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Éphéméride 28 février 1823 naissance d'Ernest Renan

Joseph Ernest Renan est né le 28 février 1823 à Tréguier (Côtes du Nord).

Destiné dès l’enfance à la prêtrise, il fit ses premières études à l’école ecclésiastique de Tréguier (1832-1838). Il vient ensuite à Paris achever ses « humanités ». Il commence ses études de théologie au séminaire d’Issy (1841-1843). En 1843 il entre au Grand Séminaire de Saint-Sulpice et le quitte deux ans plus tard, à la rentrée d’octobre 1845.
Au contact de l’enseignement scolastique et exégétique, il a en effet senti s’évanouir sa vocation sacerdotale.

Cette perte de la foi est remarquablement contée dans ses
Souvenirs d’enfance et de jeunesse (1883). En fait, Renan n’a jamais été profondément croyant. Sa foi découlait d’habitudes familiales et d’émotions enfantines. Ce furent la découverte de la littérature romantique, puis la philologie et surtout la philosophie allemande, et, plus encore, l’influence de sa sœur Henriette qui ébranlèrent définitivement ce christianisme superficiel.

Ayant quitté le séminaire, Renan trouve une place de répétiteur dans une école privée où, de 1845 à 1849, il mène une vie pauvre, solitaire et ascétique, consacrant tous ses moments de loisir à la préparation de ses études universitaires. En septembre 1848, il est reçu premier à l’agrégation de philosophie. Âgé seulement de vingt-cinq ans, il entreprend la rédaction de
L’Avenir de la science qu’il laissa longtemps inédit sur les conseils d’Augustin Thierry et qui ne paraîtra que quarante ans plus tard en 1890.

Il est alors chargé de mission en Italie en 1849 et 1850 et visite Rome, Florence, Padoue, Venise tout en préparant sa thèse de doctorat sur Averroès et l’Averroïsme qu’il présente en 1852. Les années suivantes, Renan donne à la
Revue des Deux Mondes et au Journal des Débats de nombreux articles qui seront collationnés dans Études d’histoire religieuse (1857) et dans Essais de morale et de critique (1859).
Sa renommée s’affirme à partir de 1862 au retour d’une mission archéologique en Phénicie, Syrie, Galilée Palestine.

Renan se voit alors confier la chaire d’hébreu au Collège de France. Il a alors trente-neuf ans. Mais, dès son premier cours, il sera révoqué, ayant prononcé ces mots jugés sacrilèges
: « Jésus, cet homme admirable. »

Il décide de publier
La Vie de Jésus en 1863. C’est un des événements du siècle, dont le succès est considérable en librairie et qui fut traduite dans toutes les langues du monde. Ce livre qui marque les milieux intellectuels de son vivant contient la thèse, alors controversée, selon laquelle la biographie de Jésus doit être comprise comme celle de n’importe quel autre homme, et la Bible comme devant être soumise à un examen critique comme n’importe quel autre document historique.

Renan revient ensuite à son
Histoire des Origines du Christianisme (1863-1883). sa méthode consiste à rejeter, en matière religieuse, toute intervention divine et tout mystère pour n’accepter que les faits « scientifiquement » explicables et prouvés.

Si, à Athènes qu’il visite en 1865, il exalte le « miracle grec » dans un des plus beaux textes de la littérature française, il garde cependant une sensibilité chrétienne. Bien que rejetant les dogmes du catholicisme, il n’en continue pas moins d’admirer l’histoire judéo-chrétienne et le montre bien dans l’
Histoire des Origines ou l’Histoire du peuple d’Israël (1887-1893).

Après 1870 et la chute de l’Empire, il est réintégré dans son poste de professeur au Collège de France.
Le 13 juin 1878, il est élu à l’Académie française, au fauteuil 29, en remplacement de Claude Bernard.
En 1883, il devient administrateur du Collège de France.
Il est élevé au grade de grand-officier de la Légion d’honneur.
Ernest Renan meurt en 1892. Il est enterré au cimetière de Montmartre.

Éphéméride 27 février 1902 naissance de John Steinbeck

John Ernst Steinbeck, J.-R. (27 février 1902 à Salinas — 20 décembre 1968 à New York) est un écrivain américain du milieu du xxe siècle, dont les romans décrivent fréquemment sa Californie natale.
Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1962.

Né aux États-Unis en 1902 à Salinas (Californie), Steinbeck est d’origine irlandaise par sa mère et allemande par son père. Ce dernier, Ernest Steinbeck est fonctionnaire, et sa mère, Olive Hamilton, est institutrice. Dans son roman
A l’est d’Éden il dévoile de nombreux éléments autobiographiques.

Il vit pendant toute son enfance et son adolescence dans le nord de la Californie, dans la vallée de Salinas, vallée que l’on retrouve tout au long de son œuvre. Il se passionne pour la biologie marine et fait des études à l’université de Stanford. Puis, en quête d’aventures, il abandonne ses études sans même avoir obtenu un diplôme et exerce différents métiers (reporter, apprenti peintre, maçon, ouvrier et chimiste). Finalement, il devient régisseur d’un domaine isolé dans la montagne, et là, il trouve enfin sa vocation: écrire.

Dans son œuvre, il décrit avec humour et tendresse les Californiens, surtout ceux qui ont la vie dure. Il s’intéresse aux paysans, aux ouvriers, aux syndicats, aux immigrants, aux Indiens. Souvent, ses visions déconstruisent le rêve Américain, et c’est pourquoi il a pu être critiqué aux États-Unis. Le roman Tortilla Flat (1935), avec son style humoristique unique, est son premier succès populaire et lui vaut son premier prix littéraire, la médaille d’or du meilleur roman écrit par un Californien décernée par le Commonwealth Club of California.

Avec
Des souris et des hommes (Of Mice and Men) et En un combat douteux (In Dubious Battle), publiés en 1936, ses œuvres deviennent plus sérieuses. Dans une lettre à un ami, il se désole: « Il y a des émeutes dans Salinas et des meurtres dans les rues de cette chère petite ville où je suis né. » Il reçoit le New York Drama Critics Award pour sa pièce.

Sa grande œuvre, Les raisins de la colère, publiée en 1939, est acclamée par la critique populaire, mais soulève de vives controverses. Sont critiqués son langage jugé vulgaire et son penchant « socialiste » dans sa description de l’affrontement entre les travailleurs et les producteurs Californiens. Dans plusieurs États, le livre sera soit mis dans une section « adulte seulement », soit complètement banni des bibliothèques et des librairies Par contre, le livre sera décrété lecture obligatoire dans les collèges de la ville de New York. Finalement, pour ce livre, Steinbeck reçoit le prix Pulitzer en 1940.

En 1962, son œuvre entière est couronnée du Prix Nobel de littérature. John Steinbeck s’éteint le 20 décembre 1968 à New York.

Plusieurs de ses récits, nouvelles et romans ont été adaptés pour le cinéma, le théâtre et la télévision.

Éphéméride 26 février 1802 naissance de Victor Hugo

Victor Hugo est l’un des plus grands poètes et écrivains français de tous les temps. Il s’est illustré dans tous les genres : poésie, théâtre, roman, essai, journalisme.

Il naît à Besançon (son père est comte et général d’empire) et fait ses études au lycée Louis-Le-Grand à Paris. Dès 1816, il affirme sa vocation littéraire
: « Je veux être Chateaubriand ou rien! »


Victor Hugo est, à ses débuts, poète et monarchiste. Mais les événements de 1830 et sa liaison avec Juliette Drouet provoquent en lui de profonds changements d’idées et en font le chef de file du mouvement romantique. Son appartement devient le siège du « Cénacle », regroupant de jeunes auteurs. Il gagne avec Gérard de Nerval et Théophile Gauthier la « bataille d’Hernani », contre les partisans du théâtre classique.


Écrivain de génie, il voit sa notoriété se transformer rapidement en célébrité. Victor Hugo est élu à l’Académie Française en 1841 et nommé Pair de France en 1845. Il perd sa fille aînée Léopoldine en 1845 et semble chercher dans la politique un apaisement à son immense douleur.


Ému par les souffrances du peuple en 1848, Victor Hugo devient républicain et affiche son hostilité à Napoléon III qui le fait exiler à Jersey, puis à Guernesey. En 1859, il refuse l’amnistie de l’Empereur. Pendant cet exil qui dure près de vingt ans, il produit la partie la plus riche de son œuvre.


De retour en France en 1870, Victor Hugo est accueilli comme le symbole de la résistance républicaine au Second Empire. Il est élu député de Paris, puis sénateur. Sa production littéraire cède alors le pas à la politique. Il publie essentiellement des œuvres commencées pendant son exil.


Ses funérailles nationales et civiles à Paris sont grandioses, car il a été, de son vivant, le plus populaire des écrivains et un grand défenseur de la République.


Ses œuvres
:
Odes (Poésies, 1822), Cromwell (Théâtre, 1827), Les Orientales (Théâtre, 1829), Marion de Lorme (Théâtre, 1829), Hernani (Théâtre, 1830), Les Feuilles d’automne (Poésies, 1831), Notre-Dame de Paris (roman historique, 1831), Le roi s’amuse (Théâtre, 1832), Marie Tudor (Théâtre, 1833), Lucrèce Borgia (Théâtre, 1833), Les Chants du Crépuscule (Poésies, 1835), Les Voix intérieures (Poésies, 1837), Ruy Blas (Théâtre, 1838), Les Rayons et les Ombres (Poésies, 1840), Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La Légende des Siècles (Poésie, 1859), Les Misérables (roman, 1862), William Shakespeare (essai 1864), Les Travailleurs de la mer (roman, 1866), l’Homme qui rit (roman, 1869), L’année terrible (1872), Quatre-vingt-treize (1874), l’Art d’être grand-père (1877), Religions et religion (1880), Les Quatre Vents de l’esprit (1881), Choses vues (1887).

