Le vrai nom de Chérubin
« Un certain Léon d’Astorga, qui fut jadis mon page, et que l’on nommait Chérubin… » Quoi de si émouvant que ces simples paroles ? Il n’avait donc pas seulement un prénom, ou un surnom, un nom de guerre et un nom d’amour. Il était comme tout le monde. Il avait un nom de famille […] Il était donc situé, ce Chérubin. Il avait un état civil. Il était donc esclave. Il était donc lié. Il était donc saisissable au vieillissement » […] J’avais peut-être raison de vous dire que pour bien saisir dans toute sa mélancolie cette romance de Chérubin, pour en savourer toute la mélancolie, l’unique mélancolie, il fallait lire cette Mère Coupable.
Sur la romance de Chérubin, (air de Malbrough), Beaumarchais a fait une danse et une ronde, non pas une marche, il en a fait un cortège et toute une cérémonie de peine. Une sorte de ronde de grâce, de tristesse et de peine.
Charles Péguy, Clio, Dialogue de l’histoire et de l’âme païenne
Œuvres en prose, 1909-1914, Pléiade
Romain Rolland Vie de Tolstoï
Saluons, parmi eux, la réédition par Albin Michel de la Vie de Tolstoï par Romain Rolland.
«Jamais voix pareille à celle de Tolstoï n'avait encore retenti en Europe. Comment expliquer autrement le frémissement d'émotion que nous éprouvions alors à entendre cette musique de l'âme, que nous attendions depuis si longtemps et dont nous avions besoin ? Mais c'était trop peu pour nous d'admirer l'oeuvre : nous la vivions, elle était nôtre.»
La découverte des grandes œuvres de Tolstoï en France entre 1885 et 1887 a été une révélation pour la jeune génération des intellectuels français. Parmi eux, Romain Rolland, futur prix Nobel de littérature, qui fut, avec Gandhi, un des disciples de l';écrivain russe. D'un même mouvement, Romain Rolland raconte, dans ce portrait publié en 1928, la vie mouvementée et les grandes fresques de celui qui fut pour lui autant un "Titan des lettres" qu'un messager spirituel. Il montre en quoi sa vie fut une épopée : enfance aristocratique, guerre de Crimée, fuite dans l'inconnu et mort dans la petite gare d'Astopovo ; ou encore comment Tolstoï fut un mystique et un prédicateur, un prophète de génie et, dès lors, l'ennemi de l'Eglise orthodoxe et des religieux.
Cette biographie est à la fois le récit d'une oeuvre et le roman d'un homme en quête d'absolu. À l'occasion du centenaire de la mort du grand écrivain russe, un classique à découvrir pour comprendre un mouvement de pensée qui allait révolutionner la littérature.
Des contes de Noël
À donner sans réserve aux enfants, donc.
François Coppée, Les sabots du petit Wolff
Camille Lemonnier, La Noël du petit joueur de violon
Guy de Maupassant, Conte de Noël
Alphonse Daudet, Les trois messes basses
Nathaniel Hawthorne, Le banquet de Noël
Charles Dickens, L’arbre de Noël
Anatole Le Braz, La Noël de Marthe et L’aventure du pilote
Tolstoï et les «Modernes»
Cette thèse de doctorat présentée à la Faculté des Lettres de l’Université de Fribourg (Suisse) peut être téléchargée.
Melville, L'Armée des Ombres
https://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_2001_num_72_1_1414
Cet article, paru dans une revue d'historiens, Vingtième Siècle, étudie le film de JP Melville L'Armée des Ombres (point de vue de l'historien, comparaison avec le livre de Joseph Kessel, éléments d'analyse
des images, réflexion sur la manière de filmer et d'héroïser les personnages, etc.)
un autre lien ici : Le visage de l'histoire
L'armée des ombres et la figuration de la Résistance au cinéma
Vincent Guigueno
Anniversaire de Voltaire
« Profondeur, génie, imagination, goût, raison, sensibilité, philosophie, élévation, originalité, naturel, esprit, bel esprit, bon esprit, facilité, flexibilité, justesse, finesse, abondance, variété, fécondité, chaleur, magie, charme, grâce, force, coup d'œil d'aigle, vaste entendement, riche instruction, excellent ton, urbanité, vivacité, délicatesse, correction, pureté, clarté, élégance, harmonie, éclat, rapidité, pathétique, sublimité, universalité, perfection enfin…, voilà Voltaire ! »
Goethe, Des hommes célèbres de France au XVIIIe siècle, et de l'état de la littérature et des arts à la même époque, traduit de l'allemand par MM. de Saur et de Saint-Geniès, Paris, A.-A. Renouard, 1823.
Le pamphlet d'Ange Pitou
Pamphlet d’Ange Pitou critiquant le régime du Directoire :
I Jadis les rois, race proscrite,
Enrichissaient leurs partisans;
Ils avaient maintes favorites,
Cent flatteurs, mille courtisans.
Sous le Directoire tout change,
Pourtant ne vous y fiez pas,
On dit Mademoiselle Lange,
La faaaaaaavoriiiiiiiite de Barras.
Refrain :
Barras est roi, Lange est sa reine
C'n’était pas la peine, c'n’était pas la peine
Non pas la peine assurément
De changer de gouvernement !
II
Pour épuiser la France entière
Les rois avaient des financiers
Et Barras a Larivaudière
qui paye tous ses créanciers.
Mais ce que l'on ne dit guère
C'est qu'en dépit des tribunaux,
Barras paye Larivaudière
avec les biiiiiiiens nationaux.
Refrain :
Voilà comment cela se mène
C'n’était pas la peine, c'n’était pas la peine
Non pas la peine assurément
de changer de gouvernement
III
Des favorites infidèles,
on sait quelles étaient les mœurs...
Les rois étaient trompés par elles
Aujourd'hui sommes-nous meilleurs?
Non, car l'amour est hypocrite
Et Larivaudière est chéri
À prix d'or de la favorite
il est dit-on le favori.
Refrain :
Il chiffonne la souveraine
C'n’était pas la peine, c'n’était pas la peine
Non pas la peine assurément
de changer de gouvernement !
Un lien audio ici :
La Une des journaux le 12 novembre 1918
.
Le Temps est “l’ancêtre” du journal Le Monde.
Voici le lien pour feuilleter quatre pages du journal.
La Croix ici
L’Humanité ici
Le Figaro ici
Houellebecq prix Goncourt : pour rire
Voici plusieurs pages hilarantes, écrites par Jean-Louis Kuffer, journaliste de 24H Suisse, à ne pas manquer !
Houellebecq comme si vous l'aviez lu
Pour ceux qui n'ont pas lu l'Houellebecq mais voudraient faire croire dans les salons qu'ils savent ce qu'il s'y passe à la page 348...
Ceux qui manquent d'humour belge
Celui qui estime que le Prix Goncourt 2010 est si nul qu’il ne le lira pas, voilà / Celle qui estime qu’avec une telle gueule de furet névrosé ce type ferait mieux de se cacher point barre / Ceux qui souffrent pour la France exception culturelle humiliée par l’Académie Goncourt qu’est plu..
La revanche de Michel Houellebecq
Prix Goncourt 2010 sans surprise pour La Carte et le territoire, roman déjà plébiscité par le public. À l...
Tavernier La Princesse de Montpensier
Les critiques sont unanimement élogieuses.
1562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion font rage… Depuis son plus jeune âge, Marie de Mézières (Mélanie Thierry) aime Henri, Duc de Guise (Gaspard Ulliel). Elle est contrainte par son père d’épouser le Prince de Montpensier (Grégoire Leprince-Ringuet). Son mari, appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerre contre les protestants, la laisse en compagnie de son précepteur, le Comte de Chabannes (Lambert Wilson). Elle tente en vain d’y oublier sa passion pour Guise, mais devient malgré elle l’enjeu de passions rivales et violentes auxquelles vient aussi se mêler le Duc d’Anjou (Raphaël Personnaz), futur Henri III.
Adaptation d'une œuvre de Madame de La Fayette, La Princesse de Montpensier marque la consécration des talents de réalisateur de Bertrand Tavernier, bien que celui-ci soit reparti les mains vides de Cannes où son film était en sélection officielle.
