Passion Lettres Deux

Éphéméride 31 octobre 1795 naissance de John Keats

  • John Keats, poète romantique anglais, né le 31 octobre près de Londres, mort à Rome de la tuberculose le 24 février 1821, est un des poètes les plus importants de sa génération.

il attira sur lui l’attention publique par Endymion (1818), roman poétique d’une imagination aussi riche que déréglée. Le Quarterly Review et le Blackwoods Magazine critiquèrent acerbement le jeune poète qui, tenant compte des critiques, donna bientôt un troisième volume, Tales and Poems (1820), qui le mit au premier rang des poètes anglais.
C’est dans ce volume qu’est contenu cet admirable
Hyperion dont Lord Byron a dit qu’il avait été inspiré par les Titans et qu’il était d’un sublime égal à celui d’Eschyle. C’est surtout dans les sujets mythologiques ou du Moyen âge que le talent de Keats brille de son plus vif éclat. Rien n’égale dans la littérature de la Grande-Bretagne, en couleur et en mélodie, l’Ode au Rossignol, l’Ode à Pan et l’Urne grecque. The Eve of S. Agnes est un modèle du genre romantique.
Les ravages d’une maladie héréditaire, la phtisie, aggravés par une passion malheureuse, l’emportèrent à vingt-six ans, à Rome, où il repose à côté du poète Shelley.

Éphéméride 30 octobre 1885 naissance d’Ezra Pound

Ezra Pound (Hailey, Idaho, États-Unis, 30 octobre 1885 - 1er novembre 1972 à Venise) est un poète, musicien et critique américain qui a fait partie du mouvement moderniste du début des années 1920 et qui est souvent rattaché à la Génération perdue. Pound était le chef de file de plusieurs mouvements littéraires et artistiques comme l'imagisme et le vorticisme, proche du futurisme italien À Paris à partir des années 20, il a rencontré James Joyce et Ernest Hemingway.
Pound était également un fervent supporter de Benito Mussolini ; il fut critiqué pour ses prises de position antisémites. Son engagement aux côtés de Mussolini lui vaudra d’être condamné en 1945. Il est reconnu malade et interné jusqu’en 1958.

Éphéméride 29 octobre 1783 décès d'Alembert

Jean le Rond d'Alembert, né le 16 novembre 1717 à Paris, est un enfant illégitime abandonné à sa naissance sur les marches de l'église parisienne de Saint Jean le Rond (qui lui a donné son prénom) ; il est recueilli par la femme d'un artisan-vitrier qui l'élèvera comme son fils. Secrètement, son père lui versera une pension qui subviendra à l'éducation du jeune homme. D'Alembert se révèle particulièrement doué pour les mathématiques, et il étudie avec succès le droit et la médecine.
Après des premiers mémoires sur la mécanique des fluides et sur le calcul intégral, il est admis à vingt-quatre ans à l'Académie des Sciences comme associé astronome adjoint. En 1743, il publie son important
Traité de la Dynamique, où il donne ce qu'on appelle désormais le principe de d'Alembert (=conservation de la quantité de mouvement). En 1747, il écrit un article sur les cordes vibrantes, où, pour la première fois, il donne et résout l'équation aux dérivées partielles qui régit la propagation des ondes sonores. On doit aussi à d'Alembert des Réflexions sur la cause générale des vents et un traité sur la précession des équinoxes.
À compter de 1746, d'Alembert se lance avec Diderot dans une aventure monumentale, la rédaction de l'
Encyclopédie, Dictionnaire raisonné des Sciences, dont le premier volume paraît en 1751. Dans le Discours préliminaire qui ouvre l'Encyclopédie, d'Alembert affirme le lien entre le progrès des sciences et le progrès social. Il s'inscrit totalement dans le courant des Lumières, et il lutte contre l'obscurantisme religieux et politique. C'est cette activité philosophique qui remplace peu à peu son travail de mathématicien.
D'Alembert n'a presque jamais quitté Paris. Il refuse notamment à Frederick II la présidence de l'Académie de Berlin ; il décline aussi l'invitation de Catherine II de devenir le précepteur de son fils en Russie, malgré la bourse importante qu'elle propose. Au contraire, il fréquente les salons et aime la vie mondaine, parisienne. En 1754, il devient membre de l'Académie Française, dont il est le secrétaire perpétuel à compter de 1772. La fin de la vie de d'Alembert est marquée par la maladie, et il décède le 29 octobre 1783.

