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Éphéméride 31 janvier 1944 décès de Jean Giraudoux

Hippolyte Jean Giraudoux est un écrivain et diplomate français, né le 29 octobre 1882 à Bellac en Haute-Vienne et mort le 31 janvier 1944 à Paris.


Né le 29 octobre 1882 à Bellac dans le Limousin, Jean Giraudoux entre à l’École Normale Supérieure en 1903 après un parcours scolaire remarquable et une khâgne à Lakanal. Être reçu à l’école de la rue d’Ulm représente peut-être l’étape la plus importante dans la construction de sa vie d’intellectuel, malgré son échec à l’agrégation d’allemand. L’École Normale lui permit de fréquenter les plus hautes sphères intellectuelles de son temps et lui ouvrit des portes importantes, pendant et après les quatre ans qu’il y passa. Il fit de nombreux voyages à cette époque, en Allemagne, en Italie, au Canada, ou à Harvard aux États-Unis où il passa un an (1906-1907) comme enseignant de français.


À son retour en France, Giraudoux devint secrétaire particulier de Maurice Bunau-Varilla, qui dirigeait le journal
Le Matin. C’est là qu’il commença à écrire des nouvelles et à s’insérer dans la scène littéraire parisienne. Il publie Provinciales (1909), recueil de nouvelles sur la vie dans les petites villes de province, et L’école des indifférents en 1910. À cette même époque, dans une atmosphère encore influencée par le symbolisme, il fréquenta Claudel ou Edmond Jaloux avec lesquels il passe ses soirées dans les cafés et les brasseries du quartier Latin.


En 1910, il intègre le ministère des Affaires étrangères, où il fait carrière, seulement interrompu par une période pendant la première guerre pendant laquelle il fut mobilisé, blessé et obtint la Légion d’honneur. Sous la protection de Philippe Berthelot, il atteint le grade de vice-consul et se vit chargé de délivrer d’importants documents à l’étranger. Cette fréquentation des grands de ce monde se reflétera dans
Siegfried et le Limousin (1922) ou Bella (1926).


Dans le même temps, encouragé par la
Nouvelle Revue Française dirigée par André Gide, il continue à écrire et devint un contributeur régulier de cette même NRF.
Siegfried et le Limousin présente en arrière-plan de l’histoire l’hostilité entre la France et l’Allemagne, et Bella narre la rivalité de deux hommes d’État, un nationaliste et un internationaliste. Dans Amphitryon 38 (1929), les protagonistes seront l’homme et Dieu, le monde païen et le monde de l’Ancien testament dans Judith (1931) et l’homme et la femme dans Sodome et Gomorrhe (1943).


Jean Giraudoux était déjà consacré comme un écrivain important quand il rencontre Louis Jouvet
: il décide de se mettre à l’écriture de pièces de théâtre à l’âge de quarante-cinq ans. En 1928, Louis Jouvet le convainc d’adapter son célèbre roman Siegfried et le Limousin au théâtre. Giraudoux consacrera l’essentiel de sa carrière par la suite à l’expression théâtrale. Outre Amphitryon 38, seront ainsi autre autres écrites et jouées La guerre de Troie n’aura pas lieu (1935), Électre (1937) et La Folle de Chaillot (1945), qui sera montée après sa mort. Il écrit également deux scenarii pour le cinéma, La duchesse de Langeais (1942) et Les anges du péché (1944).

Peu après l’échec de son mariage avec Suzanne Boland, sa santé se dégrade, et il meurt à Paris en janvier 194
4, officiellement d’un empoisonnement ou d’une pancréatite. Il s’agit peut-être d’un suicide.
Il sera inhumé le 3 février, provisoirement, au cimetière de Montmartre (puis à Passy). Au café de Flore, Claude Roy fera courir le bruit qu’il a été empoisonné par la Gestapo, imité par Louis Aragon.


Jean Giraudoux a participé comme d’autres dramaturges des années 1930-1940 (Cocteau, Anouilh, Sartre, Camus par exemple) à la réécriture des mythes antiques éclairés par les mentalités modernes. Il a su allier fantaisie poétique et goût pour les images insolites et également associer le tragique et le léger dans une langue élégante et fine, parfois même poétique comme dans
Intermezzo ou Ondine.

Mon dossier sur Électre est ici

Éphéméride 30 janvier 1935 naissance de Richard Brautigan

Richard Brautigan (30 janvier 1935- 14 septembre 1984) est un écrivain et poète américain.
Issu d’un milieu social défavorisé de la côte Ouest, il est né dans une famille ouvrière à Tacoma, dans l’État de Washington. On sait peu de choses de son enfance apparemment troublée. Il a grandi à Eugene, dans l’Oregon, où il vivait avec sa mère, les enfants de celle-ci et plusieurs beaux-pères.

En 1955, il est arrêté pour avoir jeté une pierre dans la vitre d’un poste de police, apparemment dans l’espoir d’être emprisonné et nourri. Au lieu de quoi il est envoyé à l’Oregon State Hospital et traité par électrochocs.

Brautigan trouve sa raison d’être dans l’écriture et rejoint le mouvement littéraire de San Francisco en 1956. C’est là qu’il passera le reste de sa vie, à l’exception de séjours au Japon et dans le Montana. Il épouse Virginia Dionne Adler à Reno le 8 juin 1957. Sa fille Ianthe Elizabeth Brautigan naît le 25 mars 1960.

Il fréquente les artistes de la Beat Generation et participe a de nombreux événements de la Contre-culture. En 1967, durant le Summer of Love, il est révélé au monde par son best-seller La pêche à la truite en Amérique et est surnommé le « dernier des Beats ». Ses écrits suivants auront moins de succès et dès les années 1970, il tombe progressivement dans l’anonymat et l’alcoolisme. Il met fin à ses jours en septembre 1984. Son dernier roman Cahier d’un retour de Troie sera publié dix ans plus tard en France.

Éphéméride 29 janvier 1837 décès d'Alexandre Pouchkine

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine est un poète, romancier et dramaturge russe né à Moscou le 26 mai (calendrier julien) ou le 6 juin (calendrier grégorien) 1799 et mort à Saint-Pétersbourg le 29 janvier (cal. julien) ou le 10 février (cal. greg.) 1837.

Né à Moscou le 6 juin 1799, Alexandre Serguéïvitch Pouchkine est issu, de par son père, de l’une des plus anciennes familles de la noblesse russe, et est apparenté, du côté de sa mère, à Ibrahim Hannibal, cet esclave noir que Pierre le Grand avait acheté et dont il avait fait son conseiller.

Le jeune Pouchkine, par l’entremise de sa nourrice, s’imprègne très tôt de la culture populaire dont il nourrira son œuvre. À l’âge de 11 ans, il rentre au lycée impérial. Élève dissipé, il n’obtient en 1817, une fois ses études achevées, qu’un poste subalterne au ministère des affaires étrangères. Dès lors, installé à St-Petersbourg, Pouchkine va connaître trois années d’une vie mondaine et dissolue, partageant son temps entre cercles littéraires, sociétés secrètes proches des décembristes, femmes et tripots. C’est à cette époque qu’il rédige

Rouslan et Lioudmila, poème héroï-comique qui témoigne déjà alors de la maîtrise de son auteur.

Mais Pouchkine s’adonne surtout à la rédaction de vers subversifs qui lui valent une mesure d’éloignement. Il est alors muté (1820) en Crimée (qui inspirera nombre de ses écrits comme
Le prisonnier du Caucase. C’est en Crimée qu’il commence aussi à travailler sur Eugène Onéguine) avant d’être assigné, en 1824, à résidence. Pouchkine regagne alors sa demeure familiale de Pskov où il rédigera notamment Boris Godounov.

À la suite de la mort d’Alexandre Ier, Pouchkine sollicite le nouveau Tsar afin d’être autorisé à regagner la capitale. Si Nicolas Ier accepte, il informe aussi le poète qu’il sera son premier lecteur… Censure et surveillance se font alors de plus en plus oppressantes.

En 1830, Pouchkine se marie. Rêvant d’une vie simple et paisible à Tsarkoïé-Selo où il s’est installé, le jeune couple est happé par la vie mondaine de la cour où Pouchkine est nommé historiographe. Mais le succès au sein de la cour de sa jeune épouse, la très belle et coquette Nathalie Gontcharova, lui vaut de nombreux quolibets. Et c’est pour faire taire les rumeurs qu’il provoque en duel Georges d’Anthès, un émigré français qui courtisait son épouse
; duel qui a lieu le 27 janvier, dans les faubourgs de Saint-Pétersbourg, près de la rivière noire. Le poète reçoit une balle de pistolet dans le ventre et meurt deux jours plus tard, des suites de cette blessure.


