Passion Lettres Deux

Éphéméride 30 septembre 1594 naissance de Saint-Amant


Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant, né à Grand-Quevilly le 30 septembre 1594 et mort à Paris le 29 décembre 1661, est un poète baroque français.
Fils d’un officier de marine, issu d’une famille de marchands protestants, Saint-Amant, qui commanda pendant vingt-deux ans une escadre anglaise, n’apprit pas les langues anciennes mais l’espagnol, l’italien et l’anglais.
Grand voyageur, il visita plusieurs pays d’Europe, l’Amérique du Nord, le Sénégal, les Indes : il s’intéressait à la musique, à la peinture, aux sciences, fréquentant aussi bien les Jansénistes que les Libertins, le salon de l’hôtel de Rambouillet, et l’hôtel de Liancourt.
Durant sa jeunesse et son âge mûr, il hanta les cabarets avec de joyeux compagnons tels que Nicolas Faret, Guillaume Colletet, Vion d’Alibray, lieux d'inspiration de ses pièces bachiques, comme « les Cabarets », « la Chambre du débauché », « la Crevaille », « le Fromage », « la Vigne », « les Goinfres ».
Il fut lié avec le Duc de Retz, chez lequel il séjourne à Belle-Île en Bretagne, le Maréchal de Créquy et le Comte d’Harcourt, qu’il accompagna dans ses expéditions et ses ambassades. Nommé gentilhomme ordinaire de la maison de la reine de Pologne, Marie-Louise de Gonzague, il alla résider deux ans à Varsovie. Il passa ses dernières années dans un calme modeste et mourut dans la misère.

Saint-Amant passait, auprès des connaisseurs, pour le premier poète de son temps, pas seulement dans les satires mais par des odes, des sonnets, voire par son « Moïse sauvé » (1653), idylle héroïque. « Le combat de Moïse et de l’Égyptien », « le bain de la princesse Rermuth », « La Comparaison de la couleuvre et de l’oiseau », etc., sont remarquables. Après l’avoir durement critiqué dans les « Satires », Boileau finit par lui rendre justice.
Outre le « Moïse » et les « Œuvres poétiques », Saint-Amant a publié : « Rome ridicule » ; « Stances sur la grossesse de la reine de Pologne » ; « Stances à M. Corneille sur son Imitation de Jésus-Christ » ; « la Génération ». Ses poèmes illustrent le courant baroque.
Refusant de se plier aux règles édictées par Malherbe, il sombra dans l’oubli, après 1650, avec le triomphe du goût classique, avant d’être redécouvert au XIXe siècle. Le succès obtenu par son ode sur la « Solitude » rédigée en 1619 fut tel qu’elle fut imitée, imprimée et traduite. Élu, dès sa création en 1634, membre de l’Académie française et, bien que celle-ci ne fût fondée officiellement sous l’impulsion de Richelieu qu’un an plus tard, il travailla à la partie « comique » du dictionnaire.

Éphéméride 29 septembre 1547 Naissance de Miguel de Cervantès

Miguel de Cervantès est né à Alcala de Henarès. Son père était un modeste chirurgien, à la tête d'une famille nombreuse. Sa famille se déplace souvent, en particulier entre Valladolid et Madrid, les deux lieux de pouvoir de l'époque. Miguel fait des études auprès d'un disciple d'Érasme, avant de partir à Rome avec le cardinal Acquaviva.
En 1570, Cervantès s'engage comme soldat dans les troupes pontificales commandées par Colonna pour lutter contre les Turcs. Il participe à la bataille de Lépante (1571), sous le commandement de Don Juan d'Autriche. Il y est blessé par deux balles à la poitrine et un coup au bras lui fait perdre en partie l'usage de la main gauche. En 1575, un pirate s'empare de sa galère devant Marseille et le fait prisonnier. Miguel passe cinq ans de captivité dans un bagne avant d'être racheté (1580).
De retour en Espagne, Cervantès abandonne le métier des armes. Il se marie, reprend peut-être ses études et se met à écrire, notamment des comédies. En 1585, il publie son premier roman,
La Galatée.
Début 1605, il publie la première partie de
El Ingenioso Hidalgo don Quijote de la Mancha. Le succès est immédiat, dans toute la population, grâce au théâtre. Le roman constitue le mythe désormais célèbre du personnage perdu hors de son temps, l'idéaliste jeté au bas de son rêve, le fanatique de l'esprit de chevalerie et de l'amour courtois perdu dans l'enfer moral de la Renaissance. En quelques années, les traductions vont le faire connaître dans les autres pays d'Europe.
En 1613, nouveau succès avec les
Nouvelles exemplaires dédié à son protecteur, le comte de Lemos, vice-roi de Naples. Cervantès y fait une nouvelle fois référence au bagne d'Alger. Un long poème satirique, Voyage au Parnasse, publié l'année suivante permet de saisir l'atmosphère littéraire de l'époque. En 1615, Cervantès fait imprimer ses meilleures comédies (Numanchia, Huit Comédies et "entremeses"), ainsi que la suite et la fin de Don Quichotte. Il meurt le 23 avril 1616 (Le 23 avril est aussi la date de la mort de Shakespeare, mort pourtant dix jours après, en raison du décalage des calendriers grégorien et julien, ce dernier étant encore en vigueur dans l'Angleterre anglicane de cette époque).

Éphéméride 28 septembre 1803 naissance de Prosper Mérimée


Prosper Mérimée est né le 28 septembre 1803 dans une famille d'artistes bourgeois. Son père est professeur de dessin à l'École polytechnique, et sera plus tard secrétaire perpétuel de l'École des Beaux-Arts. Sa mère enseigne aussi le dessin. C'est de sa mère qu'il tient la devise « Souviens-toi de te défier ».
Ses études se déroulent au Lycée Napoléon qui deviendra le Lycée Henri IV. En 1819, il s'inscrit à la faculté de droit. Il obtient sa licence en 1823. La même année, il est exempté du service militaire, pour faiblesse de constitution. Néanmoins, il sera incorporé en 1830 à la Garde nationale. Jusqu'à son entrée dans la fonction publique en 1831, Mérimée n'exerce aucun métier hormis celui d'écrivain. En 1825, le
Théâtre de Clara Gazul, son premier livre, marque ses débuts. En 1827 paraît La Guzla ou choix de poésies illyriques, prétendues productions populaires inventées par lui, mais qui passeront pour authentiques auprès des poètes et des savants. 1828 : La Jacquerie, scènes féodales, et La Famille Carvajal, drame. 1829 : Chronique du temps de Charles IX, roman historique, important succès de librairie. La même année, il publie Mateo Falcone, sa première nouvelle. C'est dans le cadre de ce genre qu'il écrira ses chefs-d'œuvre.
Le 27 mai 1834, Thiers, ministre de l'Intérieur, nomme Prosper Mérimée au poste d'inspecteur général des Monuments historiques. Cette nomination, dit Mérimée, « convient fort à mes goûts, à ma paresse et à mes idées de voyages ». Dès le 31 juillet suivant, il quitte Paris pour une tournée dans le Midi de la France ; première d'une longue série vouée à la découverte des monuments en péril. Chaque mission, effectuée dans des conditions difficiles de transport et d'hébergement qu'il évoque avec humour, donne lieu à des rapports au ministre dans lesquels Mérimée décrit l'état, souvent alarmant, des édifices, dénonce les affectations nuisibles et le vandalisme de certaines restaurations. Proche d'Eugénie de Montijo, il fréquente la cour de Napoléon III. Il meurt à Cannes en 1870.

