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Éphéméride 28 février 1823 naissance d'Ernest Renan

Joseph Ernest Renan est né le 28 février 1823 à Tréguier (Côtes du Nord).

Destiné dès l’enfance à la prêtrise, il fit ses premières études à l’école ecclésiastique de Tréguier (1832-1838). Il vient ensuite à Paris achever ses « humanités ». Il commence ses études de théologie au séminaire d’Issy (1841-1843). En 1843 il entre au Grand Séminaire de Saint-Sulpice et le quitte deux ans plus tard, à la rentrée d’octobre 1845.
Au contact de l’enseignement scolastique et exégétique, il a en effet senti s’évanouir sa vocation sacerdotale.

Cette perte de la foi est remarquablement contée dans ses
Souvenirs d’enfance et de jeunesse (1883). En fait, Renan n’a jamais été profondément croyant. Sa foi découlait d’habitudes familiales et d’émotions enfantines. Ce furent la découverte de la littérature romantique, puis la philologie et surtout la philosophie allemande, et, plus encore, l’influence de sa sœur Henriette qui ébranlèrent définitivement ce christianisme superficiel.

Ayant quitté le séminaire, Renan trouve une place de répétiteur dans une école privée où, de 1845 à 1849, il mène une vie pauvre, solitaire et ascétique, consacrant tous ses moments de loisir à la préparation de ses études universitaires. En septembre 1848, il est reçu premier à l’agrégation de philosophie. Âgé seulement de vingt-cinq ans, il entreprend la rédaction de
L’Avenir de la science qu’il laissa longtemps inédit sur les conseils d’Augustin Thierry et qui ne paraîtra que quarante ans plus tard en 1890.

Il est alors chargé de mission en Italie en 1849 et 1850 et visite Rome, Florence, Padoue, Venise tout en préparant sa thèse de doctorat sur Averroès et l’Averroïsme qu’il présente en 1852. Les années suivantes, Renan donne à la
Revue des Deux Mondes et au Journal des Débats de nombreux articles qui seront collationnés dans Études d’histoire religieuse (1857) et dans Essais de morale et de critique (1859).
Sa renommée s’affirme à partir de 1862 au retour d’une mission archéologique en Phénicie, Syrie, Galilée Palestine.

Renan se voit alors confier la chaire d’hébreu au Collège de France. Il a alors trente-neuf ans. Mais, dès son premier cours, il sera révoqué, ayant prononcé ces mots jugés sacrilèges
: « Jésus, cet homme admirable. »

Il décide de publier
La Vie de Jésus en 1863. C’est un des événements du siècle, dont le succès est considérable en librairie et qui fut traduite dans toutes les langues du monde. Ce livre qui marque les milieux intellectuels de son vivant contient la thèse, alors controversée, selon laquelle la biographie de Jésus doit être comprise comme celle de n’importe quel autre homme, et la Bible comme devant être soumise à un examen critique comme n’importe quel autre document historique.

Renan revient ensuite à son
Histoire des Origines du Christianisme (1863-1883). sa méthode consiste à rejeter, en matière religieuse, toute intervention divine et tout mystère pour n’accepter que les faits « scientifiquement » explicables et prouvés.

Si, à Athènes qu’il visite en 1865, il exalte le « miracle grec » dans un des plus beaux textes de la littérature française, il garde cependant une sensibilité chrétienne. Bien que rejetant les dogmes du catholicisme, il n’en continue pas moins d’admirer l’histoire judéo-chrétienne et le montre bien dans l’
Histoire des Origines ou l’Histoire du peuple d’Israël (1887-1893).

Après 1870 et la chute de l’Empire, il est réintégré dans son poste de professeur au Collège de France.
Le 13 juin 1878, il est élu à l’Académie française, au fauteuil 29, en remplacement de Claude Bernard.
En 1883, il devient administrateur du Collège de France.
Il est élevé au grade de grand-officier de la Légion d’honneur.
Ernest Renan meurt en 1892. Il est enterré au cimetière de Montmartre.