Éphéméride 28 janvier 1873 naissance de Colette

Sidonie Gabrielle Colette est née à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Yonne, 28 janvier 1873 (†Paris, 3 août 1954), dite Colette, est une romancière française, élue membre de l’Académie Goncourt en 1945.
Elle a vécu une enfance heureuse dans un petit village de Bourgogne. Elle épouse Henry Gauthier-Villars, surnommé 'Willy', avec qui elle se marie le 15 mai 1893 à Châtillon-Coligny. Willy, auteur de romans populaires, est un viveur parisien qui fait également travailler à son profit une équipe de collaborateurs. Il introduit Colette dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale. Vite saisi par les dons d’écriture de sa jeune épouse, Willy l’engage à écrire ses souvenirs d’école, qu’il signe sans vergogne de son seul nom. Ce sera Claudine à l’école, bientôt suivi d’une série de Claudine (La maison de Claudine, Claudine à Paris, Claudine en ménage, etc.), dont les romans seront publiés sous le nom du seul Willy.
Colette, épouse bafouée, commence une carrière dans le music-hall (1906-1912), où elle présente des pantomimes orientales dans des tenues suggestives, puis au théâtre Marigny, au Moulin-Rouge et à Bataclan. Ce sont des années de scandale et de libération morale: elle divorce d’avec Willy en 1906 et connaît plusieurs aventures féminines, notamment avec Mathilde de Morny (Missy), fille du duc de Morny et sa partenaire sur scène.

Mais, durant toute cette période, Colette chemine aussi dans sa vocation d’écrivain. Elle publie des ouvrages évoquant ces années
: La vagabonde, L’envers du music-hall, En tournée, etc.
Après son divorce, Colette rencontre ensuite Henry de Jouvenel, politicien et journaliste, qu’elle épouse en 1912 et qui l’engage à donner quelques billets et reportages au journal Le Matin, dont il est le rédacteur en chef. De lui, elle aura sa seule enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou » [ «beau gazouillis » en provençal]. À quarante ans, elle joue aussi un rôle d’initiatrice auprès du fils d’Henry, Bertrand de Jouvenel, dix-sept ans, expérience qui nourrira les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe. Le divorce d’avec Henry de Jouvenel sera prononcé en 1923. Comme elle le fera pour Willy dans Mes apprentissages, Colette se vengera de son ex-mari dans Julie de Carneilhan.
Mélomane avertie, Colette collabore avec Maurice Ravel entre 1919 et 1925 pour la fantaisie lyrique L’Enfant et les sortilèges. Elle a été l’amie de la reine Elisabeth de Belgique, de Marguerite Moreno et de Natalie Barney.
En 1945, Colette est élue à l’unanimité à l’Académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949. En 1953, elle est promue officier de la Légion d’honneur. L’écrivaine est au faîte de sa gloire et de son talent quand elle s’installe dans son appartement du Palais-Royal pour ne plus le quitter. Elle compte Jean Cocteau parmi ses voisins. Sur ses vieux jours, Maurice Goudeket, son dernier mari, l’aidera à supporter son arthrose. Elle meurt le 3 août 1954. Malgré sa réputation sulfureuse et le refus, par l’Église catholique, des obsèques religieuses, Colette est la seule femme à avoir eu droit à des funérailles nationales. Elle est enterrée au cimetière du Père Lachaise à Paris. Sa fille repose à ses côtés.

Éphéméride 27 janvier 1832 naissance de Lewis Carroll

Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson, naquit le 27 janvier 1832, à Daresbury, près de Manchester. Son père était prêtre de l’église anglicane. Charles était le troisième enfant d’une très nombreuse famille.

Il entra à la public-school de Rugby et, après quatre ans passés à Rugby, fut admis à Oxford (Christ Church College), où il s’installa en janvier 1851
; il devait y résider jusqu’à sa mort.

Il obtint brillamment son diplôme de mathématiques en décembre 1854. Le collège lui accorda de ce fait, le titre de student, qui devait faire de lui ultérieurement un « membre du collège » et, d’emblée, l’équivalent d’un assistant de faculté d’aujourd’hui. En contrepartie, il s’engageait, au moins provisoirement, à devenir prêtre et à rester célibataire.

C’est à cette époque qu’il commença véritablement à écrire: d’abord des poèmes, mais aussi quelques nouvelles qui parurent dans un petit magazine, The Train, dont le directeur choisit, parmi les pseudonymes que Dodgson lui proposa, celui de Lewis Carroll (1856).

En même temps, il se passionnait pour la photographie, encore balbutiante. C’est ainsi qu’il tira de nombreux portraits des enfants du doyen de son collège, Liddell, et s’attacha à la petite Alice. En 1862, l’année où celle-ci eut dix ans, Carroll au cours d’une promenade en barque, raconta pour la première fois ce qui devait devenir
Alice au pays des merveilles. Quelque temps après, le texte fut proposé à l’éditeur MacMillan, qui l’accepta immédiatement. Illustré par John Tenniel, caricaturiste alors célèbre, le livre parut en juillet 1865. Ce fut tout de suite un grand succès et, dès 1867, Carroll envisagea une « suite » illustrée également par Tenniel: ce fut De l’autre côté du miroir (1871). En 1876 enfin, le succès de la Chasse au snark fut presque aussi grand.

Parallèlement, Carroll poursuivait son travail de professeur et de mathématicien, mais son enseignement ne plaisait guère. Après avoir été ordonné diacre en 1861, il renonça à devenir prêtre, invoquant sa timidité et son bégaiement. Il parvint cependant à rester à Christ Church, où sa vie se déroulait calmement, malgré des conflits violents avec le doyen Liddell, inquiet d’abord de son attachement pour Alice, puis exaspéré par les pamphlets virulents par lesquels Carroll le mettait en accusation avec plusieurs des autorités d’Oxford: Notes by an Oxford Chiel (1874). En 1880, il renonce à la photographie, et en 1881, à l’enseignement. Dès lors, c’est la logique qui va devenir l’objet de tous ses soucis. Il publie encore une œuvre d’imagination: Sylvie et Bruno (en deux parties, 1889 et 1893), mais l’essentiel de sa production, quoique publiée sous le nom de Lewis Carroll, marie plus ou moins heureusement logique, mathématiques et humour.

Bien que connu de tous ses collègues comme Dodgson-and-Carroll, il refusa constamment l’identification et, quelques mois à peine avant sa mort, décida de renvoyer tout courrier adressé à Lewis Carroll. Mais c’est sous ce nom qu’il se présentait aux petites filles, très nombreuses, avec lesquelles il entrait en conversation, dans le train ou sur la plage; et c’est un exemplaire d’Alice qu’il leur laissait en cadeau — à moins que la sympathie ne grandît — prélude à des relations plus profondes, dont une volumineuse correspondance nous en a laissé la trace. Ce fut là l’essentiel de ses amitiés, et, lorsqu’il mourut dans sa famille, le 14 janvier 1898, à l’âge de soixante-six ans, ses petites amies de toutes les régions furent, à coup sûr, les plus affectées.

Éphéméride 26 janvier 1855 décès de Gérard de Nerval


À quarante-sept ans, le poète Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, se pend à une grille, rue de la Vieille-Lanterne, près du Châtelet, à Paris. Figure emblématique du Romantisme, Nerval souffrait depuis quatorze ans de crises d’hallucinations et de délire.
Bouleversé par la mort de sa mère dans sa petite enfance, il donnera une place prépondérante dans sa vie et son œuvre au mythe féminin.
Fantaisie (1832), les Filles du feu (1854), mais aussi Aurélia ou le rêve de la vie (1855) publié après sa mort, en sont le parfait témoignage.

Francis Carco, qui a écrit en 1953 une très touchante et très poétique biographie du poète, ne croit pas au suicide mais à une mise en scène macabre
: le corps de Gérard a été retrouvé les pieds affleurant le sol et son chapeau sur la tête:

« Sais-je pourquoi
? Je ne relis jamais dans les Nuits d’Octobre les passages qui ont trait à cette population obscure, errante et dolente de la nuit sans éprouver au cœur comme un pincement!… Je pense à la rue Vieille-Lanterne, au bouge où, vraisemblablement, Gérard fut assommé et pendu à la grille du dehors pour laisser croire à un suicide. Tout cela est sinistre. Peut-être provoqua-t-il une discussion intempestive, ou se livra-t-il tout à coup à une plaisanterie que la clientèle de l’endroit (abrutie par l’alcool et l’épuisement) n’était pas, comme on l’imagine, d’humeur à tolérer. La confusion qui entoure la mort de Gérard n’est, après tout — peut-être — que le prolongement de celle dans laquelle il vivait. »

Francis Carco, Gérard de Nerval, Albin-Michel 1953.

