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Livre du jour Alphonse Daudet La Doulou


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La Doulou d’Alphonse Daudet
« Qu’est-ce que vous faites en ce moment? — Je souffre. »
Alphonse Daudet contracta la syphilis très jeune, à l’âge de 18 ou 20 ans. Tout le monde en souffrait alors plus ou moins, selon le mot de Flaubert, en particulier les jeunes bourgeois et artistes comme Maupassant ou Jules de Goncourt. Ce qui nous vaut un extraordinaire et terrifiant témoignage de l’auteur du
Petit Chose et des Lettres de mon moulin sur l’atroce maladie qu’on appelle à l’époque tabes dorsalis ou tabès, littéralement consomption dorsale. Ses principales manifestations sont l’ataxie locomotrice (inaptitude à contrôler ses mouvements) puis la paralysie. Avant la pénicilline, on essaie de nombreux remèdes, exercices et palliatifs: laudanum, étirements de la colonne vertébrale, suspendu à la mâchoire, mercure. Daudet usa de toutes sortes de remèdes et cures, en particulier la morphine.
L’écriture fut une autre manière de réagir. Il envisage très vite un livre qui s’appellera
La Doulou, la douleur en provençal. Il s’agit d’une cinquantaine de pages sur les angoisses, les symptômes, et la vie sociale dans les établissements de cure: « En haut de la maladie nerveuse, son échelon suprême, son couronnement: la rage. » Dans ce texte rédigé de 1885 à 1895, resté longtemps secret – il ne fut publié qu’en 1930, alors que Daudet était mort en 1897 – l’écrivain décrit la progression du mal et note nombre de scènes tragi-comiques notées dans les stations dictante dolore, sous la dictée de la douleur. « Le drôle de petit vieux que je suis tout à coup devenu. Sauté de 45 ans à 65. Vingt ans que je n’ai pas vécus».
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