2008

Paul Eluard dit Liberté

PAUL ÉLUARD écrit un magnifique poème

La France est bafouée, trahie, violée. La barbarie nazie règne. Les résistants s’organisent. Parmi eux PAUL ÉLUARD écrit un magnifique poème LIBERTÉ qui est parachuté sur la France occupée. Ce poème devient le cri de ralliement de tous ceux qui restent fidèles à la France éternelle. Ce poème reste à tout jamais inscrit dans la mémoire de la France.


ILLUSTRATION DE FERNAND LÉGER POUR LE POÈME LIBERTÉ

ÉCOUTER LE POÈME RÉCITÉ PAR PAUL ÉLUARD
(en REAL MEDIA 350 Ko)

Traductions des 1001 et nuits

Choisir une traduction des contes des Mille et une nuits pour les élèves de collège n’est pas toujours une mince affaire.
Pour mémoire, une présentation des principales traductions existantes et leurs caractéristiques
:

Traduction Galland (Paris, 12 vol., 1704-1717)
La première de toutes les traductions en langue européenne et qui a fait connaître à l’Occident les Mille et une nuits. En réalité, elle a fabriqué un recueil à part, en ajoutant de nombreux contes d’un autre genre comme Aladdin, Ali Baba, Le prince Ahmad et la fée Pari Banou, Les deux soeurs jalouses de leur cadette, Zayn al-Asnam (introduit par l’éditeur à l’insu de Galland lui-même), Codadad (id.), etc. contes qui, pour la plupart, ne se trouvent dans aucun manuscrit arabe et ont été racontés à Galland ou pris à d’autres sources.
Nombreuses rééditions, en livre de poche, Garnier-Flammarion, 3 vol., Paris, 1965 (régulièrement réimprimée).

Traduction Mardrus (Paris, 16 vol., 1899-1904)
Ajouts de contes qui n’ont pas de lien avec les 1001 nuits et reprise de ceux introduits par Galland. La traduction est parfois excessivement orientalisante, mais est encore la seule à fournir en français certains contes de l’édition Bûlâq. Cette traduction est disponible aujourd’hui chez Robert Laffont, col. Bouquin, 2 vol., Paris, 1985 (régulièrement réimprimée). La traduction est un peu « coquine », en réaction à Galland qui est un peu pudibond.

Traduction Khawam (Paris, 3 vol., 1965-67)
Publiée d’abord chez Albin Michel en 3 vol., puis reprise avec quelques modifications par Phébus, 4 vol., en 1986-7. L'édition reprend en gros le manuscrit Galland, c’est-à-dire celui édité par Mahdî avec quelques adjonctions de manuscrits de la B. N. F. En poche, elle est publiée chez Pocket.

Traduction Bencheikh et Miquel (Paris, 3 vol., 1991-96)
La plus récente des traductions françaises, elle utilise l’édition dite de Calcutta II, semblable à celle de Bûlâq, à laquelle elle ajoute des éléments pris dans un texte semblable à celui de l’éd. Mahdî. Publiée d’abord en livre de poche, dans la collection Folio (Gallimard), elle offre une traduction complète des Nuits dans la Bibliothèque de la Pléiade.

Traduction Burton (The Book of the Thousand Nights and a Night, Bénarès (Londres), 10 vol., 1885; Supplemental Nights to the Book of the Thousand Nights and a Night, 6 vol., 1886-88, nombreuses rééditions). Peut-être l’une des plus complètes et des plus utiles aux chercheurs. Le traducteur n’hésite pas à donner deux fois le « même » conte, lorsque d’une version à l’autre les différences le justifient. De même, il est le seul à offrir certains contes directement extraits des manuscrits.

Pour compléter ces informations,

Étude comparative d’un même passage (in
Conte du roi Shâhriyâr et de son frère le roi Shâh Zamân):

-
Version Antoine Galland: « La pudeur ne me permet pas de raconter tout ce qui se passa entre ces femmes et ces Noirs, et c’est un détail qu’il n’est pas besoin de faire; il suffit de dire que Schahzenan en vit assez pour juger que son frère n’était pas moins à plaindre que lui ».

-
Version Joseph-Charles Mardrus: « Ils se dévêtirent tous et se mêlèrent entre-eux. Et soudain la femme du roi s’écria ‘O Massaoud! Ya Massaoud!’, et aussitôt accourut vers elle un solide nègre noir qui l’accola; et elle aussi l’accola. Alors le nègre la renversa sur le dos et la chargea. »

-
Version Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel: « Ils se déshabillèrent. Les dix couples se formèrent et la reine appela Mas’ûd qui descendit d’un arbre en disant: ‘Que me veux-tu, petite maquerelle, mon petit trou, je suis Sa’d le baiseur, Mas’ûd le fortuné’. La reine éclata de rire, se jeta sur le dos et se fit monter par l’esclave ».

Enfin, le somptueux film de Pasolini, revu voici quelques jours sur une chaîne du câble, n’est pas à projeter en classe…

Lecture en cours Verlaine par Carco

:

Francis Carco (1886 — 1958)

Mon compagnon de cette période de Noël


En rupture de ban très jeune avec la société et sa famille bourgeoise, attiré dès l’adolescence par les mauvais garçons, les lieux mal famés et les jeux de la nuit,
Francis Carco, M’sieur Francis plus tard pour la pègre, se fixe dès seize ans le programme de son existence: il sera poète.

Poète de la nuit, poète de la rue, des marlous, des Apaches, des filles du bitume, des éphèbes racoleurs, écrivain de Paname, des bordels, des caboulots et des fumeries d’opium.
Il arpente Paris la nuit, de Barbès aux Fortifs, de la Chapelle à la Bastoche, de la Place du Tertre au Quartier Latin. Avec Apollinaire, Max Jacob, Pierre Mac Orlan, Utrillo, Modigliani…, toute la bande du Lapin Agile, il vit l’épopée grandiose et misérable de la bohème dont Montmartre est le cœur.
Jésus la Caille, le môme maquillé qui fait craquer les macs et les filles sera son premier roman. Car ce fils de bourgeois encanaillé s’est promis de foutre, en pleine gueule des bourgeois, des romans musclés et pourris dont ils se lécheront les babines.
Après des années de galère, Francis Carco est lauréat de l’Académie Française et décoré de la Légion d’Honneur. Explorateur fasciné et ambigu de la misère et du crime, des êtres voués au malheur, à la déchéance et à la solitude, Francis Carco fait revivre dans ses romans tout un monde et une époque. Mais au-delà de ces témoignages de voyeur, la force de son œuvre est de nous entraîner à sa suite dans les tréfonds de l’humanité en souffrance.


Je me régale de son évocation de Verlaine, qu’Albin-Michel a eu la bonne idée de rééditer le 12-11-2008. Je suis en quête de son
Nerval et de son Villon.

Nuit de Noël

« Un homme passa, tenant un crochet, une lanterne sourde, et chargé d’une hotte. Je le suivis.
Vers six heures, nous passâmes aux Halles. Je vis, près de la fontaine des Innocents, un homme vêtu de haillons multicolores comme une mosaïque, agenouillé devant un tas d’ordures, et cherchant des bribes d’aliments putrides qu’il mangeait avidement. Il était nu-tête et ses cheveux pendaient, roux, comme ceux du Christ. »



Guillaume Apollinaire, Œuvres en prose, « Histoire d’une famille vertueuse, d’une hotte et d’un calcul»

Corneille documentation

Pour Corneille, les ressources de l’internet sont abondantes. Une petite sélection, donc:

- biographie
:
https://www.sculfort.fr/articles/etoes/17e/corneille/biographie.html

- sites
:
http://17emesiecle.free.fr/Corneille.php

Corneille à Rouen
:
http://www.rouen-histoire.com/Corneille/

Des émissions à écouter
:
https://www.canalacademie.com/spip.php?page=recherche&recherche=Corneille&envoyer=

Propositions de lectures
Serge Doubrovski, Corneille et la dialectique du héros (thèse, 1963), Gallimard, coll. TEL
Georges Couton,
Corneille et la tragédie politique, Que sais-je? n°2174, Presses universitaires de France, 1984.
Georges Forestier,
Le Cid, Pierre Corneille: résumé analytique, commentaire critique, documents complémentaires, Nathan, 1992.
Alain Niderst,
Pierre Corneille, Fayard, 2006.

La censure cinématographique en France

Parmi les nombreuses thèses d’étudiants de L’IEP de Lyon, j’ai trouvé celle-ci fort intéressante :

Lionel TRELIS
Institut d’Études Politiques de Lyon
LA CENSURE CINÉMATOGRAPHIQUE EN FRANCE

Résumé

De et sous toutes obédiences politiques, la censure cinématographique s’est manifestée, passant d’une ostentation forte et institutionnalisée à une loi de l’interdit et du politiquement correct. À chaque époque sa censure. Elle consiste en tout contrôle d’une autorité publique ou privée disposant d’un pouvoir direct/indirect et discrétionnaire d’interdiction sans aucun contrôle démocratique de sa décision. La censure peut revêtir une forme larvée ou insidieuse sous l’apparence d’un contrôle anodin.
Les spécificités du cinématographe, qui est un médium « chaud » impliquent une évolution originale des notions d’interdit à l’écran et de protection du spectateur. Aussi constate-t-on le déclin progressif mais tardif et relatif de la légitimation de la censure
: on passe de la peur de l' « obscurité malsaine » à l’émergence d’une certaine liberté d’expression cinématographique. C’est l’acheminement vers la mort de la censure « archaïque ».
Les thèmes à risque, la censure militaire etc. rendent le lien infime entre censure et propagande, qui sont les deux faces d’une même médaille consistant à violer les foules, ce qui dénote une tendance à l’abrutissement et à l’instrumentalisation de la censure contre la réflexion.
L’évolution récente confirme la mutation en une censure qui ne dit pas son nom et laisse poindre une conclusion pathétique à notre démonstration.
De la censure politique à la censure économique, et de la censure économique à une pseudo-libéralisation, le Salut passe par une responsabilisation tant du spectateur que du créateur.

Maupassant par H. Mitterand

Nous savions, depuis le colloque de Naples de juin 2006, qu’Henri MITTERAND travaillait sur les Chroniques de Maupassant.
Début novembre est paru le volume des
Chroniques, justement salué hier dans la première page du Monde des Livres
Chroniques de Guy de Maupassant Textes choisis, présentés et annotés par Henri Mitterand.
De 1880 à 1887, Maupassant « aura écrit près de deux cent cinquante chroniques, dont le présent volume offre une anthologie ordonnée selon quatre grands thèmes: société et politique, mœurs du jour, flâneries et voyages, lettres et arts. Ainsi se dessine un témoignage capital sur son époque, mais ainsi se construit aussi une part de son œuvre qu’on ne saurait négliger: dans les journaux, les chroniques alternent avec les contes ou les nouvelles, et des parentés de structure ou de thèmes ne manquent pas d’apparaître au point que l’on hésite à faire de tel texte une nouvelle plutôt qu’une chronique. Assurément, l’unité est ici celle d’un monde et d’une époque: mais c’est aussi bien celle que leur imposent le regard et la plume d’un homme qui a pu se dire « acteur et spectateur de lui-même et des autres. »
  • Relié: 1758 pages
  • Éditeur: LGF (5 novembre 2008)
  • Collection: La Pochothèque
  • ISBN-10: 2253131334
  • ISBN-13: 978-2253131335

Le cadavre était trop grand

« Le cadavre était trop grand. Guy Môquet piétiné par le conformisme de gauche », de Benoît Rayski
Un pamphlet dont la lecture m’ôte un immense poids de la poitrine.
Benoît Rayski est en colère. Il ne digère pas les propos tenus il y a juste un an par toutes sortes d’enseignants, d’intellectuels, de journalistes et de gens se disant de gauche pour motiver le refus de lire dans les classes, comme l’avait souhaité le président de la République, la célèbre lettre écrite par le jeune communiste Guy Môquet avant d’être fusillé par les nazis.
voir
l’article du journal Le Monde
Citons Roger-Pol Droit
:
« L’insanité des arguments avancés, la bassesse de ceux qui se sont gaussés de la naïveté de cette lettre, de ses bons sentiments, de son style sans apprêt, le soulèvent d’une juste fureur. Certains profs en arrivèrent même à se prendre pour de nouveaux résistants parce qu’ils s’abstenaient d’obtempérer
!
« Écrit au vitriol, ce pamphlet fustige ce qu’il considère comme les nouveaux conformismes d’une bien-pensance qui se croit progressiste et n’est que bornée. Il dénonce
« ce déferlement de tartufferie, cet ouragan de crétinisme, cette avalanche de bêtise ». Dans la France d’aujourd’hui, à ses yeux, « la vulgarité, la bassesse et l’outrecuidance petite-bourgeoise ont en France submergé de façon durable la manière de penser les êtres et les choses », conclut Benoît Rayski. Voilà pourquoi cet homme est en colère. Sa virulence choquera sans doute. Il n’écrit pourtant ni pour choquer ni pour convaincre, mais « pour ne pas avoir honte d’être resté neutre ou pleutre face à la bêtise ».
Merci, Monsieur Rayski
!

Max Jacob et le poème en prose

Un article de Jiří Látal sur Le poème en prose selon Max Jacob, dont voici la conclusion:


« Notre analyse, quoique macroscopique et rapide, nous autorise cependant à situer
Max Jacob, auteur du
Cornet à dés, par rapport aux autres représentants du même
genre poétique. Nos points de repère seront Baudelaire et Rimbaud.
À l’instar de Baudelaire, Jacob est un citadin, un promeneur nullement solitaire
: en
observant les gens, il s’observe lui-même, en parlant avec eux, en parlant d’eux – et
avec quelle volubilité
! – il nous livre son moi: voilà le manège de son lyrisme intellectualisé,
tendu vers l’inconnu, car ce causer agréable et poli se heurte aux mystères.
Ce qui le rapproche de Baudelaire, l’éloigne de Rimbaud
: la solitude infernale n’a
jamais été son lot.
Il y a pourtant un point où Jacob et Rimbaud se touchent
: leur méfiance envers la
métaphore. Ils préfèrent une approche directe du mystère de la réalité, un discours
bien charpenté, sobre, fonctionnel.
Les titres des textes dans
Le Cornet à dés sont leurs clés sémantiques; ils résument
leur contenu et orientent notre lecture.
Jacob réfléchit sur les données objectives de son existence. Il pré-médite l’aboutissement de son existence.
Les critiques mettent l’accent sur ses jeux de mots, ses écholalies, ses énormités
provoquant le rire. La qualité ludique et l’humour sont la conséquence de sa civilité et
le contre-point de son angoisse existentielle (germe d’une angoisse religieuse
?). À elle
seule, cette qualité ludique et humoristique ne constitue pas l’élément essentiel du
petit poème en prose selon Max Jacob.
 »


Caricatures

Le site « Caricatures et caricature » peut être utile aux enseignants. Depuis quelques années, l’enseignement de l’histoire et des lettres recourt plus abondamment à l’image, et notamment à l’image satirique comme support pédagogique.

