Passion Lettres Deux

Éphéméride 31 juillet 1701 Daniel Defoe au pilori



Daniel Defoe, de son vrai nom Daniel Foe, était un aventurier, commerçant, agent politique et écrivain anglais né en 1659 ou 1660 à Stoke Newington (près de Londres), mort en avril 1731 à Ropemaker's Alley (près de Londres).

Il est notamment connu pour être l’auteur de
Robinson Crusoe (1719) et de Moll Flanders.
Son goût de la polémique l'emportant parfois sur sa prudence politique, sous le règne peu libéral de la reine Anne, il fut condamné en 1704 au pilori et à la prison pour avoir écrit contre l’intolérance de l’Église anglicane. Condamné par la chambre des Communes à trois expositions au pilori, puis à l'emprisonnement à Newgate, il s'était attiré la haine de l'Église avec ses pamphlets en faveur de la liberté de presse et de conscience, de la propriété littéraire, de la liberté religieuse et des non-conformistes. Quoique publié anonymement,
The Shortest Way with the Dissenters (le Plus Court Moyen d'en finir avec les dissidents, 1702) conduit, après de nombreuses péripéties, son auteur en prison. Il composa rapidement un fameux Hymne au pilori qui transforma la punition infamante en triomphe populaire.

Éphéméride 30 juillet 1818 naissance d’Emily Brontë


Emily Jane Brontë est une poétesse et romancière britannique, sœur de Charlotte et d'Anne Brontë. Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights), son unique roman, est considéré comme un classique de la littérature anglaise. Fille de pasteur, elle passera la quasi totalité de sa vie dans le presbytère de Haworth.
Elle perd sa mère à trois ans et ses deux sœurs aînées de tuberculose. Elle se réfugie alors dans le rêve et crée avec ses sœurs et son frère un personnage imaginaire qu'ils mettent en scène dans divers contes.
En 1842, elle part en Europe, à Bruxelles, où elle apprend le français et le piano. À son retour, elle partage son temps entre écriture et promenade sur la lande. À l'enterrement de son frère, Emily, sans doute souffrant de tuberculose, prend froid et refuse de se soigner. Elle meurt le 19 décembre 1848.

C'est la découverte des talents de poète d'Emily par Charlotte qui les conduit, elle et ses sœurs, à publier à compte d'auteur un recueil de leurs poésies en 1846. Toutes les trois utilisent des pseudonymes masculins, Emily devenant « Ellis Bell ». À compte d'auteur et sous son pseudonyme, Emily publie ensuite en 1847 son unique roman Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) qui remporte un certain succès, même s'il n'est pas comparable à celui de Jane Eyre publié la même année par sa sœur Charlotte (1816-1855).

Éphéméride 29 juillet 1750 Naissance de Fabre d'Églantine


Fabre d'Églantine naît à Carcassonne en 1750. Il commence sa carrière comme poète et comédien.
En 1787, il s'installe à Paris où il écrit plusieurs pièces telles que
Laure et Pétrarque en 1780, dont il subsiste aujourd'hui la chanson Il pleut, il pleut, bergère, ou bien Les Précepteurs en 1794.
Durant la Révolution, il intègre le Club des Jacobins. En 1792, il devient secrétaire du ministre de la Justice, Georges Danton, aux côtés de Camille Desmoulins et Pierre-François-Joseph Robert.
Élu député à la Convention par le département de la Seine, directeur de la Gazette de France, il est exclu du Club des Jacobins et accusé par André Amar de faux en écriture et de concussion. Il sera arrêté puis guillotiné avec Danton le 5 avril 1794.
Il est surtout connu pour avoir donné leurs noms aux mois du calendrier républicain, établi en octobre 1793.

Éphéméride 28 juillet 1655 décès de Cyrano de Bergerac


C'est le 28 juillet 1655 que meurt Savinien Cyrano de Bergerac, écrivain qui inspira Edmond Rostand pour sa célèbre pièce de théâtre.
Nullement gascon, Savinien, né en 1619 à Paris, s'engage chez les Cadets de Gascogne en 1638 pour entamer une carrière militaire. Il suit l'enseignement du philosophe Gassendi. Vers 1645, il publie
Le Pédant Joué, puis La Mort d’Agrippine, Histoire comique des Etats et empires de la Lune et du Soleil, Les Mazarinades, L’Autre Monde en 1650.
Impétueux, vif, libertin, il provoque de nombreux duels. En 1654, le soir, en rentrant vers l'hôtel de son protecteur, le duc d’Arpajon, il reçoit une poutre sur la tête. Cet accident marque le début de ses graves ennuis de santé et de sa détresse morale. Cyrano de Bergerac décède un an plus tard, à l'âge de trente-six ans.
Molière lui a «emprunté» deux scènes dans ses Fourberies de Scapin.

