Passion Lettres Deux
Poésie

Éphéméride 31 octobre 1795 naissance de John Keats

  • John Keats, poète romantique anglais, né le 31 octobre près de Londres, mort à Rome de la tuberculose le 24 février 1821, est un des poètes les plus importants de sa génération.

il attira sur lui l’attention publique par Endymion (1818), roman poétique d’une imagination aussi riche que déréglée. Le Quarterly Review et le Blackwoods Magazine critiquèrent acerbement le jeune poète qui, tenant compte des critiques, donna bientôt un troisième volume, Tales and Poems (1820), qui le mit au premier rang des poètes anglais.
C’est dans ce volume qu’est contenu cet admirable
Hyperion dont Lord Byron a dit qu’il avait été inspiré par les Titans et qu’il était d’un sublime égal à celui d’Eschyle. C’est surtout dans les sujets mythologiques ou du Moyen âge que le talent de Keats brille de son plus vif éclat. Rien n’égale dans la littérature de la Grande-Bretagne, en couleur et en mélodie, l’Ode au Rossignol, l’Ode à Pan et l’Urne grecque. The Eve of S. Agnes est un modèle du genre romantique.
Les ravages d’une maladie héréditaire, la phtisie, aggravés par une passion malheureuse, l’emportèrent à vingt-six ans, à Rome, où il repose à côté du poète Shelley.

Éphéméride 30 octobre 1885 naissance d’Ezra Pound

Ezra Pound (Hailey, Idaho, États-Unis, 30 octobre 1885 - 1er novembre 1972 à Venise) est un poète, musicien et critique américain qui a fait partie du mouvement moderniste du début des années 1920 et qui est souvent rattaché à la Génération perdue. Pound était le chef de file de plusieurs mouvements littéraires et artistiques comme l'imagisme et le vorticisme, proche du futurisme italien À Paris à partir des années 20, il a rencontré James Joyce et Ernest Hemingway.
Pound était également un fervent supporter de Benito Mussolini ; il fut critiqué pour ses prises de position antisémites. Son engagement aux côtés de Mussolini lui vaudra d’être condamné en 1945. Il est reconnu malade et interné jusqu’en 1958.

Éphéméride 22 octobre 1921 naissance de Georges Brassens


Fils de maçon, italien par sa mère, Georges Brassens naît le 22 octobre 1921 à Sète dans l’Hérault.
Dès 14 ans, la lecture des poètes l’éveille à l’écriture. Mais vers 18 ans, une sombre histoire de vol le fait écoper d’un an de prison avec sursis, le fait renvoyer du lycée. C’est ce qui le pousse à rejoindre Paris, chez sa tante Antoinette, en février 1940, rue d’Alésia.
Son premier boulot le conduit aux usines Renault de Boulogne Billancourt. Il lit beaucoup : Paul Fort, Rimbaud, et surtout Villon. Ce travail le mène en 1942 à publier son premier recueil de poésie,
Des coups d’épées dans l’eau, suivi de A la venvole.
Brassens est envoyé en Allemagne début 1943 pour le STO. Lors d’une permission, Brassens « oublie » de revenir en Allemagne, et il se cache à Paris, impasse Florimont, dans le 14e arrondissement. Il y restera plus de vingt ans, jusqu’en 1966. Il y vit caché, profitant de sa réclusion pour écrire, jusqu’à la Libération.
Fin 1951, un ami réussit à faire passer Brassens au Caveau de la République. Le 6 mars 1951, Patachou l’auditionne en public. Chez Polydor (Philips), Brassens enregistre
Maman Papa avec Patachou, puis Le Gorille, La mauvaise réputation, Le petit cheval. Les concerts s’enchaînent, Bobino en 1953, deux Olympia en 1954, et les récompenses pleuvent : Grand Prix de l’Académie Charles Cros, édition de ses chansons chez Denoël.
Il meurt d'un cancer le 29 octobre 1981 près de Sète.
Il est enterré au cimetière Le Py, le cimetière des pauvres. Un musée est aujourd’hui consacré à Georges Brassens dans sa ville natale de Sète.

Éphéméride 21 octobre 1790 naissance d'Alphonse de Lamartine

Alphonse de Lamartine n'était pas « le pleurard à nacelle » dont parlait Musset. Ni le responsable, selon Flaubert, « de tous les embêtements bleuâtres du lyrisme poitrinaire ». C'est l'un de nos plus grands poètes romantiques.
Alphonse de Lamartine est né à Mâcon (Saône-et-Loire) en octobre 1790. Il passe son enfance à Milly, un village près de Mâcon, et fait ses études à Belley chez les Jésuites.
De juillet 1811 à avril 1812, Lamartine est envoyé en Italie. Il découvre Florence, Rome et Naples. Sa vocation littéraire s’affirme sous la Restauration. À cette époque, il rencontre Julie Charles, une jeune femme qui meurt deux ans après leur rencontre sur les bords du lac du Bourget. Julie Charles devient l’Elvire des Méditations poétiques, recueil de vingt-quatre poèmes salué par un grand succès en 1820. Plus tard, il épouse Mary-Ann Birch. En 1829, il est élu à l’Académie française.
D’abord nommé attaché d’ambassade à Naples en mars 1820, Lamartine est élu tour à tour député à Bergues (Nord) en 1833 après un voyage en Orient (1832), conseiller général de Mâcon, ministre des Affaires étrangères. Il devient chef du gouvernement provisoire de 1848. C'est lui qui signe le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848. La même année, il est battu aux élections présidentielles. Parallèlement à cette carrière politique, Lamartine continue d’écrire. Il meurt ruiné en février 1869.

Éphéméride 18 octobre 1940 décès de Saint-Pol-Roux


Saint-Pol-Roux, né à Marseille le 15 janvier 1861 et mort à Brest le 18 octobre 1940 est un poète symboliste français, qu'André Breton classait parmi les grands ancêtres du surréalisme. Saint-Pol-Roux représente l'archétype du « poète oublié ». C'est à ce titre que Breton lui dédie le recueil Clair de terre (ainsi qu'à « ceux qui comme lui s'offrent le magnifique plaisir de se faire oublier ») et que Vercors lui dédie Le Silence de la Mer (« le poète assassiné »).
À quelques mètres des alignements de Lagatjar, en Bretagne, se trouvent les ruines du manoir de Coecilian, du prénom de l'un de ses fils tué à Verdun. Immense poète, reconnu dès ses débuts par Mallarmé, précurseur du mouvement surréaliste, Saint-Pol-Roux tourna le dos au milieu littéraire parisien et vint s'installer avec femme et enfants dans ce manoir qu'il fit construire en 1904.
Dans la nuit du 23 au 24 juin 1940, un soldat allemand pénètre dans le manoir, tue la gouvernante, blesse Saint-Pol-Roux et sa fille Divine, et s'enfuit. Ils sont emmenés tous les deux à Brest, à l'hôpital. Quand le poète revient, il découvre le manoir pillé et tous ses écrits déchirés, brûlés, envolés… Le choc fut si terrible qu'il tomba rapidement malade et mourut de chagrin quelques mois plus tard. Il est enterré dans le cimetière de Camaret. En 1944, le manoir, occupé par les Allemands, fut bombardé par l'aviation alliée. Il n’en reste rien.

Éphéméride 12 octobre 1896 naissance d'Eugenio Montale


Eugenio Montale est un poète italien né à Gênes le 12 octobre 1896 et mort à Milan le 12 septembre 1981. Son père, négociant en produits chimiques, était notamment fournisseur de l’entreprise Italo Svevo.
Montale a relativement peu écrit : quatre recueils de brèves lyriques, un « cahier » de traductions de poésie et des livres de traduction en prose, deux volumes de critique littéraire et un de proses de fiction, ainsi qu'une collaboration au journal
Corriere della Sera. Il y écrit des critiques musicales et des reportages. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1975.
Ses Poésies sont éditées chez Gallimard en sept volumes dans une traduction de Patrice Dyerval Angelini.

Éphéméride 2 octobre 1905 décès de Jose-Maria de Hérédia



Né à Santiago de Cuba, de père cubain et de mère française, José Maria de Hérédia vint au monde dans la plantation de café familiale, nommée “La Fortune”. Le poète est, par son père, le descendant de ces conquistadores espagnols dont il conte les ambitions dans Les Conquérants.
Il vint en France, au collège Saint Vincent de Senlis pour y poursuivre ses études en 1851, à l'âge de neuf ans, et il y resta jusqu’à son baccalauréat, en 1859. Il y fut un élève brillant et très apprécié. La découverte, juste avant son retour, de l’œuvre de Leconte de Lisle, fit sur lui une impression profonde.
Dès 1861, il s'installa définitivement en France. Ami de Sully-Prudhomme, d'Anatole France, de Catulle Mendès et, surtout, de son maître Leconte de Lisle, il commença à composer des poèmes très influencés par la toute récente école parnassienne qui prônait le réalisme exact et la perfection absolue de la forme. Il publia ses premières œuvres dans diverses revues, puis Leconte de Lisle lui permit de collaborer au
Parnasse contemporain (1866).
Hérédia ne publia qu'un seul recueil, Les Trophées (1893), livre composé de 118 sonnets remarquables pour leur versification virtuose et pour la richesse de leur vocabulaire. Il fut élu à l'Académie française en 1894, occupant le fauteuil de Leconte de Lisle, mais ne produisit plus d'œuvre importante.
Lors du voyage des souverains russes à Paris, en 1896, José-Maria de Hérédia composa le Salut à l'Empereur, poème lu par Paul Mounet, de la Comédie-Française, à la cérémonie de la pose de la première pierre du pont Alexandre-III. Il était membre de la Commission du dictionnaire. Il devint en 1901 conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal.

Il eut trois filles : Hélène (1871-1953) qui épousa Maurice Maindron, Marie (1875-1963) - mariée à Henri de Régnier, maîtresse de Pierre Louÿs et poète sous le pseudonyme de Gérard d'Houville -, et Louise (1878-1930), mariée à Pierre Louÿs.

Il mourut le 2 octobre 1905 au château de Bourdonné, près de Houdan. Il fut inhumé le 7 octobre au cimetière de Bonsecours (Seine-Maritime).

Éphéméride 30 septembre 1594 naissance de Saint-Amant


Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant, né à Grand-Quevilly le 30 septembre 1594 et mort à Paris le 29 décembre 1661, est un poète baroque français.
Fils d’un officier de marine, issu d’une famille de marchands protestants, Saint-Amant, qui commanda pendant vingt-deux ans une escadre anglaise, n’apprit pas les langues anciennes mais l’espagnol, l’italien et l’anglais.
Grand voyageur, il visita plusieurs pays d’Europe, l’Amérique du Nord, le Sénégal, les Indes : il s’intéressait à la musique, à la peinture, aux sciences, fréquentant aussi bien les Jansénistes que les Libertins, le salon de l’hôtel de Rambouillet, et l’hôtel de Liancourt.
Durant sa jeunesse et son âge mûr, il hanta les cabarets avec de joyeux compagnons tels que Nicolas Faret, Guillaume Colletet, Vion d’Alibray, lieux d'inspiration de ses pièces bachiques, comme « les Cabarets », « la Chambre du débauché », « la Crevaille », « le Fromage », « la Vigne », « les Goinfres ».
Il fut lié avec le Duc de Retz, chez lequel il séjourne à Belle-Île en Bretagne, le Maréchal de Créquy et le Comte d’Harcourt, qu’il accompagna dans ses expéditions et ses ambassades. Nommé gentilhomme ordinaire de la maison de la reine de Pologne, Marie-Louise de Gonzague, il alla résider deux ans à Varsovie. Il passa ses dernières années dans un calme modeste et mourut dans la misère.

Saint-Amant passait, auprès des connaisseurs, pour le premier poète de son temps, pas seulement dans les satires mais par des odes, des sonnets, voire par son « Moïse sauvé » (1653), idylle héroïque. « Le combat de Moïse et de l’Égyptien », « le bain de la princesse Rermuth », « La Comparaison de la couleuvre et de l’oiseau », etc., sont remarquables. Après l’avoir durement critiqué dans les « Satires », Boileau finit par lui rendre justice.
Outre le « Moïse » et les « Œuvres poétiques », Saint-Amant a publié : « Rome ridicule » ; « Stances sur la grossesse de la reine de Pologne » ; « Stances à M. Corneille sur son Imitation de Jésus-Christ » ; « la Génération ». Ses poèmes illustrent le courant baroque.
Refusant de se plier aux règles édictées par Malherbe, il sombra dans l’oubli, après 1650, avec le triomphe du goût classique, avant d’être redécouvert au XIXe siècle. Le succès obtenu par son ode sur la « Solitude » rédigée en 1619 fut tel qu’elle fut imitée, imprimée et traduite. Élu, dès sa création en 1634, membre de l’Académie française et, bien que celle-ci ne fût fondée officiellement sous l’impulsion de Richelieu qu’un an plus tard, il travailla à la partie « comique » du dictionnaire.

Éphéméride 25 septembre 1626 décès de Théophile de Viau

  • Théophile de Viau, né entre mars et mai 1590 à Clairac, et mort le 25 septembre 1626 à Paris, est un poète et dramaturge français.

  • Né dans une famille protestante, Théophile de Viau a suivi des études à Saumur et à l’université de Leyde, où il a fréquenté le poète Guez de Balzac. Il se joint ensuite à une troupe de théâtre ambulant, puis s’installe à Paris en 1615, où il mène joyeuse vie tout en devenant un brillant poète de cour. Il prend part au conflit qui oppose le parti auquel appartient son protecteur à Louis XIII et, surtout à son favori, le comte de Luynes.

  • Entré en contact avec les idées du philosophe italien Giulio Cesare Vanini qui remettait en cause l’immortalité de l’âme, sa conversion au catholicisme ne l’empêche nullement de rester libertin d’esprit et de cœur. Il est banni de France en 1619, accusé d’irréligion et d’avoir des « mœurs indignes ». On considère aujourd’hui généralement que le principal mobile de ce bannissement était en fait politique, lié au conflit qui opposait son protecteur au comte de Luynes, et aux pamphlets qui étaient écrits contre ce dernier, auxquels il était soupçonné d’avoir pris part.

