Littérature

La mort de Verlaine

Récit et évocation de la mort de Paul Verlaine le 8 janvier 1896
par REMY DE GOURMONT

http://www.remydegourmont.org/de_rg/autres_ecrits/revues/depechedetoulouse/mortdeverlaine.htm

Manuscrit des « Confessions » de Rousseau

Le manuscrit des Confessions de Jean-Jacques Rousseau a été mis en ligne dans Gallica et il est possible de le feuilleter virtuellement.

J’avais eu le plaisir de le voir “en vrai” lors d’une exposition rue de Richelieu.


« Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau »
gallica.bnf.fr
Rousseau, Jean-Jacques (1712-1778). Auteur du texte - « Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau » - 1701-1800 - manuscrits

Publication des lettres de Juliette Drouet

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Le manuscrit autographe des «Misérables»

Le manuscrit autographe des «Misérables» est accessible en ligne sur le site de la Bibliothèque Nationale de France :
Ce manuscrit est de la main de Victor Hugo lui-même (à l’exception de quelques feuillets de la main de Juliette Drouet) : il se présente en deux volumes, avec une préface datée de Hauteville-House, le 1er janvier 1862.
Dans son célèbre codicille testamentaire du 31 août 1881, Victor Hugo avait assigné à la Bibliothèque nationale une place privilégiée : « Je donne à la bibliothèque nationale de Paris qui sera un jour la Bibliothèque nationale des États-Unis d’Europe tout ce qui sera trouvé écrit et dessiné par moi. »

volume 1

volume 2

Monzie les Veuves abusives

Anatole de Monzie, Les Veuves abusives

avec une préface d'Emmanuel Pierrat


Les grands hommes ont quelquefois de petites femmes. Thérèse Levasseur partagea trente-trois années durant la vie de Jean-Jacques Rousseau — quoiqu'elle n'ait jamais appris à lire —, et, à la mort de l'écrivain, courut se jeter dans les bras d'un valet d'écurie; Caroline Massin, entrée au lit du philosophe Auguste Comte en sa qualité de prostituée, se piqua de mathématiques pour y rester; Athénaïs Michelet, Cosima Wagner, Sophie Tolstoï… elles sont huit, mesquines entre toutes, à avoir été choisies par Anatole de Monzie, huit «femmes de» dont le mérite n'est jamais allé plus loin. Elles ont «assassiné leur mari après sa mort». Elles sont les Veuves abusives.
(extrait, Thérèse Levasseur, veuve de Jean-Jacques Rousseau) « Thérèse n’a pas tué Jean-Jacques, lequel succomba dans un accident d’artériosclérose, alors qu’il venait de ramasser à travers la campagne du mouron pour les petits oiseaux. Mais il arrive qu’on assassine les grands hommes après leur mort. On les assassine dans leur nom, leur renommée et le confiant espoir de leurs suprêmes tendresses. Il y a des trahisons instantanées qui affectent le caractère d’infamies rétroactives. La veuve qui n’attend pas d’avoir posé son voile pour courir au rendez-vous du mâle, découvre d’un geste la turpitude et la duperie des jours anciens. »

Ouvrage de 1936 réédité dans la collection des
Cahiers Rouges de Grasset

René d'Anjou, le Livre du Cœur d'amour épris

Le manuscrit a été mis en ligne dans Gallica et il est possible de le feuilleter virtuellement.

Le livre du Coeur d'amour épris, par le roi René d'Anjou
gallica.bnf.fr
Du Bouchet, Henri - Le livre du Coeur d'amour épris, par le roi René d'Anjou - 1401-1500 - manuscrits

Emile Zola «J'accuse !» en ligne

Attention, trésor ! Il y a 121 ans jour pour jour, entre le 11 et le 13 janvier 1898, Émile Zola rédigeait «J'accuse !... », article cinglant qui relança l'Affaire Dreyfus : le manuscrit est désormais en ligne sur Gallica
Émile Zola. J'accuse !... , 11-13 janvier 1898

Villiers de l’Isle-Adam, Akëdysséril

En ligne, un conte de Villiers de l’Isle-Adam somptueusement illustré :
Akëdysséril
Ce récit orien­tal a été pu­blié, en juillet 1885, dans « La Revue contem­po­raine », ac­com­pa­gné d’une note que voici :
« Cet ou­vrage, illus­tré par Fé­li­cien Rops, doit pa­raître, en sep­tembre pro­chain, chez l’édi­teur Mon­nier. C’est le pre­mier récit de l’Amour à tra­vers les âges, livre de lé­gendes écrit par MM. Le­conte de Lisle, Al­phonse Dau­det, Er­nest Renan, Ca­tulle Men­dès, Henri de Bor­nier, Eu­gène Bur­nouf, etc., etc. ».
La pu­bli­ca­tion en vo­lume date de 1886, le pro­jet an­noncé ayant ap­pa­rem­ment échoué. Le Fron­tis­pice, exé­cuté par Fé­li­cien Rops, ainsi que la pre­mière et la der­nière illus­tra­tion, par Georges-An­toine Ro­che­grosse, sont tirés de cette édi­tion-là, tan­dis que les autres illus­tra­tions, par Ma­rius A. J. Bauer, pro­viennent de l’édi­tion néer­lan­daise du conte, tirée à 100 exem­plaires en 1894.
Akëdysséril

Pierre Reverdy Œuvres complètes


Cette édition en deux volumes des Œuvres complètes de Reverdy remet pour la première fois en perspective l'ensemble de son parcours. On y trouvera bien sûr, au fil de la chronologie, ses grands recueils poétiques (Plupart du temps, Main d'œuvre…), mais aussi ses étonnants récits (Le voleur de Talan, La Peau de l'homme, Risques et périls), ses trois volumes de « notes » et la totalité de ses textes critiques sur la peinture et la poésie. Outre plusieurs séries de poèmes inédits, le tome I propose en annexe la reproduction en fac-similé des premiers livres de Reverdy (La Lucarne ovale, Les Ardoises du toit) tels qu'il les avait lui-même conçus et fabriqués.


Pierre Reverdy,
Œuvres complètes, édition préparée, présentée et annotée par Étienne-Alain Hubert, Paris, Flammarion, coll. "Mille et une pages", 2010. 3000 p. 

Maison d'Henri Barbusse

Maisons d’écrivains : Henri Barbusse
La «Villa Sylvie» fut la demeure préférée d'Henri Barbusse, journaliste et romancier, qui après son engagement dans la Grande Guerre mit son talent d’écrivain et de polémiste au service d’un idéal de paix. Acquise par l'association Les Amis d'Henri Barbusse, la maison accueillit de nombreuses personnalités du XX° siècle. Provisoirement vidée de ses meubles, elle attend patiemment la réalisation de travaux de réfection qui lui permettront bientôt d'accueillir les visiteurs et les groupes scolaires dans des conditions rénovées. Mélancolique dans son cadre de verdure à la lisière de la Forêt d’Halatte, cette propriété possède un charme «début de siècle» indéniable. À visiter pour la nostalgie, pour le sentiment de paix qui en émane, et pour les traces encore vivaces d’un auteur à redécouvrir.

Le roi Arthur

Une très belle synthèse sur la légende du roi Arthur a été mise en ligne sur le site d’André Larané, HERODOTE.

« On dit qu'un abbé du XIIIe siècle réveilla ses moines endormis pendant son prêche avec ces quelques mots : «Il y eut jadis un roi nommé Arthur...».
Huit siècles plus tard, le nom d'Arthur continue à tenir éveillés les lecteurs de tous âges. La légende de ce roi ne cesse en effet d'intriguer et émerveiller l'Occident.»

Isabelle Grégor

Prologue du Conte du Graal

Version originale :

Donc avra bien sauve sa peinne
Crestiens, qui antant et peinne
a rimoier le meillor conte,
par le comandement le conte,
qui soit contez an cort real.
Ce est li contes del graal,
don li cuens li baille le livre,
s'orroiz comant il s'an delivre.



https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=611

Umberto Eco Le Cimetière de Prague

« Chers libraires, le dix-neuvième siècle regorge d’événements plus ou moins mystérieux: les Protocoles des sages de Sion, célèbre faux qui incita Hitler à mettre en place l’Holocauste, l’affaire Dreyfus, mais aussi de nombreuses intrigues impliquant les services secrets de plusieurs nations, des loges maçonniques, des conspirations jésuites, ainsi que d’autres épisodes qui, s’ils n’étaient avérés, inspireraient des feuilletons comme ceux d’il y a 150 ans. Ce roman est un récit à épisodes, dont tous les personnages – protagoniste mis à part – ont réellement existé, jusqu’au grand-père du héros, auteur d’une mystérieuse missive à l’abbé Barruel, lettre qui engendra l’antisémitisme moderne. Le seul personnage de fiction du roman (mais qui ne nous en rappelle pas moins de nombreuses personnes croisées au hasard de nos rencontres) devient ainsi l’auteur de diverses machinations et complots, tandis qu’en toile de fond d’extraordinaires coups de théâtre se succèdent: les caniveaux se remplissent de cadavres, les bateaux explosent alors qu’un volcan entre en éruption, des abbés sont poignardés, des notables portent des barbes postiches, des satanistes hystériques célèbrent des messes noires, etc. L’ouvrage est illustré, à l’instar des feuilletons d’autrefois. Ces images sont des documents d’époque, et pourraient ainsi éveiller une certaine nostalgie chez le lecteur désireux de retrouver les livres de sa jeunesse. Je m’adresse également à deux autres types de lecteurs. D’abord à celui qui n’a aucune idée que ces événements ont réellement eu lieu, qui ne connaît rien à la littérature du dix-neuvième siècle et qui, donc, a pris Dan Brown pour argent comptant et se délectera avec une satisfaction sadique de ce qu’il pensera être une invention perverse, ce qui vaut également pour le personnage principal, que j’ai voulu le plus cynique et le plus exécrable de toute l’histoire de la littérature. Mais je m’adresse aussi à celui qui sait, ou du moins se doute, que je relate des faits avérés et qui, peut-être, se rendra compte que la sueur perle à son front, lancera des regards inquiets par-dessus son épaule, allumera toutes les lumières de son appartement, et devinera qu’il n’est pas à l’abri et que tout cela pourrait arriver aujourd’hui aussi – d’ailleurs, peut-être est-ce le cas en ce moment même. Et il pensera alors, comme je l’espère: « Ils sont parmi nous… »

Umberto Eco

Nouvelle biographie de Maupassant

Une nouvelle biographie de Maupassant.
Présentation de l’éditeur
:
  • Guy de Maupassant

  • Cette monumentale biographie retrace presque au jour le jour la vie de Guy de Maupassant, afin de la libérer des légendes qui courent sur son compte depuis sa mort et de rendre pleinement justice à cet homme complexe, d’une curiosité universelle, parfois assez désabusé, pour qui la littérature et les femmes furent une double et constante passion. 
    Écrivain, on le découvre en travailleur acharné, concevant chaque œuvre de façon méthodique, et ayant quasiment en tête l’intégralité du plan de ses romans ou nouvelles avant de les mettre sur papier. Séducteur dans ses relations avec des lectrices anonymes et des maîtresses, on le découvre aussi fidèle aux amies – notamment Hermine Lecomte du Noüy, Clem Chabas, la comtesse Potocka, Marie Kann. Voyageur enfin, on le suit en Afrique du Nord, où il critique vertement les agissements du gouvernement français, ou en Italie sur son yacht. 
    Mais on mesure aussi mieux le rôle néfaste joué dans sa vie par la syphilis, dont fut très tôt victime ce Normand robuste, sportif et à la vie sexuelle très active, faisant se succéder des mois de souffrances physiques et de longues périodes d’accalmie qui peuvent éclairer la complexité de son tempérament. Obligé de faire interner son frère qui souffrait de la même maladie, Maupassant finira lui-même à l’asile psychiatrique où ses amis assisteront au naufrage tragique et poignant d’une prodigieuse intelligence.


Une autre biographie est sortie également en format de poche: Frédéric Martinez, Maupassant, Folio biographies, N° 86, 416 p., 8,40 euros.

Anniversaire de la mort de Stefan Zweig

Anniversaire de la mort de Stefan Zweig



 L’œuvre multiple et dense de Stefan Zweig (1881-1942) fait de lui un auteur inclassable. Hypersensible et perpétuellement angoissé, il décrit avec précision les tourments émotionnels de ses personnages, tous victimes de passions destructrices. Son écriture concise et efficace ainsi que l’importance de la dimension psychologique dans ses textes en font un écrivain moderne, toujours apprécié aujourd’hui.

Michel Delon Libertinage et mélancolie au XVIIIe s.

Michel Delon,
Le principe de délicatesse, libertinage et mélancolie au XVIIIe siècle

Rassemblant des textes épars, introuvables et inédits, qui forment un ensemble cohérent et structuré, ce livre est une traversée du siècle, qui n’est ni fronts idéologiques opposés, ni même styles adversaires, mais plutôt rythmes variés. Autrement dit, Sade et Rousseau y reviennent souvent… Un recueil de textes enlevés, écrits d’une main virtuose, sur des thèmes qui sont aussi de notre époque : la séduction, l’inconséquence, la solitude, mais aussi le plaisir et les pleurs. Chérubin voisine avec Casanova, Watteau tend la main à Fragonard, et l’ombre de Sade, auteur noir et paradoxal s’il en fut, plane sur des pages propres à séduire et enseigner tout honnête homme. Un manifeste de légèreté et de profondeur.

Stefan Zweig, Légendes d'une vie


Parution chez Grasset : Stefan Zweig, Légendes d’une vie
Présentation de l'éditeur :

Quatre personnages se croisent : Leonore Franck, veuve du célèbre écrivain Karl Amadeus Franck, leur fils Friedrich, Bürstein, le biographe du maître et une mystérieuse femme qui s’avère être l'amour d'enfance du grand écrivain, celle à qui il a écrit des dizaines de pièces enflammées et dédié une pièce de théâtre que tout le monde croyait perdue. Or cette femme détient les lettres et le manuscrit...
Tout le génie de Zweig est de glisser du vaudeville classique à la pièce métaphysique sur la création.
Depuis la mort de l’écrivain, sa veuve, ainsi que le biographe, ont maquillé la réalité. Or quand Bürstein se repent, la légende de l'écrivain s'effondre, mais pour donner naissance à la véritable histoire d'une vie et d'un amour passionné…
Dans sa correspondance avec Romain Rolland, Zweig a décrit sa pièce comme "un drame moral et contemporain", dans lequel il mêlait "les détails caractéristiques de différentes personnes pour dresser un caractère typique de l'artiste" (Robert Dumont,
Le Théâtre de Stefan Zweig, p. 99).

Germinal en livre audio gratuit

« Germinal » d'Emile Zola existe en livre audio gratuit que vous pouvez télécharger en format mp3 : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/zola-emile-germinal.html

ZOLA, Émile – Germinal

La faute dans l'épopée médiévale

La faute dans l’épopée médiévale
Ambiguïté du jugement

Présentation de l’éditeur :
Les textes épiques du Moyen Âge, tout en reflétant une réalité, sont aussi les promoteurs d’une réflexion sur les fautes humaines. Si le manichéisme épique reste toujours opérationnel, surligné par une considération négative de la vie humaine entachée systématiquement de péché, se fait jour une vision bien plus nuancée, liée à la fois aux incertitudes du droit, à l’idée forte de l’importance d’un arbitraire du juge et à la force du hasard comme des passions. D’autre part, à côté de l’esthétique de la force dominant les épopées, les jongleurs mettent en œuvre une esthétique du judiciaire qui, en particulier, s’articule autour d’un jeu sur la faute et sur les multiples ambiguïtés de son jugement.
Sommaire :
  • Trahison et circonstances atténuantes

  • Une culpabilité et une innocence qui se cherchent

  • La guerre, le héros et la mort

Sous la direction de Bernard Ribémont
Rennes  : Presses Universitaires de Rennes, coll. "Interférences", 2012.
EAN : 9782753517523
256 p.

Pascale Arizmendi Le Paris de Nicolas Le Floch

"Nicolas Le Floch", le Tableau de Paris de Jean-François Parot
de Pascale Arizmendi

Présentation sur le site
Terre des écrivains :
«Cet ouvrage est issu de la thèse soutenue en juin 2009 par Pascale Arizmendi, professeur agrégée de lettres, sur la représentation du Paris des Lumières dans la série des enquêtes de Nicolas Le Floch écrite par Jean-François Parot.

L’ouvrage s’intéresse aux mutations urbaines qui accompagnent les sept premiers épisodes de la série, dont les évènements s’étendent sur une quinzaine d’années. Les classes sociales, les mentalités et les mœurs, les lieux de pouvoir et de misère, etc., sont l’objet d’analyses détaillées. On parvient à lire leur histoire et leur évolution au fil des enquêtes de Nicolas Le Floch, dans ces années qui précèdent la Révolution française.
L’angle de l’ouvrage est cependant plus large qu’il ne semble. Il aborde également d’autres questions qui passionneront les amis de Nicolas Le Floch ainsi que tous les amateurs de polars historiques : les manières dont, au fil des épisodes, se transforment peu à peu certains personnages, faisant de la série Le Floch - entre autres choses - un grand roman d’apprentissage ; la modernité de certains héros par rapport à leur époque ; l’utilisation du langage par le romancier (comment restituer la langue du XVIIIe siècle sans alourdir les dialogues et le récit) ; une étude minutieuse est proposée sur la façon dont Parot puise dans des textes de l’époque et les retraduit avec son propre style ; la transformation de la police sous l’impulsion du lieutenant général La Reynie ; les rapports entre la fiction et la vérité historique ; le travail du romancier sur le matériau historique…»
éditeur : Presses Universitaires de Perpignan
parution : 2010

Ceux qui ont dit non : Émile Zola

Murielle Szac revient sur l'engagement public de Zola en faveur du capitaine déchu de l'armée française. 
L'excellente collection Ceux qui ont dit non retrace le combat de rebelles célèbres qui, en s'opposant aux idées dominantes, ont fait avancer l'Histoire. Murielle Szac rend ici hommage à Emile Zola qui s'opposa à la condamnation du capitaine Dreyfus, avec son fameux «J'accuse... !» publié à la une du journal L'Aurore, le 13 janvier 1898. C'est à travers la voix d'Alexandrine, la femme de Zola, que l'on suit les étapes et les coulisses du procès opposant anti- et pro-dreyfusards. L'auteur de Germinal, au faîte de sa gloire, s'engage, quitte à tout perdre, pour que son pays ne reste pas dans le mensonge et l'injustice. "On peut me frapper ici. Un jour, la France me remerciera d'avoir aidé à sauver son honneur." On y croise Proust, Mirbeau, Clemenceau ou encore l'éditeur Eugène Fasquelle, tous témoins de la montée nauséabonde de l'antisémitisme. Face à la monstrueuse machine judiciaire, Zola risque sa carrière, sa liberté, voire sa vie. Pour autant, l'écrivain combattant rayonne d'agir en totale harmonie avec son oeuvre. Ce phare vibrant de courage et d'indépendance d'esprit nous éclaire encore. 

Actes Sud ISBN / EAN : 9782330000028 Nombre de pages : 96 pages Prix indicatif : 8 €

Tardi-Manchette Ô dingos, ô châteaux

Après Le Petit Bleu de la côte Ouest et La Position du tireur couché, Jacques Tardi a poursuivi sa mise en images des polars de Jean-Patrick Manchette par le surprenant Ô dingos, ô châteaux ! (Futuropolis). Noir à souhait, ce nouvel album nous saisit comme une grenade à fragmentation. Éclaboussures de sang comprises…
Troisième œuvre de Manchette, Ô dingos, ô châteaux ! se montre parfois maladroite, selon François Guérif (qui signe une belle préface), mais elle installe pour la première fois l'auteur dans le sacro-saint univers des polars. Le coup d'essai se transforme en coup de maître car Manchette obtient le Grand Prix de la littérature policière 1973 avec ce titre. Amateur du genre mais version US, il en a repris les codes et signait ici un road movie atypique, cinglant et déjanté. 
Avant de se terminer dans un bain de sang quasi apocalyptique et décapant, l'histoire prend sa source d'hémoglobine dans le rapt d'un enfant, Peter, et de sa nurse, Julie. Cette dernière sort d'un institut psychiatrique et a été embauchée par Michel Hartog, un puissant industriel philanthrope, pour garder son jeune neveu. Tout dérape quand Thompson, tueur à gages plus torturé par son estomac que par ses victimes, les kidnappe. Mais Julie n'est pas aussi bête qu'on peut le croire et va défendre le petit bec et ongles.
Pour sa troisième adaptation, Tardi maîtrise son sujet et colle à la peau de ce polar violent. Son road movie est un modèle du genre. Grâce à son sens du rythme, on arrive déjà bien amoché avant le grand final dans le «château» du Massif Central. La suite est une orgie de sang, de chair et d'os à l'ombre des vieilles pierres. Du grand art !

Marcel Proust le musicien

Marcel Proust Le Musicien
(Livre+ 2 CD)
interprètes: Sandra Moubarak (piano), Anthony Leroy (violoncelle) label: Decca Proust était un vrai fanatique de musique. A tel point qu'elle transparaît dans toute son oeuvre littéraire. On connait bien la célèbre Sonate de Vinteuil qui revient tout au long d' A la recherche du temps perdu, sonate qui serait en fait l'oeuvre de César Franck... Mais la passion de Proust pour la musique ne se résume pas à cette seule sonate. Dans sa Recherche, il développe véritablement une esthétique et une philosophie de la musique. Ses livres sont emplis des noms des musiciens qu'il aime - Saint-Saëns, Debussy, Fauré dont il se dit amoureux. C'est cet amour de la musique que le violoncelliste Anthony Leroy et la pianiste Sandra Moubarak ont voulu nous montrer... Les deux disques alternent des extraits de livres, lus par Romane Bohringer ou Michael Lonsdale, et différentes pièces musicales joués par les deux musiciens rejoints par Magalie Léger et Tedi Pappavrami.

Calasso La Folie Baudelaire

Présentation de l'éditeur:

C’est « la vague Baudelaire » et ses effets dans l’art et la littérature que Roberto Calasso analyse et raconte ici avec l’érudition et le talent narratif qui sont les siens. S’appuyant sur un réseau enchevêtré de citations et de rapprochements, le grand écrivain italien nous propose de déambuler dans un Salon imprévisible où seraient exposées des images de toutes sortes, il nous fait circuler dans les méandres de ce système nerveux qui s’appelait Baudelaire, il nous introduit, enfin, dans un monde réel ou fantasmé peuplé par des personnages comme Ingres, Delacroix, Manet, Courbet, Sainte-Beuve, Flaubert, Rimbaud, Mallarmé, Lautréamont, Degas, Valéry…
La Folie Baudelaire se constitue autour d’un emblème qui remonte à Sainte-Beuve
:

« M.
 Baudelaire a trouvé moyen de se bâtir, à l’extrémité d’une langue de terre réputée inhabitable et par-delà les confins du romantisme connu, un kiosque bizarre, fort orné, fort tourmenté, mais coquet et mystérieux, où on lit de l’Edgar Poe, où l’on récite des sonnets exquis, où l’on s’enivre avec le haschisch pour en raisonner après, où l’on prend de l’opium et mille drogues abominables dans des tasses d’une porcelaine achevée. Ce singulier kiosque, fait en marqueterie, d’une originalité concertée et composite, qui, depuis quelque temps, attire les regards à la pointe extrême du Kamtchatka romantique, j’appelle cela la Folie Baudelaire.
L’auteur est content d’avoir fait quelque chose d’impossible, là où on ne croyait pas que personne pût aller
 ».

L’enjeu de ce livre est de montrer, avec le maximum de précision possible, que cette Folie attrayante, désolée et dangereuse eut, après Baudelaire, bien d’autres visiteurs, puisque finalement ce lieu se révélera coïncider avec le territoire de la littérature absolue.


Biographie de l'auteur
Romancier, essayiste et éditeur, Roberto Calasso est né à Florence en 1941. Il vit à Milan, où il dirige les éditions Adelphi. Il a notamment publié aux Éditions Gallimard La ruine de Kasch (Du monde entier, 1987), Les noces de Cadmos et Harmonie (Du monde entier, 1991, Folio n° 2517), Ka (Du monde entier, 2000, Folio n° 4465), Le fou impur (Arcades, 2000), La littérature et les dieux (Du monde entier, 2002), K. (Du monde entier, 2005), Le rose Tiepolo (Du monde entier, 2009).

  • Broché: 485 pages
  • Éditeur: Éditions Gallimard (20 octobre 2011)
  • Collection: NRF Essais
  • Langue: Français
  • ISBN-10: 2070128806
  • ISBN-13: 978-2070128808

Aventures du baron de Münchhausen

Le (vrai) baron de Münchhausen est mort un 22 février. Relisez le récit (romancé...) de ses aventures sur Gallica, traduit par le bon Théo.


Aventures du baron de Münchhausen [par A. G. Bürger, Kärstner et Lichtenberg], traduction nouvelle
gallica.bnf.fr
Kästner, Abraham Gotthelf (01) - Aventures du baron de Münchhausen [par A. G. Bürger, Kärstner et Lichtenberg], traduction nouvelle par Théophile Gautier fils, illustrées par Gustave Doré - 1862 - monographies

Claude Simon Quatre conférences

Claude Simon, Quatre conférences
Les romans de Claude Simon éclairaient souvent sa réflexion d'écrivain, tout autant que ses lectures longuement méditées. À l'occasion de plusieurs conférences il a exprimé ce travail particulier, aussi distinct d'une théorie littéraire que d'une pensée philosophique dont il se défiait sans cesse. Chacune de ses « causeries » (disait-il) devenait la matière première de la suivante comme si l’écrivain affinait sans cesse un propos toujours inachevé à ses yeux. Les quatre conférences réunies dans ce livre, prononcées entre 1980 et 1993, sont ainsi des réécritures ultimes et marquent le point le plus abouti de considérations toujours très réfléchies à partir de quatre objets : La Recherche du temps perdu, la mémoire, la poétique et l’écriture. Entre elles, de nombreux échos ou des références récurrentes font choeur, assez pour faire entendre que leur auteur ne séparait pas des préoccupations que l’exercice de la conférence oblige à dissocier. Chacune est établie à partir de dactylogrammes annotés et numérotés, complétés parfois d’une feuille manuscrite où les sources, soigneusement recopiées, demeuraient ainsi à part. Les mentions orales indiquant une citation ont été supprimées : l’usage des guillemets renseigne assez le lecteur. Par souci de fidélité au dactylogramme, les notes font référence aux éditions citées par Claude Simon et nous avons indiqué, entre parenthèses, la correspondance avec une édition plus récente et plus accessible. Enfin, la bibliothèque de l’écrivain a parfois permis de préciser l’origine d’une citation choisie en dehors de son contexte original. Réa Simon a ouvert autant que nécessaire l’accès aux archives comme à la bibliothèque : je la remercie et plus encore d’avoir toujours soutenu et facilité le principe de cette édition.

Paris : Les Editions de Minuit, 2012 128 p. 13,50 € EAN 9782707322210

François Mauriac journaliste

André Le Gall, François Mauriac: journaliste - 1948-1958

Association internationale des Amis de François Mauriac.
Paris
: L'Harmattan, coll. "Lectures et culture", 2012.
264 p.
EAN 9782296568129
26,00 EUR
Présentation de l'éditeur:
L'œuvre littéraire de François Mauriac publiée dans les journaux et les magazines forme une immense somme d'écrits s'échelonnant de 1910 à 1970. Pour éviter la dispersion, cette étude s'est fixé une limite dans le temps, 1948-1958. Ce qui surgit au fil des pages, c'est toute une époque, familière aux plus anciens, inconnue de ceux que leur âge protège contre les souvenirs trop antiques, une époque pleine de tourmentes et de polémiques, tumultueuse et souvent tragique.
André Le Gall écrit, entre autres pour la radio (France Culture, notamment). Il a publié chez L'Harmattan des biographies de Corneille, Pascal, Racine, Ionesco.

Henri Meschonnic revue Europe

La Revue Europe a consacré un numéro à Henri Meschonnic:
Mars 2012
N° 995

Présentation de l’éditeur:
Henri Meschonnic (1932-2009) fut indissociablement un poète, un théoricien du langage, un essayiste et un traducteur à qui l’on doit notamment une approche profondément renouvelée de la Bible et de la pratique de la traduction. Il a participé à la création du Centre universitaire expérimental de Vincennes aux côtés de François Châtelet, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard, Michel Foucault et quelques autres.
C’est à ces multiples aspects de son parcours — ainsi qu’à d’autres, moins connus — qu’est consacré ce numéro d’Europe.
Pour Meschonnic, la poésie, l’art, sont un constant passage de la réalité au réel.
Non pas des mots aux choses, mais d’une image toute faite à une vision perpétuellement naissante, dans le présent toujours recommencé de chaque œuvre.
« J’écris des poèmes, disait-il, et cela me fait réfléchir sur le langage. En poète, pas en linguiste. Ce que je sais et ce que je cherche se mêlent. Et je traduis, surtout des textes bibliques. Où il n’y a ni vers ni prose, mais un primat généralisé du rythme, à mon écoute. La conjonction de ces trois activités a donné lieu pour moi à une certaine forme de pensée critique, à partir d’une transformation de la pensée traditionnelle du rythme à laquelle ont mené nécessairement ces trois activités, justement par leur conjonction.
De là une critique générale des représentations du langage, et d’une carence de la pensée du langage dans la pensée contemporaine. L’importance de la critique a relativement occulté les poèmes, surtout dans la mesure de la résistance que cette pensée a suscitée.
Vérification empirique que la pensée fait mal, et d’abord, socialement, à qui essaie de penser. Mais le poème, tel que je l’entends, transformation d’une forme de vie par une forme de langage et d’une forme de langage par une forme de vie, partage avec la réflexion le même inconnu, le même risque et le même plaisir, le même pied de nez aux idées reçues du contemporain. Puisqu’on n’écrit ni pour plaire ni pour déplaire, mais pour vivre et transformer la vie. »

ÉTUDES ET TEXTES DE:

Serge Martin, Jacques Ancet, Jürgen Trabant, Régine Blaig, Henri Meschonnic,
Marc Petit, Claude Treiner, Jacques Treiner, Michel Chaillou, Jean-Luc Parant,
Gilles Deleuze, Claude Régy, Gérard Dessons, Henri Mitterand, Sandrine Larraburu-Bédouret,
Chloé Laplantine, Philippe Païni, Marlena Braester, Giovanni Dotoli, Valérie Deshoulières,
Laurent Mourey, Jérôme Roger, Marko Pajevic, Charles Dobzynski, Bluma Finkelstein,
Jean-Michel Adam, Claude Sicre, Daniel Delas.
https://www.europe-revue.net/

Collection Iconotextes

Les Presses Universitaires François-Rabelais (Tours) publient une collection, intitulée « Iconotextes ».
Celle-ci accueille des études consacrées à la bande dessinée, à l’album, et de manière générale à toutes les formes de création qui combinent le texte et l’image, depuis l’édition illustrée jusqu’aux nouvelles formes d’intégration iconotextuelle liées aux arts numériques.
« Iconotextes » poursuit deux objectifs : d’une part, offrir aux spécialistes de ces différents domaines un lieu pour publier leurs travaux et les faire connaître à la communauté savante ; d’autre part, traduire en français certains des travaux étrangers les plus importants.
 
Le premier volume de la collection, paru au mois de février 2012, est consacré à Hergé : Pierre Fresnault-Deruelle,
Hergéologie. Cohérence et cohésion du récit en images dans les aventures de Tintin (194 p., 14 €).
 
La collection « Iconotextes » est dirigée par Cécile Boulaire et Laurent Gerbier.


Collection Iconotextes

Molière auteur des œuvres de Molière !



«Depuis que le poète Pierre Louÿs a lancé l’idée en 1919, il se trouve régulièrement des chercheurs pour dénoncer un imposteur en Molière: il ne serait pas l’auteur de ses pièces, lesquels seraient sorties de la plume de son nègre, Corneille lui-même. Pas moins! Ils s’emploient donc à débusquer les "coïncidences troublantes" Un fumet obsidional se dégage de ces dossiers à charge car beaucoup aboutissent à une théorie du complot; mais, de crainte de brouiller davantage les pistes, gardons-nous de pointer l’action du Réseau Voltaire derrière ce révisionnisme théâtral.

De longue date dressés face à cet ennemi qu’ils accusent de pratiquer la désinformation, moliéreux, moliérophiles, et moliéromanes se sont unis derrière la bannière des moliérologues au premier rang desquels Georges Forestier de la Pléiade, professeur de littérature française et titulaire de la chaire « Études théâtrales du XVIIe siècle». Il est le co-responsable du nouveau site Molière, auteur des œuvres de Molière, conçu et élaboré à
la Sorbonne dans le prolongement de la base de données intertextuelles Molière 21. On y trouve une déconstruction et une réfutation en règle des « 125 fausses anomalies » inventoriées par l’ennemi sur le site "officiel" de L'Affaire Corneille-Molière où ceux du camp d'en face sont dénoncés par Dominique et Cyril Labbé comme "une petite coterie littéraire (qui) utilise contre nous des méthodes de propagande simplistes". Il est vrai que ces moliérophobes sont animés par une logique conspiratoire (ah, le secret! ah! le tabou…) où l’on a allègrement franchi le pas de l’insinuation au doute, du doute à la dénégation, sinon à l’accusation, non sans avoir auparavant passé les corpus de Molière et Corneille au tamis de l'informatique, des formules, algorithmes et logiciels d’analyse. Aussi les uns et les autres ont-ils tout passé au peigne fin: ses études, le choix de son pseudonyme, ses voyages, ses revenus, les "coïncidences troublantes", la disparition de ses manuscrits, son surmenage, son persiflage à l’endroit des textes théoriques de Corneille, les parentés lexicales et rhétoriques entre leurs œuvres, leur confrontation prosodique, le rôle des prête-noms et présentateurs de pièces, les accusations d’inceste…»

Dans le forum de Passion Lettres :
https://www.sculfort.fr/mybb/showthread.php?tid=156


Fresneau-Deruelle, Hergéologie

Cohérence et cohésion du récit en images dans les aventures de Tintin
Pierre Fresnault-Deruelle

Présentation de l’éditeur :

Les commentaires sur l’œuvre d’Hergé sont inextinguibles puisque la glose n’a jamais cessé depuis 1929, date à laquelle paraît le maladroit (mais clairvoyant) Tintin chez les Soviets. L’ensemble de textes qu’on propose ici n’arrive donc pas sur une tabula rasa, mais comme une nouvelle strate d’études critiques déposées une glose déjà bien fournie, dont les études de Benoît Peeters (Lire Tintin), de Serge Tisseron (Tintin et le secret d’Hergé), de Jan Baetens (Hergé écrivain) ou de Jean- Marie Apostolidès (Les Métamorphoses de Tintin) ne sont pas les moindres.

Hergéolologie est une descente dans la « profondeur » de l’œuvre dont tout nous dit que, sous ses dehors évidemment enfantins (voire naïvement réactionnaires), les aventures du jeune reporter sont aussi une œuvre pour les adultes. Une œuvre: c’est-à-dire le travail d’un artiste. Outre une technique graphique et narrative époustouflante (la fameuse ligne claire), Hergé est en effet un scénographe chez qui les gags (les plus drôles du monde) alternant avec les situations les plus tendues font de ses histoires des modèles inégalés de « récitation ».

Jacques Cantier, Drieu La Rochelle

Jacques CANTIER a publié une biographie de Pierre Drieu la Rochelle, alors qu’une édition des romans de celui-ci est parue dans la collection La Pléiade de Gallimard.


Présentation de l’éditeur :

Jeune fantassin traumatisé par la Grande Guerre, personnalité en vue du Paris des années folles, homme couvert de femmes, ami d'Aragon - avant de devenir son farouche adversaire -, de Malraux et d'Emmanuel Berl, Pierre Drieu la Rochelle compte parmi les écrivains majeurs du XXe siècle. Son engagement extrême, qui fait de lui une des figures emblématiques de la Collaboration, pose, comme pour Céline, un difficile cas de conscience aux passionnés de littérature.

Fort des acquis récents de l'histoire culturelle et politique, Jacques Cantier montre ce que ce destin nous dit de son temps. D'une jeunesse française de la Belle Epoque jusqu'au suicide de l'écrivain en mars 1945, l'historien éclaire le parcours de cette personnalité complexe. L'oeuvre de Drieu, singulier mélange de classicisme et de modernité, exprime avec violence les angoisses de la génération des « vingt ans en 1914 » : sentiment de décadence, perte des repères, désordre amoureux, hantise de la solitude qui pousse à l'engagement... Mais elle témoigne également de la grave crise de conscience que traverse la France à la fin des années 1930. Premier des intellectuels français à se déclarer fasciste, Drieu rejoint Doriot et bascule dans l'antisémitisme. Promu directeur de la NRF des années noires, il défend l'intégration de la France au sein d'une Europe unifiée autour d'une Allemagne nazie... Dans ses fantasmes comme dans ses dérives, l'auteur de Gilles et de Rêveuse bourgeoisie demeure le témoin capital d'une époque qui hante encore la mémoire nationale. Maître de conférences en histoire contemporaine, Jacques Cantier enseigne àl'université du Mirail et à l'IEP de Toulouse. Spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, il a consacré sa thèse à l'Algérie sous le régime de Vichy et dirigé avec l'historien canadien Eric Jennings un ouvrage sur l'Empire colonial sous Vichy. Après Jules Roy, Drieu la Rochelle est sa seconde biographie.

Gilles Schlesser Mortelles Voyelles

Un roman policier délectable qui en dit long sur le milieu de l’édition… Un véritable bonheur de lecture!
Désormais en édition de poche dans la collection Points du Seuil.

Présentation de l'éditeur
Au cours d'un reportage sur les SDF, Oxymor Baulay, journaliste et amateur de figures de rhétorique, met la main sur un curieux manuscrit anonyme dont le verbe « être » est banni et les Y sont remplacés par des I. Le roman intrigue, devient vite un phénomène de librairie… tandis qu Oxymor découvre que les cinq meurtres qu’il relate ont bel et bien été commis trente ans plus tôt par un serial-killer surnommé Hamlet. Le tueur était-il aussi un écrivain de génie? Alors que le roman pulvérise les records de vente, Hamlet signe dans le sang son retour, apparemment décidé à reprendre du service. C est au cœur du texte qu’il faut suivre sa piste. Commence une enquête policière et littéraire sous le signe de Shakespeare et de Rimbaud.

Biographie de l'auteur
Romancier et essayiste, Gilles Schlesser affectionne les « petits lieux » parisiens des années 1950. Il a publié Le Cabaret ‘rive gauche’ (L'Archipel, 2006) ouvrage de référence dans le domaine, et est également l'auteur d'une biographie de Mouloudji (L'Archipel, 2009). Mortelles Voyelles est son second roman policier après La Natchave (Denoël, 1970).