Dans ce site, vous trouverez des analyses qui focalisent sur des caricatures avec des notices plus ou moins longues, parfois rédigées par des enseignants eux-mêmes.

Pour les trouver, il faut cliquer sur la rubrique « Arrêt sur image ».

La rubrique « Célébrités historiques… » offre également un tour d’horizon de telle ou telle célébrité vue au travers de l’image satirique.

Enfin, dans la rubrique « Caricaturothèque », l’enseignant pourra trouver des séries de caricatures des XVe au XXIe siècle. Ces images peuvent être utilisées pour illustrer des cours.

Les enseignants pourront utiliser l’INDEX des noms et des sujets, index qui permet de balayer l’ensemble des données disponibles sur le site
: auteurs, personnages, thèmes, journaux, dessinateurs, etc...

Ceux d’entre vous qui seraient désireux d’obtenir telle ou telle image présente sur le site, mais de meilleure définition peuvent
écrire aux responsables du site.

https://www.caricaturesetcaricature.com

Un dossier sur
La Feuille et l’affaire Dreyfuss:
https://www.caricaturesetcaricature.com/article-13290992.html

Une page intéressante sur les femmes dans la caricature allemande vers 1900
:
https://www.caricaturesetcaricature.com/article-13150395.html

Quelques numéros de
L’Humanité (époque Jaurès) à télécharger.

À voix lue

Un comédien professionnel lit des extraits choisis de textes d’académiciens ou d’auteurs reconnus.
Retrouvez ainsi les grands noms de la littérature, qu’ils soient contemporains ou disparus.
Et découvrez des textes surprenants, émouvants, passionnants.

Vous voulez quelques noms au hasard
? Arago, Barrès, Chamson, Cheng, Corneille, Curie, Genevoix, Loti, Maspéro, Romilly, Voltaire, Yourcenar… et même Flaubert (c’est vrai, il n’était pas académicien mais ses lettres autographes sont l’un des trésors de la Bibliothèque de l’Institut!)


https://www.canalacademie.com/-A-voix-lue-.html

Céline délateur

« 2-3-1942
“Mon cher Dr Epting,
Depuis bien longtemps je m’intéresse, et pour cause, aux antecedents de RACINE, en telle faveur suspecte a mon sens chez les juifs, dont le theatre n’est qu’une fougueuse apologie de la Juiverie. On joue rarement du Corneille au « Français » et presque tous les jours du Racine. Comme cela est suspect.
Or je retrouve quelques phrases precieuses dans un livre d’Elie Faure (juif et maçon) au sujet de Racine « issu d’une asecendance champenoise et d’une asecendance allemande » « 3 gouttes de Sang » page 225 et dans François Mauriac « La vie de Racine » de la part de Mauriac cet espec d’aveu. « La mere de Racine, Jeanne Sconin, les Sconin, violents, brutaux, de race franque et peut etre scandinave ».
Ce Sconin « scandinave » me laisse tout à fait rêveur…
Connaissez vous en Allemagne ou ici un specialiste de la question qui puisse me dire ce que signifie Sconin, est-ce juif? germain? Vraiment Scandinave?… hum… La question est posée.
A vous bien cordialement et tout dévoué LF Celine 4 rue Girardon » (transcription verbatim)

La fin du Mystère de la Chambre Jaune

La fin du mystère du manuscrit de la chambre jaune

Alors qu’on le croyait définitivement disparu, le manuscrit du Mystère de la chambre jaune a été retrouvé par hasard, justeà temps pour compléter l’exposition de la BNF sur Gaston Leroux.

Longtemps considéré comme définitivement perdu, le manuscrit du
Mystère de la chambre jaune, roman policier culte de Gaston Leroux, vient d’être retrouvé par la famille de l’écrivain lors d’un banal déménagement. L’ensemble comprend quelque 200 feuillets abondamment corrigés, auxquels Gaston Leroux a ajouté de nombreux papiers collés qui modifient, complètent ou précisent le premier jet du texte. À ce stade du travail de l’écrivain, le personnage de Rouletabille s’appelle encore Boitabille, nom que Gaston Leroux abandonnera en 1907 au moment de la parution du roman en feuilleton dans L’Illustration. Les héritiers de Gaston Leroux ont immédiatement fait don du manuscrit à la BNF, où, heureux hasard, se déroule jusqu’au 4 janvier, sur le site de Tolbiac, l’exposition « Gaston Leroux, de Rouletabille à Chéri-Bibi ». Le manuscrit y a été placé le 9 décembre.


Julien Gracq thèse

Une thèse :

Julien Gracq et la réception du romantisme allemand


Table
Avant-propos p. I

Première partie: culture germanique et médiations
I. La culture germanique de Julien Gracq

1. La construction de la culture germanique chez
Gracq et ses connaissances de la littérature
romantique allemande
2. L’entre-deux-guerres et le romantisme allemand
2.1 L’œuvre d’Albert Béguin (1901-1957)
2.2 L'œuvre de Ricarda Huch (1864-1947)
3. Nietzsche et Wagner

II. Le rôle médiateur du surréalisme
1. Julien Gracq et André Breton
1.1 La réception de Fichte et de Hegel
1.2 Les ancêtres romantiques du surréalisme
2. Ressemblances et différences concernant
l’accueil littéraire du romantisme allemand
2.1 Rapprochements entre Gracq et les surréalistes
2.2 Éloignements
3. Reprises de mythes romantiques

III. L’image de la littérature allemande dessinée par Gracq
1. Le domaine de la littérature allemande
2. Digression dans l’art pictural
: le peintre Caspar David Friedrich

Deuxième partie: Interférences entre Gracq et le romantisme allemand — l’individu, le monde et la nature

IV. Aspects philosophiques

1. Intériorité, désocialisation et subjectivité
2. Les traits romantiques de l’univers gracquien
2.1 La dissolution des frontières et des conditions temporelles
3. L’être humain et la nature chez Gracq
3.1 L’arrière-fond romantique
: Neue Mythologie et Naturphilosophie

V. Interférences littéraires
1. Correspondances entre thèmes et motifs littéraires chez Julien Gracq et les romantiques allemands
2. Deux études exemplaires
: la nuit et le rêve
2.1 La nuit
2.2 Le rêve

VI. La poétique du récit et des formes chez Gracq
1. Le modèle du
Bildungsroman goethéen
2. La
romantische Ironie
3. Gracq et le fragment — le modèle de Schlegel
4. Gracq et le
Märchen
5. Gracq et la poétique de Novalis

Troisième partie: Transpositions

VII. Le dialogue d’un écrivain contemporain avec la tradition littéraire
1. Le romantisme français et anglais
2. L’exemple de Kleist et de Jünger

Regard en arrière
Questionnaire adressé à Julien Gracq en janvier 1997

VIII. Bibliographie

Index

Verlaine et Rimbaud, une liaison en enfer

Dans les secrets de la policeQuatre siècles d’Histoire, de crimes et de faits divers dans les archives de la Préfecture de policeÉditions de L’Iconoclaste

Une liaison en enfer

Rapport de l’officier de paix Lombard, 1er août 1873
La scène se passe à Bruxelles. Le parnassien Robert Verlaine était marié depuis trois ou quatre mois à la sœur de Civry, un compositeur pianiste qui a été emprisonné à Satory après la Commune, pontonné, puis relaxé. Ce mariage s’était opéré au commencement ou au milieu de l’année dernière.
Le ménage allait assez bien en dépit des toquades insensées de Verlaine, dont le cerveau est depuis longtemps détraqué, lorsque le malheur amena à Paris un gamin, Raimbaud, [sic] originaire de Charleville, qui vint tout seul présenter ses œuvres aux parnassiens. Comme moral et comme talent, ce Raimbaud, âgé de 15 à 16 ans, était et est une monstruosité. Il a la mécanique des vers comme personne seulement ses œuvres sont absolument inintelligibles et repoussantes. Verlaine devint amoureux de Raimbaud, qui partagea sa flamme et ils allèrent goûter en Belgique la paix du cœur et ce qui s’ensuit. Verlaine avait lâché sa femme avec une gaieté de cœur sans exemples, et pourtant elle est, dit-on très aimable et bien élevée. On a vu les deux amants à Bruxelles, pratiquer ouvertement leurs amours. Il y a quelques temps, Mme Verlaine alla trouver son mari, pour essayer de le ramener. Verlaine répondit qu’il était trop tard, qu’un rapprochement était impossible et que d’ailleurs, ils ne s’appartenaient plus. « La vie du ménage m’est odieuse », s’écriait-il: « Nous avons des amours de tigres! » et, ce disant, il montra à sa femme sa poitrine tatouée et meurtrie de coups de couteaux que lui avait appliqués son ami Raimbaud. […] Devant sa mère, il y a une semaine ou quinze jours au plus, Verlaine a eu avec son amie [sic] Raimbaud une dispute à propos d’argent et, après toutes les injures imaginables, tira un coup de pistolet sur Raimbaud qui cria À l’assassin! […] Les faits sont exacts, informez-vous-en à Bruxelles. Peut-être est-ce Raimbaud qui a tiré le pistolet à Verlaine, car je n’ai pu savoir au juste l’auteur du revolver en jeu. Cependant je crois ma version bonne, pour la fixation du personnage. La question de l’individualité de l’assassin réservée, tout le reste est parfaitement vrai. Je transmettrai ultérieurement les autres renseignements qui doivent me parvenir sur cette affaire.

Titre: Dans les secrets de la police Sous titre Quatre siècles d’Histoire, de crimes et de faits divers dans les archives de la préfecture de police. Auteur: Sous la direction de Bruno Fuligni
Date de publication
: 16 octobre 2008 Nombre de pages: 336 Format: 264 x 316 mm Genre: Beaux livres, histoire Prix: 69 €
ISBN
: 978 2 91336 620 6 Code diffuseur: 957507 3

Boulgakov Le Maître et Marguerite

MIKHAïL BOULGAKOV, Le Maître et MargueriteRoman

Quel bonheur de trouver un site tout entier consacré à cette œuvre majeure!
Un jeune Néerlandais présente, en quatre langues, un travail magnifique sur l’auteur et le roman, assorti de cartes, de recensions d’ouvrages critiques, de notes sur l’auteur, le contexte, les thèmes.

Bravo
!

http://www.masterandmargarita.eu/fr/index.html

Et, bien sûr, ce lien vers le texte intégral du roman (
Attention: Auteur décédé en 1940. téléchargement non autorisé en France — mais qui lirait l’ouvrage sur écran?):

Écrit sous la terreur stalinienne par un homme malade et désespéré, ce roman a mis vingt-cinq ans pour s’imposer comme l’un des chefs-d'œuvre de la littérature russe et devenir un livre culte. Les personnages de ce roman fantastique sont le diable, un écrivain suicidaire, un chat géant, Jésus et Ponce Pilate, la plus belle femme du monde… On y trouve des meurtres atroces et des crucifixions. C’est une satire acerbe, une comédie burlesque, une parodie politique, un poème philosophique dévastateur avec des fantômes et des transformations magiques. Mais cette fantasmagorie baroque, ce film noir, cette vision d’apocalypse est aussi l’une des plus belles histoires d’amour jamais écrites.


http://www.ebooksgratuits.com/pdf/boulgakov_maitre_et_marguerite.pdf

Antisémitisme culturel

Ayant travaillé récemment sur le Faust de Goethe , je m’étais interrogée sur les nombreuses mises en scène de la pièce qui représentaient Méphistophélès en « Juif de caricature »…

J’ai retrouvé dans les archives du journal
Le Monde un compte-rendu de colloque sur l’antisémitisme culturel, organisé en 2007 par le Centre d’études de la vie politique française (Cevipof/Sciences Po).

C
https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/06/07/un-colloque-sur-l-antisemistime-culturel_920056_3260.html


« Les « stéréotypes négatifs » visant les juifs peuvent se résumer à quatre figures principales: « l’ennemi du genre humain », déicide et donc diabolique; « le criminel par excellence », coupable de meurtre rituel; « l’escroc par vocation », perfide et cupide, incarné par l’usurier; enfin, le « comploteur-né », mû par l’ambition de dominer le monde. De la redoutable persistance de ces « mythes antijuifs », Joël Kotek a donné une illustration en étudiant, à partir de caricatures publiées dans la presse arabo-musulmane d’aujourd’hui, la « reprise des stéréotypes antisémites forgés par l’Europe chrétienne ». »

Tardi Putain de guerre

Voici la dernière BD que je viens d’acheter et de lire.
Dès 1974, avec « Adieu Brindavoine » et
« la Véritable Histoire du soldat inconnu », Tardi l’antimilitariste explore sa fascination pour la guerre de 14-18; même dans ses rocambolesques « Aventures d’Adèle Blanc-Sec », on croise d’anciens poilus. En 1993, avec « C’était la guerre des tranchées », il crée des récits courts, sans héros, et adopte un format de cases horizontales, comme la vision des soldats au fond de leur trou.
Aujourd’hui, avec
« Putain de guerre! », il replonge dans « la boucherie qui ouvre le XX siècle, et dont on ne s’est pas remis ». Avec ce même format horizontal, sans bulles, il offre le monologue d’un ouvrier tourneur en métaux qui, de front en front, vit l’horreur quotidienne. Il a 20 ans. « Le type ordinaire m’intéresse, et surtout le jeune homme. Maintenant que les anciens combattants sont morts, il va enfin pouvoir ressortir. » Alors que l’histoire commence en couleur, elle va en se grisant, se noircissant… Tardi et son conseiller historique depuis trente ans, Jean-Pierre Verney, livrent un journal par année — il rêvait d’une page par jour! -, scindé entre le récit graphique et les pages de l’historien, des photos, un lexique des tranchées. « 1914-1915-1916 » est paru en journaux et en album. Une grande œuvre, du grand Tardi, sur l’absurdité du carnage (Casterman, 72 p., et les trois journaux, 20 p.).
Curieusement, depuis quelques semaines, grâce au site
Mémoire des hommes, je viens enfin de prendre connaissance des circonstances de la mort de mon grand-père, disparu lors de la bataille de la Somme en 1916. Alors que ses trois filles sont désormais disparues, sans jamais avoir rien su…

Georges Bataille


LA SYMBOLIQUE DES MOYENS DE TRANSPORT DANS L’ŒUVRE ROMANESQUE DE GEORGES BATAILLE

Wafa GHORBEL

De prime abord, les moyens de transport ne constituent que des éléments accessoires parmi tant d’autres dans l’œuvre romanesque de Georges Bataille. Ils permettent, conformément à l’usage habituel, le déplacement des personnages dans l’espace, leurs promenades, leurs voyages, tout en favorisant leurs rencontres et leurs séparations.
Toutefois, une observation attentive permet de détecter la place importante et considérablement symbolique qu’occupent ces véhicules batailliens au sein de leur univers fictionnel. Publics ou privés, collectifs ou individuels, mécaniques ou naturels, terrestres, maritimes ou aériens, ils dépassent le cadre de leurs fonctions originelles utilitaires pour assumer des rôles beaucoup plus abstraits et inconstants au gré des situations fictionnelles qui occasionnent leurs apparitions.
Chevaux, vélos, automobiles (voitures, taxis, fiacres, coupés, corbillards, camionnettes), trains, bateaux (barques, yachts) et avions emplissent l’œuvre d’arrivées et de départs, de retrouvailles et de ruptures, d’espoir et de déceptions, de plaisir et de souffrance, d’amour et de mort. Ils permettent d’entreprendre, parallèlement au déplacement dans l’espace, un voyage périlleux, néanmoins libérateur, dans l’univers intérieur des personnages, un pèlerinage au temple des profondeurs ténébreuses de leur être, de leur obscur inconscient.
Ce voyage serait l’équivalent d’une quête spirituelle de soi, d’une série d’épreuves préparatoires à l’initiation bataillienne, d’une progression existentielle ayant pour ultime station, pour but final la réalisation du « surhomme » nietzschéen.


