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Belgique

Éphéméride 16 juillet 1855 naissance de Georges Rodenbach

16 juillet 1855 : naissance de Georges Rodenbach, poète symboliste et romancier belge († 25 décembre 1898).
Correspondant du
Journal de Bruxelles, il s'installe définitivement à Paris en 1888, où son roman Bruges-la-Morte (1892), publié sous forme de feuilleton dans les colonnes du Figaro du 4 au 14 février et en volume en juin, chez Flammarion, chef-d'œuvre du symbolisme, remporte un très grand succès.

Cet ouvrage, dont le personnage central est la ville de Bruges elle-même, contribue grandement à la renommée de la cité flamande.
En 1894, il est le premier auteur belge à voir une de ses œuvres,
Le Voile, mise au répertoire de la Comédie-Française.
Il meurt à 43 ans d'une appendicite le jour de Noël 1898. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise où l'occultiste Catulle Mendès prononce son éloge funèbre.

Marcel Proust lui vouait une grande admiration comme l'atteste son long message de condoléances :
« M. Rodenbach était pour moi un objet de sympathie, d'admiration extrêmement vive. »

Par son côté dandy, Rodenbach serait l'un des modèles de Swann de
À la recherche du temps perdu.
Rodenbach était pressenti pour faire partie des membres fondateurs de l'Académie Goncourt.

Éphéméride 21 mai 1901 naissance de Suzanne Lilar

21 mai 1901 : naissance de Suzanne Lilar, dramaturge, essayiste et romancière belge flamande de langue française. († 11 décembre 1992)

Suzanne Lilar a écrit deux livres autobiographiques,
Une Enfance gantoise (1976) et À la recherche d'une enfance (1979), et deux romans, datant de 1960, Le Divertissement portugais et La Confession anonyme, une idéalisation néoplatonicienne de l'amour à partir d'une expérience personnelle.

En 1983, le cinéaste belge André Delvaux a adapté ce roman au cinéma sous le titre
Benvenuta.

Les Moments merveilleux et le Journal en partie double, I & II ont été publiés dans les "Cahiers Suzanne Lilar" (1986).

Elle est la mère de l'écrivain Françoise Mallet-Joris (1930-2016) et de l'historienne d'art Marie Fredericq-Lilar (née en 1934).

Éphéméride 12 mai 1899 naissance de Maurice Carême

12 mai 1899 : naissance de Maurice Carême, écrivain et poète belge de langue française († 13 janvier 1978)

Le nom de Maurice Carême est associé à celui de poète de l'enfance.

Élu « Prince en poésie » au Café Procope à Paris en 1972 (une plaque commémorative apposée sur la façade le rappelle), Carême a vu son œuvre traduite dans de nombreuses langues.

Par un aspect de son œuvre, il est très apprécié pour son amour des enfants, un registre essentiel de son œuvre (un quart de son œuvre environ).
Mais il est aussi un poète de la grandeur et de la misère de l'homme.

Récompensée par de nombreux prix littéraires, illustrée par de grands artistes, son œuvre joint à la simplicité de la forme l'expression d'une joie de vivre qui n'exclut pas une certaine gravité.
Il a aussi traduit en français des poètes néerlandophones.

Éphéméride 5 mai 1949 décès de Maurice Maeterlinck

5 mai 1949 : décès de Maurice Maeterlinck, écrivain belge, prix Nobel de littérature 1911 (°29 août 1862).

Figure de proue du symbolisme belge, il reste aujourd'hui célèbre pour son mélodrame
Pelléas et Mélisande (1892), sommet du théâtre symboliste mis en musique par Debussy en 1902, pour sa pièce pour enfants L’Oiseau bleu (1908), et pour son essai inspiré par la biologie La Vie des abeilles (1901), œuvre au centre du cycle d'essais La Vie de la nature, composé également de L'Intelligence des fleurs (1910), La Vie des termites (1926), La Vie de l’espace (1928) et La Vie des fourmis (1930).