Éphéméride 25 février 1983 décès de Tennessee Williams

Thomas Lanier Williams, dit Tennessee Williams, né le 26 mars 1911 à Columbus dans le Mississippi aux États-Unis, mort le 25 février 1983 à New York, est un écrivain américain dont de nombreuses œuvres furent portées au cinéma.

Ses relations sont très difficiles avec son père, voyageur de commerce alcoolique, joueur de poker, toujours absent, qui favorise régulièrement son frère Dakin. La famille rejoint le grand-père à Saint-Louis en 1918. Tenessee a passé son enfance, avec sa mère Edwina et sa sœur Rose, qu’il adorait, chez son grand-père, pasteur et sa grand-mère apaisante. Gravement malade à cinq ans, il occupe alors son temps à écrire des poèmes et saynettes, sous les encouragements de Rose. Il est encouragé dans cette voie en recevant sa première machine à écrire pour l’anniversaire de ses douze ans.

Il est publié pour la première fois à dix-sept ans, dans
Weird Tales. Il fréquente un temps l’université mais doit abandonner, faute de moyens. Il écrit ses premières pièces et commence à prendre conscience de son homosexualité, qu’il ne consomme pourtant qu’à vingt-huit ans. Son accent du Sud lui vaut le surnom moqueur « Tennessee », qu’il prend plus tard comme nom de plume, en hommage aux origines de son grand-père. Il doit travailler dans la même fabrique de chaussures que son père, déteste ce travail, mais s’y accroche dans le but de réunir assez d’argent pour partir étudier à l’université de l’Iowa.
En 1937, il rompt avec sa famille lorsque Rose, schizophrène, est enfermée dans un sanatorium après avoir subi des attouchements sexuels.

Il réussit à y décrocher une licence en 1938 et sa pièce
Spring Storm est présentée, malgré les réactions défavorables de ses professeurs. Il est réformé au moment de l’engagement des États-Unis dans la seconde guerre mondiale à cause de son dossier psychiatrique, de son alcoolisme, de son homosexualité et de ses troubles cardiaques et nerveux.

Il est alors embauché par la MGM à Hollywood, pour divers travaux d’écriture. En 1943, sa sœur schizophrène subit une lobotomie. Williams la prend en charge, et garde toute sa vie la peur de devenir fou, comme elle.

Il propose un scénario à la MGM, qu’elle refuse. Il en fait alors une pièce, La Ménagerie de verre, qui devient un grand succès et est adapté au cinéma, comme beaucoup de ses œuvres suivantes.

Tennessee Williams devient tout à coup célèbre. Utilisant les techniques qu’il a apprises au cinéma, il crée une pièce violente et sensible dans laquelle le tragique plane toujours au-dessus des personnages, un élément récurrent dans son théâtre.

En 1947,
Un tramway nommé Désir confirme son statut de grand dramaturge et gagne le Pulitzer.

Ses pièces se succèdent alors sur les planches de Broadway.
La Chatte sur un toit brûlant, La Descente d’Orphée, La Nuit de l’iguane entre bien d’autres sont de grands succès, mais sont aussi vus comme des révolutions dans le théâtre américain. On y trouve l’influence de William Faulkner et D.H. Lawrence, qu’il explique dans ses Mémoires d’un vieux crocodile par l’intérêt qu’il éprouve pour les marginaux et les perdants, victimes d’une société qui ne les comprend pas et les rejette. À travers eux il raconte et analyse la solitude, constante de sa vie. Ses personnages et les situations dans lesquelles ils évoluent sont très souvent inspirés sur les membres de sa famille et les événements qu’il a vécus.

À la mort de son compagnon Frank Merlo en 1963, Williams oriente son écriture dans une direction plus expérimentale, similaire à Samuel Beckett, Ionesco et Jean-Paul Sartre, mais sans succès critique. Il entre en désintoxication en 1969 et aborde cette période dans
Out Cry, qui est un échec à Broadway en 1973.

Ses travaux de la fin des années soixante-dix sont parmi ses plus innovants. Pourtant,
Vieux Carré, A Lonely Day for Crève Cœur ou Clothes for A Summer Hotel n’ont pas le succès de ses premières pièces jouées. En revanche, il est considéré en URSS comme le plus grand auteur depuis Tchekhov.

Il meurt en 1983, étouffé par un bretzel après une nuit d’alcool et de médicaments dans sa chambre de l’Hotel Elysee à New York. Pour certains, comme son frère, cette mort n’est pas accidentelle.

Instable, névrosé, Tennessee Williams laisse une œuvre considérable, faite de vingt-cinq pièces, plusieurs dizaines de courtes pièces et scénarios, soixante nouvelles, plus d’une centaine de poèmes et une autobiographie.

Éphéméride 24 février 1786 naissance de Wilhem Grimm

Jacob et Wilhelm GRIMM sont deux écrivains et érudits, nés à Hanau, Jacob le 4 janvier 1785 pour Jacob et le 24 février 1786 pour Wilhelm.


Ils font leurs études à l’université de Marbourg. Jacob comme philologue, s’intéresse à la littérature médiévale et à la linguistique et Wilhelm devient critique littéraire.


Ils travaillent dans la diplomatie et dans diverses bibliothèques à Kassel.


En 1830, les deux frères sont engagés à l’université de Göttingen. Wilhelm en tant que bibliothécaire et Jacob comme chargé de cours en droit ancien, en histoire de la littérature et en philosophie. Ils quittent l’université pour des motifs politiques et reviennent à Kassel en 1837.


Quelques années plus tard, Frédéric-Guillaume IV de Prusse les invite à s’installer à Berlin, ce qu’ils font dès 1841. Devenus professeurs dans son université, ils demeurent à Berlin jusqu’à la fin de leur vie. Wilhelm meurt le 16 décembre 1859 et Jacob le 20 septembre 1863.


L’œuvre scientifique majeure de Jacob Grimm est sa
Deutsche Grammatik (Grammaire allemande, 1819-1837), qui est généralement considérée comme le fondement de la philologie allemande.


Dans la deuxième édition, parue en 1822, Grimm expose sa loi sur le changement et le déplacement des sons, loi qui contribua à la reconstitution des langues mortes.


Il écrivit également
Über d’en altdeutschen Meistergesang (Poésie des maîtres chanteurs, 1811), Deutsche Mythologie (Mythologie allemande, 1835) ainsi qu’une Geschichte der deutschen Sprache (Histoire de la langue allemande, 1848).


Au nombre des publications de Wilhelm Grimm se trouvent plusieurs livres ayant pour thème la littérature et les traditions populaires allemandes, parmi lesquels les
Altdänische Heldenlieder (Anciens chants héroïques danois, 1811), Die deutschen Heldensage (les Légendes héroïques de l’ancienne Germanie, 1829), Rolandslied (la Chanson de Roland, 1838) et Altdeutsche Gespräche (Ancien dialecte allemand, 1851).


Les frères Grimm s’intéressent également aux contes populaires allemands. Après les avoir réunis à partir de différentes sources, ils les publient en deux volumes sous le titre de
Kinder- und Hausmärchen, (Contes pour les enfants et les parents, 1812-1829).


Une nouvelle édition paraît en 1857
; elle contient des histoires supplémentaires et devint le fameux livre intitulé Contes de Grimm.


Les frères Grimm travaillent ensemble sur nombre d’autres ouvrages
; ils publient notamment en 1852 le premier volume du monumental et classique Deutsches Wörterbuch (Dictionnaire allemand), qui est achevé par d’autres érudits en 1958.


Wilhelm meurt le 16 décembre 1859 et Jacob le 20 septembre 1863.

Éphéméride 23 février 1955 décès de Paul Claudel

Paul Claudel, né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère dans l’Aisne, mort le 23 février 1955 à Paris, est un dramaturge, poète, essayiste et diplomate français. Il fut membre de l’Académie française.

Paul Claudel, frère cadet de la sculptrice Camille Claudel, est né en 1868 à Villeneuve-sur-Fère en Tardenois dans une famille de petite bourgeoisie anticléricale
; son père est fonctionnaire. En 1882, il arrive, avec sa mère et ses sœurs, à Paris, où ils habitent au 31 boulevard de Port-Royal, jusqu’en 1892. Camille était parvenue à faire installer sa famille à Paris afin de faire de la sculpture.

Paul Claudel se convertit au catholicisme en assistant en curieux aux vêpres à Notre-Dame de Paris le 25 décembre 1886, jour de Noël. Au même moment, Paul Claudel découvre les Illuminations, un recueil de poèmes d’Arthur Rimbaud dont la lecture sera pour lui déterminante. L’influence de Rimbaud est manifeste, par exemple, dans Tête d’or, une de ses premières pièces de théâtre.

Diplomate en 1893, il est consul de France à Prague, Francfort, Hambourg, en Chine à Shanghai, Fou-Tcheou (Fuzhou) et Tsien-Tsin (Tianjin), ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro, à Copenhague, ambassadeur de France à T
ōkyō de 1921 à 1927, à Washington, puis à Bruxelles, où se termine sa carrière diplomatique en 1936.

Paul Claudel a passé quinze ans en Chine
: au départ, il devait partir seulement pour cinq ans. En réalité, il y passera quinze ans en trois séjours de cinq ans.