Julien Gracq et le Graal

Deux dossiers à consulter, pour les amateurs:

Le Graal dans
Au château d’Argol et le Roi Pêcheur:



Et d’
IRENA KOZELSKÁ :

POURQUOI LE GRAAL DE GRACQ N’EST-IL PAS SAINT?
La conception du Graal dans
Le Roi Pêcheur de Julien Gracq

Vie de Henry Brulard

Intégralement sur le net, un mémoire de l’université de Paris III sur la Vie de Henry Brûlard de Stendhal:

LIVRES, AUTEURS ET LECTURES DANS LA VIE DE HENRY BRULARD DE STENDHAL
Stratégies du Moi et intertextualité
GAËL TIJOU

Mémoire de maîtrise
préparé sous la direction de M. le professeur Philippe BERTHIER

1999




À l'Ouest rien de nouveau

Erich-Maria Remarque, A l’ouest rien de nouveau

« 
Nous ne combattons pas. Nous nous défendons contre la destruction ».

Le livre est paru en 1929. Depuis 1918, les publications de livres ou de mémoires de guerre, en Allemagne, étaient légion. Elles étaient surtout le fait de soldats nostalgiques ou d’écrivains conservateurs (parmi les plus célèbres, Ernst Jünger,
Orages d’acier) soucieux avant tout d’exalter la virilité du combattant et les beautés, les vertus du combat.
Le premier mérite de Remarque est de rompre sans ambiguïté avec cette tradition et de briser un tabou. Les héros de Remarque — des adolescents de dix-neuf ans, contrairement aux personnages de Dorgelès et de Barbusse — dévoilent à partir de leurs expériences directes, dans un langage sans apprêt, le visage quotidien, ordinaire et odieux de la guerre. Ils dénoncent tout un arrière-plan de propagande sous-jacent à ces horreurs. Ils parlent au nom d’une génération perdue, sacrifiée, « 
détruite par la guerre, même si elle a échappé à ses grenades ».

Le roman relève de la littérature de démystification et les nazis ne s’y tromperont pas. Dès l’arrivée au pouvoir de Hitler, le livre figure sur la liste des autodafés.
Remarque détruit le mythe de la guerre, les valeurs d’idéal, le respect de la hiérarchie militaire, qu’il critique violemment ici. Il ne décrit pas de guerre de héros et de grandes batailles glorieuses. Pas d’héroïsme flamboyant, d’enthousiasme vers le sacrifice de sa vie. Ses personnages, simples, si jeunes, modestes, n’expriment que leur volonté de survivre à cette catastrophe absurde, insensée, scandaleuse. Il exprime le traumatisme de toute une génération et son pessimisme intégral le rapproche plus de Céline que de Barbusse.

Quelques pistes d’étude parmi d’autres
:
• une génération sacrifiée. Des soldats adolescents
: le « massacre des innocents »
Contrairement à la France, qui constituait ses régiments à partir des régions, des terroirs, l’Allemagne constituait ses régiments avec des élèves du même lycée
: ils se connaissaient dès l’école élémentaire. C’est très net dans le roman.
• l’horreur de la guerre
: rien d’épique, au contraire de Junger qui décrit certains bombardements comme de beaux feux d’artifice
• la mise en cause de la hiérarchie militaire qui envoie au front des adolescents sans les former
• la mise en cause de propagande
: voir l’épisode très dur du retour dans la famille, l’accusation contre les vieux professeurs qui, par leur discours militariste, ont conduit leurs jeunes élèves à la boucherie.
• une écriture sans emphase, acérée, ironique, brutale, qui procède par antithèses, antiphrases, extrêmement lisible et accessible aux élèves.

Bref, une œuvre superbe.

Je possède le dvd du film introuvable de Milestone, en VO, celui-là même qui fut brûlé par les Nazis.

Machiavel La Mandragore

Une édition critique (établissement du texte + nouvelle traduction + commentaires), de la célèbre pièce de Machiavel, La Mandragore, vient d’être publiée aux Belles-lettres.

Machiavel, Mandragore (Édition de Pascuale Stopelli, texte traduit par Paul Larivaille, précédé d’un essai de Nuccio Ordine), Paris, Les Belles-lettres, 2008, 280 p.

« 
La seule Mandragore de Machiavel vaut peut-être mieux que toutes les pièces d’Aristophane », écrivait Voltaire. Brillante, incisive et acerbe, la pièce de Machiavel, est l’une des plus belles comédies de la Renaissance italienne et française. Travaillée par la philosophie de Machiavel, elle constitue l’image, fictive et plaisante, du Prince.

Ce volume offre la première édition critique du texte, issue des recherches de Pascuale Stopelli qui a mis en lumière nombre des difficultés de la pièce. Le texte est précédé d’un essai de Nuccio Ordine montrant les liens entre l’œuvre de Giordano Bruno, notamment
Le Chandelier, et celle de Machiavel.
Paul Larivaille est l’un des plus éminent spécialiste de Machiavel et de l’Arétin. Pascuale Stopelli enseigne la philologie à l’Université de Rome et Nuccio Ordine la littérature italienne à l’Università degli studi della Calabria, Cosenza, Italie.

Disparition de Béatrix Beck

La romancière Béatrix Beck, qui avait obtenu le prix Goncourt en 1952 avec « Léon Morin, prêtre », vient de mourir à l’âge de 94 ans. Pour le dictionnaire des écrivains contemporains publié par Jérôme Garcin, elle avait écrit sa propre notice biographique en 1988. La voici


Née par erreur à l’étranger, ramenée en France à vingt et un jours. Comme tout le monde, assise entre deux chaises, la vie et la mort.
Souvenirs enchantés de la guerre de 1914
: avion abattu dans un petit bois de sapins derrière la maison.. Voisines évoquant les gens devenus noirs qu’on étouffait entre deux matelas parce qu’ils avaient la grippe (espagnole ou peste). Répétant complaisamment: « si la grosse Bertha tire sur Paris, ce sera la catastrophe! » Timbres-poste protégés par de mignonnes enveloppes transparentes pour servir de monnaie. Oncle en radieux uniforme militaire dans un palace. Nénette et Rintintin, petit couple de brins de laine qu’on accrochait partout. Passionnant défilé des réfugiés du Nord, à pied, en charrettes, pour qui on formait la haie en leur tendant des verres de vin, des tartines. Américains lançant des cadeaux par les vitres du train. La mère de Béatrix reçut une vache à eau.
Au lycée, espoir de découvrir Dieu (X) grâce à l’algèbre. Ambition de créer un art à nul autre pareil. Comme pis-aller écrivait quelques livres, à la fois pour faire du passé table rase et le mettre à gauche mais ne réussit pas à n’employer que des mots ressemblant aux choses qu’ils désignent (on l’a dit, le mot « maison » n’est pas du tout pareil à une maison).
Aima un apatride qui mourut en 1940 d’un coup de mousqueton à bout portant, non sans lui avoir donné une fille, présent ineffable.
Immeuble explosé pendant la guerre d’Algérie.

Adore sa langue maternelle, paternelle.

Éprouve une grande compassion pour le français, chèvre de M. Seguin attaquée par les loups du charabia. « il n’y a pas de justice sans justesse des termes ».
A trouvé dans les prés « Dieu », vainement cherché jadis au bout des équations. C’est un être féroce, autodévoreur mais génial malgré quelques ratages et si éperdument amoureux.
Stupéfaite d’exister, ne parvient pas à croire à une si dure chance. Sans aucun doute ne se verra pas mourir, qui a jamais vu ça
?


Béatrix Beck


« Dictionnaire des écrivains contemporains de la langue française par eux-mêmes », sous la direction de Jérôme Garcin, Mille et une nuits, 417 p., 24 euros.

L'amour dans l'Antiquité

Pour compléter l’adresse du roman de Pierre Louÿs, érotomane décadent et raffiné, cette page avec quelques fichiers à explorer:

https://www.mediterranees.net/civilisation/amour/index.html

La
Thaîs d’Anatole France:
https://www.ebooksgratuits.com/pdf/france_thais.pdf

L’amour à Rome
:Les ba de Catulle mendès

https://www.mediterranees.net/civilisation/amour/catulle/mendes.html

Et la fin sur les
Chansons de Bilitis:

https://www.ebooksgratuits.com/pdf/louys_chansons_bilitis.pdf

Maurice Blanchot

La parution des Chroniques littéraires, rédigées par Maurice Blanchot pour le Journal des Débats de 1941 à 1944, contribue à dissiper la pénible caricature de l’esthète ne vivant que pour la littérature, tout en dressant un passionnant panorama de l’actualité littéraire en temps de guerre.

https://www.laviedesidees.fr/Archeologie-d-un-geste-critique.html

Le Paris de Zola

Henri MITTERAND nous offre encore un magnifique travail sur le Paris d’Émile Zola.
Les Rougon-Macquart mais aussi un grand nombre de romans, écrits et salons de Zola ont immortalisé un portrait de Paris entre 1850 et 1895 que cet ouvrage se propose d’illustrer grâce à une riche iconographie, peinture, gravures, caricatures, de la même période, en regard des passages les plus parlants de l’œuvre du romancier naturaliste, et des commentaires éblouissants du maître.

  • Paru le: 17 Septembre 2008
  • Éditeur: Hazan, Paris
  • Description: 280 pages; (24 x 22 cm);
  • ISBN: 978-2-7541-0281-0
  • EAN13: 9782754102810.

La pantoufle de Cendrillon : verre ou vair ?

On se demande souvent pourquoi la pantoufle de Cendrillon est en verre, dans la version de Perrault. On prétend qu’il s’agit d’une erreur d’orthographe (!): il s’agirait de « vair », fourrure d’écureuil.
C’est une question qui appelle généralement des réponses bizarres.

En fait, il existe environ 342 versions recensées de
Cendrillon par Marian Cox. On a parfois écrit que l’histoire avait pour origine un conte chinois (à cause du thème des petits pieds, signe de beauté et de distinction), mais Bruno Bettelheim lui dénie cette origine. Les différentes versions couvrent le monde entier.
Certaines envoient l’héroïne au bal (versions populaires allemandes), d’autres à la messe (versions populaires françaises)
: deux endroits, moins opposés qu’il y paraît, qui ont en commun le fait que l’on revêt de beaux habits pour s’y rendre.
Si on lit simplement la version des frères Grimm, on comprendra l’explication du « mystère » de la pantoufle de verre.

Les frères Grimm ont fait un vrai travail de folkloristes, et ils ont transcrit les contes qu’ils avaient entendus, pratiquement sans y toucher. Ils sont donc bien plus proches, malgré les dates de publication, des traditions populaires, que Perrault, qui a fait une véritable œuvre littéraire en retravaillant très sensiblement les données du folklore.
Chez Grimm, la pantoufle est de fourrure.
Mais…
La mère des deux sœurs incite ces dernières à tricher
: à l’aînée des filles, elle conseille de se couper le bout du pied: « Quand tu seras reine, tu n’auras plus besoin de marcher ».
La jeune fille met la pantoufle, le prince ne s’aperçoit de rien. Mais les oiseaux volettent autour de lui et lui chantent
:
« 
Il y a du sang dans la pantoufle
Celle que tu emmènes n’est pas la vraie fiancée
 ».
Demi-tour du prince, retour à la ferme.
La cadette des méchantes sœurs se coupe le talon, à l’instigation de la marâtre, et pour la même raison
: « Quand tu seras reine, tu n’auras plus besoin de marcher ».
Même scénario, même intervention des oiseaux.

C’est alors que la pantoufle sanglante est essayée à Cendrillon. Les oiseaux chantent
:
« 
Il n’y a plus de sang dans la pantoufle
Tu as trouvé la vraie fiancée
 ».

On imagine bien que Perrault, pétri de bienséances classiques, a éliminé cet horrible détail des pieds coupés et, en inventant la « 
pantoufle de verre », d’une pierre trois coups: il crée un motif très poétique et merveilleux, il évite à ce benêt de prince charmant de se faire tromper de façon grossière, et il évite l’évanouissement des dames de la Cour.
De même il a transformé le nom de son héroïne, « 
Cucendron », celle qui a le cul dans les cendres de l’âtre, en « Cendrillon ». Et les sœurs ont des chambres « parquetées », comme des dames.

La correction bien connue de « verre » en « vair » a été commise par deux « réalistes »
: Balzac et Littré. Elle est cependant tout à fait incohérente au plan narratif.

Michel Butor

Michel Butor vient de publier aux éditions Carnets Nord un coffret de six CD où, devant le micro de Lucien Giraudo, il raconte sa Petite histoire de la littérature française, un panorama remarquable qui va de Rabelais à Michaux, de Perrault à Proust, de Villon à Céline.

Petite Histoire de la littérature française
Michel Butor
Carnets Nord
avec 6 cd et 1 DVD.
144 pages.
Prix
: 35 €.


Paul-Louis Courier film

Paul-Louis Courier, pamphlétaire célèbre, est mort mystérieusement assassiné, tué d’un coup de fusil dans les bois de Véretz, à quelques lieues de chez moi.
Cet assassinat a inspiré
La ferme des sept péchés, film de Jean Devaivre (N.B. — 1949) où Jacques Dumesnil interprète le rôle de Paul-Louis Courier.