Éphéméride 27 septembre 1907 naissance de Maurice Blanchot


Maurice Blanchot (né à Quain, en Saône-et-Loire) est un romancier, critique littéraire et philosophe français.
Il fait des études d'allemand et de philosophie, puis de médecine avec une spécialisation en psychiatrie. Entre 1930 et 1940, il poursuit une carrière de journaliste dans la presse d'extrême droite (
Journal des débats, Combat, Réaction, Revue française, L'Insurgé, Aux écoutes). De 1941 à 1944, il tient la chronique littéraire du Journal des débats. Pendant l'Occupation, il refuse de collaborer avec le régime du maréchal Pétain, et se retire progressivement de toute vie publique. C’est le début d’un long exil intérieur où il se consacre à son œuvre « romanesque » et à sa réflexion sur la littérature.
En 1944, Blanchot séjourne à Quain où il vivra l'un des événements les plus dramatiques de sa vie, relaté cinquante ans plus tard dans
L'instant de ma mort : il faillit être fusillé par des soldats allemands. Depuis ce jour, la mort, comme déjà passée et devant revenir à nouveau, ne le quitte plus.
Après la Guerre, Blanchot devient un membre éminent de la scène littéraire française. Il est membre du jury du Prix des Critiques en 1945, puis collabore dès 1946 à diverses revues importantes :
L'Arche, les premiers numéros des Temps modernes, la nouvelle revue Critique. Il poursuit une œuvre toujours plus exigeante et de laquelle il extirpe toute donnée biographique. Il publie son dernier roman, Le Très-haut en 1948, et dès 1947, avec Le dernier mot jusqu'à la fin de sa vie, il n'écrira plus désormais que des récits. Une étude, Lautréamont et Sade, est publiée en 1949, ainsi qu'un second recueil de textes critiques, La part du feu, dans lequel se trouve peut-être le programme de son « livre » à venir, La littérature et le droit à la mort.
En 1953, il commence sa collaboration à la
NRF, régulièrement, jusqu'au moins 1969. Il regroupe les premiers de ces essais (les Recherches) dans L'espace littéraire, puis Le livre à venir. Un autre récit suit, Le dernier homme, en 1957.
Il revient alors à Paris. Sa pensée se radicalise. Il participe activement au
Manifeste des 121 défendant le droit à l'insoumission en Algérie et, en mai 1968, participe au Comité des écrivains et des étudiants. Ne côtoyant plus que Jacques Derrida et deux ou trois amis proches, Blanchot meurt en 2003, à l'âge de 96 ans.

Éphéméride 26 septembre 1888 naissance de Thomas Stearns Eliot

Poète, dramaturge, critique, Thomas Stearns Eliot naît à Saint-Louis (Missouri) le 26 septembre 1888 Il fait de brillantes études à Harvard puis à Paris à la Sorbonne. En 1913, une bourse d'études lui permet de se rendre en Allemagne. À la déclaration de guerre, il se hâte de regagner l'Angleterre et trouve refuge à Oxford. Il fait la rencontre d'Ezra Pound.
Devenu citoyen britannique, il publie son grand poème
The Waste Land, La Terre vaine (1922). Dès lors s'enchaîne une suite de romans et de pièces de théâtre : Mercredi des Cendres (1930), Meurtre dans la cathédrale (1935), La Réunion de famille.
Ses essais réunis, pour les principaux, sous le titre de
Essais choisis ont exercé une influence considérable sur la critique anglo-saxonne. T.S. Eliot, traducteur de Saint-John Perse, se définissait ainsi : « classique en littérature, royaliste en politique, anglo-catholique en religion ».
En 1948, T.S. Eliot reçoit le Prix Nobel de Littérature. C'est la célébrité. Dès 1908, à Harvard, T.S. Eliot avait découvert deux poètes français qui l’ont aidé considérablement à moduler son timbre : Jules Laforgue et Tristan Corbière, qui le fascinent. La surprise, l'insolite, le prosaïsme cocasse des deux poètes lui fournissent les outils poétiques qui lui permettent de nuancer son chant comme il l'entend : le mode mineur tord le cou à l'éloquence, tourne le dos au sublime, à l'emphase.
Il meurt à Londres le 4 janvier 1965. Au deuxième anniversaire de sa disparition, une plaque commémorative est apposée au “Coin des poètes” dans l'abbaye de Westminster.

Éphéméride 25 septembre 1626 décès de Théophile de Viau

  • Théophile de Viau, né entre mars et mai 1590 à Clairac, et mort le 25 septembre 1626 à Paris, est un poète et dramaturge français.

  • Né dans une famille protestante, Théophile de Viau a suivi des études à Saumur et à l’université de Leyde, où il a fréquenté le poète Guez de Balzac. Il se joint ensuite à une troupe de théâtre ambulant, puis s’installe à Paris en 1615, où il mène joyeuse vie tout en devenant un brillant poète de cour. Il prend part au conflit qui oppose le parti auquel appartient son protecteur à Louis XIII et, surtout à son favori, le comte de Luynes.

  • Entré en contact avec les idées du philosophe italien Giulio Cesare Vanini qui remettait en cause l’immortalité de l’âme, sa conversion au catholicisme ne l’empêche nullement de rester libertin d’esprit et de cœur. Il est banni de France en 1619, accusé d’irréligion et d’avoir des « mœurs indignes ». On considère aujourd’hui généralement que le principal mobile de ce bannissement était en fait politique, lié au conflit qui opposait son protecteur au comte de Luynes, et aux pamphlets qui étaient écrits contre ce dernier, auxquels il était soupçonné d’avoir pris part.