Au cours de son premier séjour, Claudel écrit Le Repos du septième jour.
Lors de son deuxième séjour, Rose Vetch devient la maîtresse de Claudel
; elle disparaît peu après (elle est en fait enceinte). Claudel rentre en France, il est sauvé du désespoir par l’écriture du Partage de Midi (1905) qui évoque ses aventures avec Rosalie, excepté le troisième acte qui est imaginaire. Il se marie finalement avec Reine Sainte-Marie-Perrin.
Claudel repart avec son épouse
; au cours de ce troisième séjour, il écrit beaucoup.

Un jour, il reçoit une lettre de Rose. Il la revoit plus tard à Paris. On peut rattacher cette lettre et cette séparation au Soulier de satin: Prouhèze envoie une lettre à Rodrigue et les deux amants sont séparés. On trouve donc des éléments autobiographiques dans le Soulier, ce qui est très rare au théâtre.


En 1921, Claudel est envoyé à Tokyo où sera écrit
Le Soulier de satin. Départs pour Washington, Bruxelles. Claudel écrit La Cantate à trois voix. En 1924, le Soulier est terminé.


En 1935, Claudel est refusé à l’Académie française.

Attristé par les débuts de la guerre, et notamment l’invasion de la Pologne, au cours d’un mois de septembre 1939, Claudel est initialement peu convaincu par le danger que représente l’Allemagne nazie. Il s’inquiète davantage de la puissante Russie qui représente selon lui une « infâme canaille communiste ».

En 1940, il voit d’abord une délivrance dans les pleins pouvoirs conférés par les députés à Pétain. Il note dans son Journal (« Vue de la France » au 6 juillet 1940)
: « La France est délivrée après soixante ans de joug du parti radical et anticatholique (professeurs, avocats, juifs, francs-maçons). Le nouveau gouvernement invoque Dieu et rend la Grande-Chartreuse aux religieux. Espérance d’être délivré du suffrage universel et du parlementarisme. »

Toutefois, le spectacle de la collaboration avec l’Allemagne l’écœure bientôt. En novembre 1940, il note dans le même Journal
: « Article monstrueux du cardinal Baudrillart dans La Croix nous invitant à collaborer ‘avec la grande et puissante Allemagne’et faisant miroiter à nos yeux les profits économiques que nous sommes appelés à en retirer! […] Fernand Laurent dans Le Jour déclare que le devoir des catholiques est de se serrer autour de Laval et de Hitler. — Les catholiques de l’espèce ‘bien-pensante’sont décidément écœurants de bêtise et de lâcheté. »

Dans le Figaro du 10 mai 1941, il publie encore des « Paroles au Maréchal » (désignées couramment comme l’
Ode à Pétain) qui lui sont souvent reprochées. À partir d’août 1941, le Journal ne parle plus de Pétain qu’avec mépris.

Quoi qu’il en soit, l’attitude de Claudel pendant l’Occupation n’a pas été du tout glorieuse.

Avec Maurice Garçon, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol, Jules Romains et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le 4 avril 1946 à l’Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l’Occupation. Il est reçu le 13 mars 1947 par François Mauriac. Il a 78 ans.

Il meurt à Paris en 1955. Il est enterré dans le parc du château de Brangues
; sa tombe porte l’épitaphe: « Ici reposent les restes et la semence de Paul Claudel. »

Éphéméride 22 février 1864 naissance de Jules Renard

Le 22 février 1864, Pierre-Jules Renard naît à Châlons-du-Maine en Mayenne. Il est le fils de François Renard, entrepreneur de travaux, et de Anna-Rose Colin. Il est le dernier enfant, non désiré, et sera un enfant martyr.


En 1866, la famille Renard s’installe à Chitry-les-Mines (Nièvre). Sa jeunesse, « un grand silence roux », est malheureuse. À partir de 1875 et jusqu’en 1881, Jules Renard suit les cours du lycée de Nevers (qui prendra son nom par la suite). Après avoir échoué à la première partie du baccalauréat, il suit les cours de rhétorique du lycée Charlemagne à Paris, en fin d’année il obtiendra la première partie du baccalauréat, ce qui lui permettra de suivre les cours de philosophie dans ce même lycée. Renard obtient la deuxième partie de son baccalauréat en 1883 mais renonce à préparer l’École Normale Supérieure.


À vingt-deux ans, Renard fait plusieurs tentatives pour trouver du travail et collabore à divers journaux et revues. Après des années de misère, il se marie et produit des poèmes, des nouvelles et de petites pièces de théâtre et son célèbre
Poil de carotte. Il fréquente les cafés littéraires et collabore à de grands journaux parisiens.

Jules Renard et Vallette fondent le
Mercure de France. Jules écrit des articles, des critiques littéraires et des textes pour le Mercure de France qui paraîtront en 1890 sous le titre de Sourires pincés. Il fréquentera désormais de nombreux écrivains et artistes célèbres. En décembre 1891, il commence sa collaboration au Gil Blas.

Le 19 juin 1897, son père François Renard se tue d’un coup de fusil.
Le 22 janvier 1900, c’est son frère, Maurice, qui meurt d’une crise cardiaque, il est enterré civilement à Chitry.

Le 6 mai de la même année, Jules Renard est élu conseiller municipal à Chaumot et obtient la Légion d’Honneur en août. Renonçant à Chaumot il devient conseiller municipal de Chitry en avril 1904 puis maire en mai 1904 et réélu en 1908. En 1907 il est élu à l’Académie Goncourt.

Le 5 août 1909, la mère de Jules Renard (Madame Lepic dans
Poil de Carotte) meurt sans que l’on sache si ce fut un accident ou un suicide (elle tombe dans le puits de son jardin).

Le 22 mai 1910 Renard meurt au 44 rue du Rocher à Paris, des suites d’une artériosclérose. Il sera enterré civilement le 24 mai 1910 à Chitry-les-Mines.


Jules Renard puise son inspiration dans la campagne nivernaise où il essaie de séjourner le plus fréquemment possible. Ses portraits sont incisifs, ironiques et parfois cruels. Dans
Histoires Naturelles (1896), il humanise les animaux et animalise les hommes. Il milita pour le pacifisme et l’anticléricalisme qui apparaît notamment dans La Bigote. Souvent irreligieux, il confie dans son journal: « J’ai l’esprit anticlérical et un cœur de moine ».

Son journal (1897 à 1910, mais publié en 1925) est certainement son chef-d’œuvre, fait d’introspection, d’ironie, d’humour et de nostalgie. C’est aussi une mine d’information sur la vie littéraire.

Ses œuvres principales
:
L’écornifleur (1892), Histoires Naturelles (1894), Poil de carotte (1894), Plaisir de rompre (théâtre, 1897), Pain de ménage (1898), Journal (1897-1910), Les bucoliques (1908), La Bigote (1909).

Éphéméride 21 février 1885 naissance de Sacha Guitry

Sacha Guitry, dramaturge, metteur en scène et réalisateur, naît à Saint-Pétersbourg le 21 février 1885.

Fils du célèbre comédien Lucien Guitry, il suit rapidement les traces de son père, écrivant et jouant des pièces à succès.

Élève médiocre, il est expulsé de onze lycées différents comme il le rappelle dans son Discours de cent lignes, prononcé lors du banquet du centenaire du lycée Janson de Sailly.
Il vécut une vie conjugale mouvementée (cinq mariages : avec Charlotte Lysès, Yvonne Printemps, Jacqueline Delubac, Geneviève de Sereville, Lana Marconi).

Auteur dramatique prolifique, il a écrit 124 pièces de théâtre, dont beaucoup furent de grands succès. Il a également réalisé trente-six films (dont dix-sept adaptations de ses pièces), jouant dans la quasi-totalité d'entre eux.

Dès 1914 il s’est intéressé au cinéma et a tourné un reportage en amateur sur quelques célébrités de l'époque (Sarah Bernhardt, Degas, Rodin, Auguste Renoir, Anatole France, Monet, Lucien Guitry, etc.) intitulé
Ceux de chez nous. Mais c'est surtout à partir du Roman d’un tricheur (1936) qu'il s'affirme à l'écran.
Il se cessera plus de tourner, alternant fantaisies historiques à grand spectacle, vaudevilles intimistes et films à sketches.


Accusé de collaboration durant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté en 1944, et réhabilité dans les années 1950. Il meurt à Paris le 24 juillet 1957.

Éphéméride 20 février 1888 naissance de Georges Bernanos

Georges Bernanos est un écrivain français né à Paris le 20 février 1888.

En 1913, après avoir obtenu une licence en droit et en lettres, il est chargé par l’Action Française de la direction de l’
Avant-Garde de Normandie, hebdomadaire monarchiste de Rouen.

C’est en 1926 que commence sa carrière d’écrivain avec
Sous le soleil de Satan, roman qui reçoit un succès immédiat. Cette même année, il souffre de la condamnation par Rome de l’Action Française mais accepte de s’en séparer. Au mois de novembre, paraît son Saint-Dominique, puis L’imposture (1927), La joie (prix Femina de 1929).

En 1930, s’attaquant violemment à la bourgeoisie qui l’avait déçu, il rédige un pamphlet
: La Grande peur des Bien-pensants. Dans un article du Figaro de 1931, il rompt alors avec Charles Maurras et l’Action Française.

Séjournant à Palma de Majorque d’octobre 1934 à mars 1937, il y suit de près les événements de la guerre civile espagnole. D’abord favorable aux franquistes, il s’en détourne lorsqu’il découvre les accointances de l’Eglise et de Franco. C’est alors qu’il commence à composer
Les Grands Cimetières sous la lune, parus en 1938.

Entre-temps avaient vu le jour
Un Crime (1935), Le journal d’un curé de campagne (Grand prix du roman de l’Académie française, 1936) et Nouvelle Histoire de Mouchette (1937). Il quitte les Baléares et l’année suivante en 1938, embarque pour le brésil où il vécut sept ans.

