Passion Lettres Deux
Critique

Éphéméride 13 octobre 1863 décès de Charles Sainte-Beuve


Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique littéraire et écrivain français, né le 23 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort le 13 octobre 1869 à Paris.
Il commence une carrière de journaliste au
Globe ; rêvant de littérature, il ne parvient pas à concrétiser ses rêves de gloire, malgré les conseils de Victor Hugo. Il se rabat alors sur la critique, parfois partiale, de ses contemporains, ce que Marcel Proust lui reprocha par la suite.
Il a été professeur de littérature à Lausanne (1837-1838) et à Paris et ses cours ont été rassemblés dans
Port-Royal (1840-1859) qui est son œuvre capitale.
Sainte-Beuve a écrit nombre d’articles pour des journaux et des revues, et a tenté de constituer une « histoire naturelle littéraire » en étudiant les écrivains selon leur milieu biologique, historique et social. Il a voulu construire une histoire idéale de la littérature. Sainte-Beuve a également été professeur au Collège de France et à l’École Normale, et sénateur.
Il est couramment admis que Sainte-Beuve a bouleversé les méthodes de la critique littéraire de son époque : sa méthode était fondée sur l’étude de la biographie et des documents historiques liés à l’auteur.

Éphéméride 27 septembre 1907 naissance de Maurice Blanchot


Maurice Blanchot (né à Quain, en Saône-et-Loire) est un romancier, critique littéraire et philosophe français.
Il fait des études d'allemand et de philosophie, puis de médecine avec une spécialisation en psychiatrie. Entre 1930 et 1940, il poursuit une carrière de journaliste dans la presse d'extrême droite (
Journal des débats, Combat, Réaction, Revue française, L'Insurgé, Aux écoutes). De 1941 à 1944, il tient la chronique littéraire du Journal des débats. Pendant l'Occupation, il refuse de collaborer avec le régime du maréchal Pétain, et se retire progressivement de toute vie publique. C’est le début d’un long exil intérieur où il se consacre à son œuvre « romanesque » et à sa réflexion sur la littérature.
En 1944, Blanchot séjourne à Quain où il vivra l'un des événements les plus dramatiques de sa vie, relaté cinquante ans plus tard dans
L'instant de ma mort : il faillit être fusillé par des soldats allemands. Depuis ce jour, la mort, comme déjà passée et devant revenir à nouveau, ne le quitte plus.
Après la Guerre, Blanchot devient un membre éminent de la scène littéraire française. Il est membre du jury du Prix des Critiques en 1945, puis collabore dès 1946 à diverses revues importantes :
L'Arche, les premiers numéros des Temps modernes, la nouvelle revue Critique. Il poursuit une œuvre toujours plus exigeante et de laquelle il extirpe toute donnée biographique. Il publie son dernier roman, Le Très-haut en 1948, et dès 1947, avec Le dernier mot jusqu'à la fin de sa vie, il n'écrira plus désormais que des récits. Une étude, Lautréamont et Sade, est publiée en 1949, ainsi qu'un second recueil de textes critiques, La part du feu, dans lequel se trouve peut-être le programme de son « livre » à venir, La littérature et le droit à la mort.
En 1953, il commence sa collaboration à la
NRF, régulièrement, jusqu'au moins 1969. Il regroupe les premiers de ces essais (les Recherches) dans L'espace littéraire, puis Le livre à venir. Un autre récit suit, Le dernier homme, en 1957.
Il revient alors à Paris. Sa pensée se radicalise. Il participe activement au
Manifeste des 121 défendant le droit à l'insoumission en Algérie et, en mai 1968, participe au Comité des écrivains et des étudiants. Ne côtoyant plus que Jacques Derrida et deux ou trois amis proches, Blanchot meurt en 2003, à l'âge de 96 ans.

Éphéméride 27 juin 1884 naissance de Gaston Bachelard

27 juin 1884 : naissance de Gaston Bachelard, philosophe français des sciences, de la poésie et du temps († 16 octobre 1962)

Bachelard renouvelle l'approche philosophique et littéraire de l'imagination, sous l'angle de la création.

Il s'intéresse à des poètes et écrivains (entre autres Lautréamont, Edgar Allan Poe, Novalis, Henri Bosco), à des peintres (Marc Chagall, Claude Monet, Jean Revol), à des sculpteurs et des graveurs (Louis Marcoussis, Albert Flocon), au symbolisme ou encore à l'alchimie.

Il interroge les rapports entre la littérature et la science, c'est-à-dire entre l'imaginaire et la rationalité.

Éphéméride 8 janvier 1976 décès de Pierre-Jean Jouve

Pierre Jean Jouve est un écrivain, poète, romancier et critique français né à Arras le 11 octobre 1887 et mort à Paris le 8 janvier 1976.
Enfant d’une famille bourgeoise et de santé fragile, Pierre Jean Jouve découvre à seize ans Baudelaire et Mallarmé, ses maîtres en poésie. Ses premiers vers s’inspirent du symbolisme avant que Jouve ne devienne le chantre de l’unanimisme après sa rencontre avec le groupe de l’Abbaye.
Pendant la Première Guerre mondiale, il s’engage comme infirmier dans un hôpital militaire, contractant de graves maladies qu’il part soigner en Suisse et c’est sous l’influence de Roman Rolland qu’il y rencontre, qu’il publie des textes pacifistes.
De 1921 à 1927, Pierre Jean Jouve traverse une grave crise morale prenant conscience que la poésie est d’essence spirituelle. Il reniera ensuite toute son œuvre d’avant 1925.
Sa rencontre avec la psychanalyste Blanche Reverchon lui révèle la profondeur de l’inconscient.
Son œuvre, marquée par la foi chrétienne, tourne dès lors autour d’Eros et Thanatos, de l’inconscient dominé par la sexualité entravant l’aspiration spirituelle. Pierre se retranche dans la solitude pour lire les grands mystiques et publie les poèmes
Noces (1925), Sueur de sang (1933), Matière céleste (1937) et les romans Hécate (1928), Vagadu (1931) et Scène capitale (1935).
Durant la Seconde Guerre, il publie une analyse du
Don Juan de Mozart (1942) qu’il faut absolument lire, ainsi que La Vierge de Paris (1946), et une Défense et Illustration (1946) de Baudelaire, Rimbaud et Nerval.
La poésie de Pierre Jean Jouve se fait le miroir du conflit de l’homme déchiré entre la spiritualité et les instincts.