  • En 1620, il revient à la cour après avoir voyagé en Angleterre. À la publication sous son nom de poèmes licencieux dans le « Parnasse satyrique » en 1622, il est, sur dénonciation des Jésuites, condamné à apparaître nu-pieds devant Notre Dame de Paris pour y être brûlé vif en 1623. La sentence est exécutée en effigie tandis que Théophile se cache. Arrêté alors qu’il tentait de passer en Angleterre, il est emprisonné à la Conciergerie pendant près de deux années tandis que le père Garasse se livre à une véritable analyse de ses poèmes pour obtenir sa condamnation à mort, en prouvant qu’il y a glissé des allusions à la sodomie. Cette affaire mobilise les intellectuels et les écrivains de l’époque.

  • Sa sentence commuée en arrêt d’exil perpétuel, Théophile, miné par son séjour en prison, passe les derniers mois de sa vie à Chantilly sous la protection du duc de Montmorency.

  • Grand poète baroque, oublié à l’époque classique, Théophile de Viau a été redécouvert par les Romantiques au XIXe siècle, notamment Théophile Gautier.

  • Éphéméride 11 septembre 1524 Naissance de Pierre de Ronsard


    Le 11 septembre 1524 naît, au château de la Possonnière, en Vendômois, celui qui sera l'un des plus grands poètes français de son époque : Pierre de Ronsard. En raison d'une surdité précoce (à cause d'une otite), il doit abandonner la carrière des armes et la diplomatie.
    Il a fondé
    La Pléiade : ce nouveau mouvement littéraire comprenait sept écrivains : Ronsard, Du Bellay, Baïf, Belleau, Pontus de Tyard, Jodelle, Pelletier du Mans et à la mort de ce dernier, Jean Dorat.
    Peu après, Ronsard publia ses premières œuvres. Baptisé « prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard a illustré autant la poésie lyrique - les
    Odes, les Amours - que la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de religion, avec les Hymnes et les Discours (1555-1564), et que l’épopée, avec La Franciade.
    La partie la plus vivante de sa poésie développe les thèmes de la nature et de l’amour, associés aux références de l’Antiquité gréco-latine et à la forme du sonnet de décasyllabes, qui avant été introduit en France par Marot.
    Ronsard meurt dans la nuit du 27 au 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme, près de Tours, et y est enseveli dans la crypte de l’église, aujourd’hui en ruines.

    Éphéméride 9 septembre 1898 décès de Stéphane Mallarmé

    9 septembre 1898 décès de Stéphane Mallarmé
    Stéphane Mallarmé meurt le
    9 septembre 1898 à Valvins (Seine-et-Marne, France)

    Né le 18 mars 1842 à Paris, professeur d'anglais chahuté, Stéphane Mallarmé écrit des poèmes, rencontre les Félibres, Verlaine, Rimbaud, les Parnassiens, Victor Hugo.
    Adepte d'une poésie ésotérique, il tient un salon littéraire tous les mardis dans son domicile parisien, 87, rue de Rome, où fréquente le jeune Paul Valéry.
    Chef de file de l'école symboliste, il est élu
    « prince des poètes » en 1896 à la suite de Verlaine qui l’avait classé dans ses Poètes Maudits.
    Mallarmé est lié aux peintres impressionnistes ; Claude Debussy met en musique son
    Après-midi d’un faune.
    Juste avant sa mort, en 1898, il rejoint Émile Zola qui a publié le 13 janvier sa lettre J
    ’Accuse en faveur de Dreyfus.
    Mallarmé est enterré auprès de son fils Anatole au cimetière de Samoreau près de Valvins.

    Éphéméride 6 septembre 1907 décès de Sully Prudhomme


    René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Chatenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du Prix Nobel de littérature en 1901.
    Fils de commerçants aisés, d’abord ingénieur au Creusot, il est déçu par le travail et retourne à Paris pour y faire son droit. Après ses études, il est rebuté par un stage chez un notaire et décide de se consacrer, grâce sa fortune personnelle, à la poésie.
    Il a vingt-six ans lorsqu'il publie son premier recueil :
    Stances et Poèmes (1865). Ses succès lui valent de collaborer au Parnasse, fondé par Leconte de Lisle. Il publie une traduction en vers (1869) De la nature des choses de Lucrèce.
    Durant le siège de Paris, Sully Prudhomme s'enrôle dans la garde mobile ; le froid, les fatigues et les privations lui valent une attaque de paralysie dont il ressentira les conséquences toute sa vie.
    Sully Prudhomme est élu à l'Académie française en 1881 et son œuvre, où figurent également des essais d'esthétique, de philosophie et de critique, est couronnée par le premier Prix Nobel de littérature le 10 décembre 1901, dont il consacre le montant à la fondation d'un prix de poésie décerné sous l'égide de la Société des Gens de lettres.

    Éphéméride 5 septembre 1914 décès de Charles Péguy


    Charles Péguy est né le 7 janvier 1873 à Orléans.
    Il est l'unique enfant d'une famille d'artisans modestes. Sa mère et sa grand-mère maternelle sont rempailleuses de chaises ; son père, ouvrier menuisier, a laissé sa santé sur les barricades de 1870. Il meurt alors que Charles n'a que dix mois.
    Boursier, Péguy poursuit un parcours sans faute jusqu'au concours d'entrée à l'École normale supérieure en 1894. À l'ENS, Péguy subit l'influence de Jaurès, devient socialiste et dreyfusard.
    Sa première grande œuvre : une vie de Jeanne d'Arc, qu'il rédige de fin 1895 à fin 1896.
    Encouragé par Lucien Herr, il s'associe à d'autres camarades, parmi lesquels Léon Blum, le futur dirigeant de la S.F.I.O., pour fonder une maison d'édition socialiste, la
    Société Nouvelle de Librairie et d'Édition.
    Mystique, ayant rejoint le catholicisme, il fonde une revue,
    Les Cahiers de la Quinzaine, à la survie toujours précaire.
    Il meurt au combat la veille de la bataille de la Marne, tué d'une balle au front, le samedi 5 septembre 1914 à Villeroy, alors qu'il exhortait sa compagnie à ne pas céder un pouce de terre française à l'ennemi. Sa femme était enceinte. Son fils posthume naît en février 1915.

    Éphéméride 31 août 1867 décès de Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire n'a jamais aimé qu'une seule femme, sa mère, à qui il ne pardonnera jamais son remariage avec le général Aupick, alors qu'il n'avait que sept ans.
    Le beau-père détesté, officier devenu plus tard ambassadeur, incarne à ses yeux tout ce qui fait obstacle à ce qu'il aime
    : sa mère, la poésie, le rêve, et la vie sans contraintes. Il fait embarquer Charles de force sur un paquebot en direction des Indes, puis place sous tutelle judiciaire la fortune héritée de François Baudelaire et menacée d'être rapidement dilapidée.
    Contraint de travailler, Charles se consacre à la critique d'art et à la traduction des œuvres d'Edgar Poe.
    En 1857 paraissent
    Les Fleurs du Mal, recueil de vers exaltant la beauté en germe dans toute perversité, dans toute souffrance. L'ouvrage est condamné pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ».
    Criblé de dettes, Baudelaire entreprend une tournée de conférences en Belgique.
    Lors d'une visite à l'église Saint-Loup de Namur, il perd connaissance. Cet effondrement est suivi de troubles cérébraux, en particulier d'aphasie.
    À partir de mars 1866, il souffre d'hémiplégie. Il meurt à Paris de la syphilis le 31 août 1867, sans avoir pu réaliser le projet d'une édition définitive des
    Fleurs du Mal, travail de toute une vie.
    Il est inhumé au cimetière du Montparnasse, (6e division), dans la même tombe que sa mère et son beau-père le général Aupick.
    Son œuvre, condamnée, méconnue de son vivant, aura un retentissement posthume inouï
    : elle fonde la modernité poétique, en particulier le symbolisme.
    « Dante d'une époque déchue » selon le mot de Barbey d'Aurevilly, nourri de romantisme, tourné vers le classicisme, à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme, chantre de la « modernité », Baudelaire occupe une place immense dans l'histoire de la poésie française.

    Éphéméride 26 août 1880  naissance de Guillaume Apollinaire



    Il naît le 26 août 1880 à Rome, sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky. Il est le fils d'Angelica de Kostrowitzky, jeune Polonaise, et de père inconnu. La paternité traditionnellement attribuée à Francesco d'Aspermont ne repose sur aucune certitude.
    L'enfance est précaire, entre nombreux voyages, misère et déménagements à la cloche de bois. Guillaume quitte la bohème pour un poste de précepteur de français en Rhénanie aux côtés de la famille de la vicomtesse de Milhau. Premières amours malheureuses : Guillaume sera toujours le Mal-Aimé. Rentré à Paris, il se découvre une réelle passion, l'écriture - essais et poèmes. S'ensuivent quelques rencontres prometteuses
    : Alfred Jarry, Max Jacob, Pablo Picasso…
    Il publie plusieurs recueils particulièrement novateurs
    Alcools, Le Poète assassiné, Calligrammes. Son ouvrage Les Mamelles de Tirésias drame surréaliste, fournit à André Breton le nom même du mouvement qui deviendra si célèbre.
    Engagé volontaire lors de la Grande Guerre de 14-18, dans le désir ardent d'obtenir la nationalité française, il est blessé à la tête dans une tranchée de l'Aisne et trépané. Très affaibli, il meurt de la grippe espagnole le 9 novembre 1918, veille de l'armistice.

    Éphéméride 16 août 1860 naissance de Jules Laforgue



    Jules Laforgue, né à Montevideo le 16 août 1860, et mort à Paris le 20 août 1887, est un poète français que l'on rattache au mouvement décadentiste.
    En 1880, il commence à fréquenter les milieux littéraires parisiens et pour la première fois, son nom apparaît dans le sommaire de
    La vie moderne dont le rédacteur en chef est le gendre de Théophile Gautier.
    De 1881 à 1886, il devient, à Berlin, lecteur de français de l'impératrice allemande Augusta, grand-mère du futur Guillaume II. Il épouse une jeune Anglaise, mais revenu en France il meurt de phtisie à l'âge de vingt-sept ans.
    Il a publié
    Les Complaintes en 1885 chez l'éditeur Léon Vanier et en 1887 Les Moralités légendaires : ce livre peut-être considéré comme un des chefs-d'œuvre de la période initiale du symbolisme, mais au sein de ce mouvement littéraire, Laforgue était un esprit très original, connu pour être un des inventeurs du vers libre.

    Éphéméride 9 août 1888 décès de Charles Cros




    Charles Cros est un poète et physicien méconnu, né à Fabrezan (Aude) le 1er octobre 1842. Passionné de littérature et de sciences, il fut un temps, de 1860 à 1863, professeur de chimie à l'Institut parisien des sourds-muets, avant de se consacrer à la recherche scientifique. Il a présenté en 1869 un procédé de photographie en couleur. Il a aussi mis au point en 1877 un phonographe (transmission du son) avant Thomas Edison, mais n'a pas su développer son invention. Son œuvre de poète, brillante également (une des sources d'inspiration du Surréalisme, et rééditée depuis dans la collection de la Pléiade) a été tout autant ignorée de son époque.

    Éphéméride 8 août 1873  Verlaine en prison

    • Le tribunal de Bruxelles condamne Paul Verlaine, vingt-neuf ans, à deux ans de prison, pour avoir tiré sur son amant Arthur Rimbaud, dix-neuf ans. Ainsi s'achève la fugue tumultueuse des deux poètes qui a duré deux ans.

    • À Bruxelles, lors d'une dispute, le 9 juillet 1873, Paul blesse superficiellement Arthur au poignet gauche : inculpé pour son geste et surtout stigmatisé pour son homosexualité, il est condamné à deux ans de prison le 8 août 1873 même si Rimbaud a retiré sa plainte. La sentence est confirmée en appel le 27 août 1873 et Verlaine est incarcéré à la prison de Bruxelles.

    • À la prison de Mons où il est transféré en octobre 1873, Verlaine retrouve la foi catholique et écrit des poèmes qui prendront place dans ses derniers recueils Sagesse (1880), Jadis et Naguère (1884) et Parallèlement (1889), tandis que Rimbaud écrira Une saison en enfer.

    Éphéméride 19 juillet 1374 décès de Pétrarque



    Pétrarque, né à Arezzo le 20 juillet 1304, est un érudit, poète et humaniste italien. Il décède à Arqua à la suite d'une crise d'apoplexie. Il est considéré comme l'un des premiers grands auteurs de la littérature italienne, au même titre que Dante Alighieri et Boccace.
    Son père fut contraint à l'exil à cause de ses liens politiques avec Dante.
    Il fait ses études à Carpentras puis à Montpellier et à Bologne. Après la mort de son père, l'amitié des Colonna, puissante famille romaine, l'oriente vers la carrière ecclésiastique. Celle-ci va lui assurer l'aisance matérielle et lui permettre de voyager et de se consacrer à sa passion de l'étude.
    Épris platoniquement de Laure de Noves, lointaine aïeule du marquis de Sade, il est l'auteur du
    Canzioniere et des Trionfi. Une forme de particulière de sonnet porte son nom.

    Éphéméride 17 juillet 1894 décès de Leconte de Lisle

    17 juillet 1894 : décès de Leconte de Lisle, poète français (° 22 octobre 1818)

    Charles Marie René Leconte de Lisle, dit simplement Leconte de Lisle, est un poète français, né le 22 octobre 1818 à Saint-Paul sur l'île de la Réunion et mort le 17 juillet 1894 à Voisins (Louveciennes).

    Son œuvre est dominée par trois recueils de poésie,
    Poèmes antiques (1852), Poèmes barbares (1862) et Poèmes tragiques (1884), ainsi que par ses traductions d’auteurs anciens : Homère, Hésiode, les tragiques grecs (Eschyle, Sophocle, Euripide), Théocrite, Biôn, Moskhos, Tyrtée, Horace, etc.