La Princesse de Montpensier permet à Bertrand Tavernier de rendre hommage à un cinéma qu'il connaît bien, à travers un film romantique presque politique, porté par des acteurs qui donnent ici toute la portée de leurs talents.
M. Zink, Livres anciens, lectures vivantes
Michel Zink dirige une publication des travaux du Collège de France.
Contributions de G. Angeli, A. M. Babbi, Y. Bonnefoy, J. Cerquiglini-Toulet, A. Compagnon, C. Galderisi, D. Heller-Roazen, P. Labarthe, M. Mancini, E. Mochonkina, P. Oster-Stierle, K. Stierle, H. Tétrel, J.-C. Vegliante, H. Weinrich, M. Zink.
« Lire un texte vieilli, c'est ce que fait tout lecteur dès lors qu'il lit autre chose que le journal du jour ou un roman de l'année. Dans tous les cas, la distance ainsi créée suffit à elle seule à en faire, quel qu'il soit, de la littérature. Cette distance est la première cause qui fait de la littérature une expérience du temps et un arrachement à soi-même. Pour mieux se retrouver. Plus le texte est ancien, plus le lecteur s'étonne et se réjouit d'être touché par lui, d'être en harmonie avec lui, de se reconnaître en lui.
Il n'existe pas au monde de civilisation dont la littérature ne s'enracine dans des poèmes, des légendes, des récits, des mythes supposés issus du passé le plus reculé. Partout, la littérature se fonde sur des classiques et un canon qui ne retient par définition que des textes déjà vieux. Autrement dit, ce qui la définit, c'est la distance créée par le vieillissement du texte. Distance subie, car le texte ancien est difficile, mais aussi goûtée. » (M. Zink)
Michel Zink (dir.), Livres anciens, lectures vivantes
Paris, Odile Jacob, coll. "Travaux du Collège de France"
ISBN : 978-2-7381-2491-3
352 pages - 22.9 €
Centenaire : le «Saint Genet» de Sartre
Quatrième de couverture :
« Notre-Dame-des-Fleurs fait ici son entrée solennelle par la porte du crime, porte dérobée, qui donne sur un escalier noir mais somptueux. Notre-Dame monte l’escalier, comme l’ont monté bien des assassins, n’importe lequel. Il a seize ans quand il arrive au palier. Il frappe à la porte, puis il attend. Son cœur bat, car il est résolu. Il sait que son destin s’accomplit… »
Profondément perturbé par le livre de Sartre, Genet fut ensuite, selon ses dires, définitivement incapable d’écrire des romans.
Les dix stratégies de manipulation des masses
1/La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
2/Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
3/La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.
4/La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
5/S’adresser au public comme à des enfants en bas âge
La plupart des publicités destinées au grand public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait d’« Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
6/Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…
7/Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait d’« Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
8/Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…
9/Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !…
10/Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
Boris Vian dans la Pléiade
« La bibliothèque de la Pléiade » aux éditions Gallimard.
Très beau cadeau de Noël : le coffret des 2 tomes coûte 100 € jusqu’au 31 janvier 2011.
Vous y trouverez toutes les œuvres romanesques de l’auteur :
J’irai cracher sur vos tombes, L’Arrache-cœur, L’Herbe rouge, L’Écume des jours…
Et puis des nouvelles, des scénarios, chroniques etc...
avec comme toujours à la Pléiade, un appareil critique de très haute tenue par Marc Lapprand en collaboration avec Christelle Gonzalo et François Roulmann.
Il aura fallu de longues années pour arriver à ces « œuvres romanesques complètes », compte tenu des relations qui furent difficiles entre Vian et Gallimard.
Pierre Magnan Élégie pour Laviolette
Laissé pour mort, dans un précédent roman, le nez dans une touffe de thym, et baignant dans une mare de sang, le Commissaire Laviolette, guéri de ses sept impacts de chevrotine dans le dos, est à nouveau chargé d’une enquête : la routine, soi-disant, comme l’affirme le conseiller Honnoraty. Presque rien, en somme : un homme vient de mourir à l’hôpital de Gap, et les neveux spoliés portent plainte pour captation d’héritage. Le coup classique, quoi ! Pas de quoi fouetter un chat. On a même demandé une autopsie et ça n’a rien donné : la mort est naturelle. Deux détails pourtant : la veuve avait célébré ses noces avec le mourant quatre jours auparavant en évinçant la maîtresse en titre, et on avait trouvé sur les mains de la victime d’abondantes traces de talc…
Autant-Lara : le Diable au corps en dvd
Attendu depuis des années pour d’obscures raisons de droits, « Le Diable au corps » vient juste de paraître en dvd.
«I |
Le Génie des Alpages
Les personnages du Génie des alpages méritent bien une petite étude. Quelques pseudo-scientifiques alpins se penchent pour y trouver origines et allusions multiples : personnages mythiques, jeux de mots, dictionnaire des rimes, déformations, langues étrangères et personnages célèbres se mélangent pour donner ce bestiaire original.
Abécédaire — Trouvez le nom de toutes les brebis du Génie des alpages et leur explication.
Romain Gary, un picaro métaphysique
« Une œuvre littéraire comme celle de Romain Gary constitue une somme considérable d’idées, de thèmes et de motifs. Cette masse peut en outre être envisagée sous différents angles : on peut analyser la narration, le temps, l’espace, les personnages, les forces de l’univers romanesque, etc.. Et dès qu’on se propose d’analyser tous ces éléments ensemble, on est confronté à une situation qui n’est pas sans ressembler au jardin des sentiers qui bifurquent du conte de Borges : l’analyse se perd dans des directions de plus en plus multiples et de plus en plus diversifiées. Cela a souvent pour conséquence une regrettable confusion au lieu d’une prise de conscience féconde.
Pour éviter cet écueil et pour saisir l’unité et la spécificité de l’œuvre en question, nous avons besoin d’un outil en mesure de décrire comment les différents romans et les différents moyens mis en œuvre surgissent des interrogations fondamentales. »
Fichier ici :
Un Picaro métaphysique_ Romain Gary Et l’Art Du Roman — Jorn Boisen
Chansons galantes
Chansons Galantes
Georges Darien
À télécharger, un roman de Georges Darien qui critique durement la bourgeoisie de province après les massacres de la commune de Paris en 1871 :
Bas les cœurs
Georges Darien, un véritable anarchiste, mérite d’être lu ou relu, en particulier Le Voleur, antithèse d’Arsène Lupin (« Je fais un métier sale, mais j’ai une excuse : je le fais salement »), porté au cinéma par Louis Malle et incarné par Belmondo en 1967.
Télécharger Le Voleur ici
N’oublions pas La Belle France, le meilleur de ses pamphlets…
Et L’épaulette ici
Dernier ouvrage dont la lecture est recommandée : Biribi — Discipline militaire
Georges Darien transpose, dans ce roman résolument antimilitariste, une expérience qu’il a lui-même vécue dans un bataillon disciplinaire en Tunisie. Ce fut pour lui un enfer dont il est sorti la rage au cœur, avec la volonté de se venger de ses tortionnaires en racontant tout. Froissard, le personnage principal, est un révolté qui refuse les contraintes, les brimades, l’injustice. Ce livre fit un tel effet qu’il amena la Chambre des députés à réformer les bataillons disciplinaires. Puissance d’une littérature qui prend toujours aux tripes aujourd’hui.
La neurasthénie de l'écrivain, de Byron à Styron
« La neurasthénie de l’écrivain. De Byron à Styron »
« La neurasthénie de l’écrivain. De Byron à Styron », in La maladie mentale en mutation, Psychiatrie et société, dir. A. Ehrenberg et A. Lovell, éd. O. Jacob, 2001.
site de Pierre Pachet
Pascal : un manuscrit inédit
Mais, jusqu’à présent, personne n’avait eu l’idée saugrenue d’aller regarder ce qui se trouvait au dos dudit fragment. Qu’y découvre-t-on ? Des lettres mais aussi des chiffres. Il s’agit de la première pièce connue de mathématique rédigée de la main du philosophe.
Si l’on connaissait bien ses talents en tant que mathématicien, nous ne disposions pas encore de documents de première main relatifs aux sciences dites exactes. Ce manuscrit, écrit au recto comme au verso, était conservé à la Bibliothèque nationale de France (BNF).
