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Giraudoux

Éphéméride 31 janvier 1944 décès de Jean Giraudoux

Hippolyte Jean Giraudoux est un écrivain et diplomate français, né le 29 octobre 1882 à Bellac en Haute-Vienne et mort le 31 janvier 1944 à Paris.

Né le 29 octobre 1882 à Bellac dans le Limousin, Jean Giraudoux entre à l’École Normale Supérieure en 1903 après un parcours scolaire remarquable et une khâgne à Lakanal. Être reçu à l’école de la rue d’Ulm représente peut-être l’étape la plus importante dans la construction de sa vie d’intellectuel, malgré son échec à l’agrégation d’allemand. L’École Normale lui permit de fréquenter les plus hautes sphères intellectuelles de son temps et lui ouvrit des portes importantes, pendant et après les quatre ans qu’il y passa. Il fit de nombreux voyages à cette époque, en Allemagne, en Italie, au Canada, ou à Harvard aux États-Unis où il passa un an (1906-1907) comme enseignant de français.

À son retour en France, Giraudoux devint secrétaire particulier de Maurice Bunau-Varilla, qui dirigeait le journal
Le Matin. C’est là qu’il commença à écrire des nouvelles et à s’insérer dans la scène littéraire parisienne. Il publie Provinciales (1909), recueil de nouvelles sur la vie dans les petites villes de province, et L’école des indifférents en 1910. À cette même époque, dans une atmosphère encore influencée par le symbolisme, il fréquenta Claudel ou Edmond Jaloux avec lesquels il passe ses soirées dans les cafés et les brasseries du quartier Latin.

En 1910, il intègre le ministère des Affaires étrangères, où il fait carrière, seulement interrompu par une période pendant la première guerre pendant laquelle il fut mobilisé, blessé et obtint la Légion d’honneur. Sous la protection de Philippe Berthelot, il atteint le grade de vice-consul et se vit chargé de délivrer d’importants documents à l’étranger. Cette fréquentation des grands de ce monde se reflétera dans
Siegfried et le Limousin (1922) ou Bella (1926).

Dans le même temps, encouragé par la
Nouvelle Revue Française dirigée par André Gide, il continue à écrire et devint un contributeur régulier de cette même NRF.
Siegfried et le Limousin présente en arrière-plan de l’histoire l’hostilité entre la France et l’Allemagne, et Bella narre la rivalité de deux hommes d’État, un nationaliste et un internationaliste. Dans Amphitryon 38 (1929), les protagonistes seront l’homme et Dieu, le monde païen et le monde de l’Ancien testament dans Judith (1931) et l’homme et la femme dans Sodome et Gomorrhe (1943).

Jean Giraudoux était déjà consacré comme un écrivain important quand il rencontre Louis Jouvet
: il décide de se mettre à l’écriture de pièces de théâtre à l’âge de quarante-cinq ans. En 1928, Louis Jouvet le convainc d’adapter son célèbre roman Siegfried et le Limousin au théâtre. Giraudoux consacrera l’essentiel de sa carrière par la suite à l’expression théâtrale. Outre Amphitryon 38, seront ainsi autre autres écrites et jouées La guerre de Troie n’aura pas lieu (1935), Électre (1937) et La Folle de Chaillot (1945), qui sera montée après sa mort. Il écrit également deux scenarii pour le cinéma, La duchesse de Langeais (1942) et Les anges du péché (1944).

Peu après l’échec de son mariage avec Suzanne Boland, sa santé se dégrade, et il meurt à Paris en janvier 194
4, officiellement d’un empoisonnement ou d’une pancréatite. Il s’agit peut-être d’un suicide.
Il sera inhumé le 3 février, provisoirement, au cimetière de Montmartre (puis à Passy). Au café de Flore, Claude Roy fera courir le bruit qu’il a été empoisonné par la Gestapo, imité par Louis Aragon.

Jean Giraudoux a participé comme d’autres dramaturges des années 1930-1940 (Cocteau, Anouilh, Sartre, Camus par exemple) à la réécriture des mythes antiques éclairés par les mentalités modernes. Il a su allier fantaisie poétique et goût pour les images insolites et également associer le tragique et le léger dans une langue élégante et fine, parfois même poétique comme dans
Intermezzo ou Ondine.

Mon dossier sur Électre est ici

Éphéméride 22 décembre 1944 Première de La Folle de Chaillot


La Folle de Chaillot est une pièce de théâtre en 2 actes, l'une des plus célèbres de Jean Giraudoux, qu'il rédigea pendant l’Occupation.

La pièce est présentée pour la première fois en public au théâtre de l'Athénée à Paris, après la mort de Giraudoux, dans une mise en scène orchestrée par Louis Jouvet qui était revenu d’Amérique.
Marguerite Moreno interprète le rôle titre d'Aurélie, la Folle de Chaillot. Louis Jouvet joue le rôle du chiffonnier. La pièce reçoit un accueil triomphal et les critiques voient en elle “un thème pour tous les délires”. Elle
apparaît aujourd'hui comme une pièce prophétique : « Ce qu'on fait avec du pétrole. De la misère. De la guerre. De la laideur. Un monde misérable. »