Tardi Putain de guerre

Voici la dernière BD que je viens d’acheter et de lire.
Dès 1974, avec « Adieu Brindavoine » et
« la Véritable Histoire du soldat inconnu », Tardi l’antimilitariste explore sa fascination pour la guerre de 14-18; même dans ses rocambolesques « Aventures d’Adèle Blanc-Sec », on croise d’anciens poilus. En 1993, avec « C’était la guerre des tranchées », il crée des récits courts, sans héros, et adopte un format de cases horizontales, comme la vision des soldats au fond de leur trou.
Aujourd’hui, avec
« Putain de guerre! », il replonge dans « la boucherie qui ouvre le XX siècle, et dont on ne s’est pas remis ». Avec ce même format horizontal, sans bulles, il offre le monologue d’un ouvrier tourneur en métaux qui, de front en front, vit l’horreur quotidienne. Il a 20 ans. « Le type ordinaire m’intéresse, et surtout le jeune homme. Maintenant que les anciens combattants sont morts, il va enfin pouvoir ressortir. » Alors que l’histoire commence en couleur, elle va en se grisant, se noircissant… Tardi et son conseiller historique depuis trente ans, Jean-Pierre Verney, livrent un journal par année — il rêvait d’une page par jour! -, scindé entre le récit graphique et les pages de l’historien, des photos, un lexique des tranchées. « 1914-1915-1916 » est paru en journaux et en album. Une grande œuvre, du grand Tardi, sur l’absurdité du carnage (Casterman, 72 p., et les trois journaux, 20 p.).
Curieusement, depuis quelques semaines, grâce au site
Mémoire des hommes, je viens enfin de prendre connaissance des circonstances de la mort de mon grand-père, disparu lors de la bataille de la Somme en 1916. Alors que ses trois filles sont désormais disparues, sans jamais avoir rien su…