C’est un professeur d’université, Dominique Descotes, qui a révélé sa double valeur alors qu’il travaillait à la numérisation de ce document. Il faut tout simplement penser que, comme n’importe quel brillant mathématicien, Pascal n’hésitait pas à poser quelques équations sur tous les papiers qu’il trouvait à sa disposition…
lien le Figaro ici
Caravage ou l'oratorio des ténèbres
« On a beaucoup souligné le naturalisme du Caravage, l’opposant à ce qu’on nomme un peu vite l’idéalisme des Carrache. Opposition factice, due à Baglione et surtout à Bellori, qui écrivent après la mort du Caravage. En vérité, les deux styles sont proches, et l’accent dramatique et même épique de la chapelle Contarelli n’est pas compréhensible sans la référence à l’art d’Annibal Carrache. En France, l’opposition Caravage-Carrache redouble celle du naturalisme (pensé sur le modèle de celui du XIXe siècle) et du poussinisme, prôné par l’Académie. Évidemment absurde. La complaisance romantique pour le peintre « assassin » (Stendhal) et voyou renforce le malentendu […] »
Philosophie générale et philosophie esthétique. Jacques Darriulat
Le Caravage, exposition à Florence
À lire : « La course à l’abîme « de Dominique Fernandez LGF
« Le Caravage : fragments d’une vie violente » de Jean-Marie Touratier éd. Galilée
« Caravage » de Manuel Jover éd. Terrail
« Le Caravage, peintre » de Guy Walter éd. Verticales
« Le dossier Caravage » de André Berne-Joffroy éd.
Flammarion
« Face aux murs » d’Ernest Pignon-Ernest éd. Delpire
Qui était Caravage, ce peintre de génie qui, au début du XVIIe siècle a révolutionné la peinture en radicalisant la technique du clair-obscur ? Les historiens ont du mal à faire la lumière sur la destinée chaotique de ce jeune homme qui en 1600 débarque à Rome et crée des tableaux d’une puissance et d’un érotisme inouïs.
J. Peignot, Du Calligramme
Jérôme Peignot, héritier d’une longue dynastie d’imprimeurs, et neveu de la Laure de Georges Bataille, qu’il appelait « ma mère en diagonale », livre ici un ouvrage aussi magnifique qu’érudit sur le calligramme.
Possédant de longue date cet ouvrage dans ma bibliothèque, j’apprécie tout particulièrement les lunettes en grec et en latin…
Bohémiens en voyage
• Le thème des Bohémiens en voyage dans la peinture et la poésie, de Cervantès à Baudelaire.
conférence à télécharger ici
• On y ajoutera, naturellement, le cher Apollinaire : Saltimbanques, dit par François Périer ici ;
• Louis Aragon, « L’Étrangère », in Le Roman inachevé
• les actes d’un colloque universitaire : La bohémienne, figure poétique de l’errance aux XVIIIe et XIXe siècles
Études réunies par Pascale Auraix-Jonchière Gérard Loubinoux, Presses universitaires de Clermont-Ferrand
• Victor HUGO, Notre-Dame de Paris, pour Esméralda : téléchargeable ici
• Prosper Mérimée, Carmen : téléchargeable ici
« Comme c’est beau, la vie errante !
Pour pays l’univers,
et pour loi sa volonté.
Et surtout la chose enivrante,
La liberté ! La liberté ! ».
BIZET, Carmen, fin de l’Acte II.
avec un renvoi à mon étude de Carmen, ici
Les Tontons flingueurs
« D’accord, d’accord, je dis pas qu’à la fin de sa vie Jo le trembleur il avait pas un peu baissé. Mais n’empêche que pendant les années terribles, sous l’occup', il butait à tout va. Il a quand même décimé toute une division de panzers. »
LesTontonsFlingueurs
Le film de cape de d'épée
Détails et sommaire ici : http://www.revue-positif.net/
https://calindex.eu/parutions.php?larevue=POS&min=112
La cape, le sabre et l’épée
Toutes les lames de la terre
Adrien Gombeaud
Rex Ingram
Scaramouche, chef-d’œuvre de biais
Fabien Baumann
De Lagardère à Monte-Cristo
L’art de tuer en France
Yannick Lemarié
Entretien avec Claude et Michel Carliez,
maîtres d’armes
Adrien Gombeaud […]
Une épée de substitution
Michel Cieutat
L’heroic fantasy à la croisée des genres
Évolution ou régression ?
Pascal Binétruy
Les Chevaliers de la Table ronde
ou le film d’armure et d’épée
Sandra Gorgievski
Souvenirs d’Excalibur
John Boorman
Lames et fourreaux japonais
Hubert Niogret […]
Cahier de l'Herne Yves Bonnefoy
Sous la direction de Odile Bombarde et Jean-Paul Avice. Avec les contributions de Daniel Acke, Adonis, Stefano Agosti, Pierre Alechinsky, Nasser Assar, Stéphane Barsacq, Bernard Blatter, Simon Bouquet, Jean-Louis Chrétien, Dominique Combe, Michael Edwards, Michèle Finck, Joseph Frank, Marc Fumaroli, Alexandre Hollan, John E. Jackson, Laurence Kahn, Naïm Kattan, Patrick Labarthe, François Lallier, Daniel Lançon, Bertrand Marchal, Jean-Yves Masson, Jean-Claude Mathieu, Henriette Michaud, Jean-Paul Michel, Roger Munier, Roberto Mussapi, John Naughton, Patrick Née, Farhad Ostovani, Jean-Claude Pinson, Antonio Prete, Jean-Pierre Richard, Jacqueline Risset, Charles Rosen, Anthony Rudolf, Henri Scepi, Fabio Scotto, Sigeru Simizu, Jean-Marc Sourdillon, Jean Starobinski, Chouchanik Thamrazian, Jérôme Thélot, Gérard Titus-Carmel, Alain Veinstein, Bernard Vouilloux, Michel Zink, Serge Bourjea, François Lallier et Didier Laroque.
L.F. Céline Hommage à Zola
Louis-Ferdinand Céline
Hommage à Zola
Cédant aux instances d’un ami très cher, L. F. Céline fit en 1933 un discours public, le seul de sa carrière littéraire. C’était à Médan, un jour d’été. On demandait à l’auteur du Voyage au bout de la nuit de rendre hommage à Zola. L.-F. Céline, en définissant l’œuvre de l’écrivain naturaliste, dépeignait l’époque où elle fut écrite, et cela l’amena à parler de la condition de l’écrivain d’après guerre. Ces pages, en quelque sorte un commentaire avant la lettre de Mort à crédit furent publiées en 1936 par Robert Denoël dans sa plaquette « Apologie de Mort à crédit. »
« Les hommes sont des mystiques de la mort dont il faut se méfier.
En pensant à Zola nous demeurons un peu gêné devant son œuvre, il est trop près de nous encore pour que nous le jugions bien, je veux dire dans ses intentions. Il nous parle de choses qui nous sont familières… Il nous serait bien agréable qu’elles aient un peu changé. […] »
Jean Genet ou le miracle du nom
L’opération magnifiante de la nomination Par FABRIZIO IMPELLIZZERI | […] de l’enfant truqué nous avons fait un poète ; il est hanté par un mot, un seul mot qu’il contemple à l’envers et qui contient son âme. Il cherche à s’y mirer comme en une glace sans tain, il passera sa vie à méditer sur un mot1. |
Féminisation des insultes et des gros mots
« Le Bon Usage de Grevisse n’est pas adapté aux insultes et aux gros mots, bien qu’ils soient des adjectifs et des noms communs. Nous vous proposons d’apporter votre contribution dans notre étude en répondant aux questions ci-dessous. »
Cet article est téléchargeable ici.