Épitaphe
Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,
Tour à tour amoureux insoucieux et tendre,
Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre.
Un jour il entendit qu’à sa porte on sonnait.

C’était la Mort! Alors il la pria d’attendre
Qu’il eût posé le point à son dernier sonnet;
Et puis sans s’émouvoir, il s’en alla s’étendre
Au fond du coffre froid où son corps frissonnait.

Il était paresseux, à ce que dit l’histoire,
Il laissait trop sécher l’encre dans l’écritoire.
Il voulait tout savoir mais il n’a rien connu.

Et quand vint le moment où, las de cette vie,
Un soir d’hiver, enfin l’âme lui fut ravie,
Il s’en alla disant: « Pourquoi suis-je venu? »


Cette épitaphe que Gérard avait composée pour lui-même parut bien après sa mort dans le recueil Poésies diverses (1877)

Éphéméride 25 janvier 1882 naissance de Virginia Woolf

Née Adeline Virginia Stephen à Londres, au 22, Hyde Park Gate, le 25 janvier 1882. Virginia Woolf grandit et fut éduquée dans une famille victorienne recomposée où la figure du père autoritaire domine mais où la curiosité intellectuelle est fortement encouragée. En 1895, après la mort de sa mère, elle souffrit de la première dépression nerveuse d’une longue série. Elle indiqua plus tard dans un récit autobiographique que ses demi-frères George et Gerald Duckworth avait fréquemment abusé d’elle et de sa sœur Vanessa Bell.

Après la mort de son père (Sir Leslie Stephen, rédacteur et critique littéraire) en 1904, elle déménagea avec sa sœur Vanessa dans une maison à Bloomsbury, formant le noyau du Bloomsbury Group, un cercle intellectuel. Le « Cercle de Bloomsbury » est alors fréquenté par les plus grands noms de l’intelligentsia intellectuelle et artistique de l’époque et notamment Leonard Woolf. Les idées qui y circulent défendent le pacifisme, les contacts humains et le culte de la beauté contre les inhibitions et l’étroitesse des valeurs bourgeoises de la société victorienne. Ils peignent, ils écrivent, ils dissertent, ils seront en tout cas à l’origine de tout un mouvement qui influencera la vie artistique en Angleterre.
Elle considéra l’écriture comme une activité professionnelle en 1905, initialement pour le supplément littéraire du Times. En 1912, elle épousa Leonard Woolf, fonctionnaire et théoricien politique. En 1917, alors qu’elle a quitté Londres pour s’installer à Richmond avec son mari, ils fondent ensemble leur propre maison d’édition, « The Hogarth Press », qui constituera un prestigieux catalogue avec des noms tels que Freud, Dostoïevski, Mansfield et Woolf elle-même.
Son premier roman,
La Traversée des apparences (The Voyage Out), fut publié en 1915. Elle continua à publier des romans et des essais, qui rencontrèrent un succès aussi bien auprès de la critique que du grand public. La plupart de ses œuvres furent publiées à compte d’auteur aux presses Hogarth. Elle est sans doute l’une des plus grandes romancières du XXe siècle.
Virginia Woolf est considérée comme l’une des plus grandes innovatrices dans la langue anglaise.
En 1941, Virginia Woolf se suicida. Elle remplit ses poches de pierres et se jeta dans la rivière Ouse, près de sa maison de Rodmell. Elle laissa une note à son mari:
« 
J’ai la certitude que je vais devenir folle: je sens que nous ne pourrons pas supporter encore une de ces périodes terribles. Je sens que je ne m’en remettrai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et ne peux pas me concentrer. Alors je fais ce qui semble être la bonne chose à faire. Tu m’as donné le plus grand bonheur possible… Je ne peux plus lutter, je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. »

Éphéméride 24 janvier 1732 naissance de Beaumarchais

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, né le 24 janvier 1732 à Paris où il est mort le 18 mai 1799, est un écrivain, musicien, homme d’affaires et poète français, considéré comme l’une des figures emblématiques du Siècle des Lumières.
Né d’un père horloger, il refuse d’apprendre le métier paternel, puis se ravise, invente même un mécanisme d’horlogerie à échappement, devient horloger de la cour, puis maître de harpe des filles de Louis XV; il prend le nom de Beaumarchais, acquiert une charge à la table du roi, et se transforme en financier.

En 1764, il est à Madrid, y fait d’étonnants projets de commerce mêlés d’intrigues politiques, hérite en partie les biens du financier Pâris Duverney, ce qui l’entraîne dans un procès de huit ans. Il se défend avec acharnement, en utilisant sans scrupule tous les moyens possibles, et en rédigeant contre le conseiller Goezman, son adversaire, des Mémoires aussi brillants que vigoureux.
En 1775, il fait jouer 
le Barbier de Séville qui, après un premier échec, connaît bientôt le triomphe avec une légère modification de la composition. Sa vie est toujours aussi aventureuse et dispersée. Il vend des armes en Amérique, fonde la Société des Auteurs Dramatiques, se bat contre la censure, et fait jouer en 1784 le Mariage de Figaro qui connaît un très grand succès. Pendant la révolution, il compose un drame moralisateur, part pour l’étranger, revient à Paris, reconstitue sa fortune et meurt en 1799.

Éphéméride 23 janvier 1783 naissance de Stendhal

Henri Beyle, dit Stendhal (23 janvier 1783, Grenoble — 23 mars 1842, Paris) est un écrivain français, né à Grenoble dans une famille bourgeoise qu’il apprécie peu; sa mère meurt alors qu’il a sept ans. En 1796, il entre à l’école Centrale de Grenoble. De 1800 à 1801, il part en Italie pour faire la campagne d’Italie où il est nommé sous-lieutenant au sein du 6e régiment de Dragons. Revenu à Paris, il essaie de se faire une place, dans le négoce, dans le succès littéraire ou en séduisant des femmes. Ces années d’apprentissage auront une grande influence sur le personnage de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir.
À partir de 1810, il participe ensuite à l’administration napoléonienne et aux guerres. Lors de la chute du Premier Empire, en 1814, il part en Italie où il s’installe à Milan. Pendant cette période, il écrit plusieurs œuvres autour de l’Italie ainsi que
De l’amour. En 1821, il est accusé de sympathie pour les carbonari — sympathie qui s’exprime dans la nouvelle Vanina Vanini, il est expulsé de Milan.
De retour à Paris, presque ruiné après le décès de son père, il entre dans le milieu littéraire en fréquentant des salons. Ainsi, il a son cénacle, et a même un disciple en la personne de Prosper Mérimée. Il écrit des journaux, publie des essais. En 1827, il publie son premier roman,
Armance, suivi en 1830 du Rouge et le Noir, en partie influencé par la Révolution de juillet 1830. Ce roman connaîtra un beau succès. Après cette révolution, il est nommé consul à Civitavecchia.
À Civitavecchia, il s’ennuie et part voyager. Il ne réussit pas à terminer les œuvres qu’il commence (
Souvenirs d’égotisme, Lucien Leuwen, Lamiel…). Après avoir achevé son dernier chef-d’œuvre, La Chartreuse de Parme en 1839, il meurt d’une attaque dans la nuit du 22 au 23 mars 1842.

Éphéméride 22 janvier 1788 naissance de Lord Byron

George Noël Gordon, connu sous le nom de Lord Byron est un poète anglais, né à Londres (Holles-Street) le 22 janvier 1788, mort en Grèce à Missolonghi le 19 avril 1824.

Lord Byron, « ce pessimiste allègre, cet égoïste généreux, ce gourmand frugal, ce sceptique passionné, ce grand seigneur nonchalant qui fut un révolutionnaire actif, ce Nordique fasciné par l'Orient, ce tempérament de droite aux idées de gauche, ce pédéraste couvert de femmes, ce disciple d'Épicure qu'habitait la peur de l'enfer chrétien, cet adversaire de l'impérialisme qui vénérait Napoléon , ce suicidaire amoureux de la vie, cet ami des Turcs qui est mort pour la liberté du peuple grec, ce poète à la réputation sulfureuse et au cœur pur ».