Il est aussi l'auteur de treize essais mystiques inspirés par Ruysbroeck l'Admirable et réunis dans
Le Trésor des humbles (1896), de poèmes recueillis dans Serres chaudes (1889), ou encore de Trois petits drames pour marionnettes (1894, trilogie formée par Alladine et Palomides, Intérieur, et La Mort de Tintagiles).

Éphéméride 5 avril 1929 naissance d'Hugo Claus

Hugo Claus, né le 5 avril 1929 à Bruges et mort le 19 mars 2008 à Anvers (euthanasié à sa demande à cause de sa maladie d’Alzenheimer), est romancier, poète, dramaturge, metteur en scène, réalisateur, peintre, belge néerlandophone.
Touche-à-tout de génie, visionnaire et provocateur, pourfendeur des conservatismes de tout bord, il est à plusieurs reprises pressenti pour le Prix Nobel.

Fils d’un imprimeur, Hugo Claus suit sa scolarité dans un internat. Vers 14 ans, il fait le mur, pratique une série de métiers (ouvrier saisonnier dans le Nord de la France, peintre en bâtiment) et se met à peindre et à écrire. À Paris, Antonin Artaud devient pour lui un second père
; sa rencontre avec le surréalisme (1948) le marque à tout jamais. Avec les surréalistes, Claus partage l’ambition de bouleverser les conditions de vie traditionnelles et de déclarer la guerre à tout ce qui empêche le libre développement de l’homme. Sa critique de la société est de coloration anarchiste: au centre se trouve l’individu freiné dans son développement par toutes sortes d’institutions: l’École, la Famille, l’Église, l’État…

De son intérêt pour le surréalisme, il a gardé une préférence pour des figures dissidentes telles qu’Antonin Artaud et Raymond Queneau.

En 1949, il s’engage dans le mouvement international CoBrA aux côtés de Christian Dotremont et Pierre Alechinsky. Après un séjour en Italie où il apprend à connaître le milieu cinématographique, il retourne en Flandre. À la fin des années 1960, Claus joue un rôle important dans le mouvement contestataire qui veut réformer la politique sociale et culturelle en Flandre.

Un de ses chefs-d’œuvre poétiques, le recueil
Poèmes d’Oostakker (De Oostakkerse gedichten, 1955), annonce déjà la couleur de l’œuvre entière. On y découvre les oppositions entre la nature et la culture, le vitalisme et l’érudition, la révélation et la dissimulation, la tradition et l’indépendance. Techniquement, l’auteur ne s’impose aucune contrainte. Il mélange le tragique et le burlesque, le sublime et le banal, le classique et l’obscène.

Dans le domaine du roman, il publie notamment
La Chasse aux canards (De Metsiers — 1950), L’Étonnement (De verwondering — 1962), longtemps considéré comme son chef-d’œuvre et Le Chagrin des Belges (Het verdriet van België — 1982), succès international de librairie. Profondément marqué par son enfance dans un internat catholique très strict, il a su évoquer dans Le Chagrin des Belges (1985, trad. de 1983 Het verdriet van België) le comportement de ses compatriotes pendant la dernière guerre et peindre le Flamand fricoteur, conformiste et profiteur avec un réalisme qui rappelle celui de Pieter Bruegel l'Ancien ou de James Ensor.

Hugo Claus est un dramaturge prolifique. Sa première pièce,
La Fiancée du matin (Een bruid in de morgen, 1955), créée en français par le comédien débutant Jean-Louis Trintignant, reçoit un accueil aussi favorable que la publication de son premier roman. Suivront d’autres pièces: La Chanson de l’assassin (Het lied van de moordenaar, 1957), Sucre (Suiker, 1958), Thyeste (Thyestes, 1966), Vendredi, jour de liberté (Vrijdag, 1969). Mort de chien (Het haar van de hond, 1982) est créée en français en 1987 au Théâtre National.

