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Claudel

Éphéméride 23 février 1955 décès de Paul Claudel

Paul Claudel, né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère dans l’Aisne, mort le 23 février 1955 à Paris, est un dramaturge, poète, essayiste et diplomate français. Il fut membre de l’Académie française.

Paul Claudel, frère cadet de la sculptrice Camille Claudel, est né en 1868 à Villeneuve-sur-Fère en Tardenois dans une famille de petite bourgeoisie anticléricale
; son père est fonctionnaire. En 1882, il arrive, avec sa mère et ses sœurs, à Paris, où ils habitent au 31 boulevard de Port-Royal, jusqu’en 1892. Camille était parvenue à faire installer sa famille à Paris afin de faire de la sculpture.

Paul Claudel se convertit au catholicisme en assistant en curieux aux vêpres à Notre-Dame de Paris le 25 décembre 1886, jour de Noël. Au même moment, Paul Claudel découvre les Illuminations, un recueil de poèmes d’Arthur Rimbaud dont la lecture sera pour lui déterminante. L’influence de Rimbaud est manifeste, par exemple, dans Tête d’or, une de ses premières pièces de théâtre.
Diplomate en 1893, il est consul de France à Prague, Francfort, Hambourg, en Chine à Shanghai, Fou-Tcheou (Fuzhou) et Tsien-Tsin (Tianjin), ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro, à Copenhague, ambassadeur de France à T
ōkyō de 1921 à 1927, à Washington, puis à Bruxelles, où se termine sa carrière diplomatique en 1936.
Paul Claudel a passé quinze ans en Chine
: au départ, il devait partir seulement pour cinq ans. En réalité, il y passera quinze ans en trois séjours de cinq ans.
Au cours de son premier séjour, Claudel écrit Le Repos du septième jour.
Lors de son deuxième séjour, Rose Vetch devient la maîtresse de Claudel
; elle disparaît peu après (elle est en fait enceinte). Claudel rentre en France, il est sauvé du désespoir par l’écriture du Partage de Midi (1905) qui évoque ses aventures avec Rosalie, excepté le troisième acte qui est imaginaire. Il se marie finalement avec Reine Sainte-Marie-Perrin.
Claudel repart avec son épouse
; au cours de ce troisième séjour, il écrit beaucoup.
Un jour, il reçoit une lettre de Rose. Il la revoit plus tard à Paris. On peut rattacher cette lettre et cette séparation au
Soulier de satin: Prouhèze envoie une lettre à Rodrigue et les deux amants sont séparés. On trouve donc des éléments autobiographiques dans le Soulier, ce qui est très rare au théâtre.

En 1921, Claudel est envoyé à Tokyo où sera écrit
Le Soulier de satin. Départs pour Washington, Bruxelles. Claudel écrit La Cantate à trois voix. En 1924, le Soulier est terminé.

En 1935, Claudel est refusé à l’Académie française.

Attristé par les débuts de la guerre, et notamment l’invasion de la Pologne, au cours d’un mois de septembre 1939, Claudel est initialement peu convaincu par le danger que représente l’Allemagne nazie. Il s’inquiète davantage de la puissante Russie qui représente selon lui une « infâme canaille communiste ».
En 1940, il voit d’abord une délivrance dans les pleins pouvoirs conférés par les députés à Pétain. Il note dans son Journal (« Vue de la France » au 6 juillet 1940)
: « La France est délivrée après soixante ans de joug du parti radical et anticatholique (professeurs, avocats, juifs, francs-maçons). Le nouveau gouvernement invoque Dieu et rend la Grande-Chartreuse aux religieux. Espérance d’être délivré du suffrage universel et du parlementarisme. »
Toutefois, le spectacle de la collaboration avec l’Allemagne l’écœure bientôt. En novembre 1940, il note dans le même Journal
: « Article monstrueux du cardinal Baudrillart dans La Croix nous invitant à collaborer ‘avec la grande et puissante Allemagne’et faisant miroiter à nos yeux les profits économiques que nous sommes appelés à en retirer! […] Fernand Laurent dans Le Jour déclare que le devoir des catholiques est de se serrer autour de Laval et de Hitler. — Les catholiques de l’espèce ‘bien-pensante’sont décidément écœurants de bêtise et de lâcheté. »
Dans le Figaro du 10 mai 1941, il publie encore des « Paroles au Maréchal » (désignées couramment comme l’
Ode à Pétain) qui lui sont souvent reprochées. À partir d’août 1941, le Journal ne parle plus de Pétain qu’avec mépris.
Quoi qu’il en soit, l’attitude de Claudel pendant l’Occupation n’a pas été du tout glorieuse.
Avec Maurice Garçon, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol, Jules Romains et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le 4 avril 1946 à l’Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l’Occupation. Il est reçu le 13 mars 1947 par François Mauriac. Il a 78 ans.
Il meurt à Paris en 1955. Il est enterré dans le parc du château de Brangues
; sa tombe porte l’épitaphe: « Ici reposent les restes et la semence de Paul Claudel. »

Éphéméride 6 août 1868 naissance de Paul Claudel




Paul Claudel, né à Villeneuve-sur-Fère (Aisne), est un auteur dramatique et poète français.
D'éducation bourgeoise et anticléricale, reçu premier au concours des Affaires Étrangères en 1893, il mène une riche carrière de diplomate qui le conduit d'Extrême-Orient (1895-1909) à Washington et Bruxelles, temps qu'il met à profit pour une intense créativité littéraire.
Possédé d'un élan spirituel que le matérialisme et le scientisme de son époque ne parviennent pas à satisfaire, lors de la nuit de Noël 1886, il ressent dans la cathédrale Notre-Dame de Paris une émotion vive qu'il identifie à l'illumination de la foi religieuse.
Le second choc de son existence est la lecture de l'œuvre de Rimbaud. L'union de la foi et de la poésie le conduit à créer une rhétorique originale : le «verset claudélien».
Élu à l'Académie Française en 1946, Paul Claudel est l'auteur d'une œuvre majeure, puissante, qui renouvelle les conventions du théâtre et de la poésie mystique.
Il est décédé à Paris le 23 février 1955.