Malcolm Lowry et la kabbale
Yvonne revient à Quauhnahuac, une ville mexicaine, pour retrouver son mari, Geoffrey Firmin, ex-consul d’Angleterre, après une séparation d’une année. Elle le retrouve au matin dans une cantina, complètement ivre après une nuit passée au bal de la Croix-Rouge. C’est le jour des morts. On suit jusqu’au soir ces personnages, à qui se joint Hugh, le demi-frère de Geoffrey, amoureux d’Yvonne. Promenades, course de taureau, errance alcoolisée, jusqu’à la mort ignominieuse du consul, tué par des para-militaires fascistes et jeté dans un ravin avec le cadavre d’un chien, alors qu’Yvonne, un peu plus loin, est foudroyée par l’orage. Mais là-dessous courent d’autres récits, surgissent des allusions, apparaissent des symboles, de sorte que le roman est comme une vaste forêt parcourue de sentiers qu’on peut prendre ou non, avec aux embranchements des panneaux signalétiques pointant vers différentes directions. Il n’est pas indifférent que le consul tente d’écrire un livre magistral sur l’ésotérisme. La réalité est une apparence, la vérité est cachée, accessible aux initiés, foisonnante, seule porteuse de sens. Quelques pistes sont données : le paradis perdu (le jardin), l’Adam primitif et androgyne de la Kabbale coupé en deux, le péché originel, la culpabilité, le mythe du bon Samaritain, le Jour des Morts mexicain, les cercles de l’enfer, la roue de la vie, la forêt primitive, etc.
Un lien vers une étude intéressante sur la kabbale dans Au-dessous du volcan : La voie la plus humide
No se puede vivir sin amar
No se puede…
[…] Depuis Joyce, depuis les grands Faulkner, rien d’aussi important, rien qui aille plus loin et plus profond ne nous a été offert par la littérature étrangère. Au-dessous du Volcan est l’un des rares livres que notre temps imposera à l’avenir, quand le tri s’effectuera des fausses et des vraies valeurs, quand la balle sera séparée de l’épi. Je plains ceux qui ne sauront pas le reconnaître. Ici se fait le point de la critique.
Dans ce livre, non plus que dans Ulysse ou le Bruit et la Fureur, on n’entre aisément, il est vrai. Les amateurs de non-résistance doivent demeurer sur la berge. D’ailleurs, l’œuvre confie sa garde à un premier chapitre cerbériforme ! Quarante pages sans fissures, sans complaisance, sans appeau, sans attrape-lecteur, où se déploie toute la thématique de l’auteur. Premier chapitre qui est, au demeurant, le dernier. Là se résume, dans la conscience d’un personnage, avec des écarta divers, un drame accompli dont la marche noua sera révélée par la suite.
Nous voici dans une tragédie encore bouillante, et noua ignorons son développement. […]
http://dh3rm3.aikotoba.org/index.php?id=59
Paru dans le volume « Les Lettres Nouvelles — Malcolm Lowry », aux Éditions Julliard au deuxième trimestre juillet-août 1960.
Yourcenar sur L'Œuvre au Noir
Marguerite Yourcenar parle de L’Œuvre au Noir :
http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I00005238/marguerite-yourcenar-parle-de-l-oeuvre-au-noir.fr.html
Bibliographie d’ouvrages explicatifs sur L’Œuvre au Noir, de Marguerite Yourcenar.
• BERTHELOT A, spécialiste du moyen âge et du XVIe siècle, propose un commentaire de l’œuvre, ed. Nathan, coll. Balises, 1993 (l’ouvrage présente une étude des personnages, s’interroge sur le style, pose la question du roman historique, travaille le discours réflexif et la narrativité, apporte des précisions sur la typologie de la Renaissance, les enjeux politiques et métaphysiques, l’imago mundi. Il est complété d’un lexique, d’un index thématique, de jugements critiques et de sujets d’essais et d’exposés, selon les principes de la collection).
• BORGOMANO L., André Delvaux, L’Œuvre au noir, ed. Labor, coll. Un film, une œuvre, 1988 (analyse de l’œuvre de Delvaux ; on y trouve les lettres entre Delvaux et M. Yourcenar et une 3e partie qui analyse le passage du roman au film, dont le scénario a été publié en son temps dans L’Avant-scène cinéma — ce qui permettrait de travailler sur la comparaison de l’œuvre et du film).
• GALEY M., Les Yeux ouverts, ed. Folio (un excellent ouvrage d’analyse mais le plus intéressant reste les entretiens de Yourcenar avec M. Galley, où elle raconte la fin douloureuse de l’écriture du roman ; voir à partir de la page 157 qui commence par la question « Comment est né le projet de l’Œuvre au Noir ? »).
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Exposition Léopoldine Hugo
Léopoldine, ou la jeunesse volée
11 mars – début septembre 2010
La Maison de Victor Hugo propose pour quelques mois dans l’antichambre de l’appartement un accrochage exceptionnel dédié à Léopoldine, la fille aînée et adorée de Victor Hugo. La jeune femme périt noyée à l’âge de dix-neuf ans, avec son mari Charles Vacquerie, quelques mois à peine après leur mariage, au cours d’une promenade en barque sur les bords de la Seine, le 4 septembre 1843. Ils furent inhumés dans un même cercueil à Villequier, où les rejoignit Madame Hugo selon ses dernières volontés, décédée à Bruxelles, le 27 août 1868.
C’est à Rochefort, où le poète faisait escale avec sa bien-aimée Juliette Drouet, qu’il apprit la terrible nouvelle, cinq jours plus tard. Rongé par la souffrance et miné par la culpabilité, il cessera d’écrire pendant trois ans.
Sont ici réunis des portraits de Léopoldine, des lettres échangées avec ses proches, des dessins que Victor Hugo lui avait dédiés lors de ses voyages ou plus tard, évoquant son souvenir, mais aussi des croquis et caricatures du poète repris par elle, des bulletins scolaires, son cahier de retraite, son faire-part de mariage et des factures de son trousseau. Quelques vêtements et accessoires de la jeune fille, reliques inestimables, sont également exceptionnellement présentés telle sa robe de mariée ou ce fragment d’étoffe rouge de la robe avec laquelle elle est représentée dans le tableau de Châtillon Léopoldine au Livre d’Heures et dont le poète a cousu un échantillon sur le montage du portrait de Léopoldine lisant exécuté par Madame Hugo.
Objet vénéré entre tous, la robe portée le jour de sa noyade fut précieusement conservée dans une housse à gants de la jeune fille, avec cette mention de la main de Madame Hugo : « Costume avec lequel ma fille est morte — relique sacrée ».
Ces œuvres esquissent les deux profils de Léopoldine : la jeune fille romantique de la première moitié du XIXe siècle et la figure mythique de l’enfant chérie, qui inspira à Victor Hugo certains des plus beaux poèmes des Contemplations, ces « mémoires d’une âme », à qui le recueil poétique fut dédié et dont le souvenir fut omniprésent dans la vie comme dans l’œuvre du poète.
C’est à Léopoldine que Victor Hugo adresse ces vers poignants qui expriment l’abîme de douleur devant lequel le laisse sa disparition :
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Les Contemplations, IV, XIV
Maisons d'écrivains 1
http://www.terresdecrivains.com/TE2001/
Présentation générale de l’association « Terre d’écrivains ». Nombreux liens vers des sites d’établissements scolaires qui ont consacré des pages à certains écrivains.
http://www.litterature-lieux.com/
La Fédération des maisons d’écrivains recense des maisons d’écrivains non seulement en France mais aussi en Belgique (M. Carême, M. de Ghelderode), en Suisse (Voltaire, Mme de Staël),∑ On peut s’orienter grâce à une carte et à une liste de lieux.
http://www.litterature-lieux.com/ecoles/index.htm
Cette page du même site accueille des réalisations scolaires ou des propositions d’animations pédagogiques.
http://chateau-monte-cristo.com/
Présentation détaillée du Château de Monte Cristo sur le site consacré à Dumas. Il faut passer par la rubrique « Les amis de Dumas ».
http://www.paris.fr/portail/loisirs/Portal.lut?page_id = 5852
On y trouvera une brève présentation des maisons de Hugo, place des Vosges à Paris et Hauteville House à Guernesey.
http://www.victorhugo.education.fr/ressources/cp.htm < http://www.victorhugo.education.fr/ressources/cp.htm >
Cartes postales de Hauteville House.
http://www.paris.fr/portail/loisirs/Portal.lut?page_id = 6837
La maison de Balzac à Paris, rue Raynouard. Présentation des collections, dont une série d’illustrations commentées de La Comédie humaine.
