour ses Colloques (1522), recueil d'essais didactiques aux thèmes variés, bien que son œuvre, bien plus vaste et complexe, comprenne des essais et des traités sur un très grand nombre de sujets, sur les problèmes de son temps comme sur l'art, l'éducation, la religion, la guerre ou la philosophie, éclectisme propre aux préoccupations d'un auteur humaniste.

Éphéméride 9 juillet 1962 décès de Georges Bataille

9 juillet 1962 : décès de Georges Bataille, bibliothécaire et écrivain français. (°10 septembre 1897)

Son œuvre se compose d'ouvrages de littérature, mais aussi d'anthropologie, de philosophie, d'économie, de sociologie et d'histoire de l'art.

Entré au séminaire à l'âge de vingt ans, il admet rapidement la faillite de sa vocation religieuse. Il se rend dès lors à l'école des Chartes pour y suivre une formation d'archiviste, enrichie d'une initiation à la psychanalyse et à la philosophie.

En 1929, il fonde la revue "Documents", point de ralliement de tous les excommuniés de Breton, en rupture avec l'idéalisme surréaliste. Quelques années plus tard, avec des fidèles, il fonde la revue "
Acéphale" dont le thème principal est l'exaltation tragique et dionysiaque de la vie, jusque dans la cruauté et la mort.

Persuadé de la perversité du fascisme, ne croyant pas aux mouvements prolétariens, il fonde en 1935, quelques mois avant la victoire du Front populaire, un mouvement d'intellectuels révolutionnaires "
Contre-Attaque", qui se situe contre le capitalisme, contre la bourgeoisie, pour la libre expression sexuelle.

Quelques faits marquants : conversion au catholicisme (1914), perte de la foi (1920), lecture de Nietzsche (1923), psychanalyse (1926), lecture de Marx et de Hegel (1930), adhésion au Cercle communiste démocratique (1931-1934), lutte contre le fascisme (1936), formation d'une société secrète d'inspiration nietzschéenne et anti-chrétienne et du Collège de sociologie avec Pierre Klossowski, Jules Monnerot, Roger Caillois et Michel Leiris (1936), initiation au yoga (1938), début de "l'expérience intérieure" (1939).

Plus tard, il se détourne de l'action politique pour se consacrer à l'écriture d'ouvrages très souvent à composante autobiographique, dans lesquels il développe sa recherche du sacré et de l'extase, l'horreur de la mort et sa fascination pour celle-ci.

L’œuvre de Bataille est diverse : essais, poèmes, romans, mais elle ne se préoccupe que d'approcher ces états limites (douleur, mort, plaisir) à travers lesquels se précise la manifestation de "l'impossible". Multiforme, son œuvre s'aventure à la fois dans les champs de la littérature, l'anthropologie, la philosophie, l'économie, la sociologie et l'histoire de l'art. Érotisme et transgression sont les deux termes les plus communément attachés à son nom.
Bataille a usé de nombreux pseudonymes pour signer ses ouvrages notamment Troppmann, Lord Auch, Pierre Angélique, Louis Trente et Dianus.

Écrivain longtemps maudit, Bataille a été encensé à sa mort par une nouvelle génération d'auteurs et de philosophes, dont Philippe Sollers ou Michel Foucault.

Éphéméride 28 juin 1712 naissance de Jean-Jacques Rousseau

Le 28 juin 1712, naît Jean-Jacques Rousseau, écrivain et philosophe.

Son œuvre "
Du contrat social" (1762) analyse les principes fondateurs du droit politique et inspire la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Dans le sillage de Montesquieu et Voltaire, il prône la liberté et l'égalité entre les hommes. Son corps est transféré au Panthéon en 1794.

Dans le domaine littéraire, Jean-Jacques Rousseau connaît un grand succès avec le roman épistolaire Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761), un des plus gros tirages du XVIIIe siècle.

Cet ouvrage séduit ses lecteurs d'alors par sa peinture préromantique du sentiment amoureux et de la nature. Dans
Les Confessions (rédigées entre 1765 et 1770, avec publication posthume en 1782 et 1789) et dans Les Rêveries du promeneur solitaire (écrites en 1776-78, publiées en 1782), Rousseau se livre à une observation approfondie de ses sentiments intimes.

L'élégance de l'écriture de Rousseau provoque une transformation significative de la poésie et de la prose françaises en les libérant des normes rigides venues du Grand Siècle.