    Il est considéré comme le chef de file du mouvement parnassien

    Ephéméride 8 juillet 1621 naissance de Jean de La Fontaine

    8 juillet 1621 : naissance de Jean de La Fontaine, poète et fabuliste français († 13 avril 1695).

    La Fontaine (1621-1695) a été baptisé le 8 juillet 1621 en l'église Saint-Crépin à Château-Thierry.

    Poète français d’immense renommée, principalement pour ses Fables et dans une moindre mesure pour ses Contes. On lui doit également des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d'opéra qui confirment son ambition de moraliste.

    Biographie détaillée dans Passion Lettres :

    https://www.sculfort.fr/articles/etoes/17e/lafontaine/biographie.html

    Éphéméride 24 juin 1923 naissance d'Yves Bonnefoy

    24 juin 1923 : naissance d'Yves Bonnefoy, poète, critique d’art et traducteur français († 1er juillet 2016), à Tours.

    Yves Bonnefoy a fait des études de mathématiques, d'histoire des sciences et de philosophie dans les classes préparatoires du lycée Descartes, puis à l'Université de Poitiers, et à la Sorbonne, lorsqu'il décide en 1943 de s'installer à Paris et de se consacrer à la poésie.

    De 1945 à 1947, il est proche des surréalistes. Il crée en 1946 une revue,
    La Révolution la Nuit, dans laquelle il publie un fragment de son long poème encore surréaliste, "Le Cœur-espace".

    De 1949 à 1953, il fait des voyages d'études, grâce à des bourses : en Italie, aux Pays-Bas, en Angleterre. Son Diplôme d’Études supérieures (aujourd’hui détruit) porte sur "Baudelaire et Kierkegaard"; puis il est pendant trois ans attaché de recherches au C.N.R.S. pour une étude de la méthodologie critique aux États-Unis.
    Yves Bonnefoy publie en 1953 son premier recueil de poèmes "
    Du mouvement et de l'immobilité de Douve".
    En 1955, il réalise avec le scénariste Roger Livet un film, "
    Royaumes de ce monde" qui reçoit le Grand prix des premières Journées Internationales du court-métrage, fondées à Tours.
    Les trois volumes de poèmes des années suivantes "
    Hier régnant désert" (1958), "Pierre écrite" (1965), "Dans le leurre du seuil" (1975) sont rassemblés, avec "Du mouvement et de l'immobilité de Douve", dans un livre intitulé "Poèmes" en 1978.

    Puis viennent "
    Ce qui fut sans lumière" en 1987, "Début et fin de la neige" en 1991, "La Vie errante" en 1993, "Les Planches courbes" en 2001, "La Longue Chaîne de l’ancre" en 2008. Bonnefoy publie aussi "L’Arrière-pays" en 1972, qui est un récit autobiographique et des poèmes en prose, avec "Rue Traversière" (1977).

    Outre de nombreuses réflexions philosophiques ou critiques et maints travaux de traducteur, Yves Bonnefoy est une figure majeure de la poésie contemporaine française.

    «
    Je me souviens : quand on allait chercher le lait à la ferme et qu'il brillait en bougeant sur le chemin du retour, sous les étoiles. Il y avait un moment difficile, à un certain tournant, où l'on enfonçait dans le noir de murs trop serrés et de l'herbe. Puis on passait à vingt mètres de la maison neuve éclairée. C'est à une fenêtre de cette maison que j'ai vu une fois, se découpant sur le fond d'une paroi nue, la silhouette obscure d'un homme. Il était de dos, un peu incliné, il semblait parler. Et ce fut pour moi l'Étranger. »

    — Un rêve fait à Mantoue (1967)

    Éphéméride 23 juin 1959 décès de Boris Vian

    23 juin 1959 : décès de Boris Vian, écrivain, ingénieur, inventeur, poète, parolier, chanteur, critique et trompettiste de jazz français (° 10 mars 1920).

    C'est un écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, musicien de jazz (trompettiste) et directeur artistique français. Ingénieur formé à l'École centrale, il s'est aussi adonné aux activités de scénariste, de traducteur (anglo-américain), de conférencier, d'acteur et de peintre.

    Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il a publié plusieurs romans dans le style américain, parmi lesquels
    J'irai cracher sur vos tombes qui a fait scandale et lui valu un procès retentissant.

    Boris Vian a abordé à peu près tous les genres littéraires : poésie, documents, chroniques, nouvelles. Il a aussi produit des pièces de théâtre et des scénarios pour le cinéma.
    Son œuvre est une mine dans laquelle on continue encore de découvrir de nouveaux manuscrits au XXIe siècle.

    Dans Passion Lettres, deux fiches sur L'Ecume des jours
    • un questionnaire scolaire :
    https://www.sculfort.fr/articles/etoes/20e/vian/ecumequest.html

    • une étude approfondie du roman :
    https://www.sculfort.fr/articles/etoes/20e/vian/ecumeetude.html

    Éphéméride 20 juin 1786 naissance de Marceline Desbordes-Valmore

    20 juin 1786 : naissance de Marceline Desbordes-Valmore, poétesse française († 23 juillet 1859).

    Après 1823, Marceline Desbordes-Valmore quitte définitivement le théâtre pour se consacrer à l'écriture.

    Ses ouvrages les plus importants sont les
    Élégies et poésies nouvelles (1824), les Pleurs (1833), Pauvres fleurs (1839) et Bouquets et Prières (1843).

    Ses œuvres, dont le lyrisme et la hardiesse de versification sont remarqués, lui valent une pension royale sous Louis-Philippe Ier et plusieurs distinctions académiques. Elle écrit aussi des nouvelles et compose des
    Contes pour enfants, en prose et en vers. En 1833, elle publie un roman autobiographique, L’Atelier d'un peintre, dans lequel elle met en évidence la difficulté pour une femme d'être pleinement reconnue comme artiste.

    Honoré de Balzac admirait son talent et la spontanéité de ses vers, qu'il associait à des « assemblages délicats de sonorités douces et harmonieuses et qui évoquent la vie des gens simples.

    Paul Verlaine considère Marceline Desbordes-Valmore comme une poétesse qui a joué un rôle majeur dans l'évolution de l'écriture.
    Le poète maudit déclare à son sujet : «
    Nous proclamons à haute et intelligible voix que Marceline Desbordes-Valmore est tout bonnement [...] la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles [...] ».
    Verlaine lui sait gré d'avoir introduit des formes nouvelles : «
    Marceline Desbordes-Valmore a, le premier d’entre les poètes de ce temps, employé avec le plus grand bonheur des rythmes inusités, celui de onze pieds entre autres ».

    Éphéméride 18 juin 1907 naissance de Varlam Chalamov

    Ephéméride 18 juin 1907 : naissance de Varlam Tikhonovitch Chalamov (en russe : Варлам Тихонович Шаламов) écrivain soviétique, né le 5 juin 1907 (18 juin 1907 dans le calendrier grégorien) à Vologda, mort le 17 janvier 1982 à Moscou.
    Il passa 22 ans de sa vie au goulag dont il tira de terribles récits.

    Varlam est né dans une famille aisée ruinée par la révolution de 1917. Il est le dernier des cinq enfants d'un ecclésiastique privé de ses fonctions par le nouveau régime. Après ses études secondaires, en 1924, il fuit la misère et trouve du travail près de Moscou. En 1926, devenu ouvrier, il a accès à l'université. À Moscou, il fréquente les bibliothèques, les cercles futuristes et constructivistes. Il commence à écrire.

    En 1929, il est arrêté dans une imprimerie clandestine qui diffusait le Testament de Lénine. Il passe deux ans dans un camp de travail à Vichéra, nord de l’Oural. En 1931, à Moscou, il publie ses premières œuvres.

    En 1937, Varlam Chalamov est condamné à cinq ans de bagne pour « activité contre-révolutionnaire trotskiste ». Il est envoyé en Kolyma, dans cet Extrême-Orient soviétique. Dans des conditions inhumaines, il travaille dans différentes mines. Il n'est en fait libéré de sa peine qu'en 1951, mais reste assigné à résidence à Kolyma. Il écrit de la poésie.

    Quand il rentre à Moscou en 1954, après une absence de dix-sept ans, il se fait chasser par sa femme et par sa fille, qui l'accuse d'être « un ennemi du peuple ». L'année suivant, Varlam Chalamov entreprend la rédaction des "
    Récits de Kolyma". Dès sa libération, Chalamov rencontre Pasternak qui lui confie en 1954 et 1955, en deux fois, le manuscrit de "Docteur Jivago", il en est l'un des premiers lecteurs.

    Varlam Chalamov est officiellement réhabilité en 1956, il s’installe à Moscou, rompt avec Pasternak. "Les Récits de Kolyma", refusés en URSS, paraissent à l'étranger en 1960, mais il ne perçoit aucun droit d'auteur. En 1972, Chalamov doit renier ses "
    Récits", très probablement forcé par les pressions de l'État. Le livre paraît en URSS en 1987.

    Isolé et malade, Varlam Chalamov meurt aveugle et sourd, dans un hôpital psychiatrique où il a été transféré contre son gré. De son vivant, il n'a publié dans son pays que quelques recueils de poèmes.

    «
    Il ne faut pas avoir honte de se souvenir qu'on a été un « crevard », un squelette, qu'on a couru dans tous les sens et qu'on a fouillé dans les fosses à ordures [...]. Les prisonniers étaient des ennemis imaginaires et inventés avec lesquels le gouvernement réglait ses comptes comme avec de véritables ennemis qu'il fusillait, tuait et faisait mourir de faim. La faux mortelle de Staline fauchait tout le monde sans distinction, en nivelant selon des répartitions, des listes et un plan à réaliser. Il y avait le même pourcentage de vauriens et de lâches parmi les hommes qui ont péri au camp qu'au sein des gens en liberté. Tous étaient des gens pris au hasard parmi les indifférents, les lâches, les bourgeois et même les bourreaux. Et ils sont devenus des victimes par hasard. »
    — Varlam Chalamov, Récits de la Kolyma, 1978


    Éphéméride 17 juin 1960 décès de Pierre Reverdy

    17 juin 1960 : décès de Pierre Reverdy, poète français (° 11 septembre 1889)

    Pierre Reverdy, né le 11 septembre 1889 (13 septembre 1889 selon l'état civil) à Narbonne et mort le 17 juin 1960 à Solesmes, est un poète français associé au cubisme et aux débuts du surréalisme. Il a eu une influence notable sur la poésie moderne de langue française.

    Pierre Reverdy venait d'une famille de sculpteurs, de tailleurs de pierre d'église. Toute sa vie en sera marquée par un sentiment de religiosité profonde. Il poursuivit ses études à Toulouse et à Narbonne.
    Il arrive à Paris en octobre 1910.

    À Montmartre, au célèbre Bateau-Lavoir, il rencontre ses premiers amis : Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Louis Aragon, André Breton, Philippe Soupault et Tristan Tzara.
    Pendant seize ans, il vit pour créer des livres. Ses compagnons sont Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse. Toutes ces années sont liées de près ou de loin à l'essor du surréalisme, dont il est l'un des inspirateurs. Sa conception de l'image poétique a, en particulier, une grande influence sur le jeune André Breton et sa théorisation du mouvement surréaliste.
    Toute sa vie en sera marquée par un sentiment de religiosité profonde.

    Pendant la guerre, il vit dans une assez grande pauvreté, accentuée par le froid et le manque de charbon. Louis Aragon se rappelle :
    «
    Je le revois rue Cortot dans ce temps de misère et de violence, un hiver qu'il régnait chez lui un froid terrible, sa femme malade, et dans le logement au-dessus ce diable d'Utrillo qui faisait du boucan, c'était à tuer. Il y avait dans les yeux noirs de Reverdy un feu de colère comme je n'en avais jamais vu nulle part, peut-être les sarments brûlés au milieu des vignes à la nuit. Je me rappelle ce jour où il lui avait fallu vendre à un de ces hommes riches qui aiment tant l'art un petit Braque qui n'était pas seulement pour lui un tableau, et comme à la dernière minute de se dépouiller, il avait farouchement saisi la toile et l'avait baisée de ses lèvres, à la stupéfaction de l'amateur éclairé.»


    Éphéméride 13 juin 1888 naissance de Fernando Pessoa

    13 juin 1888 : naissance de Fernando Pessoa, écrivain, critique, polémiste et poète portugais († 30 novembre 1935)
    Fernando Pessoa est un écrivain critique, polémiste et poète portugais trilingue (principalement portugais, mais aussi anglais et, dans une moindre mesure, français)
    Il est mort le 30 novembre 1935, pauvre et méconnu du grand public, estimé d'un petit cercle d'amis.

    Ses œuvres complètes seront éditées de 1942 à 1946. Des recherches plus complexes ont permis de faire resurgir son théâtre en 1952 et des inédits en 1955 et 1956.

    L'inventaire dressé par la Bibliothèque nationale du Portugal à la suite de son achat des manuscrits aux héritiers, à l'hiver 1978-1979, a permis de composer un certain nombre de publications dont
    Le Livre de l'intranquillité en 1982 et Faust en 1988.

    Les articles publiés de son vivant ainsi que les manuscrits inédits font l'objet de reconstitutions qui paraissent sous formes d'essais ou de recueils.
    Ses vers mystiques et sa prose poétique ont été les principaux agents du surgissement du modernisme au Portugal.

    J’écris un dimanche, par une vaste journée de lumière douce,
    où sur les toits de la ville interrompue, le bleu d’un ciel toujours
    inédit enferme dans l’oubli l’existence mystérieuse des astres..
    C’est dimanche en moi aussi...

    Fernando Pessoa

    Éphéméride 11 juin 1877 naissance de Renée Vivien

    11 juin 1877 : naissance de Renée Vivien, poétesse britannique († 18 novembre 1909).

    Surnommée « Sapho 1900 », Pauline Mary Tarn, dont le pseudonyme est Renée Vivien, est une poétesse britannique de langue française aux multiples appartenances littéraires, relevant à la fois du Parnasse, du Symbolisme, du Préraphaélisme, et du romantisme tardif qu'est le Naturisme à la Belle Époque.