http://www.arsene-lupin.com/
Le « clos Arsène Lupin », la maison de Maurice Leblanc à Étretat, a été aménagé en musée par la petite-fille de l’auteur. Sur son site, elle présente son grand-père, son illustre personnage et l’Aiguille creuse
http://www.maison-de-chateaubriand.fr/web/chateaubriand/
Chateaubriand et la Vallée aux loups à Chatenay-Malabry : présentation du lieu et de son histoire, illustrations nombreuses, extraits d'˛œuvres.
http://www.ville-montmorency.fr/heading/heading6594.html
Jean-Jacques Rousseau à Montmorency : de nombreuses photos et citations illustrent ce site consacré à l’Ermitage où Rousseau passa des moments fondamentaux pour l’évolution de son œuvre.
http://tecfa.unige.ch/proj/rousseau/
Sur ce site consacré à Rousseau, on trouvera notamment la présentation des divers lieux qui ont joué un rôle dans sa vie et son ˛œuvre ainsi que de nombreuses explications et des extraits de textes.
http://www.chez.com/museeyourcenar/
La Villa du Mont Noir où Marguerite Yourcenar passa des vacances ; présentation du lieu, de l’auteur et de son œuvre, documentation pédagogique.
http://perso.wanadoo.fr/ecole.comtesse/page2.html
La Comtesse de Ségur et les Nouettes par une classe de primaire de l’école « Comtesse de Ségur «
Lacan Hommage à Marguerite Duras
HOMMAGE FAIT À MARGUERITE DURAS, DU RAVISSEMENT DE LOL
V. STEIN.
Paru dans les Cahiers Renaud-Barrault, Paris, Gallimard,
1965, n° 52, pp. 7-15.
« (7) Du ravissement, – ce mot nous fait énigme. Est-il objectif
ou subjectif à ce que Lol V. Stein le détermine ?
Ravie. On évoque l’âme, et c’est la beauté qui opère. De
ce sens à portée de main, on se dépêtrera comme on peut,
avec du symbole.
Ravisseuse est bien aussi l’image que va nous imposer
cette figure de blessée, exilée des choses, qu’on n’ose pas
toucher, mais qui vous fait sa proie.
Les deux mouvements pourtant se nouent dans un
chiffre qui se révèle de ce nom savamment formé, au
contour de l’écrire : Lol V. Stein.
Lol V. Stein : ailes de papier, V ciseaux, Stein, la pierre,
au jeu de la mourre tu te perds.
On répond : Ô, bouche ouverte, que veux-je à faire trois
bonds sur l’eau, hors-jeu de l’amour, où plongé-je ?
Cet art suggère que la ravisseuse est Marguerite Duras,
nous les ravis. »
Téléchargement ici
Aron Sartre «Mon petit camarade»
- Article publié par Raymond Aron après la mort de Jean-Paul Sartre
« Il y a une cinquantaine d’années, en plaisantant, nous avions pris un engagement l’un à l’égard de l’autre. Celui de nous deux qui survivrait à l’autre rédigerait la notice nécrologique que publierait le bulletin des anciens élèves de l’École normale consacré au premier de nous deux à disparaître. »
Émile Littré Pathologie verbale
Dans La Pathologie verbale ou lésions de certains mots dans le cours de l’usage il présente par ordre alphabétique un certain nombre de mots dont il n’a pas pu, dans les limites des articles de son dictionnaire, commenter l’évolution, selon lui hors normes.
Le titre même de Pathologie verbale révèle que Littré, qui fut médecin et éditeur d’Hippocrate avant d’être lexicographe, a un point de vue normatif ; il ne se contente pas de constater, il juge du bien et du mal en matière de lexique. Et il en juge d’un point de vue essentiellement étymologique. Les cas qu’il relève sont des cas de contradiction entre l’usage, qu’il est bien obligé d’accepter, et l’histoire.
« Les mots ne nous appartiennent pas ; ils proviennent non de notre fonds, mais d’une tradition. Nous ne pouvons en faire sans réserve ce que nous voulons, ni les séparer de leur nature propre pour les transformer en purs signes de convention. On est donc toujours en droit de rechercher, dans les remaniements que l’usage leur inflige, ce qui reste, si peu que ce soit, de leur acception primordiale et organique. ».
Donc, selon Littré, sont bons et sains les mots dont les divers sens peuvent sans trop de peine être rattachés à celui de leur étymon réel ou supposé, et malades lorsqu’un usage « inconsistant » s’est « mépris », a entériné de « fâcheuses déviations ».
Vision désormais obsolète, mais révélatrice d’un grand penseur du XIXe siècle.
OUVRAGE LISIBLE ICI
R. Darnton Le Diable dans un bénitier
L’historien américain Robert Darnton, directeur de la bibliothèque de Harvard, passionné par le devenir de l’Internet autant que par la France du XVIIIe siècle, explore avec distance et fulgurance un genre qui fit trembler la cour : le libelle.
Une étude de cet ouvrage par Antoine Lilti sur le site de La Vie des idées : téléchargeable ici en pdf
Théophile Gautier nouveau site
Un tout nouveau site consacré à Théophile Gautier
Vous y trouverez la liste des œuvres de Gautier, presque toutes accessibles en ligne, mais également une biographie complète de l’auteur, ainsi que des informations sur sa famille et ses contemporains.
Ce site contient également une bibliographie critique et régulièrement mise à jour de plus de mille références, des archives des événements consacrés à Gautier par le passé, des informations sur l’état des collections d’œuvres et de documents relatifs à Gautier, et bien d’autres choses encore…
Sur ce site, vous découvrirez également deux associations vouées à la promotion de Gautier et de son œuvre : la Société Théophile Gautier, créée en 1979, qui publie chaque année un Bulletin ; et l’Association du Bicentenaire Théophile Gautier 1811-2011, créée en 2009, et dont le rôle spécifique est d’organiser et de coordonner les célébrations de la naissance de l’auteur, en 2011.
http://www.theophilegautier.fr/
Le dernier journal «à l'ancienne» : Le Démocrate
« Ils sont trois, trois caractères passionnés de lettres, de textes et de mots. Sur le terrain, Laure la journaliste, à la linotype Dominique Picard plus de trente-cinq ans de maison et son camarade Serge Dussart le typographe-imprimeur. À eux trois, ils font tourner la « boutique » du dernier journal français qui a du plomb dans les pages : Le Démocrate de l’Aisne.
Véritable lien avec le territoire, cet hebdomadaire est tout un symbole de fabrication à l’ancienne. Créé en 1906, par Pascal Ceccaldi il est le dernier journal français composé et imprimé au plomb sur des machines du début du siècle. À l’époque, la composition se fait lettre par lettre avec des caractères mobiles. Aujourd’hui, le travail continue sur des lignes entières de plomb et cela depuis 1936. Installée dans les anciennes écuries de la gendarmerie, l’imprimerie est le site touristique le plus visité de la ville. Plusieurs générations de lecteurs Eh oui, les visiteurs, Le Démocrate, il connaît. Tout au long de l’année, ils arrivent de partout afin d’observer la passion de tout un métier en disparition. Dans le cadre de l’opération Savoir-Faire en Thiérache l’atelier reçoit les anciens exploitants de l’Union Syndicaliste Agricole de l’Aisne du canton de Vervins. Lors des différentes interventions Laure précise que 90 % des lecteurs sont des abonnés sur plusieurs générations. Laure : « Certains de nos lecteurs ont quitté la ville pour se retrouver à l’autre bout du monde comme l’Australie ou le Chili. Leur seul lien avec le territoire c’est le Démocrate. » De jolis moments aux odeurs d’encre et couleurs de plomb. […] »
Le lazaret d'Effry
Une page importante sur le « lazaret » d’Effry au cours de la Première Guerre mondiale, prototype de camp d’extermination, bien avant le nazisme. Le site qui publiait cette page, et vers lequel je renvoyais, a disparu, semble-t-il.
Je relaie donc provisoirement, en DR.
Le lazaret d’Effry
La page que vous cherchez, mise à jour et enrichie de photographies de la nécropole se trouve désormais à l’adresse suivante :
https://www.sculfort.fr/patrimoine/histoirelocale/guerre1418/lazareteffry.html
Molière : édition numérique et Pléiade
Alliant le papier bible et les liens hypertexte, l’édition des Œuvres complètes de Molière proposée par Georges Forestier et Claude Bourqui dans La Pléiade est la première grande entreprise éditoriale de l’ère numérique.