Archives de Marcel Pagnol

Nicolas Pagnol ouvre les archives familiales de Marcel Pagnol

Marcel Pagnol par Nicolas Pagnol, éditions Flammarion.


La Gloire de mon père, Jean de Florette, Manon des sources... Voilà des œuvres qui nous accompagnent depuis l’enfance dans ce parler provençal qui fait tout le charme de Marcel Pagnol (1895-1974). Le petit-fils de Marcel Pagnol, Nicolas, a ouvert le grenier de sa grand-mère, Jacqueline. Résultat: Marcel Pagnol, l’album d’une vie, un très beau livre de photos, de manuscrits et de lettres, sur la vie de l'écrivain, dramaturge et cinéaste.

Revue Europe « Perec »

Europe, N° 993-994

Janvier & février 2012
Georges Perec

On a aujourd’hui dans l’œil le visage que Perec s’est fabriqué au fil des années soixante-dix, figure comme triangulaire, barbichette et chevelure assyrienne, buissonnant sur les hauteurs. Mais au-delà de cette image, ce qui frappe, c’est un visage travaillé par l’intelligence, avec son regard clair souvent visité par l’humour. Le destin de Georges Perec (1936-1982) fut pourtant précocement visité par la tragédie. Son père, engagé volontaire, est mort pour la défense de la France en juin 1940. Évacué en zone libre en 1941, l’enfant fut dès lors séparé de sa mère, déportée quelque temps plus tard et morte à Auschwitz.
Si les premiers livres publiés de Perec lui valurent l’estime de critiques perspicaces, c’est en 1978 qu’il connut un succès considérable avec La Vie mode d’emploi, bientôt traduit dans le monde entier.
Saluant la parution de ce chef-d'œuvre, Italo Calvino estima que Perec avait « l’art de résumer toute une tradition narrative et d’englober, dans une somme encyclopédique, des savoirs qui donnent forme à une image du monde
; le sens du présent qui inclut aussi tout un passé accumulé et le vertige du vide. » On peut, comme Calvino, considérer La Vie mode d’emploi comme le dernier événement véritable dans l’histoire du roman: un puzzle dans lequel le puzzle lui-même donne au livre le thème de l’intrigue et le modèle formel, et où le projet structurel et la poésie la plus haute coexistent avec un naturel prodigieux. Mais c’est l’œuvre entière de Perec qui s’avère captivante dans chacune de ses phases et qui nous invite à une multiplicité de parcours, qu’il s’agisse du Perec d’avant Les Choses et Un homme qui dort, de sa période dite « sociologique », des années oulipiennes, de sa prise en compte des événements de la vie quotidienne et de ce qu’il appelait l’infra-ordinaire, ou encore de la façon si singulière dont il aborde le thème autobiographique et renouvelle la narration de soi en inventant des architectures neuves, complexes, agrandissant le labyrinthe qu’est toute vie.

Gérard Genette Apostille

Gérard Genette Apostille

Présentation de l'éditeur:
Après Bardadrac et Codicille, l’auteur livre avec Apostille le troisième volume de son abécédaire personnel. Une succession de souvenirs et de pensées qui se bousculent entre un point de vue politique, une rêverie musicale ou un avis littéraire - Flaubert, Stendhal, Proust ont une place de choix et viennent scander ce récit à tiroir. Tout est servi avec délicatesse et élégance quand il s’agit des autres et avec dérision ou pudeur quand il s’agit de soi-même.
L’humour n’est pas en reste et s’inscrit comme un des dénominateurs communs de ces petites chroniques parfois nostalgiques et souvent incisives.

***

Ce volume est le troisième d’un opus incertum ouvert avec Bardadrac et continué par Codicille, mixtes en vrac de moments vécus ou rêvés, de choses vues, lues ou entendues, de goûts et dégoûts, d’humeurs bonnes ou mauvaises, de musiques en boucle, d’amitiés tendres et d’idées vagabondes, ou simplement péripatétiques, et qui font les cent pas en attendant Dieu sait quoi. D’où cette description indirecte tirée d’un dialogue célèbre: « Je m’entretiens avec moi-même de politique, d’amour, de goût ou de philosophie. J’abandonne mon esprit à tout son libertinage… Mes pensées, ce sont mes catins. » L’âge venant, et même venu, où vous habitent davantage les premiers que les seconds, un sage nous conseille de convertir nos souvenirs en projets. L’agent de cette conversion s’appelle l’écriture.

Gérard Genette
: Né à Paris en 1930. Visiting professor à la New York University. Ancien directeur d'études de l'École des hautes études en sciences sociales, il dirige la collection « Poétique » aux éditions du Seuil.

Paris
: Éditions du Seuil, coll. "Fiction & Cie", 2012
336 pages
Isbn
: 978-2-02-105114-8
21 €


Emile Verhaeren : «James Ensor»

En téléchargement gratuit, l'étude d'Émile Verhaeren consacrée au peintre James Ensor:
Extrait:
« les crins de sa perruque descendue sur ces yeux. Un bout de bas blanc passait à travers les trous de son soulier. Un hoquet lourd et profond lui secouait, de temps en temps, le ventre. Et l'ivrogne riait et pleurait tour à tour devant elle.
Lorsque James Ensor se plaisait à traduire par le pinceau de telles scènes grotesques et lamentables, il était le compagnon falot qu'Eugène Demolder, assignait, sous le déguisement de Fridolin, au grand Saint Nicolas. James Ensor donnait la réplique, dans le livre du poète d'Yperdamme, au joyeux et doux patron des petits enfants de la West-Flandre. Il jouait, en ce temps-là, de la flûte et se promenait, avec deux carlins boulus, renfrognés et fidèles. »


https://www.manybooks.net/titles/verhaerene3512435124-8.html

Dictionnaire Malraux

Le dictionnaire total qui épouse le rythme d’une vie menée tambour battant, de l’Indochine à l’Espagne, de Trotsky à De Gaulle, de la Résistance au ministère de la Culture, de La Condition humaine aux Chênes qu’on abat. Malraux restitué dans toute sa diversité, dans tous ses paradoxes et dans tout son génie. Malraux public et privé, esthète et aventurier, solitaire et mondain, séducteur et timide. Malraux et son rapport à l’enfance, à l’argent, au bonheur, à la mort, à la religion, à la science, aux femmes et à lui-même.

Près de 300 notices établies par des universitaires (français, chinois, japonais, américains, turcs) mais également des témoins (Sophie de Vilmorin, dernière compagne de l’écrivain, Alain Malraux, neveu d’André, Dominique Desanti), des philosophes (Bernard-Henri Lévy), des écrivains (Jorge Semprún), des conservateurs de musées. Une entreprise éditoriale sans précédent. Un monument de savoir, à la mesure de la place occupée par Malraux dans notre roman national.


Auteur(s) : Charles-Louis Foulon, Janine Mossuz-Lavau, Michaël de Saint-Cheron
ISBN : 978-2-271-06902-3
Format : 17 x 24 cm
890 pages

Manuscrit Vie de Ste Catherine

La BnF vient d’acquérir le manuscrit de la vie de sainte Catherine datant du XVe siècle
La Bibliothèque nationale de France (BnF) vient de faire l’acquisition du manuscrit de la Vie de sainte Catherine d’Alexandrie, classé trésor national en 2008.
Ce manuscrit, contenant la vie de la sainte morte en martyre vers 307, fut rédigé vers 1474 dans une écriture de type bourguignon par David Aubert, qui composa et calligraphia de nombreux manuscrits pour la cour de Bourgogne. La traduction en français fut réalisée par le chanoine de Lille, Jean Miélot, à la demande du duc de Bourgogne Philippe le Bon (1396-1467). Réalisé pour Marguerite d’York (1446-1503), épouse de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne et sœur du roi d’Angleterre Edouard IV, le manuscrit est composé de 54 feuillets en parchemin et contient 14 miniatures accompagnées de bordures décorées de fleurs et de rinceaux, réalisées par Simon Marmion.
L’ouvrage fut recouvert, au XIXe siècle, d’une reliure de maroquin brun aux armes des ducs de Bourgogne. Il passa successivement dans les collections du marquis Charles-Antoine de Ganay, puis des comtes de Waziers, et enfin, par héritage dans la famille qui l’a finalement vendu à la BnF.
Cette acquisition est pour la BnF, qui ne possédait pas d’œuvres de Simon Marmion, « la dernière occasion de faire entrer ce chef-d'œuvre dans les collections nationales ».
En effet, ce manuscrit fait partie d’un ensemble de trois œuvres illustré par ce célèbre enlumineur, dont les deux autres manuscrits ont été acquis par le Getty Museum de Los Angeles en 1987.
Le montant de l’acquisition, réalisée grâce au mécénat, n’a pas été rendu public mais est estimé autour de 4 millions d’euros.

Modiano Cahier de l'Herne

Cahier Modiano
Sous la direction de Raphaëlle Guidée et Maryline Heck
Éditions de L'Herne, collection "Cahiers de L'Herne" (n°98), 2012.

Parution le 18 janvier 2012
Sommaire
Maryline Heck et Raphaëlle Guidée :  Avant-propos
 
I – Une vie d’écrivain
 
II – Une nouvelle inédite
Patrick Modiano : Le Temps
III – Traversées de l’oeuvre
IV – Dora Bruder
V – Lectures de Modiano
Lettres
VI – Modiano lecteur
VII – Cinéma
 
Lettres
 
Patrick Modiano
 
Patrick Modiano : Repères biographiques
Biographie des contributeurs

Babar fête ses 80 ans

Cette année Babar fête ses 80 ans pour l'occasion le Musée des Arts Décoratifs de Paris organise une grande exposition, Hachette jeunesse va rééditer des albums et sortir un inédit. De nombreux produits dérivés seront également commercialisés sous peu. L'exposition du Musée des Arts Décoratifs sera intitulée « Les histoires de Babar » et se tiendra du 8 décembre 2011 au 12 décembre 2012. Elle reviendra sur l'histoire des livres illustrés Babar. Il faut savoir que le personnage est né en 1931 quand pour endormir ses fils, Mathieu et Laurent, Cécile de Brunhoff invente l'histoire d'un éléphanteau qui se sauve en ville pour échapper aux chasseurs qui ont tué sa maman.

Et c'est bien sûr là, qu'il rencontre la Vieille Dame. Les enfants enthousiasmés par cette histoire la racontent ensuite à leur père, le peintre Jean de Brunhoff qui décide de la mettre en image. C'est ensuite l'oncle du peintre, Lucien Vogel, qui était éditeur qui le convainc de faire éditer cet album. Le premier album,
Histoire de Babar, a été édité en 1931 par les Éditions du Jardin des modes.

L'exposition présentera aussi des jouets Babar, des épisodes des deux séries télévisées en 2D (celle de 1949 et celle de 1989) et de la série télévisée en 3D (diffusée depuis novembre 2010 sur TF1), une interview de Laurent de Brunhoff et la garde-robe de Babar. Au niveau de la scénographie, les planches originales seront disposées à auteur d'enfant et l'on retrouvera quelques éléphants de la collection des Arts Décoratifs.
En ce qui concerne, les rééditions d'ouvrages, Hachette jeunesse, envisage de sortir 10 albums en trois ans. L'éditeur propose depuis le début du mois une belle réédition du premier album, Histoire de Babar (38 pages pour 12,50 €), et un inédit signé Laurent de Brunhoff, Babar aux Jeux Olympiques de Célesteville (48 pages pour 18,50 €).

Bonnefoy, Sous le signe de Baudelaire

Yves Bonnefoy rassemble, dans un volume unique, Sous le signe de Baudelaire, paru aux éditions Gallimard, le 24 novembre, un demi-siècle d’essais consacrés à l’auteur des Fleurs du mal.
Baudelaire m’a fait grand bien”, avoue Yves Bonnefoy en ouverture à ce nouveau livre. “Comme des milliers d’autres dans le siècle qui l’a suivi je lui dois, en tout premier lieu, d’avoir pu garder foi en la poésie”. En cheminant aux côtés de Baudelaire, c’est donc sa propre poétique, imprégnée de l’ « exemple » de ce dernier, que Bonnefoy donne à appréhender.

Yves Bonnefoy est né à Tours en 1923. Ses études de mathématiques, d’histoire des sciences et de philosophie le conduisent à la Sorbonne, où il est notamment l’élève de Bachelard. En 1946, il fréquente régulièrement le groupe surréaliste, avant de s’éloigner d’André Breton en 1947, en désaccord avec les tendances occultistes de ce dernier. En 1981, il est élu au Collège de France pour y occuper la chaire d’études comparées de la fonction poétique. Outre son œuvre poétique, il est également traducteur, notamment de Shakespeare et de Keats. Entre autres distinctions, Yves Bonnefoy a reçu le Grand prix de poésie de l’Académie française.



ISBN : 978-2-07-013544-8
EAN : 9782070135448
410 pages

Cahiers Bataille N°1

Parution: Cahiers Bataille Numéro premier

Ouverture
Claude Minière – Par-delà la poésie
Entretien
Christian Prigent – Retour à Bataille
suivi de Du désir de littérature
Contexte
Michel Surya – Felix culpa (Discussion sur le péché)
Frédéric Aribit – Autopsie du
Cadavre
Kuniyoshi Kaneko – Esprit d’enfance
: Georges Bataille critique
Koichiro Hamano – Introduction du
Bleu du ciel
Jean-Louis Cornille – Bataille entre boudoir et bibliothèque
Muriel Pic – Le péril de l’incommensurable
Jean Pierrot – Georges Bataille et le sensible
Georges Sebbag – Breton, Bataille et la guerre d’espagne
Chiara di Marco – « 
Moi, j’existe » connaissance et existence
Dominic Marion – Figuration et irreprésentable
: à propos d’une économie du non-savoir
Felice Ciro Papparo – Rien ou la langue des formes
Vincent Teixeira – L’œil à l’œuvre
: Histoire de l’œil et ses peintres
Inédit
Georges Bataille – Définition de l'hétérologie


Éditions Les Cahiers 280 pages
ISBN
: 978-2-9534806-1-0
35 euros

Assouline Autodictionnaire Proust

Autodictionnaire Proust

De A à Z, Proust par lui-même. Des entrées espérées: jalousie, madeleine, Venise… d'autres plus étonnantes: bifteck aux pommes, impôts, télépathie… À travers sa correspondance, ses essais et La Recherche, Proust dévoile son univers. Une autobiographie inattendue.

On pourrait croire que tout a déjà été écrit sur Marcel Proust. Tout sauf cette autobiographie particulière qu'est l'Auto

dictionnaire Proust. Tous les extraits, puisés dans la Recherche du temps perdu et surtout dans ses articles, ses essais et son abondante correspondance, sont de sa main… Toutes les entrées, qu'elles soient attendues, espérées ou surprenantes, sont de Pierre Assouline, ainsi qu'un important avant-propos riche en informations sur les proustiens et la proustologie... « Si l'on veut comprendre autrement comment Proust s'y « est pris », il faut le saisir par le biais du discontinu, briser les reins à la chronologie, ranger ses angoisses et ses rêves par ordre alphabétique. C'est une autre manière de lui être fidèle. Car si la biographie laissait paraître l'homme nu derrière le voile de ses paroles, l'Autodictionnaire expose son squelette. Plus de faux-semblants, plus d'échappatoires, plus de procédés. Le squelette, c'est ce qui reste quand on a éliminé toute littérature dans le mauvais sens du terme – car il en existe un. »

Pierre Assouline
Éditions Omnibus


Cahier de l'Herne Colette

Parution d'un « Cahier de l'Herne » consacré à Colette.
Il est accompagné d'un "carnet" consacré à certains textes de l'écrivain publiés dans le journal Elle, et consacrés aux saveurs.
https://lherne.blogspot.com/2011/10/le-cahier-colette-en-librairie.html


Cocteau le disait déjà
: « N’allez pas croire qu’elle ressemblait à la dame tartine et à la sainte nitouche qu’on voulut en faire. Jamais nous ne laverons assez Madame Colette de cette fausse bonhomie dont la légende l’affuble. »

Giorgio Bassani L'Odeur du foin

Dans Les Lettres Françaises

Une belle présentation du livre de Giorgio Bassani, L’Odeur du foin, publié en 1972
L’Odeur du foin, de Giorgio Bassani, traduit de l’italien par Michel Arnaud, « L’imaginaire », Gallimard, 114 pages, 6.50 euros. 
https://www.les-lettres-francaises.fr/2011/10/giorgio-bassani-un-ecrivain-et-ses-hantises

Site consacré à Charles Péguy

Enfin, Charles Péguy (1873-1914) a son site : http://www.charlespeguy.fr/
Présentation :

Bienvenue sur ce site dédié à Charles Péguy, écrivain français (1873 – 1914).
Poète et penseur engagé de son époque, il est un des auteurs majeurs du XXème siècle. Pourtant, son héritage intellectuel est aujourd’hui souvent méconnu. Le but de ce site, créé par l’Amitié Charles Péguy, est précisément de faire (re)découvrir cet écrivain et de prouver - avec vous et grâce à vos contributions - qu’il n’appartient pas au passé.


Jamin, Faulkner. Le nom, le sol et le sang

Jean Jamin, FAULKNER. LE NOM, LE SOL ET LE SANG

Présentation de l'éditeur:
« Il faut vraiment croire en l’homme pour l’endurer et patienter malgré sa stupidité, sa sauvagerie, son inhumanité », écrivait William Faulkner. De cette humaine sauvagerie, il fut le peintre implacable, féroce, sourcilleux, tragiquement ironique, montrant que l’altérité est une nécessité mentale autant que sociale pour la construction de soi. Peut-être l’œuvre de Faulkner vient-elle crûment nous dire qu’il n’y a d’autre étranger que celui qu’on s’invente…
Une idée-force que cette anthropologie ambitieuse de l’univers faulknérien – une des premières du genre – vient illustrer en restituant la géographie intime de ses personnages, leurs parts d’ombre et de lumière, les « brûlures » de leur langage et les contradictions obsédantes qui les habitent. Thomas Sutpen et sa fille amoureuse de son demi-frère métis caché
; Joe Christmas à l’identité raciale problématique; Lucius McCaslin engrossant sa fille esclave; le vieux nègre roublard Lucas Beauchamp… Des Blancs, des Noirs, s’épiant au sein des familles, à l’intérieur des maisons, sur des plantations, qui seront dévastées. Une société, tout un monde plein de « bruit et de fureur » où à travers la circulation des humeurs – sang, sperme, lait – se lit une singulière et fascinante dramatisation des rapports de parenté et d’alliance.
Paris
: CNRS Éditions, 2011
EAN
: 9782271071972
24 euros

Première biographie de Claude Simon

Mireille Calle-Gruber, Claude Simon, une vie à écrire.
La première biographie de Claude Simon

Paris : Éditions du Seuil, coll. "Biographie", 2011.

449 p. 
EAN : 9782021009835
25 €

Prséentation de l'éditeur:
Cette toute première biographie consacrée à l'un des derniers prix Nobel de littérature française retrace l'itinéraire d'un écrivain qui en dépit des innombrables thèses qui lui ont été dédiées reste tout à la fois universellement admiré et curieusement méconnu.
La haute exigence formelle de cette oeuvre trop souvent jugée ardue a longtemps occulté une évidence qui jalonne toute la production écrite de Claude Simon : son ancrage dans un vécu complexe qui la traverse de part en part et dont elle revisite et décompose livre après livre les ressorts les plus intimes. Issu d'un milieu bourgeois et conservateur, très vite orphelin de père puis de mère, Claude Simon s'est construit dans une relation conflictuelle à ses origines. Il y a l'enfance, bien sûr, récurrente dans son oeuvre, mais également d'autres moments marquants, comme son expérience de la captivité pendant la Seconde Guerre mondiale, dont il rendra compte dans La Route des Flandres. Le refus du roman traditionnel qui l'a trop vite classé dans la mouvance du « nouveau roman » apparaît en ce sens tout à la fois comme une ascèse et comme une tentative sans cesse renouvelée d'explorer les non-dits et les secrets les plus enfouis d'un passé douloureux. Tout le propos de cette biographie richement documentée, et écrite d'une plume alerte et sensible, est de nous démontrer combien la vie de Claude Simon est d'abord et avant tout l'histoire d'une émancipation, et son oeuvre un exorcisme permanent des fantômes de la mémoire.

Mireille Calle-Gruber est professeur des universités à la Sorbonne-Nouvelle-Paris 3.
Elle a publié une vingtaine de livres sur la littérature française contemporaine. Elle est l'auteur également de cinq romans. Elle travaille depuis de nombreuses années sur l'oeuvre de Claude Simon, dont elle a notamment établi l'édition de La Pléiade chez Gallimard.

Michel Crépu Essai sur Chateaubriand

Le Souvenir du monde. Essai sur Chateaubriand, par Michel Crépu, Le Mot de l'éditeur :

«Il en va aujourd'hui de l'auteur d'Atala comme de l'Afrique au temps de la Croisière Noire : une terra incognita. En un sens son vœu cabot de finir oublié a été à demi exaucé. Tandis que son fantôme hante encore certaines nuits scolaires, sa musique essentielle demeure inaudible. Or c'est elle, bien entendu, qu'il nous importe de faire entendre.»
Peignant avec humour et érudition ce «jean-foutre qui avait raison sur les choses graves», Michel Crépu nous donne, outre le portrait de Chateaubriand, royaliste scandaleux, auteur des
Mémoires d'outre-tombe, amant de Julie Récamier, écrivain méconnu à force d'être caricaturé en romantique, la chronique d'une époque qui vacille. De la pourpre consulaire aux chambres de jeunes filles, du christianisme heureux à Bonaparte, d'une veillée à Combourg aux châteaux de Prague, Michel Crépu ressucite un Chateaubriand autre, moderne et complexe.

Grasset, 216 p., 17,50 euros.

David Grossman Une femme fuyant l'annonce


Présentation de l'éditeur
Ora, une femme séparée depuis peu d’Ilan, son mari, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la nouvelle inéluctable que lui dicte son instinct maternel : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur le point de terminer son service militaire, s’est porté volontaire pour « une opération d'envergure » de 28 jours dans une ville palestinienne, nouvelle que lui apporteraient l’officier et les soldats affectés à cette terrible tâche. Mais s’il faut une personne pour délivrer un message, il en faut une pour le recevoir, pense Ora. Tant que les messagers de la mort ne la trouvent pas, son fils sera sauf. Aussi décide-telle, sans aucune logique, pour conjurer le sort, de s’absenter durant ces 28 jours en se coupant de tout moyen de communication qui pourrait lui apporter la terrible nouvelle. Ayant prévu une randonnée à travers le pays avec Ofer, elle part malgré tout. Au passage, elle arrache à sa torpeur Avram, son amour de jeunesse (le père d’Ofer ?) et l’emmène avec elle sur les routes de Galilée pour lui raconter leur fils. Elle espère maintenir en vie son enfant par la trame de mots qui dessinent sa vie depuis son premier souffle, et lui éviter ainsi le dernier. Le périple ici est l’occasion d’évoquer le passé : à mesure qu'Ora et Avram arpentent le pays à la beauté étonnante, se reconstitue le fil de la mémoire et des secrets qui enserrent les personnages. Ora, Ilan et Avram s’étaient liés, adolescents, pendant la guerre des Six Jours, dans un hôpital où ils étaient tous trois à l'isolement, alors que les combats faisaient rage à l’extérieur. C’est là que se sont noués les destins de chacun. Le stratagème de la mère réussira-t-il à préserver la vie du fils ? Quoi qu’il lui arrive, le récit le fait renaître avec une vigueur nouvelle.


Biographie de l'auteur
Né à Jérusalem en 1954 David Grossman est l'auteur réputé de nombreux romans abondamment primés. Il est aussi l'essayiste engagé de trois essais qui ont ébranlé l'opinion israélienne et internationale, notamment Le Vent jaune, qui a précédé la première Intifada. En 2010, il a reçu en Allemagne le Prix de la Paix des éditeurs et des libraires allemands. Il est Officier de l'Ordre des Arts et des lettres.

  • 666 pages
    Broché:
  • Seuil (18 août 2011)
    Editeur :
  • CADRE VERT
    Collection :
  • Langue : Français
  • 2021004627
    ISBN-10:

Henri Godard, Céline

Henri Godard, Céline
Paris : Gallimard, coll. "NRf Biographies", 2011. 
EAN 9782070121922.
594 p.
Prix 25,50EUR
Présentation de l'éditeur

Depuis sa mort, voici un demi-siècle, la stature de Céline n'a cessé de croître : qu'on le veuille ou non, il est un des auteurs majeurs du XXe siècle, un des plus lus, des plus commentés et assurément des plus disputés. Céline a inventé une manière entièrement nouvelle d'écrire le français. Son Voyage au bout de la nuit a été ressenti comme un choc, comme une révolution dans la manière de dire par le roman l'expérience humaine. C'est son oeuvre de polémiste qui devait plus tard lui aliéner durablement nombre de lecteurs.
Mais peut-on vraiment dissocier le génie de l'écrivain des violences de l'homme ? Pour Henri Godard les deux sont inséparables. Cette biographie se propose précisément de retracer le chemin de la vie à l'oeuvre, tout comme elle s'efforce de pénétrer le secret de cette existence à l'épreuve du travail de l'écriture. Elle part à la découverte des vérités contradictoires de Céline, que restitue par fragments, de l'enfance à la mort, une abondante correspondance récemment réunie. C'est un portrait souvent inattendu qui se dessine peu à peu : de l'enfant sage et affectionné du passage Choiseul au reclus de Meudon, en passant par le jeune commis de boutique, le cuirassier à jamais marqué par la guerre, le médecin des quartiers pauvres, l'antisémite furieux, le prisonnier de Copenhague... mais aussi l'amoureux de la mer et des ports, le copain qui adore parler sexe, enfin, le plus méconnu, l'homme qui mit le corps féminin et la danse au centre de sa vie. Au fil des pages et des années, c'est une figure plus intime, plus complexe, plus déchirée aussi, que découvre le lecteur. Cet itinéraire hors du commun échappe décidément aux simplifications péremptoires. Henri Godard est l'éditeur de Céline dans la " Bibliothèque de la Pléiade " et l'auteur notamment de
Poétique de Céline (1985), de Céline scandale (1994) et du Roman modes d'emploi (2006).

Friedrich Hölderlin

7 juin 1843 : décès de Friedrich Hölderlin, poète allemand (° 20 mars 1770)
Sur Hölderlin, il faut lire absolument le très beau livre de Raymond Prunier Traces de pas, chez Calligrammes. L'auteur, avec un délicatesse poétique bouleversante, a mis ses pas de mots dans les pas géographiques de Friedrich Hölderlin.

Par ailleurs, le
Hölderlin de Heidegger est du Heidegger pur jus : si l'on veut comprendre quelque chose à Hölderlin, il vaut mieux oublier un peu Heidegger. Ce raisonnement est moins vrai quand il s'agit de René Char.

Thèse sur Bernanos

Georges Bernanos :
vocation sacerdotale et vocation d’écrivain


Une thèse en ligne de Claudia Dinu :

https://www.freidok.uni-freiburg.de/volltexte/5508/pdf/These_doctorat_Dinu_Claudia.pdf

Hugo, La Légende des siècles

Parmi les mises en ligne de Gallica, l'édition originale de La Légende des Siècles de Victor Hugo :

c’est ici

Faire catleya au XVIIIe siècle

Pour ceux qui souhaiteraient étudier de près certains fantasmes masculins qui font la Une des media ces jours-ci, le numéro 32 de la revue Etudes Françaises est intégralement en ligne ici :

Volume 32, numéro 2, automne 1996, p. 3-126
Faire catleya au XVIIIe siècle : lieux et objets du roman libertin
Sous la direction de Jean M. Goulemot et Benoît Melançon

https://www.erudit.org/revue/etudfr/1996/v32/n2/index.html

Rétif Le Pied de Fanchette

Le fantasme majeur de Rétif de La Bretonne redevient d'actualité : un article sur «Le Pied de Fanchette» ici
https://www.erudit.org/revue/etudfr/1996/v32/n2/036024ar.pdf

www.erudit.org

Paru en 1769, «Le pied de Fanchette» de Rétif de la Bretonne rappelle la place, au XVIIIe siècle, de la fascination pour le pied féminin.



On peut ajouter à cette bibliographie un peu spéciale Tanizaki, «
Le Pied de Fumiko», et Mario Vargas Llosa.

«Maintenant, tu apparais, Lucrecia, nu-pieds ou chaussée, dans chaque chapitre, page, mot. »
Mario Vargas Llosa,
Les cahiers de don Rigoberto, Extrait p. 317.


Mon édition critique commentée est
téléchargeable ici

Boulgakov, Le Maître et Marguerite

Un excellent site qui contient de précieuses annotations, nous permettant d’approfondir notre lecture de ce chef d’œuvre : Le Maître et Marguerite, de Boulgakov.

Dans ce site sont expliqués, par chapitre, les notions typiques, les noms des personnages et des endroits, les citations et les expressions du roman avec une description du contexte politique, écono-mique et social.

https://www.masterandmargarita.eu/fr/02themas/aantekeningen.html

Toute une série d'événements vont marquer le 120e anniversaire de Mikhaïl Boulgakov, et non seulement à Moscou.
Un coffret DVD spécial a été édité pour la circonstance. Il contient huit DVDs avec 6 films et feuil-letons basés sur
Le Maître et Marguerite, dont certains n'ont jamais été publiés avant.
Certains films sont vieux et patinés, d'autres sont nouveaux. La plupart des films est sous-titrée en anglais, certains même dans des langues multiples. Au total, ce coffret contient plus de 22 heures de films.
https://www.masterandmargarita.eu/fr/10estore/filmss.html

Voltaire Traité sur la tolérance

Sur le site de GALLICA, mise en ligne de l'édition originale du Traité sur la Tolérance de Voltaire (1763)

Traité sur la tolérance
gallica.bnf.fr
Voltaire (1694-1778) - Traité sur la tolérance - 1763 - monographies



Pétrarque

Le 8 avril 1341, à Rome, le poète Pétrarque reçoit une couronne de lauriers des mains du sénateur Orso. C'est la première fois qu'un érudit est ainsi honoré.

8 avril 1341 : le laurier couronne Pétrarque

‎8 avril 1341 : le laurier couronne Pétrarque - Le poète est à l'origine de la Renaissance et de l'humanisme. Il a jeté les bases de la langue italienne moderne.

Rocambole

« Il avait les mains froides, comme celles d'un serpent » :
Fans de Rocambole, des téléchargements gratuits !

Ponson du Terrail

C'est en 1857 que Ponson du Terrail entame la rédaction du premier roman du cycle Rocambole (cycle parfois connu sous le titre Les Drames de Paris). Rocambole devient un grand succès populaire, procurant à Ponson du Terrail une source de revenus importante et durable. Au total il rédigera neuf romans mettant en vedette Rocambole.


Revue Le Crachoir de Flaubert

Lancement officiel de la revue Le Crachoir de Flaubert le 12 avril 2011

Le Crachoir de Flaubert est une revue en ligne consacrée à la création et à la réflexion sur la création en milieu universitaire. Il s'agit de la première revue à s'intéresser à la notion encore mal définie de recherche-création en proposant un lieu d'échange où les deux volets de ce concept sont abordés de front et dans un même mouvement.  
Le Crachoir de Flaubert publie des textes de création inédits, qu'un support audio ou visuel peut parfois venir appuyer. La revue présente aussi des textes consacrés à la réflexion sur la création en milieu universitaire en l'abordant par différents chemins : l'enseignement, le mémoire et la thèse en création, la méthodologie, les réalisations, le type de savoir engendré, etc.  
Bref, l'objectif principal du
Crachoir de Flaubert est de se positionner au carrefour de la recherche et de la création, à la croisée des différentes formes d'expression artistique, débordant ainsi du cadre strictement littéraire pour embrasser tous les champs de la création à l'université.  
Plus encore, la revue souhaite converser avec ses collaborateurs en mettant à leur disposition un « crachoir » (métaphorique, bien sûr) pour qu'ils soient plus à l'aise de s'exprimer librement.
Le Crachoir de Flaubert comme un porte-voix, donc, à la manière du gueuloir où l'écrivain éprouvait le style de chacune de ses phrases. C'est sous cette égide que nous nous plaçons.  
Pour de plus amples renseignements concernant les publications, consultez la section «
Appel de textes» du site www.lecrachoirdeflaubert.org.  
 
Atrouver sur
Facebook et sur Twitter.  

Le Crachoir de Flaubert est une initiative du Département des littératures de la Faculté des lettres de l'Université Laval (Québec).


 

J. Gracq, Manuscrits de guerre

Julien Gracq, Manuscrits de guerre,
   éditions José Corti, 7 avril 2011.


 
Ce livre est constitué de deux textes qui s’éclairent mutuellement. Les deux manuscrits figuraient sur deux cahiers différents,  parmi le fonds important de textes dont, pour certains, Julien Gracq n’avait pas souhaité qu’ils soient publiés avant longtemps.
Le premier texte est un Journal, qui commence le 10 mai et se termine le 2 juin 1940, écrit à la première personne. C’est un moment crucial de la guerre puisque, après la fameuse « drôle de guerre » et l’inaction qui a commencé à éprouver le moral des Français, l’offensive éclate, brutale.
Le lieutenant Poirier (Julien Gracq) a été affecté sur le front et, avec ses hommes, se retrouvent d’abord le long de la frontière belge puis, soumis à des mouvements et des ordres contradictoires et souvent incohérents.

Théophile de Viau

Théophile agonique : le cachot du libertin,
la cellule de l’écrivain


Steve Corbeil, Université de Montréal

«Dans son Apologie, qu’il rédige en 1624, Théophile de Viau
écrit :
Maudit sois-tu Théophile, maudit soit l’esprit qui t’a dicté tes pensées, maudite soit la main qui les a écrites, malheureux le libraire qui les a imprimées, malheureux ceux qui les ont lues, malheureux ceux qui t’ont jamais connu ; et bénit soit M. le premier président, et bénit soit M. le procureur général, qui ont purgé Paris de cette peste. C’est toi qui es cause que la peste est dans Paris. Je dirai après le Révérend Père Garassus que tu es un bélître, que tu es un veau ; que dis-je un veau ? d’un veau la chair en est bonne bouillie, la chair en est bonne rôtie, de sa peau on en couvre des livres ; mais la tienne méchant n’est bonne qu’à être grillée, aussi le seras-tu demain ; tu t’es moqué
des moines et les moines se moqueront de toi.


Ce sermon résume assez bien les principales accusations portées
contre Théophile : il serait coupable d’avoir un comportement immoral
et impie, c’est-à-dire libertin, et surtout de diffuser des
idées subversives dans sa poésie. (…) »

article complet ici

Pour l'amour de Proust

Un professeur américain, William C. Carter, propose une aide à la lecture d’À la recherche du temps perdu, sous la forme d’une trentaine de conférences, un guide des lieux du roman, des bibliographies, des commentaires sur les personnages et les principaux thèmes.

www.proust-ink.com

Apollinaire blessé au Bois des Buttes

17 mars 1916 à 16 heures : Guillaume Apollinaire reçoit un éclat d’obus qui perfore son casque.

C’est au Bois des Buttes, près de Berry au Bac, au Chemin des Dames, à l’extrémité du plateau de Craonne.

Si je mourais là-bas...
Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier (…)

Poème dit ici par Jacques Duby

Théophile Gautier, Histoire du romantisme

Théophile Gautier, Histoire du romantisme

Préface d'Olivier Schefer
Paris
: Éditions du Félin, coll. "Les marches du temps", 2011.
EAN 9782866457440
304 p.
Prix 25 €
Présentation de l'éditeur
:
Dans
L'Histoire du romantisme, son dernier livre inachevé, Théophile Gautier revient sur ses enthousiasmes littéraires, sa fascination pour l'œuvre de Victor Hugo, son amitié avec Gérard de Nerval et les compagnons du « Petit Cénacle ». L'auteur du Capitaine Fracasse et du Roman de la momie signe avec ce texte le portrait d'une génération de flamboyants, dont il fut l'un des plus éminents représentants, prêts à en découdre avec les grisâtres du classicisme, comme il le rappelle ici avec l'épisode célèbre de la bataille d'Hernani. À la fois étude littéraire et mémoires de son auteur, L'Histoire du romantisme démontre brillamment que ce mouvement fut l'une des plus intenses aventures de la création littéraire et artistique. « Tout germait, écrit Gautier, tout bourgeonnait, tout éclatait à la fois. Des parfums vertigineux se dégageaient des fleurs ; l'air grisait, on était fou de lyrisme et d'art. »
Olivier Schefer est maître de conférence d'Esthétique et de Philosophie de l'art à l'Université Paris I (Panthéon Sorbonne).
lien éditeur ici

Rétif de La Bretonne et la crise des genres

Françoise Le Borgne, Rétif de La Bretonne et la crise des genres littéraires (1767-1797)

Paris: Honoré Champion, collection "Les Dix-huitièmes siècles, n° 153", 2011.
EAN
: 9782745321305
560 p.
Prix
: 90 €
Présentation de l'éditeur:
Par sa singularité même, l'œuvre abondante, polymorphe et narcissique de Rétif de La Bretonne apparaît comme révélatrice de la crise des genres littéraires qui aboutit, à la fin de l'Ancien Régime et sous la Révolution, à une véritable rupture avec les principes fondateurs de l'esthétique classique. Éclatement et hybridation des formes, revendication d'originalité et émergence de la composante autobiographique sont les manifestations les plus visibles d'une approche nouvelle de la création littéraire, qui, dans une perspective empiriste, récuse la tradition et les normes poétiques pour faire valoir la puissance démiurgique d'un génie mû par la violence de ses passions et l'intégrité de son engagement moral. Cette posture auctoriale n'est pas propre à Rétif de La Bretonne mais elle s'est affirmée de façon particulièrement spectaculaire chez ce fils de laboureur, qui, venu à l'écriture par l'imprimerie et tirant presque exclusivement ses revenus de la vente de ses livres, ne s'est pas cru obligé de donner des gages aux institutions garantes de la pérennité de l'héritage classique.
Ancienne élève de l'École Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, Françoise Le Borgne est maître de conférences à l'Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand II) où elle dirige l'équipe « Lumières et Romantismes » du CELIS.


Nouvelle édition des «Liaisons dangereuses»

Une nouvelle édition dans la collection de la Pléiade:
L’innovation tient surtout à l'important dossier qui en occupe la moitié. Entre l'abbé Royou, qui signe le premier compte rendu, et Hervé Le Tellier, qui s'est amusé à scander les principales lettres en brèves "cartes postales", toute la "fortune" des Liaisons dangereuses défile, aussi étendue que polymorphe, de 1782 à 2005. Composé pour partie d'articles critiques, de notes et d'exégèses; traversé d'illustrations de tous styles et talents confondus, de photos noir et blanc et couleur; il englobe aussi des extraits d'adaptations théâtrales (Christopher Hampton, Quartett, d'Heiner Müller), de scripts (ceux des films de Roger Vadim et Stephen Frears), de romans récents fonctionnant sur le mode du pastiche ou inspirés par une suite possible des Liaisons (Hella Hasse ou Pascal Quignard).
LES LIAISONS DANGEREUSES de Pierre-Ambroise Choderlos de Laclos.
Édition établie, présentée et annotée par Catriona Seth.
Gallimard, "La Pléiade", 970 p.,
prix de lancement
: 42 €; à partir du 1er juillet: 49,50 €.