    Demeurée l'une des grandes icônes du génie féminin à travers les siècles, son œuvre fait constamment l'objet de nouvelles recherches.

    Il existe un prix de poésie en son hommage, le prix Renée-Vivien, décerné annuellement pour honorer un recueil de poésie possédant des affinités thématiques avec la poétesse.
    De grands noms de la littérature française se sont vu remettre ce prix (Lucie Delarue-Mardrus, Marguerite Yourcenar, etc.).


    Une place porte son nom à Paris : place Renée-Vivien, dans le quartier du Marais dans le 3ème arrondissement de la capitale.

    https://saphisme.pagesperso-orange.fr/s20/vivien.html

    Éphéméride 5 juin 1898 naissance de Federico Garcia Lorca

    5 juin 1898 : naissance de Federico Garcia Lorca, poète et dramaturge espagnol, également prosateur, peintre, pianiste et compositeur, († 19 août 1936).

    Il est né le 5 juin 1898 à Fuente Vaqueros près de Grenade et exécuté sommairement le 19 août 1936 entre Viznar et Alfacar par des milices franquistes.

    Romancero Gitano (1928) est son recueil de poèmes le plus connu.

    La chanson
    Take this waltz extraite de l'album I'm Your Man de Leonard Cohen en 1988, adaptée par Cohen à partir d'un texte de García Lorca, est considérée comme un hommage du poète et chanteur canadien au grand poète martyr andalou ; d'ailleurs, une des filles de Leonard Cohen porte le prénom inhabituel de "Lorca".

    Éphéméride 31 mai 1887 naissance de Saint-John Perse

    31 mai 1887 : naissance de Saint-John Perse (Alexis Leger dit), poète et diplomate français († 20 septembre 1975).

    Saint-John Perse, pseudonyme de Marie-René Auguste Alexis Leger [se prononce Leuger], est un poète et diplomate français.

    Par son ascendance maternelle, il est issu d'une riche famille de Blancs créoles implantée aux Antilles de très longue date, alors que son père est d'une famille de juristes installée en Guadeloupe depuis 1815.

    Après une enfance idyllique, le jeune créole vit en 1899 le départ de toute sa famille vers la France, tournant ressenti fondamentalement comme un exil.

    En métropole, les Leger s'installent à Pau, où Alexis, lycéen brillant, s'adapte progressivement à son nouveau cadre de vie. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1904, il débute à Bordeaux des études de Droit, tout en suivant des cours de médecine, de Lettres, de philosophie.

    Il publie pour la première fois, à la NRF, en 1909, "
    Images à Crusoé", variation poétique et évocation de la figure essentielle de l'exilé, autour du mythe littéraire fondé par Defoe. "Éloges", premier recueil publié en 1911 sous le nom de Saint-Léger Léger, marque les esprits par l'originalité du ton.

    En 1914, il réussit le concours d'entrée au Ministère des Affaires étrangères et y commence une carrière administrative puis diplomatique à partir de 1916, année où il est nommé secrétaire d'ambassade à la Légation de France à Pékin. Il reste en Chine jusqu'en 1921, occupant divers postes consulaires. C'est en 1924 qu'est publiée, sous le pseudonyme de Saint-John Perse, l'une de ses œuvres majeures, "
    Anabase".

    Entre 1925 et 1932, Saint-John Perse devient le bras droit d'Aristide Briand, forgeant avec lui une politique d'apaisement des relations internationales, par la signature de pactes et d'alliances, dont le fameux pacte Briand-Kellog, en avril 1928.

    En 1940, il est mis en disponibilité et choisit de s'exiler aux États-Unis. Il publie respectivement ses autres recueils majeurs "
    Exil" (1942), "Vents" (1946) et "Amers" (1956).
    Il rentre en France en 1957; une splendide villa lui est offerte dans le Var, sur la presqu'île de Giens. Il séjourne alternativement en France et aux États-Unis, ayant épousé une Américaine en 1958, Dorothy Milburn Russel.

    Son œuvre connaît alors une audience internationale croissante et il est lauréat du Prix Nobel de littérature en 1960.

    En marge des mouvements littéraires de son époque, sa poésie, en versets, est réputée pour son hermétisme, mais aussi pour sa force d’évocation. Il reçoit le prix Nobel de littérature « pour l’envolée altière et la richesse imaginative de sa création poétique, qui donne un reflet visionnaire de l’heure présente

    Éphéméride 23 mai 1908 décès de François Coppée

    23 mai 1908 : décès de François Coppée, homme de lettres français (° 26 janvier 1842)

    Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles.
    Poète de la tristesse à la vue des oiseaux qui meurent en hiver (
    La Mort des oiseaux), du souvenir d'une première rencontre amoureuse (« Septembre, au ciel léger »), de la nostalgie d'une autre existence (« Je suis un pâle enfant du vieux Paris ») ou de la beauté du crépuscule (« Le crépuscule est triste et doux »), il rencontra un grand succès populaire.

    Éphéméride 3 mai 1916 naissance de Pierre Emmanuel

    3 mai 1916 : naissance de Pierre Emmanuel (Noël Mathieu dit), poète d'inspiration chrétienne et académicien français († 22 septembre 1984).
    Il participa à la Résistance, et écrivit :
    Jour de Colère, Combats avec tes Défenseurs, La Liberté guide nos pas.
    En marge de ses activités de poète, Pierre Emmanuel exerça également le métier de journaliste en collaborant, comme chrétien de gauche, à
    Témoignage chrétien, Réforme, Esprit. Divers textes et préfaces témoigneront aussi de ses sentiments gaulliens.

    Pierre Emmanuel fut élu à l'Académie française, le 25 avril 1968, au fauteuil 4, succédant au maréchal Juin. Sa réception officielle eut lieu le 5 juin 1969.

    Après l'élection de Félicien Marceau, dont il dénonçait l'attitude collaborationniste, il se déclara démissionnaire de l'Académie en 1975 et cessa de siéger. Toutefois, ses confrères ne prirent pas acte de cette décision et attendirent sa disparition pour procéder à son remplacement, intervenu le 18 avril 1985 avec l'élection du professeur Jean Hamburger.

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    Éphéméride 2 mai 1772 naissance de Novalis

    Novalis, de son vrai nom Georg Philipp Friedrich von Hardenberg, né le 2 mai 1772 au château d'Oberwiederstedt, près de Mansfeld alors situé dans l'Électorat de Saxe et mort le 25 mars 1801 à Weißenfels, est un poète, romancier, philosophe, juriste, géologue, minéralogiste et ingénieur des Mines allemand.

    Il composa la totalité de son œuvre entre 1796 et 1801. Heinrich von Ofterdingen (1800-1801), roman inachevé, marque son désir de répondre au Wilhelm Meister de Goethe.
    Novalis est peut-être le plus européen des « romantiques allemands ».

    Ses œuvres principales :

    Les Disciples à Saïs, Henri d'Ofterdingen, Hymnes à la Nuit, un cheminement mystique qui annonce Rimbaud.. Lire la suite...

    Éphéméride 1e mai 1913 naissance de Max-Pol Fouchet

    1e mai 1913 : naissance de Max-Pol Fouchet, poète, écrivain, critique d'art et homme de télévision français († 22 août 1980).

    À partir de 1939, il fonde et anime avec Charles Autrand la revue Fontaine, revue mensuelle de la poésie et des lettres françaises, qui groupe des écrivains résistants à Alger et qui deviendra rapidement, sous l'Occupation, la tribune de la Résistance intellectuelle française à travers notamment des écrivains engagés comme Georges Bernanos, Louis Aragon, Antonin Artaud, Jean Wahl, Jean Rousselot, Pierre Emmanuel, Pierre Jean Jouve, Georges-Emmanuel Clancier, Claude Roy, Loys Masson, André Frénaud, Jules Supervielle, Max Jacob, Henri Michaux, René Char, Jean Lescure.

    En 1942, il publie Liberté de Paul Éluard. Parallèlement, il donne à la RTF des chroniques de littérature et d'art.

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    Éphéméride 30 avril 1933 décès d'Anna de Noailles

    30 avril 1933 : décès d'Anna de Noailles, poétesse et romancière française, membre du jury du prix Fémina (° 15 novembre 1876).
    —> née Anna Elisabeth Bassaraba de Brancovan, c’est une poétesse et une romancière française d'origine roumaine, née à Paris le 15 novembre 1876 et morte dans la même ville le 30 avril 1933.

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    Éphéméride 29 avril 1863 naissance de Constantin Cavafy

    29 avril 1863 : naissance de Constantin Cavafy, poète grec († 29 avril 1933)

    Constantin Cavafy ou Cavafis, connu aussi comme Konstantinos Petrou Kavafis, ou Kavaphes (en grec Κωνσταντίνος Πέτρου Καβάφης), est un poète grec né le 29 avril 1863 à Alexandrie en Égypte et mort le 29 avril 1933 dans la même ville.

    Très peu connu de son vivant, il est désormais considéré comme une des figures les plus importantes de la littérature grecque du XXe siècle.

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    Éphéméride 25 avril 1595 décès du Tasse

    25 avril 1595 : décès du Tasse, poète italien (° 11 mars 1544).
    Torquato Tasso, connu en français sous l'appellation Le Tasse (en italien, il Tasso), est un poète italien, né le 11 mars 1544 à Sorrente (région de Campanie, Italie), mort le 25 avril 1595 à Rome, passé à la postérité pour son épopée, La Gerusalemme liberata (autrefois traduite sous le titre La Jérusalem délivrée, aujourd'hui Jérusalem libérée, 1580), poème épique où il dépeint, à la manière des romans de chevalerie, les combats qui opposèrent les chrétiens aux musulmans à la fin de la Première croisade, au cours du siège de Jérusalem.
    Souffrant depuis ses 30 ans de maladie mentale, il mourut alors que le pape allait le couronner « roi des poètes ». Simone Weil voyait dans la « Jérusalem délivrée » l'une des plus hautes expressions de l'espérance chrétienne.
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    Éphéméride 19 avril 2001 décès d’André du Bouchet

    André du Bouchet naît en France d'un père américain d'origine française mais né en Russie et d'une mère d'origine russe juive. Il passe son enfance en France jusqu’à la proclamation des lois de Vichy, qui interdisent à sa mère l'exercice de sa profession de médecin dans un hôpital public. Avec sa mère et sa sœur, il fait le trajet à pied de la région parisienne jusqu'à Pau. Sur la route, le dictionnaire de grec Bailly sera sa seule lecture. Ils empruntent le dernier paquebot pour l'Amérique au départ de Lisbonne pour rejoindre leur père qui résidait déjà aux États-Unis.
    Il passe son adolescence en Amérique et poursuit des études à Amherst College et à l’Université Harvard, devenant même professeur d’anglais.
    André du Bouchet revient en France en août 1948 et publie ses premiers textes critiques en français sur Hugo, Reverdy, Char, Ponge, Pasternak, Baudelaire ou Shakespeare, dans
    Les Temps modernes, Critique ou Les Cahiers GLM.
    Les premiers écrits poétiques des années 1950 paraissent sous la forme de plaquettes qui seront plus tard refondues dans
    Dans la chaleur vacante (Mercure de France, 1961, prix de la critique ; réédité en 1991 dans la collection Poésie (Gallimard).
    Sa poésie exigeante s’inscrit dans le sillage de Stéphane Mallarmé et voisine avec celle de Pierre Reverdy ou René Char.
    Il est le cofondateur en 1967 avec Yves Bonnefoy et Jacques Dupin de la revue
    L'Éphémère, qui accueille des poètes comme Paul Celan, Philippe Denis, Jean Daive, Alain Suied, Philippe Jaccottet, Alain Veinstein, ou des prosateurs comme Michel Leiris, Louis-René des Forêts et Pascal Quignard.
    Parallèlement à son travail poétique, André du Bouchet écrit des livres de critiques d’art, sur Poussin, Seghers ou ses contemporains et amis Alberto Giacometti, Bram van Velde et Pierre Tal Coat. Ceux-ci illustreront de nombreux livres d’André du Bouchet. Il signe de nombreuses traductions comme celles de Hölderlin, Mandelstam, Faulkner, Joyce, Celan et Shakespeare.
    Il obtient le Grand prix national de la poésie pour l'ensemble de son œuvre en 1983.
    Installé pour une partie de l'année à Truinas dans la Drôme depuis les années 1970, André du Bouchet y décède le 19 avril 2001.

    Éphéméride 14 avril 1930 décès de Vladimir Maïakovski

    Vladimir Maïakovski est un écrivain russe né le 7 juillet 1893 à Bagdadi, en Géorgie.
    À la mort de son père, sa famille, dans la misère, s'installe à Moscou.
    Militant actif du parti bolchevik auquel il adhère à quinze ans, il fera quelques mois de prison. C’est au cours de cette période qu’il découvre la poésie. Il commence à écrire en prison, à Boutyrskaïa en 1909, il a seize ans.