Paraissent d’abord
Le scandale de la Vérité et Nous autres français. Puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, s’élevant contre le gouvernement de Pétain, il inspire l’esprit de la résistance avec la résistance avec: La lettre aux Anglais (1942), Écrit de combat (1944), Le chemin de la croix des âmes (1945)


En juillet 1945, il rentre en France et ce qu’il y trouve provoque son indignation. Il collabore quelque temps avec
La Bataille, le Figaro, Combat, Carrefour et l’Intransigeant, publia en 1946 Monsieur Ouine, son roman le plus désespéré (commencé en 1933) et, en 1947, La liberté, pourquoi faire? ainsi que La France contre les robots. Quittant à nouveau la France, il s’installe en Tunisie. Mais il doit bientôt rentrer à Paris, à l’hôpital américain de Neuilly, pour mourir le 5 juillet 1948.

Œuvres parues après sa mort
:

Les Enfants humiliés (1949)
Le Dialogue des Carmélites (1951)
Un Mauvais rêve (1951)
Le crépuscule des vieux (1956)
Français si vous saviez (1961)
Le Lendemain, c’est vous (1969).

Éphéméride 19 février 1896 naissance d'André Breton

André Breton est un écrivain, poète, essayiste et théoricien du Surréalisme, né à Tinchebray dans l’Orne le 19 février 1896 et décédé à Paris le 28 septembre 1966.
Originaire d’un milieu modeste, il commence sans enthousiasme des études de médecine et est mobilisé en 1916 comme infirmier militaire à Nantes. Il y fait la connaissance de Jacques Vaché, qui se suicide à vingt-quatre ans et qui aura une grande influence sur lui.


Avec Louis Aragon et Philippe Soupault, André Breton fonde en 1919 la revue
Littérature. Ami de Guillaume Apollinaire, il fréquente aussi Tristan Tzara, initiateur du mouvement Dada.

Dans
Les Champs magnétiques (1920), texte poétique écrit avec Philippe Soupault, il met en œuvre le principe de l’écriture automatique et explore les possibilités de l’état hypnotique.

André Breton publie en 1924 le premier « Manifeste du Surréalisme » où il prône l’exploration poétique de l’inconscient en réhabilitant l’imaginaire et le rêve. Avec ses amis, Philippe Soupault, Louis Aragon, Paul Éluard, René Crevel, Michel Leiris, Robert Desnos, Benjamin Péret, il crée le « Bureau de recherches surréalistes » et la revue « La Révolution surréaliste ».

Dans le second Manifeste surréaliste (1930) André Breton qui tente de réconcilier le rêve et la réalité et de promouvoir une « libération totale », donne du surréalisme la définition suivante
: « Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée… »

En 1927 André Breton entre au Parti communiste avant de rompre tout lien avec lui en 1935. Après la guerre et son exil à New York de 1940 à 1946, il tente en vain de raviver le surréalisme.

Éphéméride 18 février 2008 décès d'Alain Robbe-Grillet


Alain Robbe-Grillet est né à Brest le 18 août 1922 et décédé le 18 février 2008 à Caen.
Romancier et cinéaste, cet ancien ingénieur agronome est considéré comme le principal théoricien du Nouveau Roman. Il est l'auteur en 1963 de l'essai-manifeste intitulé
Pour un nouveau roman qui théorisa ces expériences littéraires.
Il a publié une dizaine de romans, dont notamment
Les Gommes (1953), Le Voyeur (1955, Prix de la Critique), La Jalousie (1957), Dans le labyrinthe (1959), La Belle captive (1976), Djinn (1981), Angélique ou l'enchantement (1988), Les derniers jours de Corinthe (1994), La Reprise (2001) et Un roman sentimental (2007).
Il a également a également réalisé et scénarisé plusieurs films :
L'immortelle (1963), Glissements progressifs du plaisir (1974), L'année dernière à Marienbad (1961, réalisé par Alain Resnais), La belle captive (1983), etc.
Conseiller littéraire des éditions de Minuit de 1955 à 1985, il a été aussi pendant plusieurs années professeur des universités aux États-Unis et a dirigé le Centre de Sociologie de la Littérature à Bruxelles. Chevalier de la Légion d'honneur, Officier de l'Ordre national du Mérite et des Arts et des Lettres, il a été élu à l'Académie française en 2004.

Éphéméride 17 février 1673 décès de Molière

Jean-Baptiste Poquelin est né à Paris le 15 janvier 1622 à Paris. Fils d’un tapissier ordinaire du roi, il fait ses études au collège des Jésuites de Clermont (l’actuel lycée Louis-le-Grand).
À l’âge de dix ans, sa mère meurt. Il obtient une licence en droit à Orléans, mais trois ans plus tard, il renonce à reprendre la charge familiale et se tourne vers le théâtre.
Il fonde alors en 1643 « l’Illustre Théâtre » et se fixe comme objectif de « faire rire les honnêtes gens ».

  • En 1644, il en prend la direction sous le pseudonyme de « Molière », tandis qu’en 1665, la troupe devint la « Troupe du Roi « mais n’a pas encore de succès: il lui est interdit de jouer Tartuffe pour cause de bonnes mœurs.


Molière est à la fois le directeur, l’auteur, le metteur en scène, et l’un des tout premiers acteurs de la troupe à laquelle le roi accorde protection et pension.

En 1668 sont représentés successivement Amphitryon le 13 janvier, George Dandin en juillet et L’Avare en septembre. La santé de Molière se détériore progressivement tant son rythme de travail est intense
: il monte jusqu’à sept spectacles par an!

Il est victime d’un malaise cardiaque et meurt le 17 février 1673 après la quatrième représentation du
Malade imaginaire (il jouait le rôle d’Argan). À sa mort, sa femme supplie le roi Louis XIV d’ordonner qu’on l’enterre en terre chrétienne, celui-ci consentira par la suite à cette requête. Molière sera enterré en cachette de nuit, car les comédiens étaient excommuniés par l’Église catholique.

Éphéméride 16 février 1848 naissance d'Octave Mirbeau

Octave Mirbeau, né le 16 février 1848 à Trévières (Calvados) et mort le 16 février 1917 à Paris, est un écrivain et un journaliste français.

Petit-fils de notaires normands, fils d’un médecin, Octave Mirbeau a fait ses études chez les Jésuites avant d’être renvoyé. Après son baccalauréat, il entame sans la moindre conviction des études de droit, qu’il n’achève pas. Mobilisé, il subit la guerre de 1870 dans l’armée de la Loire, et l’expérience traumatisante de la débâcle lui inspirera plusieurs contes. En 1872, il « monte » à Paris et fait ses débuts journalistiques dans le quotidien de l’Appel au Peuple, nouveau nom du parti bonapartiste, L’Ordre de Paris. Ses chroniques ont paru successivement dans L’Ordre de Paris, organe officiel de l’Appel au Peuple, bonapartiste, jusqu’en 1877; puis dans L’Ariégeois, au service du baron de Saint-Paul, député de l’Ariège, en 1877-1878; puis dans Le Gaulois.


Il met sa plume au service de ses valeurs éthiques et esthétiques et engage les grands combats éthiques, politiques, artistiques et littéraires, qui donneront de lui l’image durable d’un justicier et d’un imprécateur. C’est à la fin de 1884 que commence sa longue amitié avec Monet et Rodin. Il reconnaîtra le génie de Camille Claudel.


C’est un homme engagé, qui paiera de sa poche la lourde amende à laquelle Zola est condamné pour la publication de
J’Accuse dans L’Aurore.

Octave Mirbeau a connu une célébrité européenne et de grands succès populaires, tout en étant également apprécié et reconnu par les avant-gardes littéraires et artistiques, ce qui n’est pas commun.

Journaliste influent et fort bien rémunéré, critique d’art défenseur des avant-gardes, pamphlétaire redouté, il a été aussi un romancier novateur et un dramaturge, à la fois classique et moderne, qui a triomphé sur toutes les grandes scènes du monde.

On lui doit notamment les ouvrages Le Calvaire, L’abbé Jules ou encore le Journal d’une femme de chambre.


Après sa mort, il a traversé pendant un demi-siècle une période de purgatoire
: il était visiblement trop dérangeant tant sur le plan littéraire et esthétique que sur le plan politique et social. Littérairement incorrect, il était inclassable, il faisait fi des étiquettes, des théories et des écoles, et il étendait à tous les genres littéraires sa contestation radicale des institutions culturelles; également politiquement incorrect, farouchement individualiste et libertaire.

Éphéméride 15 février 1920 naissance de René-Guy Cadou

René Guy Cadou est un poète français, né le 15 février 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et décédé le 20 mars 1951 à Louisfert (Loire-Atlantique).
Il est fils d’instituteurs laïques et vit une enfance heureuse qui deviendra plus tard une source majeure de son inspiration poétique. Puis viendra le départ à Nantes pour le lycée, la mort de sa mère qui plongera l’adolescent dans une mélancolie profonde.

En 1936, Cadou fait la rencontre de Michel Manoll, qui l’introduit dans les milieux poétiques et lui fait connaître notamment Max Jacob et Pierre Reverdy. Sa première publication
: Brancardiers de l’Aube, en 1937. Suivront des années de poésie ardente, avec de nouvelles épreuves: la mort du père, la guerre, la débâcle.