  • En 1620, il revient à la cour après avoir voyagé en Angleterre. À la publication sous son nom de poèmes licencieux dans le « Parnasse satyrique » en 1622, il est, sur dénonciation des Jésuites, condamné à apparaître nu-pieds devant Notre Dame de Paris pour y être brûlé vif en 1623. La sentence est exécutée en effigie tandis que Théophile se cache. Arrêté alors qu’il tentait de passer en Angleterre, il est emprisonné à la Conciergerie pendant près de deux années tandis que le père Garasse se livre à une véritable analyse de ses poèmes pour obtenir sa condamnation à mort, en prouvant qu’il y a glissé des allusions à la sodomie. Cette affaire mobilise les intellectuels et les écrivains de l’époque.

  • Sa sentence commuée en arrêt d’exil perpétuel, Théophile, miné par son séjour en prison, passe les derniers mois de sa vie à Chantilly sous la protection du duc de Montmorency.

  • Grand poète baroque, oublié à l’époque classique, Théophile de Viau a été redécouvert par les Romantiques au XIXe siècle, notamment Théophile Gautier.

  • Éphéméride 24 septembre 1896 naissance de Francis Scott Fitzgerald

    Francis Scott Key Fitzgerald est né le 24 septembre 1896 à Saint Paul, dans le Minnesota. Son père est commis-voyageur. Sa mère, de milieu plus aisé, a reçu une excellente éducation. Scott étudie à la Saint Paul Academy. Il échoue à Princeton. Dès 1917, il délaisse ses études et se consacre à ses envies littéraires, tout en intégrant l'armée. La guerre se termine à quelques jours de son départ. En 1918, il est envoyé près de Montgomery. Il y tombe amoureux de Zelda Sayre, une jeune femme excentrique et brillante. Pour la conquérir, il écrit ce qui va devenir son premier roman, qui paraît en 1920 sous le titre L'Envers du paradis. Son succès est très important, et les retombées financières permettent à Fitzgerald d'épouser Zelda et de continuer à écrire.
  • Fitzgerald part s'installer en France avec sa femme, à Paris et sur la Côte d'Azur. Là, il écrit Les Heureux et les Damnés, mais surtout sa première œuvre romanesque majeure, Gatsby le Magnifique. C'est à Ernest Hemingway qu'il confie d'abord le soin de lire le manuscrit, dans une brasserie de Montparnasse. Fitzgerald mène alors une vie d'excès. Sa femme devient schizophrène.

  • En 1926, Scott est appelé à Hollywood, alors que son épouse perd la raison. Lui-même est alcoolique et dépressif ; en parallèle, les soucis financiers s'accumulent. Mais Fitzgerald parvient tout de même, après neuf ans d’efforts, à achever l'écriture de Tendre est la nuit.

  • Devenu scénariste, Francis Scott Fitzgerald décède le 21 décembre 1940 à Hollywood, dans la pauvreté. Sa femme meurt plusieurs années après lui, dans un incendie qui détruit le sanatorium d'Asheville où elle est alors internée.

  • Éphéméride 23 septembre 1973  décès de Pablo Neruda


    Pablo Neruda, de son vrai nom Neftali Ricardo Reyes, naît le 12 juillet 1904 à Parral (Chili). Il est le fils d’un conducteur de trains. Sa mère meurt deux mois après sa naissance.
    À treize ans, il commence à écrire et publie son premier recueil
    Crépusculaire en 1923. Suit, un an plus tard Vingt Poèmes d’amour et une Chanson désespérée. En 1927, Neruda devient consul. En 1932, il retourne dans sa patrie, en 1933, il publie Résidence sur la Terre. A partir de 1935, il est consul en Espagne où il entretien des relations amicales avec Federico Garcia Lorca, Rafael Alberti et Guillén. Après le putsch fasciste de Franco et l’assassinat de Garcia Lorca, Neruda se fait l’avocat de la République espagnole. Il est révoqué comme consul et commence L’Espagne au Cœur qu’il publie en 1937. En 1945, il est élu au Sénat et devient membre du parti communiste chilien.
    En 1946, après la dictature de Gonzalez Videla, le poète se réfugie à l’étranger. Son exil en Europe le conduit en URSS, en Pologne, en Hongrie, en Italie. Il visitera également l’Inde et le Mexique. C’est là que paraîtra en 1950 son
    Canto General, écrit dans la clandestinité. L’œuvre est immédiatement interdite au Chili.
    En 1949, Neruda est devenu membre du Conseil Mondial de la Paix à Paris
    en 1950, il obtient avec Pablo Picasso le Prix International de la Paix. En 1957, puis en 1964, il soutient pleinement la campagne électorale de Salvador Allende Goossens. Après l’élection d’Allende, Neruda accepte le poste d’ambassadeur en France où il rencontrera Mikis Theodorakis.
    Le 21 octobre 1971, Pablo Neruda obtient le Prix Nobel de Littérature. Le 11 septembre 1973, le général Pinochet et la CIA américaine renversent le président élu du Chili, Salvador Allende, et l’assassinent. La maison de Neruda à Santiago est saccagée et ses livres sont jetés au feu. Le poète et homme politique meurt le 23 septembre 1973. Son inhumation devient, malgré une surveillance policière effrayante, une manifestation de protestation contre la terreur fasciste.

    Éphéméride 22 septembre 1914 décès d'Alain-Fournier


    Henri-Alban Fournier est né le 3 octobre 1886 à la Chapelle d'Angillon (Cher), dans la petite maison de ses grands-parents maternels. Fils d'instituteurs, il passe son enfance en Berry. Il entre en sixième comme pensionnaire au lycée Voltaire à Paris. En octobre 1903, il va préparer l'École normale supérieure au lycée Lakanal de Sceaux. C'est là qu'il rencontre Jacques Rivière, qui devient bientôt son meilleur ami et en 1909, son beau-frère, en épousant sa sœur Isabelle.
    Le 1er juin 1905, jour de l'Ascension, Henri Fournier rencontre une jeune fille blonde, Yvonne de Quiévrecourt. Cette rencontre va déterminer la vie entière du futur écrivain. Il la transposera presque littéralement dans
    Le Grand Meaulnes. Pendant huit ans, l’auteur s'efforcera de raconter son histoire en l'associant à ses plus chers souvenirs d'enfance. En juillet 1907, au terme d'une ultime année préparatoire au lycée Louis-Le-Grand, il échoue pour la seconde fois à l'École Normale. Le lendemain, il apprend qu'Yvonne de Quiévrecourt est mariée depuis près d’un an.
    Alain-Fournier trouve en avril 1910 un poste de rédacteur à Paris-Journal. Il se met à l'écriture du
    Grand Meaulnes. Achevé au début de 1913, le roman paraît d'abord dans La NRF (de juillet à novembre 1913), puis en volume chez Émile-Paul.
    Mobilisé dès la déclaration de guerre, le 1er août 1914, Alain Fournier rejoint le front de Lorraine comme lieutenant d'infanterie, le 23 août
    il participe à trois batailles très meurtrières autour de Verdun. Fin septembre, il est porté disparu, au cours d’un combat dans le bois de Saint-Remy, sur la crête des Hauts-de-Meuse. On saura plus tard qu’il a été tué ainsi que son capitaine et plusieurs autres hommes de son régiment, dans l’après-midi du 22 septembre. Il n'avait pas encore vingt-huit ans.
    Ses restes n’ont été découverts qu’en mai 1991 dans une fosse commune où les Allemands l'avaient enterré. Identifié six mois plus tard, son corps est maintenant inhumé avec ceux de ses compagnons d’armes dans le cimetière militaire de Saint-Remy-la-Calonne (Meuse).