Les maîtres d’œuvre de ces deux tomes entièrement rénovés mettent en ligne les notes et documents qu’ils n’ont pu reproduire dans l’appareil critique de la version papier.
Le site du projet Molière 21, hébergé par le centre d’édition électronique « Corpus électroniques de la première modernité » de l’université Paris-Sorbonne (/, ouverture le 17 mai, le jour de la sortie du volume papier), accompagne la parution de La Pléiade, en fournissant des éléments complémentaires hors de portée d’une édition papier : un outil permettant de comparer mot à mot les versions de plusieurs pièces essentielles, notamment du Dom Juan, et de comprendre dans toute sa complexité le travail de genèse de l’œuvre, une gigantesque chronologie de l’âge classique, et surtout une immense base de données de textes de référence sur l’ensemble des pièces éditées dans La Pléiade.
Défense des Mille et Une Nuits
(Photo : Illustration pour les « Mille et une nuits » ©DR)
Des avocats avaient engagé une procédure demandant l’interdiction de l’ouvrage considéré par les milieux islamistes comme obscène.
Le Syndicat des écrivains égyptiens va porter plainte pour « destruction de patrimoine », contre un groupe d’avocats, influencé par les milieux islamistes, qui demandent l’interdiction de la réédition du conte des Mille et une nuits, annonce l’Agence de presse internationale catholique. Ce texte appartenant à l’histoire de la littérature arabe aurait, selon le groupe d’avocats demandant l’interdiction de la publication, un caractère trop marqué par la sexualité. Le texte ferait trop de références au sexe qui « encouragent au vice et au péché ». Les avocats demandent la confiscation de l’ouvrage et la poursuite de ses éditeurs. Selon eux, l’ouvrage viole un article du Code pénal égyptien punissant de deux ans de prison les « offenses à la décence publique ». Chaque édition est soumise à discussion et une version des Mille et une nuits avait déjà été interdite en Égypte en 1980.
Michel Winock Mme de Staël
Sa vie ressemble à un roman d’aventures écrit par un scénariste. Germaine de Staël a connu les ors de Versailles quand son père, Necker, était principal ministre de Louis XVI ; à Paris comme à Coppet, elle a régné sur ce que les Lumières ont produit de plus talentueux ; son roman Corinne a été un immense succès et ses livres politiques, lus de Weimar à Pétersbourg, ont exaspéré les adversaires de la liberté, mais elle a eu à ses pieds les meilleurs esprits. Mme de Staël a aussi passé la moitié de sa vie en exil ou sur les routes, en quête d’une sérénité inaccessible et d’un amour inatteignable. Cette fille à papa est rentrée dans l’ombre des géants du temps — Napoléon, Constant ou Chateaubriand — et ses idées « libérales » autant que sa sensibilité débordante apparaissent hors de saison. Et pourtant… Parti sur les traces de cette inconnue célèbre, c’est à une découverte que nous convie Michel Winock. Mme de Staël, de tempérament mélancolique, ne se résigne pas au malheur. Elle ne renonce à rien, se moque du qu’en-dira-t-on, ouvre sa porte aux amis, même menacés, comme aux contradicteurs. Elle a pour boussole la liberté et, pour source d’énergie, l’enthousiasme. « Avec elle, écrit Chateaubriand, s’abattit une partie considérable du temps où j’ai vécu : telles de ces brèches, qu’une intelligence supérieure en tombant forme dans un siècle, ne se refermant jamais. »
Fayard, 577 p.
L’Art de la fantasy volume 2
L’Art de la fantasy volume 2
Aly Fell
4ème volume de la série l’art de la fantasy…, après L’Art de la fantasy dont il est la suite, L’Art de la fantasy érotique et L’Art de la fantasy gothique. Le principe est le même, nous faire rêver en nous présentant des œuvres en les expliquant et en les commentant. Elles sont classées par thème et autant de chapitres : les guerriers, les demoiselles, les bêtes, les fées et contes de fées, les paysages, les batailles et combats, la magie, les orcs, gobelins et autres espèces.
Les dessins sont superbes, qu’ils soient noirs et blancs ou en couleurs, dessinés à la main ou à la palette graphique, chacun mérite que l’on s’y arrête pour apprécier le travail effectué et lire les commentaires toujours intéressants. Et la différence de style d’un dessin à l’autre fait la richesse de l’ouvrage.
Collection : Le Pré Aux Clerc
Nombre de pages : 192
Prix de vente : 29€
Date de sortie : 11 avril 2010
EAN : 978-2842283896
Chaucer Contes de Cantorbury
Les Contes de Cantorbury
La collection Bouquins des éditions Laffont publie l’œuvre de Geoffrey Chaucer (1343-1400), pour la première fois rassemblée et traduite en français. Considéré comme le père de la littérature anglaise, il fut contemporain de Christine de Pisan et de l’Italien Boccace qui l’influença. Ce fils d’un marchand de vin qui devint diplomate pour la cour d’Angleterre est connu pour sa version de la légende grecque de Troïlus et Criseyde, qui inspira à Shakespeare l’œuvre éponyme, et pour ses fameux Contes de Canterbury, une vingtaine de récits narrés par des pèlerins en route vers la cathédrale de Canterbury.
Outre ces pièces clés, sont exhumés dans l’édition érudite, dirigée par André Crépin, maints poèmes, traités et autres écrits en prose – dont certains en version bilingue – qui permettent de redécouvrir la plume humaniste, moderne et gourmande d’un grand penseur du Moyen Âge.
« Les Contes de Canterbury et autres œuvres », Robert Laffont, 1 696 p., 35 €.
George Orwell De la dèche à l'hommage
Saviez-vous que dans les années 30, l’auteur de 1984 a partagé la vie des clochards et s’est engagé dans la guerre d’Espagne ?
George Orwell : pourquoi en parler aujourd’hui ? En quoi ses écrits, dont le dernier a été publié il y a soixante ans, peuvent-ils nous aider à comprendre la complexité du monde ?
Tout d’abord parce que pour la plupart, Orwell est l’auteur de 1984, dont la formule Big Brother is watching you est devenue un slogan tout-terrain dès qu’il s’agit de dénoncer la surveillance généralisée des citoyens, à qui Internet et le téléphone mobile ont donné une nouvelle jeunesse.
Ensuite, parce que ses premiers livres, qu’ils racontent la vie des clochards parisiens et londoniens, les combats des milices républicaines en Espagne ou la condition des mineurs gallois, méritent d’être redécouverts.
Enfin, parce que les éditions marseillaises Agone viennent de publier ses Écrits politiques, après un recueil de ses chroniques et une biographie passionnante. Et Agone mérite qu’on s’intéresse à elle.
Cet article est donc le premier d’une série de trois. Le deuxième évoquera le Orwell rendu célèbre par La ferme des animaux (1945) et 1984 (1949), commentateur de l’actualité dans sa chronique de l’hebdomadaire Tribune. Le dernier vous présentera un des éditeurs d’Agone, qui nous parlera de la nécessité de publier Orwell et de la manière, très originale, dont la maison est gérée.
Michel Arrivé Verbes sages et verbes fous
Le français d’aujourd’hui évolue sous nos yeux à un rythme stupéfiant. Il conserve une bonne part de ses caractères de jadis et il s’enrichit des innombrables innovations lexicales que lui apportent les mutations de la société et de ses mœurs.
Les verbes sont les témoins privilégiés de cette évolution de la langue, parce qu’ils désignent des activités qui, il y a peu encore, n’étaient pas nommées, pour la meilleure des raisons : elles n’existaient pas : boboïser, bossnapper, candidater, se casser, chatter, coocooner, débloguer, fragnoler, génocider, marrainer, paparazzer, sankariser, sarkozyser, sécuriser, titriser, twitter, verdir (au sens écolo), yourser, zipper, etc
En évitant de se crasher ou de se scratcher. Ce qui ne les empêche pas de continuer, parfois sous des formes nouvelles, à brader, cafter et chiner (sans chinoiser ?), à consommer et, hélas, à consumer, à (se) chambrer ou (se) cuisiner et (s) engueuler, parfois à flipper, gaffer ou tilter.