Éphéméride 28 octobre 1905 décès d’Alphonse Allais

Alphonse Allais, né le 20 octobre 1854 à Honfleur (Calvados) et mort le 28 octobre 1905, inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen, est un écrivain et humoriste français. Il a fait partie du mouvement Fumiste, était membre du club des Hydropathes, fut un pilier du cabaret le Chat noir dont il dirigea la revue et présenta de fameuses toiles monochromes (Combat de nègres dans une cave, pendant la nuit ; Récolte de la tomate sur le bord de la Mer Rouge par des cardinaux apoplectiques ; etc.) au salon des Arts Incohérents. Alphonse Allais a composé des centaines de contes humoristiques, tous ou presque écrits dans l'urgence. Poète autant qu'humoriste, il a cultivé entre autres le poème olorime, c'est-à-dire constitué de vers entièrement homophones, où la rime est constituée par la totalité du vers.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale (en 1944), une bombe de la RAF a totalement pulvérisé sa tombe… Ses cendres « virtuelles » ont été transférées à Montmartre en 2005. Il reste de lui l'image d'un homme à l'humour acide et un spécialiste de la théorie de l'absurde. Ses travaux scientifiques sont moins connus (recherches sur la photographie couleur et dépôt d'un brevet pour du café lyophilisé, ainsi que des travaux très poussés sur la synthèse du caoutchouc).

Éphéméride 27 octobre 1469 naissance d’Érasme


Érasme est né à Rotterdam entre 1466 et 1469 dans des conditions obscures (il est l’enfant naturel d’un prêtre). À neuf ou dix ans, il entre à l’école des frères de la Vie commune de Deventer où il reçoit l’enseignement de la Bible et des auteurs de l’Antiquité.
En 1488, Érasme prononce ses vœux monastiques au couvent de Steyn (Pays-Bas) où il étudie les poètes latins et compose ses premiers ouvrages. Ordonné prêtre en 1492, il rejoint l’évêque de Cambrai dont il devient le secrétaire. Érasme séjourne ensuite à Paris où il rencontre des hommes de lettres français, italiens et anglais. Il est alors considéré comme un humaniste de grand renom. Puis, en Angleterre, il côtoie la haute société londonienne et le futur roi Henri VIII.
De 1500 à 1514, Érasme voyage dans toute l’Europe : Londres, où il retrouve son ami Thomas More, Turin, lieu de sa rencontre avec l’imprimeur Alde Manuce, Rome où l’accueillent cardinaux et prélats. À Paris, en 1511, il publie
L’Éloge de la folie. En 1514, Érasme rencontre à Bâle l’humaniste et imprimeur Jean Froben, qui devient son principal éditeur. En 1516, Érasme publie un essai politique, L’Institution du prince chrétien, destiné au futur Charles Quint, et sa traduction du Nouveau Testament.
De 1514 à 1530, Érasme effectue de multiples voyages en Europe.
Durant cette période, il se heurte aux idées de Luther, trop excessives selon lui, contre lequel il prend finalement position.
Érasme meurt en 1536 à Bâle.

Éphéméride 26 octobre 1887 naissance d’Edouard Bourdet


Édouard Bourdet (1887-1945) est un auteur dramatique, journaliste, administrateur de la Comédie-Française. Il se marie en janvier 1909 avec Catherine Pozzi, poéte et écrivain. Ils ont un fils, Claude, qui sera un grand journaliste et un grand résistant.
Édouard Bourdet voit jouer sa première pièce de théâtre en 1910,
Le Rubicon, et il deviendra l'un des principaux fournisseurs du théâtre de boulevard de l'entre-deux-guerres. En 1927, dans la pièce Vient de paraître, il n'est pas tendre avec les prix littéraires, le choix par les écrivains de sujets dans un but commercial et le lancement publicitaire d'un livre et d'un auteur. Dans Le Sexe faible (1929), Édouard Bourdet fait le portrait d’hommes à la recherche de femmes qui les entretiennent. Fric-Frac est une pièce de théâtre jouée en 1936 et adaptée au cinéma en 1939. C'est un grand succès commercial. Avant la Seconde Guerre mondiale, il se bat en duel avec Henri Bernstein, son rival dans le même genre théâtral. Duel qui permet à Henri Bernstein de connaître un regain d'intérêt de la part du public. Édouard Bourdet est également l'ami de Paul Claudel et de Jean Giraudoux et il tient un salon littéraire avec sa seconde femme Denise. Édouard Bourdet eut aussi une activité tout à fait novatrice en tant qu'administrateur de la Comédie-Française de 1936 à 1940. Il est décédé en 1945.