    Éphéméride 21 septembre 19 av. JC  décès de Virgile

    • Poète et écrivain, Virgile est le principal représentant de la littérature latine. Né le 15 octobre 70 avant JC à Andes, dans la province de Mantoue, (Italie), contemporain du poète latin Horace et du fondateur de l'histoire romaine, Tite Live, Publius Virgilius Maro, dit Virgile, reçut une bonne éducation malgré ses origines modestes et campagnardes. Il vécut les derniers temps troublés, de la République Romaine : il quitte sa province natale cause des spoliations de l'époque des guerres civiles, mais il garde la nostalgie de la vie campagnarde. Il s'en inspire pour les Bucoliques et les Géorgiques, qui contiennent quatre chants à la gloire des travaux de la terre. Son génie poétique et son amour de la terre italienne lui gagnent l'admiration de l'empereur Auguste et la protection de Mécène, conseiller de l'empereur. Il vit alors l'époque stable et prospère d'Auguste. Son œuvre est couronnée de succès, mais il reste très proche de la nature et mène une vie solitaire loin de la vie politique romaine. Sous l'influence de l'alexandrinisme, qui mêle le goût de l'érudition à la recherche précieuse, puis de Théocrite, il écrit des poèmes, éloges de la vie rustique, de la nature et de l'harmonie avec le cosmos, qui ont influencé tous les poètes latins. Virgile meurt le 21 septembre 19 avant JC à Brindes (Italie) au retour d'un voyage en Grèce sans avoir pu achever son dernier ouvrage, l'Énéide. Dans ce récit épique, en douze chants, il raconte le passé héroïque du peuple romain et la fondation légendaire de Rome.

    Éphéméride 20 septembre 1863  décès de Jacob Grimm

  • Jacob Ludwig Karl Grimm est né à Hanau, près de Francfort-sur-le-Main, le 4 janvier 1785. Très tôt orphelin de père, il passe une enfance difficile : il doit assumer la responsabilité de ses cinq frères et sœurs et subvenir à leurs besoins. Après avoir fait ses études à Marbourg et à Paris, il occupe, dans son pays, différents emplois dans l'administration. En 1814, puis en 1815, il revient à Paris, pour récupérer des livres et des manuscrits qui avaient été volés par les troupes de Napoléon. Il participe au Congrès de Vienne en 1816.

  • À cette même époque, il est nommé bibliothécaire en second à Kassel où il demeure jusqu'en 1829, date à laquelle il part à Göttingen où un nouveau poste lui est proposé. En 1837, sa destitution pour des raisons politiques est retentissante. Il vit alors, durant quatre ans, à Kassel avec son frère Wilhem, jusqu'à leur nomination à l'Académie des Sciences de Berlin. En 1848, il est élu au premier parlement allemand.

  • Durant toutes ces années, Jacob Grimm a beaucoup écrit, réunissant et publiant les contes et légendes germaniques : Poésie des maîtres chanteurs (1811) Contes de l'enfance et du foyer (1812 et 1819) Légendes allemandes (1818) et Légende héroïque allemande (1829). On doit également aux frères Grimm une Histoire de la langue allemande (1848) et un Dictionnaire historique de l'allemand (1852-1858) partiellement publié de leur vivant. Jacob Grimm est considéré comme le fondateur de l'histoire d'Allemagne et comme le plus grand représentant de la méthode historique appliquée aux travaux littéraires.

  • Il meurt à Berlin le 20 septembre 1863.

  • Éphéméride 19 septembre 1851 Flaubert commence Madame Bovary

    Flaubert entame la rédaction de Madame Bovary. Il se consacrera à cette œuvre durant quatre ans et demi, jusqu’en1856.
    En 1849, Flaubert n'avait guère publié qu’« Une leçon d'histoire naturelle ; genre commis», publiée dans « Le colibri », journal édité à Rouen, en 1837. Mais il avait derrière lui un long apprentissage, dont on suit la progression à travers les œuvres de jeunesse, en particulier les Mémoires d'un fou, Novembre et la première version de L’éducation sentimentale.
    Depuis 1847, il travaillait d'arrache-pied à
    La tentation de saint Antoine. Il décida de soumettre son livre au jugement de ses amis, Maxime Du Camp et Louis Bouilhet. Du Camp a raconté, dans ses Souvenirs intimes, cette scène qui se passa en septembre 1849. La lecture eut lieu à Croisset. Le verdict des auditeurs fut sans appel : le livre était bon pour le feu. Ils conseillèrent à Flaubert l'abandon du lyrisme, le choix d'un sujet terre à terre. Bouilhet fit quelques suggestions :« Astreins-toi à le traiter sur un ton, naturel, presque familier, en rejetant les divagations ». Il lui offrit même un thème strictement contemporain : « Pourquoi n'écrirais-tu pas l'histoire de Delaunay ? »
    Qui était ce Delaunay ? En fait, il s'appelait Eugène Delamare. Ancien élève du père de Flaubert, devenu officier de santé, il avait d'abord épousé une femme beaucoup plus âgée que lui ; puis, devenu veuf, il s'était remarié avec Alice-Delphine Couturier, jeune fille sans grande beauté et atteinte de nymphomanie. Installés à Ry, les nouveaux mariés ne furent pas longtemps heureux ; la jeune femme tomba dans les griffes d'un don Juan de village, Louis Campion, puis s’abandonna à un clerc qui devait finir notaire dans l'Oise. Elle fit des dettes pour entretenir son amant, puis mourut en 1848, laissant une petite fille ; elle avait à peu près vingt-sept ans. Mais on n'a pas prouvé le suicide. Eugène Delamare devait mourir l'année suivante. À Ry, ils avaient été en rapport avec le pharmacien Jouanne, le prototype d'Homais.
    Après le verdict de ses amis, Flaubert partit pour l’Orient, emportant avec lui son sujet. Devant la seconde cataracte du Nil, il trouva le nom de son héroïne
    : Emma Bovary. D'où a-t-il tiré ce nom ? Il affirma lui-même que le vocable est la déformation de Bouvaret, nom d’un hôtelier du Caire. Mais il a pu aussi être influencé par le souvenir d'Esther de Bovery mise en cause dans un procès à Rouen en1845.
    De retour à Croisset, il se mit au travail en septembre 1851…