Éphéméride 21 janvier 1961 décès de Blaise Cendrars

Blaise Cendrars, pseudonyme de Frédéric-Louis Sauser (1er septembre 1887 — 21 janvier 1961), est un écrivain d’origine suisse, naturalisé français en 1916.

C’est un adolescent rebelle, qui abandonne ses études de médecine puis de lettres. Commence alors sa passion des voyages, Russie, Chine, Afrique, Brésil. Lors de son périple en Amérique en 1912, il compose son premier grand poème Les Pâques à New York. De retour à Paris en 1913, il fréquente le milieu des peintres et publie deux autres grands poèmes, La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France (en collaboration avec Sonia Delaunay) et Le Panama ou les Aventures de mes sept oncles.

Dès le début de la guerre, il s’engage dans la Légion étrangère.
Le 28 septembre 1915, il perd au combat sa main droite, sa main d’écrivain, amputée au-dessus du coude. Cette blessure marque profondément l’œuvre de Cendrars. En lui faisant découvrir son identité de gaucher, elle a bouleversé son rapport à l’écriture.

Après la guerre il publie Les poèmes élastiques (1919), voyage en Amérique du sud et en Afrique noire, où il se passionne pour la culture orale et compose des recueils de contes, Anthologie nègre (1921), Petits contes nègres pour les enfants blancs (1928), Comment les blancs sont d’anciens noirs (1930).

À partir de 1924, il écrit de moins en moins de poèmes et se consacre à l’écriture de romans, de reportages, de nouvelles. C’est en 1925 qu’il publie son œuvre la plus célèbre,
L’or, épopée californienne, puis en 1926 Moravagine que lui a inspiré sa rencontre avec un fou dangereux interné pour homicide dans une clinique près de Berne, et Les confessions de Dan Yack en 1929.

De 1930 à 1941, il publiera une série des longs reportages,
Rhum (1930), Histoires vraies (1937), La vie dangereuse (1938), D’oultremer à indigo (1941).

En 1945 il publie
L’homme foudroyé puis en 1946 La main coupée, roman dans lequel il dénonce « l’ignominie » de la guerre. Dans Bourlinguer (1948), il décrit onze ports européens. La Banlieue de Paris (1949) est née de sa collaboration avec Robert Doisneau. Il publie en 1959 trois pièces radiophoniques, sous le titre Films sans images, puis en 1956 son dernier récit, Emmène-moi au bout du monde.
Il s’éteint pauvre et malade à Paris, le 21 janvier 1961.


Éphéméride 20 janvier 1877 : naissance de Raymond Roussel

Raymond Roussel, né à Paris, le 20 janvier 1877 et mort à Palerme, Italie, le 14 juillet 1933, était un écrivain, dramaturge et poète français.
Il est issu d’un milieu extrêmement aisé. Ses parents sont Eugène Roussel, agent de change et fils d’un avoué normand et Marguerite Moreau-Chaslon, fille du président du conseil d’administration de la Compagnie Générale des Omnibus, Aristide Moreau.
Ses premiers livres,
La Doublure, La Vue, Impressions d’Afrique, n’obtinrent aucun succès. Tous ses autres ouvrages, comme Locus Solus ou L’Étoile au front, furent perçus comme des œuvres déroutantes.
En 1932, il fit paraître ses
Nouvelles Impressions d’Afrique, suivies de 59 énigmatiques photogravures issues de dessins à la plume commandés à Henri-Achille Zo.
Dans
Comment j’ai écrit certains de mes livres (1935), Raymond Roussel explique les mécanismes de son écriture imaginaire.
Adulé des jeunes surréalistes (dont André Breton), défendu par Jean Cocteau, Louis Aragon, Michel Leiris, Paul Éluard, Marcel Duchamp, Georges Perec, François Caradec ou Michel Foucault
7, cet écrivain fut assez peu lu, compte tenu en définitive moins de la complexité de ses ouvrages que du caractère singulier de ce qui s’y passe.

Éphéméride 19 janvier 1737 naissance de Bernardin de Saint-Pierre

Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, né le 19 janvier 1737 au Havre, de Nicolas Saint-Pierre et Catherine Godebout, et mort le 21 janvier 1814 à Éragny-sur Oise, est un écrivain français.
Fils d'un modeste directeur des Messageries du Havre, il reçoit une instruction intermittente chez les Jésuites de Caen. Un voyage à la Martinique à l'âge de douze ans, la lecture de
Robinson Crusoé, de longues contemplations au bord de la mer contribuent à faire de lui un enfant rêveur, exalté et passionné d'aventures. À vingt ans, il entre à l'École des ponts et chaussées et devient ingénieur en 1758.
Il voyage, passe en Russie où il est protégé par Catherine II. Il dédaigne un brevet de capitaine offert par Frédéric II de Prusse.
Il se rend à Paris (1765). Là, il finit par obtenir le grade de capitaine-ingénieur du roi à l'île de France (Maurice). Il passe deux ans dans cette île (1768-1770), qui lui laissera des souvenirs inoubliables.
De retour à Paris (1771), désabusé, il se résout à « vivre des fruits de son jardin », c'est-à-dire de sa plume. Il se lie avec J.-J. Rousseau, dont il partage l'amour de la nature et l'horreur de la civilisation, et fréquente le salon de M
lle de Lespinasse. En 1773, il publie son Voyage à l'île de France, dont les descriptions colorées et pleines de sensibilité contrastent avec la peinture aride et sèche des voyageurs de l'époque. Par la suite, il entreprend un gros ouvrage, les Études de la nature (1784). L'œuvre est d'un grand artiste qui excelle à peindre des tableaux, à décrire les lignes, les mouvements et surtout les couleurs. Certains thèmes y annoncent le romantisme, tels le plaisir de la solitude, le goût de la tristesse et des sensations rares, le sentiment de la précarité de l'existence. L'idylle de Paul et Virginie (1787) est le quatrième volume des Études de la nature.
Il devient alors célèbre. Intendant du Jardin des plantes (1792), professeur de morale à l'École normale (1794), il entre à l'Institut lors de sa création (1795). Honoré par l'Empire, il partage ses dernières années entre son logement de l'Institut et sa propriété d'Éragny, où il meurt le 21 janvier 1814.

Éphéméride 18 janvier 1689 naissance de Montesquieu

Charles-Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, naît le 18 janvier 1689 à la Brède. Il est issu d’une famille de magistrats nobles, dans le château de la Brède, près de Bordeaux. Ses parents lui choisissent un mendiant pour parrain, pour qu’il n’oublie jamais que les gens pauvres sont aussi ses frères.
Montesquieu étudie au collège d’Harcourt, puis suit des études de philosophie. Il devient président du parlement de Bordeaux en 1714.
En 1716, la mort d’un oncle assure une véritable fortune à Montesquieu, et lui permet d’obtenir la charge de président à mortier au Parlement de Bordeaux, ainsi que la baronnie de Montesquieu.
En 1717, il se marie avec Jeanne de Lartigue, protestante héritière d’une riche famille, et qui lui procure une dot conséquente.
En 1721 paraît anonymement
Les Lettres persanes, une nette critique ironique de la société française. Personne ne doute de l’identité du véritable auteur… et le succès est considérable, en raison de la réflexion, mais aussi de l’exotisme des personnages, de la présence de scènes érotiques, de la satire et de l’humour qui parcourent l’œuvre.
En 1726, Montesquieu revend sa charge pour rembourser des dettes. Deux ans plus tard, il est élu à l’Académie Française, et part ensuite en voyage dans de nombreux pays
: Autriche, Hongrie, Italie, Allemagne, Hollande et Angleterre sont parmi ses destinations jusqu’en 1830. Montesquieu aurait également été initié à la franc-maçonnerie en Angleterre.
Il revient au château de la Brède en 1734 et publie alors une réflexion historique, qu’il intitule
Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. Ce chef-d’œuvre s’inspire de ses réflexions, de ses voyages, de ses travaux de documentation pendant des années. En réalité, cet ouvrage prépare le terrain pour ce qui sera l’œuvre de sa vie, De l’esprit des lois, publié anonymement en 1748. À travers son livre, Montesquieu met en place des principes fondamentaux en sciences politiques, économiques et sociales. Toutefois, les critiques ne se taisent pas, et il doit publier en 1750 La Défense de l’esprit des lois.
L’Église catholique fait interdire l’ouvrage et l’inscrit à l’Index. Mais pendant ce temps, dans toute l’Europe et en particulier dans la nouvelle Grande-Bretagne, le livre est un grand succès.
Dès lors, un véritable culte va se mettre en place autour de l’écrivain. Il voyage de nouveau beaucoup, en Hongrie, en Autriche et en Italie (un an) puis au Royaume-Uni (18 mois).
Malgré la reconnaissance et son train de vie de notable, Montesquieu est affaibli et attristé par la perte quasi-totale de sa vue. Il réussit tout de même à participer à L’Encyclopédie, permettant à l’entreprise d’obtenir une certaine notoriété grâce à son nom. Mais il n’a pas le temps d’achever l’article « Goût », que Voltaire devra finir.
Montesquieu décède le 10 février 1755 à Paris.

