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Rabelais

Éphéméride 9 avril 1553 décès de Rabelais

François Rabelais est un moine puis prêtre catholique évangélique, médecin et écrivain humaniste français de la Renaissance, né à La Devinière à Seuilly, près de Chinon , à une date indéterminée entre 1483 et 1495, et mort à Paris le 9 avril 1553.


      François Rabelais naît à La Devinière, près de Chinon vers 1494 (date controversée). Son père est avocat et sénéchal de Lerné. On ne sait rien de son enfance ni de sa jeunesse. Il reçoit une éducation qui le conduit, sans vocation, à l’état monastique.


Le jeune François commence ses études à l’abbaye des bénédictins de Seuilly. En 1510, il devient novice au couvent de la Baumette, près d'Angers. Il y rencontre le jeune rejeton d'une vieille souche tourangelle, Geoffroy d'Estissac, qui devint évêque de Maillezais à vingt-trois ans, et deux des frères du Bellay, dont l'un est évêque et l'autre capitaine.


Rabelais rejoint plus tard le couvent franciscain du Puy-Saint-Martin à Fontenay-le-Comte, où il devient novice vers octobre 1520. Rabelais achève son noviciat chez les Cordeliers de Fontenay-le-Comte, passe par les ordres mineurs vers 1520, comme en atteste sa lettre rédigée le 4 mars 1521 à Guillaume Budé, premier texte connu de Rabelais.


Épuisé par la règle franciscaine et voyant ses études en grec entravées (cette langue est considérée comme hérétique par la Sorbonne et les Franciscains), il obtient un indult du pape Clément VII qui l’autorise à passer dans l’ordre bénédictin de l'abbaye de Maillezais dirigée par l'évêque de Maillezais Geoffroy d'Estissac. Il s'attache à la personne de ce dignitaire ecclésiastique et devient son secrétaire. Il l'accompagne ainsi au cours des tournées d'inspection de ses terres et abbayes.


Il se livre à l’étude approfondie des langues anciennes : latin, grec et hébreu. Rabelais constitue avec quelques érudits locaux un petit groupe d’humanistes, qui lisent les textes anciens et sont en correspondance avec Guillaume Budé.

Rabelais va d'abord étudier, probablement le droit, à l'Université de Poitiers à vingt-huit ans, puis s'en va dans nombre d'autres villes pour arriver ensuite à Paris, entre 1524 et 1530, pour y commencer ses études de médecine.

Il quitte alors la vie monastique et sera condamné pour apostasie. De son séjour à Paris, il aura deux enfants d'une femme veuve.


      À l’encontre des préceptes chrétiens, Rabelais suit donc des études de médecine à la faculté de Montpellier et devient médecin en 1532 à Lyon, grand centre culturel où fleurit le commerce de la librairie. Le 1er novembre, il est nommé médecin de l'Hôtel-Dieu de Notre-Dame de la Pitié du Pont-du-Rhône.

Il y enseigne également la médecine et publie des critiques de traités médicaux antiques. Ses proches Étienne Dolet (1509-1546), Mellin de Saint-Gelais (1491-1558), Jean Salmon Macrin (1490-1557) sont protégés par l'évêque de Paris, Jean du Bellay — oncle du poète Joachim du Bellay — qui devient aussi le protecteur de Rabelais.

Cependant, trop peu présent auprès des malades, il fut congédié par l'Hôtel-Dieu en 1535.

En 1532 paraissent à Lyon les
Grandes et inévitables chroniques de l'énorme géant Gargantua, un recueil anonyme de contes populaires à la fois épiques et comiques. Ces contes tirent eux-mêmes leurs sources des romans de chevalerie du Moyen Âge, et en particulier du cycle arthurien. Ce recueil obtient un grand succès.

Rabelais se met alors à écrire un texte qui reprend la trame narrative des
Chroniques. Il raconte l'histoire de Pantagruel, fils du Gargantua des Chroniques. Pantagruel est donc très marqué par ses sources populaires.

Rabelais publie
Pantagruel en 1532 sous le pseudonyme d'Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais). Ce pseudonyme, qu'il utilisera aussi pour Gargantua (1534), souligne son désir de ne pas confondre ses ouvrages savants et ses fantaisies gigantales.


En 1533,
Pantagruel est condamné par la Sorbonne, faculté de théologie de Paris. Sa réputation de médecin lui vaut la protection de l’évêque de Paris, Jean Du Bellay, futur cardinal.

 
Rabelais quitte Lyon pour Rome en Italie en 1534 avec Jean du Bellay. Il fait des recherches en botanique, en pharmaceutique, en archéologie.

De retour en France, il reprend ses fonctions à l’hôtel-dieu et publie,
La Vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel.

L’ouvrage condamné, Rabelais mène à nouveau une vie errante. Il retourne en Italie en juillet 1535 avec Jean du Bellay. Il parvient alors à faire régulariser sa situation auprès du pape, ce qui lui permet de poursuivre en même temps son activité de médecin et sa fonction de prêtre (l'Église interdisant aux prêtres l'exercice de la médecine). Il obtient son affectation au monastère bénédictin de St-Maur-des-Fossés.


   En 1537 il est docteur en médecine. De 1539 à 1541 il serait à Turin avec Guillaume du Bellay, seigneur de Langeais ; en 1540, François et Junie, les enfants bâtards de frère Rabelais, sont légitimés par le pape Paul III. Un troisième enfant, le petit Théodule, est mort en bas âge.


Rabelais retourne à Rome en 1542 et rentre, accompagnant la dépouille de Du Bellay, en 1543.

En 1546 le
Tiers Livre est publié à Paris, chez Christian Wechel. Rabelais le signe de son propre nom. Le livre est aussitôt censuré par les théologiens de la Sorbonne pour hérésie. Cependant le privilège royal le protège.

En mars 1546, Rabelais se retire à Metz, ville de l'Empire, chez Étienne Laurens, et est nommé médecin de la ville de Metz.

Envoyé à Metz pour préparer l'annexion française de 1552, François Rabelais, agent du roi Henri II, y séjourne de 1545 à 1547. Il y écrit en 1548
le Quart Livre dont la première version paraît le 1548 ; la version intégrale ne paraîtra qu'en 1552.

Rabelais est à Rome au début de cette même année (il décrit dans
la Sciomachie de 1549 la fête donnée à Rome en l'honneur de la naissance du dauphin Louis d'Orléans).

En 1551 il obtient la cure de Meudon (cette même année ses ouvrages figurent sur la liste des livres condamnés par la Sorbonne).
Le
Quart livre est censuré par les théologiens de la Sorbonne, et la publication en est suspendue par un arrêt du Parlement en date du 1er mars 1552.

Malade, Rabelais résigne ses deux cures, Saint Martin de Meudon et Saint Christophe du Jambet (diocèse du Mans). Il meurt le 9 avril 1553 à Paris. Il est enterré au cimetière Saint-Paul.


Neuf ans après sa mort, seize chapitres d'un
Cinquième Livre sont publiés (L'Isle Sonnante, première partie du Cinquième Livre, paraît en 1562) , puis une publication intégrale en 1564, sans indication de lieu ni de librairie. Attribuée par son éditeur à Rabelais, cette publication sera par la suite contestée par de nombreux commentateurs.