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Éphéméride 15 mars 1945 décès de Pierre Drieu La Rochelle

Pierre Drieu La Rochelle naît le 3 janvier 1893.

À quatorze ans, il découvre le « Ainsi parlait Zarathoustra » de son futur maître à penser Friedrich Nietzsche. Après un séjour en Allemagne et en Angleterre, il se définit comme « germanophile et anglomane ».

En 14-18, il sert dans l’infanterie et sera blessé trois fois.
Au lendemain de la guerre, il se lie d’amitié avec Aldous Huxley et découvre Shakespeare, Gœthe, Schopenhauer, Dostoïevski, Proudhon, Sorel, Barrès, Kipling, Péguy, Guénon et Maurras. Ses premiers poèmes sont publiés en 1917 avec
Interrogation.

Entre 1920 et 1924, il est tenté par le dadaïsme, se rapproche des surréalistes André Breton et Paul Eluard, et devient l’ami de Louis Aragon. Mais en 1925, il signe un article historique dans la N.R.F.
: « la véritable erreur des surréalistes », qui le sépare pour toujours de l’avant-garde.
1927 est l’année de l’amitié majeure de Drieu avec André Malraux qui sera fidèle à sa mémoire jusqu’au bout.

Il écrit des articles pour Bertrand de Jouvenel à
La Lutte des Jeunes en 1934 et fait la connaissance du militant Pierre Inférieure. Il écrit sa profession de Foi dans Socialisme fasciste: « Cette envie de faire une politique de gauche avec des hommes de droite. »
La même année, il rencontre Ernst von Salomon à Berlin.

En 1936, il adhère au Parti Populaire Français dirigé par Jacques Doriot, ancien communiste, et ne manque pas les rendez-vous de Saint-Denis. Il écrit régulièrement dans
L’Émancipation Nationale, organe de presse du parti. En 1939, il envoie sa lettre de démission au P.P.F.

Après la défaite de 1940, il prend en main la direction de la N.R.F. Il donne aussi des articles à
La Gerbe d’Alphonse de Châteaubriant.
En 1943, il collabore à l’hebdomadaire
Révolution Nationale de Lucien Combelle. Écrivain et journaliste pro nazi, collaborationniste d’un antisémitisme violent  (Notes pour comprendre le siècle, 1941), il se réclame « socialiste européen » mais déchante très vite, en voyant l’imminente chute du IIIe Reich. La conception de l’Europe de Drieu reste idéalisée et utopique car influencée par les lectures d’auteurs romantiques allemands.

Traqué et vivant dans la clandestinité, il se suicide, à l’âge de 52 ans le 15 mars 1945 à Paris, après avoir achevé son
Récit secret où il déclare: « Je me suis conduit en pleine conscience, au milieu de ma vie, selon l’idée que je me fais des devoirs de l’intellectuel. »

Drieu excelle dans le journal intime ou le témoignage introspectif. Ses réflexions décadentistes et ses descriptions pessimistes du monde littéraire et politique font de lui un des meilleurs mémorialistes de son temps.