Paul-Louis Courier une écriture du défi

Présentation d’études sur les pamphlets de PLC:

https://www.fabula.org/revue/document3871.php


Une émission
:

Pour bien faire, le pamphlet doit être bref, comme son nom l’indique. À condition de faire un peu d’étymologie. Le pamphlet vient de « palme-feuillet », c’est-à-dire la feuille qui se tient dans la paume de la main. Si bref doit-il être ce petit texte est par définition incisif. Il pique comme une pointe et cela doit faire mal. C’est une arme de combat. Ils furent nombreux à la manier cette arme, davantage en politique.

Émission proposée par: Bertrand Galimard Flavigny

http://www.canalacademie.com/Des-confessions-tres-suspectes.html

« Les gens laborieux, écrivait Paul-Louis Courier de Méré (1772-1825), n’ont pas le loisir de feuilleter une centaine de pages ». Courier savait de quoi il parlait; il fut l’auteur du Pamphlet des pamphlets publié en 1824 qui donna son nom à ce genre littéraire, car à l’origine le mot servait à désigner les brochures. Cet auteur s’adressant à un interlocuteur anonyme qui lui demandait ce que c’était qu’un pamphlet, et le sens de ce mot qui, sans lui être nouveau, avait besoin pour lui de quelque explication: c’est, répondit-il, un écrit de peu de pages, d’une feuille ou deux seulement. Le Dictionnaire de l’Académie, dans sa 5° édition datée de 1798, le définissait comme étant un « Mot Anglois, qui s’emploie quelquefois dans notre langue, et qui signifie Brochure ». L’édition suivante parue en 1832, ajouta à cette définition: « Il se prend souvent en mauvaise part. » Il reste que la devise de Courier était « Peu de matière et beaucoup d’art ».

Hugo, l'exil, par J.M. Hovasse

Je me réjouissais d’annoncer, voici quelques jours, la publication du tome II de la monumentale biographie de Hugo par Jean-Marc Hovasse.


Pourquoi le grand écrivain du XIXe siècle a-t-il failli ne jamais achever Les Misérables?
Les tables tournantes ont-elles inspiré son œuvre
?
Pourquoi s’adonnait-il à la photo
? Réponses de Jean-Marc Hovasse, qui signe la biographie hugolienne de référence.

Abécédaire du XVe siècle

« L’ABC décoiffé du dragon ailé »

Les animations de cet abécédaire « ont été conçues à partir des lettrines et des enluminures du Missel de Rouen », un manuscrit du XVe siècle. 26 petites saynettes à butiner, de A comme ange à Z comme zoo.

Attendre quelques secondes pour que les images montent.

https://bibliotheque.rouen.fr/creaplus/abcd/

Franz Kafka liens

Quelques pages et articles.

Un riche dossier sur le site de Radio Prague :

Sur les traces de Franz Kafka
https://www.radio.cz/fr/article/101357

Alexandre Vialatte : Mon Kafka :
https://www.radio.cz/fr/article/58582/limit

Kafka, par monts et par vaux :
https://www.radio.cz/fr/article/99529

Milena Jesenska :
https://www.radio.cz/fr/article/97579

Kafka et Brentano :
https://www.erudit.org/revue/philoso/1999/v26/n2/004986ar.html

Kafka dessinateur :
https://www.lessouterrains.com/kafka-dessinateur/

Correspondance Juliette-Victor

J’ai éprouvé un grand plaisir à lire l’une des communications du groupe Hugo, et je souhaite la partager:

Florence Naugrette: Les lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo à l’époque de la publication des Misérables (septembre 1861 — juillet 1862)
Communication au Groupe Hugo du 19 janvier 2008.

https://groupugo.div.jussieu.fr/Groupugo/doc/08-01-19Naugrette.pdf

Flaubert L'Education sentimentale

Un article à ne pas manquer:
UNE LONGUE MÈCHE DE CHEVEUX BLANCS
OU
L’AMBIGUÏTÉ DU SENS DANS L’AVANT-DERNIER CHAPITRE DE L’ÉDUCATION SENTIMENTALE
Luce CZYBA

https://journals.openedition.org/semen/2867?lang=fr

Origines de la presse parisienne

En lien avec mon message précédent, un article de la revue Loxias:

Aux origines de la presse littéraire française
:

Résumé
La mauvaise réputation de la presse et des journalistes ne date pas du XIXe siècle. Si un Balzac et un Maupassant ont peint ce milieu de l’intérieur, les siècles précédents eurent leur lot de caricatures et de portraits au vitriol. Qu’on se souvienne de Voltaire et de son portrait charge de Fréron. Un Renaudot ou un Donneau de Visé ne furent pas épargnés, le second ayant eu la malencontreuse idée de se quereller avec Molière, de ne pas aimer Racine et d’irriter La Bruyère. Journaux et journalistes français de l’Ancien Régime pâtissent dans l’imaginaire collectif de cette image de serviteurs zélés du pouvoir et de la convention sociale: le théâtre du temps ne fit pas faute de le souligner, avec plus ou moins de discrétion selon les scènes. Dans ses « Conseils à un journaliste », Voltaire leur faisait la leçon et leur indiquait, sans trop d’illusion, comment il fallait faire « pour qu’un tel journal plaise à notre siècle et à la postérité »?: belle illusion sur la pérennité d’une écriture dont, précisément, la volatilité faisait le prix relatif. Seule la presse du Refuge, hollandaise, ou des marches — Avignon, Liège, Clèves -, avait cet air de liberté que nos contemporains aiment trouver dans le passé, avec le parfum d’opposition qui l’embellit encore. Les travaux enfin entrepris depuis quelques décennies permettent de nuancer fortement ce jugement.



Céline et Paulhan

Riche actualité Céline ces temps derniers.
Une journée d’étude « 
Céline et Paulhan: questions sur la responsabilité de l’écrivain au sortir de la Deuxième Guerre mondiale », organisée par la Société d’études céliniennes et la Société des lecteurs de Jean Paulhan.
20 novembre au Centre Pompidou.

Correspondances proustiennes chez Céline

Voici longtemps que je n’avais lu un ouvrage critique aussi profond et aussi stimulant. Il a fallu, hélas, le faire venir à grands frais des États-Unis, oublié chez un bouquiniste!
Quelle tristesse de ne pas le trouver en France, à un prix abordable
:

Pascal Ifri, Céline et Proust: correspondances proustiennes dans l’œuvre de L.F. Céline, Birmingham, Ala./Summa Publications, 1996, 272 p.
1-88347-912-6

Pascal Ifri est professeur à Washington University. Son
Proust dans la collection Qui suis-je? Ed. Pardès est très intéressant pour une initiation à la personnalité de l’écrivain et à l’univers de la Recherche.

La Chanson de Craonne

Voici la version diffusée par Henri Poulaille.

Quand au bout d’huit jours le r’pos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c’est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ’lots
Même sans tambours et sans trompettes
On s’en va là-bas en baissant la tête
- Refrain:
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes
C’est bien fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme
C’est à Craonne sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
Nous sommes les sacrifiés
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r’lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu’un qui s’avance
C’est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l’ombre sous la pluie qui tombe
Nos pauvr' remplaçants vont chercher leurs tombes
- Refrain -
C’est malheureux d’voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c’est pas la même chose
Au lieu d’se cacher tous ces embusqués
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendre leurs biens, car nous n’avons rien
Nous autres les pauv' purotins
Et les camarades sont étendus là
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là
- Refrain:
Ceux qu’ont le pognon, ceux-là reviendront
Car c’est pour eux qu’on crève
Mais c’est fini, nous, les trouffions
On va se mettre en grève
Ce sera vot' tour messieurs les gros
De monter sur l’plateau
Si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau

Autofiction le site

L’autofiction possède désormais son site, avec un certain nombre d’articles intéressants en ligne. Ainsi, sur le terme lui-même d’autofiction, que Doubrovski n’a pas pu éviter, ici

Nouvelles traductions

Saluons l’édition des Aventures de Huckleberry Finn et des Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain, dans une nouvelle traduction de Bernard Hoepffner aux éditions Tristram: enfin une traduction complète, ni édulcorée ni coupée. Les Aventures de Tom Sawyer et celles de Huckleberry Finn, ont connu pas mal de mésaventures en langue française. La première traduction française préparée par William Little Hughes (employé du ministère de l’Intérieur) et publiée en 1884 est plutôt une adaptation qui devait permettre d’intégrer les romans de Twain à la liste des prix remis aux bons élèves. Même chose avec la traduction de Geneviève Méker (à qui l’on doit aussi des traductions d’Emily Bronte) dans les années 1960. La dernière traduction intégrale, celle de Jean Muray, le père de Philippe, datait de 1963. Bernard Hœpffnner, à qui l’on doit les présentes traductions, a relevé avec bonheur le défi considérable représenté par l’entrelacement des couches linguistiques et humoristiques de Twain. Sans censurer le caractère profondément anar du jeune Huck
…et une nouvelle traduction de Don Quichotte par Jean-Raymond Fanlo, spécialiste de la littérature de la Renaissance à l’université d’Aix-Marseille, à partir de l’édition Juan de la Cuesta (Madrid, 1605 et 1615) -1190 pages, 28 euros, Le Livre de Poche/La Pochothèque. La dernière traduction que j’avais achetée était celle d’Aline Schulman, en 1997: la plus commentée et la plus diffusée auprès du grand public.

Sœur Marie Thérèse est de retour

Sœur Marie-Thérèse revient!
La nonne la plus poivrote et la plus lubrique de l’histoire de la BD, qui n’est plus des Batignolles, réapparaît dans un tome VI, après une trop longue absence. Un grand bonheur de retrouver cette héroïne mal embouchée, buvant tout sauf du vin de messe et distribuant généreusement les torgnoles, dans La Guère sainte.

Prix Apollinaire

Le prix Apollinaire a été remis à Alain Borer



Pour sa 70e édition, le prestigieux prix de poésie a été décerné au poète spécialiste de Rimbaud pour son recueil Icare & I don’t (Seuil, 2007).
Alain Borer a reçu le prix Apollinaire pour son recueil
Icare & I don’t publié au Seuil en 2007. Poète, critique d’art, auteur pour le théâtre, essayiste et romancier, Alain Borer, 59 ans, est aussi un des plus grands spécialistes d’Arthur Rimbaud. Fondé en 1941 par Henri de Lescoët, le prix Apollinaire est considéré comme un des prix de référence pour la poésie. Longtemps lié au prix Goncourt, il est présidé par Charles Dobzynski et récompense « un recueil de poésie dont l’originalité et l’exigence d’écriture tranchent sur la production courante ».

Aimé Césaire

La revue Cahiers d’études africaines, dans son numéro 191, offre un article en ligne:

Aimé Césaire
La chair des mots, une conscience noire du xxe siècle
de Romuald Fonkoua

Institut de littérature française, Université de Strasbourg.

Plan de l’article:
Un noir antillais à l’école de la République.
Le choix des mots
La négritude
: mettre un mot sur l’être noir
Réinventer le monde
: une politique du mot
La qualité du verbe ou le sens réel du mot adéquat

Les Misérables, roman pensif

Tout d’abord le résumé du roman, ici:
http://www.alalettre.com/Hugo-miser-resume.htm

Contexte historique, jugements de l’époque, etc
:
http://www.alalettre.com/Hugo-miserables.htm

D’une manière générale, l’adresse du
Groupe Hugo de Jussieu est incontournable:
http://groupugo.div.jussieu.fr/

Et ce livre que je recommande chaleureusement
:

Les Misérables, roman pensif
Myriam Roman, Marie-Christine Bellosta, Belin.
En 1862, à l’heure où les romanciers prônent le réalisme, le vraisemblable ou le désengagement de l’artiste, Hugo réaffirme avec Les Misérables son irréductible singularité et la vigueur de son romantisme. Ce roman total, il le compose à partir des codes mélodramatiques du roman populaire, en entrelaçant les intrigues, en multipliant les ruptures de la narration et les réflexions digressives, en convoquant les ressources poétiques de l’imaginaire et du mythe. La réalité est faite de signes et de symboles qu’il s’agit de déchiffrer: l’artiste s’engage délibérément auprès des hommes et auprès de Dieu, face à l’Histoire et à l’infini. Hugo s’adresse à un « lecteur pensif », avide de trouver un sens à la destinée humaine dans un siècle qui n’en finit pas d’être celui des révolutions.

Paul Ricœur

Paul Ricœur à l’honneur dans Cités N°33


Le dernier numéro de la revue Cités consacre son dossier au philosophe Paul Ricœur (1913 — 2005), sous le titre « Paul Ricœur: interprétation et reconnaissance ». La dernière période de son œuvre, celle qui s’ouvre avec Soi-même comme un autre, s’achève avec Parcours de la reconnaissance et fut marquée également par La Mémoire, l’histoire, l’oubli, y est mise plus particulièrement à l’honneur, tout au long des articles qui reprennent le travail d’une « odyssée interminable de soi à soi », selon l’expression employée par Yves Charles Zarka dans son éditorial pour caractériser cette période de la production de Ricœur.

Dans son éditorial, Yves Charles Zarka explique que le trait unifiant de la philosophie de Paul Ricœur est que le sujet n’est pas donné immédiatement, mais qu’il est le fruit d’un long itinéraire de soi à soi, où l’homme se révèle dans sa finitude et ses capacités. L’interprétation et la reconnaissance sont les deux concepts directeurs de ce « parcours de soi à soi » où l’homme se comprend comme « homme capable », ouvert vers les autres hommes, soucieux de l’éthique et de la justice.

On retrouve ainsi au sommaire de ce numéro un inédit de Paul Ricœur, « l’interprétation de soi », retranscription de l’allocation qu’il a prononcée lors de la remise du prix Karl Jaspers décerné par l’université de Heidelberg, où il reprend pour partie les principales thèses de
Soi-même comme un autre: l’identité repose non pas sur une donation immédiate, mais sur une interprétation compréhensive de soi qui suppose détours et médiation, sous des formes narratives qui mettent en jeu le rapport à autrui et aux prescriptions éthiques et morales. Dans le « grand article » du numéro, « Idem et Ipse, remarques arendtiennes sur Soi-même comme un autre » Jacques Taminiaux examine cet ouvrage clef du travail de Ricœur et le met en rapport avec les analyses de Hannah Arendt, plus particulièrement celles déployées dans La Condition de l’homme moderne (ouvrage préfacé par Paul Ricœur), à propos de la conception de l’action.

Les autres articles concernent les questions éthiques (notamment par l’étude de la figure de la promesse), la compréhension de l’histoire, la politique, l’herméneutique ou encore la pensée de la mort.