    Éphéméride 18 septembre 1959 décès de Benjamin Péret

  • Benjamin Péret est né à Rezé (Loire-Atlantique) le 4 juillet 1899. Péret arrive en 1920 dans le cercle des dadaïstes parisiens et se lie aux jeunes poètes de la revue Littérature. Lors du « procès Barrès », Péret, revêtu d’une capote de soldat français, mais parlant allemand, incarne le « soldat inconnu » venant témoigner contre le propagandiste. Cette provocation illustre le trait constant de la personnalité de Péret : un engagement absolu à la cause révolutionnaire, une hostilité inflexible à tout ce qui s’y oppose : l’armée, l’Église et, bientôt les staliniens.  Il collabore à tous les numéros de La Révolution surréaliste. Il pratique l’écriture automatique, mais plus que l’association d’idées et la métaphore, chères à Breton et à Éluard, il casse la syntaxe de la phrase.
         En 1927, Péret suit au Brésil son épouse, la cantatrice Elsie Houston, mais il en sera expulsé en 1931 pour ses activités politiques. À Paris, il retrouve le groupe surréaliste après la « trahison » d’Aragon.
     Les années 1934-1936 sont aussi celles de la collaboration avec Picasso pour De derrière les fagots (1934), Ernst pour Je sublime (1936), Tanguy pour Trois cerises et une sardine. Lors de l’insurrection militaire en Espagne, il gagne la Catalogne, travaille à la radio du POUM à Barcelone, puis s’engage sur le front d’Aragon. Il revient à Paris. Mobilisé en 1939 à Nantes, il est incarcéré pour activités subversives. Libéré sous caution, il ne tarde pas à franchir la ligne de démarcation pour rejoindre, à Marseille, André Breton, et des artistes étrangers en attente de visa pour les États-Unis. À cause de son passé politique, il n’obtient pas de visa et part pour le Mexique où il séjournera six ans avec sa compagne artiste peintre Remedios Varo. Son intérêt pour la culture indienne le conduit à établir une Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d’Amérique. Il rentre en France en 1948 et tente de réactiver, avec Breton, le groupe surréaliste mais à l’heure où tous les chantres de la Résistance prolifèrent, son pamphlet, Le Déshonneur des poètes (1945), dirigé contre toute forme de poésie militante, lui retire beaucoup de sympathies. Les astreintes de son emploi de correcteur de presse et des conditions de vie difficiles altèrent sa santé. Il meurt le 28 septembre 1959. Sur sa tombe, au cimetière des Batignolles, figure cette épitaphe : « Je ne mange pas de ce pain-là. »

  • Éphéméride 17 septembre 1863 décès d'Alfred de Vigny


    Alfred Victor, comte de Vigny, est un écrivain, dramaturge et poète français né le 27 mars 1797 à Loches (Indre-et-Loire) et mort le 17 septembre 1863 à Paris. Il est issu d’une famille issue de la vieille noblesse militaire.
    À dix-sept ans, il est nommé sous-lieutenant des Compagnies rouges. Il escorte la calèche de Louis XVIII en fuite devant Napoléon revenu de l'île d'Elbe. Après une vie de garnison monotone, où il passe quinze ans dans l'armée sans combattre, il fréquente les milieux littéraires parisiens et notamment le cénacle romantique de Victor Hugo. De 1822 à 1838, il écrit des poèmes, des romans, (
    Cinq-Mars, Stello), des drames (Chatterton) et des nouvelles (Servitude et grandeur militaire) qui lui apportent la célébrité.
    Après une rupture sentimentale avec l'actrice Marie Dorval, Alfred de Vigny se retire au Maine-Giraud, son domaine situé en Charente. Il y mûrit ses grands poèmes :
    La mort du Loup (1838), La colère de Samson (1839), Le Mont des Oliviers (1839), La maison du Berger (1844), La Bouteille à la mer (1847). De retour à Paris, il parvient en 1845 à se faire élire à l'Académie française. En revanche il échoue à la députation en Charente en 1848.
    S’ensuivent vingt-cinq années durant lesquelles il vit quasiment reclus au Maine-Giraud, venant rarement à Paris. Il écrit peu, médite et lit beaucoup. Il décède d’un cancer de l'estomac, après une lente agonie qu’il supporte avec patience et stoïcisme. La publication posthume des
    Destinées (1864), du Journal d'un poète (1867), de Daphné (1913) et des Mémoires inédits (1958) ont permis de percer le secret de ses périodes de silence. Son œuvre se caractérise par un pessimisme fondamental, et une vision désenchantée de la société.

    Éphéméride 16 septembre 1913 Naissance de Félicien Marceau

  • Né le 16 septembre 1913 en Belgique, Félicien Marceau, de son vrai nom Louis Carette, fait ses études au collège religieux et à la faculté de droit de Louvain. Chroniqueur à la radio-télévision belge à partir de 1936 et jusqu'en 1942 – sous l'Occupation allemande – il s'exile en France à partir de 1944 : il avait quitté la radio belge en 1942 parce qu’il collaborait avec l’ennemi. Très proche de Rex, le parti fasciste présidé par Léon Degrelle, Carette-Marceau s’est illustré par des activités antisémites et pronazies qui lui ont valu, en janvier et octobre 1946, d’être condamné par contumace à quinze ans de travaux forcés par le Conseil de guerre de Bruxelles et d’être déchu de sa nationalité. Il a fui la Belgique dès la libération du pays. Après s’être caché en Italie, il est arrivé sous un nouveau nom en France et a obtenu la nationalité française en 1959.

  • Félicien Marceau a été plusieurs fois récompensé pour son œuvre, riche d'une quarantaine de romans, essais et pièces de théâtre. Il a notamment reçu le prix Interallié (1955), le grand prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (1975), le prix Jean Giono (1993) et le prix Jacques Audiberti pour l'ensemble de son œuvre (1994). Il a obtenu le prix Goncourt en 1969 pour Creezy.

  • À l'annonce de son élection à l'Académie Française, le poète Pierre Emmanuel a démissionné de son fauteuil, en réaction à l'attitude de Félicien Marceau durant l'Occupation. Carette-Marceau est décédé le 7 mars 2012 à l'âge de 98 ans.