Mobilisé en juin 40, Cadou échoue dans la retraite, à Navarrenx puis à Oloron-Sainte-Marie où, malade, il est hospitalisé. Réformé le 23 octobre, il regagne la région nantaise où le hasard de ses nominations en tant qu’instituteur suppléant le conduit aux quatre coins du département. La poésie des premiers recueils est sans doute dominée par l’influence de Pierre Reverdy. L’expérience de la guerre l’orientera vers une expression beaucoup plus poignante et personnelle face à l’horreur
: « Pleine Poitrine ».
Le 22 octobre 1941 trois camions bâchés roulent vers la Sablière de Châteaubriant, transportant les 27 otages qui seront fusillés quelques instants plus tard
: l’instituteur Cadou croise le chemin des otages. Les poèmes de « Pleine Poitrine » s’ancreront sur cet épisode terrible de la barbarie nazie.

C’est à Rochefort-sur-Loire, dans l’arrière-boutique de la pharmacie de Jean Bouhier, que se retrouvera un groupe de jeunes poètes, en rupture avec le conformisme littéraire du régime de Vichy, et formeront école. On y comptera René Guy Cadou, Jean Rousselot, Jean Bouhier, Luc Bérimont, Marcel Béalu, Michel Manoll…

Le 17 juin 1943, il rencontre Hélène Laurent, elle-même poète qu’il devait épouser en 1946 et qu’il célèbre dans « Hélène ou le règne végétal ». Nommé instituteur titulaire à Louisfert en octobre 1945, Cadou s’y installe et mène avec les gens du village, la vie simple du maître d’école en sabots et pèlerine.
Mais bientôt la maladie va faire son œuvre inéluctable
: interventions chirurgicales en janvier et mai 1950 suivies d’une période de rémission qui ne durera que le temps d’un été. Quelques jours après avoir signé Les Biens de ce Monde, René Guy Cadou meurt dans la nuit du 20 mars 1951, entouré d’Hélène et de Jean Rousselot qui était venu le voir par hasard.

Éphéméride 14 février 1885 décès de Jules Vallès

Jules Vallès est né au Puy-en-Velay le 11 juin 1832. Sa vie est une révolte permanente contre l’injustice, une lutte sans relâche pour changer l’ordre établi. À partir de l’expérience douloureuse de sa propre enfance, il s’attache à défendre « les droits de l’enfant comme d’autres les droits de l’homme ».

Son enfance au Puy-en-Velay est dure, il vit dans un petit appartement qu’il évoquera ainsi
: « C’est dans cette prison que j’ai passé les heures libres de ma vie d’enfant… ». La vie des parents de Vallès n’était guère heureuse: ressources aléatoires et faibles, quatre de leurs enfants vont décéder en bas âge.
Son enfance va s’écouler entre la violence d’une mère possessive et exigeante et les joies simples avec ses oncles, tantes, cousins et amis.

En 1848, à seize ans, il participe à sa première manifestation à Nantes. Trois ans plus tard, il est sur les barricades à Paris, en réaction au coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte. Il fait son premier séjour en prison.
Successivement journaliste au « Figaro », au « Progrès de Lyon », au « Globe », à « L’Événement » et à « L’Auvergnat de Paris », il crée plusieurs titres
: « La Rue », « Le Peuple », « Le Cri du Peuple ».
La censure le conduit devant les tribunaux et à plusieurs reprises derrière les barreaux. La liberté de la presse fut une bataille pour Vallès.

Opposant déterminé au Second Empire, après le soulèvement de la Commune de Paris, en mars 1871, où il est élu du XVe arrondissement, il siège à la commission de l’Enseignement puis à celle des relations extérieures.
Au moment de l’écrasement de la Commune, lors de la « Semaine Sanglante », il se bat sur les barricades. Le bruit court qu’il a été fusillé mais il est parvenu à s’enfuir jusqu’en Angleterre. En juillet 1872, un tribunal militaire le condamne à mort par contumace.

Vallès connaît neuf années d’exil très éprouvantes. Durant cette période il écrit « L’Enfant », « Le Bachelier » et « L’Insurgé ». Cette œuvre passera à la postérité, lue et traduite dans de nombreux pays.
De retour en France après l’amnistie, il relance son journal « le Cri du Peuple ». Il revient au Puy en Velay où il souhaite, dit-il s’installer quatre mois par an. Mais le diabète le ronge et il s’éteint le 14 février 1885.

La dépouille de Jules Vallès est conduite au cimetière du Père Lachaise. Ses funérailles furent suivies par près de cent mille personnes. Dans le cortège des heurts éclatèrent entre royalistes et anciens communards.

Éphéméride 13 février 1903 naissance de Georges Simenon

Georges Simenon est né le vendredi 13 février en 1903 à Liège, mais par superstition ses parents le déclarent né la veille. Son père est fils d’un chapelier, il travaille dans un bureau d’assurance; sa mère est employée dans un grand magasin. En 1906, naît son frère Christian qui sera le préféré de la mère.

Dans les années 1918 et 1919, son père tombe gravement malade. Georges arrête ses études et travaille; il entre comme reporter à la rubrique « faits divers » du journal très conservateur La Gazette de Liège. Cette période journalistique fut pour le jeune Simenon, juste âgé de seize ans, une extraordinaire expérience qui lui permet d’explorer les dessous de la vie d’une grande ville, les dessous de la politique, mais aussi de la criminalité, de fréquenter et de pénétrer la vie nocturne réelle, de connaître les dérives dans les bars et les maisons de passe; elle lui permet aussi d’apprendre à rédiger de façon efficace. Il écrira plus d’un millier d’articles sous plusieurs pseudonymes dont 150 sous le pseudonyme « G. Sim ».


En juin 1919, la famille déménage à nouveau pour revenir dans le quartier d’Outremeuse. Simenon y rédige son premier roman Au pont des Arches, publié en 1921 sous son pseudonyme de journaliste. À partir de novembre 1919, il publie les premiers de ses 800 billets d’humeur, sous le nom de Monsieur Le Coq (jusqu’en décembre 1922). Durant cette période, il approfondit sa connaissance du milieu de la nuit, des prostituées, de l’ivresse d’alcool, des garçonnières en ville. Parmi ses fréquentations, il rencontre des anarchistes, des artistes bohèmes, et même deux futurs assassins!

En 1921, il rencontre une peintre Régine Renchon surnommée Tigy. Son père meurt en novembre à l’âge de 44 ans. Georges effectue son service militaire. Deux ans plus tard, il épouse Régine. Il débarque à Paris. et écrit des contes et nouvelles. Ses premières tentatives littéraires l’amènent à fréquenter le milieu des lettres et des journalistes littéraires. Il place, raconte-t-il plus tard, beaucoup d’espérances en des contes et nouvelles, qu’il apporte à Colette, directrice littéraire du très puissant quotidien parisien, Le Matin. En 1930, dans une série de nouvelles pour Détective, écrites à la demande de Joseph Kessel, apparaît pour la première fois le personnage du commissaire Maigret. La première apparition du personnage dans un roman est intitulée Pietr le Letton.

Simenon meurt le 4 septembre 1989 à Lausanne.

Le critique Robert Poulet avait dit: « Presque tous ses récits commencent par cent pages magistrales, auxquelles on assiste comme à un phénomène naturel, et à l’issue desquelles on se trouve infailliblement devant une certaine quantité de matière vivante dont un autre Simenon s’empare alors pour en tirer des surprises et des drames beaucoup moins habilement. » Il avait aussi précisé que Simenon était meilleur dans la peinture des états que dans celle des actions, définissant son univers comme statique.

Hors romans policiers, ses meilleurs romans sont basés sur des intrigues situées dans des petites villes de province, où évoluent de sombres personnages à l’apparence respectable, mais qui ourdissent de ténébreuses entreprises, dans une atmosphère sournoise et renfermée, dont les meilleurs exemples sont les romans
Les Inconnus dans la maison et Le Voyageur de la Toussaint, mais aussi Panique, Les Fiançailles de M. Hire et La Vérité sur Bébé Donge.
Simenon est en effet un romancier d’une fécondité exceptionnelle: on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son propre nom et 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous 27 pseudonymes. Il est l’auteur belge le plus lu dans le monde.

Éphéméride 12 février 1984 décès de Julio Cortázar

Julio Florencio Cortázar Descotte, né le 26 août 1914 à Ixelles (Belgique) et mort le 12 février 1984 à Paris, est un écrivain argentin, auteur de romans et de nouvelles, établi en France en 1951 et naturalisé français en 1981.

À sa naissance en 1914, le père de Julio Cortázar travaille à la délégation commerciale de la mission diplomatique argentine à Bruxelles. La famille, issue d'un pays neutre dans le conflit qui commence, peut rejoindre l'Espagne en passant par la Suisse, et passe dix-huit mois à Barcelone.

En 1918, la famille retourne en Argentine. Julio Cortázar passe le reste de son enfance à Buenos Aires, dans le quartier périphérique de Banfield, en compagnie de sa mère et de sa sœur. Le père abandonne la famille. L'enfant, fréquemment malade, lit des livres choisis par sa mère, dont les romans de Jules Verne.

Après des études de lettres et philosophie, restées inachevées, à l'université de Buenos Aires, il enseigne dans différents établissements secondaires de province. En 1932, grâce à la lecture d'
Opium de Jean Cocteau, il découvre le surréalisme. En 1938, il publie un recueil de poésies, renié plus tard, sous le pseudonyme de Julio Denis. En 1944, il devient professeur de littérature française à l'Université nationale de Cuyo, dans la province de Mendoza.

En 1951, opposé au gouvernement de Perón, il émigre en France, où il vivra jusqu'à sa mort. Il travaille alors pour l'UNESCO en tant que traducteur. Il traduit en espagnol Defoe, Yourcenar, Poe. Alfred Jarry et Lautréamont sont d'autres influences décisives.

Il s'intéresse ensuite aux droits de l'homme et à la gauche politique en Amérique latine. Il participe aussi au tribunal Russell.