Éphéméride 27 juillet 1656 Spinoza excommunié


Philosophe néerlandais d’origine juive, s’intéressant aux philosophies de Descartes et Hobbes et fréquentant des Chrétiens, le jeune Baruch de Spinoza s’attire les foudres des fanatiques juifs.
Les rabbins d’Amsterdam décident de l’excommunier. Un herem le maudit pour cause d'hérésie, de façon particulièrement violente et, chose rare, définitive. Peu de temps auparavant, un homme aurait même tenté de poignarder Spinoza, qui, blessé, aurait conservé le manteau troué par la lame pour se rappeler que la passion religieuse mène à la folie.
Si le fait n'est pas complètement certain, il fait partie de la légende du philosophe.

Libre penseur ne se souciant guère des traditions, Spinoza poursuivra sa route et développera seul son système philosophique panthéiste, à côté de son travail alimentaire : le polissage de lentilles de verre pour lunettes.
Toutefois, il ne pourra jamais diffuser librement son savoir. Son œuvre majeure,
l’Ethique, ne sera publiée qu’après sa mort, le 21 février 1677, sans mention de son nom et il faudra attendre un siècle pour qu’un apaisement religieux permette de lire ses œuvres.

Éphéméride 26 juillet 1856 Naissance de G. B. Shaw


Après avoir tenté en vain de publier cinq romans, c’est à partir de 1892 que George Bernard Shaw s'intéresse au théâtre pour lequel il écrit plus de cinquante pièces. Il développe alors un style où sa verve humoristique, bien mise en valeur, va faire de lui faire un maître incontesté du théâtre anglais. Son talent et sa renommée sont récompensés par le Prix Nobel de littérature en 1925.
Resté toujours très actif tout au long de sa vie, il meurt des suites d'une chute à l'âge de 94 ans.
Provocateur et anticonformiste, George Bernard Shaw dénonce le puritanisme étroit, la hiérarchie et l’hypocrisie religieuse. Sa pièce la plus connue est
Pygmalion (1912).

Éphéméride 25 juillet 1869 Carpeaux, La Danse à l’Opéra Garnier


Destinée à embellir la façade de l’opéra Garnier, la sculpture de La Danse fut commencée dès 1866. Il fallut un certain temps avant que l'artiste et l'architecte Charles Garnier trouvent un terrain d’entente quant à cette représentation. Le premier projet sculptural fut d’ailleurs modifié.
Le groupe de
la Danse est constitué d'un jeune homme souriant dressé debout jouant du tambourin et de plusieurs femmes tournant et dansant autour de lui. Lorsque Carpeaux dévoile sa réalisation en 1869, les réactions sont particulièrement virulentes, en raison de la nudité des personnages : « J'ai une femme et des filles passionnées de musique et qui vont souvent à l'Opéra. Cela leur sera impossible désormais, car jamais je ne consentirai à les mener dans un monument dont l'enseigne est celle d'un mauvais lieu », écrit un père de famille outré.
En août, la sculpture sera même bombardée d’encre.
Napoléon III donne l’ordre de remplacer la statue : c’est la guerre de 1870 qui la sauve…
Pour échapper à la pollution, l'original se trouve maintenant au musée d'Orsay. C'est une copie réalisée par le sculpteur français Jean Juge, et commanditée par Paul Belmondo, qui se trouve à sa place sur la façade de l'Opéra.

Éphéméride 24 juillet 1749 Diderot en prison



Pour avoir publié sa Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, Diderot est emprisonné à Vincennes.
Il y exposait que la connaissance et la perception des choses émanent d’une sensibilité propre à chacun. Ainsi, les aveugles ont-ils une conception autre du monde qui les entoure.
Dans cet ouvrage, l’auteur montrait alors clairement une vision matérialiste et athée, qui ne pouvait que le conduire en prison.
Durant sa détention, Diderot reçoit la visite de son ami Jean-Jacques Rousseau qui, en chemin, a eu la fameuse illumination qui l'amènera à écrire, sans doute avec l'aide de Diderot, son
Discours sur les sciences et les arts.
Cette expérience de la prison sera très marquante pour Diderot, qui prendra soin de ne pas toujours publier la totalité de ses ouvrages et dont de nombreux ouvrages connaîtront une publication posthume.