  • Éphéméride 15 septembre 1890 Naissance d'Agatha Christie


    Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller, est née le 15 septembre 1890 en Angleterre, à Torquay, dans le Devon, d'un père américain et d'une mère anglaise. Sa mère l'incite très tôt à écrire. À seize ans elle commence des études de chant qu'elle abandonne très vite.
    Pendant la guerre de 14-18, son mari étant parti au front, elle commence à travailler à l'hôpital de Torquay. C'est à cette époque qu'elle commence à écrire son premier roman :
    La mystérieuse affaire de Styles. Ce n'est qu'en 1926 que l'œuvre est publiée.
    Elle devient célèbre lors de la parution du livre :
    Le Meurtre de Roger Ackroyd. Elle prend l'habitude d'écrire très régulièrement deux livres par an.
    Agatha Christie a écrit aussi des romans traditionnels sous le pseudonyme de Mary Westmacott.
    Avant son décès, elle fait mourir le personnage principal de ses livres, Hercule Poirot.
    Elle est l'auteur de plus de quatre-vingt romans policiers. Qualifiée de Reine du crime, elle se distingue par le contexte de huis clos qu'elle propose aux lecteurs. De nombreuses adaptations de ses romans ont été portées au cinéma comme
    Le Crime de l'Orient-Express, les Dix petits Nègres, ou encore Mort sur le Nil.

    Éphéméride 14 septembre 1926 Naissance de Michel Butor

    Michel Butor naît à Mons-en-Barœul dans la banlieue lilloise. Romancier, essayiste et poète, il a publié plus de deux cents ouvrages.
    Son père, Émile Butor, travaillait dans l’administration des Chemins de fer du Nord, mais était passionné de dessin, aquarelle et gravure sur bois.
    En 1929, la famille vient s’installer à Paris où le jeune Michel fera toutes ses études.
    Après des études de lettres et de philosophie, ayant échoué à plusieurs reprises à l’agrégation, tout en servant de secrétaire à Jean Wahl pour le Collège de philosophie, ce qui lui permet de se frotter à maint intellectuel d’alors, il enseigne quelques mois au lycée Mallarmé à Sens, puis en Égypte, et à Manchester.
    Il publie ses premiers romans aux éditions de Minuit. Il obtient le Prix Théophraste Renaudot 1957 pour
    La Modification. Depuis ce temps, une œuvre foisonnante de plus de 12 000 pages, allant du roman, aux essais, de la poésie aux livres d’artiste.
    Retraité depuis 1991, il vit désormais dans un village de Haute-Savoie. C’est aujourd’hui le dernier auteur vivant du «Nouveau Roman».

    Éphéméride 13 septembre 1592 Décès de Michel de Montaigne


    L'écrivain français Michel Eyquem de Montaigne né en 1533, s'éteint dans son château du Périgord.
    Son père, enrichi par le négoce, abandonne sa profession pour vivre en gentilhomme. Il donne une bonne instruction à son fils. À six ans, après avoir reçu les enseignements d'un précepteur allemand qui ne lui parle qu’en latin, Montaigne entre au collège de Guyenne à Bordeaux.
    À treize ans, il apprend le droit à Toulouse et, en 1554, il est conseiller à la Cour des aides de Périgueux. Il fréquente la Cour jusqu’à la mort de son père en 1568.
    Il se retire dans ses terres pour se consacrer à l’écriture et à la méditation. Il ne quitte sa fameuse « 
    librairie » qu'en de rares occasions, lors de voyages pour des raisons politiques (il déjoue les intrigues de la Ligue), ou encore pour remplir ses charges de maire de Bordeaux dans la période très troublée des guerres de religion(de 1583 à 1585).
    Dès 1572, il entreprend la rédaction des
    Essais, dont la première édition paraît en 1580. Ses dernières années sont consacrées à une nouvelle version, publiée après sa mort survenue en 1593.

    Les Essais sont le produit de sa démarche intellectuelle : le « connais-toi toi-même » de Socrate, développé en « Fay ton faict et te cognoy ».
    L’idée directrice de son œuvre est que tout homme porte en lui « 
    la forme entière de l’humaine condition ». En s’analysant lui-même, Montaigne souhaite instruire son lecteur en l’incitant à suivre son exemple.
    En 1576, il fit graver une médaille qui porte sa devise :
    Que sais-je ?

    Éphéméride 12 septembre 1902 naissance de Malcolm de Chazal

    Poète, écrivain et peintre mauricien, il est né à Vacoas, Île Maurice, le 12 septembre 1902 et mort le 1er octobre 1981.
    Descendant d’une famille forésienne vivant sur l’Île Maurice depuis 1760, Malcolm de Chazal est envoyé à l'âge de seize ans étudier les techniques de l'industrie sucrière aux États-Unis dans une université d'où il ressort ingénieur agronome.
    Après avoir travaillé à Cuba et séjourné en France en 1925, il rentre sur son île natale où il devient fonctionnaire du service des télécommunications jusqu'à sa retraite en 1957.
    Tour à tour – et parfois simultanément – essayiste d’économie politique, aphoriste, dramaturge, poète, chroniqueur, métaphysicien, conteur, peintre, il écrit de nombreux ouvrages d'économie politique, des poèmes et fera de la peinture au style un peu naïf.
    Ses contes n’ont été publiés qu’en 2011. De même, le peintre est encore à découvrir.
    Dans les années cinquante, adressées à de nombreux intellectuels et artistes européens, ses œuvres d’inspiration mystique ont séduit Dubuffet, Jean Paulhan, Francis Ponge, André Breton.
    Célébré comme un génie à l'état brut, Chazal peut faire éditer chez Gallimard les aphorismes surprenants de 
    Sens plastique (1947) et les textes plus discursifs de La Vie filtrée (1949).
    La méthode poétique de Chazal se caractérise par une pratique obstinée de la métaphore et de la synesthésie, une systématique de l'analogie qui vise à mettre au jour un système universel de correspondances.
    L’éditeur Léo Scheer a renoncé dès 2005 à l'édition des œuvres complètes de Chazal, après la publication de trois volumes seulement :
    Sens-Magique, Petrusmok, et Poèmes/Apparadoxes. Un quatrième volume est paru en 2008, La Bible du mal.

    Éphéméride 11 septembre 1524 Naissance de Pierre de Ronsard


    Le 11 septembre 1524 naît, au château de la Possonnière, en Vendômois, celui qui sera l'un des plus grands poètes français de son époque : Pierre de Ronsard. En raison d'une surdité précoce (à cause d'une otite), il doit abandonner la carrière des armes et la diplomatie.
    Il a fondé
    La Pléiade : ce nouveau mouvement littéraire comprenait sept écrivains : Ronsard, Du Bellay, Baïf, Belleau, Pontus de Tyard, Jodelle, Pelletier du Mans et à la mort de ce dernier, Jean Dorat.
    Peu après, Ronsard publia ses premières œuvres. Baptisé « prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard a illustré autant la poésie lyrique - les
    Odes, les Amours - que la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de religion, avec les Hymnes et les Discours (1555-1564), et que l’épopée, avec La Franciade.
    La partie la plus vivante de sa poésie développe les thèmes de la nature et de l’amour, associés aux références de l’Antiquité gréco-latine et à la forme du sonnet de décasyllabes, qui avant été introduit en France par Marot.
    Ronsard meurt dans la nuit du 27 au 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme, près de Tours, et y est enseveli dans la crypte de l’église, aujourd’hui en ruines.