Naturalisé français par François Mitterrand en 1981 en même temps que Milan Kundera1, il meurt de leucémie le 12 février 1984 à Paris, où il vivait 4 rue Martel (10e). Sa tombe au cimetière du Montparnasse est un lieu de culte pour des jeunes lecteurs, qui y déposent des dessins représentant un jeu de marelle, parfois un verre de vin.

Éphéméride 11 février 1657 naissance de Fontenelle

Bernard LE BOUYER de FONTENELLE est né à Rouen, le 11 février 1657.

Neveu des deux Corneille, il fut poète, auteur dramatique, moraliste, philosophe. Il prit parti pour les Modernes dont il fut l’un des chefs ; l’opposition que lui firent Racine et Boileau causa quatre fois son échec à l’Académie où il fut enfin élu le 23 avril 1691 et reçu le 5 mai suivant par son oncle Thomas Corneille. Il avait eu pour concurrent La Bruyère dont il resta l’adversaire.
Il fréquenta les salons de la fin du XVIIe siècle et la plupart de ceux du XVIIIe ; il fut surtout un familier du salon de Mme de Lambert que Mathieu Marais surnomma “la Caillette de Fontenelle”, et à qui il présenta Montesquieu.
Ses principaux ouvrages sont : les
Dialogues des Morts, les Entretiens sur la pluralité des Mondes, la Digression sur les anciens et les modernes, une Histoire des Oracles, une Histoire de l’Académie des Sciences, de 1666 à 1699, des Éloges des Académiciens.
«On peut le regarder comme l’esprit le plus universel que le siècle de Louis XIV ait produit.» (Voltaire)
Il appartint soixante-six ans à l’Académie, dont il était le doyen. À sa mort, le 9 janvier 1757, il lui manquait un mois pour être centenaire.

Éphéméride 10 février 1898 naissance de Joseph Kessel

Joseph Kessel (10 février 1898, Clara, Entre Ríos, Argentine - 23 juillet 1979, Avernes, Val-d'Oise) est un journaliste et romancier français.

Né le 10 février 1898 en Argentine, Joseph Kessel fait ses études à Nice, puis à Paris où il valide sa licence de lettres en 1914 avant de s’engager dans le service de politique étrangère au Journal des débats. Il s’essaye au théâtre quelques mois avant de prendre part  la guerre volontairement dans l’artillerie puis dans l’aviation et d’en sortir avec l’inspiration pour son premier succès : L’équipage. Quand le conflit s’acheva et que Kessel, dès qu’il eut atteint sa majorité, demanda la nationalité française, il portait la croix de guerre, la médaille militaire, et il avait déjà fait deux fois le tour du monde.

Joseph Kessel repart en tant que grand reporter sur le terrain (Irlande, Israël, Berlin...), et publie plusieurs œuvres célèbres dont Les Captifs (1926), Belle de jour (1928)
Kessel appartenait à la grande équipe qu’avait réunie Pierre Lazareff à Paris-Soir, et qui fit l’âge d’or des grands reporters. Correspondant de guerre en 1939-40, il rejoignit après la défaite la Résistance (réseau Carte), avec son neveu Maurice Druon. C’est également avec celui-ci qu’il franchit clandestinement les Pyrénées pour gagner Londres et s’engager dans les Forces Françaises libres du général de Gaulle. En mai 1943, les deux hommes composaient les paroles du « Chant des Partisans », voué à devenir le chant de ralliement de la Résistance, et Kessel publiait, en hommage à ses combattants, L’Armée des Ombres. Il finirait la guerre, capitaine d’aviation, dans une escadrille qui, la nuit, survolait la France pour maintenir les liaisons avec la Résistance et lui donner des consignes.


À la Libération, il reprit son activité de grand reporter, voyagea en Palestine, en Afrique, en Birmanie, en Afghanistan. C’est ce dernier pays qui lui inspirera son chef-d’œuvre romanesque,
Les Cavaliers (1967).

Il écrit près de 80 romans, dont plusieurs sont adaptés pour l'écran, parfois même par ses soins ; l’Armée des ombres (1943), Le Lion (1958), La Passante du Sans-Souci. Il écrit également des scénarios originaux, et adapte le roman de Hans Hellmut Kirst La nuit des généraux (1962).

En 1962, il est élu à l'Académie Française, au fauteuil du Duc de la Force, et ajoute à son épée une étoile de David.
Il meurt le 23 juillet 1979 dans le Val d'Oise.

Éphéméride 9 février 1874 décès de la comtesse de Ségur

Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, née le 1e août 1799 à Saint-Pétersbourg, morte le 9 février 1874 à Paris est une écrivaine française d’origine russe.
Née à Saint-Pétersbourg en 1799, Sophie Rostopchine est la fille du comte Rostopchine, ministre du tsar Paul Ier et gouverneur de Moscou (c’est lui qui fait incendier la ville à l’approche des troupes de Napoléon 1e).

Toute son enfance se passe dans le domaine de Voronovo, près de Moscou
. Elle reçoit l'éducation des enfants de l'aristocratie russe, qui privilégie l'apprentissage des langues étrangères, du français en premier lieu. Adulte, elle sera polyglotte, connaissant cinq langues.
C'est aussi une petite fille turbulente, souvent punie par ses parents. Sa mère la maltraite.

Elle quitte la Russie, à la suite de son père, tombé en disgrâce, et s'installe, en 1817, en France, où elle épouse le comte Eugène de Ségur (1819).

Ce mariage d'amour est d'abord heureux, mais elle est par la suite délaissée par un époux volage qui la trompe notamment avec leur bonne. elle passe une grande partie de sa vie dans sa propriété des Nouettes (Orne) qui devait l'inspirer souvent pour les décors de ses récits. Lors de ses visites épisodiques, son mari lui fait huit enfants et lui donne une maladie vénérienne qui lui provoquera des crises nerveuses.

A cinquante ans, elle commence à écrire pour ses petits-enfants, Camille et Madeleine de Malavet, leur père étant parti pour Londres, nommé secrétaire d'ambassade. Mais rapidement ses petites histoires jouissent d'une grande renommée. Son époux vend les œuvres de sa femme à Louis Hachette, qui crée la Bibliothèque rose, en empoche les droits d’auteur…

En 1857, elle publie les
Nouveaux contes des fées, illustrés par Gustave Doré, puis la trilogie que constituent les Malheurs de Sophie (1864), Les Petites filles modèles (1865) et Les Vacances (1858).

Essentiellement composés de dialogues au ton alerte, ces récits restent très prisés des enfants.

Son veuvage et l'effondrement consécutif des ventes de ses livres l’oblige à vendre Les Nouettes en 1872 et à se retirer à Paris, au 27, rue Casimir-Périer, à partir de 1873. Elle meurt à cette adresse à 75 ans, entourée de ses enfants et petits-enfants.

Éphéméride 8 février 1828 naissance de Jules Verne

Jules Verne naquit à Nantes le 8 février 1828. Son père, Pierre Verne, fils d’un magistrat de Provins, s’était rendu acquéreur en 1825 d’une étude d’avoué et avait épousé en 1827 Sophie Allotte de la Füye, d’une famille nantaise aisée qui comptait des navigateurs et des armateurs. Jules est l’aîné de cinq enfants.

En 1844, il est inscrit au lycée de Nantes où il fera sa rhétorique et sa philosophie. Ses baccalauréats passés, et comme son père lui destine sa succession, il commence son droit. Il obtient de son père l’autorisation d’aller terminer ses études à Paris. Ayant lait la connaissance d’Alexandre Dumas, il commence à écrire pour le théâtre.

En 1852, il publie
Les premiers navires de la marine mexicaine et Un Voyage en ballon qui figurera plus tard dans le volume Le Docteur Ox sous le titre Un drame dans les airs, deux récits où déjà se devine le futur auteur des Voyages extraordinaires.

Il cherche à épouser une jeune fille riche… En 1856, il fait la connaissance de celle qu’il épousera le 10 janvier 1857
: Honorine-Anne Hébé Morel, née du Fraysne de Viane, veuve de vingt-six ans et mère de deux fillettes. Jules Verne, grâce aux relations de son beau-père et à un apport de Pierre Verne (50000 francs), entre à la Bourse de Paris comme associé de l’agent de change Eggly. Il continue à lire énormément et entame ses premiers grands voyages (Angleterre et Écosse en 1859, Norvège et Scandinavie en 1861) tout en continuant à écrire pour le théâtre. Le 3 août 1861, naît Michel Verne, qui sera son unique enfant.

1862 : Il présente à l’éditeur Hetzel
Cinq semaines en ballon et signe un contrat qui l’engage pour les vingt années suivantes. Sa vraie carrière va commencer: Le roman, qui paraît en décembre 1862, remporte un succès triomphal, en France d’abord puis dans le monde. Jules Verne peut abandonner la Bourse sans inquiétude.

1864 verra la sortie de
Voyage au centre de la Terre suivi en 1865 par De la Terre à la Lune. Ainsi débutera sa fameuse série des Voyages extraordinaires qui se poursuivra durant quarante années. On connaît tous les grands titres de cette série, des titres comme L’île mystérieuse, Vingt mille lieues sous les mers, Michel Strogoff, Robur le conquérant, etc.

Fixé à Amiens, devenu, selon lui-même une « bête de Somme », il a écrit plus de 80 romans, publié plusieurs grands ouvrages de vulgarisation et fait représenter, seul ou en collaboration, une quinzaine de pièces de théâtre. Il est à juste titre considéré comme un des créateurs des romans d’anticipation avec H. G. Wells grâce sa grande connaissance des étonnantes conquêtes de la science.