Édition originale de «Jacques le Fataliste»

Gallica a mis en ligne l'édition originale de «Jacques le Fataliste».

accès ici

Robert Darnton Apologie du livre

Dans ce recueil d’articles du New York Review of Books, Robert Darnton examine la révolution numérique, ses effets, bons et mauvais sur le livre, l’édition et les bibliothèques. Doit-on croire les prophètes de malheur qui nous annoncent la mort du livre, tué par Google, ou se réjouir de la venue prochaine, grâce au dieu Internet d’une bibliothèque universelle contenant tous les livres du monde, gratuite et à domicile ?

Darnton nous montre comment se faire une opinion en étudiant l’histoire du livre, dont il est un des spécialistes mondiaux depuis qu’il s’est plongé dans les Archives de la Société typographique de Neuchâtel, pour étudier comment on fabriquait les livres au XVIIIe siècle, comment ils circulaient, comment on les lisait. (…)

ROBERT DARNTON, APOLOGIE DU LIVRE Demain, aujourd’hui, hier
trad. de l’anglais par Jean-François Sené
Gallimard, coll. « NRF essais », 240 p.

Les cimetières de la famille Hugo

Victor Hugo et sa famille
La famille Hugo vue à travers ses tombes
Au Panthéon pour le maître, puis au Père-Lachaise et à Villequier, les tombeaux des proches de Victor Hugo et de ceux qui leur furent liés. Une page d’histoire littéraire très émouvante.
Je regrette que la tombe de Juliette Drouet ne figure pas dans cette page.


lien ici

Les Vraies richesses. Giono dans la mêlée

PARUTION

Jean Giono, 9: "Les Vraies richesses. Giono dans la mêlée"
Sous la direction de Laurent Fourcault
Caen
: Lettres modernes Minard, 2010.
Table des matières:
avant-propos, par Laurent Fourcaut
I. LES VRAIES RICHESSES
1. 
Les Vraies richesses. Réception de l'oeuvre, par Michel Gramain.
2. Vision politique et vision poétique. Grammaire du discours argumentatif dans
Les Vraies richesses, par Sophie Milcent-Lawson.
3. De la guerre à la terre. Les idées politiques de Giono au temps des “
Vraies richesses (1929–1939), par Mireille Sacotte.
4. 
Les Vraies richesses comme apax: de l'ogre capitaliste aux noces avec la terre, par Laurent Fourcaut.
II. Bibliographie
Les Vraies richesses, bibliographie de la critique, par Laurent Fourcaut.
III. Carnet critique
J. Giono,
J'ai ce que j'ai donné (par A. Castiglione). – D. Grosse, Jean Giono. Violence et création (par J.-P. Pilorget). – J.-P. Pilorget, Le Compagnonnage souverain de Jean Giono. Intertextualité et art romanesque; J. Giono, Colline, édition critique et édition diplomatique du manuscrit ms A 9811 établies par Michel Gramain; J. Giono–H. Pourrat, Correspondance (1929–1940) (par L. Fourcaut). – H. Godard, Giono. Le Roman, un divertissement de roi; A. Stevenson, Blanche Meyer et Jean Giono (par J. Le Gall).

Claude Jamain, La Douceur de vivre au XVIIIe siècle

Claude Jamain, La Douceur de vivre. D'une esthétique de la grâce au XVIIIe siècle
Rennes : Presses Universitaires de Rennes, coll. "Interférences", 2010.

216 p.
Prix : 15 EUR. 
EAN : 9782753512924

Présentation de l'éditeur :
La douceur de vivre au XVIII
e siècle est un rapport privilégié au monde, un regard particulier difficile à imaginer aujourd'hui. Ce livre montre en quoi consista concrètement cette douceur de vivre et comment s'est définie l'esthétique de la grâce qui régna souverainement au XVIIIe siècle français. Il y eut en ce siècle des façons de penser le monde, de conduire son corps, de peindre les femmes, d'aménager les jardins et d'écrire des livres – toutes conduites derrière lesquelles se trouve la grâce – qui constituaient un état du bonheur. Puis cette grâce s'éloigne lorsque le néoclassicisme devient à la fin du siècle une esthétique officielle et qu'on commence à penser la merveille dans un au-delà insaisissable.

Le fonds Roland Barthes à la BNF




(Photo : Roland Barthes)
Michel Salzedo, le demi-frère et ayant droit de l’auteur décédé en 1980, a décidé de faire don des archives de Roland Barthes au département des Manuscrits de la BNF.


La Bibliothèque nationale de France (BNF) vient de s'enrichir du fonds Roland Barthes, réuni par Michel Salzedo, demi-frère et ayant droit de l’auteur, qui a décidé d'en faire don au département des Manuscrits, a précisé lundi 24 janvier la BNF dans un communiqué.
Le fonds se compose de documents conservés pendant 40 ans par l'écrivain, sémiologue et critique né à Cherbourg en 1915. Il était en dépôt depuis 1996 à l’Institut mémoire de l'édition contemporaine, qui l’a classé et mis en valeur lors de la grande exposition consacrée à Roland Barthes en 2002 au centre Pompidou, rapporte l’AFP.
Ces archives rassemblent à la fois des manuscrits de travail, brouillons d’œuvres, esquisses, plans, documents imprimés, correspondances, articles ainsi que le très important fichier, cœur de l’ensemble de l’activité de Roland Barthes de 1940 à sa mort en 1980, précise l’AFP.
Ce fonds "sera complété grâce à la générosité de Michel Salzedo d’un ensemble important de dessins dont dispose aujourd’hui encore la famille", ajoute la BNF.
Animateur du mouvement structuraliste, l’auteur de Fragments d’un discours amoureux (Le Seuil, 1977; Audiolib, 2011) a contribué au profond renouvellement de la théorie littéraire et artistique.
Si son premier essai, Le Degré zéro de l’écriture (Le Seuil 1953 et 1972), s’impose comme texte fondateur d’une nouvelle critique littéraire, c’est avec ses recherches sur la notion de mythe, développé dans Mythologies (Le Seuil, 1957 et 2010; Thélème, 2010), qu’il s'est fait connaître d’un vaste public.
Début 2011, sont parus Roland Barthes, une biographie de l’écrivain signée de Marie Gil (Flammarion), et Anthologie de Roland Barthes édité par Claude Coste (Points).

Colloque Pascal chez les Jésuites

Écrivain, mathématicien, polémiste, « effrayant génie », selon Chateaubriand, dont les pensées « tiennent autant du Dieu que de l’homme », Blaise Pascal ne cesse d’intéresser ceux qui cherchent  à comprendre  l’énigme qu’est l’homme ou le mystère que Dieu est pour lui. Mais que peut-on comprendre de son œuvre aujourd’hui ? 


C’est peut-être parce qu’en son temps Pascal s’était ouvertement opposé à la casuistique des Jésuites, que les Facultés Jésuites de Paris organisent une journée d’études le 5 février autour de l’énigme qu’il représente.

Avec Alain CUGNO, Michel FEDOU, Jean-Christophe de NADAÏ, Gérard FERREYROLLES, Hélène MICHON et Bernard SEVE et Laurence DEVILLAIRS.

Chateaubriand qualifiait à juste titre ce philosophe, théologue et mathématicien, d’«effrayant génie». De nombreux spécialistes croiseront les disciplines pascaliennes pour tenter de décrypter les mystères de ses pensées.
La matinée, de 9h30 à 12 heures, questionnera le pessimisme pascalien tandis que la deuxième demi-journée, de 14 heures à17 heures, sera consacrée aux moteurs de l’écriture pascalienne.

L'orphelinat d'Oliver Twist

La redécouverte de l’orphelinat d’Oliver Twist
Ruth Richardson, historienne britannique spécialisée dans la médecine, auteur d’une histoire des sévices corporels, prétend avoir identifié l’orphelinat qui aurait inspiré Charles Dickens pour écrire
Oliver Twist.
De nombreuses recherches universitaires rendaient déjà compte des difficultés économiques des Dickens, de leurs fréquents déménagements et de l’emploi que le jeune Charles dut prendre dès ses onze ans dans un entrepôt de cirage. Ce substrat biographique peut alimenter la légende d’Oliver Twist. Mais Richardson est la première à faire une connexion, somme toute hypothétique, entre l’orphelinat décrit dans le roman et le Stand Union Workhouse de Cleveland, situé à quelques portes de la maison de la famille Dickens. Le bâtiment ne présentant qu’un intérêt architectural limité, fait actuellement l’objet d’une demande de démolition dans le cadre d’un projet d’urbanisme de la ville. Mais l'historienne a entrepris une campagne de préservation de ce lieu qui fait dès lors, selon elle, partie intégrante du patrimoine culturel de la région.
(source : Le Magazine Littéraire)
télécharger gratuitement Oliver Twist ici

Revue Europe Bernard Noël

Le numéro de janvier-février 2011 de la revue Europe est consacré à Bernard Noël

Par ses poèmes, ses récits, ses pièces de théâtre, ses livres historiques ou politiques, ses textes sur la peinture, Bernard Noël est un écrivain de première importance dont le nombre de lecteurs, en France mais aussi à l’étranger, ne cesse de croître.

ÉTUDES ET TEXTES DE

Chantal Colomb-Guillaume, Bernard Noël, Adonis, Claude Margat, François Bon, Michel Collot, Paul Otchakovsky-Laurens, Georges Perros, André Pieyre de Mandiargues, Jacques Derrida, Henri Meschonnic, Christian Prigent, Hervé Carn, Jean-Luc Bayard, Françoise Le Roux, Luc Grand-Didier, Alice Roland, Christian Hubin, Jacques Ancet,
Anne Malaprade, François Dominique, Kraxi, Leslie Kaplan, Laura Legros, Jan Voss, Daniel Nadaud, Jacques Roman, Charles Tordjman, Michel Mathieu, Stéphane Baquey, Angela Sanmann, Jack Ralite.


Aki Taguchi Nerval. Recherche de l'autre et conquête de soi

Aki Taguchi, professeur à l’Université de Tokio et docteur ès Lettres de l'Université Paris IV (Paris-Sorbonne), est célèbre pour ses travaux sur Gérard de Nerval. Elle publie :

Nerval. Recherche de l'autre et conquête de soi
Contribution au suivi d'une genèse du
Voyage en Orient

Présentation
Le lecteur des huit cents pages du
Voyage en Orient de Gérard de Nerval peut difficilement concevoir les étapes de la constitution de ce riche et long récit. Initialement publié dans divers périodiques entre 1840 et 1850, puis « reconstruit » en 1851, l'ouvrage comporte nombre de variantes.
Dans les publications antérieures à 1850, Nerval n'a pas donné immédiatement à ses chroniques tout le sens de la version finale. La critique nervalienne a donc souvent pu souligner la nécessité d'une recherche approfondie sur ces variantes. Cette étude tente de combler cette lacune en proposant au lecteur de scruter pas à pas l'élaboration d'une des plus belles invitations au voyage qui soit. En mettant à jour les étapes de la transformation du
Voyage en Orient de feuilletons en livre, des variantes des premiers jets aux recompositions ultérieures, l'auteur de cette étude décèle et déploie, sur les traces du voyageur, la naissance progressive de l'écrivain, tout en dégageant la logique interne qui a déterminé son texte définitif.

Contenu
Nerval voyageur - Le travail d'écrivain - Voyage dans la mythologie - Nouvelles expériences du moi en Orient - L'« Introduction. Vers l'Orient » : Feuilletoniste en voyage - Trajets d'Europe - « Avant-Goût de l'Orient » : Vienne - Cythère et Syra - « En Orient » : « Les femmes du Caire » - « Druses et Maronites » - Réécriture et création - « Les nuits du Ramazan ».

Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, Peter Lang, collection "Publications Universitaires Européennes", 2010, XII-326 p.

Les Fleurs du Mal, épreuves corrigées

Les épreuves d'imprimerie des Fleurs du mal corrigées de la main de Baudelaire (visibles ici:) viennent d’être mises en ligne dans Gallica
Au fil des pages de ce document exceptionnel, on découvre un dialogue – parfois mordant – entre Baudelaire et son éditeur : signalez vos passages préférés sur le site de Gallica…










L. Dantin sur Emile Nelligan

Vingt et un ouvrages de la Bibliothèque du Nouveau Monde de Montréal en téléchargement gratuit, dont une belle étude de Louis Dantin sur le poète Emile Nelligan :

Collection numérique - Bibliothèque du Nouveau Monde - Navigation
services.banq.qc.ca

La Bibliothèque du Nouveau Monde comprend 51 éditions critiques reconnues pour leur qualité et leur rigueur.

Le vrai nom de Chérubin


« Un certain Léon d’Astorga, qui fut jadis mon page, et que l’on nommait Chérubin… » Quoi de si émouvant que ces simples paroles ? Il n’avait donc pas seulement un prénom, ou un surnom, un nom de guerre et un nom d’amour. Il était comme tout le monde. Il avait un nom de famille […] Il était donc situé, ce Chérubin. Il avait un état civil. Il était donc esclave. Il était donc lié. Il était donc saisissable au vieillissement » […] J’avais peut-être raison de vous dire que pour bien saisir dans toute sa mélancolie cette romance de Chérubin, pour en savourer toute la mélancolie, l’unique mélancolie, il fallait lire cette Mère Coupable.
Sur la romance de Chérubin, (air de
Malbrough), Beaumarchais a fait une danse et une ronde, non pas une marche, il en a fait un cortège et toute une cérémonie de peine. Une sorte de ronde de grâce, de tristesse et de peine.

Charles Péguy, Clio, Dialogue de l’histoire et de l’âme païenne

Œuvres en prose, 1909-1914, Pléiade

Romain Rolland Vie de Tolstoï

Pour le centième anniversaire de la mort du grand écrivain russe, de nombreux ouvrages de qualité ont été publiés.

Saluons, parmi eux, la réédition par Albin Michel de la Vie de Tolstoï par Romain Rolland.

«Jamais voix pareille à celle de Tolstoï n'avait encore retenti en Europe. Comment expliquer autrement le frémissement d'émotion que nous éprouvions alors à entendre cette musique de l'âme, que nous attendions depuis si longtemps et dont nous avions besoin ? Mais c'était trop peu pour nous d'admirer l'oeuvre : nous la vivions, elle était nôtre La découverte des grandes œuvres de Tolstoï en France entre 1885 et 1887 a été une révélation pour la jeune génération des intellectuels français. Parmi eux, Romain Rolland, futur prix Nobel de littérature, qui fut, avec Gandhi, un des disciples de l';écrivain russe. D'un même mouvement, Romain Rolland raconte, dans ce portrait publié en 1928, la vie mouvementée et les grandes fresques de celui qui fut pour lui autant un "Titan des lettres" qu'un messager spirituel. Il montre en quoi sa vie fut une épopée : enfance aristocratique, guerre de Crimée, fuite dans l'inconnu et mort dans la petite gare d'Astopovo ; ou encore comment Tolstoï fut un mystique et un prédicateur, un prophète de génie et, dès lors, l'ennemi de l'Eglise orthodoxe et des religieux. Cette biographie est à la fois le récit d'une oeuvre et le roman d'un homme en quête d'absolu. À l'occasion du centenaire de la mort du grand écrivain russe, un classique à découvrir pour comprendre un mouvement de pensée qui allait révolutionner la littérature.

Des contes de Noël

Voici, en téléchargement gratuit, une anthologie de contes de Noël du XIXe s. qui, fort heureusement, ne reprend pas le texte le plus furieusement antisémite d'Alphonse Daudet.

À donner sans réserve aux enfants, donc.

François Coppée, Les sabots du petit Wolff

Camille Lemonnier, La Noël du petit joueur de violon
Guy de Maupassant, Conte de Noël
Alphonse Daudet, Les trois messes basses
Nathaniel Hawthorne, Le banquet de Noël
Charles Dickens, L’arbre de Noël
Anatole Le Braz, La Noël de Marthe et L’aventure du pilote


http://beq.ebooksgratuits.com/vents/Contes_de_Noel.pdf

Tolstoï et les «Modernes»

On peut lire en ligne la thèse d’Aneta Stoilova, «Tolstoï et les "modernes" Quelques aspects choisis chez Romain Rolland, Sartre et Proust»

Cette
thèse de doctorat présentée à la Faculté des Lettres de l’Université de Fribourg (Suisse) peut être téléchargée.


Anniversaire de Voltaire

C'est un 21 novembre, en 1694, que François Marie Arouet , dit Voltaire, vint au monde, qui écrivit Candide en trois jours à 65 ans, pour le bonheur ultérieur de Flaubert, lequel y voyait le livre le plus sage d'Occident.

« 
Profondeur, génie, imagination, goût, raison, sensibilité, philosophie, élévation, originalité, naturel, esprit, bel esprit, bon esprit, facilité, flexibilité, justesse, finesse, abondance, variété, fécondité, chaleur, magie, charme, grâce, force, coup d'œil d'aigle, vaste entendement, riche instruction, excellent ton, urbanité, vivacité, délicatesse, correction, pureté, clarté, élégance, harmonie, éclat, rapidité, pathétique, sublimité, universalité, perfection enfin…, voilà Voltaire ! »

Goethe, Des hommes célèbres de France au XVIIIe siècle, et de l'état de la littérature et des arts à la même époque, traduit de l'allemand par MM. de Saur et de Saint-Geniès, Paris, A.-A. Renouard, 1823.

Houellebecq prix Goncourt : pour rire

Michel Houellebecq a obtenu le prix Goncourt au milieu d’une bousculade homérique.
Voici plusieurs pages hilarantes, écrites par Jean-Louis Kuffer, journaliste de 24H Suisse, à ne pas manquer !

Houellebecq comme si vous l'aviez lu


Pour ceux qui n'ont pas lu l'Houellebecq mais voudraient faire croire dans les salons qu'ils savent ce qu'il s'y passe à la page 348...


Ceux qui manquent d'humour belge
Celui qui estime que le Prix Goncourt 2010 est si nul qu’il ne le lira pas, voilà / Celle qui estime qu’avec une telle gueule de furet névrosé ce type ferait mieux de se cacher point barre / Ceux qui souffrent pour la France exception culturelle humiliée par l’Académie Goncourt qu’est plu..


La revanche de Michel Houellebecq
 Prix Goncourt 2010 sans surprise pour La Carte et le territoire, roman déjà plébiscité par le public. À l...

M. Zink, Livres anciens, lectures vivantes

Livres anciens, lectures vivantes
Michel Zink dirige une publication des travaux du Collège de France.

Contributions de G. Angeli, A. M. Babbi, Y. Bonnefoy, J. Cerquiglini-Toulet, A. Compagnon, C. Galderisi, D. Heller-Roazen, P. Labarthe, M. Mancini, E. Mochonkina, P. Oster-Stierle, K. Stierle, H. Tétrel, J.-C. Vegliante, H. Weinrich, M. Zink.

« Lire un texte vieilli, c'est ce que fait tout lecteur dès lors qu'il lit autre chose que le journal du jour ou un roman de l'année. Dans tous les cas, la distance ainsi créée suffit à elle seule à en faire, quel qu'il soit, de la littérature. Cette distance est la première cause qui fait de la littérature une expérience du temps et un arrachement à soi-même. Pour mieux se retrouver. Plus le texte est ancien, plus le lecteur s'étonne et se réjouit d'être touché par lui, d'être en harmonie avec lui, de se reconnaître en lui.

Il n'existe pas au monde de civilisation dont la littérature ne s'enracine dans des poèmes, des légendes, des récits, des mythes supposés issus du passé le plus reculé. Partout, la littérature se fonde sur des classiques et un canon qui ne retient par définition que des textes déjà vieux. Autrement dit, ce qui la définit, c'est la distance créée par le vieillissement du texte. Distance subie, car le texte ancien est difficile, mais aussi goûtée. » (M. Zink)

Michel Zink (dir.), Livres anciens, lectures vivantes
Paris, Odile Jacob, coll. "Travaux du Collège de France"
ISBN : 978-2-7381-2491-3
352 pages - 22.9 €

Centenaire : le «Saint Genet» de Sartre

Le Saint Genet comédien et martyr de Sartre, paru pour la première fois en 1952, reparaît dans la collection « Tel » de Gallimard, ainsi que Querelle de Brest à « L’Imaginaire », accompagné du DVD du film que le texte a inspiré à Fassbinder, présenté à la Mostra de Venise peu de temps après la mort du réalisateur allemand en 1982.

Quatrième de couverture
:
« Notre-Dame-des-Fleurs fait ici son entrée solennelle par la porte du crime, porte dérobée, qui donne sur un escalier noir mais somptueux. Notre-Dame monte l’escalier, comme l’ont monté bien des assassins, n’importe lequel. Il a seize ans quand il arrive au palier. Il frappe à la porte, puis il attend. Son cœur bat, car il est résolu. Il sait que son destin s’accomplit… »

Profondément perturbé par le livre de Sartre, Genet fut ensuite, selon ses dires, définitivement incapable d’écrire des romans.

Boris Vian dans la Pléiade

Un des événements de l’automne littéraire: l’entrée de Boris Vian dans la monumentale collection
« La bibliothèque de la Pléiade » aux éditions Gallimard.

Très beau cadeau de Noël: le coffret des 2 tomes coûte 100 € jusqu’au 31 janvier 2011.

Vous y trouverez toutes les œuvres romanesques de l’auteur:
J’irai cracher sur vos tombes, L’Arrache-cœur, L’Herbe rouge, L’Écume des jours
Et puis des nouvelles, des scénarios, chroniques etc...
avec comme toujours à la Pléiade, un appareil critique de très haute tenue par Marc Lapprand en collaboration avec Christelle Gonzalo et François Roulmann.

Il aura fallu de longues années pour arriver à ces « œuvres romanesques complètes », compte tenu des relations qui furent difficiles entre Vian et Gallimard.

Pierre Magnan Élégie pour Laviolette



Laissé pour mort, dans un précédent roman, le nez dans une touffe de thym, et baignant dans une mare de sang, le Commissaire Laviolette, guéri de ses sept impacts de chevrotine dans le dos, est à nouveau chargé d’une enquête: la routine, soi-disant, comme l’affirme le conseiller Honnoraty. Presque rien, en somme: un homme vient de mourir à l’hôpital de Gap, et les neveux spoliés portent plainte pour captation d’héritage. Le coup classique, quoi! Pas de quoi fouetter un chat. On a même demandé une autopsie et ça n’a rien donné: la mort est naturelle. Deux détails pourtant: la veuve avait célébré ses noces avec le mourant quatre jours auparavant en évinçant la maîtresse en titre, et on avait trouvé sur les mains de la victime d’abondantes traces de talc…

Romain Gary, un picaro métaphysique

Une thèse remarquable à consulter ou à télécharger, soutenue à l’université de Bordeaux III: « Un picaro métaphysique: Romain Gary et l’art du roman »

« Une œuvre littéraire comme celle de Romain Gary constitue une somme considérable d’idées, de thèmes et de motifs. Cette masse peut en outre être envisagée sous différents angles: on peut analyser la narration, le temps, l’espace, les personnages, les forces de l’univers romanesque, etc.. Et dès qu’on se propose d’analyser tous ces éléments ensemble, on est confronté à une situation qui n’est pas sans ressembler au jardin des sentiers qui bifurquent du conte de Borges: l’analyse se perd dans des directions de plus en plus multiples et de plus en plus diversifiées. Cela a souvent pour conséquence une regrettable confusion au lieu d’une prise de conscience féconde.
Pour éviter cet écueil et pour saisir l’unité et la spécificité de l’œuvre en question, nous avons besoin d’un outil en mesure de décrire comment les différents romans et les différents moyens mis en œuvre surgissent des interrogations fondamentales. »


Fichier ici:
Un Picaro métaphysique_ Romain Gary Et l’Art Du Roman — Jorn Boisen

Chansons galantes

À télécharger, un délicieux recueil pour amateurs éclairés, avec des textes (de grands auteurs) absents du Lag' Mich'…

Chansons Galantes


Georges Darien

À télécharger, un roman de Georges Darien qui critique durement la bourgeoisie de province après les massacres de la commune de Paris en 1871:
Bas les cœurs

Georges Darien, un véritable anarchiste, mérite d’être lu ou relu, en particulier Le Voleur, antithèse d’Arsène Lupin (« Je fais un métier sale, mais j’ai une excuse: je le fais salement »), porté au cinéma par Louis Malle et incarné par Belmondo en 1967.

Télécharger
Le Voleur ici

N’oublions pas
La Belle France, le meilleur de ses pamphlets…


Et
L’épaulette ici

Dernier ouvrage dont la lecture est recommandée
: Biribi — Discipline militaire Georges Darien transpose, dans ce roman résolument antimilitariste, une expérience qu’il a lui-même vécue dans un bataillon disciplinaire en Tunisie. Ce fut pour lui un enfer dont il est sorti la rage au cœur, avec la volonté de se venger de ses tortionnaires en racontant tout. Froissard, le personnage principal, est un révolté qui refuse les contraintes, les brimades, l’injustice. Ce livre fit un tel effet qu’il amena la Chambre des députés à réformer les bataillons disciplinaires. Puissance d’une littérature qui prend toujours aux tripes aujourd’hui.

La neurasthénie de l'écrivain, de Byron à Styron

À lire en ligne, cet essai de Pierre Pachet:

« La neurasthénie de l’écrivain. De Byron à Styron »

« La neurasthénie de l’écrivain. De Byron à Styron », in
La maladie mentale en mutation, Psychiatrie et société, dir. A. Ehrenberg et A. Lovell, éd. O. Jacob, 2001.

site de Pierre Pachet

Pascal : un manuscrit inédit

On vient de découvrir une page de brouillon inédite de Pascal. Cette dernière se trouvait tout simplement au dos d’un fragment des Pensées.


Mais, jusqu’à présent, personne n’avait eu l’idée saugrenue d’aller regarder ce qui se trouvait au dos dudit fragment. Qu’y découvre-t-on
? Des lettres mais aussi des chiffres. Il s’agit de la première pièce connue de mathématique rédigée de la main du philosophe.

Si l’on connaissait bien ses talents en tant que mathématicien, nous ne disposions pas encore de documents de première main relatifs aux sciences dites exactes. Ce manuscrit, écrit au recto comme au verso, était conservé à la Bibliothèque nationale de France (BNF).

C’est un professeur d’université, Dominique Descotes, qui a révélé sa double valeur alors qu’il travaillait à la numérisation de ce document. Il faut tout simplement penser que, comme n’importe quel brillant mathématicien, Pascal n’hésitait pas à poser quelques équations sur tous les papiers qu’il trouvait à sa disposition…

lien le Figaro ici

J. Peignot, Du Calligramme

Un ouvrage magnifique, épuisé, à télécharger ici

Jérôme Peignot, héritier d’une longue dynastie d’imprimeurs, et neveu de la Laure de Georges Bataille, qu’il appelait « ma mère en diagonale », livre ici un ouvrage aussi magnifique qu’érudit sur le calligramme.



Possédant de longue date cet ouvrage dans ma bibliothèque, j’apprécie tout particulièrement les lunettes en grec et en latin…

Bohémiens en voyage

Rappel ici certains ouvrages de référence:

Le thème des Bohémiens en voyage dans la peinture et la poésie, de Cervantès à Baudelaire.
conférence à télécharger ici

• On y ajoutera, naturellement, le cher Apollinaire
: Saltimbanques, dit par François Périer ici;

• Louis Aragon, « 
L’Étrangère », in Le Roman inachevé

• les actes d’un colloque universitaire: La bohémienne, figure poétique de l’errance aux XVIIIe et XIXe siècles

Études réunies par Pascale Auraix-Jonchière Gérard Loubinoux, Presses universitaires de Clermont-Ferrand



• Victor HUGO,
Notre-Dame de Paris, pour Esméralda: téléchargeable ici

• Prosper Mérimée,
Carmen: téléchargeable ici

« Comme c’est beau, la vie errante! Pour pays l’univers, et pour loi sa volonté. Et surtout la chose enivrante, La liberté! La liberté! ».
BIZET, Carmen, fin de l’Acte II.

avec un renvoi à mon étude de Carmen, ici

Le film de cape de d'épée

Le numéro 593-594 de juillet-août 2010 de la revue Positif est consacré au film de cape et d’épée.
Détails et sommaire ici: http://www.revue-positif.net/
https://calindex.eu/parutions.php?larevue=POS&min=112

La cape, le sabre et l’épée

Toutes les lames de la terre
Adrien Gombeaud

Rex Ingram
Scaramouche, chef-d’œuvre de biais
Fabien Baumann

De Lagardère à Monte-Cristo
L’art de tuer en France
Yannick Lemarié

Entretien avec Claude et Michel Carliez,
maîtres d’armes
Adrien Gombeaud […]

Une épée de substitution
Michel Cieutat

L’heroic fantasy à la croisée des genres
Évolution ou régression?
Pascal Binétruy

Les Chevaliers de la Table ronde
ou le film d’armure et d’épée
Sandra Gorgievski

Souvenirs d’Excalibur
John Boorman

Lames et fourreaux japonais
Hubert Niogret […]

Cahier de l'Herne Yves Bonnefoy

Les éditions de l’Herne viennent de consacrer un cahier à Yves Bonnefoy. Corpus de textes d’analyses, de critiques et de l’auteur, les cahiers proposent d’ordinaire un recul très complet sur l’œuvre et la vie d’un écrivain.
Sous la direction de Odile Bombarde et Jean-Paul Avice. Avec les contributions de Daniel Acke, Adonis, Stefano Agosti, Pierre Alechinsky, Nasser Assar, Stéphane Barsacq, Bernard Blatter, Simon Bouquet, Jean-Louis Chrétien, Dominique Combe, Michael Edwards, Michèle Finck, Joseph Frank, Marc Fumaroli, Alexandre Hollan, John E. Jackson, Laurence Kahn, Naïm Kattan, Patrick Labarthe, François Lallier, Daniel Lançon, Bertrand Marchal, Jean-Yves Masson, Jean-Claude Mathieu, Henriette Michaud, Jean-Paul Michel, Roger Munier, Roberto Mussapi, John Naughton, Patrick Née, Farhad Ostovani, Jean-Claude Pinson, Antonio Prete, Jean-Pierre Richard, Jacqueline Risset, Charles Rosen, Anthony Rudolf, Henri Scepi, Fabio Scotto, Sigeru Simizu, Jean-Marc Sourdillon, Jean Starobinski, Chouchanik Thamrazian, Jérôme Thélot, Gérard Titus-Carmel, Alain Veinstein, Bernard Vouilloux, Michel Zink, Serge Bourjea, François Lallier et Didier Laroque.

L.F. Céline Hommage à Zola

Louis-Ferdinand Céline
Hommage à Zola

Cédant aux instances d’un ami très cher, L. F. Céline fit en 1933 un discours public, le seul de sa carrière littéraire. C’était à Médan, un jour d’été. On demandait à l’auteur du Voyage au bout de la nuit de rendre hommage à Zola. L.-F. Céline, en définissant l’œuvre de l’écrivain naturaliste, dépeignait l’époque où elle fut écrite, et cela l’amena à parler de la condition de l’écrivain d’après guerre. Ces pages, en quelque sorte un commentaire avant la lettre de Mort à crédit furent publiées en 1936 par Robert Denoël dans sa plaquette « Apologie de Mort à crédit. »

« Les hommes sont des mystiques de la mort dont il faut se méfier.
En pensant à Zola nous demeurons un peu gêné devant son œuvre, il est trop près de nous encore pour que nous le jugions bien, je veux dire dans ses intentions. Il nous parle de choses qui nous sont familières… Il nous serait bien agréable qu’elles aient un peu changé. […] »


Jean Genet ou le miracle du nom

Jean Genet ou le miracle du nom

L’opération magnifiante de la nomination

Par FABRIZIO IMPELLIZZERI

[…] de l’enfant truqué nous avons fait un poète; il est hanté par un mot, un seul mot qu’il contemple à l’envers et qui contient son âme. Il cherche à s’y mirer comme en une glace sans tain, il passera sa vie à méditer sur un mot1.
« Le premier miracle de la légende genétienne est celui du nom. Genet est le nom de sa mère, Gabrielle Genet, qu’il n’a jamais connue et qui l’a abandonné à l’âge de sept mois. Son seul héritage, et surtout la seule trace de cette présence maternelle est ainsi renfermé en un mot, son nom: Genet, suivi d’un simple prénom: Jean. Le nom du père est resté malheureusement inconnu. Orphelin, abandonné, seul au monde et sans aucun souvenir, Jean Genet ne porte de vrai et de concret que son nom. Un nom qui, pour qui n’a rien d’autre, est tout. Ce nom, qui peut paraître banal, est l’unique preuve de son existence et le seul patrimoine qu’on lui a laissé. Il renferme en lui, toutes les sonorités de la naissance, il est l’écho sourd de sa mère, et un lien phonétique indélébile qui l’unit aux sept mois de son seul « bonheur maternel ». Voilà comment, Jean Genet vint au monde: […] »

téléchargement ici

Malcolm Lowry et la kabbale

Under the volcano est l’un de mes livres culte, comme il l’est pour un grand nombre de lecteurs fervents de Malcolm Lowry.

Yvonne revient à Quauhnahuac, une ville mexicaine, pour retrouver son mari, Geoffrey Firmin, ex-consul d’Angleterre, après une séparation d’une année. Elle le retrouve au matin dans une cantina, complètement ivre après une nuit passée au bal de la Croix-Rouge. C’est le jour des morts. On suit jusqu’au soir ces personnages, à qui se joint Hugh, le demi-frère de Geoffrey, amoureux d’Yvonne. Promenades, course de taureau, errance alcoolisée, jusqu’à la mort ignominieuse du consul, tué par des para-militaires fascistes et jeté dans un ravin avec le cadavre d’un chien, alors qu’Yvonne, un peu plus loin, est foudroyée par l’orage. Mais là-dessous courent d’autres récits, surgissent des allusions, apparaissent des symboles, de sorte que le roman est comme une vaste forêt parcourue de sentiers qu’on peut prendre ou non, avec aux embranchements des panneaux signalétiques pointant vers différentes directions. Il n’est pas indifférent que le consul tente d’écrire un livre magistral sur l’ésotérisme. La réalité est une apparence, la vérité est cachée, accessible aux initiés, foisonnante, seule porteuse de sens. Quelques pistes sont données: le paradis perdu (le jardin), l’Adam primitif et androgyne de la Kabbale coupé en deux, le péché originel, la culpabilité, le mythe du bon Samaritain, le Jour des Morts mexicain, les cercles de l’enfer, la roue de la vie, la forêt primitive, etc.

Un lien vers une étude intéressante sur la kabbale dans Au-dessous du volcan: La voie la plus humide

No se puede vivir sin amar

Un lien vers un article de Max-Pol Fouchet sur Malcolm Lowry, Au-dessus du volcan:
No se puede…
[…] Depuis Joyce, depuis les grands Faulkner, rien d’aussi important, rien qui aille plus loin et plus profond ne nous a été offert par la littérature étrangère. Au-dessous du Volcan est l’un des rares livres que notre temps imposera à l’avenir, quand le tri s’effectuera des fausses et des vraies valeurs, quand la balle sera séparée de l’épi. Je plains ceux qui ne sauront pas le reconnaître. Ici se fait le point de la critique.


Dans ce livre, non plus que dans
Ulysse ou le Bruit et la Fureur, on n’entre aisément, il est vrai. Les amateurs de non-résistance doivent demeurer sur la berge. D’ailleurs, l’œuvre confie sa garde à un premier chapitre cerbériforme! Quarante pages sans fissures, sans complaisance, sans appeau, sans attrape-lecteur, où se déploie toute la thématique de l’auteur. Premier chapitre qui est, au demeurant, le dernier. Là se résume, dans la conscience d’un personnage, avec des écarta divers, un drame accompli dont la marche noua sera révélée par la suite.

Nous voici dans une tragédie encore bouillante, et noua ignorons son développement. […]

http://dh3rm3.aikotoba.org/index.php?id=59

Paru dans le volume « Les Lettres Nouvelles — Malcolm Lowry », aux Éditions Julliard au deuxième trimestre juillet-août 1960.

Yourcenar sur L'Œuvre au Noir

Marguerite Yourcenar parle de L’Œuvre au Noir:

http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I00005238/marguerite-yourcenar-parle-de-l-oeuvre-au-noir.fr.html

Bibliographie d’ouvrages explicatifs sur L’Œuvre au Noir, de Marguerite Yourcenar.

• BERTHELOT A, spécialiste du moyen âge et du XVIe siècle, propose un commentaire de l’œuvre, ed. Nathan, coll. Balises, 1993 (l’ouvrage présente une étude des personnages, s’interroge sur le style, pose la question du roman historique, travaille le discours réflexif et la narrativité, apporte des précisions sur la typologie de la Renaissance, les enjeux politiques et métaphysiques, l’imago mundi. Il est complété d’un lexique, d’un index thématique, de jugements critiques et de sujets d’essais et d’exposés, selon les principes de la collection).
 BORGOMANO L., André Delvaux, L’Œuvre au noir, ed. Labor, coll. Un film, une œuvre, 1988 (analyse de l’œuvre de Delvaux; on y trouve les lettres entre Delvaux et M. Yourcenar et une 3e partie qui analyse le passage du roman au film, dont le scénario a été publié en son temps dans L’Avant-scène cinéma — ce qui permettrait de travailler sur la comparaison de l’œuvre et du film).
 GALEY M., Les Yeux ouverts, ed. Folio (un excellent ouvrage d’analyse mais le plus intéressant reste les entretiens de Yourcenar avec M. Galley, où elle raconte la fin douloureuse de l’écriture du roman; voir à partir de la page 157 qui commence par la question « Comment est né le projet de l’Œuvre au Noir? »).

Exposition Léopoldine Hugo

Léopoldine ou la jeunesse volée


Léopoldine, ou la jeunesse volée
11 mars – début septembre 2010



La Maison de Victor Hugo propose pour quelques mois dans l’antichambre de l’appartement un accrochage exceptionnel dédié à Léopoldine, la fille aînée et adorée de Victor Hugo. La jeune femme périt noyée à l’âge de dix-neuf ans, avec son mari Charles Vacquerie, quelques mois à peine après leur mariage, au cours d’une promenade en barque sur les bords de la Seine, le 4 septembre 1843. Ils furent inhumés dans un même cercueil à Villequier, où les rejoignit Madame Hugo selon ses dernières volontés, décédée à Bruxelles, le 27 août 1868.

C’est à Rochefort, où le poète faisait escale avec sa bien-aimée Juliette Drouet, qu’il apprit la terrible nouvelle, cinq jours plus tard. Rongé par la souffrance et miné par la culpabilité, il cessera d’écrire pendant trois ans.