Discours sur les sciences et les arts, Julie ou la Nouvelle Héloïse, Emile ou De l'éducation, Du contrat social, Les Rêveries du promeneur solitaire...

https://www.sculfort.fr/articles/etoes/18e/rousseau/biographie.html

Éphéméride 27 juin 1884 naissance de Gaston Bachelard

27 juin 1884 : naissance de Gaston Bachelard, philosophe français des sciences, de la poésie et du temps († 16 octobre 1962)

Bachelard renouvelle l'approche philosophique et littéraire de l'imagination, sous l'angle de la création.

Il s'intéresse à des poètes et écrivains (entre autres Lautréamont, Edgar Allan Poe, Novalis, Henri Bosco), à des peintres (Marc Chagall, Claude Monet, Jean Revol), à des sculpteurs et des graveurs (Louis Marcoussis, Albert Flocon), au symbolisme ou encore à l'alchimie.

Il interroge les rapports entre la littérature et la science, c'est-à-dire entre l'imaginaire et la rationalité.

Éphéméride 19 juin 1623 naissance de Blaise Pascal

Blaise Pascal, né le 19 juin 1623, mort le 19 août 1662. Mathématicien, physicien, philosophe, et théologien français.
17 fiches dans Passion Lettres :
https://www.sculfort.fr/articles/etoes/17e/pascal.html

Blaise Pascal est le fils d'Etienne Pascal et d'Antoinette Bégon.

"
Vous ne vous trouvez au monde que par une infinité de hasards. Votre naissance dépend d'un mariage, ou plutôt de tous les mariages dont vous descendez.
Mais d'où dépendaient ces mariages ? D’une visite faite par rencontre, d'un discours en l'air, de mille occasions imprévues.
"
'Pensées', fr. 586, éd. Sellier.

Éphéméride 2 mai 1772 naissance de Novalis

Novalis, de son vrai nom Georg Philipp Friedrich von Hardenberg, né le 2 mai 1772 au château d'Oberwiederstedt, près de Mansfeld alors situé dans l'Électorat de Saxe et mort le 25 mars 1801 à Weißenfels, est un poète, romancier, philosophe, juriste, géologue, minéralogiste et ingénieur des Mines allemand.

Il composa la totalité de son œuvre entre 1796 et 1801. Heinrich von Ofterdingen (1800-1801), roman inachevé, marque son désir de répondre au Wilhelm Meister de Goethe.
Novalis est peut-être le plus européen des « romantiques allemands ».

Ses œuvres principales :

Les Disciples à Saïs, Henri d'Ofterdingen, Hymnes à la Nuit, un cheminement mystique qui annonce Rimbaud.. Lire la suite...

Éphéméride 22 avril 1724 naissance d'Emmanuel Kant

22 avril 1724 : naissance d'Emmanuel Kant fondateur du criticisme et de la doctrine dite « idéalisme transcendantal ».
Grand penseur de l'Aufklärung (Lumières allemandes), Kant a exercé une influence considérable sur l'idéalisme allemand, la philosophie analytique, la phénoménologie, la philosophie moderne, et la pensée critique en général. Son œuvre, considérable et diverse dans ses intérêts, mais centrée autour des trois Critiques – à savoir la Critique de la raison pure, la Critique de la raison pratique et la Critique de la faculté de juger.

Éphéméride 15 avril 1980 décès de Jean-Paul Sartre

Jean-Paul Sartre est né le 21 juin 1905 à Paris. Fils unique d’une famille bourgeoise, il ne connaît pas son père, qui meurt un an après sa naissance. Il passe son enfance avec sa mère et ses grands-parents, les Schweitzer, et découvre la littérature dans l’imposante bibliothèque familiale. En 1917, sa mère se remarie et la famille déménage à La Rochelle. Malade, Sartre retourne à Paris en 1920 et y poursuit sa scolarité.
Il intègre le lycée Henri-IV à seize ans et retrouve celui qui deviendra son ami le plus proche, Paul Nizan. Tous deux préparent le concours d’entrée à l’École normale supérieure au lycée Louis-le-Grand et écrivent leurs premiers textes.
Ils entrent ensuite à l’ENS. Grand travailleur, il échoue pourtant au concours d’agrégation de philosophie en 1928. L’année suivante, il est reçu premier au concours ; Simone de Beauvoir, qu’il vient de rencontrer, se classe deuxième. Les concours ne sont pas mixtes à l’époque.
En 1931, il est nommé professeur au lycée du Havre. Il dirige ensuite l’Institut français à Berlin avant d’être muté au lycée Pasteur de Neuilly. Après plusieurs refus d’éditeurs, son roman philosophique
La Nausée est publié chez Gallimard en 1938.
Pacifiste, Sartre est mobilisé à Nancy au début de la Deuxième Guerre mondiale, en tant que soldat météorologiste. En 1940, il est fait prisonnier et transféré dans un camp en Allemagne. En mars 1941, il est libéré et retourne à Paris.
En 1943, il publie
L’Être et le Néant puis rencontre le succès l’année suivante avec sa pièce Huis clos. Il rejoint Camus dans le journal Combat et y décrit la libération de Paris. Il acquiert une renommée importante en tant qu’intellectuel engagé.
À la Libération, Sartre fonde à Paris la revue
Les Temps modernes où il développe sa pensée existentialiste. Elle devient l’une des revues françaises les plus connues, avec des plumes célèbres comme Simone de Beauvoir et Raymond Aron.
Sartre devient membre du Parti communiste de 1952 à 1956, ce qui entraîne sa rupture avec Camus. Figure de proue de la littérature française, il voit son influence décliner au cours des années 1960, tout comme sa santé. Il reste célèbre pour avoir refusé, en 1964, le Prix Nobel de littérature.