Jacqueline de Romilly et la langue

Notre Homère à nous.
Cette fois, au lieu d’en appeler au sauvetage (indispensable) d’un enseignement des humanités au bord de l’abîme, elle chante haut et fort la grandeur de la langue grecque. Aidée de Monique Trédé, qui dirige le
Centre d’Études anciennes de l’École Normale Supérieure, Jacqueline de Romilly livre un chant d’amour dans Petites leçons sur le grec ancien (176 pages, 15,50 euros, Stock),
Un article de Mme de Romilly le 28-10-2008 dans
Le Monde: La littérature et le passé vivant

Who'S Rock ?

Je salue aujourd’hui la sortie du 4e livre d’une personne qui m’est très chère: un beau bébé de presque 2 kg.

Félicitations, Gaëlle!



Who'S Rock? — Gaëlle Ghesquière, Albin Michel et Canal +


Voici l’adresse de son site:

www.gaelleghesquiere.com

Un roi sans divertissement

Je viens de revoir et d'enregistrer le film de François Leterrier, adaptation du chef d'œuvre pascalien de Giono.
La chanson de Brel qui ouvre et ferme le film est très réussie, elle aussi.

Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?
Jacques Brel
Pourtant les hôtesses sont douces
Aux auberges bordées de neige
Pourtant patientent les épouses
Que les enfants ont prises au piège
Pourtant les auberges sont douces
Où le vin fait tourner manège
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?

Pourtant les villes sont paisibles
Où tremblent cloches et clochers
Mais le diable dort-il sous la bible ?
Mais les rois savent-ils prier ?
Pourtant les villes sont paisibles
De blanc matin en blanc coucher
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?

Pourtant il nous reste à rêver
Pourtant il nous reste à savoir
Et tous ces loups qu'il faut tuer
Tous ces printemps qu'il reste à boire
Désespérance ou désespoir
Il nous reste à être étonnés
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?

Pourtant il nous reste à tricher
Être le pique et jouer cœur
Être la peur et rejouer
Être le diable et jouer fleur
Pourtant il reste à patienter
Bon an mal an on ne vit qu'une heure
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?

Valéry Larbaud

Un article universitaire:

Valéry Larbaud ou l’écriture de la transgression
de María Isabel Corbí Sáez, de l’université d’Alicante


et une émission de Canal Universités:

L’écrivain Valery Larbaud s’est éteint le 2 février 1957. Pour la commémoration du cinquantième anniversaire de sa mort, Michel Déon, de l’Académie française, évoquait ici les qualités littéraires de cet écrivain sensible à la beauté et au plaisir, grand traducteur d’auteurs anglais, américains, espagnols et italiens.

http://www.canalacademie.com/Michel-Deon-raconte-Valery-Larbaud.html

Lecture en cours Chateaubriand

Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem

« Ai-je tout dit, dans L’Itinéraire, sur ce voyage commencé au port de Desdemona et d’Othello? Allais-je au tombeau du Christ dans les dispositions du repentir? Une seule pensée m’absorbait; je comptais avec impatience les moments. Au bord de mon navire, les regards attachés sur l’étoile du soir, je lui demandais des vents pour cingler plus vite, de la gloire pour me faire aimer. J’espérais en trouver à Sparte, à Sion, à Memphis, à Carthage, et l’apporter à l’Alhambra. Comme le cœur me battait en abordant les côtes d’Espagne! Aurait-on gardé mon souvenir ainsi que j’avais traversé mes épreuves? Que de malheurs ont suivi ce mystère! Le soleil les éclaire encore; la raison que je conserve me les rappelle. Si je cueille à la dérobée un instant de bonheur, il est troublé par la mémoire de ces jours de séduction, d’enchantement et de délire. »

Poètes de la Grande Guerre

Je possède un recueil intitulé « Poèmes de la Grande Guerre »

Il a été publié au
Cherche Midi en 1992 par Jacques Béal, par ailleurs biographe du maréchal Leclerc.
Parmi les entrées de la table des matières (4 pages), je sélectionne ici les poètes les plus connus (enfin, de moi…).

L’anthologie se présente sous les
thèmes suivants:
•La guerre
Paul Fort, Henry Bataille, Pierre Albert Birot; Edmond Rostand, Pierre Paraf
• les soldats
Paul Claudel + la chanson de Craonne recueillie par Paul Vaillant Couturier.
• Attente
Cocteau, Apollinaire, Dorgelès, Henry Poulaille, Charles Vidrac
• L’attaque
Mac Orlan, Linais, Paul Dermée, et un général que je ne connais pas…
• Tranchée
Apollinaire, Bernouard, Calloch et d’autres
• Machines de guerre
Verhaeren, Drieu la Rochelle, Pierre-Albert Birot, Apollinaire, Costel, Paul Dermée, Maurice Gauchez
• Couleurs de sang
Ossip Zadkine (le sculpteur) Benjamin Péret, Charles Vildrac
• Mourir
Cocteau (2 textes) Georges Duhamel, André Lafont, Montherlant, René Dalize (l’ami d’Apollinaire), Péguy, Claudel
• Vivre
Louis Chadourne, Fourtier, Cocteau, Chennevière
• Aimer
Apollinaire, Chennevière; Éluard, Bernouard, Jeanne Perdriel-Vaissière (La complainte des jeunes filles qui ne seront pas épousées), Desnos, Maurice de Vlaminck (le peintre), Éluard
• Bruits de ville
Drieu la Rochelle, Pierre-Albert Birot, Philippe Soupault, Cendrars
• Victoire
Cendrars, De Vlaminck, Robert de Montesquiou (l’ami du petit Marcel), André Salmon, Charles Vidrac.

BD La Fièvre d'Urbicande

Sur le site de l’excellente revue RILUNE, une étude de bande dessinée:

Fantastique et bande dessinée: le domaine de l’invisible. Une
lecture de
La fièvre d’Urbicande, de Schuiten et Peeters
Séminaire d’Art et Lettres:
Les Phantasmes et les Icônes du fantastique
Alejo G. Steimberg
Universidad de Extremadura


Biographie de Victor Hugo

Le deuxième tome de la magnifique biographie de Victor Hugo par Jean-Marc Hovasse est annoncé.

La plus exhaustive biographie jamais consacrée à Hugo: érudition, précision, appareil critique, tout y est incomparable. C’est une somme indispensable pour tous les hugoliens auxquels elle apporte énormément. En outre, elle est admirablement écrite.

Les temps verbaux : retour à la tradition

Dans un article très intéressant, Jacques Moeschler, professeur à l’université de Genève, démontre que l’approche « moderne » des temps verbaux, dans sa version structuraliste et textuelle, n’est pas satisfaisante et doit être abandonnée.
Elle réduit de façon excessive la dimension sémantique du système. L’un des échecs de l’analyse linguistique moderne du temps dans la langue est lié à la réduction extrême de la sémantique des temps verbaux, la fonction principale des temps verbaux, en pédagogie actuelle, étant de signaler un type de texte
: la description montre alors sa pauvreté conceptuelle.


Ode à George Sand

De Théodore de Banville, Ode à George Sand, tirée du recueil Les Exilés (1867)

Ode dite par M. Talien pour la reprise de « Claudie » au Théâtre Cluny le 17 septembre 1879.


George Sand
! ô beauté, cœur, âme, esprit, génie,
Rien n’a troublé jamais ton effort valeureux,
Et ta pensée, en pleurs comme une Iphigénie,
Combattait pour le pauvre et pour le malheureux.

Car tu les as chéris comme une douce mère.
Femme, tu partageas leur deuil et leur émoi
;
Et, le cœur déchiré par son angoisse amère,
Pitié, labeur, amour, tout était peuple en toi
!

Bien d’autres, détournant leurs yeux du sombre gouffre,
Savent goûter la joie en fleur, les longs repas,
Cependant qu’à leurs pieds l’esclave prie et souffre
:
Toi, tu ne voulais pas, et tu ne savais pas
!

Non, tu plaignais les noirs sanglots, les funérailles
Des êtres pour lesquels le pain est toujours cher
;
Et la Faim, qui déchire et qui tord leurs entrailles,
Plantait en même temps ses ongles dans ta chair.

Mais tu chantas surtout la fatigue essuyée
Par ton frère au front noir, le rude paysan,
Et souvent, t’enfuyant de la ville ennuyée,
Tu disais à l’oisif, au riche
: Viens-nous-en!

Alors tu l’emmenais dans la grande nature
Qui se livre éperdue au soleil, ce doreur,
Et là, tu lui montrais, dans l’atmosphère pure,
Le saint, le glorieux travail du laboureur.

Suivant toujours la terre à ses pieds disparue,
Marchant et poursuivant son but essentiel,
Il tient les oreillons de l’austère charrue
Et travaille, applaudi par les oiseaux du ciel
!

Puis il sème le grain avec un geste auguste,
Et plus tard, quand flamboie et brûle Messidor,
Sous les rayons de feu courbant son flanc robuste,
De sa faucille ardente il coupe les blés d’or
!

Il est pauvre, il n’a pas son chêne ou son érable.
Il est en butte aux maux obstinés et troublants,
Et quand l’âge a neigé sur son front vénérable,
Il lutte et peine encor sous ses longs cheveux blancs
!

Ô femme
! en ton églogue avec amour écrite
Jasent le ruisseau clair et le vent querelleur,
Et dans tes prés, pareils à ceux de Théocrite,
Le gai chevreau lascif mord le cytise en fleur
;

Et tandis que murmure une plainte étouffée,
Dans le doux flot d’argent frais et délicieux,
Passe, la jambe nue, une petite fée
Riante et folle, avec ses cheveux dans ses yeux.

La belle Poésie est comme la lumière
:
Elle aime à déployer la pourpre sous nos pas.
Donc, toi qui te donnais même à l’humble chaumière,
Poëte au cœur divin, ne nous dédaigne pas
!

Car nous sommes tous là pour payer notre dette,
Peuple ému qui jadis de ton front s’envola
:
Ton Rémy, Bois-Doré, la petite Fadette,
Les Villemer, Edmée et maître Favilla,

Et le Champi, qui songe auprès de Madeleine
;
Frissonnants et pensifs, nous tous qui t’adorons,
Comme si le zéphyr à la tremblante haleine
Nous touchait de son aile et courait sur nos fronts.

Mais c’est toi qu’on entend parler par notre bouche
!
Ton œuvre, harmonieuse et fière comme un lys,
Donne un parfum suave à tout ce qui la touche,
Et tu ne voudras pas abandonner tes fils
!

Toi dont la chevelure éblouissait le pâtre
Enchanté par ta lèvre où la rose fleurit,
Tu seras avec nous sur ce petit théâtre,
Si nous avons en nous ton souffle et ton esprit.

La masure est palais si la Muse y respire,
Les Dieux viennent toujours où les nomme la foi
:
Puisqu’un humble tréteau suffisait pour Shakspere,
Le nôtre, si tu veux, sera digne de toi
!

Ah
! permets que ton nom, belle âme, y retentisse!
Toi par qui le funeste orgueil fut châtié,
Poëte qui tournais tes yeux vers la Justice,
Et qui tendais tes mains, femme, vers la Pitié
!

Antigone et la démesure

Un dossier très intéressant sur le personnage d’Antigone :


agora.qc.ca/thematiques/mort/dossiers/antigone


De nombreuses études dont celle-ci
:

Antigone sous le signe de la démesure:


« L’histoire biblique de
Caïn* et d’Abel* nous raconte les démêlés du couple fraternel originel en quête d’espace se terminant dans le meurtre fratricide. L’Épopée de Gilgamesh* est un grand récit mésopotamien du combat de deux amis en quête de gloire éternelle. Ces deux monuments de la littérature universelle reflètent les divers visages de l’amour et de la haine sur fond de mort et de soif d’immortalité, de solidarité dans le bien et dans le mal, de démesure, À son tour, sous le signe de la démesure, Antigone* est une tragédie grecque qui chante la piété familiale et les lois sacrées de la sépulture. »

Antigone et le devoir de sépulture - Encyclopédie sur la mort


http://agora.qc.ca/thematiques/mort/documents/antigone_et_le_devoir_de_sepulture

Le Journal de Stendhal

La bibliothèque municipale de Grenoble donne accès à l’ensemble du « Journal » de Stendhal

L’ensemble du Journal de Stendhal peut désormais être feuilleté sur Internet, sur le site de la bibliothèque municipale de Grenoble.

La bibliothèque, qui possédait déjà la plus grande partie du
Journal de l’écrivain, avait acquis en juin 2006 ces cahiers manquants, écrits par l’écrivain entre 1805 et 1814.

Le public peut découvrir également sur le site une exposition virtuelle sur l’auteur de
La Chartreuse de Parme ainsi qu’un dossier pédagogique à destination des écoles.

https://www.bm-grenoble.fr/853-stendhal-numerise.htm?

Blagues antiques

Le Philogelos (du grec ancien Φιλόγελως / Philógelôs signifiant « L'Ami du rire ») est le plus ancien recueil de blagues connu en Occident. Contenant 265 blagues en grec ancien, ce recueil date du IIIe ou IVe siècle de notre ère. Il est en tout cas postérieur à 248, car la blague 62 fait référence au millénaire de Rome qui fut célébré cette année-là.


https://www.babelio.com/livres/Zucker-Va-te-marrer-chez-les-Grecs-Philogelos-Recueil/96912

Le Voyageur lu par Apollinaire

Le 24 décembre 1913, à 11 heures, Ferdinand Brunot et Madame, l’ingénieur délégué par Pathé, Ravenet, les écrivains Paul Fort, Guillaume Apollinaire, André Billy et André Salmon se retrouvent aux Archives de la parole pour une séance d’enregistrement.

Guillaume Apollinaire dit et enregistre trois de ses poèmes
: Le Voyageur, Le Pont Mirabeau et enfin Marie.

https://www.youtube.com/watch?v=T6uLrprAdMI


https://www.franceculture.fr/litterature/document-rare-apollinaire-interprete-le-voyageur-en-1913

Littérature et folie

Il existe un magnifique dossier sur Littérature et folie, dans la Revue des ressources.

Voici en particulier un article fort intéressant sur deux personnages de
Mrs Dalloway, de la très chère Virginia Woolf :

https://www.larevuedesressources.org/article.php3?id_article=656

Dictionnaire L.F. Céline

Un lexique très complet et indispensable à la compréhension de l’œuvre de L.F. Céline, élaboré à partir des 4 volumes de la collection La Pléiade :

http://members.tripod.com/Duclos/Dictiona.htm

Saint-Exupéry

Une étonnante œuvre de jeunesse, deux correspondances amoureuses, une polémique avec Brasillach: quatre inédits éclairent d’un jour nouveau l’auteur du Petit Prince.

Et si, l’espace d’un instant, on oubliait Le Petit Prince, son mouton, son renard et sa rose? Et si l’on s’intéressait à Antoine de Saint-Exupéry comme à un romancier « normal »? La parution de quatre petits volumes d’inédits, réunis en un élégant coffret, nous invite justement à jeter un regard décalé sur notre aviateur-écrivain national. Au menu: un inédit (excellent), deux femmes (envoûtantes) et une polémique (littéraire).