    Éphéméride 10 septembre 1749 décès d’Émilie du Châtelet

    10 septembre 1749 décès d’Émilie du Châtelet
    Elle était « Madame Voltaire ». La mathématicienne et physicienne Émilie du Châtelet décède à Lunéville à quarante-deux ans, à la suite d'un accouchement.
    Fille du baron de Breteuil, elle naît à Paris le 17 décembre 1706. Elle fut une élève précoce, d’une intelligence vive, douée pour la philosophie comme pour les sciences. Surdouée, elle s'initie à de nombreuses langues et à toutes les disciplines scientifiques. Elle manifeste aussi de grands talents en équitation comme au clavecin ou au théâtre.
    Elle fait partie des premières femmes à s'intéresser de près aux sciences physiques. Liée à Voltaire dès 1733, elle a traduit les « Principes » d’Isaac Newton.
    En 1748, la marquise rencontre le jeune et beau chevalier de Saint-Lambert, poète à ses heures, de dix ans son cadet. Elle en tombe amoureuse... et enceinte. Nourrie d'un terrible pressentiment, elle se hâte de terminer son œuvre clé, la traduction et le commentaire du latin en français du premier livre des
    Principes mathématiques de la philosophie naturelle d'Isaac Newton, communément appelés les Principia. Elle accouche d'une fillette le 5 septembre 1749, dans des conditions difficiles. Elle n'a que le temps de boucler son manuscrit et de le faire envoyer à la bibliothèque du roi avant de rendre l'âme cinq jours plus tard.
    Ses écrits ont fait autorité jusqu’au XIXe siècle et sont décrits aujourd'hui comme l’un des moteurs de l'« ambition féminine » qui naît au cours du XVIIIe siècle.

    Éphéméride 9 septembre 1898 décès de Stéphane Mallarmé

    9 septembre 1898 décès de Stéphane Mallarmé
    Stéphane Mallarmé meurt le
    9 septembre 1898 à Valvins (Seine-et-Marne, France)

    Né le 18 mars 1842 à Paris, professeur d'anglais chahuté, Stéphane Mallarmé écrit des poèmes, rencontre les Félibres, Verlaine, Rimbaud, les Parnassiens, Victor Hugo.
    Adepte d'une poésie ésotérique, il tient un salon littéraire tous les mardis dans son domicile parisien, 87, rue de Rome, où fréquente le jeune Paul Valéry.
    Chef de file de l'école symboliste, il est élu
    « prince des poètes » en 1896 à la suite de Verlaine qui l’avait classé dans ses Poètes Maudits.
    Mallarmé est lié aux peintres impressionnistes ; Claude Debussy met en musique son
    Après-midi d’un faune.
    Juste avant sa mort, en 1898, il rejoint Émile Zola qui a publié le 13 janvier sa lettre J
    ’Accuse en faveur de Dreyfus.
    Mallarmé est enterré auprès de son fils Anatole au cimetière de Samoreau près de Valvins.

    Éphéméride 8 septembre 1873 naissance d’Alfred Jarry


    Précurseur du surréalisme et du théâtre de l’absurde, Alfred Jarry crée le personnage d'Ubu, alors qu'il est encore lycéen à Rennes.
    Inspiré par M. Hébert, l’un de ses professeurs, cette figure phare de la pièce
    Ubu roi et de ses suites Ubu enchaînées, Ubu cocu, etc. incarne la tyrannie poussée à son extrême bêtise.
    Proche de Marcel Schwob, d’Alfred Valette et de sa femme Rachilde, Jarry collabore à la
    Revue Blanche et au Mercure de France.
    Les œuvres provocatrices de Jarry ne manquent pas de faire scandale, notamment lors d'une représentation au Théâtre de l'Œuvre en 1896. L'écrivain écrit de la poésie symboliste, avec des œuvres telles
    César antéchrist, et des romans, tels Les Jours et les nuits et le Surmâle.
    Jarry crée la pataphysique, définie dans
    Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien. S’identifiant à son personnage et faisant triompher le principe de plaisir sur celui de réalité, Jarry a vécu à sa guise avec ses trois attributs : la bicyclette, le revolver et l’absinthe. Il leur sacrifiera la respectabilité et le confort.
    Dans une petite baraque proche d’une rivière, à côté d’un lit-divan, Rabelais composait l’essentiel de sa bibliothèque. Épuisé, malade, harcelé par ses créanciers, Jarry meurt d'une méningite tuberculeuse, le 1er novembre 1907 à l’hôpital de la Charité à Paris.

    Éphéméride 7 septembre 1707 naissance de Buffon


    Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, né à Montbard le 7 septembre 1070 et mort à Paris le 16 avril 1788, est un naturaliste, mathématicien, biologiste et écrivain français.
    Participant à l'esprit des Lumières, il est à la fois académicien des sciences et académicien français. Il transforme le Jardin des Plantes en centre de recherche et en musée, faisant planter des arbres de toutes origines, qu’on lui fait parvenir du monde entier.
    Buffon gère également le
    Cabinet d’Histoire Naturelle du roi, dont il va faire la plus développée des collections d’Europe, dont sortiront les galeries du Museum actuel. L’Histoire naturelle, son œuvre majeure, dont les premiers volumes paraissent en 1749, l’occupera toute sa vie.
    Placé par cet ouvrage au premier rang des écrivains de son siècle aussi bien que des savants, Buffon reçoit récompenses et honneurs : il est élu membre de l’Académie Française en 1753, ; il y prononce le fameux
    Discours sur le style. Il devient comte de Buffon en 1773. Il meurt en 1788, d’une crise de gravelle, quelques mois avant le début de la Révolution Française.

    Éphéméride 6 septembre 1907 décès de Sully Prudhomme


    René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Chatenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du Prix Nobel de littérature en 1901.
    Fils de commerçants aisés, d’abord ingénieur au Creusot, il est déçu par le travail et retourne à Paris pour y faire son droit. Après ses études, il est rebuté par un stage chez un notaire et décide de se consacrer, grâce sa fortune personnelle, à la poésie.
    Il a vingt-six ans lorsqu'il publie son premier recueil :
    Stances et Poèmes (1865). Ses succès lui valent de collaborer au Parnasse, fondé par Leconte de Lisle. Il publie une traduction en vers (1869) De la nature des choses de Lucrèce.
    Durant le siège de Paris, Sully Prudhomme s'enrôle dans la garde mobile ; le froid, les fatigues et les privations lui valent une attaque de paralysie dont il ressentira les conséquences toute sa vie.
    Sully Prudhomme est élu à l'Académie française en 1881 et son œuvre, où figurent également des essais d'esthétique, de philosophie et de critique, est couronnée par le premier Prix Nobel de littérature le 10 décembre 1901, dont il consacre le montant à la fondation d'un prix de poésie décerné sous l'égide de la Société des Gens de lettres.