Sont ici réunis des portraits de Léopoldine, des lettres échangées avec ses proches, des dessins que Victor Hugo lui avait dédiés lors de ses voyages ou plus tard, évoquant son souvenir, mais aussi des croquis et caricatures du poète repris par elle, des bulletins scolaires, son cahier de retraite, son faire-part de mariage et des factures de son trousseau. Quelques vêtements et accessoires de la jeune fille, reliques inestimables, sont également exceptionnellement présentés telle sa robe de mariée ou ce fragment d’étoffe rouge de la robe avec laquelle elle est représentée dans le tableau de Châtillon
Léopoldine au Livre d’Heures et dont le poète a cousu un échantillon sur le montage du portrait de Léopoldine lisant exécuté par Madame Hugo.
Objet vénéré entre tous, la robe portée le jour de sa noyade fut précieusement conservée dans une housse à gants de la jeune fille, avec cette mention de la main de Madame Hugo
: « Costume avec lequel ma fille est morte — relique sacrée ».
Ces œuvres esquissent les deux profils de Léopoldine
: la jeune fille romantique de la première moitié du XIXe siècle et la figure mythique de l’enfant chérie, qui inspira à Victor Hugo certains des plus beaux poèmes des Contemplations, ces « mémoires d’une âme », à qui le recueil poétique fut dédié et dont le souvenir fut omniprésent dans la vie comme dans l’œuvre du poète.
C’est à Léopoldine que Victor Hugo adresse ces vers poignants qui expriment l’abîme de douleur devant lequel le laisse sa disparition
:

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.


Les Contemplations, IV, XIV

Maisons d'écrivains 1

Quelques sites:

http://www.terresdecrivains.com/TE2001/
Présentation générale de l’association « Terre d’écrivains ». Nombreux liens vers des sites d’établissements scolaires qui ont consacré des pages à certains écrivains.

http://www.litterature-lieux.com/
La Fédération des maisons d’écrivains recense des maisons d’écrivains non seulement en France mais aussi en Belgique (M. Carême, M. de Ghelderode), en Suisse (Voltaire, Mme de Staël),∑ On peut s’orienter grâce à une carte et à une liste de lieux.

http://www.litterature-lieux.com/ecoles/index.htm
Cette page du même site accueille des réalisations scolaires ou des propositions d’animations pédagogiques.

http://chateau-monte-cristo.com/
Présentation détaillée du Château de Monte Cristo sur le site consacré à Dumas. Il faut passer par la rubrique « Les amis de Dumas ».

http://www.paris.fr/portail/loisirs/Portal.lut?page_id = 5852
On y trouvera une brève présentation des maisons de Hugo, place des Vosges à Paris et Hauteville House à Guernesey.

http://www.victorhugo.education.fr/ressources/cp.htmhttp://www.victorhugo.education.fr/ressources/cp.htm >
Cartes postales de Hauteville House.

http://www.paris.fr/portail/loisirs/Portal.lut?page_id = 6837
La maison de Balzac à Paris, rue Raynouard. Présentation des collections, dont une série d’illustrations commentées de
La Comédie humaine.

http://www.arsene-lupin.com/
Le « clos Arsène Lupin », la maison de Maurice Leblanc à Étretat, a été aménagé en musée par la petite-fille de l’auteur. Sur son site, elle présente son grand-père, son illustre personnage et l’Aiguille creuse

http://www.maison-de-chateaubriand.fr/web/chateaubriand/
Chateaubriand et la Vallée aux loups à Chatenay-Malabry
: présentation du lieu et de son histoire, illustrations nombreuses, extraits d'˛œuvres.

http://www.ville-montmorency.fr/heading/heading6594.html
Jean-Jacques Rousseau à Montmorency
: de nombreuses photos et citations illustrent ce site consacré à l’Ermitage où Rousseau passa des moments fondamentaux pour l’évolution de son œuvre.

http://tecfa.unige.ch/proj/rousseau/
Sur ce site consacré à Rousseau, on trouvera notamment la présentation des divers lieux qui ont joué un rôle dans sa vie et son ˛œuvre ainsi que de nombreuses explications et des extraits de textes.

http://www.chez.com/museeyourcenar/
La Villa du Mont Noir où Marguerite Yourcenar passa des vacances
; présentation du lieu, de l’auteur et de son œuvre, documentation pédagogique.


http://perso.wanadoo.fr/ecole.comtesse/page2.html
La Comtesse de Ségur et les Nouettes par une classe de primaire de l’école « Comtesse de Ségur «

Lacan Hommage à Marguerite Duras

Jacques Lacan
H
OMMAGE FAIT À MARGUERITE DURAS, DU RAVISSEMENT DE LOL
V. STEIN.

Paru dans les Cahiers Renaud-Barrault, Paris, Gallimard,
1965, n° 52, pp. 7-15.


« (7) Du ravissement, – ce mot nous fait énigme. Est-il objectif
ou subjectif à ce que Lol V. Stein le détermine
?
Ravie. On évoque l’âme, et c’est la beauté qui opère. De
ce sens à portée de main, on se dépêtrera comme on peut,
avec du symbole.
Ravisseuse est bien aussi l’image que va nous imposer
cette figure de blessée, exilée des choses, qu’on n’ose pas
toucher, mais qui vous fait sa proie.
Les deux mouvements pourtant se nouent dans un
chiffre qui se révèle de ce nom savamment formé, au
contour de l’écrire
: Lol V. Stein.
Lol V. Stein
: ailes de papier, V ciseaux, Stein, la pierre,
au jeu de la mourre tu te perds.
On répond
: Ô, bouche ouverte, que veux-je à faire trois
bonds sur l’eau, hors-jeu de l’amour, où plongé-je
?
Cet art suggère que la ravisseuse est Marguerite Duras,
nous les ravis. »

Téléchargement ici

Théophile Gautier nouveau site


Un tout nouveau site consacré à Théophile Gautier
Vous y trouverez la liste des œuvres de Gautier, presque toutes accessibles en ligne, mais également une biographie complète de l’auteur, ainsi que des informations sur sa famille et ses contemporains.
Ce site contient également une bibliographie critique et régulièrement mise à jour de plus de mille références, des archives des événements consacrés à Gautier par le passé, des informations sur l’état des collections d’œuvres et de documents relatifs à Gautier, et bien d’autres choses encore…
Sur ce site, vous découvrirez également deux associations vouées à la promotion de Gautier et de son œuvre: la Société Théophile Gautier, créée en 1979, qui publie chaque année un Bulletin; et l’Association du Bicentenaire Théophile Gautier 1811-2011, créée en 2009, et dont le rôle spécifique est d’organiser et de coordonner les célébrations de la naissance de l’auteur, en 2011.
http://www.theophilegautier.fr/

Molière : édition numérique et Pléiade

Molière: la première édition critique de l’ère numérique

Alliant le papier bible et les liens hypertexte, l’édition des Œuvres complètes de Molière proposée par Georges Forestier et Claude Bourqui dans La Pléiade est la première grande entreprise éditoriale de l’ère numérique.
Les maîtres d’œuvre de ces deux tomes entièrement rénovés mettent en ligne les notes et documents qu’ils n’ont pu reproduire dans l’appareil critique de la version papier.
Le site du projet
Molière 21, hébergé par le centre d’édition électronique « Corpus électroniques de la première modernité » de l’université Paris-Sorbonne (/, ouverture le 17 mai, le jour de la sortie du volume papier), accompagne la parution de La Pléiade, en fournissant des éléments complémentaires hors de portée d’une édition papier: un outil permettant de comparer mot à mot les versions de plusieurs pièces essentielles, notamment du Dom Juan, et de comprendre dans toute sa complexité le travail de genèse de l’œuvre, une gigantesque chronologie de l’âge classique, et surtout une immense base de données de textes de référence sur l’ensemble des pièces éditées dans La Pléiade.

Défense des Mille et Une Nuits

Des écrivains égyptiens se battent pour la réédition des Mille et une nuits



(Photo: Illustration pour les « Mille et une nuits » ©DR)

Des avocats avaient engagé une procédure demandant l’interdiction de l’ouvrage considéré par les milieux islamistes comme obscène.
Le Syndicat des écrivains égyptiens va porter plainte pour
« destruction de patrimoine », contre un groupe d’avocats, influencé par les milieux islamistes, qui demandent l’interdiction de la réédition du conte des Mille et une nuits, annonce l’Agence de presse internationale catholique. Ce texte appartenant à l’histoire de la littérature arabe aurait, selon le groupe d’avocats demandant l’interdiction de la publication, un caractère trop marqué par la sexualité. Le texte ferait trop de références au sexe qui « encouragent au vice et au péché ». Les avocats demandent la confiscation de l’ouvrage et la poursuite de ses éditeurs. Selon eux, l’ouvrage viole un article du Code pénal égyptien punissant de deux ans de prison les « offenses à la décence publique ». Chaque édition est soumise à discussion et une version des Mille et une nuits avait déjà été interdite en Égypte en 1980.

L’Art de la fantasy volume 2

L’Art de la fantasy volume 2 Aly Fell 4ème volume de la série l’art de la fantasy…, après L’Art de la fantasy dont il est la suite, L’Art de la fantasy érotique et L’Art de la fantasy gothique. Le principe est le même, nous faire rêver en nous présentant des œuvres en les expliquant et en les commentant. Elles sont classées par thème et autant de chapitres: les guerriers, les demoiselles, les bêtes, les fées et contes de fées, les paysages, les batailles et combats, la magie, les orcs, gobelins et autres espèces.
Les dessins sont superbes, qu’ils soient noirs et blancs ou en couleurs, dessinés à la main ou à la palette graphique, chacun mérite que l’on s’y arrête pour apprécier le travail effectué et lire les commentaires toujours intéressants. Et la différence de style d’un dessin à l’autre fait la richesse de l’ouvrage.
Collection
: Le Pré Aux Clerc Nombre de pages: 192 Prix de vente: 29€ Date de sortie: 11 avril 2010 EAN: 978-2842283896

Chaucer Contes de Cantorbury

Les Contes de Cantorbury

La collection Bouquins des éditions Laffont publie l’œuvre de Geoffrey Chaucer (1343-1400), pour la première fois rassemblée et traduite en français. Considéré comme le père de la littérature anglaise, il fut contemporain de Christine de Pisan et de l’Italien Boccace qui l’influença. Ce fils d’un marchand de vin qui devint diplomate pour la cour d’Angleterre est connu pour sa version de la légende grecque de Troïlus et Criseyde, qui inspira à Shakespeare l’œuvre éponyme, et pour ses fameux Contes de Canterbury, une vingtaine de récits narrés par des pèlerins en route vers la cathédrale de Canterbury.
Outre ces pièces clés, sont exhumés dans l’édition érudite, dirigée par André Crépin, maints poèmes, traités et autres écrits en prose – dont certains en version bilingue – qui permettent de redécouvrir la plume humaniste, moderne et gourmande d’un grand penseur du Moyen Âge.
« Les Contes de Canterbury et autres œuvres », Robert Laffont, 1696 p., 35 €.

George Orwell De la dèche à l'hommage

Orwell, de la dèche à l’hommage


Saviez-vous que dans les années 30, l’auteur de 1984 a partagé la vie des clochards et s’est engagé dans la guerre d’Espagne?

George Orwell: pourquoi en parler aujourd’hui? En quoi ses écrits, dont le dernier a été publié il y a soixante ans, peuvent-ils nous aider à comprendre la complexité du monde?
Tout d’abord parce que pour la plupart, Orwell est l’auteur de
1984, dont la formule Big Brother is watching you est devenue un slogan tout-terrain dès qu’il s’agit de dénoncer la surveillance généralisée des citoyens, à qui Internet et le téléphone mobile ont donné une nouvelle jeunesse.
Ensuite, parce que ses premiers livres, qu’ils racontent la vie des clochards parisiens et londoniens, les combats des milices républicaines en Espagne ou la condition des mineurs gallois, méritent d’être redécouverts.
Enfin, parce que les éditions marseillaises Agone viennent de publier ses
Écrits politiques, après un recueil de ses chroniques et une biographie passionnante. Et Agone mérite qu’on s’intéresse à elle. Cet article est donc le premier d’une série de trois. Le deuxième évoquera le Orwell rendu célèbre par La ferme des animaux (1945) et 1984 (1949), commentateur de l’actualité dans sa chronique de l’hebdomadaire Tribune. Le dernier vous présentera un des éditeurs d’Agone, qui nous parlera de la nécessité de publier Orwell et de la manière, très originale, dont la maison est gérée.

Exposition manuscrits de Proust

Proust, du temps perdu au temps retrouvé

L’exposition « Proust du temps perdu au temps retrouvé » au musée des lettres et manuscrits propose la dernière collection de documents inédits autour de l’auteur de La Recherche. Jusqu’au 29 août.
Dans les tout nouveaux locaux de cette institution sont présentés 160 documents, dont beaucoup de lettres inédites – qui illustrent en avant-première notre dossier. Certaines ne figurent pas en effet dans la
Correspondance de Proust réunie par l’Américain Philip Kolb – entreprise gigantesque en 21 volumes et 10000 pages rassemblant 5000 lettres de l’écrivain (éditée en France chez Plon). Proust pouvait envoyer jusqu’à 18 missives par jour! Au-delà des extraits de cette correspondance, l’on pourra aussi découvrir les manuscrits et dessins de l’auteur, mais aussi des photos rares. Accrochées sur des « petits pans de mur jaune »? Du moins dans une scénographie aux couleurs de La Recherche, reprenant les étapes de la création de ce « roman plein de malédictions ».

Beckett Oh les beaux jours - article

Un article intéressant

Perturbations énonciatives et crise du personnage dans Oh les beaux jours de Samuel Beckett

Johannes Landis
Université de Paris Ouest-Nanterre-La Défense
Résumé: Oh les beaux jours présente de nombreuses perturbations énonciatives. Désireuse de maintenir à tout prix un dialogue avec son compagnon Willie, Winnie n’y parvient pas. L’utilisation répétée de la fonction phatique n’empêche pas sa parole de se réduire à un monologue qui multiplie les adresses interne et externe. L’incertitude du repérage et les injonctions de Winnie à elle-même la font dériver vers le soliloque. Cet isolement n’est pas rompu par l’enlisement thématique dont témoigne l’organisation textuelle, qui offre un terrain favorable à la dissolution de tout référent stable. Sans cesse interrompu, gorgé d’éléments exogènes, le discours des sujets parlants de la pièce est le signe même de leur éclatement. Ce phénomène s’inscrit dans une crise de la notion de personnage, ce dernier s’évanouissant pour laisser place à une simple « figure ».

Laurent Mauvignier Prix des Libraires

La réparation d’une injustice

Laurent Mauvignier reçoit le prix des Libraires

Après avoir été nommé sur la plupart des listes des prix automnaux sans jamais l’emporter, Laurent Mauvignier gagne le 56e prix des Libraires. Par 289 voix sur 413, la Fédération française syndicale de la librairie (FFSL) distingue son roman Des Hommes (éd. Minuit), l’un des beaux succès, public et critique, de la rentrée.
Le lauréat était en concurrence avec
Les sentinelles (éd. Grasset) de Bruno Tessarech et Miel et vin (éd. Buchet-Chastel) de Myriam Chirousse. La remise du prix 2010 a eu lieu lundi 22 mars, au musée de la Vie romantique, dans le 9e arrondissement de Paris.

Dictionnaire des personnages populaires


Dictionnaire des personnages populaires de la littérature
Des XIXe et du XXe siècles
de Collectif

De Cosette à Tarzan, d’Emma Bovary à San Antonio, du Petit Prince au Grand Meaulnes, de Big Brother à Lolita… tous les grands personnages populaires qui hantent la littérature sont ici restitués par cent auteurs contemporains. Le 'Dictionnaire des personnages populaires de la littérature' est d’abord composé des contributions d’une centaine d’écrivains venus de tous les horizons. Chacun s’attache à faire revivre un personnage romanesque parmi les plus marquants, à rappeler sa genèse et ses aventures, à jauger sa postérité. Ce faisant, chacun exprime sa passion de la littérature dans l’évocation du personnage de son choix. Certains 'couples 'ainsi formés valent à eux seuls le détour
: Cosette par Amélie Nothomb, Lady Chatterley par Catherine Millet, Tarzan par Alain Mabanckou, Fifi Brindacier par Mo Yan, Robin des Bois par Paco Ignacio Taïbo II, Vautrin par Jean Vautrin…
Des articles thématiques (Aventuriers, Bagnards, Femmes fatales, Policiers…) et un double système de renvois complètent l’ensemble.

Dictionnaire Flaubert

Flaubert par Flaubert: le dictionnaire total.

Flaubert truculent, persifleur, rancunier, mélancolique, batailleur, gastronome, mélomane, Flaubert misanthrope et mondain, ascète et jouisseur, grave et insouciant: 1500 entrées, un index thématique, une somme encyclopédique pour (re) découvrir l’impérissable romancier, Flaubert l’écrivain, l’esthète, le provocateur, Flaubert et son incompréhension de la politique, sa préoccupation constante de la transcendance, sa haine de la Bêtise et du Bourgeois.
D « admirer » à « virilité », d « Académie française » à « Virgile », de « L’Assommoir » à « Voltaire », voici restitué dans sa totalité l’univers du maître, avec son jusqu’au-boutisme, ses fulgurances, ses coups de gueule et ses coups de cœur.
Avec des dizaines de notices sur ses romans, leur genèse, leur développement et les principaux personnages.

L’auteur Jean-Benoît Guinot a participé à l édition de la correspondance de Flaubert dans la collection de la Pléiade. Préface de Pierre-Marc de Biasi, directeur de l ITEM.
Arguments
Le premier Dictionnaire Flaubert.
La version totale, réinventée, du Dictionnaire des idées reçues.


  • : 2271069289
    700 pages, CNRS Éditions (18 février 2010), ISBN-10

Casanova en Pléiade

Casanova en Pléiade

Antoine Gallimard annonce dans l’émission « Bibliothèque Médicis », diffusée ce vendredi 12 sur Public Sénat, la publication de l’œuvre de Casanova en Pléiade. Cette publication offre la possibilité d’une nouvelle exégèse de l’Histoire de ma vie. Les lecteurs vont enfin découvrir le texte original du vénitien. En effet, l’histoire du manuscrit est aussi romanesque que la vie de son auteur. Casanova finit ses jours en Bohême et laissa à sa disparition, en 1798, 3700 feuillets rédigés en français, qui furent publiés en 1821 par un éditeur allemand, Brockhaus. Mais ce dernier propose une version censurée et épurée: le Casanova libertin, financier, diplomate, joueur et escroc aurait été jugé trop immoral pour l’époque. La première édition française vit le jour en 1838, mais cette version fut également retouchée. L’édition réalisée par Jean Laforgue fait de Casanova un partisan de la Révolution française, lui qui y était plutôt hostile. Sauvé des bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale, le manuscrit était resté dans un coffre en Allemagne. Il a été acquis récemment par la BnF.

Patrick Modiano, L'Horizon

L’Horizon, de Patrick Modiano
Le nouveau roman de Patrick Modiano est paru le 4 mars 2010. Un grand bonheur de retrouver le plus grand romancier français après Proust.

« Il suivait la Dieffenbachstrasse. Une averse tombait, une averse d’été dont la violence s’atténuait à mesure qu’il marchait en s’abritant sous les arbres. Longtemps, il avait pensé que Margaret était morte. Il n’y a pas de raison, non, il n’y a pas de raison. Même l’année de nos naissances à tous les deux, quand cette ville, vue du ciel, n’était plus qu’un amas de décombres, des lilas fleurissaient parmi les ruines, au fond des jardins. »

San Antonio en Sorbonne

Les 18, 19 et 20 mars, la Sorbonne ouvre ses amphis pour un colloque international: « San Antonio et la culture française ». Avec la collaboration de la Bilipo et de l’Institut finlandais. On y planchera sur ses « Racines dauphinoises », la « sémantique culinaire dans les San Antonio » ou « La naissance du personnage ».
Le 19 mars Raymond Milési causera des « pattes de mouche sodomisées », et que le lendemain, Pierre Cahné traitera de « L’émasculée contraception ».
Tu connais l'histoire de la chèvre de M. Seguin ? C'est celle de la mère Tatzi.
Sauf qu'il manque M. Seguin.
Par contre, des loups, t'en trouves à gogo. Et avec des dents vachement carnassières.
Il en faut pour bouffer cette vieille bique.

André de Richaud La Douleur

 André de Richaud La Douleur

Mme Delombre vit avec son fils Georget dans un petit village provençal vidé de ses hommes partis à la guerre de 1914. L’attente d’un retour aléatoire, l’angoisse d’une mauvaise nouvelle, puis l’anéantissement, à l’annonce de la mort de l’officier Delombre, les plongent dans un amour fusionnel mère-fils. Jusqu’au jour où la veuve s’éprend d’Otto, un prisonnier allemand. L’enfant ne cautionne pas cette trahison, n’accepte pas d’être délaissé et se réfugie dans la religion. Le village cancane et la met en quarantaine. Mais elle ne voit rien, aveuglée par cet amour désespéré, par un besoin viscéral d’une relation de chair…
La Douleur provoqua en 1931 un scandale comparable au Diable au corps de Radiguet en 1923. Car c’est une histoire de guerre et d’adultère mais, circonstance aggravante, c’est d’un prisonnier allemand que s’éprend Mme Delombre.

Michel Bernanos La Montagne morte

Une lecture forte à ne pas manquer.
Cet ouvrage rassemble quatre des plus célèbres romans de Michel Bernanos, Le Murmure des Dieux, L’Envers de l’éperon, La Montagne morte de la vie et Ils ont déchiré Son image….

La quatrième de couverture:
MICHEL BERNANOS (1923-1964), quatrième enfant de George Bernanos, eut une vie aventureuse et tragique. Le Brésil, où il vécut à deux reprises entre 1938 et 1948, lui inspira un cycle fantastique et initiatique publié ici pour la première fois dans son intégralité, et s’organisant autour de La Montagne morte de la vie, roman culte paru après sa mort, en 1967. Ce texte, qui complète avec Ils ont déchiré Son image…, Le Murmure des Dieux et L’Envers de l’éperon, exprime toute l’angoisse de l’homme affrontant les forces de la nature.
Deux naufragés échoués sur une île inconnue et déserte, particulièrement inhospitalière, pensent trouver leur salut en gravissant la montagne qui se dresse à leurs pieds. Quand ils découvriront des formes humaines pétrifiées et engluées sur les flancs de cette Gorgone dont ils essayent d’atteindre le sommet, il sera peut-être trop tard…

ISBN 2-265-05750-9

Dictionnaire Patrick Modiano

Dans son site Littérature & Compagnie, Bernard Obadia a consacré un magnifique travail à Patrick Modiano, en lui consacrant un «dictionnaire»:

Le projet

;
- Découper des morceaux de paroles et faire rayonner un texte, une idée, une impression;
- Relier l'œuvre à un fond historique: la seconde Guerre mondiale, l'Occupation en France, la Guerre d'Algérie;
- La part de l'autofiction et/ou de l'autobiographique;
- Rôle, fonction du classement, des objets, des noms de lieux, des noms de personnages, des noms historiques, des modèles, des écrits cités, des écrivains lus, etc;
- Projet fou (à la Perec?): dresser la liste pour chaque œuvre des noms de lieux, des noms de personnages;
- Composer une ou plusieurs notices sur chaque ouvrage publié;
- Les Noms, les hommes et les femmes de Patrick Modiano;
- Produire bibliographies, références, textes, espaces référentiels…
- Renvoyer les lecteurs à des pages du web, à des documents photographiques, sonores, vidéos;
- Arborescence de citations: textes sur l'œuvre, textes de l'œuvre;
- L'espace familial, l'espace familier ...
- Paris; Annecy; Nice («une œuvre résolument topographique»)
- Dérives, déambulations, atopie…
- La judéité, la shoah, l'Histoire («avec sa grande Hache» Pérec)
- Commenter, découper, classer…
- «où est-il, Patrick Modiano

- Couvrir, restituer une vaste thématique qui circule dans toute l'œuvre et que l'on retrouve dans les entretiens

Ce travail monumental est ici

Mort de Jerôme David Salinger

Décès de l’auteur de The Catcher in the rye
Nous sommes nombreux à être mélancoliques aujourd’hui.
« 
The Catcher in the rye » a été traduit en français par L’Attrape-cœurs — peut-être parce que la traduction est contemporaine de L’Arrache-cœur de Boris Vian?

Le titre original est emprunté à un poème de Robert Burns.
La dernière phrase de ce livre culte
:
« Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer. »

Poème de Paul Fort

CHANSON D’UN BERGER SURPRIS PAR LA NEIGE
de PAUL FORT (
Ballades françaises)

Tout le long du chaîneau, tout le long de la chaîne,
la chaîne où l’aube est née, le long des Pyrénées,
je garde mes brebis, avec mon chien Toby, mes moutons, mes agneaux,
ma gourde et mon flûtiau,
tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau.

J’ai quitté la maison. Ainsi, adieu mon père et les autres garçons.
Et vous aussi ma mère. Adieu tous mes amis.
Je dois rester ici à garder mes brebis, mes moutons, mes agneaux,
tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau.

Je vais dans l’avenir peut-être ici mourir, avec mon chien Toby, mes moutons, mes brebis,
mon cœur chaud, mes agneaux.
L’avenir c’est la neige, l’avenir c’est le froid.
Il doit être, qu’il soit
! Qu’il soit tout comme il doit, tout le long du cortège,
tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau.

Toby, personne en bas n’entend plus tes grelots
; ma mère piéçant ses bas n’entend plus mon flûtiau.
Mon père n’entend plus bêler son grand troupeau.
Seul bêle (il vient de naître) un chaud petit agneau.

Tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau…

Le dernier Jacques Chessex

Jacques Chessex est mort, nous laissant ce dernier titre de sa bibliographie. Le texte dérange, vrille, même un lecteur familier de l’œuvre du Marquis.

Chessex écrit
: « La conduite d’un homme avant sa mort a quelque chose d’un dessin au trait aggravé. Il y acquiert un timbre à la fois plus mystérieux et plus explicite de son destin. »
Phrase troublante, dans un livre posthume…

« Un Juif pour l’exemple », paru en janvier 2008, fut également un choc littéraire.
LE DERNIER CRÂNE DE M. DE SADE, de Jacques Chessex. Éditions Grasset. 174 pages, 12 euros.

Édition illustrée de l'Énéide

Les éditions Diane de Selliers publient dans leur prestigieuse collection des « Grands textes de la littérature illustrés par les plus grands peintres » une édition de l’Énéide magnifiquement illustrée par 180 fresques et mosaïques romaines, parfois contemporaines de l’œuvre de Virgile.
Ce poème épique autour de la guerre de Troie vise à glorifier la grandeur de Rome et du fondateur de l’Empire, Octave-Auguste. Il s’agit d’ailleurs d’une œuvre de commande du pouvoir impérial.

L’auteur, Virgile (Publius Vergilius Maro) est né près de Mantoue en 70 av. J.-C., et mort en 19 av. J.-C. à Brindes. Il fait ses études à Crémone et Milan, puis s’installe en Campanie. Proche de l’homme politique et poète Pollion, il appartient également au cercle de Mécène, protecteur éclairé des arts au service de la propagande augustéenne.
Déjà auteur des
Bucoliques (court recueil de dix pièces champêtres) et des Géorgiques (poèmes à la gloire des travaux de la terre), il s’attaque avec l’Énéide, épopée inspirée par la tradition homérique, à un projet plus ambitieux. L’Énéide a cependant failli ne pas être publiée, car Virgile, au seuil de la mort, voulait qu’on brûlât son ouvrage. L’épopée parut à titre posthume selon la volonté de l’empereur Auguste.

L’Énéide de Virgile illustrée par les fresques et les mosaïques antiques
de Virgile
Diane de Selliers 2009/180 €- 1179 Fr./500 pages/coffret deux volumes.
ISBN
: 978-2-903656-58-4
FORMAT
: 26 cm x 34,5 cm

Les manuscrits de Stendhal

Les manuscrits de Stendhal

Né de la collaboration entre l’Université Grenoble-3 et la bibliothèque de la ville, le site http://stendhal.msh-alpes.fr/manuscrits/propose de découvrir des versions numérisées des manuscrits de Stendhal. Le projet mûrissait depuis trois ans. La bibliothèque de Grenoble abrite plus des trois quarts des manuscrits de Stendhal conservés dans le monde. Au total, 40000 pages rédigées à la plume, avec son lot de ratures. Pour l’instant, les internautes ne peuvent accéder qu’à 500 pages, avec retranscriptions dactylographiées et notices descriptives.
Les documents proviennent des journaux intimes de l’auteur et des manuscrits de
Lucien Leuwen et de la Vie de Henry Brulard
Sans doute pas les premières œuvres qui viennent à l’esprit quand on évoque Stendhal. Où est
Le Rouge et le Noir? Et La Chartreuse de Parme? Inutile d’user l’option de recherche, ils n’y sont pas. Et pour cause: les brouillons des deux livres ont été brûlés après leur publication, comme le voulait la coutume au XIXe siècle.

Isabelle Rimbaud «Rimbaud mourant»

Rimbaud mourant, d’Isabelle Rimbaud

Édition présentée et annotée par Éric Marty.
Présentation de l’éditeur Lorsque le 20 mai 1891, Arthur Rimbaud débarque à Marseille, et est admis à l’hôpital de la Conception où il va être amputé de la jambe droite à cause du cancer qui ronge son genou, Isabelle Rimbaud a 31 ans. Elle n’a pas revu son frère depuis le départ de ce dernier au printemps 1880 pour Alexandrie, et qui l’a mené à ce long séjour – onze ans – loin des siens, pour une carrière de négociant en Abyssinie. C’est ainsi, aux alentours de ce 20 mai, que commence la vocation d’Isabelle Rimbaud (1860-1917) dont ce livre, publié de manière posthume en 1921 aux éditions du Mercure de France, et jamais réédité depuis, retrace les épisodes fondamentaux: le séjour de Rimbaud dans la maison familiale de Roche l’été 1891 après l’amputation (« Mon frère Arthur »), le retour de Rimbaud en train, le 23 août, à Marseille où il va mourir (« Le dernier voyage de Rimbaud »), l’agonie du poète (« Rimbaud mourant »), puis, le dernier chapitre, la découverte et la lecture de l’œuvre (« Rimbaud catholique »).
Éditeur: Manucius
Parution: novembre 2009
Diffusion: Presses Universitaires de France/Distribution: Union Distribution
ISBN 13: 978-2845781047
130 pages, 10€

Baudelaire à l'encan

Une collection exceptionnelle d’objets personnels — documents administratifs, lettres et livres, qui ont appartenu ou ont ponctué la vie de Charles Baudelaire, dont une édition originale des Fleurs du mal — dispersée à l’Hôtel Drouot à Paris.

Exposé en 1957 à la Bibliothèque nationale, puis en 1968 au Petit Palais, le fond « Aupick-Ancelle » a été transmis de génération en génération de Baudelaire lui-même à sa mère, puis à l’ami et conseiller du poète Narcisse Ancelle et à ses héritiers.
Parmi les pièces mises aux enchères: une édition originale des « Fleurs du mal » (1857) adressée par Baudelaire à Ancelle, estimée 120000/150000 euros. La lettre dite « du suicide » écrite par Baudelaire après une tentative de suicide le 30 juin 1845 — « Je me tue parce que je ne peux plus vivre… » — est quant à elle estimée entre 50000 et 75000 euros.






Les pièces mises en vente peuvent être regroupées en trois catégories.
-
Trente lettres autographes signées Baudelaire et celles qu’il a reçues de Victor Hugo, Delacroix, Flaubert, Manet, ou de son éditeur Poulet-Malassis.
-
Des documents administratifs et comptables, tels l’extrait de baptême et l’acte de décès de Baudelaire ou l’inventaire de ses biens après sa mort.
-
Des photographies et livres provenant des bibliothèques de Baudelaire, de sa mère et de Narcisse Ancelle.
Également mis en vente, le dictionnaire utilisé par le poète pour traduire Edgar Poe est estimé de 30
000 à 40000 euros.
Baudelaire est mort le 31 août 1867 sans avoir fait de testament. L’inventaire de ses biens montre l’extrême dénuement dans lequel il vivait
: quelques objets, des lettres et livres annotés ou signés de sa main, qui n’ont jamais été vendus depuis et seront dispersés ce 1er décembre.

Céline Lettres dans La Pléiade


LETTRES [2009]. Choix de lettres de Céline et de quelques correspondants (1907-1961). Édition d’Henri Godard et Jean Paul Louis, préface d’Henri Godard, 2080 pages, rel. peau, 105 x 170 mm. Collection Bibliothèque de la Pléiade (No 558), Gallimard -corr.
ISBN 9782070116041.
Parution
: 13-11-2009. Ce volume propose un large choix de lettres de Céline, ainsi que quelques lettres à lui adressées ou le concernant, présentées dans l’ordre chronologique et couvrant plus de cinquante années: depuis le premier séjour que les parents de Louis Destouches l’envoient faire en Allemagne, jusqu’à sa mort en 1961, au lendemain du jour où il a annoncé à Gaston Gallimard le manuscrit de son dernier roman. Les inédits sont nombreux: de 1907 à 1915 – les séjours à l’étranger, les cuirassiers, la guerre et le combat

Kadaré Le dîner de trop

À ne pas manquer, le 40e roman traduit en français de l’immense écrivain Ismaël Kadaré : Le Dîner de trop

Gjirokastër – la « ville de pierre » au sud de l’Albanie – voit déferler les troupes allemandes qui remontent de la Grèce envahie. À leur tête, un colonel nazi qui a fait ses études en Allemagne avec un dignitaire de la ville, le docteur Gurameto. Le colonel von Schwabe retrouve avec effusion son ex-condisciple qui l’invite à dîner. Or, des maquisards ouvrent le feu sur l’avant-garde des blindés allemands . En représailles, les nazis raflent des otages parmi les habitants de la cité. Le docteur Gurameto se sent contraint durant le souper avec l’état-major allemand de convaincre le colonel de les libérer - y compris un pharmacien juif- sous peine de passer pour traître aux yeux de la population. Il obtient gain de cause. Une fois la guerre terminée et le communisme instauré, cette affaire revient sur le tapis. Au moment où dans tout le bloc communiste la paranoïa stalinienne atteint des sommets, la libération du pharmacien juif par le colonel nazi désigne Gjirokastër comme un noyau du grand complot planétaire visant à décapiter les pays socialistes…

Quelle est la clé de l’énigme du fameux dîner ? Et si l’invité du docteur Gurameto n’avait été autre qu’un mort ?
Brassant avec une virtuosité encore jamais atteinte balades balkaniques, chroniques de sa ville natale et charges tragi-comiques contre les dictatures défuntes (l’ottomane, la fasciste, la communiste…), Ismail Kadaré donne ici un roman qui le montre au sommet de son art.

Fayard, 216 p ISBN : 9782213643885

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Apollinaire Une biographie de guerre

Annette Becker, historienne spécialiste de la guerre de 1914-1918, vient de publier chez Tallandier une biographie de Guillaume Apollinaire pour les années 1914-1918.
Chacun sait que le poète est mort à 38 ans l’avant-veille de l’armistice, le 9 novembre 1918. Foudroyé par la grippe espagnole, affaibli par une blessure reçue au front, le « Poète assassiné » — titre prémonitoire — s’était porté volontaire pour combattre, dans l’espoir de recevoir enfin la nationalité française…

Un éclat d’obus le touche le 17 mars 1916. J’ai vu, à deux reprises, lors d’expositions dont la dernière se situait à l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, le casque d’Apollinaire troué au front et le
Mercure de France qu’il lisait, taché de son sang. Une émotion qui foudroie…

Annette Becker, se fondant sur sa correspondance, retrace la vie du poète lors de ses dernières années et, entre autres, tord le cou à tous les contresens faits autour du fameux vers
: « Ah Dieu! que la guerre est jolie ».
L’historienne rétablit le sens véritable de ce vers de 1915, inscrit en fait, à l’origine, dans une lettre amoureuse où le poète fantasme la femme aimée en soldate
!

Zazie a cinquante ans

DOUKIPUDONKTAN

Un grand clin d’œil à la mémoire de Raymond Queneau, car on commémore les cinquante ans de Zazie, la gamine qui voulait prendre le métro et dont la verve acide ne cesse de nous enchanter.

Quelques notes écrites sur ce roman dans le site, ici
:

Zazie dans le métro

Nathalie Sarraute dix ans déjà

Nathalie Sarraute est morte il y a 10 ans, le 19 octobre 1999.
Les Éditions des Femmes publient à cette occasion un
Coffret de 15 heures de lectures de textes de Nathalie Sarraute par elle-même, Isabelle Huppert et Madeleine Renaud.
un article de Jean-Michel Maulpoix

Pour saluer Jacques Chessex

Jacques Chessex est décédé subitement alors qu’il participait à une conférence autour de son roman La confession du pasteur Burg.
Le plus fameux des écrivains romands (seul écrivain suisse à avoir obtenu le prix Goncourt en 1973 pour L’Ogre) s’est effondré vendredi 9 octobre, dans le bourg vaudois d’Yverdon-les-Bains, durant une causerie consacrée à l’un de ses livres, La Confession du pasteur Burg, préludant à la première de son adaptation théâtrale.
une interpellation virulente d’un spectateur sur l’affaire Polanski, dont il fut le fervent défenseur, est à l’origine de son effondrement. Il avait 75 ans.

Actes du Colloque Modiano rencontres

Les actes du colloque « Modiano, rencontres » tenu à Lyon en février 2008 paraissent ce mois-ci aux éditions Cécile Defaut, sous le titre Lectures de Modiano (480 pages, 18 euros).

Ce livre, coordonné par Roger-Yves Roche, comporte des contributions de Ruth Amar, Bruno Blanckeman, Martine Boyer-Weinmann, Claude Burgelin, Dominique Carlat, Bruno Chaouat, Stéphane Chaudier, Isabelle Dangy, Laurent Douzou, Maryline Heck, Mireille Hilsum, Christine Jérusalem, Jacques Lecarme, Dominique Rabaté, Matthieu Rémy, Jean-Claude Rolland, Thiphaine Samoyault, Michaël Sheringham et Jean-Bernard Vray.

À découvrir en particulier: la lecture de La petite Bijou par Claude Burgelin, la rêverie de Stéphane Chaudier autour des réminiscences belges dans l’œuvre de Modiano, l’analyse subtile des relations non moins subtiles entre Voyage de noces et Dora Bruder par Michaël Sheringham, et l’excellent décryptage des connexions situationnistes du Café de la jeunesse perdue effectué par Matthieu Rémy.