Opposé à la guerre d’Indochine et à l’Algérie française, Sartre n’hésite pas à prendre partie politiquement dans Les Temps modernes. Il soutient la révolution cubaine dès 1960 et encourage les événements de mai 1968.
En 1971, à l’âge de 66 ans, une première attaque laisse Sartre très affaibli. Il perd presque totalement la vue lors d’un second AVC. En 1973, il lance avec Serge July le quotidien
Libération.
À la fin de sa vie, Sartre se penche sur le conflit israélo-palestinien, souhaitant aider à créer une liaison entre les deux peuples. Il participe encore à des réunions politiques, comme en 1977 à Paris en compagnie de dissidents soviétiques.
Jean-Paul Sartre meurt le 15 avril 1980 d’un œdème pulmonaire. Sa mort entraîne des réactions considérables dans le monde. À Paris, cinquante mille personnes accompagnent son cortège lors de son enterrement au cimetière du Montparnasse.

(1938) Le Mur (1939) Les Mouches (1943) L'Être et le Néant (1943) Huis clos (1945) L'âge de raison (1945) L'existentialisme est un humanisme (1945) Morts sans sépulture (1946) La Putain respectueuse (1946) Réflexions sur la question juive (1947) Les Mains Sales (1948) Le Diable et le Bon Dieu (1951) Les Séquestrés d'Altona (1959) Critique de la raison dialectique (1960) Les Mots (1964)
La Nausée

Éphéméride 8 avril 1911 naissance d'E.M. Cioran

Emil Michel Cioran, né le 8 avril 1911 à Rasinari en Roumanie, mort le 20 juin 1995 à Paris, est un philosophe et écrivain roumain, d’expression roumaine initialement, puis française à partir de 1949.


Né dans un petit village de Roumanie d’un père pope orthodoxe et d’une mère
athée, Emil Michel Cioran suit dès dix-sept ans des études de philosophie à Bucarest. Bien que ses premiers travaux portent sur Nietzsche, Schopenhauer ou encore Spengler, il choisit de faire une thèse sur Bergson avant de poursuivre ses études à Berlin.


À vingt-deux ans, il publie son premier ouvrage,
Sur les cimes du désespoir, qui le propulse immédiatement parmi les références de la littérature roumaine. Après deux années de formation à Berlin, il rentre en Roumanie, où il devient professeur de philosophie au lycée de Brasov pendant l’année scolaire 1936-1937.
Comme tous les intellectuels de sa génération, il assiste, en compagnie de Mircea Eliade, à l’ascension du mouvement fasciste et antisémite de la Garde de fer, combattu par les armes et effectifs de la police du régime parlementaire.

C’est une période trouble pour Cioran qui côtoie un temps les jeunesses fascistes. En 1937, la publication de son troisième ouvrage,
Des larmes et des saints, fera scandale dans son pays.


Installé à Paris dès 1937 comme boursier de l’Institut français de Bucarest, il renonce quelques années plus tard à sa langue maternelle pour écrire en français. Il est interdit de séjour dans son pays d’origine à partir de 1946, pendant le régime communiste. À partir de 1947, les communistes interdisent ses œuvres.


Ayant terminé sa thèse sur Bergson, il consacre sa vie à l’écriture et à quelques traductions. À travers des ouvrages comme
Les syllogismes de l’amertume ou Le mauvais démiurge, il développe une pensée empreinte de scepticisme et fortement influencée par le nihilisme.