Éphéméride 17 janvier 1600 naissance de Calderòn de la Barca

Pedro Calderón de la Barca de Henao y Riaño, né à Madrid le 17 janvier 1600 et mort à Madrid le 25 mai 1681, est un poète et dramaturge espagnol. Extraordinairement prolifique, auteur de plus de deux cents textes dramatiques, il est en particulier connu pour sa pièce La Vie est un songe.
Pedro Calderón de la Barca naît au sein d’une famille noble où se mêle au sang castillan de la Montaña (près de Santander) le sang d’ancêtres wallons venus du Hainaut (autour de Mons). Il reçoit une éducation soutenue d’abord dirigée vers la théologie. Il est envoyé à l’université d’Alcalá de Henares (1614). À la mort de son père (1615), il passe à l’université de Salamanque, où il fait son droit canon.
Ce n’est que vers 1620 qu’il s’oriente vers la dramaturgie. En 1623, Calderón donne sa première comédie, Amor, honor y poder (l’Amour, la puissance et l’honneur). Il écrit dès lors pour la scène du palais royal. Il commence une longue carrière de courtisan.

Vers ces mêmes années (1629), il « dépeint » dramatiquement la célèbre Rendición de Breda (siège et reddition de Breda, aux Pays-Bas), que Vélasquez avait déjà célébrée dans son tableau Les Lances.

De plus en plus populaire, il finit par mettre ses talents au service du roi Philippe IV. En 1635, le roi lui demande d’inaugurer, par une fête à grand spectacle, son nouveau palais du Buen Retiro. À cette occasion, Calderón brise les conventions de la comédie traditionnelle, celle de Lope de Vega, qui rappelait encore les tréteaux populaires. En effet, dans El mayor encanto, Amor (l’Amour magicien, 1635), la musique, les décors et les costumes jouent avec le texte pour faire un ensemble cohérent et une représentation complète, à la fois spectacle et littérature.
Particulièrement productif, il écrit de nombreuses
comedia dont la Dévotion à la croix et la Vie est un songe (1633). Ses compositions trouvent ainsi leur inspiration autant dans les thèmes religieux, moraux, historiques que philosophiques. Après avoir pris part à quelques campagnes militaires, il se fait prêtre en 1651 et poursuit ses productions théâtrales. Grand partisan de la Contre-Réforme, il écrit plus de 80 «autos sacramentales », dont le Grand Théâtre du monde. Dans les années 1660, il dévie plus particulièrement vers des sujets à caractère mythologique. Chapelain du roi dès 1663, il demeure à Madrid jusqu’à sa mort. Le 25 mai 1681, il meurt après avoir écrit d’une plume toujours alerte Hado y divisa de Leonido y Marfisa (Destin et devise de deux amants, 1680).

Éphéméride 16 janvier 1884 naissance de Jules Supervielle

Jules Supervielle est né en Uruguay, à Montevideo, le 16 janvier 1884, d’un père béarnais et d’une mère basque. La même année, le petit Jules et ses parents rentrent en France pour rendre visite à leur famille. C'est à Oloron Saint-Marie que se produit un tragique accident : son père et sa mère meurent brutalement, sans doute empoisonnés par l'eau d'un robinet ou victimes du choléra . L'enfant est d'abord élevé par sa grand-mère.
Supervielle est ensuite élevé par son oncle en Uruguay. A l'âge de neuf ans, le petit Jules apprend par hasard qu'il n'est que le fils adoptif de son oncle et sa tante. Il commence la rédaction d'un livre de fables sur un registre de la banque Supervielle.
En 1894, il revient en France, où il s’établira, retournant régulièrement séjourner dans son pays natal. Il commence à publier des poèmes dès 1901. Il se tient à l’écart des mouvements d’avant-garde, et son œuvre, comme le souligne Jean-Michel Maulpoix dans son article « Jules Supervielle, le réconciliateur », se tient à mi-chemin entre le classicisme et la modernité.
Son époque le célèbre : il obtient le Prix des Critiques en 1949, reçoit le Grand Prix de littérature de l’Académie française en 1955, et est élu « Prince des Poètes » en 1960, un mois avant sa mort.
1996 voit la parution des œuvres poétiques complètes de Jules Supervielle dans la Bibliothèque de La Pléiade, aux éditions Gallimard.

Éphéméride 15 janvier 1622 baptême de Molière

15 janvier 1622 : Baptême à Saint-Eustache de Jean Pouguelin (sic), le futur Molière, né sans doute le 13 ou le 14.
Son père est un marchand tapissier âgé de vingt-cinq ans ; sa mère, Marie Cresé (sic), qui a vingt ans, est fille de tapissier. La famille vit dans le quartier des Halles.
Jean-Baptiste Poquelin fonde L'Illustre-Théâtre le 30 juin 1643, au tout début du règne de Louis XIV, avec ses amis comédiens, Madeleine Béjart et Tiberio Fiorelli, dit Scaramouche, vedette de la comédie italienne. Lui-même adopte le pseudonyme de Molière (nom d'un romancier naguère à la mode).
La troupe de Madeleine Béjart triomphe enfin à Paris le 18 novembre 1659 avec
Les Précieuses ridicules.
Bénéficiant dès lors du soutien du roi, qui le protège contre les cabales et lui assure de confortables revenus, Molière assume une fonction équivalente à celle de bouffon du roi, avec le droit de tout dire et de tout jouer.
Il va donner dans les quatorze dernières années de sa vie la totalité de ses chefs-d'oeuvre.

Éphéméride 14 janvier 1850 naissance de Pierre Loti

Julien Viaud dit Pierre Loti naît à Rochefort le 14 janvier 1850.
Il fut officier de marine, grand voyageur et surtout romancier.

Reçu à l’École navale à Paris, il prend la mer en 1870, comme aspirant de première classe, suivant l’exemple de son frère aîné Gustave mort en mer.
Dès lors, il ne cessera plus de sillonner le monde en bateau, avec de longs repos à son port d’attache familial de Rochefort, qu’il embellit de collections d’objets achetés ou volés.
En 1872 il est à Tahiti où on lui a dit, à tort, que son frère avait eu deux enfants d’une indigène. Lui-même tombe amoureux de quelques jolies Polynésiennes et reçoit de la reine Pomaré le surnom de Loti (nom d’une fleur tropicale), qu’il donnera par la suite à un de ses personnages avant d’en faire son propre pseudonyme d’écrivain, l’officier Julien Viaud étant, sinon interdit d’écrire, tenu à une réserve peu compatible avec son tempérament exalté.

Son œuvre, souvent autobiographique, conduit le lecteur en Turquie (Aziyadé), au Sénégal (Le roman d’un spahi) ou au Japon (Madame Chrysanthème) dont le succès fut immense et inspira à Puccini son opéra Madame Butterfly.
Il a aussi voyagé de l’Égypte à Tahiti en passant par l’Inde…
Le cadre de ses romans n’a pas toujours été aussi exotique
: Pêcheurs d’Islande il décrit la vie des pêcheurs bretons, Ramuntcho se situe au Pays Basque où il termine sa vie.
Il devient riche, célèbre. À quarante-deux ans, il est élu à l’Académie française contre Émile Zola.
Il est mort à Hendaye le 10 juin 1923. Après ses funérailles nationales, Loti est enterré selon ses indications dans le jardin des
Aïeules, ses tantes, dans l’île d’Oléron, où il jouait enfant.
En 1925 et 1926, son fils Samuel a publié son journal intime.

Éphéméride 13 janvier 1941 décès de James Joyce

James Joyce (2 février 1882 à Dublin - 13 janvier 1941 à Zurich) est un romancier et poète irlandais expatrié, considéré comme l'un des écrivains les plus influents du xxe siècle. Ses œuvres majeures sont un recueil de nouvelles, intitulé Les Gens de Dublin (1914), et des romans tels que Dedalus (1916), Ulysse (1922), et Finnegans Wake (1939).
Joyce était polyglotte, à l'aise dans 9 langues dont le grec moderne, l'hébreu et le yiddish.

