Passion Lettres Deux

Éphéméride 14 avril 1930 décès de Vladimir Maïakovski

Vladimir Maïakovski est un écrivain russe né le 7 juillet 1893 à Bagdadi, en Géorgie.
À la mort de son père, sa famille, dans la misère, s'installe à Moscou.
Militant actif du parti bolchevik auquel il adhère à quinze ans, il fera quelques mois de prison. C’est au cours de cette période qu’il découvre la poésie. Il commence à écrire en prison, à Boutyrskaïa en 1909, il a seize ans.

À l'automne 1911, il entre à l'école de peinture, sculpture et architecture de Moscou, et commence son œuvre de dramaturge par une pièce de théâtre intitulé
Vladimir Maïakovski.
Les premiers vers de Maïakovski sont publiés dans les recueils futuristes en 1912.
Il utilise un vocabulaire provocant qui détourne les règles de classicisme.
Il publie ensuite plusieurs recueils :
- 1915:
Un nuage en pantalons.
- 1916:
la Flûte-colonne vertébrale.
- 1917:
la Guerre et l'univers.
- 1918:
l'Homme.
Il va révolutionner les codes mêmes de la poésie en écrivant
La flûte en colonne vertébrale (1915), authentique manifeste du futurisme russe. Ce livre de poésies est aussi inspiré par sa relation à Lili Brik, la sœur d’Elsa Triolet. Ils forment le triangle amoureux classique avec le mari Ossip Brik, écrivain russe qui lui fera connaître le monde avant-gardiste russe. Lili sera sa muse et son mari Ossip, son ami et éditeur.
Rejoint par Serge Tretiakov ils créeront ensemble le journal LEF (
Levyi Front Iskusstv –Front de Gauche des Arts, en français) qui inspirera toute une génération d’artistes d’avant-gardes : l’écrivain Nikolai Aseev, Le cinéaste Eisenstein, le metteur en scène Meyerhold…
Il sera aussi l’amant d’Elsa Kagan connue en France sous le nom d’Elsa Triolet.
Il réalise pendant une longue période des légendes d'affiches publicitaires, des caricatures satiriques.
Après avoir participé activement à la révolution d’Octobre en 1917, il se met au service de Lénine auquel il dédie l’un de ses plus beaux poèmes
Lénine. Il écrit sur la révolution, en particulier une pièce Mystère-Bouffe dans laquelle sa manière satirique et épique de parler la révolution commence à lui attirer des ennuis. C’est le début d’un conflit incessant avec les instances du parti, ce qui le mine et le déprime, alors qu’il parcourt le monde comme ambassadeur de la révolution russe à Londres et à Paris.

En 1923, Maïakovski fonde la LEF (« Front de gauche de l'art ») où il prône une position fonctionnaliste de l'art. Néanmoins au cœur même de la LEF, il rencontre de farouches opposants, qui finissent par le pousser à continuer son chemin autrement (Création du REF).

Il adhère à la RAPP, organisation littéraire révolutionnaire, où il ne sera jamais considéré suffisamment à son goût .
En 1924, c’est la rupture définitive avec Lilli. Il part aux États-Unis pour une série de conférence et rencontre à New York une jeune émigrée russe Elly Jones, dont il aura une fille, Patricia Jones Thompson.


Il poursuit une vie sentimentale compliquée, il s’y use… Sa dernière compagne Veronika Polonskaïa assistera à ses ultimes moments, impuissante à contrer les sentiments de Maïakovski qui va de désillusions en désillusions sentimentales, mais surtout politiques. Les bolcheviks ne lui font aucun cadeau. Il voit la révolution, sa révolution sombrer dans une dictature infaillible et inhumaine.
Le 14 avril 1930, à 10h15, à l’^age de trente-sept ans, il se tire une balle en plein cœur, lui qui appelait la jeunesse à vivre à la mort de Sergueï Essenine, le 28 décembre 1925, suicidé par désespoir et qui se pend dans la chambre n°5 de l’Hôtel d’Angleterre à Leningrad, après avoir laissé un dernier poème écrit avec son sang.
Ses funérailles furent nationales à la demande de Staline. Pas sûr que Maïakovski eut apprécié.



Quelques œuvres de Maïakovski :

  • ¥ Poèmes 1913-1917, traduction de Claude Frioux, Éditions Messidor, 1984

  • ¥ Théâtre, traduction de Michel Wassiltchikov, Éditions Grasset, 1989

  • ¥ Le Nuage en pantalon, trad. Wladimir Berelowitch, Mille et une nuits, 1998

  • ¥ Écoutez si on allume les étoiles..., choix et traduction de Simone Pirez et Francis Combes, préface de Francis Combes, Le Temps des cerises, 2005.