Sarane Alexandrian

Selon plusieurs sources, Paul Farellier, Marc Kober, Christophe Dauphin, d’autres encore, nous avons appris la disparition, ce 11 septembre 2009, du poète Sarane Alexandrian. Voici ici le communiqué signé par Christophe Dauphin et Marc Kober. « Notre ami Sarane Alexandrian est décédé le 11 septembre 2009, à Ivry-sur-Seine, où il était hospitalisé. Le Grand Crichant (comme l’avait surnommé Victor Brauner) a rejoint la Fée-précieuse, son épouse, le peintre Madeleine Novarina. Résolument poète, dans la mesure où la poésie est une manière de vivre et pas seulement d’écrire, Sarane Alexandrian est né en 1927 à Bagdad, où son père était le stomatologiste du roi Fayçal 1er. Durant son adolescence en France, il participe, à seize ans, à la Résistance dans le Limousin. À la même période, il est initié au dadaïsme et au non-conformisme par le dadasophe Raoul Hausmann. À vingt ans, à Paris, il devient « le bras droit d’André Breton », selon l’opinion publique, et « le théoricien n° 2 du surréalisme ». Co-fondateur, en 1948, de la revue Néon et porte-parole du « Contre-groupe H » qui se regroupe autour de Victor Brauner, Alexandrian devient le chef de file de la jeune garde surréaliste (Stanislas Rodanski, Claude Tarnaud, Alain Jouffroy, Jean-Dominique Rey…), des novateurs, qui s’opposent aux orthodoxes du mouvement, en situant le surréalisme « au-delà des idées » et en accordant la priorité au « sensible ». La « rupture » avec André Breton intervient en octobre 1948. Depuis lors, l’importance, comme l’influence, de Sarane Alexandrian, n’ont pas tant reposé sur son activité au sein du groupe surréaliste, que sur sa démarche de continuité et de dépassement de ce mouvement. Romancier, essayiste, historien d’art, journaliste (L’œil, L’Express) et fondateur, en 1995, de la revue d’avant-garde Supérieur Inconnu (dont le numéro spécial sur « l’Art de vivre » paraîtra fin septembre 2009 en même temps que le dernier livre de Sarane Alexandrian: L’Art surréaliste, éditions Filipacchi), Sarane Alexandrian, a publié de nombreux livres, dont certains ont connu un succès international: Le Surréalisme et le rêve (Gallimard, 1974), Histoire de la philosophie occulte (Seghers, 1983), Histoire de la littérature érotique (Seghers, 1989). Ses romans « d’aventures mentales », comme ses nouvelles, imbibées de poésie, sont de véritables mythes modernes écrits en auto hypnose. Toutes ses œuvres de fiction, véritables poèmes en prose, sont fondées sur le principe de la métaphore en action. Les Terres fortunées du songe, avec dix-huit dessins de Jacques Hérold, (Galilée, 1980), est indéniablement le chef-d’œuvre de sa création, et l’une des plus hautes cimes de la prose surréaliste. Il s’agit d’un roman mythique absolument inclassable, ni science-fiction, ni allégorie, ni récit fantastique traditionnel, ni satire d’humour noir, mais tenant de tout cela ensemble. À consulter: Sarane Alexandrian, L’Aventure en soi, autobiographie, Le Mercure de France, 1990. Christophe Dauphin, Sarane Alexandrian ou le grand défi de l’imaginaire, Bibliothèque Mélusine, L’Âge d’Homme, 2006. » Christophe Dauphin et Marc Kober
L’un de ses ouvrages les plus fameux est toujours disponible, en version poche, dans la « petite » Bibliothèque Payot, 10,50 euros).

Gallimard lance FOLIO-CINEMA

À partir du 15 octobre donc, Folio lancera une nouvelle collection intitulée Folio cinéma, et contenant un exemplaire du livre en format poche, un film (vraisemblablement celui qu’aura inspiré le livre, ou l’un d’entre eux) et un livret de présentation, pour la somme de 14,50 €.

En tout, 12 coffrets qui incluront 1 DVD, 1 Folio et le livret seront commercialisés, pour montrer à quel point les liens qui unissent cinéma et littérature sont toujours au mieux. Aujourd’hui, Folio compte près de 400 titres qui ont donné vie à au moins une adaptation cinématographique. La collection début donc pour octobre 2009, mais devrait être renouvelée chaque année avec 15 coffrets annuels.

  • Orgueil et préjugés, le roman de Jane Austen et le film de Joe Wright

  • Crash, le roman de J.G. Ballard et le film de David Cronenberg

  • Out of Africa, le roman de Karen Blixen (La ferme africaine) et le film de Sydney Pollack

  • Sueurs froides, le roman de Boileau-Narcejac et le film d’Alfred Hitchcock

  • Les amants diaboliques, le roman de James M. Cain (Le facteur sonne toujours deux fois) et le film de Luchino Visconti

  • L’adversaire, le roman d’Emmanuel Carrère et le film de Nicole Garcia

  • L’histoire d’Adèle H., le roman de Raphaël Confiant (Adèle et la pacotilleuse) et le film de François Truffaut

  • Un taxi mauve, le roman de Michel Déon et le film d’Yves Boisset

  • Belle de jour, le roman de Joseph Kessel et le film de Luis Buñuel

  • La cité de Dieu, le roman de Paulo Lins et le film de Fernando Meirelles

  • Tous les matins du monde, le roman de Pascal Quignard et le film d’Alain Corneau

  • L’étoffe des héros, le roman de Tom Wolfe et le film de Philip Kaufman

Et pour accompagner ce lancement, Gallimard jeunesse ajoute six titres Folio junior cinéma, sur le même modèle et au même tarif unitaire.
  • Charlie et la chocolaterie, le roman de Roald Dahl et le film de Tim Burton

  • Matilda, le roman de Roald Dahl et le film de Danny Devito

  • Billy Elliot, le roman de Melvin Burgess et le film de Stephen Daldry

  • Babe, le cochon devenu berger, le roman de Dick King-Smith et le film de Chris Noonan

  • Les disparus de Saint-Agil, le roman de Pierre Véry et le film de Christian Jaque

  • Les quatre filles du docteur March, le roman de Louisa May Alcott et le film de Gillian Armstrong.

Magazine littéraire Patrick Modiano


Le prochain numéro du Magazine Littéraire est consacré à Patrick Modiano. Plus de quarante années se sont écoulées depuis l’entrée sur la scène littéraire de l’écrivain, à 23 ans, avec un premier roman en forme de brûlot provocateur, La Place de l’Étoile (1968), qui remporte le prix Roger-Nimier.
En kiosque le 24 septembre.

Voltaire 250e anniversaire de Candide

Le Candide de Voltaire, une modernité vieille de 250 ans
Des experts du conte philosophique de Voltaire se sont réunis à Oxford pour en discuter


Le conte philosophique de Voltaire,
Candide, fête cette année ses 250 ans et reste d’une étonnante modernité. À Oxford en Angleterre des dizaines d’experts de cette œuvre se sont réunis pour célébrer cet anniversaire au fil d’une quarantaine de conférences, indique l’AFP.


Les experts se sont déplacés des quatre coins du monde jusqu’à la Maison française d’Oxford pour évoquer Candide et réfléchir sur sa modernité. Nicholas Cronk, le directeur de la Voltaire Foundation, co-organisatrice de l’événement, affirme: « C’est un texte moderne car il présente un monde de guerres et de désastres ».

Si le texte résonne en nous par les similitudes entre le monde dépeint par Voltaire et le nôtre, il trouve aussi un écho dans le style et plus particulièrement dans l’humour qui émaille le texte. Selon Nicholas Cronk « 
Son rire grinçant est très moderne ».


Zola, déménager les morts

Ne pas manquer ce texte magnifique d’Arnaud Maïsetti sur La Fortune des Rougon, d’Émile Zola :Zola, commencer par déménager les morts« 
Ouvrir ce livre avec l’intention de commencer l’histoire. Pas seulement l’histoire que raconterait ce livre, mais celle en surplomb par laquelle commencerait, définitivement, la plupart des autres histoires que raconterait le siècle ; la famille comme éclat de réel de la foule, une race entière choisie par l’écriture et dès lors condamnée ; la ville comme géographie possible du monde. Le moteur de l’histoire : l’appetit, la marche des volontés, la mesure que scande l’écriture à la hauteur de cet en-avant ; la description comme production d’images tissées en narration. Et dans un tel livre, le projet qu’il porte après lui, c’est une histoire plus grande que celle qu’il va raconter. »
Arnaud Maisetti | Carnets: Zola, commencer par déménager les morts

Laurent Mauvignier Des hommes

Des hommes de Laurent Mauvignier (éditions de Minuit): incontestablement le meilleur roman de cette rentrée, très au-dessus de l’ensemble des publications.

Des hommes,


Le site de Laurent Mauvignier a mis en ligne les articles de presse parus sur cet ouvrage et sur les romans précédents
:
Laurent Mauvignier — romancier
roman, 288 pages



Ils ont été appelés en Algérie au moment des « événements », en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies.
Mais parfois il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire en hiver, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.

Apollinaire Découvertes Gallimard

Fervents de Guillaume Apollinaire: un ouvrage à ne pas manquer.

Apollinaire, La poésie perpétuelle, par Laurence Campa

Manuscrits, lettres, photographies, tableaux et dessins de ses amis, autoportraits: tout l’univers de Guillaume Apollinaire en 140 illustrations.

Laurence Campa, maître de conférences à l’Université de Paris XII, est l’éditrice de Guillaume Apollinaire avec, notamment, les « Lettres à Madeleine », « Je pense à toi mon Lou. Poèmes et lettres d’Apollinaire à Lou » et avec Peter Read « Correspondance avec les artistes (1903-1918) » à paraître chez Gallimard en novembre 2009.

Découvertes Gallimard
Série Littératures, n° 547
128 pages/140 illustrations

En librairie le 10 septembre 2009

Carlos Ruiz Zafón Le jeu de l'ange

Pour ceux qui ont aimé L’ombre du vent:

La traduction du dernier roman de
Carlos Ruiz Zafón, Le jeu de l’ange, vient de paraître chez
Robert Laffont
El juego del ángel est traduit de l’espagnol par François Maspero.

Écrivain catalan, Carlos Ruiz Zafón est né en 1964.

L’ombre du vent, son précédent roman, qui a été un best-seller mondial, a reçu le prix Planeta en
2004, le prix du meilleur livre étranger, et a été sélectionné pour le Fémina étranger.

Le jeu de l’ange:
Décembre 1917. Barcelone. David Martín, dix-sept ans, travaille au journal La Voz de la Industria. Sa vie va changer du jour au lendemain
: il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical.
Grâce à l’appui et aux conseils du chroniqueur Pedro Vidal, David est choisi… Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, il est payé pour ce qu’il aime le plus au monde
: écrire.

Balzac et la peinture

Ce site propose un parcours en image de l’œuvre de Balzac. Du Chef-d’œuvre inconnu aux descriptions les plus récurrentes de la Comédie humaine (description des visages et des intérieurs), l’œuvre de Balzac regorge de références aux techniques picturales et aux plus grands maîtres (Rubens, Rembrandt…). À partir des œuvres du Musée du Louvre, les auteurs de ce site nous proposent un passionnant voyage dans l’univers balzacien.

http://lettres.ac-rouen.fr/louvre/balzac/uneset1.html

Voltaire intégral en ligne

Voltaire, non édité en France depuis plus d’un siècle, auteur symbole du combat pour la tolérance, la justice et contre tous les fanatismes, reste inaccessible aux Français. Il est relégué dans les bibliothèques universitaires. Les spécialistes distillent avec modération pour le public quelques Extraits ou Morceaux choisis par eux.
L’édition monumentale actuellement en cours à Oxford est malheureusement inabordable pour les particuliers par son coût prohibitif. Combler le vide laissé par les éditeurs de l’écrit, telle est la motivation de la présente édition électronique. Elle reproduit
l’édition Louis Moland chez Garnier, Paris 1870-1880 avec de nombreux compléments.

Un cédérom complet avec une grande partie de la correspondance est mis en vente par l’association.

Colloque UNESCO sur Harry Potter

L’Unesco consacre un colloque aux traductions d’Harry Potter

La conférence que l’Unesco propose le 8 septembre 2009 porte un titre qui en fera sourire certains, mais qui est tout ce qu’il y a de plus sérieux, « Conférence Internationale, Dialogue interculturel à travers les traductions de Harry Potter ». L’organisme international entend en effet réhabiliter le rôle des traducteurs à travers la reconnaissance de leur contribution au succès du best-seller de J.K Rowling, vendu dans le monde entier à plus de 400 millions d’exemplaires, dans plus de 30 langues différentes.
En 2003, la Société française des traducteurs, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Fédération Internationale des Traducteurs et de la journée mondiale de la traduction, avait déjà organisé une table ronde sur le thème « 
Harry Potter et ses traducteurs ». À l’origine de la nouvelle initiative de l’Unesco, Yuko Matsuoka Harris, la traductrice et éditrice japonaise des aventures du jeune magicien. Organisée principalement sous l’égide de l’Unesco, de l’Éducation Internationale et de la Maison de la Culture du Japon à Paris, la journée du 8 septembre (qui est par ailleurs la journée internationale de l’alphabétisation) sera consacrée à l’évocation des défis culturels et linguistiques que pose la traduction d’Harry Potter. Elle réunira des traducteurs d’une vingtaine de langues différentes ainsi que des experts des différents aspects socio-culturels.   Réservations obligatoires: Secrétariat Art Sanjo (O1 44070045), e-mail: artsanjo@wanadoo.fr

Avec Poe juqu'au bout de la prose

Résumé
À l’occasion du bicentenaire de la naissance d’E.A. Poe, né en 1809, H. Justin s’attache à resituer l’œuvre de celui qui est considéré comme le frère spirituel de C. Baudelaire et le maître de P. Valéry et S. Mallarmé. Il explore l’espace imaginaire de Poe, convaincu de son exception littéraire.


Quatrième de couverture
Avec Poe jusqu’au bout de la prose: Rénovateur du conte, inventeur du récit policier, annonciateur de la psychanalyse, essentiellement poète, Edgar Allan Poe fut le frère spirituel de Baudelaire, le maître proclamé de Valéry et de Mallarmé. En 1894, ce dernier conclut même au « cas littéraire absolu ». Cette étrange formule, des années de familiarité avec l’œuvre de l’Américain, ont convaincu Henri Justin être la bonne. Notant que Poe n’est plus guère perçu que comme un maître du fantastique ou un écrivain pour la jeunesse, l’auteur entreprend de redonner à ses textes leur éclat originel et de restituer la logique de leur unité. Ainsi fait-il profiter l’œuvre de Poe de tout ce que Poe lui-même a apporté à la conscience littéraire occidentale: une esthétique au service du seul texte, aidant en cela à penser le fait littéraire. Sans jargon, passionné, captivant, le livre s’ouvre sur une présentation de la vie et de l’œuvre de Poe puis s’engage dans une exploration de son espace imaginaire, s’avançant par étapes, avec haltes et détours. Henri Justin a beaucoup labouré Poe, et lorsqu’il conduit le lecteur dans son œuvre, c’est en guide qui connaît les bons coins et qui sait faire goûter, sur les meilleurs exemples, l’écriture au travail.

Edgar Poe le Corbeau

INCIPIT
Chaque jour, un livre en téléchargement

« Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, sur maint précieux et curieux volume d’une doctrine oubliée, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit un tapotement, comme de quelqu’un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre. 'C’est quelque visiteur, murmurai-je, qui frappe à la porte de ma chambre; ce n’est que cela, et rien […]. »

Le Corbeau, d’Edgar A. Poe, traduit par Baudelaire et Mallarmé.

Cahier Marcel Schwob N°1

SPICILÈGE – CAHIERS MARCEL SCHWOB n° 1: édités par la Société Marcel Schwob
Le premier numéro des Cahiers Marcel Schwob est paru en octobre 2008
;
L’efflorescence des études sur Marcel Schwob a incité la société à réunir annuellement quelques-uns de ces travaux et documents glanés ici ou là dans les CAHIERS MARCEL SCHWOB.
La première brassée de ce nouveau « SPICILÈGE » met l’accent sur la dimension intertextuelle d’une œuvre qui transcende superbement les frontières des genres, des époques et des lieux.

Marguerite Duras biographie

Sur le site de la régie théâtrale, une belle biographie de Marguerite Duras par Geneviève Latour, ainsi que l’analyse de quelques pièces :
MARGUERITE DURAS ou Un cri d'espoir et de désespérance par Geneviève Latour
1. Une petite fille et le mirage de l'Asie
2. Paris, la Sorbonne, l'émancipation
3. Femme politique ou femme écrivain
4. Le Cinéma et le Théâtre
5. Madeleine Renaud, l'interprète, l'amie
6. Recherche d'un remède contre la solitude
7. Le dernier amour
8. Quelques pièces
9. Œuvres Dramatiques
10.
Extrait de "La Musica"

Cioran, De la France

Signalons la parution d’un inédit de Cioran (94 pages), rédigé en roumain à Paris, pendant l’Occupation, et daté de 1941, donc bien avant la décision d’écrire en français: Despre Franta (Sur la France).

Différentes publications des éditions de l’Herne jettent une lumière blafarde sur le parcours de l’auteur des Syllogismes de l’amertume et reviennent sur ses années les plus sombres. Première pièce apportée à cet accablant dossier, un épais Cahier de l’Herne consacré à l’écrivain, où, parmi 500 pages d’inédits et de commentaires, sont reproduites celles, terribles, rédigées après un séjour de Cioran en Allemagne, en 1933. Le jeune philosophe proclame alors, en termes très crus, son souhait de voir s’instaurer dans son propre pays une dictature de modèle hitlérien. Ce vitalisme désespéré le conduit également à publier un livre où il s’enfonce un peu plus dans l’abjection: Transfiguration de la Roumanie. Paru en 1936 à Bucarest, cet essai à la rhétorique meurtrière est publié pour la première fois en français, sans coupures, par L’Herne. Un document effrayant sur la dérive d’une époque.
Biographie

Né à Rasinari (Roumanie).
À 22 ans, il publie son premier ouvrage
Sur les cimes du désespoir. Son troisième ouvrage Des larmes et des saints, fait scandale dans son pays. Cioran s’installe définitivement en 1941 à Paris où il termine sa thèse sur Bergson. Il se consacre à l’écriture et se tourne vers Schopenhauer, Spengler et Nietzsche, vivant assez pauvrement, rédigeant dorénavant ses ouvrages en français, tout en traduisant par ailleurs les poèmes de Mallarmé en roumain.
Il fréquente des penseurs et des écrivains tels ses compatriotes Eliade (pronazi lui aussi), Ionesco (qui ne l’était pas), et l’irlandais Samuel Beckett. L’œuvre de Cioran, ironique et apocalyptique est le plus souvent composée d’aphorismes. En 1987, il publie son dernier ouvrage,
Aveux et anathèmes. Il meurt en 1995 à Paris.

Les « débuts cioraniens » ne sont que trop bien connus. Connu aussi l’épisode de la traduction (durant l’été 1947) de la poésie de Mallarmé, entreprise qui échoue mais le conduit droit à l’évidence: il faut en finir avec la langue maternelle et écrire uniquement en français. Le Précis de décomposition paraît en 1949.

Le site suivant a préservé une cinquantaine de pages de Cioran, disparues en 2000 du site de France 3
:
http://lafrusta.homestead.com/pro_cioran_fr3.html

Paul Eluard expliqué

Quelques liens sur le poète et l’œuvre du Paul Éluard:

http://www.geocities.com/timilie/

Quelques commentaires composés
:

http://eluardexplique.free.fr/

Des sites
:

Beaucoup de poèmes
:
http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/moderne/eluard/1921.html


Une étude rapide de
Liberté:
http://www.chez.com/bacfrancais/liberte.html


Préface de la correspondance avec Paulhan
:

http://www.clairepaulhan.com/pdf/eluard_paulhan.pdf

Hugo et les mythes grecs

Sur le site du Groupe Hugo de Jussieu :

La place du souvenir des mythes grecs dans l’oeuvre de Hugo, par Annie Ubersfeld



Claudel-Amrouche Mémoires improvisés

PAUL CLAUDEL & JEAN AMROUCHE
MÉMOIRES IMPROVISÉS 1951-1952 -
ENREGISTREMENT INTÉGRAL EN 12 CD AUDIO

Une somme! Un coffret de douze CDs pour rendre compte des 41 entretiens que Paul Claudel eut avec Jean Amrouche entre 1951 et 1952. Ce coffret est d’une valeur inestimable tant il rend compte avec efficacité de la vision de Claudel sur ses contemporains et sur la société de la première moitié du XXe siècle. Ses relations avec André Gide, sa critique de Baudelaire, sa vie en Chine, en France, ses premiers écrits, sa connaissance de Beethoven, de Bossuet, d’Ernest Renan: tous les sujets sont abordés et forment une sorte d’encyclopédie de Claudel.

Amrouche possède une connaissance étourdissante de l’œuvre de Claudel.

Je regrette beaucoup d’avoir dû me « contenter » de la transcription papier de ces entretiens, mais qu’importe
!
Une lecture éblouie… (Une bonne connaissance de l’œuvre est naturellement requise pour suivre ces entretiens)

CD1: 1er entretien: L’enfance – Villeneuve… – Double origine noble et roturière – Violences du tempérament héréditaire — 2e entretien: Les premières études – Camille, le génie de la famille – La vocation artistique – Paris – Burdeau – Hugo – Renan — 3e entretien: L’adolescence – Rimbaud – La solitude – Premiers écrits: l’Endormie, Fragments d’un Drame.
CD2: 4e entretien: Tête d‘Or – Lectures décisives: Shakespeare, Les tragiques grecs, Racine, Virgile, Dostoïevski — 5e entretien: Suite: Aristote – Bossuet – Flaubert – Pascal – Le vers français — 6e entretien: Contrainte et liberté en art – Valéry et Gide – Dante – Pascal écrivain – Tête d’Or – Mallarmé – La conversion.
CD3: 7e entretien: Tête d’Or – Signification sur le plan religieux – Les premières héroïnes — 8e entretien: Les relations littéraires de Claudel avant l’Amérique – Mallarmé et son enseignement – Saint Thomas d’Aquin — 9e entretien: Le poète et le monde – Valéry – Le monde, les choses ont un sens – La Ville10e entretien: Les personnages de la Ville – Définition du vers claudélien.
CD4: 11e entretien: Suite: le fol amour et l’autre – La vocation poétique et le mariage – Un monde déshumanisé — 12e entretien: Les incarnations de la violence – Nietzsche le forcené – La jeune fille Violaine, ébauche de l’Annonce faite à Marie13e entretien: Situation de Paul Claudel en Amérique – L’Échange – Rigueur de la pièce — 14e entretien: Côté irréel des personnages classiques – Analyse détaillée des personnages de l’Échange.
CD5: 15e entretien: L’interdépendance des personnages – Marthe et Thomas Pollock – Turelure et Sygne – Jules Renard — 16e entretien: L’exil en Chine – Vocation religieuse et vocation poétique – Les deux Sommes de Saint Thomas – Tentation du cloître — 17e entretien: Lecture de la lettre à Mallarmé – Connaissance de l’Est… — 18e entretien: Importance des différentes facultés données par Dieu.
CD6: 19e entretien: Vie en Chine – Influence du Tao – Désapprobation du bouddhisme — 20e entretien: Le repos du Septième jour – Admiration pour le théâtre chinois; rapports avec Debussy — 21e entretien: L’Art Poétique – Les Muses – la crise de Partage de Midi22e entretien: Conception de la Poésie – La marche à tâtons – L’amitié de Philippe Berthelot.
CD7: 23e entretien: Verlaine – Francis Jammes – Souvenirs sur Ch. Louis Philippe — 24e entretien: Claudel et le public – Le groupe de la N.R.F. – Partage de Midi est au centre de l’œuvre — 25e entretien: Signification symbolique des noms des personnages – le quatuor de Partage et celui de l’Échange – Jean-Louis Barrault — 26e entretien: Importance de l’Art Poétique – Influence de Saint Thomas
CD8: 27e entretien: L’homme est fait pour vaincre la création – Horreur du panthéisme – Dégager le sens du monde – Deux sortes de poètes… — 28e entretien: Le mariage – Claudel et Gide: les difficultés de leurs relations – Être chrétien — 29e entretien: Suite des relations avec Gide…
CD9: 30e entretien: De La jeune fille Violaine à l’Annonce faite à Marie – Pierre de Craon – La quête artistique… — 31e entretien: La nuit de Noël dans l’Annonce faite à Marie – Aspect médiéval de l’œuvre – Rapports avec Copeau, Dullin, la Comédie Française… — 32e entretien: La Trilogie: huit ans de travaux, 1908-1916 – Trois pièces également historiques – L’Otage, Le Pain Dur, Le Père Humilié
CD10: 33e entretien: Suarès – Philippe Berthelot, le grand, le seul ami intime – Gide, Barrès, Jacques Rivière – Qualités et défauts de Barrès – Admiration pour J. Rivière – La correspondance privée de Claudel — 34e entretien: Période 1919-1924: le Soulier de Satin… — 35e entretien: Gestation et composition du Soulier de Satin – Être claudélien plus que chrétien…
CD11: 36e entretien: Un silence total accueillit le Soulier de Satin… — Coupures nécessaires de J-L. Barrault – Les dignités « drolatiques » du Paul Claudel officiel — 37e entretien: Souffrance de Bernanos – Charles Péguy – Intense amitié pour le Romain Rolland vieillissant – Claudel mélomane – Beethoven — 38e entretien: Collaborations et belles amitiés avec Darius Milhaud et Arthur Honegger – Œuvres communes: Jeanne au Bûcher, le Festin de la Sagesse, la Danse des Morts
CD12: 39e entretien: Difficulté de parler de l’amour, en soi – Le plaisir du spectateur… — 40e entretien: Dans un drame, c’est l’action qui crée le monde autour d’elle – Le côté espagnol du Soulier de Satin et son dépaysement – Influence du Brésil – L’art du roman, étranger à la nature de Paul Claudel — 41e entretien: Christophe Colomb – La musique dramatique et la musique ordinaire – Le problème de l’identification – Joie d’être parvenu à se faire écouter à la fin de sa vie – Le Paul Claudel de 83 ans: « les caravanes sont terminées »…

Les Mystères de Paris réédition

Publié en feuilleton dans le très sérieux Journal des Débats entre 1842 et 1843, il attira à lui un immense lectorat, associant hommes et femmes, bourgeois et prolétaires, socialistes et philanthropes dans l’attente fiévreuse de « la suite à demain ». « Tout le monde a dévoré Les Mystères de Paris, nota Théophile Gautier, même les gens qui ne savaient pas lire: ceux-là se les faisaient lire par quelque portier érudit et de bonne volonté. » Il provoqua ensuite un énorme scandale, dont l’ampleur éclipsa toutes les autres querelles littéraires du temps: la plongée dans les bas-fonds de Paris, les crimes hideux des escarpes mais aussi d’aristocrates corrompus ou de notaires lubriques, la quête assoiffée de rédemption morale et sociale, tout cela apparut à beaucoup comme une faute esthétique et une monstruosité politique, l’une et l’autre porteuses de subversion et de « démoralisation ». Le roman eut enfin une immense influence. Il fut décliné au théâtre, « en pantomime et en pain d’épices », fut réédité sans relâche et suscita surtout des dizaines d’avatars et de plagiats (Vrais Mystères de Paris, Mystères du Vieux Paris, Nouveaux Mystères de Paris, Mystères du nouveau Paris, etc.).
Une nouvelle édition donne à lire ce monument du patrimoine littéraire assorti d’un copieux dossier documentaire qui en éclaire la genèse, la réception et les nombreux échos.
Eugène Sue
Les Mystères de Paris

Présenté par Judith Lyon-Caen, Gallimard, « Quarto », 1312 pp., 26,90 euros.

Gary le mangeur d’étoiles

Vidéo – Le Magazine Littéraire, en partenariat avec l’Ina, propose un entretien réalisé en novembre 1966 avec Romain Gary, qui présentait son livre Les Mangeurs d’étoiles: un pasteur débarque dans un pays d’Amérique du Sud gouverné par un dictateur sanguinaire…
Le thème de Faust revu par Gary. Durée
: 10 mn 07.

Romain Gary Légendes du Je

Annoncé depuis 2006, ce volume contient: 'La Promesse de l’aube', 'Chien blanc', 'Lady L.', 'Les Trésors de la mer Rouge', 'La Vie devant soi', 'Les Enchanteurs', 'Pseudo', 'Vie et mort d’Émile Ajar'. Ce choix de romans permet de donner à voir les principaux traits de Gary lui-même et de donner à lire les chefs-d’œuvre emblématiques de ce génie protéiforme. On y trouvera donc les plus grands succès du romancier, articulés autour de ses obsessions, dont la sympathie pour les prostituées au grand cœur (' Lady L.', 'La Vie devant soi'), et surtout la mise en scène de ses métamorphoses, avec 'Pseudo' et 'Vie et mort d’Émile Ajar'. L’ouvrage renferme également 10 photos portraits pleine page commentées accompagnées d’une chronologie.

Gallimard collection Quarto — Ouvrage publié sous la direction de Mireille Sacotte
Prix éditeur
: 29 euros
Nombre de pages: 1450 pages ISBN: 9782070121861

Duras dans La Pléiade

Duras dans la Pléiade Marguerite Duras va faire son entrée dans la prestigieuse collection de la Pléiade. Pas moins de quatre volumes sont prévus regroupant tous ses romans.
Les deux premiers, auxquels une équipe de spécialistes travaille depuis quelques mois, devraient paraître au printemps 2011 et les deux derniers en 2014, pour le centenaire de la naissance de l’auteure de
L’Amant.

Nabokov, Laura

Contre la volonté de son père, Dimitri Nabokov va finalement publier son dernier manuscrit au lieu de le brûler. The Original of Laura paraîtra en France en 2010.

Décidément, les héroïnes de Nabokov ne veulent pas périr par les flammes.
On se souvient que le manuscrit de
Lolita avait échappé à l’incinérateur de l’université Cornell, où son créateur voulait le précipiter, grâce aux supplications de son épouse, Vera.
Aujourd’hui, c’est leur fils unique, Dimitri, qui sauve du bûcher
The Original of Laura, ultime roman du génie russe, éteint en 1977, à 78 ans.
Il paraîtra le 3 novembre en anglais, chez Penguin, et, courant 2010, en France, dans une traduction de Maurice Couturier, chez Gallimard

Colette Lettres à Missy

Les lettres envoyées par Colette à Mathilde de Morny, dite Missy (de 1907-1911), trouvées par le collectionneur Michel Rémy-Bieth, viennent d’être publiées. Comme toujours en pareil cas, il est bien dommage que les lettres de Missy à Colette ne soient pas connues.

Généralement la correspondance publiée de Colette déboulonne pas mal sa statue (voir ses lettres à sa fille)…
Et c’est Willy — personnage peu sympathique au demeurant — qui aida Missy à la fin de sa vie, et non Colette…

Flammarion
ISBN
2081227223

Portrait de Socrate au vitriol

Une nouvelle publication aux Belles-Lettres

Aristophane, Les Nuées

Texte établi par Victor Coulon et traduit par Hilaire Van Daele. Introduction et notes par Silvia Milanezi.

« Ils vont nu-pieds, leur teint est pâle comme celui des cadavres, leurs regards sont brillants. Ils se servent de leur langue affûtée pour enseigner, contre salaire, l’art exquis de douter de tout, de transformer le discours juste en discours injuste et de vivre au-dessus des lois. Dans l’ombre du « pensoir », ces morts-vivants ont pour maître le bavard, le divin Socrate. »
À travers ces personnages, synthèse des différents intellectuels qui vivaient à Athènes aux alentours de 423 av. J.-C., Aristophane s’interroge sur l’impact qu’ont les idées des sophistes sur les citoyens. Conservateur résolu, ardent défenseur de la morale et de l’éducation léguées par la tradition, il déteste les novateurs et met dans le même sac les sophistes et Socrate, cet homme étrange qui semblait toujours dans les nuages.
Les Nuées sont la plus connue des comédies d’Aristophane, mais aussi une de ses plus belles réussites.

Diderot Le cynisme du Neveu de Rameau

Un article de Jacques D’Hondt à consulter «Le cynisme du Neveu de Rameau»:

https://journals.openedition.org/rde/287

Jane Campion et John Keats

Dans Bright Star, son film sélectionné au festival de Cannes, Jane Campion s’est intéressée au poète anglais John Keats, mort à 23 ans, dont Points vient de rééditer le recueil Seul dans la splendeur.

Les œuvres de Keats sont aussi présentes chez Aubier (
Poèmes choisis), Arfuyen (Les odes), Gallimard (Poèmes et poésies), Corti (Sur l’aile du phénix)…

Il est par ailleurs le sujet de nombreux ouvrages thématiques ou biographiques.

La Princesse de Clèves en tête des ventes

Nicolas Sarkozy a réussi à booster le roman de Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves.
Depuis sa remarque de 2006, les ventes ont explosé.
Chez Hatier, elles ont augmenté de 40 % en 2008, chez Pocket, elles ont doublé
; au Livre de Poche, elles ont triplé, atteignant les 20000 exemplaires en 2008. Folio en a vendu 2000 exemplaires pendant le Salon du Livre, contre 700 en 2008.

Les badges « 
Je lis La Princesse de Clèves » ont fait fureur. Gageons que le roman figure en bonne place sur les listes du bac de français!

Sigfried Lenz la Leçon d'allemand

J’avais eu le bonheur de lire ce livre il y a plus de trente ans. Paru en 1968, ce roman est superbe, tant par le thème que par le style. Le voici qui revient enfin en édition de poche, après le tirage épuisé de 2001.

Auteur: Siegfried Lenz Année: 1971 Titre original: Deutschstunde (La Leçon d’allemand)   Résumé: Enfermé dans une prison pour jeunes délinquants située sur une île au large de Hambourg, Siggi Jepsen est puni pour avoir rendu une copie blanche lors d’une épreuve de rédaction. Ce n’est pas qu’il n’ait rien à dire sur le sujet « Les joies du devoir », au contraire. Bientôt lui reviennent à la mémoire les événements qui ont fait basculer sa vie. Son père, officier de police, est contraint en 1943 de faire appliquer la loi du Reich et ses mesures antisémites à l’encontre de l’un de ses amis d’enfance, le peintre Max Nansen (derrière lequel on peut reconnaître le grand Emil Nolde). À l’insu de son père, Siggi devient le confident de l’artiste et va l’aider à mettre en sécurité ses toiles clandestines. Sa passion pour l’œuvre le conduit ainsi au refus de l’autorité paternelle et à une transgression (un vol dans une galerie) qui lui vaudra d’être condamné. Mais aux yeux de Siggi, le châtiment porte l’empreinte du zèle coupable de son géniteur. Avec ce roman d’une grande puissance éthique et affective à la fois, qui fit le bruit que l’on imagine lors de sa publication, Siegfried Lenz a rejoint d’emblée les figures majeures du Groupe 47, ces écrivains allemands — parmi lesquels on comptait Günter Grass, Heinrich Böll et Ingeborg Bachmann — qui ont assuré le « redressement » intellectuel de leur pays.

La Princesse de Clèves fait de la politique

La Princesse de Clèves fait de la politique
Réflexions sur le rôle de La Princesse de Clèves dans le Mouvement des Universités françaises.

Des Universitaires français reviennent sur le rôle de la Princesse de Clèves dans le mouvement de contestation des universités françaises face à Elaine Sciolino, correspondante du New York Times à Paris.
Le 27 avril 2009
à 18h
University of Chicago Center in Paris (La salle sera affichée à l’entrée)
6, rue Thomas Mann 75013 Paris

Dans ce pays, étrange autant que curieux, situé à l’Ouest du continent européen et autrement appelé France, on se livre à l’art difficile de la politique de bien étrange manière. Que l’on en juge
: voici quelques universitaires que l’on dit « en colère », fort indisposés des lois et réformes qu’on veut leur imposer d’en haut, fort inquiets – eux qui sont hommes d’humanités, de réflexion et de culture, qu’un Président soudainement leur parle rentabilité, évaluation quantitative, et performance professionnelle, à court terme évidemment, qu’une Ministre par là-dessus leur octroie la liberté… d’appliquer un budget réduit et de supprimer eux-mêmes les postes qu’elle leur retire… Que croyez-vous qu’il arriva? Qu’en dignes enfants de la Révolution – la chose est d’importance dans le pays dont nous parlons – et autres Commune de Paris, ils n’eurent de cesse de battre le pavé, voire d’y bâtir des barricades sans négliger, comme il se doit, de tenir leurs piquets de grève? Ils le firent assurément, mais firent autre chose encore: ils se mirent à lire ensemble, sur toutes les places publiques, l’histoire d’une Princesse assez malheureuse en amour, écrite il y a fort longtemps mais bien dans ce même pays, un texte qui parlait d’amour plus que de coupes budgétaires, qui se passait certes à la cour, mais celle d’un roi de France depuis longtemps oublié dans les couloirs du pouvoir. C’est qu’il y avait urgence et péril pour la Princesse. Dans le même pays, le chef de l’exécutif n’avait-il pas à trois reprises attaqué fort publiquement le récit des amours contrariées de la Princesse et du Duc?

Bibliothèque Numérique Mondiale

L’UNESCO, la Bibliothèque du Congrès et 32 institutions partenaires lancent la Bibliothèque numérique mondiale (21 avril 2009).
La Bibliothèque numérique mondiale met à disposition sur Internet, gratuitement et en
7 langues (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, portugais et russe) une documentation considérable en provenance des pays et des cultures du monde entier.

La Bibliothèque numérique mondiale met à disposition sur Internet, gratuitement et en plusieurs langues, une documentation considérable en provenance des pays et des cultures du monde entier.
Les principaux objectifs de la Bibliothèque numérique mondiale sont les suivants :
  • Promouvoir l’entente internationale et interculturelle ;
  • Développer le volume et la diversité des contenus culturels sur Internet ;
  • Fournir des ressources pour les éducateurs, les chercheurs et le grand public ;
  • Donner les moyens aux établissements partenaires de réduire les fractures numériques au sein des pays et entre pays.
https://www.wdl.org/fr/

Harry Potter à l'Université

Fan convaincue du cycle Harry Potter (est-ce un cycle ou une série?), au point de l’avoir lue en anglais avant la traduction de J.F. Ménard, je réunis tous les articles universitaires qui paraissent ici et là sur l’œuvre de J.K. Rowlings.

L’entrée de Harry Potter en Sorbonne, avec une thèse
: Harry Potter, récit d’apprentissage et quête initiatique


L’ouvrage d’Isabelle Cani
: Harry Potter ou l’anti-Peter Pan: Pour en finir avec la magie de l’enfance


L’excellente revue Loxias, que je ne cesse de citer ici
:
Béatrice Bomel-Rainelli
: Utilisation et déconstruction des stéréotypes dans le cycle Harry Potter

Rimbaud version 3.0

Tentée par l’achat de la 3e édition des Œuvres de Rimbaud dans la collection de La Pléiade, j’ai commencé à lire la presse à ce sujet. Cette édition était attendue, après toute une série de découvertes de documents, voire d’écrits inconnus de Rimbaud, comme le poème Famille maudite, version riche en variantes de Mémoire, comme ce Rêve de Bismarck, article de circonstance paru en 1870 dans un journal ardennais et retrouvé fortuitement l’an passé…


À part
l’article de Jean Ristat dans L’Humanité (qui règle à juste titre son compte à l’édition d’Antoine Adam), rien dans les articles des différents journaux qui dépasse les connaissances scolaires et les clichés habituels.


