Émile Littré Pathologie verbale
09/06/10 20:39 Classé dans : Langue
Émile Littré, auteur d’un célèbre dictionnaire, et également médecin, a écrit un curieux ouvrage : « LA PATHOLOGIE VERBALE ou lésions de certains mots dans le cours de l’usage », inclus dans Études et Glanures éditions Didier, 1880.
Dans La Pathologie verbale ou lésions de certains mots dans le cours de l’usage il présente par ordre alphabétique un certain nombre de mots dont il n’a pas pu, dans les limites des articles de son dictionnaire, commenter l’évolution, selon lui hors normes.
Le titre même de Pathologie verbale révèle que Littré, qui fut médecin et éditeur d’Hippocrate avant d’être lexicographe, a un point de vue normatif ; il ne se contente pas de constater, il juge du bien et du mal en matière de lexique. Et il en juge d’un point de vue essentiellement étymologique. Les cas qu’il relève sont des cas de contradiction entre l’usage, qu’il est bien obligé d’accepter, et l’histoire.
« Les mots ne nous appartiennent pas ; ils proviennent non de notre fonds, mais d’une tradition. Nous ne pouvons en faire sans réserve ce que nous voulons, ni les séparer de leur nature propre pour les transformer en purs signes de convention. On est donc toujours en droit de rechercher, dans les remaniements que l’usage leur inflige, ce qui reste, si peu que ce soit, de leur acception primordiale et organique. ».
Donc, selon Littré, sont bons et sains les mots dont les divers sens peuvent sans trop de peine être rattachés à celui de leur étymon réel ou supposé, et malades lorsqu’un usage « inconsistant » s’est « mépris », a entériné de « fâcheuses déviations ».
Vision désormais obsolète, mais révélatrice d’un grand penseur du XIXe siècle.
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Dans La Pathologie verbale ou lésions de certains mots dans le cours de l’usage il présente par ordre alphabétique un certain nombre de mots dont il n’a pas pu, dans les limites des articles de son dictionnaire, commenter l’évolution, selon lui hors normes.
Le titre même de Pathologie verbale révèle que Littré, qui fut médecin et éditeur d’Hippocrate avant d’être lexicographe, a un point de vue normatif ; il ne se contente pas de constater, il juge du bien et du mal en matière de lexique. Et il en juge d’un point de vue essentiellement étymologique. Les cas qu’il relève sont des cas de contradiction entre l’usage, qu’il est bien obligé d’accepter, et l’histoire.
« Les mots ne nous appartiennent pas ; ils proviennent non de notre fonds, mais d’une tradition. Nous ne pouvons en faire sans réserve ce que nous voulons, ni les séparer de leur nature propre pour les transformer en purs signes de convention. On est donc toujours en droit de rechercher, dans les remaniements que l’usage leur inflige, ce qui reste, si peu que ce soit, de leur acception primordiale et organique. ».
Donc, selon Littré, sont bons et sains les mots dont les divers sens peuvent sans trop de peine être rattachés à celui de leur étymon réel ou supposé, et malades lorsqu’un usage « inconsistant » s’est « mépris », a entériné de « fâcheuses déviations ».
Vision désormais obsolète, mais révélatrice d’un grand penseur du XIXe siècle.
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