Reconnu au sein des milieux intellectuels, il fréquente notamment Eugène Ionesco, Samuel Beckett, Gabriel Marcel et Mircea Eliade. Il est toutefois inconnu du grand public, ce qui, faute de travail, le condamne à vivre chichement dans un hôtel puis une chambre de bonne. Symbole de cette existence précaire, il mange au restaurant universitaire jusqu’à ses quarante ans, âge à partir duquel l’entrée lui fut refusée.


Cioran publie en 1973
De l’inconvénient d’être né, son ouvrage le plus diffusé en France. Il poursuit la construction d’une pensée exprimée dans des textes cours et des aphorismes, à la frontière de la philosophie et de la poésie. Son œuvre est parfois critiquée pour son pessimisme, jugé exubérant et proche de la « pose intellectuelle ». En fait, penseur du tragique de l’existence humaine, Cioran place les « misères du moi » au cœur de ses réflexions, les considérant comme le moteur de la véritable recherche philosophique.

Il meurt en 1995 à Paris de la maladie d’Alzheimer sans avoir mis à exécution son projet de suicide, huit ans après avoir publié son ultime ouvrage,
Aveux et anathèmes.

Éphéméride 11 février 1657 naissance de Fontenelle

Bernard LE BOUYER de FONTENELLE est né à Rouen, le 11 février 1657.

Neveu des deux Corneille, il fut poète, auteur dramatique, moraliste, philosophe. Il prit parti pour les Modernes dont il fut l’un des chefs ; l’opposition que lui firent Racine et Boileau causa quatre fois son échec à l’Académie où il fut enfin élu le 23 avril 1691 et reçu le 5 mai suivant par son oncle Thomas Corneille. Il avait eu pour concurrent La Bruyère dont il resta l’adversaire.
Il fréquenta les salons de la fin du XVIIe siècle et la plupart de ceux du XVIIIe ; il fut surtout un familier du salon de Mme de Lambert que Mathieu Marais surnomma “la Caillette de Fontenelle”, et à qui il présenta Montesquieu.
Ses principaux ouvrages sont : les
Dialogues des Morts, les Entretiens sur la pluralité des Mondes, la Digression sur les anciens et les modernes, une Histoire des Oracles, une Histoire de l’Académie des Sciences, de 1666 à 1699, des Éloges des Académiciens.
«On peut le regarder comme l’esprit le plus universel que le siècle de Louis XIV ait produit.» (Voltaire)
Il appartint soixante-six ans à l’Académie, dont il était le doyen. À sa mort, le 9 janvier 1757, il lui manquait un mois pour être centenaire.

Éphéméride 18 janvier 1689 naissance de Montesquieu

Charles-Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, naît le 18 janvier 1689 à la Brède. Il est issu d’une famille de magistrats nobles, dans le château de la Brède, près de Bordeaux. Ses parents lui choisissent un mendiant pour parrain, pour qu’il n’oublie jamais que les gens pauvres sont aussi ses frères.
Montesquieu étudie au collège d’Harcourt, puis suit des études de philosophie. Il devient président du parlement de Bordeaux en 1714.
En 1716, la mort d’un oncle assure une véritable fortune à Montesquieu, et lui permet d’obtenir la charge de président à mortier au Parlement de Bordeaux, ainsi que la baronnie de Montesquieu.
En 1717, il se marie avec Jeanne de Lartigue, protestante héritière d’une riche famille, et qui lui procure une dot conséquente.
En 1721 paraît anonymement
Les Lettres persanes, une nette critique ironique de la société française. Personne ne doute de l’identité du véritable auteur… et le succès est considérable, en raison de la réflexion, mais aussi de l’exotisme des personnages, de la présence de scènes érotiques, de la satire et de l’humour qui parcourent l’œuvre.
En 1726, Montesquieu revend sa charge pour rembourser des dettes. Deux ans plus tard, il est élu à l’Académie Française, et part ensuite en voyage dans de nombreux pays
: Autriche, Hongrie, Italie, Allemagne, Hollande et Angleterre sont parmi ses destinations jusqu’en 1830. Montesquieu aurait également été initié à la franc-maçonnerie en Angleterre.
Il revient au château de la Brède en 1734 et publie alors une réflexion historique, qu’il intitule
Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. Ce chef-d’œuvre s’inspire de ses réflexions, de ses voyages, de ses travaux de documentation pendant des années. En réalité, cet ouvrage prépare le terrain pour ce qui sera l’œuvre de sa vie, De l’esprit des lois, publié anonymement en 1748. À travers son livre, Montesquieu met en place des principes fondamentaux en sciences politiques, économiques et sociales. Toutefois, les critiques ne se taisent pas, et il doit publier en 1750 La Défense de l’esprit des lois.
L’Église catholique fait interdire l’ouvrage et l’inscrit à l’Index. Mais pendant ce temps, dans toute l’Europe et en particulier dans la nouvelle Grande-Bretagne, le livre est un grand succès.
Dès lors, un véritable culte va se mettre en place autour de l’écrivain. Il voyage de nouveau beaucoup, en Hongrie, en Autriche et en Italie (un an) puis au Royaume-Uni (18 mois).
Malgré la reconnaissance et son train de vie de notable, Montesquieu est affaibli et attristé par la perte quasi-totale de sa vue. Il réussit tout de même à participer à L’Encyclopédie, permettant à l’entreprise d’obtenir une certaine notoriété grâce à son nom. Mais il n’a pas le temps d’achever l’article « Goût », que Voltaire devra finir.
Montesquieu décède le 10 février 1755 à Paris.