Éphéméride 7 février 1812 naissance de Charles Dickens

Charles Dickens est né à Portsmouth en 1812. Le père tient une place importante dans la jeunesse de Charles Dickens. Il n’a que douze ans lorsque sa famille doit vivre en prison pour dettes, fait qu’il évoque dans La Petite Dorrit (1857).


L’enfant doit travailler dans une fabrique. Dickens fut traumatisé par ces humiliations enfantines, au point de ne pas remettre à ses éditeurs l’autobiographie qu’il avait promise. À la faveur d’un héritage, il peut reprendre ses études, apprend la sténographie et devient clerc de notaire.


Il rentre ensuite au
Morning Herald comme chroniqueur et publie les Esquisses de Boz dont le succès provoqua la commande des Aventures de Mr Pickwick (1836-1837). Poussé par la parution en feuilletons, Dickens entre alors dans une période très créative.


Dans ses romans, Dickens dénonce souvent les abus et les laideurs sociales de son temps. En 1837-1837, il publie
Oliver Twist. Déçu par l’Amérique qu’il découvrit esclavagiste au cours d’un voyage en 1840, il publie des Notes américaines (1842).


Admirateur de Carlyle, il est influencé par lui dans
Barnaby Rudge (1841), roman historique. De 1843 à 1845 paraissent Les Contes de Noël, Le Carillon (The Chimes), et Le Grillon du foyer (The Cricket of the Heard) qui marquèrent profondément la sensibilité anglo-saxonne.


Dickens se trouve en Europe au moment des événements de 1848. Il publie alors
Dombey et Fils (1848) qui évoque le sexisme et le châtiment de l’orgueil.

Le thème de l’enfance réapparaît dans
David Copperfield (1849-1850) et celui des fausses valeurs dans Bleak House (1852-1853). Le capitalisme exploiteur est encore dénoncé dans Hard Times (Les Temps difficles, 1854).

Après la séparation avec sa femme (1858), Charles Dickens, désillusionné, écrit
Les Grandes espérances (1861) mettant en scène un orphelin, Pip, recueilli par un forçat, et Notre ami commun (1864-1865), sa dernière œuvre complète où, comme dans La Petit Dorrit (1857) l’auteur s’attaque aux fondements de la civilisation du profit.


Charles Dickens reste l’un des romanciers anglais les plus populaires dans le monde entier. Il meurt le 9 juin 1870.

Éphéméride 6 février 1793 décès de Carlo Goldoni

À l’instar de son rival, Carlo Gozzi, Carlo Goldoni est né à Venise, le 25 février 1707.

Il passa les quarante premières années de sa vie à voyager d’une ville à l’autre, changeant constamment d’emploi, devenant tour à tour, fonctionnaire de la justice criminelle ou avocat à Pise, consul de Venise à Gênes ou directeur de théâtre. Durant cette période, il écrivit peu (quelques canevas de commedia dell’arte et livrets d’opéra, ainsi qu’une tragédie,
Bélisaire, qui fit un peu parler de lui en tant qu’auteur).

Puis, à l’âge de quarante ans, il rencontra Medebac, directeur du théâtre Sant’Angelo de Venise, qui l’attacha à sa compagnie comme auteur attitré, et le sédentarisa dans sa vie natale contre quatre cents, puis six cents ducats. Goldoni fut alors plongé dans une véritable boulimie d’écriture
: en moins de vingt ans, il produisit près de deux cents vingt pièces, dont presque autant de chefs-d’œuvre.

Il eut tôt fait de découvrir son genre de prédilection
: la comédie. Ses pièces, purgées des traditionnelles grossièretés, se plaisent à caricaturer la vie quotidienne vénitienne et ne laissent pas de place à l’improvisation : il rédigeait entièrement les dialogues.

Au début de sa carrière, ses pièces participaient pleinement de la tradition de la
commedia dell’arte. Ainsi, Arlequin serviteur de deux maîtres, représenté en 1745, a recours aux personnages traditionnels qui jouent masqués.

Mais, les ambitions de Goldoni dépassaient nettement ce type de pièces
; il souhaitait réformer la comédie italienne pour la rendre comparable à celle du XVIIe siècle français, il se rêvait en Molière italien. Aussi, dès 1750, exposa-t-il les principes de sa « réforme » en une comédie des comédiens, intitulée Il Teatro comico, qui décrivait les tensions survenant au cours des répétitions entre comédiens attachés aux vieilles méthodes et partisans de la réforme.

Ses plus grandes comédies s’appuient sur le réalisme des situations et la peinture sociale
: Goldoni a beaucoup été inspiré par ses deux modèles, Molière et Marivaux.

Trois ans après
Il Teatro, il écrivit La Locanderia, l’histoire d’une aimable aubergiste courtisée par tous ses riches clients, bien évidemment ridicules. Plus tard, ce sera Il Campiello (1756), récit des mésaventures des habitants d’un groupe de maisons pauvres, La Villégiature (1761), présentation burlesque de la philosophie d’un gentilhomme qui, de retour d’un voyage, apporte dans sa campagne natale une conception nouvelle du comportement amoureux, et Baroufe à Chioggia (1762), histoire d’un jeune batelier semant le trouble parmi les habitants de modeste condition d’une ville portuaire italienne.

Trois mois après cette dernière pièce, Goldoni fut contraint à l’exil en France. En effet, il n’avait pas réussi à s’imposer en Italie et la « contre-réforme » théâtrale de Gozzi l’avait emporté.

Il demeura deux ans à la Comédie Italienne, avant d’obtenir une place de professeur d’italien à la cour de Louis XV, où il continua son écriture, mais en français maintenant
: il produira non seulement une pièce au succès tardif, Le Bourru bienfaisant (1771), mais se consacrera également à la rédaction de ses Mémoires (1787), qui nous permettent aujourd’hui de connaître sa vie de façon assez précise.

Sa pension royale fut suspendue à la Révolution, et il périt dans la misère le 6 février 1793.

Éphéméride 5 février 1626 naissance de Mme de Sévigné

Femme de lettres française née à Paris en 1626, morte à Grignan dans la Drôme le 17 avril 1696, Marie de Rabutin-Chantal est la petite-fille de Jeanne de Chantal, qui fonda l’ordre de la Visitation avec François de Sales.

Elle perd son père en 1627, puis sa mère en 1633 puis trois de ses grands-parents. Elle est élevée par son grand-père, puis à la mort de ce dernier ce sont ses deux oncles l’abbé Philippe de la Tour de Coulanges, qui possédait un château à Sucy, près de Paris et Christophe de Coulanges le « Bien-Bon » qui lui donneront une instruction et une éducation exemplaires.

La légende veut que Ménage et Chapelain aient été ses maîtres. Mais ces importants personnages ne formèrent son esprit qu’après son entrée dans le monde.

En 1644 Marie de Rabutin-Chantal a dix-huit ans, quand elle épouse Henri de Sévigné, de trois ans son aîné. Ce dernier, léger et dépensier, lui donnera deux enfants
: Françoise-Marguerite en 1646 et un garçon en 1648. En 1651 son mari Henri trouve la mort lors d’un duel. Veuve à vingt-cinq ans, elle décide de se consacrer exclusivement à sa vie mondaine et à l’éducation de ses enfants.

Le 27 janvier 1669, la marquise de Sévigné marie sa fille Françoise-Marguerite au comte de Grignan. Ce dernier est nommé en septembre lieutenant-général en Provence. Sa femme l’accompagne. C’est à cette circonstance que nous devons les Lettres (1671-1696) de Madame de Sévigné.

Mille cinq cents lettres environ, seront adressées principalement à sa fille madame de Grignan, mais aussi à son fils Charles, à son cousin Bussy-Rabutin, à ses amis Madame de Pomponne, le cardinal de Retz La Rochefoucauld, le philosophe Corbinelli, qui fut son lecteur, Madame de La Fayette, Madame Scarron…

Ces lettres connues de son vivant ont souvent été copiées et transmises de main en main. Leur première publication eut lieu en 1726. La petite-fille de la marquise, madame de Simiane les censura et en fit publier une édition plus complète de 1734 à 1737. En 1820 on découvrit une copie de 1055 pages qui fut à la base de l’édition des Grands Écrivains de la France. Ce sera sur la découverte en 1872 d’un recueil de quatre volumes que s’appuieront les éditions modernes.

La marquise de Sévigné mourut le 17 avril 1696, à Grignan, où elle était venue soigner sa fille, gravement malade.

Éphéméride 4 février 1688 naissance de Marivaux

Né à Paris, baptisé le 4 février 1688 à Paris où il est mort le 12 février 1763, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux passe son enfance et son adolescence à Riom, où son père remplit la fonction de directeur de la Monnaie. Élevé au collège des Oratoriens de la ville, il est destiné à reprendre la charge de son père et entreprend à cet effet des études de droit à Paris à partir de 1710.

Peu après son arrivée dans la capitale il devient, par l’entremise de Fontenelle, l’un des familiers du salon de Mme de Lambert et reçoit l’approbation pour sa première pièce de théâtre,
le Père prudent et équitable ou Crispin l’heureux fourbe (1712). Cette prédilection qu’il attache à la vie de mondain, plus que le désir impérieux de répondre à sa vocation littéraire a vraisemblablement une très large part dans l’interruption de ses études en 1713. Il s’initie dans les salons à une forme de préciosité moderne qui donnera naissance au « marivaudage ».

Auteur de plusieurs romans, dont 
la Voiture embourbée en 1714, et d’une série d’essais publiés par le Mercure, les Lettres sur les habitants de Paris (1717), les Pensées sur la clarté du Discours (1719), il achève de prendre parti dans la seconde Querelle des Anciens et des Modernes en faisant paraître à la fin de 1716 l’Iliade travestie, roman parodique et burlesque.