Éphéméride 25 octobre 1976 décès de Raymond Queneau

Raymond Queneau s’éteint à Paris, la capitale qu’il a tant représentée dans ses œuvres. Il avait alors 73 ans.
Né au Havre en 1903, Raymond Queneau rencontre le surréalisme en 1924 ; il participe à toutes les activités du groupe avant de rompre en 1929 avec André Breton.
Assidu aux cours d’Alexandre Kojève sur Hegel, il effectue des recherches sur les « fous littéraires », et son intérêt pour les mathématiques s’approfondit (il entrera en 1948 à la Société mathématique de France).
Le Chiendent, publié en 1933, explore le langage. Les romans suivants s’enracinent dans son expérience personnelle. Son œuvre, d’abord pessimiste, se teinte peu à peu d’un humour savant : Pierrot mon ami (1943) montre un Pierrot, sorte de double de Queneau détaché et naïf, qui annonce le Valentin Brû du Dimanche de la vie (1952). Avec les Exercices de style (1947) vient le succès populaire.
Il entre en 1950 à l’académie Goncourt et au Collège de pataphysique, où il aura le titre de Transcendant Satrape. Il dirige la rédaction de l’Encyclopédie de la Pléiade, et
Zazie dans le métro, publié en 1959 lui apporte la notoriété.
Il fonde l’Oulipo en 1960 avec François Le Lionnais, s’intéresse aux œuvres « potentielles » dont les
Cent mille milliards de poèmes restent le meilleur exemple.

Éphéméride 24 octobre 1913 naissance d’Armand Lanoux

Armand Lanoux, né le 24 octobre 1913 à Paris (12e arrondissement), est un écrivain français.

Il a fait d'abord plusieurs métiers, instituteur, dessinateur de sujets pour boîtes de bonbons, employé de banque (c'était le métier de son père, Aimé), représentant en livres de luxe, artiste peintre, journaliste...

Il devient membre du comité littéraire de l'éditeur Arthème Fayard (1950), directeur de la revue
À la page (1964), préside le Comité de la télévision française en 1958-1959, est nommé Secrétaire général de l'Université radiophonique et télévisuelle internationale. Membre de l'Association France-URSS. Il participe à la rédaction du Code des Usages.
Il a écrit dans plusieurs genres : le roman (policier, naturaliste, souvenirs comme prisonnier de guerre), l'essai (souvent sur Paris), des biographies :
Bonjour Monsieur Zola, 1954 ; Maupassant le bel ami, 1967 ; Adieu la vie, adieu l’amour, 1976, sur Dorgelès, la chronique, le théâtre, la poésie (prix Apollinaire 1953 pour Colporteur).

Il est le lauréat du prix Interallié, en 1956, pour Le Commandant Watrin. En 1963, il obtient la consécration en gagnant le Prix Goncourt avec son roman Quand la mer se retire. Il devient membre de l’Académie Goncourt en 1969. Il est décédé le 23 mars 1983 à Champs-sur-Marne.