    À l'automne 1911, il entre à l'école de peinture, sculpture et architecture de Moscou, et commence son œuvre de dramaturge par une pièce de théâtre intitulé
    Vladimir Maïakovski.
    Les premiers vers de Maïakovski sont publiés dans les recueils futuristes en 1912.
    Il utilise un vocabulaire provocant qui détourne les règles de classicisme.
    Il publie ensuite plusieurs recueils :
    - 1915:
    Un nuage en pantalons.
    - 1916:
    la Flûte-colonne vertébrale.
    - 1917:
    la Guerre et l'univers.
    - 1918:
    l'Homme.
    Il va révolutionner les codes mêmes de la poésie en écrivant
    La flûte en colonne vertébrale (1915), authentique manifeste du futurisme russe. Ce livre de poésies est aussi inspiré par sa relation à Lili Brik, la sœur d’Elsa Triolet. Ils forment le triangle amoureux classique avec le mari Ossip Brik, écrivain russe qui lui fera connaître le monde avant-gardiste russe. Lili sera sa muse et son mari Ossip, son ami et éditeur.
    Rejoint par Serge Tretiakov ils créeront ensemble le journal LEF (
    Levyi Front Iskusstv –Front de Gauche des Arts, en français) qui inspirera toute une génération d’artistes d’avant-gardes : l’écrivain Nikolai Aseev, Le cinéaste Eisenstein, le metteur en scène Meyerhold…
    Il sera aussi l’amant d’Elsa Kagan connue en France sous le nom d’Elsa Triolet.
    Il réalise pendant une longue période des légendes d'affiches publicitaires, des caricatures satiriques.
    Après avoir participé activement à la révolution d’Octobre en 1917, il se met au service de Lénine auquel il dédie l’un de ses plus beaux poèmes
    Lénine. Il écrit sur la révolution, en particulier une pièce Mystère-Bouffe dans laquelle sa manière satirique et épique de parler la révolution commence à lui attirer des ennuis. C’est le début d’un conflit incessant avec les instances du parti, ce qui le mine et le déprime, alors qu’il parcourt le monde comme ambassadeur de la révolution russe à Londres et à Paris.

    En 1923, Maïakovski fonde la LEF (« Front de gauche de l'art ») où il prône une position fonctionnaliste de l'art. Néanmoins au cœur même de la LEF, il rencontre de farouches opposants, qui finissent par le pousser à continuer son chemin autrement (Création du REF).

    Il adhère à la RAPP, organisation littéraire révolutionnaire, où il ne sera jamais considéré suffisamment à son goût .
    En 1924, c’est la rupture définitive avec Lilli. Il part aux États-Unis pour une série de conférence et rencontre à New York une jeune émigrée russe Elly Jones, dont il aura une fille, Patricia Jones Thompson.


    Il poursuit une vie sentimentale compliquée, il s’y use… Sa dernière compagne Veronika Polonskaïa assistera à ses ultimes moments, impuissante à contrer les sentiments de Maïakovski qui va de désillusions en désillusions sentimentales, mais surtout politiques. Les bolcheviks ne lui font aucun cadeau. Il voit la révolution, sa révolution sombrer dans une dictature infaillible et inhumaine.
    Le 14 avril 1930, à 10h15, à l’^age de trente-sept ans, il se tire une balle en plein cœur, lui qui appelait la jeunesse à vivre à la mort de Sergueï Essenine, le 28 décembre 1925, suicidé par désespoir et qui se pend dans la chambre n°5 de l’Hôtel d’Angleterre à Leningrad, après avoir laissé un dernier poème écrit avec son sang.
    Ses funérailles furent nationales à la demande de Staline. Pas sûr que Maïakovski eut apprécié.



    Quelques œuvres de Maïakovski :

    • ¥ Poèmes 1913-1917, traduction de Claude Frioux, Éditions Messidor, 1984

    • ¥ Théâtre, traduction de Michel Wassiltchikov, Éditions Grasset, 1989

    • ¥ Le Nuage en pantalon, trad. Wladimir Berelowitch, Mille et une nuits, 1998

    • ¥ Écoutez si on allume les étoiles..., choix et traduction de Simone Pirez et Francis Combes, préface de Francis Combes, Le Temps des cerises, 2005.



    Éphéméride 4 avril 1902 naissance de Louise de Vilmorin

    Louise Levêque de Vilmorin est un écrivain français, née le 4 avril 1902 à Verrières-le-Buisson (Essonne) où elle est morte le 26 décembre 1969.

    Née dans le château familial d’une célèbre famille de botanistes et grainetiers, elle est la seconde fille de Philippe de Vilmorin et de son épouse, Mélanie de Gaufridy de Dortan. Elle se fiance en 1923 à Antoine de Saint-Exupéry mais épouse finalement en 1925 un Américain, Henry Leigh Hunt (1886 – 1972) et s’installe à Las Vegas, au Nevada. Trois filles naissent de ce mariage: Jessica, Alexandra et Elena.

    Divorcée, elle épouse en 1938 en secondes noces le comte Paul Pálffy ab Erdöd (1890 – 1968), dont elle divorce en 1943. Ces années sont pour Louise « les plus belles de [sa] vie. »

    Elle devient ensuite la maîtresse de Paul Esterházy de Galántha (1901 – 1964), à partir de 1942, puis de Duff Cooper, ambassadeur de Grande-Bretagne.

    La femme de lettres voyage beaucoup et séjourne fréquemment en Suisse chez son ami le prince Sadruddin Aga Khan. En 1961 elle fait la connaissance à Genève, par le biais d’un de leurs amis communs Jean-Louis Mathieu, du peintre genevois Émile Chambon et se prend d’amitié pour lui. Le 10 mai 1962 se tient à son initiative le vernissage d’une grande exposition Chambon à la galerie Motte à Paris, dont elle préface le catalogue.

    Elle termine sa vie avec un amour de jeunesse, André Malraux.

    Louise de Vilmorin publie son premier roman,
    Sainte-Unefois en 1934, sur les encouragements d’André Malraux, puis, entre autres, Fiançailles pour rire (1939), Julietta (1951) et Madame de… (1951).

    Elle publie aussi plusieurs recueils de poèmes dont
    Le Sable du Sablier (1945) et L’Alphabet des aveux (1954). Sa fantaisie se manifeste dans les figures de style dont elle est friande, notamment les holorimes (qu’elle écrit « olorime ») et les palindromes dont elle a écrit un grand nombre et de grande taille.

    Francis Poulenc fait d’elle l’égale de Paul Éluard et de Max Jacob. Il trouve dans ses poèmes « une sorte d’impertinence sensible, de libertinage, de gourmandise qui prolongeait dans la mélodie ce que j’avais exprimé, très jeune, dans
    Les Biches avec Marie Laurencin. »

    Elle a travaillé également comme scénariste et dialoguiste pour plusieurs longs métrages,
    Les Amants en 1957, La Française et l’Amour en 1960, et est apparue en tant qu’actrice dans Amélie ou le Temps d’aimer (1961) de Michel Drach et Teuf-teuf (1963) de Georges Folgoas.

    Éphéméride 3 avril 1862 publication des «Misérables» de V. Hugo

    Victor Hugo a déjà fêté ses soixante ans lorsque sont publiés simultanément, le 3 avril 1862, à Bruxelles, chez Lacroix, Verboeckhoven et Cie, à Paris chez Michel Lévy et Pagnerre, les deux premiers volumes des Misérables.

    Commencée en 1845, sous le titre
    Les Misères, cette somme hugolienne, œuvre immense, classée au patrimoine littéraire national, jouit dès le début de sa publication d’un succès considérable.

    Avec
    Les Misérables, sa gloire va atteindre une dimension planétaire inconnue jusque-là dans le domaine littéraire. Et, plus important encore, une nouvelle conscience sociale va émerger dans la société occidentale.

    Roman phare de Victor Hugo,
    Les Misérables sont le fruit d’une longue gestation. Dès 1828, le jeune écrivain, tout royaliste qu’il est, envisage un grand roman sur le thème de la misère. Commence la période de la documentation avec collecte de coupures de presse, visite des lieux (bagnes, usines ou champ de bataille de Waterloo), et recueil de témoignages.

    L’écriture elle-même commence le 7 novembre 1845, pour un premier jet se déroulant jusqu’en 1848.

    Mais la politique interrompt l’œuvre de création d’Hugo qui assiste indigné à l’abdication de Louis-Philippe et plus tard au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte.

    Avant d’être obligé de fuir, il court de barricade en barricade, expérience qui deviendra un des temps forts de son roman où il met en scène le petit Gavroche, tout droit sorti de
    La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix, peint en 1830. L’exil lui offre le calme pour reprendre la plume, de 1860 à 1862.

    Entre-temps, le projet a évolué, ses idées sociales étant devenues plus claires. Il ne s’agit plus des
    Misères, abstraction de l’état de pauvreté d’une partie de la population, mais des Misérables, incarnation du peuple souffrant à travers quelques personnages types.

    Il faut trois mois, d’avril à juin 1862, pour publier les dix volumes des
    Misérables. Le peuple est séduit. On dit que dans les ateliers, les ouvriers se cotisent pour acheter les ouvrages et se les passer de main en main.

    Mais les lettrés font la grimace. Peut-être parce que l’attente était énorme, la désillusion se révèle cruelle. Les critiques consternées se multiplient
    : contre le style tout d’abord, « intentionnellement incorrect et bas » (Gustave Flaubert) censé plagier le parler populaire. Puis contre le fond, qui dérange: ne risque-t-il pas de donner de faux espoirs au peuple, de lui faire miroiter cette « passion de l’impossible […]: l’extinction de toutes les misères » (Alphonse de Lamartine)? Baudelaire confesse dans une lettre à sa mère: « Ce livre est immonde et inepte » (11 août 1862).
    Les républicains lui reprochent de donner en exemple un prêtre (Monseigneur Bienvenu), les catholiques d’accuser Dieu d’être à l’origine de la misère. Voici Hugo vilipendé pour avoir engendré
    « le livre le plus dangereux de ce temps » (Jules Barbey d’Aurevilly). Mais n’était-ce pas son but?

    Les Misérables est un des premiers romans centré sur le peuple, non pour faire peur aux lecteurs, mais pour dénoncer les conditions de vie des plus humbles. Il n’a été précédé dans cette voie que par Les Mystères de Paris et en Angleterre par David Copperfield (1849, Charles Dickens).

    À travers ses personnages, c’est l’homme dans sa diversité et sa fragilité qu’il dépeint
    : Jean Valjean (Jean « V’la Jean ») le courageux, Fantine (« l’enfant ») la victime, Cosette (« la petite chose ») et Gavroche, les enfants martyrs, les Thénardier et Javert, la cruauté et l’acharnement.

    Éphéméride 30 mars 1844 naissance de Paul Verlaine

    Paul Marie Verlaine est un poète français, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896.

    Né le 30 mars 1844, Paul Verlaine était d'origine ardennaise mais vécut à Paris. Élève au lycée Bonaparte, il embrassa par la suite une carrière d'employé de bureau à la mairie de Paris, en même temps qu'il fréquente cafés et cercles littéraires comme celui des Vilains Bonshommes.

    Admirateur de Baudelaire, il s'essaie à la poésie et publie son premier recueil,
    Poèmes saturniens en 1866 à 22 ans. Frappé par le mariage puis la mort de sa cousine Elisa Montcomble dont il était amoureux, il bascule dans l'alcool et la violence.

    Ses
    Poèmes saturniens (1866) et les Fêtes galantes (1869), sont marqués par l'influence de la poésie parnassienne, même si l'on voit déjà s'y dessiner des traits indéniablement personnels - sensualité, mélancolie - et tout à fait propres à la poétique verlainienne telle qu'il la décrira ultérieurement dans l'Art poétique (écrit en 1874, publié dans Jadis et Naguère en 1884).

    Après sa période d'errance amoureuse, il rencontra une jeune fille, Mathilde Mauté, qu'il célébra dans les poèmes de la
    Bonne Chanson (1870).

    Mais soupçonné de sympathie à l'égard des Communards, il connut à cette époque des difficultés financières et professionnelles qui détériorèrent encore le climat familial.

    La rencontre du poète avec Arthur Rimbaud, en 1871, vint porter un coup ultime à son mariage. Après quelques mois de cohabitation pénible sous le toit familial et quelques scènes violentes, Verlaine choisit de s'enfuir avec Rimbaud, abandonnant femme et enfant.

    Les deux poètes poursuivirent, en Belgique puis en Angleterre, une relation tumultueuse et passionnée, qui se termina violemment, lorsque Verlaine, au cours d'une dispute, tira deux coups de feu sur Rimbaud, le blessant légèrement.

    Il fut condamné à deux ans de prison; c'est dans sa cellule qu'il écrivit les poèmes du recueil
    Romances sans paroles (1874) sur la période de sa vie commune avec Rimbaud. Rongé par le remords, il y redécouvrit également la foi catholique. À sa sortie de prison, il composa des poèmes marqués par sa conversion, notamment ceux qui figurent dans Sagesse (publié en 1881).

    Il gagne ensuite sa vie comme professeur à Londres puis en France à Rethel où il noue une relation équivoque avec un de ses élèves, Lucien Létinois. Cette amitié particulière qui dure de 1877 à la mort de Lucien en 1883 les mène à une vie instable en Angleterre puis dans les Ardennes où Verlaine a acheté une ferme avec l'argent de sa mère.

    L'installation rêvée échoue et Verlaine rentre à Paris en 1882 : commence alors une déchéance sociale et morale qui le réduit à l'état de semi-clochard alcoolique. Usé, Verlaine meurt à 51 ans, le 8 janvier 1896, d'une congestion pulmonaire.

    Il était cependant devenu l'un des écrivains les plus admirés de sa génération, et son influence sur les jeunes poètes, notamment les premiers symbolistes, était déjà grande. On doit encore à Verlaine un important recueil d'études critiques sur Rimbaud, Mallarmé et Tristan Corbière, les
    Poètes maudits (1884), des recueils sensuels comme Parallèlement (1889) ainsi que, vers la fin de son existence, des œuvres autobiographiques en prose, Mes hôpitaux (1892), Mes prisons (1893) et des Confessions (1895).

    Il mourut le 8 janvier 1896 à cinquante et un ans, alcoolique, malade, dans une terrible misère. Il représente par excellence la figure du poète maudit.

    Éphéméride 27 mars 1899 naissance de Francis Ponge

    Francis Ponge est un poète français, né à Montpellier le 27 mars 1899 et mort à Bar-sur-Loup, Alpes-Maritimes, le 6 août 1988.

    Né à Montpellier en 1899, issu d’une famille protestante bourgeoise, Francis Ponge échoue à deux reprises à sa licence de philosophie, et ne parvient pas à entrer à l’Ecole Normale Supérieure. Il étudie le droit et la philosophie à Paris avant d’être mobilisé et de rejoindre l’armée pendant la Première Guerre mondiale.