La correspondance retrouvée a été vendue chez Sotheby. On peut la voir depuis le 11 décembre 2007 au musée des Lettres et Manuscrits (8, rue de Nesle, Paris Vie) qui l’a acquise.

Mounier Lendemains d'une trahison

Il y a quarante ans, « accords » de Munich.
L’occasion de rappeler la publication de l’article d’Emmanuel Mounier
:

Emmanuel Mounier, « Lendemains d’une trahison », Esprit, no 73, octobre 1938, p. 14.

Michel Winock publie La Trahison de Munich, Emmanuel Mounier et la grande débâcle des intellectuels, présenté par Michel Winock, CNRS Éditions, 2008, 184 p., 20 €

Septembre 1938. Hitler revendique le rattachement au Reich du territoire des Sudètes, région tchécoslovaque où vit une minorité germanophone. Après avoir remilitarisé son pays et réalisé l’Anschluss, il sait que sa menace d’utiliser la force pour parvenir à ses fins est suffisamment crédible pour faire plier les Démocraties européennes. Pour « préserver la paix », le premier ministre britannique, Chamberlain, d’accord avec la France, contraint la Tchécoslovaquie à céder aux exigences nazies, le 21 septembre.
Aux « Lendemains d’une trahison », Emmanuel Mounier, fondateur de la revue
Esprit, rédige l’éditorial du numéro d’octobre en rompant avec la tradition « pacifiste » et « apolitique » de la revue, dénonçant « le déshonneur » d’une France sans parole, sacrifiant son alliée au chantage du fascisme.
Publié aux lendemains des accords de Munich entérinant la cession sans concession des Sudètes à l’Allemagne, l’article de Mounier résonne dans les débats intellectuels, entre ceux prônant la sauvegarde de la paix par tous les moyens, et ceux voulant opposer la force aux exigences des fascistes, bien vite dénoncés comme « bellicistes » par les « pacifistes ».
Les abonnés d’
Esprit – appartenant aux deux bords – réagissent à cet éditorial dans des lettres adressées à Mounier, confiées sous l’occupation à son collaborateur Edmond Humeau, dont l’un des descendants a rendu possible la publication de cet échange épistolaire (La Trahison de Munich, Emmanuel Mounier et la grande débâcle des intellectuels, présenté par Michel Winock, CNRS Éditions, 2008, 184 p., 20 euros.

À la lecture de l’éditorial, on voit bien que Mounier n’est pas « belliciste ». S’il méprise les hommes « résolus à ne pas se battre », il défend la force de résistance de ceux « résolus à ne pas tuer » en prônant… le désarmement.

Le texte d’Emmanuel Mounier est reproduit intégralement dans le livre de Michel Winock, ou en vente en ligne sur le site de la revue
Esprit:

http://www.esprit.presse.fr/review/article.php?code=5005

Flaubert correspondance

La correspondance de Gustave Flaubert a d’abord paru en 9 volumes chez Louis Cunard, entre 1926 et 1930, puis ensuite dans La Pléiade. L’édition Cunard comprend 1992 lettres, mais nous en connaissons aujourd’hui le double, et des lettres inédites resteraient à découvrir. On peut lire les lettres de l’édition Cunard, bien qu’incomplètes, pourtant les plus significatives, sur le site suivant, construit par Danielle Girard et Yvan Leclerc.

« 
C’est, en effet, dans ses lettres que le véritable Flaubert nous apparaît avec ses enthousiasmes et ses découragements, ses touchantes délicatesses et ses superbes violences, son exquise sensibilité et sa terrible clairvoyance. Par elles nous sont révélées toute l’intime noblesse, toute la naïve bonhomie de ce pur martyr des lettres. Elles nous font assister enfin à la genèse douloureuse de tant de chefs-d’œuvre; elles en sont le commentaire vivant, indispensable. » -- extrait de la préface de 1926.

Mutilation de Voltaire

Un article intéressant:

La mutilation de Voltaire au lycée dans quelques manuels récents
Jean-Noël Pascal, université de Toulouse-Le Mirail

Il y a un peu plus de vingt ans, Jean Sareil consacrait, dans les
Studies on Voltaire, un article tout à fait édifiant au « massacre de Voltaire dans les manuels scolaires »… Il y a quelques années, dans une étude qui vient de paraître, je faisais, à partir d’un corpus d’ouvrages scolaires et universitaires plus récents, un constat assez analogue – encore que j’aurais préféré parler de mutilation plutôt que de massacre. J’y retrouvais paradoxalement, du moins en partie, les traits majeurs d’un enterrement de notre philosophe, intervenu de son vivant à partir des années 1760, par la collusion surprenante entre ses épigones et ses ennemis.

Le Collège de France en écoute libre


Sont disponibles actuellement: Colloque de rentrée, Envie d’Amphi, Alain Prochiantz, Roger Chartier, Henry Laurens, Jean Kellens, Gérard Berry, Michel Zink, Michael Edwards, Antoine Compagnon, Pierre Rosanvallon, Jon Elster, Gilles Veinstein, John Sheid, Anne Fagot-Largeault, Stanislas Dehaene, Pierre Corvol, Mireille Delmas-Marty, Jacques Bouveresse, Pierre Magistretti, Christine Petit, Michel Devoret, Pierre-Etienne Will, Michel Brunet et Philippe Kourilsky

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Montaigne Des règles pour l'esprit

Compte rendu

Montaigne enseigne que l’esprit, livré à lui-même, n’est qu’inconstance et fantaisie. Comment parvenir à le régler, quand la raison n’y suffit pas? B. Sève montre que Montaigne s’est attaché à répondre à cette question, et que c’est là que résident les effets philosophiques de sa pensée.

Bernard Sève,
Montaigne. Des règles pour l’esprit, PUF, 2007, 393 p., 29 euros.

Lisez les bonnes feuilles de cet ouvrage.
« Tout abrégé sur un bon livre est un sot abrégé » écrit Montaigne. Voilà qui rend fort délicate la position de qui désire rendre compte d’un très bon livre. L’ouvrage de Bernard Sève est excellent par la puissance de sa thèse, qu’expriment son évidence autant que sa simplicité. C’est le propre des grands livres?: ils nous font voir ce que nous n’avions jamais vu, qui pourtant était là, et qui change tout.

https://www.laviedesidees.fr/En-deca-au-dela-du-scepticisme.html

Fleurs latines


À télécharger en pdf

de Pierre Larousse,
Fleurs latines des dames et des gens du monde, 1894.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96238h

Fiches de philosophie

Toutes les fiches de philosophie de La Libre Belgique

La Belgique est un des derniers pays européens à ne pas intégrer la philosophie dans les études secondaires. On peut s’en plaindre ou critiquer.
Mais on peut aussi réagir et c’est le choix du quotidien
La Libre Belgique.

Ainsi, durant toute cette année scolaire,
La Libre Belgique nous offre 50 fiches de philosophie.

l’ensemble rassemblé en un seul pdf
:

http://download.saipm.com/pdf/philo/philo1.pdf

Récits de rêves

Voici un site assez extraordinaire:
Cette base permet d’explorer comment des écrivains ont abordé l’univers des rêves.
Parmi des centaines d’autres, on trouvera ici les songes programmatiques de René Descartes, les cauchemars du jeune Flaubert, le rêve salvateur de Maxime Ducamp, les visions de Huysmans, les rêves et réflexions sur le sommeil de Marcel Proust.
On pourra aussi tenter de déchiffrer le symbolisme complexe d’un rêve de René Char, explorer les significations cachées des rêves de la tragédie grecque ou de la Bible, découvrir les conventions des contes et romans chinois ou se laisser emporter par La Vision d’Albrecht Dürer.
Dans la base de théorie, on pourra consulter la clé des songes d’Artémidore, qui avait fasciné le Moyen-Âge, lire les expériences scientifiques auxquelles se sont livrés Alfred Maury, Hervey de Saint-Denis ou Joseph Delboeuf, etc.

https://www.reves.ca/auteursindex.php

Voltaire en pleine lumière

Dans Le Figaro littéraire:

Compte rendu de deux biographies de Voltaire
:

https://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00098-voltaire-en-pleine-lumiere-.php

Un article de Frédéric Deloffre sur les sources de
Candide:

https://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00104-les-secrets-de-fabrication-de-candide.php

Et
:

https://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00101-le-jour-o-est-nee-la-tolerance-.php

L'esprit qui a présidé à la rédaction de l’
Encyclopédie:

https://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00105-surprenante-encyclopedie.php

Le Guépard

Sur un site consacré à Stendhal, une étude comparative de la Chartreuse de Parme et du Guépard:

Texte paru dans la
Revue des Deux Mondes. Juillet Août 2003

De la Chartreuse de Parme au Guépard
René Servoise

http://www.armance.com/Guepard.html

Un dossier du CRDP de l’académie de Paris sur le Guépard:

http://crdp.ac-paris.fr/parcours/europeen/index.php/category/tomasi?paged=1#

Littérature et médecine

Littérature et médecine
Peu de gens demandent aux livres ce que les livres peuvent nous donner.
[Virginia Woolf]

À Kansas City dans le Missouri, les futurs étudiants en médecine suivent d’abord un cursus de 4 années d’université avant d’entrer en médecine.
Lors de leur admission, ils se voient remettre en cadeau de bienvenue le gros volume « On Doctoring-Stories, Poems, Essays » (Sur le soin) qui est une anthologie de textes littéraires traitant de la maladie, des soins, de la vie à la mort.
Cet ouvrage contient des textes de Borges, de Kafka, de Tchekhov, de Pablo Neruda, de Conan Doyle, de la Bible et de biens d’autres auteurs encore.
Le responsable de l’enseignement explique que ce livre est offert aux «
parce qu’ils en apprendront plus sur le soin dans la littérature que dans les livres de pathologie où l’on n’apprend que la médecine. »

http://www.ammppu.org/litterature/index.htm

Cioran le Gai désespoir

LE GAI DÉSESPOIR DE CIORAN
PARUTION
TUNIS, TUNISIE


Cioran forge la notion de « gai désespoir » dans une lettre à son frère Aurel à propos de son ami le professeur de philosophie Mircea Zapra? an (1908-1963). Le « gai désespoir » est, à première vue, une association oxymorique empruntée au Traité du désespoir de Kierkegaard et au Gai savoir de Nietzsche, mais il est aussi le croisement de deux pensées complémentaires, en dépit des différences qui existent entre elles. En effet, Cioran retient de Kierkegaard son existentialisme mélancolique à la lumière duquel il a pu dialoguer avec Dieu et repenser toutes les catégories théologiques, morales et sociales nées du christianisme. De Nietzsche, qui est comme lui fils de religieux, Cioran a gardé sa « généalogie » qui a pour ambition de couper à la racine les illusions, ainsi que son sens du mot cinglant qui apparaît dans l’écriture fragmentaire, de même que sa vie de philosophe libre et révolté qui a poussé ses idées jusqu’à la démence. Le « gai désespoir » est, par voie de conséquence, une sorte de « défense et illustration » de la liberté: liberté de l’être qui accepte sa nature foncièrement désespérée et tragique, comme celle de la pensée qui respecte et défend ses spécificités en refusant de les cantonner dans l’idéologie systématique ou dans la foi aveugle et dogmatique.


Aymen Hacen est né à Hammam-Sousse en Tunisie en 1981. Ancien élève de l’École normale supérieure de Tunis, agrégé de lettres modernes, il est aujourd’hui allocataire-moniteur de l’École Normale Supérieure Lettres et Sciences humaines de Lyon où il prépare un doctorat sur Cioran. Poète et essayiste, il a publié dans
Le Nouveau Recueil et Europe. Il est, entre autres, l’auteur de Stellaire. Découverte de l’homme gauche, paru en 2006 aux éditions Fata Morgana, ainsi que d’Alphabet de l’heure bleue, publié en 2007 chez Jean-Pierre Huguet éditeur, et d’Erhebung, livre de dialogue avec Yan Tomaszewski, composé de vingt et un textes pour vingt et unes photographies, à paraître prochainement chez Jean-Pierre Huguet éditeur. Directeur de la collection « Al Kacida » (Le poème, en arabe) aux éditions Tawbad, il a édité en mars 2007 Poème d’attente de Bernard Noël. Il prépare aujourd’hui la traduction et la publication d’une version arabe de Mythologie de l’homme d’Armel Guerne, à paraître en octobre à l’occasion des Rencontres de Tourtrès.


Responsable
: Éditions Miskiliani

Adresse
: Aymen Hacen Résidence de l’ENS-LSH Jacqueline Bonnamour Chambre C54c 90, rue Bollier 69367 Lyon Cedex 07.

Sources de Shakespeare Roméo et Juliette

Une page sur les sources de la pièce de Shakespeare, Roméo et Juliette :

https://fr.qaz.wiki/wiki/Romeo_and_Juliet

Beckett palimpseste de Proust

Un petit tour vers la revue québécoise Voix Plurielles qui met la plupart de ses articles en ligne:

BECKETT PALIMPSESTE DE PROUST OU LA RÉÉCRITURE PAR DÉNI

« On ne peut refaire ce qu’on aime qu’en le renonçant. »
Proust,
Le Temps retrouvé

Par Sophia Dachraoui, Université de Strasbourg (France)

C’est ici
:

https://journals.library.brocku.ca/index.php/voixplurielles/article/view/497

Aristote et le théâtre

Aristote aurait saboté le théâtre, selon la latiniste Florence Dupont.

Cette enseignante de Paris VII accuse le philosophe d’avoir transformé le théâtre à « efficacité spectaculaire », digne des fêtes dionysiaques, en ennuyeuse littérature pour érudits.

Elle s’en explique dans son livre,
Aristote ou le vampire du théâtre occidental (Aubier).
Sa cible
: le traité d’Aristote La Poétique, qui aurait signé l’arrêt de mort de l’art théâtral en faisant l’apologie de l’écrit.

Montaigne Essais en ligne

CHAPITRE PREMIER
Par divers moyens on arrive à pareille fin

LA plus commune façon d'amollir les coeurs de ceux qu'on a offencez, lors qu'ayans la vengeance en main, ils nous tiennent à leur mercy, c'est de les esmouvoir par submission, à commiseration et à pitié : Toutesfois la braverie, la constance, et la resolution, moyens tous contraires, ont quelquesfois servy à ce mesme effect.

