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Éphéméride 20 mars 1828 naissance d'Henrik Ibsen

Henrik Ibsen est un poète et auteur dramatique norvégien (Skien 1828-Christiania 1906).

Il naît le 20 mars 1828 à Skien, petite ville de la côte norvégienne près d’Oslo. Lorsque Henrik eut huit ans, son père dut vendre ses biens. La famille s’exila à la campagne. Henrik s’isole avec ses livres, dessine, rêve.

Envoyé à Grimstad faire son apprentissage chez un pharmacien, il y reste six ans (1844-1850). Son esprit satirique s’exerce à l’encontre de la bourgeoisie de la petite ville de province. Il écrit des poèmes romantiques. Il croit à la solidarité scandinave, à la volonté du peuple de se sacrifier pour une idée
; aussi, lorsque, plus tard, en 1864, la Norvège refusera d’aider le Danemark en guerre contre la Prusse, il sera amèrement déçu.

En 1850, il part pour Christiania et passe son baccalauréat
; il connaît la misère, noue des contacts avec un mouvement d’émancipation ouvrière, fonde le journal Andhrimner, qui ne survivra que quelques mois.

En 1851, Ole Bull, qui venait de fonder le Théâtre national à Bergen, lui offre la régie du théâtre. S’il ne deviendra jamais un bon metteur en scène, Ibsen fera, pendant les cinq années passées au théâtre de Bergen, son apprentissage de dramaturge.

Chaque année, il donnera une pièce. Il étudie les sagas
; dans ce monde héroïque, il retrouve ses idéaux.

En 1857, il prend à Christiania la direction artistique du Théâtre national, qui doit contrebalancer le « Christiania Theater », de tradition danoise. C’est le temps de l’espoir et des déceptions. Ibsen connaît des difficultés dans la gestion de son théâtre
; ses pièces sont mal reçues, et il perd son poste.

En 1861, malade, il est en proie à des idées de suicide. Déçu dans ses espoirs esthétiques et politiques, Ibsen rompt avec son pays et part pour l’Italie en 1864. Il y vivra pendant de nombreuses années, ainsi qu’en Allemagne, et ne sera de retour en Norvège de façon définitive qu’en 1891.

Le poème dramatique
Brand (1866) est écrit sous le coup de ses déboires et de son indignation.
Après
Brand, qui connaît un succès en Scandinavie, vient Peer Gynt (1867).

En 1869 paraît l
’Union des jeunes, satire des partis politiques, puis Ibsen termine Empereur et Galiléen (1873). Cette œuvre, conçue à une époque où Ibsen est sous l’impression de la guerre franco-allemande et de la Commune, porte la trace des influences de Schopenhauer, des critiques bibliques de Renan.

Après les
Piliers de la société (1877), Maison de poupée (1879) provoque des discussions passionnées. La pièce est une dénonciation du mariage et de l’inégalité des époux. Les Revenants (1881) soulève également des protestations indignées. Cette pièce est une attaque contre le mariage conventionnel sans amour et, en cela, elle est liée à Maison de poupée.

Cette pièce soulève une telle tempête d’indignation qu’Ibsen écrit
Un ennemi du peuple (1882), tragi-comédie qui est en quelque sorte un commentaire sur ses relations avec la société.

Dans
Rosmersholm (1886), on retrouve les fortes oppositions d’Empereur et Galiléen. Ibsen se sent alors attiré par le mysticisme et les mouvements inconscients de l’âme (la Dame de la mer, 1888).

Dans
Hedda Gabler (1890), l’exigence de l’action héroïque, la sexualité anormale, la peur du scandale social provoquent chez l’héroïne un état permanent de violence.

En 1891, Ibsen quitte l’Allemagne
: il s’y est familiarisé avec l’œuvre de Nietzsche, et Solness le Constructeur (1892) aussi bien que John Gabriel Borkman (1896) rendent compte de sa réaction à la théorie du surhomme.

Après
le Petit Eyolf (1894), qui a pour thème l’amour égoïste des parents qui exclut l’enfant, la dernière œuvre d’Ibsen, Quand nous nous réveillerons d’entre les morts (1899), porte le sous-titre: « Un épilogue dramatique ».

Henrik Ibsen meurt le 23 mai 1906.