Éphéméride 4 janvier 1960 décès d'Albert Camus

Albert Camus est né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie d’un père d’origine alsacienne et d’une mère d’origine espagnole. La famille est de condition modeste. Il est le deuxième enfant du couple: il a un frère, Lucien, plus âgé de quatre ans.
Son père est mobilisé en septembre 1914. Blessé à la bataille de la Marne, il meurt à Saint-Brieuc le 17 octobre 1914. Camus n’a donc pas connu son père.
Dès la mobilisation de son mari, Catherine et ses deux enfants vont s’installer chez sa mère à Alger, dans le quartier populaire de Belcourt. Albert et Lucien seront plus éduqués par leur grand-mère, une maîtresse femme, que par leur mère en raison de sa quasi-surdité et d’une difficulté à parler.
À l’école, son instituteur, Louis Germain, le pousse à passer le concours des bourses
: il pourra ainsi poursuivre ses études au lycée et à l’université. Il lui garde une telle reconnaissance qu’il lui écrira une lettre magnifique en 1957 lorsqu’il recevra le Prix Nobel de Littérature.
Journaliste engagé, écrivain, passionné de théâtre, il marque la vie culturelle française de 1936 à 1960.
Comme tous les Français d’Algérie, il est traumatisé par la guerre d’Algérie dont il ne verra pas le dénouement. Le 4 janvier 1960, il trouve la mort dans un accident de voiture.
Son œuvre touche à de nombreux genres littéraires, romans, essais, adaptations théâtrales, correspondances… On peut citer les ouvrages suivants: L’Envers et l’Endroit (1937), essai, Le Mythe de Sisyphe (1942) essai sur l’absurde, L’Étranger (1942), roman, Caligula (pièce de théâtre), La Peste (1947), Les Justes (1949), L’Homme révolté (1951), La Chute (1956), Chroniques algériennes, Actuelles III, 1939-1958, Le Premier homme.

Éphéméride 28 décembre 1706 décès de Pierre Bayle

Né le 18 novembre 1647 en pays de Foix, fils de pasteur, il suit des études de philosophie chez les Jésuites de Toulouse où il se convertit au catholicisme, avant de revenir à la religion réformée pour finalement devenir sceptique. Il enseigne la philosophie à l'Académie protestante de Sedan. Poussé à l'exil par la politique religieuse de Louis XIV (révocation de l'Édit de Nantes), il s'installe en Hollande en 1681 où il demeure jusqu'à la fin de ses jours. Il y enseigne la philosophie et publie de nombreux ouvrages ainsi qu'une revue littéraire Nouvelles de la République des Lettres. Il défend plus que tout la tolérance. Il professe la liberté de pratiquer la religion de son choix, ce qui provoque de vives colères à son égard, même parmi les protestants.

Pour lui, la problématique de la morale est indépendante de la religion, les athées pouvant avoir autant de sens moral que les chrétiens. Pierre Bayle est un sceptique pour qui le consentement universel n'est pas une preuve de l'existence de Dieu.

Son œuvre majeure,  
Le Dictionnaire historique et critique  qui a servi de modèle à l'Encyclopédie, a beaucoup de succès et lui apporte la renommée. La France lui propose de revenir à Paris avec une rente moyennant une conversion de pure forme au catholicisme, ce qu'il refuse. Pierre Bayle était un grand érudit ; apôtre de la tolérance et de la libre pensée, il est un précurseur du rationalisme et annonce le siècle des Lumières.
Il décède à Rotterdam le 28 décembre 1706.