Sauf… la volée de bois vert administrée à André Guyaux, auteur de cette 3e Pléiade, par
Jean-Jacques Lefrère, éminent biographe de Rimbaud qui s’exprime avec virulence dans la Quinzaine littéraire n° 988: Rimbaud dans une « Pléiade » sans étoiles

Lefrère assassine également l’« édition du centenaire » d’Alain Borer. Mais l’édition de Steve Murphy, chez Champion, sans doute la meilleure, est ruineuse
!

C’est
Règlement de comptes à Rimbaud Corral.
De Paterne Berrichon à André Guyaux… Combien de temps faudra-t-il encore attendre une excellente édition de Rimbaud
?

En attendant une édition Lefrère (?), une relecture de l’article de Steve Murphy sur le
manuscrit des Illuminations s’impose!

Mise en abyme

Un article très complet, qui théorise le méta-récit:

JIŘÍ ŠRÁMEK
POUR UNE DÉFINITION DU MÉTA-RÉCIT

« La technique de la narration des histoires dans les histoires est un procédé narratif traditionnel. Malgré cela, on n’a pas réussi jusqu’ici à l’inscrire dans un système catégoriel rigoureusement défini. On en arrive ainsi à cumuler plusieurs critères, et en endosser alternativement de différents. Le but de la présente étude est de faire état de la discussion sur le méta récit comme un problème narratologique, et, dans ce contexte, d’analyser de plus près certaines hypostases, assez irrégulières, du procédé.
Il n’est pas d’histoire, écrivent Roland Bourneuf et Real Quellet, où au moins n’affleurent dans sa narration d’autres histoires
: « Une parenthèse de quelques lignes sur le destin d’un personnage secondaire, une digression explicative constituent déjà un récit dans le récit, présent dans les œuvres narratives les plus anciennes. » Il arrive quelquefois que ce récit dans le récit devienne « l’essentiel », comme dans Le Décaméron ou L’Heptaméron. On se demande si vraiment toute « parenthèse » ou « digression », fût-elle de quelques lignes et indépendamment de son contenu et de sa fonction dans le texte, c’est-à-dire des simples répliques en passant par les portraits du même individu que Mlle de Scudéry fait brosser par ses comparses jusqu’aux histoires racontées au roi par Schéhérazade, peut être considérée comme un récit dans le récit. […] »

Boris Vian dans La Pléiade

À l’occasion de l’entrée de Boris Vian dans la collection de La Pléiade, chez Gallimard, le magazine Lire consacre tout un dossier à l’auteur de l’Écume des Jours.
Une étude détaillée de l’Écume des Jours figure sur ce site:
https://www.sculfort.fr/articles/francaiscollege/auteurs/vianecume.html

Pathos, mélo, porno

Sous ce titre emprunté à l’auteur, je me permets de vous signaler un article de François Rastier qui me paraît très important:

CROC DE BOUCHER ET ROSE MYSTIQUE
— ENJEUX PRÉSENTS DU PATHOS SUR L’EXTERMINATION
François RASTIER
CNRS/Inalco

Résumé
:
Absent ou presque de la littérature de l’extermination (Levi, Antelme, notamment), le pathos abonde dans des essais sur l’extermination. Après en avoir évoqué la généalogie, on en rappellera les procédés et formes récurrents, aussi bien chez des auteurs comme George Steiner et Giorgio Agamben que chez leurs inspirateurs, Heidegger notamment. Dans le discours théologico-politique qu’ils articulent, une grandiloquence irrationaliste unit politique et mysticisme. Le pathos sur l’extermination semble ainsi pris dans le système des valeurs d’exaltation qui l’ont permise ou accompagnée, pour autant qu’elle témoigne de l’irruption du mythe dans l’histoire.

Mots clés
: théologie politique, pathos, extermination, valeurs, style, Heidegger.

https://www.revue-texto.net/Inedits/Rastier/Rastier_Croc.pdf

(Certes, François Rastier règle encore des comptes avec son vieil ennemi Steiner, mais en ce qui concerne ce sujet, son argumentation est solide, selon moi…)

Virginia Woolf biographie

Biographie que Viviane Forrester vient de lui consacrer, et dont je recommande la lecture.

Viviane Forrester, qui écrivit un livre superbe sur Van Gogh (1), demeure une des grands spécialistes de l’œuvre de Virginia Woolf, mais depuis longtemps, elle souhaitait écrire la biographie de l’écrivaine anglaise pour créer une image plus proche, plus humaine. Elle a continué à lire des textes, des récits de ses proches, non traduits en français, pour comprendre cette femme si fragilisée par des épreuves terribles dès son enfance.

La biographie officielle et légendaire de Quentin Bell, son neveu, écrite sous l’œil critique de Léonard Woolf présente aujourd’hui des failles graves. L’union arrangée de Virginia et Léonard devient un assemblage étonnant. Conscient de la fragilité de sa femme, qu’il considère comme folle, il décide qu’elle ne portera pas d’enfant. La légende atteste de la frigidité de Virginia Woolf, il semble que ce soit plutôt Leonard qui détestait les femmes. L’équilibre bâti entre l’écriture et les amis de Bloomsbury éclate sous les bombardements allemands sur Londres. L’écrivaine, interdite d’écriture se noie le 28 mars 1941, les poches pleines de pierres, dans la rivière Ouse. Un suicide dont on découvre, bouleversé, qu’il eut aussi certaines raisons navrantes selon la biographe.


(1)
Van Gogh ou l’enterrement dans les blés, 1983, prix Fémina de l’essai.

En attendant Godot

Dans la revue Texto, j’ai trouvé un article de 27 pages : En attendant Godot: de l’absurde à l’Histoire.

EN ATTENDANT GODOT : DE L’ABSURDE À L’HISTOIRE
Dialogue et débat
D’OU VIENNENT TOUS CES CADAVRES ?
UNE LECTURE HISTORIQUE DE EN ATTENDANT GODOT
Un dialogue entre Pierre et Valentin Temkine
suivi de
Sur les traces de Godot : Une enquête littéraire (Pierre Temkine)
En attendant Valentin Temkine (François Rastier)
Ce que ça fait de ne rien en dire (Pierre Temkine)

http://www.revue-texto.net/Dialogues/Dialogues.html

Je ne suis pas sûre que le lien soit direct
: il faut chercher dans la rubrique « Dialogues et débats »

Baudelaire à Paris

Sur l’excellent site Terres d’écrivains:

L’article Charles BAUDELAIRE à Paris et Honfleur

http://www.terresdecrivains.com/Charles-BAUDELAIRE-a-Paris-et

est désormais complété depuis peu par
:

Charles BAUDELAIRE à Paris dans les années 1850

http://www.terresdecrivains.com/Charles-BAUDELAIRE-a-Paris-dans

Et des documents, naturellement, ici
:

http://www.charlesbaudelaire.org/

Proust contre Mallarmé

J’ai trouvé cet article de Michel Brix (université de Namur, par ailleurs spécialiste de Nerval)

MICHEL BRIX
: Aux sources de l’affrontement Proust-Mallarmé

Introduction
:
Le 15 juillet 1896, Marcel Proust publie dans La Revue blanche un article intitulé « Contre l’obscurité », qui vise les poètes symbolistes, et principalement Mallarmé. Proust s’attira la riposte de Lucien Mühlfeld – dans le même numéro de La Revue blanche –, avant que Mallarmé ne prît lui-même la plume pour répondre à celui qui n’était alors que l’auteur du recueil des Plaisirs et les Jours: « Le Mystère dans les lettres » paraît le 1er septembre 1896 et c’est à nouveau La Revue blanche qui accueille ce texte.
Quels étaient les griefs de Proust
? L’obscurité de la langue utilisée par les symbolistes, d’abord: le poète « renonce à ce pouvoir irrésistible de réveiller tant de Belles au bois dormant en nous, s’il parle une langue que nous ne connaissons pas ». Au dire de Proust, les mallarméens s’ingénient à parler une « langue spéciale », proche de la musique, où les mots ne seraient plus que de « purs signes » et tendraient à rencontrer le moins possible l’obstacle du référent, de la représentation. Proust regrette que disparaisse ainsi le poids émotif, historique ou subjectif des mots, et que soient évacuées les affinités existant entre la sensibilité du lecteur et le langage.
[…]

Rimbaud poèmes expliqués


Le site suivant offre des explications de nombreux poème de Rimbaud:


Premières poésies (cahier de Douai)
Première soirée, Sensation, Le forgeron, Soleil et chair, Ophélie, Bal des pendus, Le châtiment de Tartufe, Venus anadyomène, Les effarés, Roman, Rage des Césars, Rêvé pour l’hiver, Le dormeur du val, Au cabaret vert, La Maline, L’éclatante victoire de Sarrebruck, Le buffet, Ma bohème
Poésies suite
Les corbeaux, Les Assis, Tête de faune, Oraison du soir, Chant de guerre parisien, Les poètes de sept ans, Les pauvres à l’église, Voyelles, Les Sœurs de charité, le Bateau ivre,
Vers nouveaux et chansons
Larme, La rivière de Cassis, Bonne pensée du matin, Chanson de la plus haute tour, L’éternité, Age d’or, Mémoire
Une saison en enfer
Alchimie du verbe, L’éclair, Matin, Adieu
Les illuminations
Les ponts, Ville, Ornières, Villes I, Villes II, Aube, Fleurs, Marine, Barbare, Fairy, Jeunesse, Dévotion, Génie
Album zutique
Les lèvres closes, Exils

http://rimbaudexplique.free.fr/

Balzac Histoires en rouge et noir


Balzac, Histoires en rouge et noir, dont La Grande Bretèche

Quatrième de couverture
« La Grande Bretèche et ses hautes herbes, ses fenêtres condamnées, ses ferrements rouillés, ses portes closes, ses appartements déserts, se montra tout à coup fantastiquement devant moi. J’essayai de pénétrer dans cette mystérieuse demeure en y cherchant le nœud de cette solennelle histoire, le drame qui avait tué trois personnes. »

La Grande Bretèche
Édition présentée et commentée par Claude Aziza (université de Paris III), Dominique Brunet (lycée Maurice-Ravel), Annie Collognat (lycée Victor-Hugo).
LIRE avec le texte intégral et la préface présentant l’œuvre et son auteur.
COMPRENDRE avec « les clés de l’œuvre »
: 77 pages pour aller à l’essentiel du contenu et de l’analyse de l’œuvre; 30 pages pour approfondir l’étude de l’œuvre.

Tous ces textes entretiennent un lien plus ou moins direct avec le fantastique ou le macabre. Nous proposons ici quelques pistes de lecture possibles pour cinq d’entre eux. L’un est fort connu, il s’agit de L’Élixir de longue vie qui relève du « genre frénétique ». Le deuxième, plus curieux, Une passion dans le désert, relate l’étrange histoire d’amour entre un fauve et un homme. Les trois derniers, Le Gilet rouge, Le Président Vigneron et Le Tic du mort, très brefs, sont des chefs-d'œuvre d’humour macabre.

Roméo et Juliette

Un cahier de l’éditeur Pocket:l

Présentation du dossier
:

Grâce à la disposition en double page, déjà mise en œuvre dans les titres précédents (La Bruyère, Ovide, Perrault), le texte de Shakespeare, dans la traduction de François-Victor Hugo (fils de Victor Hugo), est constamment éclairé par des explications et des informations directement placées en vis-à-vis.
Cet accompagnement méthodique permet à la fois
:
– de comprendre le texte par des notes détaillées
;
– de le resituer dans son contexte culturel, historique et littéraire
;
– d’étudier ses thèmes et ses enjeux
;
– d’analyser ses procédés d’écriture
;
– de prolonger sa lecture par des rapprochements avec d’autres textes, d’autres auteurs.

Un guide complète et développe l’approche dans tous les domaines
: vie et œuvre de Shakespeare, le théâtre élisabéthain, les sources et variations d’une histoire élevée au rang de mythe dans la littérature et l’imaginaire occidentaux. Une indexation méthodologique précise guide la mise en place des notions.

Schumann et Hoffmann

Le maître de chapelle Kreisler et l’écrivain Hoffmann sont deux références littéraires constantes du musicien Schumann, qui plaça nombre de ses œuvres sous leur parrainage, dont les fameuses Kreisleriana op. 16, suite de pièces fantasques et contrastées.
Rapprochement passionnant entre Hoffmann et la musique, d’autant que Kreisler joue, au début du récit « le Chat Murr », les variations Goldberg.


Pourrat Trésor des contes

Une réédition à ne pas manquer, un trésor, jusqu’ici recherché en vain chez les bouquinistes!

Voici donc l’inestimable Trésor des contes d’Henri Pourrat réédité en deux gros volumes dans la collection Omnibus.
Des merveilles, dans cette langue inimitable recréée par Pourrat.
À lire de toute urgence aux enfants
!

Sur ce site, on peut trouver une étude de
Gaspard des Montagnes et du conte qui lui a servi de matrice: Le conte des yeux rouges.

S’y ajoute une étude approfondie: Gaspard est-il un héros épique?

Les robinsonnades

Dans la revue LOXIAS, un article intéressant.

Anne Leclaire-Halté: Quelques stéréotypes narratifs dans les robinsonnades en littérature de jeunesse contemporaine

L’article se propose de rendre compte de l’organisation narrative d’un genre qui, s’il a connu son âge d’or au dix-neuvième siècle, n’en continue pas moins d’exister en littérature de jeunesse aujourd’hui
: la robinsonnade. Ce genre se caractérise par un certain nombre de stéréotypes, les uns affectant la structure d’ensemble, descriptible comme une succession de séquences thématico-narratives, les autres liés à des scènes de genre dont nous mettrons en avant quelques composantes. L’analyse sera conduite en référence, essentiellement, à la linguistique textuelle et à la sémiotique.

Cycle Harry Potter

Un article de la revue Loxias:

Béatrice Bomel-Rainelli: Utilisation et déconstruction des stéréotypes dans le cycle Harry Potter

J. K. Rowling fait partie des rares auteurs dont l’œuvre conçue pour la jeunesse appartienne aussi aux lectures adultes.
Le roman de jeunesse relève souvent de la littérature industrielle
: très normé par les éditeurs, il est fréquemment lié au système des séries.
Mais le cycle
Harry Potter n’est pas un produit fabriqué par les agents et les éditeurs. J. K. Rowling choisit dans tous les genres de la littérature de jeunesse (contes, romans classiques patrimoniaux, romans de pensionnat etc) les stéréotypes qui lui conviennent pour créer une œuvre originale, rythmée, inventive et pleine d’humour. De plus elle déconstruit les stéréotypes de la fantasy pour construire un cycle très complexe psychologiquement, fondé sur un dévoilement progressif des liens énigmatiques entre Harry et Voldemort et dont le message est plus politique que religieux ou philosophique, contrairement aux habitudes du genre.
Elle a en fait créé sa propre catégorie de
fantasy de jeunesse.
Harry Potter ne relève pas de la littérature sérielle, il a engendré une série comme Tolkien.


Zola tel qu'en lui-même

Nous saluons toujours ici les précieuses publications d’Henri Mitterand, qui nous gâte beaucoup ces derniers temps.
Cette fois, avec Zola tel qu’en lui-même, il dynamite la « vulgate scolaire », décolle les vieilles étiquettes de « naturalisme », pulvérise tous les clichés qui masquent l’extraordinaire puissance artistique du romancier, et, comme toujours, nous invite à le relire.

Présentation de l’éditeur:
Lorsque Zola a choisi le mot naturalisme pour définir sa conception du roman, il n’a sans doute pas mesuré à quel point la réception de son œuvre proprement romanesque allait en souffrir. Il s’assurait ainsi une célébrité durable dans les manuels d’histoire littéraire et dans la réserve de clichés de la critique au quotidien. Mais il dissimulait, et d’abord peut-être à ses propres yeux, la véritable nature de son génie. Sans sous-estimer l’originalité et la force doctrinales de son discours théorique et critique, ni l’éclat de ses enquêtes sociales, l’analyse moderne reverse du côté du désir de récit sa fascination pour la pensée de son temps, celle de Michelet, de Lucas, de Taine, elle-même marquée par l’attrait des grands récits de genèse. Qu’on ne soit pas dupe des raideurs du roman expérimental. Zola, tel qu’en lui-même, n’est pas un homme de systèmes et de modèles, mais avant tout un conteur, un peintre, un poète. Seul et monumental. Le public d’aujourd’hui reconnaît la démesure d’une œuvre visionnaire aux multiples profondeurs, rythmée par ses prises de vues sur les décors de l’existence humaine, sa scénographie des fièvres et des violences du corps et de l’histoire, ses glissades dans l’étrangeté et le chaos de la vie, ses détraquements du réel sous le poids des mythes immémoriaux. « Le souffle de la passion », selon les propres mots de Zola, partout présent.

Table des matières:
Introduction. — Pour libérer Zola du « naturalisme »
Première partie. — Genèses I. Trios tragiques II. Une archéologie romanesque III. L’origine des « mondes » IV. Mémoire de la violence Deuxième partie. — Le lieu et le sens I. Espaces de l’histoire et espaces du roman II. Un corps dans la ville III. L’envers de la Belle Époque Troisième partie. — Dépassements I. Le « rêveur définitif » II. Passage de l’Ouragan III. Abymes zoliens Quatrième partie. — Vérités I. Face aux pouvoirs II. Mise au point: Zola et Cézanne Conclure?

Presses universitaires de France
Hors collection
ISBN
: 978-2-13-057082-0
Parution
: le 11/02/2009
Prix
: 25 euros
Nb de pages
: 240 pages

Montaigne en français moderne

MONTAIGNE, Essais — Livre I — Traduction par Guy de Pernon d’après l’édition de 1595

Nous vous proposons ici une traduction en français moderne des « Essais » de Michel de Montaigne (édition 1595) par Guy de Pernon.

Laissons le traducteur présenter son travail
:

Les éditions prétendument « grand public » (« Folio », Garnier, Arléa…) qui ajoutent souvent la mention « mis en français moderne » ne font en réalité que reproduire le texte de 1595 avec des « améliorations » plus ou moins importantes en matière de ponctuation et d’orthographe… ce qui donne un texte d’apparence moderne en effet, mais tout aussi incompréhensible pour le lecteur ordinaire.
André Lanly est le seul à ma connaissance qui ait publié jusqu’ici une traduction. Mais s’il a cherché des équivalents aux mots en usage à l’époque, il a cru devoir respecter pour l’essentiel la structure des phrases de Montaigne, largement influencée par la syntaxe latine. De ce fait, sa « traduction » demeure souvent opaque et peu agréable à lire pour un lecteur non-spécialiste…
J’ai donc jugé utile de refaire ce travail intégralement, et dans une autre optique
: celle de permettre la lecture de Montaigne au plus grand nombre possible et pour cela adopter un français vraiment contemporain.
Et pour que la lecture en soit plus commode, avec une mise en page plus conforme à nos habitudes actuelles, j’ai découpé le texte en paragraphes
: l’original n’en comportait pratiquement pas.

Télécharger ici:

https://www.ebooksgratuits.com/pdf/montaigne_essais_traduction_1.pdf

Les Lumières au féminin

À l’adresse ci-dessous, figure une thèse de l’université Laval sur l’ouvrage de Mme d’Épinay, Les Conversations d’Émilie.

(C’est un traité d’éducation qui s’oppose à l’
Émile de Rousseau)

Résumé de la thèse

Dans
Les Conversations d’Émilie (1782), Louise d’Épinay, femme de lettres des Lumières liée au milieu encyclopédique, propose un modèle d’éducation féminine s’incarnant dans une série de vingt dialogues inspirés des conversations pédagogiques qu’elle a partagées avec sa petite-fille Émilie. S’appropriant, dans cette œuvre testamentaire, la structure de la conversation philosophique pour l’éducation d’une fillette et ancrant cette structure dans un cadre intime, elle offre une solution de compromis permettant aux femmes un accès à une formation morale et intellectuelle alliant bonheur et utilité sociale. L’intimité devient le terrain d’élection d’une pensée qui cherche son dépassement dans la transmission générationnelle de son modèle pédagogique et son prolongement dans un espace d’amitié et d’intellectualité féminines. Porteur, en point de mire, d’une réforme des possibilités sociales pour les femmes, le modèle de Louise d’Épinay, grâce à sa forme dialogique, s’inscrit pleinement dans ce que l’on pourrait appeler les « Lumières au féminin. »


La nuit sera noire et blanche


Aujourd’hui, anniversaire de la mort de Gérard de Nerval

Une petite visite virtuelle s’impose aujourd’hui (La tombe de Gérard est en face de celle de Balzac):

http://www.findagrave.com/cgi-bin/fg.cgi?page=gr&GRid=6285

Cette méditation
:

http://belcikowski.org/la_dormeuse/nerval_flamel.php


Atelier Bovary

L’Atelier Bovary

Dans cet espace vous pouvez
:

• lire le texte de Madame Bovary et accéder aux brouillons préparatoires

• choisir un passage dans le roman et accéder aux brouillons préparatoires

• voir les tableaux génétiques des scénarios ou des brouillons et accéder à leur transcription

• rechercher des mots, les afficher dans leur contexte, télécharger les résultats

• consulter l’index des noms propres
: personnages, lieux, références culturelles

• lire les notes de régie, les diverses voix narratives et les normandismes

• situer grâce aux cartes les lieux évoqués dans les brouillons

• obtenir de l’aide et des informations concernant les diverses sections de cet atelier






Pour mémoire
: notre présentation du roman ici

Nerval réécritures de El Dedischado

Vous trouverez ici plus de deux cents réécritures du célèbre sonnet « El Desdichado » de Gérard de Nerval, réalisées par des membres de la liste oulipo.
Ce projet a débuté à l’occasion du Festival In-Folio de Genève (12-15 octobre 2000) et a été poursuivi ensuite sur la liste — pour plus de détails voir la chronologie des événements.

Le site propose également
quelques notes pour aider à interpréter le poème de Nerval.
101 autres réécritures, dont seules quelques-unes sont reproduites, ont été publiées dans le livre «
 Je suis le ténébreux » de Camille Abaclar (Quintette, avril 2002).

http://www.graner.net/nicolas/desdi/

Le vocabulaire de Balzac

La quasi intégralité de l’œuvre de Balzac en texte intégral, avec des fonctions très performantes de recherche de mots et de statistiques (occurrences différentielles selon les romans…).

La publication en mode texte de la première édition de La Comédie humaine (dite édition Furne, 1842-1855), paginée et encodée, est le fruit d’un partenariat entre le Groupe International de Recherches Balzaciennes, la Maison de Balzac (musée de la Ville de Paris) et le groupe ARTFL de l’Université de Chicago.

Présente également des illustrations rattachées à l’œuvre.

http://www.v1.paris.fr/commun/v2asp/musees/balzac/furne/presentation.htm

Voltaire en ligne

Voltaire et l’internet

1. Il existait un cédérom des œuvres de Voltaire en texte intégral (avec une Correspondance de 15
000 lettres), faite par une association sans but lucratif, à hautement encourager.

http://www.voltaire-integral.com/

Le contenu en est partiellement en ligne.

Je le possède, et regrette que la navigation se fasse par l’intermédiaire d’Internet Explorer. Mais rien n’est parfait
!

Les œuvres de Voltaire sont si volumineuses que l’université d’Oxford, qui possède pratiquement tous les manuscrits, a renoncé à éditer la correspondance en version papier. En effet, on trouve encore des lettres inédites, et la version numérique permet de les insérer facilement dans l’ensemble.

D’autre part vous trouverez sur le CD de nombreux textes sur Voltaire et le XVIIIe, Html et MS Word
:
Grimm (la Correspondance littéraire en 16 vol.), Sainte-Beuve (Portraits des Causeries du Lundi et autres, environ 30 vol),
JJ Rousseau, Fréron, Desfontaines, Frédéric II, Collini, Wagnière, Brunetière, Faguet, Hugo, marquis d’Argenson, Bayle, Bibliographie de Bengesco, Saint-Simon (20 vol.), Diderot, Montesquieu, les Mémoires secrets de Bachaumont, etc., ainsi qu’une galerie des personnages rencontrés en lisant Voltaire (actuellement 1300 fiches environ, dont beaucoup avec iconographie. Tout cela est en développement et s’étoffe mois après mois.
Bravo et merci à l’auteur
!

2. le site du Centre international d’étude du XVIIIe siècle de Ferney-Voltaire
:
http://c18.net/

3. Voltaire Foundation Oxford
:

www.voltaire.oxford.ac.uk

4. La Société Voltaire édite des cahiers, des enquêtes, des débats à lire sur le site
:

http://www.societe-voltaire.org/

Enquête 1. Les voltairiens et anti-voltairiens
Enquête 2. Les contes de Voltaire
Enquête 3. La réception de Candide
Enquête 4. Le centenaire de Voltaire en 1878


5.
Un dossier que j’apprécie beaucoup dans l’Encyclopédie de l’Agora (avec des liens faux):
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Voltaire

6. Censure de Voltaire par les islamistes (en anglais)
:
http://www.banned-books.com/truth-seeker/1994archive/121_4/ts214d.html

Paul Eluard dit Liberté

PAUL ÉLUARD écrit un magnifique poème

La France est bafouée, trahie, violée. La barbarie nazie règne. Les résistants s’organisent. Parmi eux PAUL ÉLUARD écrit un magnifique poème LIBERTÉ qui est parachuté sur la France occupée. Ce poème devient le cri de ralliement de tous ceux qui restent fidèles à la France éternelle. Ce poème reste à tout jamais inscrit dans la mémoire de la France.


ILLUSTRATION DE FERNAND LÉGER POUR LE POÈME LIBERTÉ

ÉCOUTER LE POÈME RÉCITÉ PAR PAUL ÉLUARD
(en REAL MEDIA 350 Ko)

Traductions des 1001 et nuits

Choisir une traduction des contes des Mille et une nuits pour les élèves de collège n’est pas toujours une mince affaire.
Pour mémoire, une présentation des principales traductions existantes et leurs caractéristiques
:

Traduction Galland (Paris, 12 vol., 1704-1717)
La première de toutes les traductions en langue européenne et qui a fait connaître à l’Occident les Mille et une nuits. En réalité, elle a fabriqué un recueil à part, en ajoutant de nombreux contes d’un autre genre comme Aladdin, Ali Baba, Le prince Ahmad et la fée Pari Banou, Les deux soeurs jalouses de leur cadette, Zayn al-Asnam (introduit par l’éditeur à l’insu de Galland lui-même), Codadad (id.), etc. contes qui, pour la plupart, ne se trouvent dans aucun manuscrit arabe et ont été racontés à Galland ou pris à d’autres sources.
Nombreuses rééditions, en livre de poche, Garnier-Flammarion, 3 vol., Paris, 1965 (régulièrement réimprimée).

Traduction Mardrus (Paris, 16 vol., 1899-1904)
Ajouts de contes qui n’ont pas de lien avec les 1001 nuits et reprise de ceux introduits par Galland. La traduction est parfois excessivement orientalisante, mais est encore la seule à fournir en français certains contes de l’édition Bûlâq. Cette traduction est disponible aujourd’hui chez Robert Laffont, col. Bouquin, 2 vol., Paris, 1985 (régulièrement réimprimée). La traduction est un peu « coquine », en réaction à Galland qui est un peu pudibond.

Traduction Khawam (Paris, 3 vol., 1965-67)
Publiée d’abord chez Albin Michel en 3 vol., puis reprise avec quelques modifications par Phébus, 4 vol., en 1986-7. L'édition reprend en gros le manuscrit Galland, c’est-à-dire celui édité par Mahdî avec quelques adjonctions de manuscrits de la B. N. F. En poche, elle est publiée chez Pocket.

Traduction Bencheikh et Miquel (Paris, 3 vol., 1991-96)
La plus récente des traductions françaises, elle utilise l’édition dite de Calcutta II, semblable à celle de Bûlâq, à laquelle elle ajoute des éléments pris dans un texte semblable à celui de l’éd. Mahdî. Publiée d’abord en livre de poche, dans la collection Folio (Gallimard), elle offre une traduction complète des Nuits dans la Bibliothèque de la Pléiade.

Traduction Burton (The Book of the Thousand Nights and a Night, Bénarès (Londres), 10 vol., 1885; Supplemental Nights to the Book of the Thousand Nights and a Night, 6 vol., 1886-88, nombreuses rééditions). Peut-être l’une des plus complètes et des plus utiles aux chercheurs. Le traducteur n’hésite pas à donner deux fois le « même » conte, lorsque d’une version à l’autre les différences le justifient. De même, il est le seul à offrir certains contes directement extraits des manuscrits.

Pour compléter ces informations,

Étude comparative d’un même passage (in
Conte du roi Shâhriyâr et de son frère le roi Shâh Zamân):

-
Version Antoine Galland: « La pudeur ne me permet pas de raconter tout ce qui se passa entre ces femmes et ces Noirs, et c’est un détail qu’il n’est pas besoin de faire; il suffit de dire que Schahzenan en vit assez pour juger que son frère n’était pas moins à plaindre que lui ».

-
Version Joseph-Charles Mardrus: « Ils se dévêtirent tous et se mêlèrent entre-eux. Et soudain la femme du roi s’écria ‘O Massaoud! Ya Massaoud!’, et aussitôt accourut vers elle un solide nègre noir qui l’accola; et elle aussi l’accola. Alors le nègre la renversa sur le dos et la chargea. »

-
Version Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel: « Ils se déshabillèrent. Les dix couples se formèrent et la reine appela Mas’ûd qui descendit d’un arbre en disant: ‘Que me veux-tu, petite maquerelle, mon petit trou, je suis Sa’d le baiseur, Mas’ûd le fortuné’. La reine éclata de rire, se jeta sur le dos et se fit monter par l’esclave ».

Enfin, le somptueux film de Pasolini, revu voici quelques jours sur une chaîne du câble, n’est pas à projeter en classe…

Corneille documentation

Pour Corneille, les ressources de l’internet sont abondantes. Une petite sélection, donc:

- biographie
:
https://www.sculfort.fr/articles/etoes/17e/corneille/biographie.html

- sites
:
http://17emesiecle.free.fr/Corneille.php

Corneille à Rouen
:
http://www.rouen-histoire.com/Corneille/

Des émissions à écouter
:
https://www.canalacademie.com/spip.php?page=recherche&recherche=Corneille&envoyer=

Propositions de lectures
Serge Doubrovski, Corneille et la dialectique du héros (thèse, 1963), Gallimard, coll. TEL
Georges Couton,
Corneille et la tragédie politique, Que sais-je? n°2174, Presses universitaires de France, 1984.
Georges Forestier,
Le Cid, Pierre Corneille: résumé analytique, commentaire critique, documents complémentaires, Nathan, 1992.
Alain Niderst,
Pierre Corneille, Fayard, 2006.

Maupassant par H. Mitterand

Nous savions, depuis le colloque de Naples de juin 2006, qu’Henri MITTERAND travaillait sur les Chroniques de Maupassant.
Début novembre est paru le volume des
Chroniques, justement salué hier dans la première page du Monde des Livres
Chroniques de Guy de Maupassant Textes choisis, présentés et annotés par Henri Mitterand.
De 1880 à 1887, Maupassant « aura écrit près de deux cent cinquante chroniques, dont le présent volume offre une anthologie ordonnée selon quatre grands thèmes: société et politique, mœurs du jour, flâneries et voyages, lettres et arts. Ainsi se dessine un témoignage capital sur son époque, mais ainsi se construit aussi une part de son œuvre qu’on ne saurait négliger: dans les journaux, les chroniques alternent avec les contes ou les nouvelles, et des parentés de structure ou de thèmes ne manquent pas d’apparaître au point que l’on hésite à faire de tel texte une nouvelle plutôt qu’une chronique. Assurément, l’unité est ici celle d’un monde et d’une époque: mais c’est aussi bien celle que leur imposent le regard et la plume d’un homme qui a pu se dire « acteur et spectateur de lui-même et des autres. »
  • Relié: 1758 pages
  • Éditeur: LGF (5 novembre 2008)
  • Collection: La Pochothèque
  • ISBN-10: 2253131334
  • ISBN-13: 978-2253131335

Max Jacob et le poème en prose

Un article de Jiří Látal sur Le poème en prose selon Max Jacob, dont voici la conclusion:


« Notre analyse, quoique macroscopique et rapide, nous autorise cependant à situer
Max Jacob, auteur du
Cornet à dés, par rapport aux autres représentants du même
genre poétique. Nos points de repère seront Baudelaire et Rimbaud.
À l’instar de Baudelaire, Jacob est un citadin, un promeneur nullement solitaire
: en
observant les gens, il s’observe lui-même, en parlant avec eux, en parlant d’eux – et
avec quelle volubilité
! – il nous livre son moi: voilà le manège de son lyrisme intellectualisé,
tendu vers l’inconnu, car ce causer agréable et poli se heurte aux mystères.
Ce qui le rapproche de Baudelaire, l’éloigne de Rimbaud
: la solitude infernale n’a
jamais été son lot.
Il y a pourtant un point où Jacob et Rimbaud se touchent
: leur méfiance envers la
métaphore. Ils préfèrent une approche directe du mystère de la réalité, un discours
bien charpenté, sobre, fonctionnel.
Les titres des textes dans
Le Cornet à dés sont leurs clés sémantiques; ils résument
leur contenu et orientent notre lecture.
Jacob réfléchit sur les données objectives de son existence. Il pré-médite l’aboutissement de son existence.
Les critiques mettent l’accent sur ses jeux de mots, ses écholalies, ses énormités
provoquant le rire. La qualité ludique et l’humour sont la conséquence de sa civilité et
le contre-point de son angoisse existentielle (germe d’une angoisse religieuse
?). À elle
seule, cette qualité ludique et humoristique ne constitue pas l’élément essentiel du
petit poème en prose selon Max Jacob.
 »


À voix lue

Un comédien professionnel lit des extraits choisis de textes d’académiciens ou d’auteurs reconnus.
Retrouvez ainsi les grands noms de la littérature, qu’ils soient contemporains ou disparus.
Et découvrez des textes surprenants, émouvants, passionnants.

Vous voulez quelques noms au hasard
? Arago, Barrès, Chamson, Cheng, Corneille, Curie, Genevoix, Loti, Maspéro, Romilly, Voltaire, Yourcenar… et même Flaubert (c’est vrai, il n’était pas académicien mais ses lettres autographes sont l’un des trésors de la Bibliothèque de l’Institut!)


https://www.canalacademie.com/-A-voix-lue-.html

Céline délateur

« 2-3-1942
“Mon cher Dr Epting,
Depuis bien longtemps je m’intéresse, et pour cause, aux antecedents de RACINE, en telle faveur suspecte a mon sens chez les juifs, dont le theatre n’est qu’une fougueuse apologie de la Juiverie. On joue rarement du Corneille au « Français » et presque tous les jours du Racine. Comme cela est suspect.
Or je retrouve quelques phrases precieuses dans un livre d’Elie Faure (juif et maçon) au sujet de Racine « issu d’une asecendance champenoise et d’une asecendance allemande » « 3 gouttes de Sang » page 225 et dans François Mauriac « La vie de Racine » de la part de Mauriac cet espec d’aveu. « La mere de Racine, Jeanne Sconin, les Sconin, violents, brutaux, de race franque et peut etre scandinave ».
Ce Sconin « scandinave » me laisse tout à fait rêveur…
Connaissez vous en Allemagne ou ici un specialiste de la question qui puisse me dire ce que signifie Sconin, est-ce juif? germain? Vraiment Scandinave?… hum… La question est posée.
A vous bien cordialement et tout dévoué LF Celine 4 rue Girardon » (transcription verbatim)

La fin du Mystère de la Chambre Jaune

La fin du mystère du manuscrit de la chambre jaune

Alors qu’on le croyait définitivement disparu, le manuscrit du Mystère de la chambre jaune a été retrouvé par hasard, justeà temps pour compléter l’exposition de la BNF sur Gaston Leroux.

Longtemps considéré comme définitivement perdu, le manuscrit du
Mystère de la chambre jaune, roman policier culte de Gaston Leroux, vient d’être retrouvé par la famille de l’écrivain lors d’un banal déménagement. L’ensemble comprend quelque 200 feuillets abondamment corrigés, auxquels Gaston Leroux a ajouté de nombreux papiers collés qui modifient, complètent ou précisent le premier jet du texte. À ce stade du travail de l’écrivain, le personnage de Rouletabille s’appelle encore Boitabille, nom que Gaston Leroux abandonnera en 1907 au moment de la parution du roman en feuilleton dans L’Illustration. Les héritiers de Gaston Leroux ont immédiatement fait don du manuscrit à la BNF, où, heureux hasard, se déroule jusqu’au 4 janvier, sur le site de Tolbiac, l’exposition « Gaston Leroux, de Rouletabille à Chéri-Bibi ». Le manuscrit y a été placé le 9 décembre.


