Lecture en cours Verlaine par Carco

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Francis Carco (1886 — 1958)

Mon compagnon de cette période de Noël


En rupture de ban très jeune avec la société et sa famille bourgeoise, attiré dès l’adolescence par les mauvais garçons, les lieux mal famés et les jeux de la nuit,
Francis Carco, M’sieur Francis plus tard pour la pègre, se fixe dès seize ans le programme de son existence: il sera poète.

Poète de la nuit, poète de la rue, des marlous, des Apaches, des filles du bitume, des éphèbes racoleurs, écrivain de Paname, des bordels, des caboulots et des fumeries d’opium.
Il arpente Paris la nuit, de Barbès aux Fortifs, de la Chapelle à la Bastoche, de la Place du Tertre au Quartier Latin. Avec Apollinaire, Max Jacob, Pierre Mac Orlan, Utrillo, Modigliani…, toute la bande du Lapin Agile, il vit l’épopée grandiose et misérable de la bohème dont Montmartre est le cœur.
Jésus la Caille, le môme maquillé qui fait craquer les macs et les filles sera son premier roman. Car ce fils de bourgeois encanaillé s’est promis de foutre, en pleine gueule des bourgeois, des romans musclés et pourris dont ils se lécheront les babines.
Après des années de galère, Francis Carco est lauréat de l’Académie Française et décoré de la Légion d’Honneur. Explorateur fasciné et ambigu de la misère et du crime, des êtres voués au malheur, à la déchéance et à la solitude, Francis Carco fait revivre dans ses romans tout un monde et une époque. Mais au-delà de ces témoignages de voyeur, la force de son œuvre est de nous entraîner à sa suite dans les tréfonds de l’humanité en souffrance.


Je me régale de son évocation de Verlaine, qu’Albin-Michel a eu la bonne idée de rééditer le 12-11-2008. Je suis en quête de son
Nerval et de son Villon.