Bien qu'il ait passé la majeure partie de sa vie en dehors de son pays natal, l'expérience irlandaise de Joyce est essentielle dans ses écrits et est la base de la plupart de ses œuvres. Son univers fictionnel est ancré à Dublin et reflète sa vie de famille, les événements, les amis (et les ennemis) des jours d'école et de collège. Ainsi, il est devenu à la fois le plus cosmopolite et le plus local des grands écrivains irlandais.
Son œuvre est marquée par sa maîtrise de la langue et l'utilisation de nouvelles formes littéraires, associées à la création de personnages qui, comme Leopold Bloom et Molly Bloom (
Ulysse), constituent des individualités d'une profonde humanité.

Éphéméride 12 janvier 1876 naissance de Jack London

Jack London, de son vrai nom John Griffith Chaney, né le 12 janvier 1876 à San Francisco et mort d'un empoisonnement du sang le 22 novembre 1916 à Glen Ellen, Californie, est un écrivain américain avec comme thèmes de prédilection l'aventure et la nature sauvage. Il a écrit L'Appel de la forêt et plus de cinquante autres nouvelles et romans connus.

Il vit une enfance misérable et commence une vie d'errance à quinze ans. Il exerce ensuite de nombreux métiers pour survivre : balayeur de jardins publics, menuisier, agriculteur, éleveur de poulets, chasseur de phoques (jusqu'au Japon et en Sibérie), pilleur d’huîtres, patrouilleur maritime, blanchisseur, chercheur d'or au Klondike.

Autodidacte, Jack a fait son éducation par les livres. En 1885, à l'âge de neuf ans, il découvrit les
Contes de l'Alhambra de Washington Irving, et le livre Signa de la romancière anglaise Ouida, racontant l'histoire d'un enfant de ferme italien sans éducation qui devient un célèbre compositeur d'opéra. Il cita ce livre comme la source de son aspiration future à la littérature.

Il meurt le 22 novembre 1916 des suites d'un empoisonnement du sang causé par une urémie, maladie dont il souffrait depuis son voyage dans le Pacifique et rongé par son alcoolisme. Certains ont répandu la rumeur que Jack s'était suicidé, mais un de ses docteurs, Alan Thompson, présent lors de sa mort, confirma la thèse de l'empoisonnement.

Il fut un auteur prolifique, écrivant plus de cinquante livres. Plusieurs de ses œuvres, en particulier les romans d'animaux, paraissent aujourd'hui dans les collections destinées à la jeunesse et connaissent toujours un grand succès. Son œuvre n'en est pas moins politiquement engagée quand par exemple il décrit l'horreur libérale des bas quartiers de l'est londonien dans Le Peuple d'en-bas.

Il a utilisé son expérience dans le Grand Nord canadien, lors de la ruée vers l'or au Klondike, dans ses livres les plus célèbres tels
L'Appel de la forêt et Croc-Blanc. Dans Martin Eden, il nous fait partager son expérience de jeune auteur issu d'un milieu pauvre, incompris par la femme riche qu'il aime et rejeté par la famille de celle-ci. Ce roman, mal compris à son époque, était plus une dénonciation de l'individualisme qu'un bilan romancé de sa vie.


Le sujet du suicide avait déjà été évoqué dans Martin Eden, où son héros se suicide.

Éphéméride 11 janvier 1828 décès de Thomas Hardy

Thomas Hardy (2 juin 1840 — 11 janvier 1928) est un poète et romancier anglais appartenant au courant naturaliste. Auteur devenu aujourd’hui classique, il a particulièrement influencé D. H. Lawrence.

Thomas Hardy naît à Higher Bockhampton, lieu-dit du village de Stinsford, voisin de Dorchester dans le Dorset, comté du sud-ouest de l’Angleterre, où son père exerce la profession de tailleur de pierre. Sa mère, lettrée, lui donne cours à domicile avant qu’il ne soit inscrit à l’école locale à l’âge de 8 ans. Il arrête ses études à 16 ans en devenant apprenti chez un architecte local. Il travaille ainsi dans le Dorchester avant de partir pour Londres en 1862, où il devient étudiant au King’s College de Londres. Il remporte des prix du Royal Institute of British Architects et de l’Architectural Association.

De ses études, il garde le goût de la poésie latine. C’est en autodidacte qu’il apprend le grec pour pouvoir lire Homère et le Nouveau Testament. Sur le plan des idées, il se forme en lisant John Stuart Mill et adhère aux idées de Charles Fourier et d’Auguste Comte. Charles Darwin et la critique biblique lui font perdre la foi religieuse dont il porte le deuil toute sa vie. Se sentant rejeté par une société de classe londonienne qu’il exècre, il décide de rentrer dans son Dorset provincial cinq ans plus tard pour se consacrer à l’écriture.
Très tôt, il écrit des poèmes, dont certains verront le jour trente ou quarante ans plus tard.

En 1867, à son retour de Londres, il se tourne vers le roman pour essayer de vivre de sa plume. Passées les premières difficultés, il réussit honorablement. Il publie bientôt dans des revues et des magazines. De 1871 à 1896, il écrit quatorze romans et quatre recueils de nouvelles. Une demi-douzaine de grandes œuvres émergent de cette production inégale
:
1874
: Loin de la foule déchaînée (Far from the Madding Crowd);
1878
: Le Retour au pays natal (The Return of the Native);
1886
: Le Maire de Casterbridge (The Mayor of Casterbridge);
1887
: Les Forestiers (The Woodlanders);
1891
: Tess d’Urberville (Tess of the d’Urbervilles);
1896
: Jude l’Obscur (Jude the Obscure).
Après le scandale déclenché par la critique radicale du mariage et de la religion qu’est
Jude, dont les exemplaires sont vendus cachés dans du papier d’emballage à cause de l’exposé qu’y fait l’auteur de l'« érotolepsie », Thomas Hardy, abandonne le roman. Il se consacre alors à la poésie. Thomas Hardy commence à souffrir de pleurésie en décembre 1927 et en meurt en janvier 1928 à Dorchester, après avoir dicté son tout dernier poème à sa femme et secrétaire sur son lit de mort. Lettres et notes du défunt ont été détruites par les exécuteurs testamentaires.

Éphéméride 10 janvier 1957 décès de Gabriela Mistral

  • Gabriela Mistral, de son vrai nom Lucila de María del Perpetuo Socorro Godoy Alcayaga est née le 7 avril 1889 à Vicuna et décédée à New-York le 10 janvier 1957. Elle fut est éducatrice, diplomate, féministe et poétesse chilienne, prix Nobel de Littérature en 1945.
  • Gabriela Mistral est née dans le nord du Chili, dans la Cordillère des Andes. Son père, instituteur, a abandonné sa famille quand Gabriela avait trois ans, réduisant celle-ci à une vie pauvre et difficile. Elle fréquente cependant l’école primaire (avec des interruptions) puis secondaire, avant de gagner sa vie comme aide-institutrice dès l’âge de quatorze ans. Sa mère, Petronila Alcayaga, meurt en 1929 et Gabriela lui dédie la première partie de son livre « Tala » en 1938.
  • En 1904, elle publie ses premiers poèmes sous divers pseudonymes dans un journal local.
  • En 1906, elle travaille comme institutrice et rencontre Romeo Ueta, un employé des chemins de fer, qui se suicide en 1909. Cet événement tragique produira de profonds effets sur Gabriela Mistral qui mettra la réflexion sur la vie et la mort au cœur de son œuvre. Sa vie sera cependant enrichie par de très nombreuses amitiés masculines ou féminines qu’elle cultivera à travers une correspondance très active. Elle fut l’amie de Victoria Ocampo.
  • La première reconnaissance littéraire arrive en décembre 1914 quand elle remporte à Santiago le prix Juegos Florales avec son recueil Sonetos de la Muerte (Sonnets de la Mort). Elle prend alors le pseudonyme de Gabriele Mistral composé à partir des noms de ses deux poètes favoris, Gabriele d’Annunzio et Frédéric Mistral.
  • En novembre 1945 le Prix Nobel de Littérature lui est décerné: elle est le premier écrivain d’Amérique latine à le recevoir, le 10 décembre 1945. D’une santé fragile, aggravée par ses nombreux voyages, elle passe les dernières années de sa vie à Hempstead dans l’État de New-York où elle meurt d’un cancer le 10 janvier 1957, à l’âge de 67 ans. Sa dépouille est ramenée au Chili dix jours plus tard et le gouvernement chilien décrète trois jours de deuil national tandis que des centaines de milliers de Chiliens saluent leur poétesse en assistant respectueusement à ses funérailles.
  • Éphéméride 9 janvier 1908 naissance de Simone de Beauvoir

    Simone de Beauvoir est née à Paris le 9 janvier 1908. Elle fit ses études jusqu’au baccalauréat dans le très catholique Cours Désir. Agrégée de philosophie en 1929, elle enseigne à Marseille, Rouen et Paris jusqu’en 1943. Quand prime le spirituel fut achevé bien avant la guerre de 1939, mais ne paraîtra qu’en 1979. C’est L’Invitée (1943) qu’on doit considérer comme son véritable début littéraire. Viennent ensuite Le sang des autres (1945); Tous les hommes sont mortels (1946); Les Mandarins, roman qui lui vaut le prix Goncourt en 1954, Les Belles Images (1966) et La femme rompue (1968).

