Passion Lettres Deux
Saint-Simon

Éphéméride 2 mars 1755 décès du duc de Saint-Simon

Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, né à Paris le 16 janvier 1675 et mort le 2 mars 1755, est un membre de la noblesse française, célèbre pour ses Mémoires qui racontent par le menu la vie à la Cour aux temps du roi Louis XIV et de la Régence.

Né à Paris en 1675, mort en 1755, écrivain et mémorialiste français, Saint-Simon est le fils unique du second mariage du duc Claude, écuyer de Louis XIII devenu duc et pair.
De son premier mariage avec Diane de Budos il n’aura qu’une fille. Voulant à tout prix que ce duché ne soit pas perdu, il va se remarier en 1672 à l’âge de soixante cinq ans. Trois ans plus tard naît Louis de Rouvroy futur duc de Saint-Simon.

Frêle et seul, Louis, vidame de Chartres, reçoit une formation intellectuelle et morale supérieure à celle que recevait habituellement un jeune seigneur. Particulièrement attiré par l’histoire, il n’aime pas trop le métier des armes. Mais ne devant pas déroger à la règle, il participe à diverses campagnes de Louis XIV de 1692 à 1701.
N’ayant pas été nommé brigadier dans l’ordre du tableau de janvier 1702 suite à une invention de Louvois qui fit passer le mérite avant l’ancienneté, et l’ancienneté avant la naissance, il décida de remettre au roi sa démission du service armé pour raisons de santé, et s’établit à la cour.


A la mort de son père en 1693, il sait qu’il faut consolider ses appuis à la cour. Il se marie donc en 1695 avec Marie-Gabrielle de Durfort de Lorge, fille aînée du maréchal-duc de Lorge, petite-nièce de Turenne et cousine du roi d’Angleterre Guillaume III d’Orange-Nassau.
Le duc de Saint-Simon va toujours donner le change. Alors qu’on le croit désœuvré et inoffensif, il passe son temps à épier les faits et gestes de la cour.

La mort du Dauphin en 1711, celle du duc de Bourgogne en 1712 et celle de Louis XIV en 1715 vont profondément modifier l’existence de Saint-Simon. Lui qui a longtemps eu des rêves de pouvoir va enfin les réaliser ou presque.
C’est au duc d’Orléans qu’échoit la Régence. Bien que très différents, les hommes ont l’un vers l’autre une amitié très solide. Appartenant au Conseil de Régence, Saint-Simon est très déçu par la réalité du pouvoir. Son influence au Conseil diminue rapidement. Il obtient quand même une ambassade extraordinaire en Espagne, à la cour de Philippe V d’octobre 1721 à avril 1722.

En décembre 1723 la mort du Régent met fin à sa vie publique. Fleury et le duc de Bourbon lui font comprendre que sa présence à la cour n’était désormais plus indispensable.
Il se retire sur ses terres de La Ferté-Vidame pour poursuivre la rédaction de ses
Mémoires, au style pittoresque et imagé, d’une grande originalité.

Pendant les trente ans qui lui restent à vivre, plusieurs dizaines de milliers de pages sortiront de sa plume. Il fera revivre, sous le règne de Louis XV dont il boude la cour, les règnes de Louis XIII et de Louis XIV dans un langage dont l’intensité et la puissance évocatrice sont restées inégalées.


L’immense manuscrit que sera ses « Mémoires » prend forme, il fut interrompu à la mort de sa femme, en janvier 1743, puis repris six mois plus tard. Une autre interruption le voit rédiger ce chef-d’œuvre qu’est le Parallèle des trois premiers rois bourbons en 1746, et ce n’est qu’en 1749 qu’il achève le manuscrit de deux mille huit cent cinquante-quatre pages, reliées en onze portefeuilles à ses armes et destinées à une publication posthume.

Le duc de Saint Simon meurt à Paris le 2 mars 1755.

Les
Mémoires achevées en 1753, furent, après la mort de leur auteur, confisquées avec d’autres papiers sur l’ordre de Louis XV contresigné par Choiseul. Leur première édition, incomplète, date de 1829-1830, et leur première édition complète de 1879-1928.