    Dans les années vingt, il commence à publier des textes à la NRF avant d’appartenir brièvement au mouvement surréaliste.
    Au début des années trente, il se marie. Il entre en 1931 aux messageries Hachette
    : parallèlement à son travail littéraire, il assurera cet emploi alimentaire. Délégué syndical et sympathisant communiste de la première heure, il perd son emploi à la suite des soulèvements du Front populaire en 1936.
    Il adhère au parti communiste en 1937.

    Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, il entre dans la Résistance. En 1942 paraît
    Le Parti pris des choses, dans lequel les grands axes de son travail poétique sont posés. Il rompt sciemment avec les traditions surréalistes, et se distingue de ses contemporains en prenant justement le « parti » des choses. Les titres de ses poèmes sont à ce titre éloquents: « l’huître », « la cruche », « le savon », « le cageot », etc.

    Maître de la forme, il commence à enseigner après la guerre, tout en continuant son œuvre.
    Il devient directeur artistique et littéraire de l’hebdomadaire communiste
    Action de 1944 à 1946.
    Il quitte le parti communiste en 1947, considérant que le parti interférait avec sa liberté individuelle d’auteur.

    Après un séjour en Algérie, il entre à l’Alliance Française comme professeur jusqu’en 1964. Bien que reconnu par des sommités intellectuelles, tel Jean-Paul Sartre, Francis Ponge restera dans une certaine confidentialité jusqu’en 1984, lorsqu’il reçoit le grand prix de poésie de l’Académie française.
    Il connaît à partir de cette époque une reconnaissance publique, avec des prix et récompenses (Légion d’honneur, Grand Prix de l’Académie Française), des conférences et lectures (Cerisy, Centre Pompidou) et un hommage au festival d’Avignon en 1985.

    Il est inhumé au cimetière protestant de Nîmes.

    Éphéméride 20 mars 1828 naissance d'Henrik Ibsen

    Henrik Ibsen est un poète et auteur dramatique norvégien (Skien 1828-Christiania 1906).

    Il naît le 20 mars 1828 à Skien, petite ville de la côte norvégienne près d’Oslo. Lorsque Henrik eut huit ans, son père dut vendre ses biens. La famille s’exila à la campagne. Henrik s’isole avec ses livres, dessine, rêve.

    Envoyé à Grimstad faire son apprentissage chez un pharmacien, il y reste six ans (1844-1850). Son esprit satirique s’exerce à l’encontre de la bourgeoisie de la petite ville de province. Il écrit des poèmes romantiques. Il croit à la solidarité scandinave, à la volonté du peuple de se sacrifier pour une idée
    ; aussi, lorsque, plus tard, en 1864, la Norvège refusera d’aider le Danemark en guerre contre la Prusse, il sera amèrement déçu.

    En 1850, il part pour Christiania et passe son baccalauréat
    ; il connaît la misère, noue des contacts avec un mouvement d’émancipation ouvrière, fonde le journal Andhrimner, qui ne survivra que quelques mois.

    En 1851, Ole Bull, qui venait de fonder le Théâtre national à Bergen, lui offre la régie du théâtre. S’il ne deviendra jamais un bon metteur en scène, Ibsen fera, pendant les cinq années passées au théâtre de Bergen, son apprentissage de dramaturge.

    Chaque année, il donnera une pièce. Il étudie les sagas
    ; dans ce monde héroïque, il retrouve ses idéaux.

    En 1857, il prend à Christiania la direction artistique du Théâtre national, qui doit contrebalancer le « Christiania Theater », de tradition danoise. C’est le temps de l’espoir et des déceptions. Ibsen connaît des difficultés dans la gestion de son théâtre
    ; ses pièces sont mal reçues, et il perd son poste.

    En 1861, malade, il est en proie à des idées de suicide. Déçu dans ses espoirs esthétiques et politiques, Ibsen rompt avec son pays et part pour l’Italie en 1864. Il y vivra pendant de nombreuses années, ainsi qu’en Allemagne, et ne sera de retour en Norvège de façon définitive qu’en 1891.

    Le poème dramatique
    Brand (1866) est écrit sous le coup de ses déboires et de son indignation.
    Après
    Brand, qui connaît un succès en Scandinavie, vient Peer Gynt (1867).

    En 1869 paraît l
    ’Union des jeunes, satire des partis politiques, puis Ibsen termine Empereur et Galiléen (1873). Cette œuvre, conçue à une époque où Ibsen est sous l’impression de la guerre franco-allemande et de la Commune, porte la trace des influences de Schopenhauer, des critiques bibliques de Renan.

    Après les
    Piliers de la société (1877), Maison de poupée (1879) provoque des discussions passionnées. La pièce est une dénonciation du mariage et de l’inégalité des époux. Les Revenants (1881) soulève également des protestations indignées. Cette pièce est une attaque contre le mariage conventionnel sans amour et, en cela, elle est liée à Maison de poupée.

    Cette pièce soulève une telle tempête d’indignation qu’Ibsen écrit
    Un ennemi du peuple (1882), tragi-comédie qui est en quelque sorte un commentaire sur ses relations avec la société.

    Dans
    Rosmersholm (1886), on retrouve les fortes oppositions d’Empereur et Galiléen. Ibsen se sent alors attiré par le mysticisme et les mouvements inconscients de l’âme (la Dame de la mer, 1888).

    Dans
    Hedda Gabler (1890), l’exigence de l’action héroïque, la sexualité anormale, la peur du scandale social provoquent chez l’héroïne un état permanent de violence.

    En 1891, Ibsen quitte l’Allemagne
    : il s’y est familiarisé avec l’œuvre de Nietzsche, et Solness le Constructeur (1892) aussi bien que John Gabriel Borkman (1896) rendent compte de sa réaction à la théorie du surhomme.

    Après
    le Petit Eyolf (1894), qui a pour thème l’amour égoïste des parents qui exclut l’enfant, la dernière œuvre d’Ibsen, Quand nous nous réveillerons d’entre les morts (1899), porte le sous-titre: « Un épilogue dramatique ».

    Henrik Ibsen meurt le 23 mai 1906.

    Éphéméride 5 mars 1944 décès de Max Jacob

    Max Jacob est un poète, romancier, essayiste, épistolier et peintre français, né le 12 juillet 1876 à Quimper, mort le 5 mars 1944, alors qu’il était emprisonné au camp de Drancy (Seine-Saint-Denis).


    Fils d’un tailleur établi à Quimper, Max Jacob entreprend, après de brillantes études secondaires, des études à l’École coloniale à Paris. Il les abandonne au profit de la critique d’art, écrivant sous le pseudonyme de Léon David dans le Moniteur des Arts. La fréquentation des ateliers et des expositions lui permet de rencontrer Picasso en 1901. Le peintre catalan habitera chez Max Jacob à partir de 1902, avant que ce dernier aille rejoindre en 1907 la rue Ravignan à Montmartre, peu après l’installation du peintre au Bateau-Lavoir.

    Max Jacob est alors le témoin privilégié de la naissance du cubisme, assistant en particulier à la genèse des
    Demoiselles d’Avignon. Il se lie alors avec Juan Gris, Apollinaire, Braque ou André Salmon. Après des contes pour enfants, Max Jacob entreprend de réinventer la poésie en prose: Saint-Matorel (1911) et le Siège de Jérusalem (1914), illustrés par Picasso et les Œuvres burlesques et mystiques du frère Matorel (1912) avec des dessins de Derain, tous trois édités par Kahnweiler, précèdent le célèbre Cornet à dés (1917) édité à compte d’auteur.

    Jusqu’en 1921, Max Jacob fréquente la bohème montmartroise et se lie avec la plupart des écrivains et artistes du moment. L’amitié de Cocteau sera indéfectible
    ; Modigliani fera de lui des portraits émouvants.
    Deux apparitions du Christ (la première sur le mur de sa chambre en 1909, le seconde en 1914) le convainquent d’abandonner la religion juive pour la foi catholique. Le baptême aura lieu l’année suivante sous le regard de son parrain Picasso. Sa vie sera désormais différente.

    De 1921 à 1928, il s’installe dans l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, où il demeurera de nouveau à partir de 1935, et jusqu’à sa mort en 1944. Il écrit d’innombrables méditations religieuses et dessine des scènes inspirées par la Bible.

    Parallèlement à son œuvre d’écrivain, essentiellement des poésies où il démontre son incomparable talent de jongleur de mots (
    La Défense de Tartuffe, 1919, Cinematoma, 1920, Le Laboratoire central et le Roi de Béotie, 1921, L’Art poétique et Le Cabinet noir, 1922, Filibuth ou la montre en or et La Couronne de Vulcain, 1923, etc.). Max Jacob, qui s’était essayé à la peinture à son arrivée à Paris, va se consacrer de plus en plus à cet art.
    À partir de 1919, il exposera régulièrement ses gouaches qui lui procureront les ressources que l’écriture ne lui apporte pas. Elles sont inspirées par des paysages de Bretagne, de Paris ou du Val de Loire, par les fresques romanes qu’il admire ou par les scènes de cirque qu’il affectionne particulièrement.

    Durant la période du Bateau-Lavoir, il avait adopté une technique faite de formes géométriques, qui n’était pas sans relations avec le cubisme. Il la reprendra dans les dernières années. Son art se partage alors entre des gouaches à l’expression spontanée et d’autres copiées d’après des cartes postales, plus alimentaires et plus banales.

    Durant toute sa vie, Max Jacob a par ailleurs été un « découvreur » de talents, encourageants peintres, écrivains et musiciens, écrivant des préfaces ou servant d’intermédiaire avec ses amis et relations. André Malraux, Paul Dubuffet, Roger Toulouse, Josep de Togorès, Francis Poulenc, Henri Sauguet, Christopher Wood ou Giovanni Leonardi lui sont tous plus ou moins redevables.

    De 1928 à 1935, de retour à Paris, Max Jacob s’abandonnera aux mondanités et au dandysme, entouré de toute une génération de jeunes poètes comme Marcel Béalu, Michel Manoll ou René-Guy Cadou, qui voient en lui, à travers
    Le Cornet à dés, l’inventeur de la modernité. Sa correspondance est considérable.
    Max Jacob va consacrer ses dernières années, particulièrement douloureuses, à prophétiser la catastrophe qui s’annonce. Bien qu’authentiquement chrétien, il est contraint de porter l’étoile jaune.

    En 1942, sa sœur Julie-Delphine meurt, anéantie par la peur. L’année suivante, son frère Gaston, puis en janvier 1944, sa sœur chérie Myrté-Léa sont déportés à Auschwitz, dont ni l’un ni l’autre ne reviendront.

    Max Jacob mène une vie quasi monastique à l’ombre de l’abbaye bénédictine de Saint Benoît sur Loire. C’est là qu’il est arrêté par la Gestapo d’Orléans le 24 février 1944, emprisonné à la prison d’Orléans, puis déporté quatre jours plus tard au camp de Drancy d’où partaient les convois vers l’Allemagne, où il meurt d’une pneumonie et d’épuisement deux semaines plus tard en dépit d’interventions tardives pour le faire libérer, dont celles de Jean Cocteau et Sacha Guitry.

    Max Jacob comptait parmi ses nombreux amis Jean Moulin qui prend le pseudonyme de
    Max dans ses activités de résistant. Son corps a été inhumé en 1949 à Saint-Benoît-sur-Loire. Sa tombe a été ornée d’un de ses portraits réalisé en 1935 par son ami René Iché.
    Le 17 novembre 1960, il est déclaré officiellement « Poète mort pour la France ».

    Éphéméride 1e mars 1875 décès de Tristan Corbière

    Édouard-Joachim Corbière, dit Tristan Corbière, né le 18 juillet 1845 au manoir de Coat-Congar à Morlaix (Finistère) et mort le 1er mars 1875 à Morlaix, est un poète français.
    Il est né de l’union d’Édouard Corbière et d’Angélique Aspasie Puyo que 33 ans séparent
    : à sa naissance, son père est âgé de 52 ans, et sa mère de 19. son père, Édouard Corbière est un ancien écumeur des mers, inventeur du roman maritime
    Après une enfance passée sans histoire dans le manoir du Launay, Tristan est envoyé à l’âge de 14 ans en pension au lycée impérial de Saint-Brieuc. Apparaissent ainsi les symptômes de l’affection qui devait l’emporter. Tristan se plaint d’engelures aux mains, souffre de rhumatisme articulaire. D’après le diagnostic du Dr Pierre Osenat, il s’agit du rhumatisme tuberculeux de Poncet. Son état de santé s’aggravant, il doit quitter Saint-Brieuc l’année suivante pour rejoindre son oncle médecin établi à Nantes. Il entre au lycée de Nantes en qualité d’externe. Deux ans plus tard, son état de santé l’oblige à cesser ses études. Commence alors une vie de marginal
    ; il voyage dans le sud de la France, où il lit les œuvres de Hugo, de Baudelaire, de Musset.
    Il s’installe ensuite à Roscoff, en Bretagne, dans une maison que possèdent ses parents. Les habitants du village le surnomment l’« Ankou », c’est-à-dire le spectre de la mort, en raison de sa maigreur et de son allure disloquée. Il aime prendre la mer sur son bateau, « Le Négrier » (titre du plus célèbre roman de son père) et se livre à quelques excentricités. Il s’amuse un jour à se déguiser en forçat, en femme ou en mendiant, l’autre à se raser les sourcils ou bien encore, alors qu’il est en visite à Rome, à traîner un porc en laisse déguisé en évêque lors du carnaval auquel assiste le pape. C’est ainsi que s’écoulent ses jours, jusqu’à sa rencontre avec une petite actrice parisienne que Corbière se plaît à appeler Marcelle, de son vrai nom Armida Josefina Cuchiani
    ; elle devient Marcelle, la muse-égérie des Amours jaunes, la « cigale » du poème liminaire et du poème d’envoi, la « Passagère » de « Steam-Boat », voire le faux blason de l’édition originale.
    Délaissant son prénom d’état-civil, Édouard-Joachim, pour prendre celui, plus évocateur, de Tristan (pour TRISTE EN CORPS BIÈRE), il fait paraître à compte d’auteur en 1873 son unique recueil de poèmes, « Les Amours jaunes », qui passe inaperçu chez les frères Glady. L’édition financée par le père Corbière se monte à 481 exemplaires sur papier hollande et 9 sur papier jonquille.