    Outre le célèbre Deuxième Sexe paru en 1949, et devenu l’ouvrage de référence du mouvement féministe mondial, l’œuvre théorique de Simone de Beauvoir comprend de nombreux essais philosophiques ou polémiques, Privilèges (1955), réédité sous le titre du premier article Faut-il brûler Sade? et La vieillesse (1970). Elle a écrit, pour le théâtre, Les bouches inutiles (1945) et a raconté certains de ses voyages dans L’Amérique au jour le jour (1948) et La longue marche (1957).

    Après la mort de Sartre, Simone de Beauvoir a publié La cérémonie des Adieux (1981) et Lettres au Castor (1983) qui rassemblent une partie de l’abondante correspondance qu’elle reçut de lui. Jusqu’au jour de sa mort, le 14 avril 1986, elle a collaboré activement à la revue fondée par elle et Sartre, Les Temps Modernes.

    Éphéméride 8 janvier 1976 décès de Pierre-Jean Jouve

    Pierre Jean Jouve est un écrivain, poète, romancier et critique français né à Arras le 11 octobre 1887 et mort à Paris le 8 janvier 1976.
    Enfant d’une famille bourgeoise et de santé fragile, Pierre Jean Jouve découvre à seize ans Baudelaire et Mallarmé, ses maîtres en poésie. Ses premiers vers s’inspirent du symbolisme avant que Jouve ne devienne le chantre de l’unanimisme après sa rencontre avec le groupe de l’Abbaye.
    Pendant la Première Guerre mondiale, il s’engage comme infirmier dans un hôpital militaire, contractant de graves maladies qu’il part soigner en Suisse et c’est sous l’influence de Roman Rolland qu’il y rencontre, qu’il publie des textes pacifistes.
    De 1921 à 1927, Pierre Jean Jouve traverse une grave crise morale prenant conscience que la poésie est d’essence spirituelle. Il reniera ensuite toute son œuvre d’avant 1925.
    Sa rencontre avec la psychanalyste Blanche Reverchon lui révèle la profondeur de l’inconscient.
    Son œuvre, marquée par la foi chrétienne, tourne dès lors autour d’Eros et Thanatos, de l’inconscient dominé par la sexualité entravant l’aspiration spirituelle. Pierre se retranche dans la solitude pour lire les grands mystiques et publie les poèmes
    Noces (1925), Sueur de sang (1933), Matière céleste (1937) et les romans Hécate (1928), Vagadu (1931) et Scène capitale (1935).
    Durant la Seconde Guerre, il publie une analyse du
    Don Juan de Mozart (1942) qu’il faut absolument lire, ainsi que La Vierge de Paris (1946), et une Défense et Illustration (1946) de Baudelaire, Rimbaud et Nerval.
    La poésie de Pierre Jean Jouve se fait le miroir du conflit de l’homme déchiré entre la spiritualité et les instincts.

    Éphéméride 7 janvier 1873 naissance de Charles Péguy


    Fils d’un menuisier et d’une rempailleuse de chaises, Charles Péguy entre à l’École Normale Supérieure. Militant socialiste, il prend fait et cause pour Dreyfus et ouvre une librairie socialiste dans le Quartier Latin à Paris.
    Après le « coup de Tanger » (1905), il prend des positions politiques de plus en plus nationalistes et tente de concilier socialisme, nationalisme et christianisme mystique. Devenu un poète et écrivain renommé, il ne craint pas, à la veille de la Grande Guerre, de fustiger le pacifisme de son ancien ami Jean Jaurès.
    Charles Péguy meurt au combat d’une balle en plein front le 5 septembre 1914 à Villeroy, pendant la Première bataille de la Marne.

    Son œuvre, multiple, comprend des pièces de théâtre en vers libres, comme Le Porche du Mystère de la deuxième vertu (1912), et des recueils poétiques en vers réguliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame (1913), d’inspiration mystique, et évoquant notamment Jeanne d’Arc. C’est aussi un intellectuel engagé: après avoir été militant socialiste, anticlérical puis dreyfusard au cours de ses études, il se rapproche du catholicisme à partir de 1908 et du conservatisme, et reste connu pour des essais où il exprime ses préoccupations sociales et son rejet de la modernité (L’Argent, 1913).

    Éphéméride 6 janvier 1585 naissance de Vaugelas

    • Claude Favre de Vaugelas est né le 6 janvier 1585 à Meximieux dans l’Ain. Interprète du roi Louis XIII, Vaugelas fut d’abord reconnu pour ses talents de traducteur des œuvres de l’historien latin Quinte-Curce. Vaugelas consacra à cette entreprise trente années de sa vie. Sa traduction fut publiée en 1653 soit trois ans après sa mort.
  • Grammairien brillant et perfectionniste, Claude Favre de Vaugelas cultivait, à l’instar de Malherbe, une passion pour la langue et l’orthographe françaises, qu’il réforma par des remarques et des propositions.
    La volonté de réglementer la langue fut sa principale priorité. Ses réflexions, qui sont le résultat de trente années d’observation, ses lectures, ses fréquentations (notamment celles des salons mondains de Mme de Rambouillet), son expérience de l’Académie — il fut de fait nommé académicien en 1634 par le cardinal de Richelieu pour collaborer à la rédaction du Dictionnaire de l’Académie, qui paraîtra en 1694, et à l’élaboration d’une grammaire du français —, le conduisirent en 1647 aux Remarques sur la langue française, utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire.

    Les travaux de Vaugelas ont constitué un support précieux pour les dictionnaires du français parus par la suite, en particulier ceux de Pierre Richelet (1680) et d’Antoine Furetière (1690).

  • Éphéméride 5 janvier 1465 Charles d'Orléans

    • Charles d’Orléans, né à Paris le 24 novembre 1394 et mort à Amboise le 5 janvier 1465.
  • En 1415 Charles d’Orléans fait partie de l’armée française poursuivant Henri V dans le nord de la France. À la débâcle d’Azincourt, le 25 octobre 1415, Charles d’Orléans est fait prisonnier et emmené en Angleterre. Sa libération est conditionnée par le paiement d’une rançon. Il reste 25 ans en Angleterre, années pendant lesquelles il développe son œuvre poétique.
    Son duché d’Orléans est laissé sans défense et les Anglais assiègent Orléans; siège auquel mit fin Jeanne d’Arc.

  • Il est enfin libéré le 5 novembre 1440, contre une rançon de 220000 écus, représentant partiellement la dot de sa nouvelle épouse, Marie de Clèves, âgée de quatorze ans, nièce du duc de Bourgogne, Philippe le Bon. En 1447, il récupère son comté d’Asti et rentre en France l’année suivante pour finir sa vie retiré à Blois. En 1457, le 19 décembre, alors qu’il a 63 ans, son épouse accouche d’une fille, Marie d’Orléans, et, le 27 juin 1462, alors qu’il a 68 ans, Marie de Clèves accouche cette fois d’un fils, Louis, le futur roi Louis XII. En 1464, elle donne naissance à une fille, Anne d’Orléans, quelques mois avant la mort de son mari.

  • Charles d’Orléans meurt à Amboise le 5 janvier 1465. Il est inhumé en l’église du Saint-Sauveur à Blois.

