Passion Lettres Deux
Flaubert

Éphéméride 12 décembre 1821 naissance de Gustave Flaubert

Gustave Flaubert est le second fils d’un chirurgien-chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen, où il passera ses premières années.
Il connaît dès l'enfance la monotonie de la vie de province et il y puise peut-être le goût de l'observation méticuleuse.
Au cours de l'été 1836, il rencontre à Trouville Elisa Schlesinger, pour laquelle il nourrît un amour sans espoir. Cette passion est à l'origine de
L'Éducation sentimentale (1843).

En 1841, il s'inscrit à la faculté de droit à Paris. Refusé à son examen de droit, il entreprend la première version de
L'Éducation Sentimentale.

En 1846, Flaubert perd son père et sa sœur. Il habitera désormais avec sa mère. Il rencontre l’écrivain Louise Colet qui sera sa maîtresse pendant dix ans. Il rompt définitivement avec Louise Colet en 1854.

Deux ans après,
Madame Bovary est publié dans la Revue de Paris. C'est un énorme succès. Quelques scènes du roman entraîneront un procès en immoralité et des poursuites contre l'auteur.

En 1869,
L'Éducation Sentimentale est édité et ne connaît qu'un médiocre succès. Flaubert a la douleur de perdre sa mère en avril 1872. Il est entraîné à la ruine financière par ses neveux.
Le 8 mai 1880, Flaubert meurt brusquement d'une attaque, laissant inachevé son roman
Bouvard et Pécuchet.

Éphéméride 19 septembre 1851 Flaubert commence Madame Bovary

Flaubert entame la rédaction de Madame Bovary. Il se consacrera à cette œuvre durant quatre ans et demi, jusqu’en1856.
En 1849, Flaubert n'avait guère publié qu’« Une leçon d'histoire naturelle ; genre commis», publiée dans « Le colibri », journal édité à Rouen, en 1837. Mais il avait derrière lui un long apprentissage, dont on suit la progression à travers les œuvres de jeunesse, en particulier les Mémoires d'un fou, Novembre et la première version de L’éducation sentimentale.
Depuis 1847, il travaillait d'arrache-pied à
La tentation de saint Antoine. Il décida de soumettre son livre au jugement de ses amis, Maxime Du Camp et Louis Bouilhet. Du Camp a raconté, dans ses Souvenirs intimes, cette scène qui se passa en septembre 1849. La lecture eut lieu à Croisset. Le verdict des auditeurs fut sans appel : le livre était bon pour le feu. Ils conseillèrent à Flaubert l'abandon du lyrisme, le choix d'un sujet terre à terre. Bouilhet fit quelques suggestions :« Astreins-toi à le traiter sur un ton, naturel, presque familier, en rejetant les divagations ». Il lui offrit même un thème strictement contemporain : « Pourquoi n'écrirais-tu pas l'histoire de Delaunay ? »
Qui était ce Delaunay ? En fait, il s'appelait Eugène Delamare. Ancien élève du père de Flaubert, devenu officier de santé, il avait d'abord épousé une femme beaucoup plus âgée que lui ; puis, devenu veuf, il s'était remarié avec Alice-Delphine Couturier, jeune fille sans grande beauté et atteinte de nymphomanie. Installés à Ry, les nouveaux mariés ne furent pas longtemps heureux ; la jeune femme tomba dans les griffes d'un don Juan de village, Louis Campion, puis s’abandonna à un clerc qui devait finir notaire dans l'Oise. Elle fit des dettes pour entretenir son amant, puis mourut en 1848, laissant une petite fille ; elle avait à peu près vingt-sept ans. Mais on n'a pas prouvé le suicide. Eugène Delamare devait mourir l'année suivante. À Ry, ils avaient été en rapport avec le pharmacien Jouanne, le prototype d'Homais.
Après le verdict de ses amis, Flaubert partit pour l’Orient, emportant avec lui son sujet. Devant la seconde cataracte du Nil, il trouva le nom de son héroïne
: Emma Bovary. D'où a-t-il tiré ce nom ? Il affirma lui-même que le vocable est la déformation de Bouvaret, nom d’un hôtelier du Caire. Mais il a pu aussi être influencé par le souvenir d'Esther de Bovery mise en cause dans un procès à Rouen en1845.
De retour à Croisset, il se mit au travail en septembre 1851…