Julien Gracq thèse

Une thèse :

Julien Gracq et la réception du romantisme allemand


Table
Avant-propos p. I

Première partie: culture germanique et médiations
I. La culture germanique de Julien Gracq

1. La construction de la culture germanique chez
Gracq et ses connaissances de la littérature
romantique allemande
2. L’entre-deux-guerres et le romantisme allemand
2.1 L’œuvre d’Albert Béguin (1901-1957)
2.2 L'œuvre de Ricarda Huch (1864-1947)
3. Nietzsche et Wagner

II. Le rôle médiateur du surréalisme
1. Julien Gracq et André Breton
1.1 La réception de Fichte et de Hegel
1.2 Les ancêtres romantiques du surréalisme
2. Ressemblances et différences concernant
l’accueil littéraire du romantisme allemand
2.1 Rapprochements entre Gracq et les surréalistes
2.2 Éloignements
3. Reprises de mythes romantiques

III. L’image de la littérature allemande dessinée par Gracq
1. Le domaine de la littérature allemande
2. Digression dans l’art pictural
: le peintre Caspar David Friedrich

Deuxième partie: Interférences entre Gracq et le romantisme allemand — l’individu, le monde et la nature

IV. Aspects philosophiques

1. Intériorité, désocialisation et subjectivité
2. Les traits romantiques de l’univers gracquien
2.1 La dissolution des frontières et des conditions temporelles
3. L’être humain et la nature chez Gracq
3.1 L’arrière-fond romantique
: Neue Mythologie et Naturphilosophie

V. Interférences littéraires
1. Correspondances entre thèmes et motifs littéraires chez Julien Gracq et les romantiques allemands
2. Deux études exemplaires
: la nuit et le rêve
2.1 La nuit
2.2 Le rêve

VI. La poétique du récit et des formes chez Gracq
1. Le modèle du
Bildungsroman goethéen
2. La
romantische Ironie
3. Gracq et le fragment — le modèle de Schlegel
4. Gracq et le
Märchen
5. Gracq et la poétique de Novalis

Troisième partie: Transpositions

VII. Le dialogue d’un écrivain contemporain avec la tradition littéraire
1. Le romantisme français et anglais
2. L’exemple de Kleist et de Jünger

Regard en arrière
Questionnaire adressé à Julien Gracq en janvier 1997

VIII. Bibliographie

Index

Verlaine et Rimbaud, une liaison en enfer

Dans les secrets de la policeQuatre siècles d’Histoire, de crimes et de faits divers dans les archives de la Préfecture de policeÉditions de L’Iconoclaste

Une liaison en enfer

Rapport de l’officier de paix Lombard, 1er août 1873
La scène se passe à Bruxelles. Le parnassien Robert Verlaine était marié depuis trois ou quatre mois à la sœur de Civry, un compositeur pianiste qui a été emprisonné à Satory après la Commune, pontonné, puis relaxé. Ce mariage s’était opéré au commencement ou au milieu de l’année dernière.
Le ménage allait assez bien en dépit des toquades insensées de Verlaine, dont le cerveau est depuis longtemps détraqué, lorsque le malheur amena à Paris un gamin, Raimbaud, [sic] originaire de Charleville, qui vint tout seul présenter ses œuvres aux parnassiens. Comme moral et comme talent, ce Raimbaud, âgé de 15 à 16 ans, était et est une monstruosité. Il a la mécanique des vers comme personne seulement ses œuvres sont absolument inintelligibles et repoussantes. Verlaine devint amoureux de Raimbaud, qui partagea sa flamme et ils allèrent goûter en Belgique la paix du cœur et ce qui s’ensuit. Verlaine avait lâché sa femme avec une gaieté de cœur sans exemples, et pourtant elle est, dit-on très aimable et bien élevée. On a vu les deux amants à Bruxelles, pratiquer ouvertement leurs amours. Il y a quelques temps, Mme Verlaine alla trouver son mari, pour essayer de le ramener. Verlaine répondit qu’il était trop tard, qu’un rapprochement était impossible et que d’ailleurs, ils ne s’appartenaient plus. « La vie du ménage m’est odieuse », s’écriait-il: « Nous avons des amours de tigres! » et, ce disant, il montra à sa femme sa poitrine tatouée et meurtrie de coups de couteaux que lui avait appliqués son ami Raimbaud. […] Devant sa mère, il y a une semaine ou quinze jours au plus, Verlaine a eu avec son amie [sic] Raimbaud une dispute à propos d’argent et, après toutes les injures imaginables, tira un coup de pistolet sur Raimbaud qui cria À l’assassin! […] Les faits sont exacts, informez-vous-en à Bruxelles. Peut-être est-ce Raimbaud qui a tiré le pistolet à Verlaine, car je n’ai pu savoir au juste l’auteur du revolver en jeu. Cependant je crois ma version bonne, pour la fixation du personnage. La question de l’individualité de l’assassin réservée, tout le reste est parfaitement vrai. Je transmettrai ultérieurement les autres renseignements qui doivent me parvenir sur cette affaire.

Titre: Dans les secrets de la police Sous titre Quatre siècles d’Histoire, de crimes et de faits divers dans les archives de la préfecture de police. Auteur: Sous la direction de Bruno Fuligni
Date de publication
: 16 octobre 2008 Nombre de pages: 336 Format: 264 x 316 mm Genre: Beaux livres, histoire Prix: 69 €
ISBN
: 978 2 91336 620 6 Code diffuseur: 957507 3

Boulgakov Le Maître et Marguerite

MIKHAïL BOULGAKOV, Le Maître et MargueriteRoman

Quel bonheur de trouver un site tout entier consacré à cette œuvre majeure!
Un jeune Néerlandais présente, en quatre langues, un travail magnifique sur l’auteur et le roman, assorti de cartes, de recensions d’ouvrages critiques, de notes sur l’auteur, le contexte, les thèmes.

Bravo
!

http://www.masterandmargarita.eu/fr/index.html

Et, bien sûr, ce lien vers le texte intégral du roman (
Attention: Auteur décédé en 1940. téléchargement non autorisé en France — mais qui lirait l’ouvrage sur écran?):

Écrit sous la terreur stalinienne par un homme malade et désespéré, ce roman a mis vingt-cinq ans pour s’imposer comme l’un des chefs-d'œuvre de la littérature russe et devenir un livre culte. Les personnages de ce roman fantastique sont le diable, un écrivain suicidaire, un chat géant, Jésus et Ponce Pilate, la plus belle femme du monde… On y trouve des meurtres atroces et des crucifixions. C’est une satire acerbe, une comédie burlesque, une parodie politique, un poème philosophique dévastateur avec des fantômes et des transformations magiques. Mais cette fantasmagorie baroque, ce film noir, cette vision d’apocalypse est aussi l’une des plus belles histoires d’amour jamais écrites.


http://www.ebooksgratuits.com/pdf/boulgakov_maitre_et_marguerite.pdf

Antisémitisme culturel

Ayant travaillé récemment sur le Faust de Goethe , je m’étais interrogée sur les nombreuses mises en scène de la pièce qui représentaient Méphistophélès en « Juif de caricature »…

J’ai retrouvé dans les archives du journal
Le Monde un compte-rendu de colloque sur l’antisémitisme culturel, organisé en 2007 par le Centre d’études de la vie politique française (Cevipof/Sciences Po).

C
https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/06/07/un-colloque-sur-l-antisemistime-culturel_920056_3260.html


« Les « stéréotypes négatifs » visant les juifs peuvent se résumer à quatre figures principales: « l’ennemi du genre humain », déicide et donc diabolique; « le criminel par excellence », coupable de meurtre rituel; « l’escroc par vocation », perfide et cupide, incarné par l’usurier; enfin, le « comploteur-né », mû par l’ambition de dominer le monde. De la redoutable persistance de ces « mythes antijuifs », Joël Kotek a donné une illustration en étudiant, à partir de caricatures publiées dans la presse arabo-musulmane d’aujourd’hui, la « reprise des stéréotypes antisémites forgés par l’Europe chrétienne ». »

Georges Bataille


LA SYMBOLIQUE DES MOYENS DE TRANSPORT DANS L’ŒUVRE ROMANESQUE DE GEORGES BATAILLE

Wafa GHORBEL

De prime abord, les moyens de transport ne constituent que des éléments accessoires parmi tant d’autres dans l’œuvre romanesque de Georges Bataille. Ils permettent, conformément à l’usage habituel, le déplacement des personnages dans l’espace, leurs promenades, leurs voyages, tout en favorisant leurs rencontres et leurs séparations.
Toutefois, une observation attentive permet de détecter la place importante et considérablement symbolique qu’occupent ces véhicules batailliens au sein de leur univers fictionnel. Publics ou privés, collectifs ou individuels, mécaniques ou naturels, terrestres, maritimes ou aériens, ils dépassent le cadre de leurs fonctions originelles utilitaires pour assumer des rôles beaucoup plus abstraits et inconstants au gré des situations fictionnelles qui occasionnent leurs apparitions.
Chevaux, vélos, automobiles (voitures, taxis, fiacres, coupés, corbillards, camionnettes), trains, bateaux (barques, yachts) et avions emplissent l’œuvre d’arrivées et de départs, de retrouvailles et de ruptures, d’espoir et de déceptions, de plaisir et de souffrance, d’amour et de mort. Ils permettent d’entreprendre, parallèlement au déplacement dans l’espace, un voyage périlleux, néanmoins libérateur, dans l’univers intérieur des personnages, un pèlerinage au temple des profondeurs ténébreuses de leur être, de leur obscur inconscient.
Ce voyage serait l’équivalent d’une quête spirituelle de soi, d’une série d’épreuves préparatoires à l’initiation bataillienne, d’une progression existentielle ayant pour ultime station, pour but final la réalisation du « surhomme » nietzschéen.


Julien Gracq et le Graal

Deux dossiers à consulter, pour les amateurs:

Le Graal dans
Au château d’Argol et le Roi Pêcheur:



Et d’
IRENA KOZELSKÁ :

POURQUOI LE GRAAL DE GRACQ N’EST-IL PAS SAINT?
La conception du Graal dans
Le Roi Pêcheur de Julien Gracq

Vie de Henry Brulard

Intégralement sur le net, un mémoire de l’université de Paris III sur la Vie de Henry Brûlard de Stendhal:

LIVRES, AUTEURS ET LECTURES DANS LA VIE DE HENRY BRULARD DE STENDHAL
Stratégies du Moi et intertextualité
GAËL TIJOU

Mémoire de maîtrise
préparé sous la direction de M. le professeur Philippe BERTHIER

1999




À l'Ouest rien de nouveau

Erich-Maria Remarque, A l’ouest rien de nouveau

« 
Nous ne combattons pas. Nous nous défendons contre la destruction ».

Le livre est paru en 1929. Depuis 1918, les publications de livres ou de mémoires de guerre, en Allemagne, étaient légion. Elles étaient surtout le fait de soldats nostalgiques ou d’écrivains conservateurs (parmi les plus célèbres, Ernst Jünger,
Orages d’acier) soucieux avant tout d’exalter la virilité du combattant et les beautés, les vertus du combat.
Le premier mérite de Remarque est de rompre sans ambiguïté avec cette tradition et de briser un tabou. Les héros de Remarque — des adolescents de dix-neuf ans, contrairement aux personnages de Dorgelès et de Barbusse — dévoilent à partir de leurs expériences directes, dans un langage sans apprêt, le visage quotidien, ordinaire et odieux de la guerre. Ils dénoncent tout un arrière-plan de propagande sous-jacent à ces horreurs. Ils parlent au nom d’une génération perdue, sacrifiée, « 
détruite par la guerre, même si elle a échappé à ses grenades ».

Le roman relève de la littérature de démystification et les nazis ne s’y tromperont pas. Dès l’arrivée au pouvoir de Hitler, le livre figure sur la liste des autodafés.
Remarque détruit le mythe de la guerre, les valeurs d’idéal, le respect de la hiérarchie militaire, qu’il critique violemment ici. Il ne décrit pas de guerre de héros et de grandes batailles glorieuses. Pas d’héroïsme flamboyant, d’enthousiasme vers le sacrifice de sa vie. Ses personnages, simples, si jeunes, modestes, n’expriment que leur volonté de survivre à cette catastrophe absurde, insensée, scandaleuse. Il exprime le traumatisme de toute une génération et son pessimisme intégral le rapproche plus de Céline que de Barbusse.

Quelques pistes d’étude parmi d’autres
:
• une génération sacrifiée. Des soldats adolescents
: le « massacre des innocents »
Contrairement à la France, qui constituait ses régiments à partir des régions, des terroirs, l’Allemagne constituait ses régiments avec des élèves du même lycée
: ils se connaissaient dès l’école élémentaire. C’est très net dans le roman.
• l’horreur de la guerre
: rien d’épique, au contraire de Junger qui décrit certains bombardements comme de beaux feux d’artifice
• la mise en cause de la hiérarchie militaire qui envoie au front des adolescents sans les former
• la mise en cause de propagande
: voir l’épisode très dur du retour dans la famille, l’accusation contre les vieux professeurs qui, par leur discours militariste, ont conduit leurs jeunes élèves à la boucherie.
• une écriture sans emphase, acérée, ironique, brutale, qui procède par antithèses, antiphrases, extrêmement lisible et accessible aux élèves.

Bref, une œuvre superbe.

Je possède le dvd du film introuvable de Milestone, en VO, celui-là même qui fut brûlé par les Nazis.

Machiavel La Mandragore

Une édition critique (établissement du texte + nouvelle traduction + commentaires), de la célèbre pièce de Machiavel, La Mandragore, vient d’être publiée aux Belles-lettres.

Machiavel, Mandragore (Édition de Pascuale Stopelli, texte traduit par Paul Larivaille, précédé d’un essai de Nuccio Ordine), Paris, Les Belles-lettres, 2008, 280 p.

« 
La seule Mandragore de Machiavel vaut peut-être mieux que toutes les pièces d’Aristophane », écrivait Voltaire. Brillante, incisive et acerbe, la pièce de Machiavel, est l’une des plus belles comédies de la Renaissance italienne et française. Travaillée par la philosophie de Machiavel, elle constitue l’image, fictive et plaisante, du Prince.

Ce volume offre la première édition critique du texte, issue des recherches de Pascuale Stopelli qui a mis en lumière nombre des difficultés de la pièce. Le texte est précédé d’un essai de Nuccio Ordine montrant les liens entre l’œuvre de Giordano Bruno, notamment
Le Chandelier, et celle de Machiavel.
Paul Larivaille est l’un des plus éminent spécialiste de Machiavel et de l’Arétin. Pascuale Stopelli enseigne la philologie à l’Université de Rome et Nuccio Ordine la littérature italienne à l’Università degli studi della Calabria, Cosenza, Italie.

Disparition de Béatrix Beck

La romancière Béatrix Beck, qui avait obtenu le prix Goncourt en 1952 avec « Léon Morin, prêtre », vient de mourir à l’âge de 94 ans. Pour le dictionnaire des écrivains contemporains publié par Jérôme Garcin, elle avait écrit sa propre notice biographique en 1988. La voici


Née par erreur à l’étranger, ramenée en France à vingt et un jours. Comme tout le monde, assise entre deux chaises, la vie et la mort.
Souvenirs enchantés de la guerre de 1914
: avion abattu dans un petit bois de sapins derrière la maison.. Voisines évoquant les gens devenus noirs qu’on étouffait entre deux matelas parce qu’ils avaient la grippe (espagnole ou peste). Répétant complaisamment: « si la grosse Bertha tire sur Paris, ce sera la catastrophe! » Timbres-poste protégés par de mignonnes enveloppes transparentes pour servir de monnaie. Oncle en radieux uniforme militaire dans un palace. Nénette et Rintintin, petit couple de brins de laine qu’on accrochait partout. Passionnant défilé des réfugiés du Nord, à pied, en charrettes, pour qui on formait la haie en leur tendant des verres de vin, des tartines. Américains lançant des cadeaux par les vitres du train. La mère de Béatrix reçut une vache à eau.
Au lycée, espoir de découvrir Dieu (X) grâce à l’algèbre. Ambition de créer un art à nul autre pareil. Comme pis-aller écrivait quelques livres, à la fois pour faire du passé table rase et le mettre à gauche mais ne réussit pas à n’employer que des mots ressemblant aux choses qu’ils désignent (on l’a dit, le mot « maison » n’est pas du tout pareil à une maison).
Aima un apatride qui mourut en 1940 d’un coup de mousqueton à bout portant, non sans lui avoir donné une fille, présent ineffable.
Immeuble explosé pendant la guerre d’Algérie.

Adore sa langue maternelle, paternelle.

Éprouve une grande compassion pour le français, chèvre de M. Seguin attaquée par les loups du charabia. « il n’y a pas de justice sans justesse des termes ».
A trouvé dans les prés « Dieu », vainement cherché jadis au bout des équations. C’est un être féroce, autodévoreur mais génial malgré quelques ratages et si éperdument amoureux.
Stupéfaite d’exister, ne parvient pas à croire à une si dure chance. Sans aucun doute ne se verra pas mourir, qui a jamais vu ça
?


Béatrix Beck


« Dictionnaire des écrivains contemporains de la langue française par eux-mêmes », sous la direction de Jérôme Garcin, Mille et une nuits, 417 p., 24 euros.

L'amour dans l'Antiquité

Pour compléter l’adresse du roman de Pierre Louÿs, érotomane décadent et raffiné, cette page avec quelques fichiers à explorer:

https://www.mediterranees.net/civilisation/amour/index.html

La
Thaîs d’Anatole France:
https://www.ebooksgratuits.com/pdf/france_thais.pdf

L’amour à Rome
:Les ba de Catulle mendès

https://www.mediterranees.net/civilisation/amour/catulle/mendes.html

Et la fin sur les
Chansons de Bilitis:

https://www.ebooksgratuits.com/pdf/louys_chansons_bilitis.pdf

Maurice Blanchot

La parution des Chroniques littéraires, rédigées par Maurice Blanchot pour le Journal des Débats de 1941 à 1944, contribue à dissiper la pénible caricature de l’esthète ne vivant que pour la littérature, tout en dressant un passionnant panorama de l’actualité littéraire en temps de guerre.

https://www.laviedesidees.fr/Archeologie-d-un-geste-critique.html

Le Paris de Zola

Henri MITTERAND nous offre encore un magnifique travail sur le Paris d’Émile Zola.
Les Rougon-Macquart mais aussi un grand nombre de romans, écrits et salons de Zola ont immortalisé un portrait de Paris entre 1850 et 1895 que cet ouvrage se propose d’illustrer grâce à une riche iconographie, peinture, gravures, caricatures, de la même période, en regard des passages les plus parlants de l’œuvre du romancier naturaliste, et des commentaires éblouissants du maître.

  • Paru le: 17 Septembre 2008
  • Éditeur: Hazan, Paris
  • Description: 280 pages; (24 x 22 cm);
  • ISBN: 978-2-7541-0281-0
  • EAN13: 9782754102810.

La pantoufle de Cendrillon : verre ou vair ?

On se demande souvent pourquoi la pantoufle de Cendrillon est en verre, dans la version de Perrault. On prétend qu’il s’agit d’une erreur d’orthographe (!): il s’agirait de « vair », fourrure d’écureuil.
C’est une question qui appelle généralement des réponses bizarres.

En fait, il existe environ 342 versions recensées de
Cendrillon par Marian Cox. On a parfois écrit que l’histoire avait pour origine un conte chinois (à cause du thème des petits pieds, signe de beauté et de distinction), mais Bruno Bettelheim lui dénie cette origine. Les différentes versions couvrent le monde entier.
Certaines envoient l’héroïne au bal (versions populaires allemandes), d’autres à la messe (versions populaires françaises)
: deux endroits, moins opposés qu’il y paraît, qui ont en commun le fait que l’on revêt de beaux habits pour s’y rendre.
Si on lit simplement la version des frères Grimm, on comprendra l’explication du « mystère » de la pantoufle de verre.

Les frères Grimm ont fait un vrai travail de folkloristes, et ils ont transcrit les contes qu’ils avaient entendus, pratiquement sans y toucher. Ils sont donc bien plus proches, malgré les dates de publication, des traditions populaires, que Perrault, qui a fait une véritable œuvre littéraire en retravaillant très sensiblement les données du folklore.
Chez Grimm, la pantoufle est de fourrure.
Mais…
La mère des deux sœurs incite ces dernières à tricher
: à l’aînée des filles, elle conseille de se couper le bout du pied: « Quand tu seras reine, tu n’auras plus besoin de marcher ».
La jeune fille met la pantoufle, le prince ne s’aperçoit de rien. Mais les oiseaux volettent autour de lui et lui chantent
:
« 
Il y a du sang dans la pantoufle
Celle que tu emmènes n’est pas la vraie fiancée
 ».
Demi-tour du prince, retour à la ferme.
La cadette des méchantes sœurs se coupe le talon, à l’instigation de la marâtre, et pour la même raison
: « Quand tu seras reine, tu n’auras plus besoin de marcher ».
Même scénario, même intervention des oiseaux.

C’est alors que la pantoufle sanglante est essayée à Cendrillon. Les oiseaux chantent
:
« 
Il n’y a plus de sang dans la pantoufle
Tu as trouvé la vraie fiancée
 ».

On imagine bien que Perrault, pétri de bienséances classiques, a éliminé cet horrible détail des pieds coupés et, en inventant la « 
pantoufle de verre », d’une pierre trois coups: il crée un motif très poétique et merveilleux, il évite à ce benêt de prince charmant de se faire tromper de façon grossière, et il évite l’évanouissement des dames de la Cour.
De même il a transformé le nom de son héroïne, « 
Cucendron », celle qui a le cul dans les cendres de l’âtre, en « Cendrillon ». Et les sœurs ont des chambres « parquetées », comme des dames.

La correction bien connue de « verre » en « vair » a été commise par deux « réalistes »
: Balzac et Littré. Elle est cependant tout à fait incohérente au plan narratif.

Michel Butor

Michel Butor vient de publier aux éditions Carnets Nord un coffret de six CD où, devant le micro de Lucien Giraudo, il raconte sa Petite histoire de la littérature française, un panorama remarquable qui va de Rabelais à Michaux, de Perrault à Proust, de Villon à Céline.

Petite Histoire de la littérature française
Michel Butor
Carnets Nord
avec 6 cd et 1 DVD.
144 pages.
Prix
: 35 €.


Paul-Louis Courier film

Paul-Louis Courier, pamphlétaire célèbre, est mort mystérieusement assassiné, tué d’un coup de fusil dans les bois de Véretz, à quelques lieues de chez moi.
Cet assassinat a inspiré
La ferme des sept péchés, film de Jean Devaivre (N.B. — 1949) où Jacques Dumesnil interprète le rôle de Paul-Louis Courier.

Paul-Louis Courier une écriture du défi

Présentation d’études sur les pamphlets de PLC:

https://www.fabula.org/revue/document3871.php


Une émission
:

Pour bien faire, le pamphlet doit être bref, comme son nom l’indique. À condition de faire un peu d’étymologie. Le pamphlet vient de « palme-feuillet », c’est-à-dire la feuille qui se tient dans la paume de la main. Si bref doit-il être ce petit texte est par définition incisif. Il pique comme une pointe et cela doit faire mal. C’est une arme de combat. Ils furent nombreux à la manier cette arme, davantage en politique.

Émission proposée par: Bertrand Galimard Flavigny

http://www.canalacademie.com/Des-confessions-tres-suspectes.html

« Les gens laborieux, écrivait Paul-Louis Courier de Méré (1772-1825), n’ont pas le loisir de feuilleter une centaine de pages ». Courier savait de quoi il parlait; il fut l’auteur du Pamphlet des pamphlets publié en 1824 qui donna son nom à ce genre littéraire, car à l’origine le mot servait à désigner les brochures. Cet auteur s’adressant à un interlocuteur anonyme qui lui demandait ce que c’était qu’un pamphlet, et le sens de ce mot qui, sans lui être nouveau, avait besoin pour lui de quelque explication: c’est, répondit-il, un écrit de peu de pages, d’une feuille ou deux seulement. Le Dictionnaire de l’Académie, dans sa 5° édition datée de 1798, le définissait comme étant un « Mot Anglois, qui s’emploie quelquefois dans notre langue, et qui signifie Brochure ». L’édition suivante parue en 1832, ajouta à cette définition: « Il se prend souvent en mauvaise part. » Il reste que la devise de Courier était « Peu de matière et beaucoup d’art ».

Hugo, l'exil, par J.M. Hovasse

Je me réjouissais d’annoncer, voici quelques jours, la publication du tome II de la monumentale biographie de Hugo par Jean-Marc Hovasse.


Pourquoi le grand écrivain du XIXe siècle a-t-il failli ne jamais achever Les Misérables?
Les tables tournantes ont-elles inspiré son œuvre
?
Pourquoi s’adonnait-il à la photo
? Réponses de Jean-Marc Hovasse, qui signe la biographie hugolienne de référence.

Franz Kafka liens

Quelques pages et articles.

Un riche dossier sur le site de Radio Prague :

Sur les traces de Franz Kafka
https://www.radio.cz/fr/article/101357

Alexandre Vialatte : Mon Kafka :
https://www.radio.cz/fr/article/58582/limit

Kafka, par monts et par vaux :
https://www.radio.cz/fr/article/99529

Milena Jesenska :
https://www.radio.cz/fr/article/97579

Kafka et Brentano :
https://www.erudit.org/revue/philoso/1999/v26/n2/004986ar.html

Kafka dessinateur :
https://www.lessouterrains.com/kafka-dessinateur/

Correspondance Juliette-Victor

J’ai éprouvé un grand plaisir à lire l’une des communications du groupe Hugo, et je souhaite la partager:

Florence Naugrette: Les lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo à l’époque de la publication des Misérables (septembre 1861 — juillet 1862)
Communication au Groupe Hugo du 19 janvier 2008.

https://groupugo.div.jussieu.fr/Groupugo/doc/08-01-19Naugrette.pdf

Flaubert L'Education sentimentale

Un article à ne pas manquer:
UNE LONGUE MÈCHE DE CHEVEUX BLANCS
OU
L’AMBIGUÏTÉ DU SENS DANS L’AVANT-DERNIER CHAPITRE DE L’ÉDUCATION SENTIMENTALE
Luce CZYBA

https://journals.openedition.org/semen/2867?lang=fr

Origines de la presse parisienne

En lien avec mon message précédent, un article de la revue Loxias:

Aux origines de la presse littéraire française
:

Résumé
La mauvaise réputation de la presse et des journalistes ne date pas du XIXe siècle. Si un Balzac et un Maupassant ont peint ce milieu de l’intérieur, les siècles précédents eurent leur lot de caricatures et de portraits au vitriol. Qu’on se souvienne de Voltaire et de son portrait charge de Fréron. Un Renaudot ou un Donneau de Visé ne furent pas épargnés, le second ayant eu la malencontreuse idée de se quereller avec Molière, de ne pas aimer Racine et d’irriter La Bruyère. Journaux et journalistes français de l’Ancien Régime pâtissent dans l’imaginaire collectif de cette image de serviteurs zélés du pouvoir et de la convention sociale: le théâtre du temps ne fit pas faute de le souligner, avec plus ou moins de discrétion selon les scènes. Dans ses « Conseils à un journaliste », Voltaire leur faisait la leçon et leur indiquait, sans trop d’illusion, comment il fallait faire « pour qu’un tel journal plaise à notre siècle et à la postérité »?: belle illusion sur la pérennité d’une écriture dont, précisément, la volatilité faisait le prix relatif. Seule la presse du Refuge, hollandaise, ou des marches — Avignon, Liège, Clèves -, avait cet air de liberté que nos contemporains aiment trouver dans le passé, avec le parfum d’opposition qui l’embellit encore. Les travaux enfin entrepris depuis quelques décennies permettent de nuancer fortement ce jugement.



Céline et Paulhan

Riche actualité Céline ces temps derniers.
Une journée d’étude « 
Céline et Paulhan: questions sur la responsabilité de l’écrivain au sortir de la Deuxième Guerre mondiale », organisée par la Société d’études céliniennes et la Société des lecteurs de Jean Paulhan.
20 novembre au Centre Pompidou.

Correspondances proustiennes chez Céline

Voici longtemps que je n’avais lu un ouvrage critique aussi profond et aussi stimulant. Il a fallu, hélas, le faire venir à grands frais des États-Unis, oublié chez un bouquiniste!
Quelle tristesse de ne pas le trouver en France, à un prix abordable
:

Pascal Ifri, Céline et Proust: correspondances proustiennes dans l’œuvre de L.F. Céline, Birmingham, Ala./Summa Publications, 1996, 272 p.
1-88347-912-6

Pascal Ifri est professeur à Washington University. Son
Proust dans la collection Qui suis-je? Ed. Pardès est très intéressant pour une initiation à la personnalité de l’écrivain et à l’univers de la Recherche.

Autofiction le site

L’autofiction possède désormais son site, avec un certain nombre d’articles intéressants en ligne. Ainsi, sur le terme lui-même d’autofiction, que Doubrovski n’a pas pu éviter, ici

Nouvelles traductions

Saluons l’édition des Aventures de Huckleberry Finn et des Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain, dans une nouvelle traduction de Bernard Hoepffner aux éditions Tristram: enfin une traduction complète, ni édulcorée ni coupée. Les Aventures de Tom Sawyer et celles de Huckleberry Finn, ont connu pas mal de mésaventures en langue française. La première traduction française préparée par William Little Hughes (employé du ministère de l’Intérieur) et publiée en 1884 est plutôt une adaptation qui devait permettre d’intégrer les romans de Twain à la liste des prix remis aux bons élèves. Même chose avec la traduction de Geneviève Méker (à qui l’on doit aussi des traductions d’Emily Bronte) dans les années 1960. La dernière traduction intégrale, celle de Jean Muray, le père de Philippe, datait de 1963. Bernard Hœpffnner, à qui l’on doit les présentes traductions, a relevé avec bonheur le défi considérable représenté par l’entrelacement des couches linguistiques et humoristiques de Twain. Sans censurer le caractère profondément anar du jeune Huck
…et une nouvelle traduction de Don Quichotte par Jean-Raymond Fanlo, spécialiste de la littérature de la Renaissance à l’université d’Aix-Marseille, à partir de l’édition Juan de la Cuesta (Madrid, 1605 et 1615) -1190 pages, 28 euros, Le Livre de Poche/La Pochothèque. La dernière traduction que j’avais achetée était celle d’Aline Schulman, en 1997: la plus commentée et la plus diffusée auprès du grand public.

Prix Apollinaire

Le prix Apollinaire a été remis à Alain Borer



Pour sa 70e édition, le prestigieux prix de poésie a été décerné au poète spécialiste de Rimbaud pour son recueil Icare & I don’t (Seuil, 2007).
Alain Borer a reçu le prix Apollinaire pour son recueil
Icare & I don’t publié au Seuil en 2007. Poète, critique d’art, auteur pour le théâtre, essayiste et romancier, Alain Borer, 59 ans, est aussi un des plus grands spécialistes d’Arthur Rimbaud. Fondé en 1941 par Henri de Lescoët, le prix Apollinaire est considéré comme un des prix de référence pour la poésie. Longtemps lié au prix Goncourt, il est présidé par Charles Dobzynski et récompense « un recueil de poésie dont l’originalité et l’exigence d’écriture tranchent sur la production courante ».

Aimé Césaire

La revue Cahiers d’études africaines, dans son numéro 191, offre un article en ligne:

Aimé Césaire
La chair des mots, une conscience noire du xxe siècle
de Romuald Fonkoua

Institut de littérature française, Université de Strasbourg.

Plan de l’article:
Un noir antillais à l’école de la République.
Le choix des mots
La négritude
: mettre un mot sur l’être noir
Réinventer le monde
: une politique du mot
La qualité du verbe ou le sens réel du mot adéquat

Les Misérables, roman pensif

Tout d’abord le résumé du roman, ici:
http://www.alalettre.com/Hugo-miser-resume.htm

Contexte historique, jugements de l’époque, etc
:
http://www.alalettre.com/Hugo-miserables.htm

D’une manière générale, l’adresse du
Groupe Hugo de Jussieu est incontournable:
http://groupugo.div.jussieu.fr/

Et ce livre que je recommande chaleureusement
:

Les Misérables, roman pensif
Myriam Roman, Marie-Christine Bellosta, Belin.
En 1862, à l’heure où les romanciers prônent le réalisme, le vraisemblable ou le désengagement de l’artiste, Hugo réaffirme avec Les Misérables son irréductible singularité et la vigueur de son romantisme. Ce roman total, il le compose à partir des codes mélodramatiques du roman populaire, en entrelaçant les intrigues, en multipliant les ruptures de la narration et les réflexions digressives, en convoquant les ressources poétiques de l’imaginaire et du mythe. La réalité est faite de signes et de symboles qu’il s’agit de déchiffrer: l’artiste s’engage délibérément auprès des hommes et auprès de Dieu, face à l’Histoire et à l’infini. Hugo s’adresse à un « lecteur pensif », avide de trouver un sens à la destinée humaine dans un siècle qui n’en finit pas d’être celui des révolutions.

Un roi sans divertissement

Je viens de revoir et d'enregistrer le film de François Leterrier, adaptation du chef d'œuvre pascalien de Giono.
La chanson de Brel qui ouvre et ferme le film est très réussie, elle aussi.

Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?
Jacques Brel
Pourtant les hôtesses sont douces
Aux auberges bordées de neige
Pourtant patientent les épouses
Que les enfants ont prises au piège
Pourtant les auberges sont douces
Où le vin fait tourner manège
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?

Pourtant les villes sont paisibles
Où tremblent cloches et clochers
Mais le diable dort-il sous la bible ?
Mais les rois savent-ils prier ?
Pourtant les villes sont paisibles
De blanc matin en blanc coucher
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?

Pourtant il nous reste à rêver
Pourtant il nous reste à savoir
Et tous ces loups qu'il faut tuer
Tous ces printemps qu'il reste à boire
Désespérance ou désespoir
Il nous reste à être étonnés
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?

Pourtant il nous reste à tricher
Être le pique et jouer cœur
Être la peur et rejouer
Être le diable et jouer fleur
Pourtant il reste à patienter
Bon an mal an on ne vit qu'une heure
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?

Valéry Larbaud

Un article universitaire:

Valéry Larbaud ou l’écriture de la transgression
de María Isabel Corbí Sáez, de l’université d’Alicante


et une émission de Canal Universités:

L’écrivain Valery Larbaud s’est éteint le 2 février 1957. Pour la commémoration du cinquantième anniversaire de sa mort, Michel Déon, de l’Académie française, évoquait ici les qualités littéraires de cet écrivain sensible à la beauté et au plaisir, grand traducteur d’auteurs anglais, américains, espagnols et italiens.

http://www.canalacademie.com/Michel-Deon-raconte-Valery-Larbaud.html

Poètes de la Grande Guerre

Je possède un recueil intitulé « Poèmes de la Grande Guerre »

Il a été publié au
Cherche Midi en 1992 par Jacques Béal, par ailleurs biographe du maréchal Leclerc.
Parmi les entrées de la table des matières (4 pages), je sélectionne ici les poètes les plus connus (enfin, de moi…).

L’anthologie se présente sous les
thèmes suivants:
•La guerre
Paul Fort, Henry Bataille, Pierre Albert Birot; Edmond Rostand, Pierre Paraf
• les soldats
Paul Claudel + la chanson de Craonne recueillie par Paul Vaillant Couturier.
• Attente
Cocteau, Apollinaire, Dorgelès, Henry Poulaille, Charles Vidrac
• L’attaque
Mac Orlan, Linais, Paul Dermée, et un général que je ne connais pas…
• Tranchée
Apollinaire, Bernouard, Calloch et d’autres
• Machines de guerre
Verhaeren, Drieu la Rochelle, Pierre-Albert Birot, Apollinaire, Costel, Paul Dermée, Maurice Gauchez
• Couleurs de sang
Ossip Zadkine (le sculpteur) Benjamin Péret, Charles Vildrac
• Mourir
Cocteau (2 textes) Georges Duhamel, André Lafont, Montherlant, René Dalize (l’ami d’Apollinaire), Péguy, Claudel
• Vivre
Louis Chadourne, Fourtier, Cocteau, Chennevière
• Aimer
Apollinaire, Chennevière; Éluard, Bernouard, Jeanne Perdriel-Vaissière (La complainte des jeunes filles qui ne seront pas épousées), Desnos, Maurice de Vlaminck (le peintre), Éluard
• Bruits de ville
Drieu la Rochelle, Pierre-Albert Birot, Philippe Soupault, Cendrars
• Victoire
Cendrars, De Vlaminck, Robert de Montesquiou (l’ami du petit Marcel), André Salmon, Charles Vidrac.

BD La Fièvre d'Urbicande

Sur le site de l’excellente revue RILUNE, une étude de bande dessinée:

Fantastique et bande dessinée: le domaine de l’invisible. Une
lecture de
La fièvre d’Urbicande, de Schuiten et Peeters
Séminaire d’Art et Lettres:
Les Phantasmes et les Icônes du fantastique
Alejo G. Steimberg
Universidad de Extremadura


Biographie de Victor Hugo

Le deuxième tome de la magnifique biographie de Victor Hugo par Jean-Marc Hovasse est annoncé.

La plus exhaustive biographie jamais consacrée à Hugo: érudition, précision, appareil critique, tout y est incomparable. C’est une somme indispensable pour tous les hugoliens auxquels elle apporte énormément. En outre, elle est admirablement écrite.

Ode à George Sand

De Théodore de Banville, Ode à George Sand, tirée du recueil Les Exilés (1867)

Ode dite par M. Talien pour la reprise de « Claudie » au Théâtre Cluny le 17 septembre 1879.


George Sand
! ô beauté, cœur, âme, esprit, génie,
Rien n’a troublé jamais ton effort valeureux,
Et ta pensée, en pleurs comme une Iphigénie,
Combattait pour le pauvre et pour le malheureux.

Car tu les as chéris comme une douce mère.
Femme, tu partageas leur deuil et leur émoi
;
Et, le cœur déchiré par son angoisse amère,
Pitié, labeur, amour, tout était peuple en toi
!

Bien d’autres, détournant leurs yeux du sombre gouffre,
Savent goûter la joie en fleur, les longs repas,
Cependant qu’à leurs pieds l’esclave prie et souffre
:
Toi, tu ne voulais pas, et tu ne savais pas
!

Non, tu plaignais les noirs sanglots, les funérailles
Des êtres pour lesquels le pain est toujours cher
;
Et la Faim, qui déchire et qui tord leurs entrailles,
Plantait en même temps ses ongles dans ta chair.

Mais tu chantas surtout la fatigue essuyée
Par ton frère au front noir, le rude paysan,
Et souvent, t’enfuyant de la ville ennuyée,
Tu disais à l’oisif, au riche
: Viens-nous-en!

Alors tu l’emmenais dans la grande nature
Qui se livre éperdue au soleil, ce doreur,
Et là, tu lui montrais, dans l’atmosphère pure,
Le saint, le glorieux travail du laboureur.

Suivant toujours la terre à ses pieds disparue,
Marchant et poursuivant son but essentiel,
Il tient les oreillons de l’austère charrue
Et travaille, applaudi par les oiseaux du ciel
!

Puis il sème le grain avec un geste auguste,
Et plus tard, quand flamboie et brûle Messidor,
Sous les rayons de feu courbant son flanc robuste,
De sa faucille ardente il coupe les blés d’or
!

Il est pauvre, il n’a pas son chêne ou son érable.
Il est en butte aux maux obstinés et troublants,
Et quand l’âge a neigé sur son front vénérable,
Il lutte et peine encor sous ses longs cheveux blancs
!

Ô femme
! en ton églogue avec amour écrite
Jasent le ruisseau clair et le vent querelleur,
Et dans tes prés, pareils à ceux de Théocrite,
Le gai chevreau lascif mord le cytise en fleur
;

Et tandis que murmure une plainte étouffée,
Dans le doux flot d’argent frais et délicieux,
Passe, la jambe nue, une petite fée
Riante et folle, avec ses cheveux dans ses yeux.

La belle Poésie est comme la lumière
:
Elle aime à déployer la pourpre sous nos pas.
Donc, toi qui te donnais même à l’humble chaumière,
Poëte au cœur divin, ne nous dédaigne pas
!

Car nous sommes tous là pour payer notre dette,
Peuple ému qui jadis de ton front s’envola
:
Ton Rémy, Bois-Doré, la petite Fadette,
Les Villemer, Edmée et maître Favilla,

Et le Champi, qui songe auprès de Madeleine
;
Frissonnants et pensifs, nous tous qui t’adorons,
Comme si le zéphyr à la tremblante haleine
Nous touchait de son aile et courait sur nos fronts.