Éphéméride 23 octobre 1734 naissance de Restif de la Bretonne

Nicolas-Edme Restif de la Bretonne est une des personnalités les plus attachantes du XVIIIe siècle. Berger, typographe, écrivain, réformateur, philosophe, libertin, visionnaire, il est le premier écrivain paysan, le premier à vivre (fort mal) de sa plume, l’auteur d’une autobiographie qui vaut bien Les Confessions de Rousseau, de documents de premier ordre sur la vie paysanne de son temps, de pages remarquables sur les mystères du cœur humain et de visions politiques qui ne furent pas toutes entièrement utopiques, dont un projet de réforme de l’orthographe…
Nicolas Edme Restif (ou Rétif) est né à Sacy, en basse Bourgogne. Il y passa son enfance, au milieu d'une famille très nombreuse et mènera jusqu'à douze ans la vie d'un petit paysan. Des dons précoces pour les lettres, une sensibilité portée en même temps vers la rêverie et la réflexion inciteront sa famille à le diriger vers d'autres destinées qu'une vie campagnarde.
À dix-sept ans, il part pour Auxerre où il reste quatre ans apprenti puis compagnon typographe. Ce métier lui assurera plus tard son gagne-pain et lui permettra de composer lui-même directement sur la presse une partie de ses livres.
À vingt et un ans, il arrive à Paris où il vivra jusqu'à la fin de sa vie, à l'exception de fréquents séjours à Sacy. Il écrira 194 volumes totalisant près de 10 000 pages. Il connaît le succès et la gloire dès 1775 avec 
Le Paysan perverti (suivi en 1784 de La Paysanne pervertie). La Vie de mon père (1778) confirme ce succès. Suivront les 42 volumes des Contemporaines (publiés de 1780 à 1783) ; ses déboires conjugaux et familiaux lui inspireront La Femme Infidèle (1786) et Ingénue Saxancour (1788).
Son autobiographie s’intitule
Monsieur Nicolas ou le Coeur humain dévoilé (1796-97, 16 vol. in-12). Il a connu l'extrême misère, a eu des aventures galantes nombreuses (194 maîtresses, si l’on en croit son Calendrier). Si porté qu'il fût sur les anecdotes scandaleuses et les descriptions scabreuses, Restif a fait preuve d'un naturalisme vrai, sincère qui tranche sur les déclamations à la mode et sur la facticité des sentiments, l'insupportable hypocrisie des écrivains de la fin du XVIIIe siècle, Rousseau en particulier. 
D'autre part, on trouve chez lui les détails les plus curieux sur certaines classes de la société, au début de la Révolution française. Citons encore de lui :
le Pied de Fanchette ou le Soulier couleur de rose (Paris, 1768, 3 vol. in-12) ; les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne (1788-91, 15 vol. in-12) ; le Pornographe ou Idées d'un honnête homme sur un projet de règlement pour les prostituées (Londres, 1769, in-8) qui eut un succès européen et inspira à Joseph II d'Autriche les règlements sur la prostitution qu'il appliqua dans ses États…

Éphéméride 22 octobre 1921 naissance de Georges Brassens


Fils de maçon, italien par sa mère, Georges Brassens naît le 22 octobre 1921 à Sète dans l’Hérault.
Dès 14 ans, la lecture des poètes l’éveille à l’écriture. Mais vers 18 ans, une sombre histoire de vol le fait écoper d’un an de prison avec sursis, le fait renvoyer du lycée. C’est ce qui le pousse à rejoindre Paris, chez sa tante Antoinette, en février 1940, rue d’Alésia.
Son premier boulot le conduit aux usines Renault de Boulogne Billancourt. Il lit beaucoup : Paul Fort, Rimbaud, et surtout Villon. Ce travail le mène en 1942 à publier son premier recueil de poésie,
Des coups d’épées dans l’eau, suivi de A la venvole.
Brassens est envoyé en Allemagne début 1943 pour le STO. Lors d’une permission, Brassens « oublie » de revenir en Allemagne, et il se cache à Paris, impasse Florimont, dans le 14e arrondissement. Il y restera plus de vingt ans, jusqu’en 1966. Il y vit caché, profitant de sa réclusion pour écrire, jusqu’à la Libération.
Fin 1951, un ami réussit à faire passer Brassens au Caveau de la République. Le 6 mars 1951, Patachou l’auditionne en public. Chez Polydor (Philips), Brassens enregistre
Maman Papa avec Patachou, puis Le Gorille, La mauvaise réputation, Le petit cheval. Les concerts s’enchaînent, Bobino en 1953, deux Olympia en 1954, et les récompenses pleuvent : Grand Prix de l’Académie Charles Cros, édition de ses chansons chez Denoël.
Il meurt d'un cancer le 29 octobre 1981 près de Sète.
Il est enterré au cimetière Le Py, le cimetière des pauvres. Un musée est aujourd’hui consacré à Georges Brassens dans sa ville natale de Sète.