Tout comme les personnages de ses romans, ses héros dramatiques sont confrontés à des problèmes psychiques, sexuels et sociaux, en lien avec les difficultés qu’ils ont vécues durant leur jeunesse dans la maison parentale. Symbole de la dépendance fondamentale (psychologique, existentielle, sociale…) de l’homme et de son manque de liberté, la figure d’Oedipe, quoique souvent cachée ou déguisée, se trouve centrale dans l’œuvre de Claus. À cause de ces liens œdipiens les personnages restent d’éternels adolescents qui n’arrivent pas à assumer le rôle de père ou de héros et entretiennent des rapports difficiles avec la famille, la femme et la société.

Hugo Claus est encore réalisateur et scénariste. On lui doit les films
: De Vijanden (Les Ennemis — 1967), Vrijdag (Vendredi jour de liberté — 1980), Het Sacrament (Le Sacrement — 1989) ou De Verlossing (La Rédemption — 2001).

La diversité de l’œuvre plastique de Hugo Claus qui avait pour habitude de dire
: « Je suis un peintre dont j’aimerais qu’on dise qu’il a écrit de bons livres », se trouve illustrée dans l’ouvrage Hugo Claus. Imagier (1988).

Une cinquantaine de prix ont récompensé son œuvre dont le Prix Lugné-Poë en 1955, le Ford Foundation Grant en 1959, le prix Constantijn Huygens en 1979, le Prix des Lettres Néerlandaises en 1986, le Grand Prix de l’humour noir en 1989, le Prix International Pier Paolo Pasolini en 1997, le Prix de Littérature Aristeion en 1998, le Prix Nonino en 2000, et le Preis für Europäische Poesie en 2001.

Pendant une dizaine d’années, Hugo Claus fut le compagnon de l’actrice Sylvia Kristel. Ils ont eu un fils, Arthur, né le 10 février 1975, qui est comédien.

Éphéméride 13 février 1903 naissance de Georges Simenon

Georges Simenon est né le vendredi 13 février en 1903 à Liège, mais par superstition ses parents le déclarent né la veille. Son père est fils d’un chapelier, il travaille dans un bureau d’assurance; sa mère est employée dans un grand magasin. En 1906, naît son frère Christian qui sera le préféré de la mère.
Dans les années 1918 et 1919, son père tombe gravement malade. Georges arrête ses études et travaille; il entre comme reporter à la rubrique « faits divers » du journal très conservateur La Gazette de Liège. Cette période journalistique fut pour le jeune Simenon, juste âgé de seize ans, une extraordinaire expérience qui lui permet d’explorer les dessous de la vie d’une grande ville, les dessous de la politique, mais aussi de la criminalité, de fréquenter et de pénétrer la vie nocturne réelle, de connaître les dérives dans les bars et les maisons de passe; elle lui permet aussi d’apprendre à rédiger de façon efficace. Il écrira plus d’un millier d’articles sous plusieurs pseudonymes dont 150 sous le pseudonyme « G. Sim ».