Edouard Prince de Galles, celuy qui regenta si long temps nostre Guienne : personnage duquel les conditions et la fortune ont beaucoup de notables parties de grandeur ; ayant esté bien fort offencé par les Limosins, et prenant leur ville par force, ne peut estre arresté par les cris du peuple, et des femmes, et enfans abandonnez à la boucherie, luy criants mercy, et se jettans à ses pieds : jusqu'à ce que passant tousjours outre dans la ville, il apperçeut trois gentilsÅ|hommes François, qui d'une hardiesse incroyable soustenoient seuls l'effort de son armee victorieuse. La consideration et le respect d'une si notable vertu, reboucha premierement la pointe de sa cholere : et commença par ces trois, à faire misericorde à tous les autres habitans de la ville.
Scanderberch, Prince de l'Epire, suyvant un soldat des siens pour le tuer, et ce soldat ayant essayé par toute espece d'humilité et de supplication de l'appaiser, se resolut à toute extremité de l'attendre l'espee au poing :

https://www.ebooksgratuits.com/ebooksfrance/montaigne_michel_de-essais_livre_i.pdf

La Fontaine Fables et argent

Les amateurs peuvent s’abonner au site lafontaine.net, afin de recevoir une fable, chaque jour, dans leur boîte aux lettres électronique.
Quelques explications précieuses accompagnent le texte.

http://www.lafontaine.net

Aujourd’hui
:

L’enfouisseur et son compère
Livre X, Fable 4

Si cette fable est inspirée d’Abstémius, nous pouvons retrouver le même procédé, utilisé ici par l’avare, repris cette fois par Anselme dans « L’Étourdi » de Molière (II, 5). Dans la présente pièce, La Fontaine dénonce une nouvelle fois le désir d’ accumuler des richesses. Mais cette fois, l’avare se corrige, non à cause d’inutiles discours — qui seraient restés pure théorie — mais par la vision, et, ce faisant, la compréhension directe de son vice.

Dans son remarquable ouvrage, Marc Fumaroli nous invite à lire à la suite les diverses fables de La Fontaine traitant du sujet de l’avarice et de percevoir ainsi l’évolution de la notion d’argent ainsi que de celle de l’avare (« La Fontaine — Fables »
; Le Livre de Poche; Classiques modernes; La Pochothèque; édition de Marc Fumaroli; 1997, p. 946).
Vous pourrez donc relire « 
L’Avare qui a perdu son trésor » (Livre IV, fable 20), « Le Dépositaire infidèle » (IX, 1) ainsi que « Le trésor et les deux hommes » (IX, 16).

Le condamné à mort chez Hugo et Andreev

Une étude complète:

Le condamné à mort chez Victor Hugo et Leonid Andreev: éléments d’un parallèle

Françoise Genevray
Université Jean Moulin — Lyon III

Prévoir sa fin peut détruire. « De jour en jour la pensée de la mort prochaine tuait l’homme », écrit L. Andreev dans
Le Gouverneur (1900). Honni par l’opinion pour avoir fait tirer sur des ouvriers grévistes, guetté par les balles des vengeurs, le gouverneur acquiesce obscurément aux volontés qui concourent à le supprimer. Dans l’Histoire des sept pendus (1908), un ministre échappe à des terroristes. Le premier chapitre met en scène sa peur rétrospective de l’attentat. Les autres suivent sept condamnés jusqu’à l’heure de leur pendaison, comme pour illustrer l’idée dégagée à propos du ministre:

Ce n’est pas mourir qui est terrible, c’est de savoir qu’on va mourir. Il serait tout à fait impossible à l’homme de vivre s’il connaissait l’heure et le jour de sa mort avec une certitude absolue.

Tel est justement le savoir imposé aux victimes de la peine capitale. Un malade incurable ignore l’échéance fatale et, même s’il la suppose très proche, continue de vivre dans cette durée sans fin appelée par V. Jankélévitch » entrouverture ». Mais les prisonniers imaginés par Andreev, de même que par Hugo en 1829 (Le Dernier jour d’un condamné), connaissent ou devinent la date de l’exécution. Leur pensée bute sur cette limite temporelle infranchissable. Leur vie se borne à attendre ce qui va l’interrompre.

Une nouvelle traduction permet aujourd’hui de lire en français le texte intégral de l’Histoire des sept pendus. Notre parallèle avec Le Dernier jour… ne cherche pas à établir l’influence du précédent hugolien, bien connu en Russie, sur le récit d’Andreev. Que celui-ci eût été écrit indépendamment ou non de cette possible source, nous montrerons surtout comment il s’en éloigne. L’Histoire des sept pendus transforme en profondeur ce que Hugo nommait l’« autopsie intellectuelle » du condamné. […]

Albert Cohen

Voici l’adresse d’un groupe de recherches universitaires sur l’œuvre d’Albert Cohen:

https://www.atelier-albert-cohen.org/

Sommaire du site
:

Atelier Albert Cohen
Annuaire
Annuaire

Bibliographie

Œuvres d’Albert Cohen
Ouvrages biographiques
Ouvrages critiques
Articles sur Albert Cohen
Entretiens
Comptes rendus

Événements

MORT DE CHARLOT au théâtre
Hommage à Norman David Thau (1959-2005)
Festival
: « Marseille célèbre Albert Cohen »
Belle du Seigneur au cinéma
« Albert Cohen dans son siècle » (Alain Schaffner et Philippe Zard), sommaire
entretien avec Alain Schaffner et Philippe Zard sur « Albert Cohen dans son siècle »
Journée d’étude
: écriture et identité dans l’œuvre d’Albert Cohen (10 juin 2006).
Journée d’étude du samedi 2 juin à Paris IV-Sorbonne, amphi Guizot

Les Cahiers Albert Cohen


COMPTES RENDUS D’OUVRAGES

N°1 Gérard Valbert
: Albert Cohen, le seigneur
N°1 Bella Cohen
: Autour d’Albert Cohen; Albert Cohen, mythe et réalité
N°2 Présence d’Albert Cohen dans le secondaire
N°2 Traduction grecque de « 
Solal »
N°3 Cohen en Pléiade
N°4 Israel Zangwill
: Le roi des Schnorrers
N°6 Carole Auroy
: Albert Cohen, une quête solaire
N°8 Alain Schaffner
: Bibliographie
N°8 Catherine Milkovitch-Rioux
: L’univers mythique d’Albert Cohen
N°8 Claire Stolz
: La polyphonie dans « Belle du Seigneur »
N°8 Bertrand Goergen
: Dialogues et dialogismes dans l’œuvre d’Albert Cohen
N°9 Alain Schaffner
: Le goût de l’absolu
N°9 Véronique Duprey
: Albert Cohen: au nom du père et de la mère
N°9 Clara Lévy
: Écriture de l’identité: les écrivains juifs après la Shoah
N°9 Anne-Marie Paillet
: Ironie et paradoxe: le discours amoureux romanesque
N°10 Ewa Miernowska
: Le dialogue des discours dans les romans d’Albert Cohen
N°10 Judith Kauffmann
: Grotesque et marginalité
N°10 Philippe Zard
: La fiction de l’Occident
N°11 NormanDavid Thau
: Romans de l’impossible identité
n°13
: Evelyne Lewy-Bertaut: « Albert Cohen mythobiographe »
N°14 Jack Abecassis
: Albert Cohen. Dissonant Voices
n°15
: Robert Elbaz: Albert Cohen ou la pléthore du discours narratif
n°15
: Des couacs sur papier bible (retour sur l’édition Pléiade)
Albert Cohen dans son siècle, par Alain Schaffner et Philippe Zard (dir.)
L’écriture de l’Histoire dans l’œuvre d’Albert Cohen, de L. Michon-Bertout
Le livre de ma mère, d’Albert Cohen, par Nathalie Fix-Combe
N°17, Joëlle Garde, Tristan Ramade, Albert Cohen à Marseille, intimités et errances

Tout sur l'Encyclopédie

Afin de tout savoir sur la fabrique de l’Encyclopédie:

1. Chronologie
2. Sources proches, sources lointaines
3. Les rédacteurs
4. L’emblème des Lumières (les objectifs d’Alembert et Diderot)

http://classes.bnf.fr/dossitsm/fabrency.htm

Faulkner Trilogie des snopes

Après la parution récente en Pléiade du tome IV des œuvres romanesques de William Faulkner (1897-1962), les éditions Gallimard publient, le 22 novembre prochain, sa fameuse « trilogie des Snopes ».

Le volume de la collection
Quarto réunit pour la première fois en français les trois volets de cette « chronique », achevée en 1959.
Surtout, il propose un dictionnaire inédit de tous ses personnages et permet de les suivre dans l’œuvre du grand écrivain américain, de
Tandis que j’agonise à Sanctuaire, en passant par Lumière d’août.

Vivant Denon Point de lendemain

INCIPIT

« J’aimais éperdument la comtesse de…; j’avais vingt ans, et j’étais ingénu; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta. J’étais ingénu, je la regrettai; j’avais vingt ans, elle me pardonna: et comme j’avais vingt ans, que j’étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l’amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes. »

Vivant Denon,
Point de lendemain

Je mentionne ce pur chef-d’œuvre de récit libertin, tout d’abord parce que je l’aime infiniment, et surtout parce que le fichier que vous pouvez télécharger contient
:
— la version de 1777
— la version de 1812 (avec ce célèbre et délicieux incipit)
une édition comparée des versions de 1777 & 1812 dans laquelle sont reportées par un jeu de couleurs les principales modifications apportées par Dominique Vivant Denon à son texte d’origine.
Afin de repérer plus facilement ses corrections, il est signalé:
— l’édition de 1777 en gris = texte barré
— celle de 1812 en rouge = texte souligné
— & le texte commun aux deux versions en noir.


https://www.leboucher.com/pdf/denon/b_den_pl.pdf

Littérature et mathématiques

Littérature et mathématiques: jalons pour une approche perpendiculaire

Richard Saint-Gelais, Université Laval

Les entreprises interdisciplinaires se font souvent sous le signe de l’ambiguïté et les tentatives de rapprochement entre littérature et mathématiques ne font pas exception. Cet article essaie de baliser les difficultés et les possibilités d’une telle rencontre à partir d’un cas précis, celui du bouleversement des isomorphies temporelles dans le récit. On tente ensuite de dépasser le stade de l’application pour envisager, à travers l’axiomatique, les enjeux d’un regard mathématique sur la chose littéraire.

L’article est ici
:

https://www.erudit.org/revue/tce/2002/v/n68/008244ar.pdf

André Gide liens

UN mémoire de DEA: L’image dérobée: une esthétique du regard chez André Gide

https://polycarpe.fr/dea/


On a beaucoup ri d’un télégramme que Mauriac a reçu peu de jours après la mort de Gide et ainsi rédigé
: « Il n’y a pas d’enfer. Tu peux te dissiper. Préviens Claudel. Signé André Gide »
Julien Green, Journal 28 février 1951

Étude sur Verlaine

Une rareté aujourd’hui:

FERNAND CLERGET, Paul Verlaine et ses contemporains par un témoin impartialDocuments — Essais

Document PDF en mode image, indexé


Paris, Bibliothèque de l’Association, 1897. Édition originale.
Une étude sur Verlaine, intéressante et rare.



https://www.ebooksgratuits.org/pdf/clerget_paul_verlaine_et_ses_contemporains_ocr.pdf

La Princesse de Clèves

Quelques ressources:

1
. Une émission en ligne:
Dans quelle catégorie classer la Princesse de Clèves, de Madame de La Fayette
? Est-ce un roman historique? Un roman psychologique? Un roman d’amour galant? Réponse avec un lecteur averti, Jean Mauduit, dans sa chronique, « Les femmes écrivains».

https://www.canalacademie.com/spip.php?page=recherche&recherche=La+Fayette&envoyer=

2.
Bibliographie sommaire:


3.
Terre des écrivains:

http://www.terresdecrivains.com/spip.php?article708

4.
Articles universitaires

Plusieurs études, par un auteur haut en couleurs
:

http://rene.pommier.free.fr/Princesse.htm

5.
Un site rien que pour elle:

http://madamedelafayette.free.fr/accueil.htm


Sans oublier cette page
:

http://culturecritique.wordpress.com/2007/01/04/la-princesse-de-cleves-femme-de-lannee-grace-a-nicolas-sarkozy/

Roger Chartier au Collège de France

Leçons de Roger Chartier au Collège de France

Le Collège de France a mis en ligne les enregistrements des dix premières leçons de Roger Chartier
: Écrit et culture dans l’Europe moderne
Circulations textuelles et pratiques culturelles dans l’Europe moderne (XVIe-XVIIIe siècles)
Dix heures d’histoire pour mieux comprendre les mutations de la lecture
:

https://www.college-de-france.fr/site/roger-chartier/

Contes Perrault Grimm Mme d'Aulnoy


L'imaginaire des Contes de Perrault. Leur rapport à la raison
Caroline Portalès- Auriol
http://auriol.free.fr/psychanalyse/imaginaire-raison-conte.htm#_Toc153550977

Le roman initiatique

Dans cet article de Laurent Déom, des clefs d’analyse du roman initiatique:

Le roman initiatique: éléments d’analyse sémiologique et symbolique

LAURENT DÉOM

L’initiation fait partie de ces concepts dont tout le monde croit savoir ce qu’ils recouvrent, et que chacun utilise, de ce fait, au gré de sa fantaisie. Le champ littéraire ne fait pas exception à cette pratique, si bien que le roman initiatique, pour ne parler que de lui, constitue une catégorie qui ressemble à un fourre-tout où se côtoient des œuvres dont le seul point commun est tantôt d’évoquer l’apprentissage du héros, tantôt de délivrer un message plus ou moins philosophique sur la condition humaine, tantôt encore (mais cette liste est loin d’être close) d’être irriguées par un symbolisme que, à tort ou à raison, l’on croit proche de celui qui se déploie dans le cadre (référentiel) de l’initiation. Il est donc nécessaire de faire le point sur cette notion, afin d’éviter qu’en continuant d’être propre à tout, elle ne devienne finalement bonne à rien. C’est dans cette perspective que nous proposerons, dans les pages suivantes, un rappel des fondements anthropologiques de l’initiation. Celui-ci sera prolongé par une réflexion sur l’initiation dans la littérature et par quelques propositions théoriques permettant de reconnaître les romans initiatiques. Enfin, nous effectuerons une brève mise en pratique de cette théorie, de façon à en vérifier la validité.

Rousseau par lui-même

Voici la biographie de Rousseau par lui-même, reconstituée par Pierre Perroud.

La présentation en est intéressante :

http://athena.unige.ch/athena/rousseau/rousseau-chronologie.html

Diderot Jacques le Fataliste

Quelques pages internet sur Jacques le Fataliste de Diderot :

Une page intéressante :
http://lettraugranier.centerblog.net/3043639-Engagement-de-Jacques-le-fataliste

Le roman à télécharger en version audio intégrale :
http://www.litteratureaudio.com/index.php/2008/04/24/diderot-denis-jacques-le-fataliste-et-son-maitre/

La Revue d’Etudes Françaises de l’université de Budapest recèle des trésors.