Marié en 1717, il perd sa femme en 1723. Ruiné par la banqueroute de Law, débouté dans sa demande de succéder à la charge de son père, il fait mine de s’orienter vers la carrière littéraire alors que l’une de ses pièces (
la Mort d’Hannibal, 1720) vient d’être acceptée à la Comédie-Française et deux autres, l’Amour et la Vérité (1720) et Arlequin poli par l’amour (1720), au Théâtre des Italiens. Marivaux songe pourtant à une carrière d’avocat et reprend une inscription en droit en 1721. Fondateur du journal le Spectateur français (1721), il mène conjointement une brillante carrière de journaliste et de dramaturge. Il est élu à l’Académie Française en 1742 de préférence à Voltaire.

Marivaux a été un écrivain prolifique: de 1713 à 1755, il a publié pratiquement tous les ans. Une quarantaine de pièces de théâtre, en un ou trois actes le plus souvent, sept romans et récits parodiques, trois journaux et une quinzaine d’essais.

Marivaux a été l’auteur le plus joué de la première moitié du XVIIIe siècle, avec Voltaire.
Dans les années 1950-1960, redevenu à la mode, Marivaux permet à la nouvelle génération de metteurs en scène de s’essayer à de nouvelles interprétations
: Vitez, Vilar, Planchon, Chéreau, entre beaucoup d’autres.


Éphéméride 3 février 1874 naissance de Gertrude Stein

Gertrude Stein, née le 3 février 1874 à Allegheny en Pennsylvanie et morte le 27 juillet 1946 à l’Hôpital américain de Neuilly sur Seine, est une poétesse, écrivain, dramaturge et féministe américaine.

Elle passa la majeure partie de sa vie en France et fut un catalyseur dans le développement de la littérature et de l’art moderne. Par sa collection personnelle et par ses livres, elle contribua à la diffusion du cubisme et plus particulièrement de l’œuvre de Picasso, Matisse et de Cézanne.

Elle naît en Pennsylvanie, dans une famille d’émigrants juifs allemands et passe la plus grande partie de son enfance en Californie. Attirée par la philosophie, les sciences et la psychologie, elle est étudiante en psychologie, puis, commence, en 1897, des études de médecine, qu’elle interrompt en 1901.
C’est à cette époque qu’elle fait la rencontre du psychologue William James, le frère du romancier Henry James.

Attirée aussi par l’étranger, l’étrangeté, « ce qui n’est pas la vie américaine bourgeoise à laquelle sa naissance l’avait destinée », elle vient rejoindre son frère Leo à Paris, en 1903, après avoir terminé un premier roman
Things as they are (qui ne sera publié qu’après sa mort), et choisit définitivement la France, pour terre d’accueil et d’écriture.

Leo, qui a voulu devenir historien d’art et artiste, qu’elle admire, l’a initiée à la peinture. Ils vivent des dividendes provenant des placements financiers de leur père défunt. Ils entreprennent une collection des plus riches, devenant mécènes de Cézanne, Matisse, Picasso… Entre 1905 et 1920, près de 600 tableaux vont passer entre leurs mains. Gertrude côtoie notamment Henri-Pierre Roché, marchand d’art, et Francis Picabia. Elle ne fréquente pas particulièrement les dadaïstes, mais considère Tristan Tzara comme un cousin.
Son appartement du 27 rue de Fleurus devient un lieu de rencontre pour l’avant-garde du monde entier.

En 1907, elle rencontre Alice B. Tolkias, la secrétaire de Leo, avec qui elle partagera sa vie de 1909 jusqu’à sa mort. Cette relation et le soutien au mouvement Cubiste brouillent définitivement Leo et sa sœur.

Entre 1906 et 1908, elle écrit les mille pages de
The Making of the Americans, qu’elle considère comme sa grande œuvre, mais qui est l’objet d’un différend avec son frère Leo, qui n’approuve pas cette écriture.
Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, Stein et Toklas, par fidélité à la France, leur patrie d’adoption, participent à l’approvisionnement des hôpitaux de campagne et au transport des blessés avec leur propre voiture. Elles seront récompensées par le gouvernement pour cet engagement.
Après la guerre, le salon de la rue de Fleurus a moins de succès, mais elle a le plaisir de voir paraître
The Making of Americans en 1925 aux éditions Contact. Elle poursuit sa collection mais, ses moyens ne lui permettant plus de s’offrir des Picasso, elle jette son dévolu sur Juan Gris et Masson, puis sur Balthus et Picabia.
Le succès ne vient qu’avec l’
Autobiographie d’Alice B. Tolkias en 1933, son œuvre la plus connue et la plus facile d’accès, qui lui vaudra une tournée de conférences aux États-Unis. L’œuvre raconte l’aventure de la collection, en éliminant Léo et en s’attribuant le premier rôle. Le public découvrait une Gertrude Stein que ses œuvres antérieures avaient cantonnée dans le champ plus étroit de l’avant-garde.

Stein et Toklas quittent Paris pour échapper aux persécutions. Gertrude Stein meurt en 1946, d’un cancer de l’estomac. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise.

C’est elle qui qualifie les jeunes auteurs, parmi lesquels Hemingway et Fitzgerald de « lost generation »: « Vous autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue », rapporte Hemingway dans Paris est une fête).

Éphéméride 2 février 1957 décès de Valéry Larbaud

Valery Larbaud, né à Vichy en 1881, est issu d’une famille fortunée. Son père, Nicolas Larbaud, pharmacien à Vichy, a bâti sa fortune sur l’exploitation des eaux minérales de Saint-Yorre (Allier).
Enfant unique, il est élevé par sa mère et sa tante. Solitaire et rêveur dès son plus jeune âge il décrira l’enfance avec un art subtil dans Enfantines (publié en 1918).
À 10 ans, il est inscrit comme pensionnaire au collège Saint-Barbe de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), épisode marquant de son existence qu’il décrira dans son roman Fermina Marquez (1911).
En 1896, il entreprend son premier voyage en Espagne, suivi de nombreux autres qui lui feront découvrir et aimer l’Angleterre, l’Italie, le Portugal, l’Allemagne, la Suède, la Grèce, la Suisse, l’Albanie… Dès l’âge de quinze ans, il affirme qu’il veut être « homme de lettres ».
Ses premières publications sont des traductions, des articles sur la littérature anglaise, espagnole. Il fait connaître de nombreux écrivains au public français.

En 1908, il publie ses premiers textes. A.O. Barnabooth, Jaune, Bleu, Blanc (publié en 1927) et Aux couleurs de Rome (1938).

En 1923, dans
Amants, heureux amants, trois nouvelles sur le thème de l’amour, il utilise le procédé littéraire du monologue intérieur qu’il a découvert et apprécié dans l’œuvre de l’écrivain irlandais James Joyce. Enthousiasmé par la lecture d’Ulysse, il accepte de diriger la traduction en français du texte de Joyce.

De même, il va entreprendre la traduction d’œuvres de Ramon Gomez de la Serna, Samuel Butler, Gabriel Miro, Walt Whitman… Il veut faire connaître au public français des écrivains alors peu connus comme Joseph Conrad, William Faulkner, Jorge Luis Borges… Mais aussi des auteurs français oubliés comme Maurice Scève, Jean de Lingendes… ou encore peu lus comme Paul Valéry, Blaise Cendrars, Léon-Paul Fargue…

En 1935, terrassé par un accident cérébral, il ne peut plus écrire. Isolé par la maladie, il n’est pourtant pas oublié du monde des lettres. Il reçoit de nombreux titres honorifiques et littéraires, en particulier le Prix National des Lettres en 1952. Il décède en 1957 à Vichy.

Éphéméride 1e février 1851 décès de Mary Shelley

Mary Shelley, née Mary Wollstonecraft Godwin le 30 août 1797 à Somers Town, un faubourg de Londres, et morte le 1er février 1851 à Belgravia (Londres), est une femme de lettres anglaise, romancière, nouvelliste, dramaturge, essayiste, biographe et auteur de récits de voyage.

Elle est surtout connue pour son roman
Frankenstein ou le Prométhée moderne.

Fille de la philosophe féministe Mary Wollstonecraft et de l’écrivain politique William Godwin, elle perd sa mère alors qu’elle-même n’est âgée que de onze jours. Son père se remarie quatre ans plus tard. Il offre à sa fille une éducation riche et l’encourage à adhérer à ses théories politiques libérales.

En 1814, Mary Godwin entame une liaison avec un homme marié, partisan de son père, Percy Bysshe Shelley. Accompagné de Claire Clairmont, une belle-sœur de Mary, le couple voyage à travers l’Europe. Au cours des deux années qui suivent, Mary et Percy affrontent un endettement permanent et la mort de leur fille.

Ils se marient en 1816, après le suicide de la première épouse de Percy.

En 1816, lors d’un séjour près de Genève, Mary (devenue Mary Shelley) écrit son premier roman
Frankenstein.

En 1818, les Shelley quittent la Grande-Bretagne pour l’Italie, où meurent leurs deuxième et troisième enfants, avant que Mary Shelley ne donne naissance à son fils, Percy Florence Shelley, qui seul survivra.

En 1822, son mari se noie dans le golfe de la Spezia, au cours d’une tempête. Un an plus tard, Mary Shelley retourne en Angleterre et, dès lors, se consacre entièrement à l’éducation de son fils, à sa carrière d’auteur et à la publication des œuvres de son mari.

Les dix dernières années de sa vie sont marquées par la maladie. Elle décède d’une tumeur du cerveau le 1er février 1851.