    Bien que le poète ait d’abord présenté neuf de ses poèmes dans La Vie parisienne entre le 25 mai et le 18 octobre 1873, Les Amours jaunes passent presque inaperçues, même si des poèmes, tel « Le Douanier », courent déjà sous le manteau et font la joie de ses amis, frères de bordée. Trois articles de journaux de l’époque saluent pourtant le nouveau venu. Mais il faudra attendre l’enthousiasme de Paul Verlaine pour le premier des « poètes maudits » dans un chapitre de son essai « Les Poètes maudits » (1883). Le recueil se trouve également en bonne place dans la bibliothèque élitiste de Des Esseintes, le héros d’« À Rebours »: cette présence dans l’œuvre de Huysmans contribuera à faire connaître le poète au public.

    Corbière meurt à Morlaix le 1er mars 1875. Il n’a pas trente ans et n’a connu qu’une vie de solitude, brève et misérable, constamment atteint dans sa chair par la maladie, malheureux en amour, englué dans une passion unique et sordide; sans doute, au figuré, la mer fut-elle sa véritable épouse. Le temps a rendu le poète à la lumière, et reconnu, bien tard, son talent.
    Les « Amours jaunes » désignent les amours vénales.

    Éphéméride 26 février 1802 naissance de Victor Hugo

    Victor Hugo est l’un des plus grands poètes et écrivains français de tous les temps. Il s’est illustré dans tous les genres : poésie, théâtre, roman, essai, journalisme.

    Il naît à Besançon (son père est comte et général d’empire) et fait ses études au lycée Louis-Le-Grand à Paris. Dès 1816, il affirme sa vocation littéraire
    : « Je veux être Chateaubriand ou rien! »


    Victor Hugo est, à ses débuts, poète et monarchiste. Mais les événements de 1830 et sa liaison avec Juliette Drouet provoquent en lui de profonds changements d’idées et en font le chef de file du mouvement romantique. Son appartement devient le siège du « Cénacle », regroupant de jeunes auteurs. Il gagne avec Gérard de Nerval et Théophile Gauthier la « bataille d’Hernani », contre les partisans du théâtre classique.

    Écrivain de génie, il voit sa notoriété se transformer rapidement en célébrité. Victor Hugo est élu à l’Académie Française en 1841 et nommé Pair de France en 1845. Il perd sa fille aînée Léopoldine en 1845 et semble chercher dans la politique un apaisement à son immense douleur.

    Ému par les souffrances du peuple en 1848, Victor Hugo devient républicain et affiche son hostilité à Napoléon III qui le fait exiler à Jersey, puis à Guernesey. En 1859, il refuse l’amnistie de l’Empereur. Pendant cet exil qui dure près de vingt ans, il produit la partie la plus riche de son œuvre.

    De retour en France en 1870, Victor Hugo est accueilli comme le symbole de la résistance républicaine au Second Empire. Il est élu député de Paris, puis sénateur. Sa production littéraire cède alors le pas à la politique. Il publie essentiellement des œuvres commencées pendant son exil.

    Ses funérailles nationales et civiles à Paris sont grandioses, car il a été, de son vivant, le plus populaire des écrivains et un grand défenseur de la République.

    Ses œuvres
    :
    Odes (Poésies, 1822), Cromwell (Théâtre, 1827), Les Orientales (Théâtre, 1829), Marion de Lorme (Théâtre, 1829), Hernani (Théâtre, 1830), Les Feuilles d’automne (Poésies, 1831), Notre-Dame de Paris (roman historique, 1831), Le roi s’amuse (Théâtre, 1832), Marie Tudor (Théâtre, 1833), Lucrèce Borgia (Théâtre, 1833), Les Chants du Crépuscule (Poésies, 1835), Les Voix intérieures (Poésies, 1837), Ruy Blas (Théâtre, 1838), Les Rayons et les Ombres (Poésies, 1840), Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La Légende des Siècles (Poésie, 1859), Les Misérables (roman, 1862), William Shakespeare (essai 1864), Les Travailleurs de la mer (roman, 1866), l’Homme qui rit (roman, 1869), L’année terrible (1872), Quatre-vingt-treize (1874), l’Art d’être grand-père (1877), Religions et religion (1880), Les Quatre Vents de l’esprit (1881), Choses vues (1887).

    Éphéméride 19 février 1896 naissance d'André Breton

    André Breton est un écrivain, poète, essayiste et théoricien du Surréalisme, né à Tinchebray dans l’Orne le 19 février 1896 et décédé à Paris le 28 septembre 1966.
    Originaire d’un milieu modeste, il commence sans enthousiasme des études de médecine et est mobilisé en 1916 comme infirmier militaire à Nantes. Il y fait la connaissance de Jacques Vaché, qui se suicide à vingt-quatre ans et qui aura une grande influence sur lui.


    Avec Louis Aragon et Philippe Soupault, André Breton fonde en 1919 la revue
    Littérature. Ami de Guillaume Apollinaire, il fréquente aussi Tristan Tzara, initiateur du mouvement Dada.

    Dans
    Les Champs magnétiques (1920), texte poétique écrit avec Philippe Soupault, il met en œuvre le principe de l’écriture automatique et explore les possibilités de l’état hypnotique.

    André Breton publie en 1924 le premier « Manifeste du Surréalisme » où il prône l’exploration poétique de l’inconscient en réhabilitant l’imaginaire et le rêve. Avec ses amis, Philippe Soupault, Louis Aragon, Paul Éluard, René Crevel, Michel Leiris, Robert Desnos, Benjamin Péret, il crée le « Bureau de recherches surréalistes » et la revue « La Révolution surréaliste ».

    Dans le second Manifeste surréaliste (1930) André Breton qui tente de réconcilier le rêve et la réalité et de promouvoir une « libération totale », donne du surréalisme la définition suivante
    : « Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée… »

    En 1927 André Breton entre au Parti communiste avant de rompre tout lien avec lui en 1935. Après la guerre et son exil à New York de 1940 à 1946, il tente en vain de raviver le surréalisme.

    Éphéméride 15 février 1920 naissance de René-Guy Cadou

    René Guy Cadou est un poète français, né le 15 février 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et décédé le 20 mars 1951 à Louisfert (Loire-Atlantique).
    Il est fils d’instituteurs laïques et vit une enfance heureuse qui deviendra plus tard une source majeure de son inspiration poétique. Puis viendra le départ à Nantes pour le lycée, la mort de sa mère qui plongera l’adolescent dans une mélancolie profonde.
    En 1936, Cadou fait la rencontre de Michel Manoll, qui l’introduit dans les milieux poétiques et lui fait connaître notamment Max Jacob et Pierre Reverdy. Sa première publication
    : Brancardiers de l’Aube, en 1937. Suivront des années de poésie ardente, avec de nouvelles épreuves: la mort du père, la guerre, la débâcle.

    Mobilisé en juin 40, Cadou échoue dans la retraite, à Navarrenx puis à Oloron-Sainte-Marie où, malade, il est hospitalisé. Réformé le 23 octobre, il regagne la région nantaise où le hasard de ses nominations en tant qu’instituteur suppléant le conduit aux quatre coins du département. La poésie des premiers recueils est sans doute dominée par l’influence de Pierre Reverdy. L’expérience de la guerre l’orientera vers une expression beaucoup plus poignante et personnelle face à l’horreur
    : « Pleine Poitrine ». Le 22 octobre 1941 trois camions bâchés roulent vers la Sablière de Châteaubriant, transportant les 27 otages qui seront fusillés quelques instants plus tard: l’instituteur Cadou croise le chemin des otages. Les poèmes de « Pleine Poitrine » s’ancreront sur cet épisode terrible de la barbarie nazie. C’est à Rochefort-sur-Loire, dans l’arrière-boutique de la pharmacie de Jean Bouhier, que se retrouvera un groupe de jeunes poètes, en rupture avec le conformisme littéraire du régime de Vichy, et formeront école. On y comptera René Guy Cadou, Jean Rousselot, Jean Bouhier, Luc Bérimont, Marcel Béalu, Michel Manoll…
    Le 17 juin 1943, il rencontre Hélène Laurent, elle-même poète qu’il devait épouser en 1946 et qu’il célèbre dans « Hélène ou le règne végétal ». Nommé instituteur titulaire à Louisfert en octobre 1945, Cadou s’y installe et mène avec les gens du village, la vie simple du maître d’école en sabots et pèlerine.
    Mais bientôt la maladie va faire son œuvre inéluctable
    : interventions chirurgicales en janvier et mai 1950 suivies d’une période de rémission qui ne durera que le temps d’un été. Quelques jours après avoir signé Les Biens de ce Monde, René Guy Cadou meurt dans la nuit du 20 mars 1951, entouré d’Hélène et de Jean Rousselot qui était venu le voir par hasard.

    Éphéméride 26 janvier 1855 décès de Gérard de Nerval


    À quarante-sept ans, le poète Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, se pend à une grille, rue de la Vieille-Lanterne, près du Châtelet, à Paris. Figure emblématique du Romantisme, Nerval souffrait depuis quatorze ans de crises d’hallucinations et de délire.
    Bouleversé par la mort de sa mère dans sa petite enfance, il donnera une place prépondérante dans sa vie et son œuvre au mythe féminin.
    Fantaisie (1832), les Filles du feu (1854), mais aussi Aurélia ou le rêve de la vie (1855) publié après sa mort, en sont le parfait témoignage.

    Francis Carco, qui a écrit en 1953 une très touchante et très poétique biographie du poète, ne croit pas au suicide mais à une mise en scène macabre
    : le corps de Gérard a été retrouvé les pieds affleurant le sol et son chapeau sur la tête:

    « Sais-je pourquoi
    ? Je ne relis jamais dans les Nuits d’Octobre les passages qui ont trait à cette population obscure, errante et dolente de la nuit sans éprouver au cœur comme un pincement!… Je pense à la rue Vieille-Lanterne, au bouge où, vraisemblablement, Gérard fut assommé et pendu à la grille du dehors pour laisser croire à un suicide. Tout cela est sinistre. Peut-être provoqua-t-il une discussion intempestive, ou se livra-t-il tout à coup à une plaisanterie que la clientèle de l’endroit (abrutie par l’alcool et l’épuisement) n’était pas, comme on l’imagine, d’humeur à tolérer. La confusion qui entoure la mort de Gérard n’est, après tout — peut-être — que le prolongement de celle dans laquelle il vivait. »

    Francis Carco, Gérard de Nerval, Albin-Michel 1953.

    Épitaphe
    Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,
    Tour à tour amoureux insoucieux et tendre,
    Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre.
    Un jour il entendit qu’à sa porte on sonnait.

    C’était la Mort! Alors il la pria d’attendre
    Qu’il eût posé le point à son dernier sonnet;
    Et puis sans s’émouvoir, il s’en alla s’étendre
    Au fond du coffre froid où son corps frissonnait.

    Il était paresseux, à ce que dit l’histoire,
    Il laissait trop sécher l’encre dans l’écritoire.
    Il voulait tout savoir mais il n’a rien connu.

    Et quand vint le moment où, las de cette vie,
    Un soir d’hiver, enfin l’âme lui fut ravie,
    Il s’en alla disant: « Pourquoi suis-je venu? »


    Cette épitaphe que Gérard avait composée pour lui-même parut bien après sa mort dans le recueil Poésies diverses (1877)

    Éphéméride 16 janvier 1884 naissance de Jules Supervielle

    Jules Supervielle est né en Uruguay, à Montevideo, le 16 janvier 1884, d’un père béarnais et d’une mère basque. La même année, le petit Jules et ses parents rentrent en France pour rendre visite à leur famille. C'est à Oloron Saint-Marie que se produit un tragique accident : son père et sa mère meurent brutalement, sans doute empoisonnés par l'eau d'un robinet ou victimes du choléra . L'enfant est d'abord élevé par sa grand-mère.
    Supervielle est ensuite élevé par son oncle en Uruguay. A l'âge de neuf ans, le petit Jules apprend par hasard qu'il n'est que le fils adoptif de son oncle et sa tante. Il commence la rédaction d'un livre de fables sur un registre de la banque Supervielle.
    En 1894, il revient en France, où il s’établira, retournant régulièrement séjourner dans son pays natal. Il commence à publier des poèmes dès 1901. Il se tient à l’écart des mouvements d’avant-garde, et son œuvre, comme le souligne Jean-Michel Maulpoix dans son article « Jules Supervielle, le réconciliateur », se tient à mi-chemin entre le classicisme et la modernité.
    Son époque le célèbre : il obtient le Prix des Critiques en 1949, reçoit le Grand Prix de littérature de l’Académie française en 1955, et est élu « Prince des Poètes » en 1960, un mois avant sa mort.
    1996 voit la parution des œuvres poétiques complètes de Jules Supervielle dans la Bibliothèque de La Pléiade, aux éditions Gallimard.

    Éphéméride 7 janvier 1873 naissance de Charles Péguy


    Fils d’un menuisier et d’une rempailleuse de chaises, Charles Péguy entre à l’École Normale Supérieure. Militant socialiste, il prend fait et cause pour Dreyfus et ouvre une librairie socialiste dans le Quartier Latin à Paris.
    Après le « coup de Tanger » (1905), il prend des positions politiques de plus en plus nationalistes et tente de concilier socialisme, nationalisme et christianisme mystique. Devenu un poète et écrivain renommé, il ne craint pas, à la veille de la Grande Guerre, de fustiger le pacifisme de son ancien ami Jean Jaurès.
    Charles Péguy meurt au combat d’une balle en plein front le 5 septembre 1914 à Villeroy, pendant la Première bataille de la Marne.