Voltaire Le Taureau blanc

Un article de revue de Marie-Hélène Cotoni

« Intertextualité et humour dans
Le Taureau blanc de Voltaire »,

Cahiers de Narratologie N° 13 Nouvelles approches de l’intertextualité

Résumé
:

Jugeant que l’intertextualité et l’humour impliquent l’un et l’autre une hétérogénéité discursive, nous avons choisi de les analyser dans un conte où Voltaire a emprunté à
l’Ancien Testament son bestiaire et une partie de ses personnages pour suggérer, en jouant avec le merveilleux, que la Bible n’est qu’une fable parmi d’autres.

Mais à côté de l’intention satirique et polémique, de la désacralisation par le travestissement burlesque, il y a place pour le dérèglement ludique et la féerie. À côté du message explicite de l’énoncé se fait jour le charme discret de l’énonciation.

La fantaisie du conteur s’exerce sur des réminiscences bibliques en produisant de constants décalages qui, pour un lecteur complice, sont source d’humour
: situations inattendues, comportements surprenants, dérapages chronologiques, pastiches insolites, paralogismes, disparates stylistiques, jeu entre le dit et le non dit.
Quand le conteur brode sur le canevas d’un imaginaire ancien des aventures cocasses, quand il tient avec impassibilité un discours incongru, en mimant le plus grand naturel malgré la présence d’incompatibilités arbitraires et de décrochages, il crée, par l’alliance de la virtuosité et de la feinte naïveté dans l’usage des allusions intertextuelles, un univers étrange, d’une poésie surréelle.

Gracq et Beckett


Commencement à toutes fins utiles. Philippe De Jonckheere, un article à la demande d'Alain Caron pour le dossier Beckett de l'association Initiales.  

http://www.desordre.net/textes/bibliotheque/auteurs/beckett/beckett.html

Tout sur Racine

Des textes:

http://abu.cnam.fr/BIB/auteurs/racinej.html

La biographie de Racine écrite par Marc Fumaroli
:

http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/racine2.htm

Une autre biographie
:

http://17emesiecle.free.fr/Racine.php


Ue étude de Phèdre
:
http://www.espacefrancais.com/topics/phedre.html


Une émission de radio
:

La grammaire et Racine

Émission proposée par
: Bertrand Galimard Flavigny
Adresse de cet article
:
http://www.canalacademie.com/La-grammaire-et-Racine.html

Le secret d'Antoine Watteau

Pour les amateurs de peinture et de fêtes galantes:

http://belcikowski.org/la_dormeuse/watteau.php

Tout sur Balzac

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Balzac!


Accès libre aux différents romans de
La Comédie humaine (édition Furne, 1842-1855).

Ce dossier comprend quelque 88 textes et 2500 personnages accessibles par titres de romans ou par moteur de recherche.

Le site propose également des gravures représentant les personnages de
la Comédie humaine, des notices sur les romans, des dossiers sur Balzac ou sur son œuvre. Ce dossier accessible gratuitement en ligne a été réalisé par le Groupe International de Recherches Balzaciennes, la Mairie de Paris et l’Université de Chicago (États-Unis).

http://www.v1.paris.fr/musees/balzac/furne/aaliste.htm

George Orwell

Un article ici qui concerne George Orwell, combattant et témoin de la guerre civile espagnole:

http://www.erudit.org/revue/fr/2006/v19/n1/016643ar.pdf

L’auteur considère que cette guerre est la source des romans
Animals farm et 1984.

Hommage à la Catalogne est édité en coll. 10/18.

La plus ancienne Bible du monde

Depuis aujourd’hui, une partie du Codex Sinaïticus, l’une des plus anciennes Bibles du monde, est librement consultable sur Internet

Les intéressés pourront feuilleter virtuellement une centaine de pages de ce manuscrit datant du milieu du IVe siècle. L’ensemble du Codex devrait être mis à disposition des internautes d’ici juillet 2009. Ils auront la possibilité de découvrir ce que les scientifiques considèrent comme le premier grand livre relié de l’histoire.

L’université de Leipzig, qui en possède 43 folios, ouvre ce site en chantier consacré à l’une des plus anciennes bibles du monde. Ce grand manuscrit oncial du IVe siècle, rédigé en majuscules, réunit pour la première fois l’ensemble des livres de la Bible.

Les Classiques revisités

Un site intéressant (de nombreuses pages de critiques stimulantes), un critique perspicace (j’apprécie qu’il tienne Monsieur Nicolas de Rétif comme bien supérieur aux Confessions de Rousseau… Moi également, depuis longtemps.)

http://www.bopsecrets.org/French/rexroth/cr/index.htm

Mythe de Don Juan

Un site consacré entièrement consacré au personnage mythique de Don Juan:

http://www.don-juan.net/

Charlot par Elie Faure

Quelques pages magnifiques du grand critique d’art Elie Faure sur le personnage de Charlot:

http://classiques.uqac.ca/classiques/Faure_Elie/fonction_cinema/charlot/Faure_Charlot.pdf

« Voici le farfadet narquois qui disparaît en dansant dans l’ombre d’un couloir sordide ou sur la lisière d’un bois. Voici Watteau, voici Corot, les grands arbres encadrant la guirlande des farandoles, le crépuscule vert et bleu qui s’enfonce sous les feuilles, le pauvre emporté par le songe, avec ses souliers éculés, ses gambades grotesques et charmantes, parmi les nymphes qui l’entraînent dans les prés ensoleillés. Entouré de divinités éternelles, la sorcière, la sirène, Hercule, ou bien le Minotaure à forcer dans son antre avec sa petite canne et son invincible candeur, voici le lutin associant à sa joie humble, à sa souffrance ridicule, la grande complicité poétique du vent, de la lumière, des murmures sous les branches, du miroitement des rivières, de la plainte des violons. J’ai dit ailleurs qu’il me fait penser à Shakespeare. Je suis bien obligé de le redire, puisque la plupart accueillent mon insistance par des sourires supérieurs et que pourtant cette impression s’accuse toutes les fois que je le vois. D’une complexité sans doute moins grandiose – Charlot a trente ans et Shakespeare s’éloigne, et puis Shakespeare est Shakespeare – il a ce même lyrisme éperdu, mais lucide. À l’état sans cesse naissant et jaillissant de son cœur, il a, comme lui, cette fantaisie sans limites qui unit dans le même geste, spontanément, l’enchantement ingénu que la vie soit si magnifique et la conscience souriante, c’est-à-dire héroïque, de son inutilité. S’il penche du côté du rire, […] »

Autoportrait de Léonard à Rembrandt

Les Cahiers de la Méditerranée, en ligne, offrent plusieurs numéros intéressants.
Trouvé dans le N° 66
L’Autre et l’image de soi:

Christian Loubet
La représentation de l’image de soi dans la peinture occidentale de Léonard à Rembrandt

Résumé
Dans les images de la peinture occidentale, entre les années 1500 et 1700, apparaît une prise de conscience de soi qui se précise par l’affirmation du pouvoir de l’artiste.
L’autoportrait devient alors un élément incontournable dans les diverses
œuvres, qui met à jour l’inquiétude existentielle, le doute et la quête d’identité de l’artiste. Il s’impose tout d’abord comme l’expression d’une connaissance intime pour ensuite manifester la gloire du Peintre-Démiurge.

https://cdlm.revues.org/document108.html

Dossier d'extradition de L.F. Céline

Le 9 octobre sortie « L’affaire Louis-Ferdinand Céline » de David Alliot, aux Éditions Horay.

Un livre basé sur le dossier d’extradition de Louis-Ferdinand Céline, en théorie inaccessible jusqu’en 2051, mais que l’auteur a pu consulter aux archives du Ministère des Affaires étrangères, parmi les papiers des archives de l’ambassade de France à Copenhague (1945-51).

Pour rappel, en raison d’écrits antisémites, Céline s’enfuit en Allemagne en juin 1944, avant d’être vu à Copenhague en décembre 1945.
Le gouvernement français réclame son extradition pour « haute trahison». Les Danois ne sont pas contre mais craignent pour la vie de l’écrivain, en cas de retour en France.
S’engage alors une longue bataille diplomatique.

Proust et Vinteuil

Lre une étude sur Proust et la musique, dans Un amour de Swann, avec un lien pour écouter la sonate de Fauré:

« 
L’expérience d’entendre la sonate, écrit Madeleine Hunter, est semblable à l’expérience de Marcel (le narrateur) lui-même lorsqu’il a goûté la madeleine. L’expérience de Marcel fait revenir le passé dans le présent. Il y a beaucoup de ressemblances entre la mémoire involontaire de Swann et celle de Marcel. Nous pouvons comprendre ce que la sonate a fait pour Swann en étudiant ce que la madeleine a fait pour Proust. L’épisode de la madeleine a lieu par hasard, et il évoque en Marcel une réaction de plaisir sensuel et émotionnel. La sonate a des effets semblables sur Swann. »

Pour plusieurs critiques, cette fameuse sonate serait en fait la Sonate en la majeur de César Franck. Pour d’autres, dont Antoine Compagnon, ce serait plutôt la Ballade de Gabriel Fauré. Pour d’autres encore, elle se rapprocherait plus de l’œuvre d’un Wagner, ou encore elle serait une pure création de Proust, illustrant son propre univers.

Joseph Conrad

Joseph Conrad (1857-1924)

par Simone Douek
Réalisation Céline Ters

« La tâche que j'essaie de mener à bien consiste, par le pouvoir du mot écrit, à vous faire entendre, vous faire sentir – mais encore plus que tout vous faire voir.»

Josef Teodor Konrad Korzeniowski, né à Berdichev, en Pologne ukrainienne, s'engage donc dans la marine marchande française à 17 ans, puis, ayant gravi les échelons jusqu'au grade de capitaine, il passe ses plus longues années de navigation dans la marine marchande anglaise ; mais secrètement, pendant les quatre dernières années de sa vie de marin, voyage avec lui et s'élabore lentement le manuscrit de son premier roman,
La Folie Almayer. Il a 37 ans, et il va changer de vie.

Michelet Histoire de France

Enfin! Un écrivain somptueux, une œuvre comparable à celle de Balzac et de Zola, une mystique de l’Histoire: « La France est une personne »…

La réédition de la majestueuse Histoire de France de Jules Michelet (1798-1874) est un événement. Qui rappelle le talent de ce visionnaire, salué par ses pairs, hier comme aujourd’hui.
Jules Michelet est de retour. Son imposante
Histoire de France en 17 volumes, qui fut l’œuvre de sa vie et l’occupa de 1830 à 1869, est à nouveau disponible. Cette somme sans équivalent n’avait pas été rééditée dans son intégralité depuis… 1893.

Cinq des dix-sept volumes de l’Histoire de France sont déjà disponibles. L’édition est présentée par Paul Viallaneix et Paule Petitier

Tolkien médiéval

Sur le site incontournable de La vie des Idées:

Tolkien est désormais étudié à l’Université; un recueil d’articles explore les sources et modèles médiévaux de celui qui fut aussi un philologue spécialiste du Moyen Âge. Mais de quel Moyen Âge?


article de Charles Delattre à télécharger:

  • (PDF — 126,9 Ko)

Tolkien et le Moyen Âge, dir. L. Carruthers (avec la collaboration d’É. Denard et de Cl. Delesalle), Paris, CNRS Éditions, 2007. 19,90 €. ISBN: 978-2-271-06568-1
J. R. R. Tolkien, auteur réputé facile, fait-il encore l’objet d’un ostracisme de la part de la communauté universitaire? On hésiterait à le croire, au vu des publications qui ne cessent de se multiplier depuis quelques années à son sujet. Point d’orgue de ce mouvement, l’édition par Christopher Tolkien de la plus grande partie des brouillons, rapports d’étape, esquisses et œuvres inachevées de son père, dans un monumental History of Middle Earth en douze volumes, aujourd’hui en cours de publication en français chez Christian Bourgois.

www.laviedesidees.fr/Tolkien-medieval.html

La Revue des Deux Mondes en ligne

Fondée par François Buloz en 1829, la plus ancienne des revues européennes, la Revue des deux mondes, est en ligne selon une double formule d’accès: des articles en accès libre, et un certain nombre d’autres en accès payant:

https://www.revuedesdeuxmondes.fr/

Salacrou Boulevard Durand

Un livre à relire, et à faire lire: Armand Salacrou, Boulevard Durand

Une sorte de nouvelle affaire Dreyfuss…


En 1910, pour faire triompher les revendications des ouvriers qui déchargent le charbon dans le port du Havre, le secrétaire du syndicat — Jules Durand — organise une grève. Roussel l’homme de confiance du directeur, réussit quand même à recruter sur place la main-d'œuvre nécessaire. Parmi ces « jaunes » ou « renards » comme on dit dans le métier, il y a Capron.
Un soir, dans l’ombre des quais, Capron se prend de querelle avec des grévistes ivres oui l’assomment. Ce ne serait qu’un fait divers banal si Roussel ne voyait dans cette mort l’occasion de discréditer Durand dont l’action idéaliste inquiète le patronat havrais
: « l’affaire Durand » commence, car tous les moyens seront bons, si bons même que Durand sera condamné à avoir la tête tranchée pour un crime qu’il n’a ni commis ni pu commettre.
L’aventure n’est que trop réelle
: il a fallu huit années pour parvenir à innocenter Dutand, mais entre-temps la monstruosité de cette injustice lui avait fait perdre la raison. En 1956, la municipalité du Havre lui a dédié un boulevard. Armand Salacrou évoque avec une bouleversante intensité la tragédie de cet homme simple écrasé par le destin.

Source
: Le Livre de Poche, LGF

Céline : Cahiers de l'Herne réédités

Réédition des deux Cahier de L’Herne n° 3 et 5: Louis-Ferdinand Céline

dirigés par D. de Roux, M. Thelia et M. Beaujour

Paris
: Cahier de l’Herne, 2008.
Inédits et textes retrouvés
:
Préface inédite de Semmelweis, 31, cité d’Antin, Casse-Pipe, La médecine chez Ford, Bezons à travers les âges, Des pays où personne ne va jamais, Le « Voyage » au cinéma, Dossier du procès, Carnet du cuirassé Destouches, Les assurances sociales et une politique de la santé publique, Rabelais, il a raté son coup, L’agité du bocal (
pamphlet contre Sartre), Vive l’amnistie, Chansons, L’argot est né de la haine, Hommage à Zola. Correspondance avec Dabit, Daudet, le Consul de France, etc.

ISBN
: 2-85197-156-5454 pages Prix: 39 euros


http://www.editionsdelherne.com/catalogue/nos-collections/cahiers-de-lherne/

Naissance

La mise en ligne du site est désormais effective. C'est le moment où je ne vois plus que les défauts !