Mais c’est toi qu’on entend parler par notre bouche
!
Ton œuvre, harmonieuse et fière comme un lys,
Donne un parfum suave à tout ce qui la touche,
Et tu ne voudras pas abandonner tes fils
!

Toi dont la chevelure éblouissait le pâtre
Enchanté par ta lèvre où la rose fleurit,
Tu seras avec nous sur ce petit théâtre,
Si nous avons en nous ton souffle et ton esprit.

La masure est palais si la Muse y respire,
Les Dieux viennent toujours où les nomme la foi
:
Puisqu’un humble tréteau suffisait pour Shakspere,
Le nôtre, si tu veux, sera digne de toi
!

Ah
! permets que ton nom, belle âme, y retentisse!
Toi par qui le funeste orgueil fut châtié,
Poëte qui tournais tes yeux vers la Justice,
Et qui tendais tes mains, femme, vers la Pitié
!

Antigone et la démesure

Un dossier très intéressant sur le personnage d’Antigone :


agora.qc.ca/thematiques/mort/dossiers/antigone


De nombreuses études dont celle-ci
:

Antigone sous le signe de la démesure:


« L’histoire biblique de
Caïn* et d’Abel* nous raconte les démêlés du couple fraternel originel en quête d’espace se terminant dans le meurtre fratricide. L’Épopée de Gilgamesh* est un grand récit mésopotamien du combat de deux amis en quête de gloire éternelle. Ces deux monuments de la littérature universelle reflètent les divers visages de l’amour et de la haine sur fond de mort et de soif d’immortalité, de solidarité dans le bien et dans le mal, de démesure, À son tour, sous le signe de la démesure, Antigone* est une tragédie grecque qui chante la piété familiale et les lois sacrées de la sépulture. »

Antigone et le devoir de sépulture - Encyclopédie sur la mort


http://agora.qc.ca/thematiques/mort/documents/antigone_et_le_devoir_de_sepulture

Le Journal de Stendhal

La bibliothèque municipale de Grenoble donne accès à l’ensemble du « Journal » de Stendhal

L’ensemble du Journal de Stendhal peut désormais être feuilleté sur Internet, sur le site de la bibliothèque municipale de Grenoble.

La bibliothèque, qui possédait déjà la plus grande partie du
Journal de l’écrivain, avait acquis en juin 2006 ces cahiers manquants, écrits par l’écrivain entre 1805 et 1814.

Le public peut découvrir également sur le site une exposition virtuelle sur l’auteur de
La Chartreuse de Parme ainsi qu’un dossier pédagogique à destination des écoles.

https://www.bm-grenoble.fr/853-stendhal-numerise.htm?

Le Voyageur lu par Apollinaire

Le 24 décembre 1913, à 11 heures, Ferdinand Brunot et Madame, l’ingénieur délégué par Pathé, Ravenet, les écrivains Paul Fort, Guillaume Apollinaire, André Billy et André Salmon se retrouvent aux Archives de la parole pour une séance d’enregistrement.

Guillaume Apollinaire dit et enregistre trois de ses poèmes
: Le Voyageur, Le Pont Mirabeau et enfin Marie.

https://www.youtube.com/watch?v=T6uLrprAdMI


https://www.franceculture.fr/litterature/document-rare-apollinaire-interprete-le-voyageur-en-1913

Littérature et folie

Il existe un magnifique dossier sur Littérature et folie, dans la Revue des ressources.

Voici en particulier un article fort intéressant sur deux personnages de
Mrs Dalloway, de la très chère Virginia Woolf :

https://www.larevuedesressources.org/article.php3?id_article=656

Dictionnaire L.F. Céline

Un lexique très complet et indispensable à la compréhension de l’œuvre de L.F. Céline, élaboré à partir des 4 volumes de la collection La Pléiade :

http://members.tripod.com/Duclos/Dictiona.htm

Saint-Exupéry

Une étonnante œuvre de jeunesse, deux correspondances amoureuses, une polémique avec Brasillach: quatre inédits éclairent d’un jour nouveau l’auteur du Petit Prince.

Et si, l’espace d’un instant, on oubliait Le Petit Prince, son mouton, son renard et sa rose? Et si l’on s’intéressait à Antoine de Saint-Exupéry comme à un romancier « normal »? La parution de quatre petits volumes d’inédits, réunis en un élégant coffret, nous invite justement à jeter un regard décalé sur notre aviateur-écrivain national. Au menu: un inédit (excellent), deux femmes (envoûtantes) et une polémique (littéraire).


La correspondance retrouvée a été vendue chez Sotheby. On peut la voir depuis le 11 décembre 2007 au musée des Lettres et Manuscrits (8, rue de Nesle, Paris Vie) qui l’a acquise.

Flaubert correspondance

La correspondance de Gustave Flaubert a d’abord paru en 9 volumes chez Louis Cunard, entre 1926 et 1930, puis ensuite dans La Pléiade. L’édition Cunard comprend 1992 lettres, mais nous en connaissons aujourd’hui le double, et des lettres inédites resteraient à découvrir. On peut lire les lettres de l’édition Cunard, bien qu’incomplètes, pourtant les plus significatives, sur le site suivant, construit par Danielle Girard et Yvan Leclerc.

« 
C’est, en effet, dans ses lettres que le véritable Flaubert nous apparaît avec ses enthousiasmes et ses découragements, ses touchantes délicatesses et ses superbes violences, son exquise sensibilité et sa terrible clairvoyance. Par elles nous sont révélées toute l’intime noblesse, toute la naïve bonhomie de ce pur martyr des lettres. Elles nous font assister enfin à la genèse douloureuse de tant de chefs-d’œuvre; elles en sont le commentaire vivant, indispensable. » -- extrait de la préface de 1926.

Le Collège de France en écoute libre


Sont disponibles actuellement: Colloque de rentrée, Envie d’Amphi, Alain Prochiantz, Roger Chartier, Henry Laurens, Jean Kellens, Gérard Berry, Michel Zink, Michael Edwards, Antoine Compagnon, Pierre Rosanvallon, Jon Elster, Gilles Veinstein, John Sheid, Anne Fagot-Largeault, Stanislas Dehaene, Pierre Corvol, Mireille Delmas-Marty, Jacques Bouveresse, Pierre Magistretti, Christine Petit, Michel Devoret, Pierre-Etienne Will, Michel Brunet et Philippe Kourilsky

Le podcast est un mode de diffusion des enseignements du Collège de France, auquel vous pouvez vous abonner gratuitement.

Abonnez-vous gratuitement à la diffusion scientifique en audio du Collège de France et recevez automatiquement dans votre ordinateur les fichiers de vos conférences préférées. Ensuite vous pouvez les transférer sur votre baladeur numérique, clé USB…

Montaigne Des règles pour l'esprit

Compte rendu

Montaigne enseigne que l’esprit, livré à lui-même, n’est qu’inconstance et fantaisie. Comment parvenir à le régler, quand la raison n’y suffit pas? B. Sève montre que Montaigne s’est attaché à répondre à cette question, et que c’est là que résident les effets philosophiques de sa pensée.

Bernard Sève,
Montaigne. Des règles pour l’esprit, PUF, 2007, 393 p., 29 euros.

Lisez les bonnes feuilles de cet ouvrage.
« Tout abrégé sur un bon livre est un sot abrégé » écrit Montaigne. Voilà qui rend fort délicate la position de qui désire rendre compte d’un très bon livre. L’ouvrage de Bernard Sève est excellent par la puissance de sa thèse, qu’expriment son évidence autant que sa simplicité. C’est le propre des grands livres?: ils nous font voir ce que nous n’avions jamais vu, qui pourtant était là, et qui change tout.

https://www.laviedesidees.fr/En-deca-au-dela-du-scepticisme.html

Récits de rêves

Voici un site assez extraordinaire:
Cette base permet d’explorer comment des écrivains ont abordé l’univers des rêves.
Parmi des centaines d’autres, on trouvera ici les songes programmatiques de René Descartes, les cauchemars du jeune Flaubert, le rêve salvateur de Maxime Ducamp, les visions de Huysmans, les rêves et réflexions sur le sommeil de Marcel Proust.
On pourra aussi tenter de déchiffrer le symbolisme complexe d’un rêve de René Char, explorer les significations cachées des rêves de la tragédie grecque ou de la Bible, découvrir les conventions des contes et romans chinois ou se laisser emporter par La Vision d’Albrecht Dürer.
Dans la base de théorie, on pourra consulter la clé des songes d’Artémidore, qui avait fasciné le Moyen-Âge, lire les expériences scientifiques auxquelles se sont livrés Alfred Maury, Hervey de Saint-Denis ou Joseph Delboeuf, etc.

https://www.reves.ca/auteursindex.php

Voltaire en pleine lumière

Dans Le Figaro littéraire:

Compte rendu de deux biographies de Voltaire
:

https://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00098-voltaire-en-pleine-lumiere-.php

Un article de Frédéric Deloffre sur les sources de
Candide:

https://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00104-les-secrets-de-fabrication-de-candide.php

Et
:

https://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00101-le-jour-o-est-nee-la-tolerance-.php

L'esprit qui a présidé à la rédaction de l’
Encyclopédie:

https://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00105-surprenante-encyclopedie.php

Le Guépard

Sur un site consacré à Stendhal, une étude comparative de la Chartreuse de Parme et du Guépard:

Texte paru dans la
Revue des Deux Mondes. Juillet Août 2003

De la Chartreuse de Parme au Guépard
René Servoise

http://www.armance.com/Guepard.html

Un dossier du CRDP de l’académie de Paris sur le Guépard:

http://crdp.ac-paris.fr/parcours/europeen/index.php/category/tomasi?paged=1#

Littérature et médecine

Littérature et médecine
Peu de gens demandent aux livres ce que les livres peuvent nous donner.
[Virginia Woolf]

À Kansas City dans le Missouri, les futurs étudiants en médecine suivent d’abord un cursus de 4 années d’université avant d’entrer en médecine.
Lors de leur admission, ils se voient remettre en cadeau de bienvenue le gros volume « On Doctoring-Stories, Poems, Essays » (Sur le soin) qui est une anthologie de textes littéraires traitant de la maladie, des soins, de la vie à la mort.
Cet ouvrage contient des textes de Borges, de Kafka, de Tchekhov, de Pablo Neruda, de Conan Doyle, de la Bible et de biens d’autres auteurs encore.
Le responsable de l’enseignement explique que ce livre est offert aux «
parce qu’ils en apprendront plus sur le soin dans la littérature que dans les livres de pathologie où l’on n’apprend que la médecine. »

http://www.ammppu.org/litterature/index.htm

Cioran le Gai désespoir

LE GAI DÉSESPOIR DE CIORAN
PARUTION
TUNIS, TUNISIE


Cioran forge la notion de « gai désespoir » dans une lettre à son frère Aurel à propos de son ami le professeur de philosophie Mircea Zapra? an (1908-1963). Le « gai désespoir » est, à première vue, une association oxymorique empruntée au Traité du désespoir de Kierkegaard et au Gai savoir de Nietzsche, mais il est aussi le croisement de deux pensées complémentaires, en dépit des différences qui existent entre elles. En effet, Cioran retient de Kierkegaard son existentialisme mélancolique à la lumière duquel il a pu dialoguer avec Dieu et repenser toutes les catégories théologiques, morales et sociales nées du christianisme. De Nietzsche, qui est comme lui fils de religieux, Cioran a gardé sa « généalogie » qui a pour ambition de couper à la racine les illusions, ainsi que son sens du mot cinglant qui apparaît dans l’écriture fragmentaire, de même que sa vie de philosophe libre et révolté qui a poussé ses idées jusqu’à la démence. Le « gai désespoir » est, par voie de conséquence, une sorte de « défense et illustration » de la liberté: liberté de l’être qui accepte sa nature foncièrement désespérée et tragique, comme celle de la pensée qui respecte et défend ses spécificités en refusant de les cantonner dans l’idéologie systématique ou dans la foi aveugle et dogmatique.


Aymen Hacen est né à Hammam-Sousse en Tunisie en 1981. Ancien élève de l’École normale supérieure de Tunis, agrégé de lettres modernes, il est aujourd’hui allocataire-moniteur de l’École Normale Supérieure Lettres et Sciences humaines de Lyon où il prépare un doctorat sur Cioran. Poète et essayiste, il a publié dans
Le Nouveau Recueil et Europe. Il est, entre autres, l’auteur de Stellaire. Découverte de l’homme gauche, paru en 2006 aux éditions Fata Morgana, ainsi que d’Alphabet de l’heure bleue, publié en 2007 chez Jean-Pierre Huguet éditeur, et d’Erhebung, livre de dialogue avec Yan Tomaszewski, composé de vingt et un textes pour vingt et unes photographies, à paraître prochainement chez Jean-Pierre Huguet éditeur. Directeur de la collection « Al Kacida » (Le poème, en arabe) aux éditions Tawbad, il a édité en mars 2007 Poème d’attente de Bernard Noël. Il prépare aujourd’hui la traduction et la publication d’une version arabe de Mythologie de l’homme d’Armel Guerne, à paraître en octobre à l’occasion des Rencontres de Tourtrès.


Responsable
: Éditions Miskiliani

Adresse
: Aymen Hacen Résidence de l’ENS-LSH Jacqueline Bonnamour Chambre C54c 90, rue Bollier 69367 Lyon Cedex 07.

Sources de Shakespeare Roméo et Juliette

Une page sur les sources de la pièce de Shakespeare, Roméo et Juliette :

https://fr.qaz.wiki/wiki/Romeo_and_Juliet

Beckett palimpseste de Proust

Un petit tour vers la revue québécoise Voix Plurielles qui met la plupart de ses articles en ligne:

BECKETT PALIMPSESTE DE PROUST OU LA RÉÉCRITURE PAR DÉNI

« On ne peut refaire ce qu’on aime qu’en le renonçant. »
Proust,
Le Temps retrouvé

Par Sophia Dachraoui, Université de Strasbourg (France)

C’est ici
:

https://journals.library.brocku.ca/index.php/voixplurielles/article/view/497

Aristote et le théâtre

Aristote aurait saboté le théâtre, selon la latiniste Florence Dupont.

Cette enseignante de Paris VII accuse le philosophe d’avoir transformé le théâtre à « efficacité spectaculaire », digne des fêtes dionysiaques, en ennuyeuse littérature pour érudits.

Elle s’en explique dans son livre,
Aristote ou le vampire du théâtre occidental (Aubier).
Sa cible
: le traité d’Aristote La Poétique, qui aurait signé l’arrêt de mort de l’art théâtral en faisant l’apologie de l’écrit.

Montaigne Essais en ligne

CHAPITRE PREMIER
Par divers moyens on arrive à pareille fin

LA plus commune façon d'amollir les coeurs de ceux qu'on a offencez, lors qu'ayans la vengeance en main, ils nous tiennent à leur mercy, c'est de les esmouvoir par submission, à commiseration et à pitié : Toutesfois la braverie, la constance, et la resolution, moyens tous contraires, ont quelquesfois servy à ce mesme effect.

Edouard Prince de Galles, celuy qui regenta si long temps nostre Guienne : personnage duquel les conditions et la fortune ont beaucoup de notables parties de grandeur ; ayant esté bien fort offencé par les Limosins, et prenant leur ville par force, ne peut estre arresté par les cris du peuple, et des femmes, et enfans abandonnez à la boucherie, luy criants mercy, et se jettans à ses pieds : jusqu'à ce que passant tousjours outre dans la ville, il apperçeut trois gentilsÅ|hommes François, qui d'une hardiesse incroyable soustenoient seuls l'effort de son armee victorieuse. La consideration et le respect d'une si notable vertu, reboucha premierement la pointe de sa cholere : et commença par ces trois, à faire misericorde à tous les autres habitans de la ville.
Scanderberch, Prince de l'Epire, suyvant un soldat des siens pour le tuer, et ce soldat ayant essayé par toute espece d'humilité et de supplication de l'appaiser, se resolut à toute extremité de l'attendre l'espee au poing :

https://www.ebooksgratuits.com/ebooksfrance/montaigne_michel_de-essais_livre_i.pdf

La Fontaine Fables et argent

Les amateurs peuvent s’abonner au site lafontaine.net, afin de recevoir une fable, chaque jour, dans leur boîte aux lettres électronique.
Quelques explications précieuses accompagnent le texte.

http://www.lafontaine.net

Aujourd’hui
:

L’enfouisseur et son compère
Livre X, Fable 4

Si cette fable est inspirée d’Abstémius, nous pouvons retrouver le même procédé, utilisé ici par l’avare, repris cette fois par Anselme dans « L’Étourdi » de Molière (II, 5). Dans la présente pièce, La Fontaine dénonce une nouvelle fois le désir d’ accumuler des richesses. Mais cette fois, l’avare se corrige, non à cause d’inutiles discours — qui seraient restés pure théorie — mais par la vision, et, ce faisant, la compréhension directe de son vice.

Dans son remarquable ouvrage, Marc Fumaroli nous invite à lire à la suite les diverses fables de La Fontaine traitant du sujet de l’avarice et de percevoir ainsi l’évolution de la notion d’argent ainsi que de celle de l’avare (« La Fontaine — Fables »
; Le Livre de Poche; Classiques modernes; La Pochothèque; édition de Marc Fumaroli; 1997, p. 946).
Vous pourrez donc relire « 
L’Avare qui a perdu son trésor » (Livre IV, fable 20), « Le Dépositaire infidèle » (IX, 1) ainsi que « Le trésor et les deux hommes » (IX, 16).

Le condamné à mort chez Hugo et Andreev

Une étude complète:

Le condamné à mort chez Victor Hugo et Leonid Andreev: éléments d’un parallèle

Françoise Genevray
Université Jean Moulin — Lyon III

Prévoir sa fin peut détruire. « De jour en jour la pensée de la mort prochaine tuait l’homme », écrit L. Andreev dans
Le Gouverneur (1900). Honni par l’opinion pour avoir fait tirer sur des ouvriers grévistes, guetté par les balles des vengeurs, le gouverneur acquiesce obscurément aux volontés qui concourent à le supprimer. Dans l’Histoire des sept pendus (1908), un ministre échappe à des terroristes. Le premier chapitre met en scène sa peur rétrospective de l’attentat. Les autres suivent sept condamnés jusqu’à l’heure de leur pendaison, comme pour illustrer l’idée dégagée à propos du ministre:

Ce n’est pas mourir qui est terrible, c’est de savoir qu’on va mourir. Il serait tout à fait impossible à l’homme de vivre s’il connaissait l’heure et le jour de sa mort avec une certitude absolue.

Tel est justement le savoir imposé aux victimes de la peine capitale. Un malade incurable ignore l’échéance fatale et, même s’il la suppose très proche, continue de vivre dans cette durée sans fin appelée par V. Jankélévitch » entrouverture ». Mais les prisonniers imaginés par Andreev, de même que par Hugo en 1829 (Le Dernier jour d’un condamné), connaissent ou devinent la date de l’exécution. Leur pensée bute sur cette limite temporelle infranchissable. Leur vie se borne à attendre ce qui va l’interrompre.

Une nouvelle traduction permet aujourd’hui de lire en français le texte intégral de l’Histoire des sept pendus. Notre parallèle avec Le Dernier jour… ne cherche pas à établir l’influence du précédent hugolien, bien connu en Russie, sur le récit d’Andreev. Que celui-ci eût été écrit indépendamment ou non de cette possible source, nous montrerons surtout comment il s’en éloigne. L’Histoire des sept pendus transforme en profondeur ce que Hugo nommait l’« autopsie intellectuelle » du condamné. […]

Albert Cohen

Voici l’adresse d’un groupe de recherches universitaires sur l’œuvre d’Albert Cohen:

https://www.atelier-albert-cohen.org/

Sommaire du site
:

Atelier Albert Cohen
Annuaire
Annuaire

Bibliographie

Œuvres d’Albert Cohen
Ouvrages biographiques
Ouvrages critiques
Articles sur Albert Cohen
Entretiens
Comptes rendus

Événements

MORT DE CHARLOT au théâtre
Hommage à Norman David Thau (1959-2005)
Festival
: « Marseille célèbre Albert Cohen »
Belle du Seigneur au cinéma
« Albert Cohen dans son siècle » (Alain Schaffner et Philippe Zard), sommaire
entretien avec Alain Schaffner et Philippe Zard sur « Albert Cohen dans son siècle »
Journée d’étude
: écriture et identité dans l’œuvre d’Albert Cohen (10 juin 2006).
Journée d’étude du samedi 2 juin à Paris IV-Sorbonne, amphi Guizot

Les Cahiers Albert Cohen


COMPTES RENDUS D’OUVRAGES

N°1 Gérard Valbert
: Albert Cohen, le seigneur
N°1 Bella Cohen
: Autour d’Albert Cohen; Albert Cohen, mythe et réalité
N°2 Présence d’Albert Cohen dans le secondaire
N°2 Traduction grecque de « 
Solal »
N°3 Cohen en Pléiade
N°4 Israel Zangwill
: Le roi des Schnorrers
N°6 Carole Auroy
: Albert Cohen, une quête solaire
N°8 Alain Schaffner
: Bibliographie
N°8 Catherine Milkovitch-Rioux
: L’univers mythique d’Albert Cohen
N°8 Claire Stolz
: La polyphonie dans « Belle du Seigneur »
N°8 Bertrand Goergen
: Dialogues et dialogismes dans l’œuvre d’Albert Cohen
N°9 Alain Schaffner
: Le goût de l’absolu
N°9 Véronique Duprey
: Albert Cohen: au nom du père et de la mère
N°9 Clara Lévy
: Écriture de l’identité: les écrivains juifs après la Shoah
N°9 Anne-Marie Paillet
: Ironie et paradoxe: le discours amoureux romanesque
N°10 Ewa Miernowska
: Le dialogue des discours dans les romans d’Albert Cohen
N°10 Judith Kauffmann
: Grotesque et marginalité
N°10 Philippe Zard
: La fiction de l’Occident
N°11 NormanDavid Thau
: Romans de l’impossible identité
n°13
: Evelyne Lewy-Bertaut: « Albert Cohen mythobiographe »
N°14 Jack Abecassis
: Albert Cohen. Dissonant Voices
n°15
: Robert Elbaz: Albert Cohen ou la pléthore du discours narratif
n°15
: Des couacs sur papier bible (retour sur l’édition Pléiade)
Albert Cohen dans son siècle, par Alain Schaffner et Philippe Zard (dir.)
L’écriture de l’Histoire dans l’œuvre d’Albert Cohen, de L. Michon-Bertout
Le livre de ma mère, d’Albert Cohen, par Nathalie Fix-Combe
N°17, Joëlle Garde, Tristan Ramade, Albert Cohen à Marseille, intimités et errances

Tout sur l'Encyclopédie

Afin de tout savoir sur la fabrique de l’Encyclopédie:

1. Chronologie
2. Sources proches, sources lointaines
3. Les rédacteurs
4. L’emblème des Lumières (les objectifs d’Alembert et Diderot)

http://classes.bnf.fr/dossitsm/fabrency.htm

Faulkner Trilogie des snopes

Après la parution récente en Pléiade du tome IV des œuvres romanesques de William Faulkner (1897-1962), les éditions Gallimard publient, le 22 novembre prochain, sa fameuse « trilogie des Snopes ».

Le volume de la collection
Quarto réunit pour la première fois en français les trois volets de cette « chronique », achevée en 1959.
Surtout, il propose un dictionnaire inédit de tous ses personnages et permet de les suivre dans l’œuvre du grand écrivain américain, de
Tandis que j’agonise à Sanctuaire, en passant par Lumière d’août.

Vivant Denon Point de lendemain

INCIPIT

« J’aimais éperdument la comtesse de…; j’avais vingt ans, et j’étais ingénu; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta. J’étais ingénu, je la regrettai; j’avais vingt ans, elle me pardonna: et comme j’avais vingt ans, que j’étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l’amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes. »

Vivant Denon,
Point de lendemain

Je mentionne ce pur chef-d’œuvre de récit libertin, tout d’abord parce que je l’aime infiniment, et surtout parce que le fichier que vous pouvez télécharger contient
:
— la version de 1777
— la version de 1812 (avec ce célèbre et délicieux incipit)
une édition comparée des versions de 1777 & 1812 dans laquelle sont reportées par un jeu de couleurs les principales modifications apportées par Dominique Vivant Denon à son texte d’origine.
Afin de repérer plus facilement ses corrections, il est signalé:
— l’édition de 1777 en gris = texte barré
— celle de 1812 en rouge = texte souligné
— & le texte commun aux deux versions en noir.


https://www.leboucher.com/pdf/denon/b_den_pl.pdf

Littérature et mathématiques

Littérature et mathématiques: jalons pour une approche perpendiculaire

Richard Saint-Gelais, Université Laval

Les entreprises interdisciplinaires se font souvent sous le signe de l’ambiguïté et les tentatives de rapprochement entre littérature et mathématiques ne font pas exception. Cet article essaie de baliser les difficultés et les possibilités d’une telle rencontre à partir d’un cas précis, celui du bouleversement des isomorphies temporelles dans le récit. On tente ensuite de dépasser le stade de l’application pour envisager, à travers l’axiomatique, les enjeux d’un regard mathématique sur la chose littéraire.

L’article est ici
:

https://www.erudit.org/revue/tce/2002/v/n68/008244ar.pdf

André Gide liens

UN mémoire de DEA: L’image dérobée: une esthétique du regard chez André Gide

https://polycarpe.fr/dea/


On a beaucoup ri d’un télégramme que Mauriac a reçu peu de jours après la mort de Gide et ainsi rédigé
: « Il n’y a pas d’enfer. Tu peux te dissiper. Préviens Claudel. Signé André Gide »
Julien Green, Journal 28 février 1951

Étude sur Verlaine

Une rareté aujourd’hui:

FERNAND CLERGET, Paul Verlaine et ses contemporains par un témoin impartialDocuments — Essais

Document PDF en mode image, indexé


Paris, Bibliothèque de l’Association, 1897. Édition originale.
Une étude sur Verlaine, intéressante et rare.



https://www.ebooksgratuits.org/pdf/clerget_paul_verlaine_et_ses_contemporains_ocr.pdf

La Princesse de Clèves

Quelques ressources:

1
. Une émission en ligne:
Dans quelle catégorie classer la Princesse de Clèves, de Madame de La Fayette
? Est-ce un roman historique? Un roman psychologique? Un roman d’amour galant? Réponse avec un lecteur averti, Jean Mauduit, dans sa chronique, « Les femmes écrivains».

https://www.canalacademie.com/spip.php?page=recherche&recherche=La+Fayette&envoyer=

2.
Bibliographie sommaire:


3.
Terre des écrivains:

http://www.terresdecrivains.com/spip.php?article708

4.
Articles universitaires

Plusieurs études, par un auteur haut en couleurs
:

http://rene.pommier.free.fr/Princesse.htm

5.
Un site rien que pour elle:

http://madamedelafayette.free.fr/accueil.htm


Sans oublier cette page
:

http://culturecritique.wordpress.com/2007/01/04/la-princesse-de-cleves-femme-de-lannee-grace-a-nicolas-sarkozy/

Contes Perrault Grimm Mme d'Aulnoy


L'imaginaire des Contes de Perrault. Leur rapport à la raison
Caroline Portalès- Auriol
http://auriol.free.fr/psychanalyse/imaginaire-raison-conte.htm#_Toc153550977

Le roman initiatique

Dans cet article de Laurent Déom, des clefs d’analyse du roman initiatique:

Le roman initiatique: éléments d’analyse sémiologique et symbolique

LAURENT DÉOM

L’initiation fait partie de ces concepts dont tout le monde croit savoir ce qu’ils recouvrent, et que chacun utilise, de ce fait, au gré de sa fantaisie. Le champ littéraire ne fait pas exception à cette pratique, si bien que le roman initiatique, pour ne parler que de lui, constitue une catégorie qui ressemble à un fourre-tout où se côtoient des œuvres dont le seul point commun est tantôt d’évoquer l’apprentissage du héros, tantôt de délivrer un message plus ou moins philosophique sur la condition humaine, tantôt encore (mais cette liste est loin d’être close) d’être irriguées par un symbolisme que, à tort ou à raison, l’on croit proche de celui qui se déploie dans le cadre (référentiel) de l’initiation. Il est donc nécessaire de faire le point sur cette notion, afin d’éviter qu’en continuant d’être propre à tout, elle ne devienne finalement bonne à rien. C’est dans cette perspective que nous proposerons, dans les pages suivantes, un rappel des fondements anthropologiques de l’initiation. Celui-ci sera prolongé par une réflexion sur l’initiation dans la littérature et par quelques propositions théoriques permettant de reconnaître les romans initiatiques. Enfin, nous effectuerons une brève mise en pratique de cette théorie, de façon à en vérifier la validité.

Rousseau par lui-même

Voici la biographie de Rousseau par lui-même, reconstituée par Pierre Perroud.

La présentation en est intéressante :

http://athena.unige.ch/athena/rousseau/rousseau-chronologie.html

Diderot Jacques le Fataliste

Quelques pages internet sur Jacques le Fataliste de Diderot :

Une page intéressante :
http://lettraugranier.centerblog.net/3043639-Engagement-de-Jacques-le-fataliste

Le roman à télécharger en version audio intégrale :
http://www.litteratureaudio.com/index.php/2008/04/24/diderot-denis-jacques-le-fataliste-et-son-maitre/

La Revue d’Etudes Françaises de l’université de Budapest recèle des trésors.


Voltaire Le Taureau blanc

Un article de revue de Marie-Hélène Cotoni

« Intertextualité et humour dans
Le Taureau blanc de Voltaire »,

Cahiers de Narratologie N° 13 Nouvelles approches de l’intertextualité

Résumé
:

Jugeant que l’intertextualité et l’humour impliquent l’un et l’autre une hétérogénéité discursive, nous avons choisi de les analyser dans un conte où Voltaire a emprunté à
l’Ancien Testament son bestiaire et une partie de ses personnages pour suggérer, en jouant avec le merveilleux, que la Bible n’est qu’une fable parmi d’autres.

Mais à côté de l’intention satirique et polémique, de la désacralisation par le travestissement burlesque, il y a place pour le dérèglement ludique et la féerie. À côté du message explicite de l’énoncé se fait jour le charme discret de l’énonciation.

La fantaisie du conteur s’exerce sur des réminiscences bibliques en produisant de constants décalages qui, pour un lecteur complice, sont source d’humour
: situations inattendues, comportements surprenants, dérapages chronologiques, pastiches insolites, paralogismes, disparates stylistiques, jeu entre le dit et le non dit.
Quand le conteur brode sur le canevas d’un imaginaire ancien des aventures cocasses, quand il tient avec impassibilité un discours incongru, en mimant le plus grand naturel malgré la présence d’incompatibilités arbitraires et de décrochages, il crée, par l’alliance de la virtuosité et de la feinte naïveté dans l’usage des allusions intertextuelles, un univers étrange, d’une poésie surréelle.

Gracq et Beckett


Commencement à toutes fins utiles. Philippe De Jonckheere, un article à la demande d'Alain Caron pour le dossier Beckett de l'association Initiales.  

http://www.desordre.net/textes/bibliotheque/auteurs/beckett/beckett.html

Tout sur Racine

Des textes:

http://abu.cnam.fr/BIB/auteurs/racinej.html

La biographie de Racine écrite par Marc Fumaroli
:

http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/racine2.htm

Une autre biographie
:

http://17emesiecle.free.fr/Racine.php


Ue étude de Phèdre
:
http://www.espacefrancais.com/topics/phedre.html


Une émission de radio
:

La grammaire et Racine

Émission proposée par
: Bertrand Galimard Flavigny
Adresse de cet article
:
http://www.canalacademie.com/La-grammaire-et-Racine.html

Tout sur Balzac

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Balzac!


Accès libre aux différents romans de
La Comédie humaine (édition Furne, 1842-1855).

Ce dossier comprend quelque 88 textes et 2500 personnages accessibles par titres de romans ou par moteur de recherche.

Le site propose également des gravures représentant les personnages de
la Comédie humaine, des notices sur les romans, des dossiers sur Balzac ou sur son œuvre. Ce dossier accessible gratuitement en ligne a été réalisé par le Groupe International de Recherches Balzaciennes, la Mairie de Paris et l’Université de Chicago (États-Unis).

http://www.v1.paris.fr/musees/balzac/furne/aaliste.htm

Les Classiques revisités

Un site intéressant (de nombreuses pages de critiques stimulantes), un critique perspicace (j’apprécie qu’il tienne Monsieur Nicolas de Rétif comme bien supérieur aux Confessions de Rousseau… Moi également, depuis longtemps.)

http://www.bopsecrets.org/French/rexroth/cr/index.htm

Mythe de Don Juan

Un site consacré entièrement consacré au personnage mythique de Don Juan:

http://www.don-juan.net/

Dossier d'extradition de L.F. Céline

Le 9 octobre sortie « L’affaire Louis-Ferdinand Céline » de David Alliot, aux Éditions Horay.

Un livre basé sur le dossier d’extradition de Louis-Ferdinand Céline, en théorie inaccessible jusqu’en 2051, mais que l’auteur a pu consulter aux archives du Ministère des Affaires étrangères, parmi les papiers des archives de l’ambassade de France à Copenhague (1945-51).

Pour rappel, en raison d’écrits antisémites, Céline s’enfuit en Allemagne en juin 1944, avant d’être vu à Copenhague en décembre 1945.
Le gouvernement français réclame son extradition pour « haute trahison». Les Danois ne sont pas contre mais craignent pour la vie de l’écrivain, en cas de retour en France.
S’engage alors une longue bataille diplomatique.

Proust et Vinteuil

Lre une étude sur Proust et la musique, dans Un amour de Swann, avec un lien pour écouter la sonate de Fauré:

« 
L’expérience d’entendre la sonate, écrit Madeleine Hunter, est semblable à l’expérience de Marcel (le narrateur) lui-même lorsqu’il a goûté la madeleine. L’expérience de Marcel fait revenir le passé dans le présent. Il y a beaucoup de ressemblances entre la mémoire involontaire de Swann et celle de Marcel. Nous pouvons comprendre ce que la sonate a fait pour Swann en étudiant ce que la madeleine a fait pour Proust. L’épisode de la madeleine a lieu par hasard, et il évoque en Marcel une réaction de plaisir sensuel et émotionnel. La sonate a des effets semblables sur Swann. »

Pour plusieurs critiques, cette fameuse sonate serait en fait la Sonate en la majeur de César Franck. Pour d’autres, dont Antoine Compagnon, ce serait plutôt la Ballade de Gabriel Fauré. Pour d’autres encore, elle se rapprocherait plus de l’œuvre d’un Wagner, ou encore elle serait une pure création de Proust, illustrant son propre univers.

Joseph Conrad

Joseph Conrad (1857-1924)

par Simone Douek
Réalisation Céline Ters

« La tâche que j'essaie de mener à bien consiste, par le pouvoir du mot écrit, à vous faire entendre, vous faire sentir – mais encore plus que tout vous faire voir.»

Josef Teodor Konrad Korzeniowski, né à Berdichev, en Pologne ukrainienne, s'engage donc dans la marine marchande française à 17 ans, puis, ayant gravi les échelons jusqu'au grade de capitaine, il passe ses plus longues années de navigation dans la marine marchande anglaise ; mais secrètement, pendant les quatre dernières années de sa vie de marin, voyage avec lui et s'élabore lentement le manuscrit de son premier roman,
La Folie Almayer. Il a 37 ans, et il va changer de vie.

Tolkien médiéval

Sur le site incontournable de La vie des Idées:

Tolkien est désormais étudié à l’Université; un recueil d’articles explore les sources et modèles médiévaux de celui qui fut aussi un philologue spécialiste du Moyen Âge. Mais de quel Moyen Âge?


article de Charles Delattre à télécharger:

  • (PDF — 126,9 Ko)

Tolkien et le Moyen Âge, dir. L. Carruthers (avec la collaboration d’É. Denard et de Cl. Delesalle), Paris, CNRS Éditions, 2007. 19,90 €. ISBN: 978-2-271-06568-1
J. R. R. Tolkien, auteur réputé facile, fait-il encore l’objet d’un ostracisme de la part de la communauté universitaire? On hésiterait à le croire, au vu des publications qui ne cessent de se multiplier depuis quelques années à son sujet. Point d’orgue de ce mouvement, l’édition par Christopher Tolkien de la plus grande partie des brouillons, rapports d’étape, esquisses et œuvres inachevées de son père, dans un monumental History of Middle Earth en douze volumes, aujourd’hui en cours de publication en français chez Christian Bourgois.

www.laviedesidees.fr/Tolkien-medieval.html

Salacrou Boulevard Durand

Un livre à relire, et à faire lire: Armand Salacrou, Boulevard Durand

Une sorte de nouvelle affaire Dreyfuss…


En 1910, pour faire triompher les revendications des ouvriers qui déchargent le charbon dans le port du Havre, le secrétaire du syndicat — Jules Durand — organise une grève. Roussel l’homme de confiance du directeur, réussit quand même à recruter sur place la main-d'œuvre nécessaire. Parmi ces « jaunes » ou « renards » comme on dit dans le métier, il y a Capron.
Un soir, dans l’ombre des quais, Capron se prend de querelle avec des grévistes ivres oui l’assomment. Ce ne serait qu’un fait divers banal si Roussel ne voyait dans cette mort l’occasion de discréditer Durand dont l’action idéaliste inquiète le patronat havrais
: « l’affaire Durand » commence, car tous les moyens seront bons, si bons même que Durand sera condamné à avoir la tête tranchée pour un crime qu’il n’a ni commis ni pu commettre.
L’aventure n’est que trop réelle
: il a fallu huit années pour parvenir à innocenter Dutand, mais entre-temps la monstruosité de cette injustice lui avait fait perdre la raison. En 1956, la municipalité du Havre lui a dédié un boulevard. Armand Salacrou évoque avec une bouleversante intensité la tragédie de cet homme simple écrasé par le destin.

Source
: Le Livre de Poche, LGF

Céline : Cahiers de l'Herne réédités

Réédition des deux Cahier de L’Herne n° 3 et 5: Louis-Ferdinand Céline

dirigés par D. de Roux, M. Thelia et M. Beaujour

Paris
: Cahier de l’Herne, 2008.
Inédits et textes retrouvés
:
Préface inédite de Semmelweis, 31, cité d’Antin, Casse-Pipe, La médecine chez Ford, Bezons à travers les âges, Des pays où personne ne va jamais, Le « Voyage » au cinéma, Dossier du procès, Carnet du cuirassé Destouches, Les assurances sociales et une politique de la santé publique, Rabelais, il a raté son coup, L’agité du bocal (
pamphlet contre Sartre), Vive l’amnistie, Chansons, L’argot est né de la haine, Hommage à Zola. Correspondance avec Dabit, Daudet, le Consul de France, etc.

ISBN
: 2-85197-156-5454 pages Prix: 39 euros


http://www.editionsdelherne.com/catalogue/nos-collections/cahiers-de-lherne/