    Son œuvre, multiple, comprend des pièces de théâtre en vers libres, comme Le Porche du Mystère de la deuxième vertu (1912), et des recueils poétiques en vers réguliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame (1913), d’inspiration mystique, et évoquant notamment Jeanne d’Arc. C’est aussi un intellectuel engagé: après avoir été militant socialiste, anticlérical puis dreyfusard au cours de ses études, il se rapproche du catholicisme à partir de 1908 et du conservatisme, et reste connu pour des essais où il exprime ses préoccupations sociales et son rejet de la modernité (L’Argent, 1913).

    Éphéméride 5 janvier 1465 Charles d'Orléans

    • Charles d’Orléans, né à Paris le 24 novembre 1394 et mort à Amboise le 5 janvier 1465.
  • En 1415 Charles d’Orléans fait partie de l’armée française poursuivant Henri V dans le nord de la France. À la débâcle d’Azincourt, le 25 octobre 1415, Charles d’Orléans est fait prisonnier et emmené en Angleterre. Sa libération est conditionnée par le paiement d’une rançon. Il reste 25 ans en Angleterre, années pendant lesquelles il développe son œuvre poétique.
    Son duché d’Orléans est laissé sans défense et les Anglais assiègent Orléans; siège auquel mit fin Jeanne d’Arc.

  • Il est enfin libéré le 5 novembre 1440, contre une rançon de 220000 écus, représentant partiellement la dot de sa nouvelle épouse, Marie de Clèves, âgée de quatorze ans, nièce du duc de Bourgogne, Philippe le Bon. En 1447, il récupère son comté d’Asti et rentre en France l’année suivante pour finir sa vie retiré à Blois. En 1457, le 19 décembre, alors qu’il a 63 ans, son épouse accouche d’une fille, Marie d’Orléans, et, le 27 juin 1462, alors qu’il a 68 ans, Marie de Clèves accouche cette fois d’un fils, Louis, le futur roi Louis XII. En 1464, elle donne naissance à une fille, Anne d’Orléans, quelques mois avant la mort de son mari.

  • Charles d’Orléans meurt à Amboise le 5 janvier 1465. Il est inhumé en l’église du Saint-Sauveur à Blois.

  • Éphéméride 1e janvier 1560 décès de Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay naît vers 1522 à Liré, en Anjou, au château de la Turmelière.
    Issu d'une famille de noblesse ancienne (famille de cardinaux, de diplomates et de gouverneurs), le jeune Joachim est orphelin très tôt de père et de mère. Il est confié à la tutelle de René, son frère aîné. Il a une enfance triste, solitaire et devient un adolescent fragile.

    Vers 1547, il rencontre Pierre de Ronsard. Après avoir rêvé l'un et l'autre à une carrière militaire, ils ont dû y renoncer tous deux pour cause de surdité précoce.
    Pierre de Ronsard et du Bellay étudient à Paris au collège de Coqueret, leur professeur est Jean Dorat, un brillant helléniste qui leur fait découvrir les auteurs de l'Antiquité et la poésie italienne. Ronsard et du Bellay forment alors un groupe de sept érudits qui prend en 1553 le nom de Pléiade.
    Du Bellay avait embrassé l'état ecclésiastique et il devint chanoine de Notre-Dame de Paris, ce qui ne l'empêche pas de mener une vie assez mondaine. Ses vers lui donnent accès à la cour, où on l'appelle « l'Ovide français ».

    En 1549, la Pléiade publie un manifeste que du Bellay a écrit :
    Défense et illustration de la langue française : défendre le français contre la domination du latin, cultiver les genres nouveaux, enrichir le vocabulaire. Ce livre se veut l'acte de fondation de la poésie française.
    Puis du Bellay publie un recueil d'une cinquantaine de sonnets, l'
    Olive (1549). Ces sonnets « à la manière » de Pétrarque, connaissent un grand succès. C'est le premier recueil en français de sonnets amoureux.

    Malgré des problèmes de santé, de 1553 à 1557, du Bellay devient secrétaire à Rome du cardinal Jean du Bellay, cousin de son père et grand diplomate. Cet exil de quatre ans, durant lesquels il écrit « Les Antiquités de Rome », commence dans l'enthousiasme. Mais la ville mythique de l'Antiquité n'est plus que ruines, faste et débauche. Le dégoût et le regret s'emparent du poète, sentiments qui lui inspireront ses plus belles pages. De retour à Paris, en 1558, il publie
    Les Antiquités de Rome, les Jeux Rustiques et Les Regrets, un recueil de 191 sonnets (dont le 31e est le célèbre : « Heureux qui comme Ulysse »), en alexandrins.
    Des ennemis secrets le firent accuser d'irréligion, ce qui nuisit à son avancement ; sa santé se détériore.

    Sourd et malade, il s'éteint subitement, à sa table de travail, dans la nuit du 1er janvier 1560.


    Éphéméride 27 décembre 1585 décès de Pierre de Ronsard

    Ronsard, fils du chevalier Louis de Ronsard, est né en septembre 1524 dans le Château de la Possonnière, près de Vendôme.
        Il est d'abord page d'aristocrates, dont le fils du roi François I
    er. Il se destinait à la carrière de militaire et de diplomate, mais une grave maladie le rend à demi-sourd.
        Le 6 mars 1543, il est tonsuré au Mans. Des bénéfices ecclésiastiques lui assurent un revenu régulier qui lui enlève tout souci matériel et lui permet de consacrer sa vie à la poésie.
        Il s'installe à Paris en 1544. C'est là qu'il contribue à former la Pléiade, un groupe de sept écrivains qui se donnent pour mission d'enrichir la langue française et de créer une véritable littérature française. Grand humaniste, il devient le poète le plus important du groupe avec Du Bellay, neveu de puissants hommes politiques, qui rédige en 1549 la
    Défense et Illustration de la langue française. Ce manifeste a pour but de défendre le français contre ses détracteurs, d'enrichir son vocabulaire et ses tournures par un retour aux bases latines et grecques et de composer des œuvres inspirées des auteurs grecs et latins, en leur empruntant des formes anciennes comme l'ode, l'élégie, l'épopée ou la tragédie.
        Ronsard étudie auprès de l'helléniste français Jean Dorat, au collège de Coqueret.
        Il fréquente des poètes, des humanistes, des clercs, des gens de cour ; il y participe activement à la vie des premiers salons et à l'activité de l'Académie de poésie et de musique, créée par Jean Antoine de Baïf. Il devient en 1558 poète officiel de la cour, avec le titre de conseiller et d'aumônier ordinaire du roi.
        Grand humaniste, il veut une poésie inspirée de l'Antiquité tant au niveau des thèmes qu'au niveau de la mythologie; il renoue avec Homère, Virgile et Horace.
        Il s’engage nettement du côté catholique au cours des guerres de religion.
        Ronsard meurt dans la nuit du 27 au 28 décembre 1585, et il est enseveli dans la crypte de l'église du prieuré de Saint-Cosme, près de Tours, aujourd'hui en ruines.
    .

    Éphéméride 25 décembre 1963 décès de Tristan Tzara

    Tristan Tzara, de son vrai nom Samuel Rosenstock, né le 16 avril 1896 à Moinești, Roumanie et mort le 25 décembre 1963 à Paris, est un écrivain, poète et essayiste de langue roumaine et française et l'un des fondateurs du mouvement Dada dont il sera par la suite le chef de file.

    Il écrit dès son adolescence. En 1915, il quitte la Roumanie et s’installe à Zurich où, avec Hugo Ball, il fonde le Cabaret Voltaire qui édite une revue, Dada, à partir de juillet 1917.

    Jusqu’en 1921 il écrit plusieurs manifestes pour la scène (publiés en 1924 sous le titre
    Sept manifestes Dada), contre la guerre mais aussi contre la littérature et l’art tels qu’ils sont produits.

    Ses poèmes et ses sketches sont vite connus à Paris où il vient en 1920, accueilli notamment par André Breton et Picabia. Sa poésie cherche avec les mots ce qu’ont fait des peintres comme Matisse et Picasso, loin des projets de Breton et des futurs surréalistes : il s’en sépare dès 1921.
    En 1931, il retrouve pour un temps les surréalistes par son rapprochement avec le Parti communiste. Il y adhère, mais rejette l’idée d’une poésie au service d’un idéal révolutionnaire. Organisateur pendant l’Occupation du Comité national des écrivains dans le Sud-ouest, il quitte le Parti communiste en 1956, quand les Soviétiques envahissent la Hongrie. Il meurt à Paris en 1963.

    Éphéméride 14 décembre 1895 naissance de Paul Eluard


    Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel, est né le 14 décembre 1895.

    En 1913, il a rencontré sa première femme, une jeune Russe, Helena Diakonova, appelée Gala. Il publie son recueil Premiers Poèmes la même année.
    Il a connu le front en 1917 et il a fini la guerre avec des idées pacifistes.
      Il fait la connaissance d'André Breton et Louis Aragon en 1919. Ensemble ils participent au mouvement Dada. Il rencontre Max Ernst en 1921
    La même année Éluard, Aragon, et Breton rompent avec les Dadaïstes. Éluard participe activement du mouvement surréaliste, fondé par Breton en 1924. Comme les autres Surréalistes il adhère au Parti Communiste en 1926. (C'est lui, et non Aragon, qui a écrit l'« Ode à Staline »…) Ils alertent contre les dangers du fascisme.
       Éluard, « l'ami des peintres », s'est lié avec Picasso, Ernst, Dali, Man Ray. Certains illustrent ses recueils et il s'inspire de leurs peintures. Il a écrit les préfaces des expositions artistiques de Paul Klee, Man Ray, Max Ernst.
    L'amour la poésie, un recueil dédié à Gala est publié en 1929, la même année qu'il a rencontré Nush (Maria Benz) qui allait devenir sa deuxième femme en 1934. Éluard resta proche de Gala, qui l’avait quitté pour le peintre Salvador Dali, pendant le reste de sa vie.
    Éluard s'est éloigné des surréalistes pendant les années 1936-1937 et a rompu avec le groupe en 1938.
    Pendant la deuxième guerre mondiale, Éluard s’est engagé dans la Résistance. Il participe à la littérature clandestine à la tête du Comité national des écrivains zone Nord.
    Poésie et Vérité (1942) a été publié avec le fameux poème Liberté. Ce poème, parachuté sur des tracts, met sa vie en danger. Se cachant dans un hôpital psychiatrique, en Lozère, Éluard continue de publier jusqu'à la Libération.
    La douleur de la mort de Nush en 1946 lui inspire
    Le temps déborde en 1947. Il s’engage pour la paix. Il participe au Congrès des intellectuels pour la paix à Wroclaw, avec Picasso en 1948.
    Éluard a rencontré sa dernière femme, Dominique, au Congrès de la paix de Mexico en 1949. Ils se sont épousés en 1951 la même année qu’Éluard a publié
    Le phénix, un recueil dédié à Dominique.
     Paul Éluard est mort le 18 novembre 1952.

    Éphéméride 27 novembre 1916 décès d'Émile Verhaeren


    Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française.

    Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d’une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l’effort humain.

    Quand la Première Guerre mondiale éclata en 1914 et que, malgré sa neutralité, la Belgique fut occupée par les troupes allemandes, Verhaeren se trouvait en Allemagne et était au sommet de sa gloire.

    Réfugié en Angleterre, il écrivit des poèmes pacifistes et lutta contre la folie de la guerre dans les anthologies lyriques. Il publia dans des revues de propagande anti-allemandes et tenta dans ses conférences de renforcer l’amitié entre la France, la Belgique et le Royaume-Uni.

    Après l’une de ces conférences à Rouen, il mourut accidentellement, ayant été poussé par la foule, nombreuse, sous les roues d’un train qui partait.

    Éphéméride 9 novembre 1918 décès de Guillaume Apollinaire


    Guillaume Apollinaire (né Wilhelm Albert Wodzimierz Apolinary de Kostrowicki) est un poète né le 26 août 1880 à Rome.

    Il est considéré comme l'un des poètes français les plus importants du début du xxe siècle, auteur de poèmes tels que
    Zone, La Chanson du Mal-Aimé, ou encore Mai, Le Pont Mirabeau ; son œuvre érotique (dont principalement un roman et de nombreux poèmes) est également passée à la postérité. Il expérimente un temps la pratique du calligramme.

    Il est le théoricien de l'Esprit nouveau, maître du cubisme et précurseur du Mouvement surréaliste.

    Il se porte volontaire pour combattre dans l’armée française en 1914, ce qui initialise sa procédure de naturalisation. Transféré à sa demande au 96e régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant en novembre 1915, il est naturalisé français le 9 mars 1916 sous le nom de Guillaume Apollinaire.

    Il est blessé à la tempe par un éclat d'obus le 17 mars 1916, alors qu'il lisait le
    Mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Paris, il est trépané le 10 mai 1916. Affaibli par sa blessure, Guillaume Apollinaire meurt le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole.

    Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris alors que, dans les rues, les Parisiens célébraient la fin de la guerre.

    Éphéméride 3 novembre 1874 naissance de Lucie Delarue-Mardrus



    Lucie Delarue-Mardrus, née à Honfleur le 3 novembre 1874 et morte le 26 avril 1945 à Château-Gontier, est une poétesse, romancière, sculptrice, dessinatrice, journaliste et historienne française.

    Ses parents ayant refusé la main de celle qu’on surnomme « Princesse Amande » au capitaine Philippe Pétain, elle épouse l’orientaliste Joseph-Charles Mardrus, traducteur des
    Mille et une Nuits, dont elle divorcera vers 1915. Elle devient l’amie de Renée Vivien et de Nathalie Barney.

    Onze recueils de poésie (une anthologie et un recueil anonyme posthumes), au moins quarante-sept récits de fiction (romans et nouvelles), de très nombreux articles (critique littéraire, artistique, bien-être, sociologie…), trois essais, cinq biographies, quatre récits de voyage, une autobiographie, deux pièces de théâtre publiées, de très nombreux manuscrits (poésies et théâtre, scénarii), des dessins et des tableaux étonnants, des sculptures très variées, des partitions (paroles et/ou musique) : Lucie Delarue-Mardrus fut une artiste complète aux dons multiples, d'une curiosité insatiable et d'une capacité de travail impressionnante.