    Éphéméride 5 septembre 1914 décès de Charles Péguy


    Charles Péguy est né le 7 janvier 1873 à Orléans.
    Il est l'unique enfant d'une famille d'artisans modestes. Sa mère et sa grand-mère maternelle sont rempailleuses de chaises ; son père, ouvrier menuisier, a laissé sa santé sur les barricades de 1870. Il meurt alors que Charles n'a que dix mois.
    Boursier, Péguy poursuit un parcours sans faute jusqu'au concours d'entrée à l'École normale supérieure en 1894. À l'ENS, Péguy subit l'influence de Jaurès, devient socialiste et dreyfusard.
    Sa première grande œuvre : une vie de Jeanne d'Arc, qu'il rédige de fin 1895 à fin 1896.
    Encouragé par Lucien Herr, il s'associe à d'autres camarades, parmi lesquels Léon Blum, le futur dirigeant de la S.F.I.O., pour fonder une maison d'édition socialiste, la
    Société Nouvelle de Librairie et d'Édition.
    Mystique, ayant rejoint le catholicisme, il fonde une revue,
    Les Cahiers de la Quinzaine, à la survie toujours précaire.
    Il meurt au combat la veille de la bataille de la Marne, tué d'une balle au front, le samedi 5 septembre 1914 à Villeroy, alors qu'il exhortait sa compagnie à ne pas céder un pouce de terre française à l'ennemi. Sa femme était enceinte. Son fils posthume naît en février 1915.

    Éphéméride 4 septembre 1896 naissance d’Antonin Artaud


    Antoine Marie Joseph Artaud, dit Antonin, naît à Marseille. Son père, Antoine Roi Artaud, est capitaine au long cours et possède une petite compagnie maritime. Sa mère, Euphrasie Nalpas, est originaire de Smyrne. Ses deux grands-mères, Catherine Artaud et Marie Nalpas, sont sœurs.
    1910-1921 : il publie ses premiers poèmes dans la revue de son collège sous le pseudonyme de Louis des Attides. Après plusieurs séjours dans des maisons de santé (dépressions, troubles nerveux), il s'installe à Paris, confié par sa famille au docteur Toulouse, qui le nomme co-secrétaire de sa revue
    Demain. Il rencontre Lugné-Poe et devient figurant de théâtre.
    Engagé dans la compagnie de Charles Dullin, qui deviendra plus tard l'Atelier, il publie de très nombreux écrits sur le théâtre.
    En octobre 1932, le premier manifeste du
    Théâtre de la Cruauté paraît dans la N.R.F. Exclu du groupe surréaliste, il séjourne au Mexique avant d’être soigné à l’hôpital psychiatrique de Rodez (1943-1946).
    Le 4 mars 1948, il est trouvé mort, assis au pied de son lit, par le personnel de la maison de santé d’Ivry où il séjourne. Son ultime cahier, inachevé, porte ces derniers mots :
    de continuer à/faire de moi/cet envoûté éternel/etc etc.

    Éphéméride 3 septembre 1883 décès d’Ivan Tourgueniev


    Ivan Serguéïevitch Tourgueniev est né le 28 octobre 1818 à Orel.
    Issu d’une famille noble de vieille souche, il passe son enfance sur le domaine familial. C’est sans doute dans les souvenirs de cette enfance campagnarde, qu’il dépeint dans son récit en grande partie autobiographique
    Premier Amour, que Tourgueniev puisera la richesse de ses récits. Il rencontre un succès rapide avec ses Mémoires d’un chasseur.
    Ses textes influencèrent fortement la décision du tsar dans sa décision d’abolir le servage.
    Après 1855, il s’exile en Allemagne, puis en France où il vécut presque 32 ans, suivant, au gré de ses voyages, la cantatrice Pauline Viardot, rencontrée en 1843, dont il devint l’amant. C’est à ses côtés qu’il meurt le 3 septembre 1883 des suites d’un cancer.

    Gogol fut son professeur d’histoire ; il traduisit avec Mérimée des poèmes de Pouchkine. Il fut l’ami de Gustave Flaubert et d’Émile Zola ; Dostoïevski le caricatura sous le nom de Karmazinov dans Les Démons.

    Éphéméride 2 septembre 1973 décès de John Ronald Reuel Tolkien


    John Ronald Reuel Tolkien, plus connu sous sa signature : J. R. R. Tolkien, est un écrivain, poète, philologue et professeur d'université anglais.
    Né à Bloemfontein (Afrique du Sud) le 3 janvier 1892, il est mort à Bournemouth, le 2 septembre 1973.
    Il fut diplômé d'Oxford juste avant de partir pour la France en juin 1916 comme sous-lieutenant des Lancashire Fusiliers. Il combattit pendant la bataille de la Somme mais fut ensuite rapatrié pour avoir contracté la fièvre des tranchées. Il consacra les années suivantes à son travail d'enseignant en tant que professeur d'anglo-saxon et se révéla bientôt comme l'un des meilleurs spécialistes de philologie au monde.
    Il est principalement connu en tant qu'auteur des romans de high fantasy Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux.

    Ami proche de C. S. Lewis, il est, comme lui, membre du groupe littéraire connu sous le nom d'Inklings. Tolkien est nommé commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique par la reine Élisabeth II le 28 mars 1972.

    Éphéméride 1er septembre 1929 apparition du commissaire Maigret


    Large d’épaules, taciturne, amateur de bière et de blanquette de veau, Le commissaire Maigret fait son apparition dans Pietr-le-Letton, un roman que Georges Simenon signe de son vrai nom, et qui ne sera publié qu’en 1931.
    Soixante-quinze romans et vingt-huit nouvelles le verront s’imprégner de l’atmosphère d’un milieu afin de résoudre invariablement une enquête en quatre jours et demi.
    Le dernier roman de la série,
    Maigret et Monsieur Charles a été publié en 1972.
    Contrairement à des détectives comme Dupin ou Sherlock Holmes, le commissaire Maigret considère les indices matériels comme secondaires et préfère privilégier l'atmosphère dégagée par le lieu du crime et les différents suspects. Pour cela, il tente de déchiffrer la personnalité de chacun des protagonistes, étendant sa compassion autant aux victimes qu’aux criminels.

    Simenon enrichira son personnage en lui prêtant des souvenirs (les Mémoires de Maigret) et une autobiographie (Maigret et l’affaire Saint-Fiacre).