En juin 1919, la famille déménage à nouveau pour revenir dans le quartier d’Outremeuse. Simenon y rédige son premier roman Au pont des Arches, publié en 1921 sous son pseudonyme de journaliste. À partir de novembre 1919, il publie les premiers de ses 800 billets d’humeur, sous le nom de Monsieur Le Coq (jusqu’en décembre 1922). Durant cette période, il approfondit sa connaissance du milieu de la nuit, des prostituées, de l’ivresse d’alcool, des garçonnières en ville. Parmi ses fréquentations, il rencontre des anarchistes, des artistes bohèmes, et même deux futurs assassins!
En 1921, il rencontre une peintre Régine Renchon surnommée Tigy. Son père meurt en novembre à l’âge de 44 ans. Georges effectue son service militaire. Deux ans plus tard, il épouse Régine. Il débarque à Paris. et écrit des contes et nouvelles. Ses premières tentatives littéraires l’amènent à fréquenter le milieu des lettres et des journalistes littéraires. Il place, raconte-t-il plus tard, beaucoup d’espérances en des contes et nouvelles, qu’il apporte à Colette, directrice littéraire du très puissant quotidien parisien, Le Matin. En 1930, dans une série de nouvelles pour Détective, écrites à la demande de Joseph Kessel, apparaît pour la première fois le personnage du commissaire Maigret. La première apparition du personnage dans un roman est intitulée Pietr le Letton.
Simenon meurt le 4 septembre 1989 à Lausanne.
Le critique Robert Poulet avait dit: « Presque tous ses récits commencent par cent pages magistrales, auxquelles on assiste comme à un phénomène naturel, et à l’issue desquelles on se trouve infailliblement devant une certaine quantité de matière vivante dont un autre Simenon s’empare alors pour en tirer des surprises et des drames beaucoup moins habilement. » Il avait aussi précisé que Simenon était meilleur dans la peinture des états que dans celle des actions, définissant son univers comme statique.
Hors romans policiers, ses meilleurs romans sont fondés sur des intrigues situées dans des petites villes de province, où évoluent de sombres personnages à l’apparence respectable, mais qui ourdissent de ténébreuses entreprises, dans une atmosphère sournoise et renfermée, dont les meilleurs exemples sont les romans
Les Inconnus dans la maison et Le Voyageur de la Toussaint, mais aussi Panique, Les Fiançailles de M. Hire et La Vérité sur Bébé Donge.
Simenon est en effet un romancier d’une fécondité exceptionnelle: on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son propre nom et 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous 27 pseudonymes. Il est l’auteur belge le plus lu dans le monde.

Éphéméride 17 décembre 1987 décès de Marguerite Yourcenar

Marguerite Yourcenar, de son vrai nom Marguerite Cleenewerck de Crayencour naît à Bruxelles, le 8 juin 1903. Elle fut la première femme élue à l'Académie française en 1981.
Née d'une mère belge qu'elle perd à la naissance, Marguerite de Crayencour est élevée par son père, un anticonformiste, grand voyageur et très cultivé.
Elle passe la première partie de son baccalauréat à Nice, sans avoir fréquenté l'école.
Son premier poème dialogué,
Le Jardin des chimères, est publié à compte d'auteur en 1921 et signé Yourcenar, anagramme de son nom de famille.
En 1939, son père est mort depuis dix ans, elle manque d'argent et l'Europe s'agite dangereusement. Elle part aux États-Unis pour rejoindre Grace Frick, son amie, avec qui elle vivra jusqu'au décès de celle-ci en 1979. Elle y passera le reste de sa vie : citoyenne américaine en 1947, elle enseignera la littérature française jusqu'en 1949.

Son roman
Mémoires d'Hadrien, en 1951, connaît un succès mondial et lui vaut le statut définitif d'écrivain, consacré en 1970 par son élection à l'Académie Royale (belge) de langue et de littérature françaises, et onze ans plus tard, par son entrée à l'Académie française.
Elle indiquera plus tard avoir longtemps hésité, pour le choix de son sujet, entre l'empereur Hadrien et le mathématicien-philosophe Omar Khayyam.
Sa vie se partage entre l'écriture dans l'isolement de l'île des Monts-Déserts et de longs voyages dont un périple autour du monde avec Jerry Wilson, son dernier compagnon.
Elle meurt le 17 décembre 1987 à Mount Desert Island, aux États-Unis. Elle est enterrée au cimetière Brookside à Somesville (Maine).

Éphéméride 27 novembre 1916 décès d'Émile Verhaeren


Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française.

Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d’une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l’effort humain.

Quand la Première Guerre mondiale éclata en 1914 et que, malgré sa neutralité, la Belgique fut occupée par les troupes allemandes, Verhaeren se trouvait en Allemagne et était au sommet de sa gloire.

Réfugié en Angleterre, il écrivit des poèmes pacifistes et lutta contre la folie de la guerre dans les anthologies lyriques. Il publia dans des revues de propagande anti-allemandes et tenta dans ses conférences de renforcer l’amitié entre la France, la Belgique et le Royaume-Uni.

Après l’une de ces conférences à Rouen, il mourut accidentellement, ayant été poussé par la foule, nombreuse, sous les roues d’un train qui partait.