  • Éphéméride 4 janvier 1960 décès d'Albert Camus

    Albert Camus est né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie d’un père d’origine alsacienne et d’une mère d’origine espagnole. La famille est de condition modeste. Il est le deuxième enfant du couple: il a un frère, Lucien, plus âgé de quatre ans.
    Son père est mobilisé en septembre 1914. Blessé à la bataille de la Marne, il meurt à Saint-Brieuc le 17 octobre 1914. Camus n’a donc pas connu son père.
    Dès la mobilisation de son mari, Catherine et ses deux enfants vont s’installer chez sa mère à Alger, dans le quartier populaire de Belcourt. Albert et Lucien seront plus éduqués par leur grand-mère, une maîtresse femme, que par leur mère en raison de sa quasi-surdité et d’une difficulté à parler.
    À l’école, son instituteur, Louis Germain, le pousse à passer le concours des bourses
    : il pourra ainsi poursuivre ses études au lycée et à l’université. Il lui garde une telle reconnaissance qu’il lui écrira une lettre magnifique en 1957 lorsqu’il recevra le Prix Nobel de Littérature.
    Journaliste engagé, écrivain, passionné de théâtre, il marque la vie culturelle française de 1936 à 1960.
    Comme tous les Français d’Algérie, il est traumatisé par la guerre d’Algérie dont il ne verra pas le dénouement. Le 4 janvier 1960, il trouve la mort dans un accident de voiture.
    Son œuvre touche à de nombreux genres littéraires, romans, essais, adaptations théâtrales, correspondances… On peut citer les ouvrages suivants: L’Envers et l’Endroit (1937), essai, Le Mythe de Sisyphe (1942) essai sur l’absurde, L’Étranger (1942), roman, Caligula (pièce de théâtre), La Peste (1947), Les Justes (1949), L’Homme révolté (1951), La Chute (1956), Chroniques algériennes, Actuelles III, 1939-1958, Le Premier homme.

    Éphéméride 3 janvier 1875 décès de Pierre Larousse

    Pierre Larousse, né le 23 octobre 1817 et mort le 3 janvier 1875 à Paris, est un pédagogue, encyclopédiste, lexicographe et éditeur français.
    Né dans une famille modeste - son père est charron-forgeron et sa mère cabaretière, Pierre Larousse a pour ambition de devenir encyclopédiste, comme Diderot. À partir de 1838, il travaille comme instituteur puis directeur d'école et trouve rapidement les manuels scolaires désuets. Il conçoit un nouveau système pédagogique permettant de tenir en éveil l’esprit de l’élève tout en développant le sens de la créativité. Son ambition est de casser la routine d’un enseignement purement mnémotechnique. Il quitte alors l'enseignement en 1840 et se consacre à la publication de très nombreux ouvrages pédagogiques. Ses manuels ont notamment pour sujets le vocabulaire, l'orthographe et la grammaire, comme c'est le cas du
    Traité complet d'analyse grammaticale en 1850.
    Il fonde en 1852 la maison d'édition Larousse et Boyer avec son ami Augustin Boyer, qui est lui aussi un ancien instituteur.
    Parallèlement à ces activités, il se lance dès 1866 dans l’élaboration du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle. Jusqu’à sa mort en 1875, il consacre à cette entreprise gigantesque, qu’il mène seul, toute sa foi et son énergie avec une grande liberté d’esprit et de jugement.

    Éphéméride 2 janvier 1884 naissance de Jacques Chardonne

    Jacques Boutelleau, en littérature Jacques Chardonne, naît à Barbezieux le 2 janvier 1884. Son grand-père maternel est l’industriel américain David Haviland, fondateur de la fameuse manufacture de porcelaine de Limoges. Son père, Charentais de vieille souche, dirige une importante maison de cognac.

    Jacques Chardonne a dix-huit ans lorsque ses parents, subitement ruinés, quittent la province pour Paris. Il s’inscrit à la faculté de droit et à l’École de sciences politiques. Ses études terminées, il accomplit son service militaire au Havre mais atteint de tuberculose il est réformé.
    Il devient le collaborateur et le commanditaire de l’éditeur P.V. Stock chez qui il fera publier Apollinaire et Géraldy.
    La guerre éclate. Chardonne est versé dans l’armée auxiliaire puis réformé définitivement. Il s’installe en Suisse, dans le village de Chardonne-sur-Vevey dont il prend le nom. En 1921, il publie l’
    Épithalame chez Stock dont il vient de prendre la direction. En 1927, Chardonne publie son second roman, le Chant du bienheureux. Éva et Claire, qui paraissent en 1930 et 1931, établissent la réputation de Chardonne, romancier du couple.
    Suit un silence de six années, marquées par des péripéties intimes, divorce, nouvelle rechute de santé, remariage et installation à la Frette (1925).
    Avec les
    Destinées sentimentales, Chardonne fait le portrait de la bourgeoisie de manufacturiers et de négociants en cognac qu’il a connue dans sa prime jeunesse. Romanesques (1936) marque la fin de sa première période.
    Pendant plusieurs années, il abandonne le roman pour faire œuvre d’essayiste. Se situant dans la tradition d’un conservatisme libéral, il se veut défenseur des valeurs traditionnelles dans
    Chronique privée de l’an 40, publié en 1941, où quelques pages ayant trait aux causes de la défaite provoquent le scandale. Voir la figure, troisième volet de ses réflexions, envisage l’éventualité d’une Europe unifiée sous l’égide de l’Allemagne. Bien que Chardonne, dès 1942, revienne nettement sur ses positions en supprimant dans une nouvelle édition les pages qui prêtaient à polémique, il sera arrêté et emprisonné à la Libération puis remis en liberté sur ordonnance d’un non-lieu.
    Chimériques (1948) et surtout Vivre à Madère (1953) marquent son retour au roman. Il publiera encore le Ciel dans la fenêtre (1959) et Demi-jour (1964), chefs-d’œuvre de prose musicale qui mêlent librement les souvenirs et les réflexions, avant de mourir à La Frette (Val d’Oise), âgé de quatre-vingt-quatre ans, le 29 mai 1968.

    Collaborateur jusqu'au bout, Chardonne a davantage dénoncé les crimes de l'épuration que la barbarie nazie. Pourtant son fils Gérard Bouttelleau, résistant, avait été interné au camp d'Oranienbourg.

    Éphéméride 1e janvier 1560 décès de Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay naît vers 1522 à Liré, en Anjou, au château de la Turmelière.
    Issu d'une famille de noblesse ancienne (famille de cardinaux, de diplomates et de gouverneurs), le jeune Joachim est orphelin très tôt de père et de mère. Il est confié à la tutelle de René, son frère aîné. Il a une enfance triste, solitaire et devient un adolescent fragile.

    Vers 1547, il rencontre Pierre de Ronsard. Après avoir rêvé l'un et l'autre à une carrière militaire, ils ont dû y renoncer tous deux pour cause de surdité précoce.
    Pierre de Ronsard et du Bellay étudient à Paris au collège de Coqueret, leur professeur est Jean Dorat, un brillant helléniste qui leur fait découvrir les auteurs de l'Antiquité et la poésie italienne. Ronsard et du Bellay forment alors un groupe de sept érudits qui prend en 1553 le nom de Pléiade.
    Du Bellay avait embrassé l'état ecclésiastique et il devint chanoine de Notre-Dame de Paris, ce qui ne l'empêche pas de mener une vie assez mondaine. Ses vers lui donnent accès à la cour, où on l'appelle « l'Ovide français ».

    En 1549, la Pléiade publie un manifeste que du Bellay a écrit :
    Défense et illustration de la langue française : défendre le français contre la domination du latin, cultiver les genres nouveaux, enrichir le vocabulaire. Ce livre se veut l'acte de fondation de la poésie française.
    Puis du Bellay publie un recueil d'une cinquantaine de sonnets, l'
    Olive (1549). Ces sonnets « à la manière » de Pétrarque, connaissent un grand succès. C'est le premier recueil en français de sonnets amoureux.

    Malgré des problèmes de santé, de 1553 à 1557, du Bellay devient secrétaire à Rome du cardinal Jean du Bellay, cousin de son père et grand diplomate. Cet exil de quatre ans, durant lesquels il écrit « Les Antiquités de Rome », commence dans l'enthousiasme. Mais la ville mythique de l'Antiquité n'est plus que ruines, faste et débauche. Le dégoût et le regret s'emparent du poète, sentiments qui lui inspireront ses plus belles pages. De retour à Paris, en 1558, il publie
    Les Antiquités de Rome, les Jeux Rustiques et Les Regrets, un recueil de 191 sonnets (dont le 31e est le célèbre : « Heureux qui comme Ulysse »), en alexandrins.
    Des ennemis secrets le firent accuser d'irréligion, ce qui nuisit à son avancement ; sa santé se détériore.

    Sourd et malade, il s'éteint subitement, à sa table de travail, dans la nuit du 1er janvier 1560.