Éphéméride 23 juillet 1692 décès de Gilles Ménage



Gilles Ménage meurt le 23 juillet 1692 à Paris. Il s'est consacré à la lexicographie et à la grammaire française et il est reconnu comme étant l'auteur du premier grand dictionnaire étymologique du français, Origines de la langue française (paru entre 1650 et 1670).

Fin grammairien, grand polémiste, il attaque Vaugelas dans ses Observations sur la langue française. Il est l'un de ces abbés qui occupent tant de place dans l'histoire de la littérature française au XVIIe siècle.
Abbé, mais non prêtre : il fut fort galant ; ses confortables revenus ecclésiastiques lui permettent de donner tout son temps aux études et, plus tard, à la vie de salon. Il aura de belles élèves, dont la future Mme de Sévigné et la future Mme de La Fayette.
Il inspire à Molière le personnage de Vadius dans
Les Femmes savantes (1672).

Éphéméride 22 juillet 1867 naissance de Gustave Le Rouge



Gustave Le Rouge est l'auteur de nombreux ouvrages : un roman de cape et d'épée, des poèmes, une anthologie commentée de Brillat-Savarin, des Souvenirs, des pièces de théâtre, des scénarios de films policiers, des ciné-romans à épisodes, des anthologies, des essais, des ouvrages de critique, et surtout des romans d'aventures populaires dont la plupart mêlent une dose de fantastique à la science-fiction et au merveilleux.
Le Mystérieux docteur Cornélius (1911-1912, 5 vol.), considéré comme son chef-d'œuvre, est un roman dont le héros maléfique est le fascinant Cornélius Kramm.
La puissance de l'imagination fertile de Gustave Le Rouge, son style parfois délirant, ont fait de lui un auteur reconnu par les Surréalistes.

Éphéméride 21 juillet 1899 naissance d'Ernest Hemingway



Né dans l'Illinois, près de Chicago, Hemingway fut ambulancier pendant la Première Guerre mondiale sur le front italien (L'Adieu aux armes).

Il couvrit la guerre civile espagnole, qui lui inspira Pour qui sonne le glas. Il fut présent le jour du débarquement en Normandie et lors de la Libération de Paris. En 1954, il obtint le prix Nobel de littérature. Il se suicida au cours de l'été 1961.
Hemingway a supprimé de son écriture tous les mots inutiles, simplifiant la structure de la phrase et se concentrant sur les objets et les actions concrètes. Il avait adopté un code moral qui mettait l'accent sur le courage face à l'adversité et ses héros sont des hommes forts et silencieux, souvent maladroits avec les femmes. Le Soleil se lève aussi et L'Adieu aux armes sont tenus pour ses meilleurs romans.

Éphéméride 20 juillet 1945 décès de Paul Valéry



Paul Valéry est né le 30 octobre 1871 à Sète. Après des études de droit, il s'installe à Paris et travaille comme rédacteur au Ministère de la Guerre puis auprès du directeur de l'agence Havas.

Il fréquente le salon de Stéphane Mallarmé. À partir de 1917, il publie des poèmes qui le rendent très célèbre : La Jeune Parque, puis Le Cimetière marin. Il devient une sorte de poète officiel.
Élu membre de l'Académie Française en 1925, il prononce sous l'Occupation un discours antinazi (un éloge du philosophe juif Henri Bergson), ce qui lui fait perdre son poste de secrétaire de l'Académie Française. Il meurt quelques semaines après la Libération. Il est inhumé à Sète, dans le cimetière marin qu'il avait célébré.

Éphéméride 19 juillet 1374 décès de Pétrarque



Pétrarque, né à Arezzo le 20 juillet 1304, est un érudit, poète et humaniste italien. Il décède à Arqua à la suite d'une crise d'apoplexie. Il est considéré comme l'un des premiers grands auteurs de la littérature italienne, au même titre que Dante Alighieri et Boccace.
Son père fut contraint à l'exil à cause de ses liens politiques avec Dante.
Il fait ses études à Carpentras puis à Montpellier et à Bologne. Après la mort de son père, l'amitié des Colonna, puissante famille romaine, l'oriente vers la carrière ecclésiastique. Celle-ci va lui assurer l'aisance matérielle et lui permettre de voyager et de se consacrer à sa passion de l'étude.
Épris platoniquement de Laure de Noves, lointaine aïeule du marquis de Sade, il est l'auteur du
Canzioniere et des Trionfi. Une forme de particulière de sonnet porte son nom.