C’est l’univers de ces verbes, sages ou fous, souvent sages et fous, anciens, et, surtout récents, parfois tout récents, qui révèlent les modes de vie des Français et des Francophones dans les premières années du XXIe siècle, que révèle l’auteur de façon savante et drôle.
Paru le 20 mars 2010 chez Belin, dans la collection Le Français Retrouvé.
Exposition manuscrits de Proust
L’exposition « Proust du temps perdu au temps retrouvé » au musée des lettres et manuscrits propose la dernière collection de documents inédits autour de l’auteur de La Recherche. Jusqu’au 29 août.
Dans les tout nouveaux locaux de cette institution sont présentés 160 documents, dont beaucoup de lettres inédites – qui illustrent en avant-première notre dossier. Certaines ne figurent pas en effet dans la Correspondance de Proust réunie par l’Américain Philip Kolb – entreprise gigantesque en 21 volumes et 10000 pages rassemblant 5000 lettres de l’écrivain (éditée en France chez Plon). Proust pouvait envoyer jusqu’à 18 missives par jour ! Au-delà des extraits de cette correspondance, l’on pourra aussi découvrir les manuscrits et dessins de l’auteur, mais aussi des photos rares. Accrochées sur des « petits pans de mur jaune » ? Du moins dans une scénographie aux couleurs de La Recherche, reprenant les étapes de la création de ce « roman plein de malédictions ».
Beckett Oh les beaux jours - article
Un article intéressant
Perturbations énonciatives et crise du personnage dans Oh les beaux jours de Samuel Beckett
Johannes Landis
Université de Paris Ouest-Nanterre-La Défense
Résumé :
Oh les beaux jours présente de nombreuses perturbations énonciatives. Désireuse de maintenir à tout prix un dialogue avec son compagnon Willie, Winnie n’y parvient pas. L’utilisation répétée de la fonction phatique n’empêche pas sa parole de se réduire à un monologue qui multiplie les adresses interne et externe. L’incertitude du repérage et les injonctions de Winnie à elle-même la font dériver vers le soliloque. Cet isolement n’est pas rompu par l’enlisement thématique dont témoigne l’organisation textuelle, qui offre un terrain favorable à la dissolution de tout référent stable. Sans cesse interrompu, gorgé d’éléments exogènes, le discours des sujets parlants de la pièce est le signe même de leur éclatement. Ce phénomène s’inscrit dans une crise de la notion de personnage, ce dernier s’évanouissant pour laisser place à une simple « figure ».
Meurtre dans un jardin anglais : étude
Laurent Mauvignier Prix des Libraires
Laurent Mauvignier reçoit le prix des Libraires
Après avoir été nommé sur la plupart des listes des prix automnaux sans jamais l’emporter, Laurent Mauvignier gagne le 56e prix des Libraires. Par 289 voix sur 413, la Fédération française syndicale de la librairie (FFSL) distingue son roman Des Hommes (éd. Minuit), l’un des beaux succès, public et critique, de la rentrée.
Le lauréat était en concurrence avec Les sentinelles (éd. Grasset) de Bruno Tessarech et Miel et vin (éd. Buchet-Chastel) de Myriam Chirousse. La remise du prix 2010 a eu lieu lundi 22 mars, au musée de la Vie romantique, dans le 9e arrondissement de Paris.
Dictionnaire des personnages populaires
Dictionnaire des personnages populaires de la littérature
Des XIXe et du XXe siècles
de Collectif
De Cosette à Tarzan, d’Emma Bovary à San Antonio, du Petit Prince au Grand Meaulnes, de Big Brother à Lolita… tous les grands personnages populaires qui hantent la littérature sont ici restitués par cent auteurs contemporains. Le 'Dictionnaire des personnages populaires de la littérature' est d’abord composé des contributions d’une centaine d’écrivains venus de tous les horizons. Chacun s’attache à faire revivre un personnage romanesque parmi les plus marquants, à rappeler sa genèse et ses aventures, à jauger sa postérité. Ce faisant, chacun exprime sa passion de la littérature dans l’évocation du personnage de son choix. Certains 'couples 'ainsi formés valent à eux seuls le détour : Cosette par Amélie Nothomb, Lady Chatterley par Catherine Millet, Tarzan par Alain Mabanckou, Fifi Brindacier par Mo Yan, Robin des Bois par Paco Ignacio Taïbo II, Vautrin par Jean Vautrin…
Des articles thématiques (Aventuriers, Bagnards, Femmes fatales, Policiers…) et un double système de renvois complètent l’ensemble.
Dictionnaire Flaubert
Flaubert truculent, persifleur, rancunier, mélancolique, batailleur, gastronome, mélomane, Flaubert misanthrope et mondain, ascète et jouisseur, grave et insouciant : 1500 entrées, un index thématique, une somme encyclopédique pour (re) découvrir l’impérissable romancier, Flaubert l’écrivain, l’esthète, le provocateur, Flaubert et son incompréhension de la politique, sa préoccupation constante de la transcendance, sa haine de la Bêtise et du Bourgeois.
D « admirer » à « virilité », d « Académie française » à « Virgile », de « L’Assommoir » à « Voltaire », voici restitué dans sa totalité l’univers du maître, avec son jusqu’au-boutisme, ses fulgurances, ses coups de gueule et ses coups de cœur.
Avec des dizaines de notices sur ses romans, leur genèse, leur développement et les principaux personnages.
L’auteur Jean-Benoît Guinot a participé à l édition de la correspondance de Flaubert dans la collection de la Pléiade. Préface de Pierre-Marc de Biasi, directeur de l ITEM.
Arguments
Le premier Dictionnaire Flaubert.
La version totale, réinventée, du Dictionnaire des idées reçues.
700 pages, CNRS Éditions (18 février 2010), ISBN-10 : 2271069289
Casanova en Pléiade
Antoine Gallimard annonce dans l’émission « Bibliothèque Médicis », diffusée ce vendredi 12 sur Public Sénat, la publication de l’œuvre de Casanova en Pléiade. Cette publication offre la possibilité d’une nouvelle exégèse de l’Histoire de ma vie. Les lecteurs vont enfin découvrir le texte original du vénitien. En effet, l’histoire du manuscrit est aussi romanesque que la vie de son auteur. Casanova finit ses jours en Bohême et laissa à sa disparition, en 1798, 3700 feuillets rédigés en français, qui furent publiés en 1821 par un éditeur allemand, Brockhaus. Mais ce dernier propose une version censurée et épurée : le Casanova libertin, financier, diplomate, joueur et escroc aurait été jugé trop immoral pour l’époque. La première édition française vit le jour en 1838, mais cette version fut également retouchée. L’édition réalisée par Jean Laforgue fait de Casanova un partisan de la Révolution française, lui qui y était plutôt hostile. Sauvé des bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale, le manuscrit était resté dans un coffre en Allemagne. Il a été acquis récemment par la BnF.
Circulaire Rafle du Vel'd'Hiv
« Sa source est sûre, il provient des archives d’une organisation syndicale policière à présent dissoute, qui disperse ses archives.
Je vous préviens, il est glaçant.
On a coutume de dire que le crime contre l’humanité qu’a constitué l’extermination des juifs en Europe au cours de la Seconde guerre mondiale est unique en ce qu’il est un crime administratif. Ce n’est pas l’œuvre d’un fou, car un fou seul n’aurait pas pu tuer autant en aussi peu de temps. C’est un crime commis à l’aide de la machine administrative, froide, efficace, organisée et insensible.
En voici la démonstration.
Le document est un pdf, c’est une photocopie de photocopie d’une copie faite au carbone d’un document vieux de 70 ans, d’où sa piètre qualité. Grâce à la gentillesse et à la disponibilité de mes lecteurs, vous trouverez une retranscription de la circulaire ci-dessous, qui respecte dans la mesure du possible la mise en page originale. Seule la page 4 a dû être retranscrite au format pdf, il s’agit d’un tableau, qui cause des problèmes d’affichage selon la taille de l’écran du lecteur.
Je n’ai aucun droit de propriété intellectuelle sur ce document, et vu sa nature et son ancienneté, il est libre de droit. Vous pouvez copier le fichier, et en faire ce que vous voulez. La retranscription suivra ce statut et pourra être librement recopiée. »
Patrick Modiano, L'Horizon
L’Horizon, de Patrick Modiano
Le nouveau roman de Patrick Modiano est paru le 4 mars 2010. Un grand bonheur de retrouver le plus grand romancier français après Proust.
« Il suivait la Dieffenbachstrasse. Une averse tombait, une averse d’été dont la violence s’atténuait à mesure qu’il marchait en s’abritant sous les arbres. Longtemps, il avait pensé que Margaret était morte. Il n’y a pas de raison, non, il n’y a pas de raison. Même l’année de nos naissances à tous les deux, quand cette ville, vue du ciel, n’était plus qu’un amas de décombres, des lilas fleurissaient parmi les ruines, au fond des jardins. » |
Crime et châtiment au Musée d'Orsay
© Musée Fabre de Montpellier Agglomération – photo Frédéric Jaulmes
Durant toutes ces années, la littérature a créé d’innombrables personnages de criminels. Le titre de l’exposition est lui-même emprunté à Dostoïevski. Dans la presse, notamment dans les quotidiens illustrés, le crime de sang décuple par la fiction du romanesque sa puissance fantasmatique.
Dans le même temps, le thème criminel investit les arts visuels. Chez les plus grands peintres, Goya, Géricault, Picasso ou Magritte, les représentations du crime ou de la peine capitale sont à l’origine d’œuvres saisissantes. Le cinéma également assimile sans tarder les charmes troubles d’une violence extrême, sa représentation la transformant même en plaisir, voire en volupté.
Voilà donc un beau sujet original pour une exposition. Au-delà du crime, il s’agit de poser encore et toujours le problème du Mal, et au-delà de la circonstance sociale, l’inquiétude métaphysique. À ces questions, l’art apporte un témoignage spectaculaire. Esthétique de la violence, violence de l’esthétique, cette exposition ne saurait que les réconcilier en rapprochant des images de toutes sortes, littérature et musique.
Florence Aubenas Le Quai de Ouistreham
Document exceptionnel sur des Français invisibles, ce livre est aussi une extraordinaire galerie de portraits, un récit où la condition humaine se dévoile dans toute sa nudité. Comme le classique Dans la dèche à Paris et à Londres (George Orwell), En France devrait faire date dans l’histoire du journalisme.
• Née en 1961, Florence Aubenas est journaliste. Elle a fait la plus grande partie de sa carrière à Libération, qu’elle a quitté lors du départ de Serge July. Après son retour de captivité en Irak, elle a publié La Méprise – L’affaire d’Outreau (Seuil, 2005). Elle a été nommée présidente de l’Observatoire international des prisons en juillet 2009.
San Antonio en Sorbonne
Le 19 mars Raymond Milési causera des « pattes de mouche sodomisées », et que le lendemain, Pierre Cahné traitera de « L’émasculée contraception ».
Tu connais l'histoire de la chèvre de M. Seguin ? C'est celle de la mère Tatzi.
Sauf qu'il manque M. Seguin.
Par contre, des loups, t'en trouves à gogo. Et avec des dents vachement carnassières.
Il en faut pour bouffer cette vieille bique.
Spinoza : cours de Deleuze
Cours du 9 décembre 1980, sur l’ontologie et l’Éthique.
Cours du 16 décembre 1980, qu’est-ce qui distingue le dément de l’homme raisonnable ?
Cours du 6 janvier 1981, «le mode, c’est vous, c’est moi, c’est la table, c’est ce qui est, c’est l’étant.»
André de Richaud La Douleur
Mme Delombre vit avec son fils Georget dans un petit village provençal vidé de ses hommes partis à la guerre de 1914. L’attente d’un retour aléatoire, l’angoisse d’une mauvaise nouvelle, puis l’anéantissement, à l’annonce de la mort de l’officier Delombre, les plongent dans un amour fusionnel mère-fils. Jusqu’au jour où la veuve s’éprend d’Otto, un prisonnier allemand. L’enfant ne cautionne pas cette trahison, n’accepte pas d’être délaissé et se réfugie dans la religion. Le village cancane et la met en quarantaine. Mais elle ne voit rien, aveuglée par cet amour désespéré, par un besoin viscéral d’une relation de chair…
La Douleur provoqua en 1931 un scandale comparable au Diable au corps de Radiguet en 1923. Car c’est une histoire de guerre et d’adultère mais, circonstance aggravante, c’est d’un prisonnier allemand que s’éprend Mme Delombre.
Michel Bernanos La Montagne morte
Cet ouvrage rassemble quatre des plus célèbres romans de Michel Bernanos, Le Murmure des Dieux, L’Envers de l’éperon, La Montagne morte de la vie et Ils ont déchiré Son image….
La quatrième de couverture :
MICHEL BERNANOS (1923-1964), quatrième enfant de George Bernanos, eut une vie aventureuse et tragique. Le Brésil, où il vécut à deux reprises entre 1938 et 1948, lui inspira un cycle fantastique et initiatique publié ici pour la première fois dans son intégralité, et s’organisant autour de La Montagne morte de la vie, roman culte paru après sa mort, en 1967. Ce texte, qui complète avec Ils ont déchiré Son image…, Le Murmure des Dieux et L’Envers de l’éperon, exprime toute l’angoisse de l’homme affrontant les forces de la nature.
Deux naufragés échoués sur une île inconnue et déserte, particulièrement inhospitalière, pensent trouver leur salut en gravissant la montagne qui se dresse à leurs pieds. Quand ils découvriront des formes humaines pétrifiées et engluées sur les flancs de cette Gorgone dont ils essayent d’atteindre le sommet, il sera peut-être trop tard…
ISBN 2-265-05750-9
Dictionnaire Patrick Modiano
Dans son site Littérature & Compagnie, Bernard Obadia a consacré un magnifique travail à Patrick Modiano, en lui consacrant un «dictionnaire» :
Le projet
- Couvrir, restituer une vaste thématique qui circule dans toute l'œuvre et que l'on retrouve dans les entretiens |
Mort de Jerôme David Salinger
Nous sommes nombreux à être mélancoliques aujourd’hui.
« The Catcher in the rye » a été traduit en français par L’Attrape-cœurs — peut-être parce que la traduction est contemporaine de L’Arrache-cœur de Boris Vian ?
Le titre original est emprunté à un poème de Robert Burns.
La dernière phrase de ce livre culte :
« Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer. »
Poème de Paul Fort
CHANSON D’UN BERGER SURPRIS PAR LA NEIGE
de PAUL FORT (Ballades françaises)
Tout le long du chaîneau, tout le long de la chaîne,
la chaîne où l’aube est née, le long des Pyrénées,
je garde mes brebis, avec mon chien Toby, mes moutons, mes agneaux,
ma gourde et mon flûtiau,
tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau.
J’ai quitté la maison. Ainsi, adieu mon père et les autres garçons.
Et vous aussi ma mère. Adieu tous mes amis.
Je dois rester ici à garder mes brebis, mes moutons, mes agneaux,
tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau.
Je vais dans l’avenir peut-être ici mourir, avec mon chien Toby, mes moutons, mes brebis,
mon cœur chaud, mes agneaux.
L’avenir c’est la neige, l’avenir c’est le froid.
Il doit être, qu’il soit ! Qu’il soit tout comme il doit, tout le long du cortège,
tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau.
Toby, personne en bas n’entend plus tes grelots ; ma mère piéçant ses bas n’entend plus mon flûtiau.
Mon père n’entend plus bêler son grand troupeau.
Seul bêle (il vient de naître) un chaud petit agneau.
Tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau…
Le dernier Jacques Chessex
Chessex écrit : « La conduite d’un homme avant sa mort a quelque chose d’un dessin au trait aggravé. Il y acquiert un timbre à la fois plus mystérieux et plus explicite de son destin. »
Phrase troublante, dans un livre posthume…
« Un Juif pour l’exemple », paru en janvier 2008, fut également un choc littéraire.
LE DERNIER CRÂNE DE M. DE SADE, de Jacques Chessex. Éditions Grasset. 174 pages, 12 euros.