Daniel Mendelsohn Les Disparus

Profitant de sa sortie en édition de poche, j’ai enfin lu le Médicis étranger de 2007: Daniel Mendelsohn, Les Disparus.

Ce livre est le récit d’une enquête personnelle sur le drame familial inséparable de la plus grande tragédie du XXe siècle: l’extermination des juifs par les nazis. Dans ces pages souvent émouvantes, parfois drôles, et toujours captivantes, l’auteur raconte précisément, à la première personne, comment une partie de sa famille a disparu dans l’est de la Pologne au début des années 1940, sans laisser d’autres traces que quelques lettres, des photos et surtout un souvenir vivace chez les membres survivants — lesquels avaient émigré aux États-Unis un peu auparavant. Il décrit aussi comment il s’est emparé des rares indices à sa disposition pour tenter de découvrir ce qu’ils étaient exactement devenus et les conclusions auxquelles il est finalement parvenu après avoir compulsé quantité d’ouvrages, traversé quatre continents, rencontré de multiples témoins et soulevé de réels tabous, y compris au sein de sa propre famille.

Extraits de « Les Disparus »

La première phrase Jadis, quand j’avais six ou sept ans, il m’arrivait d’entrer dans une pièce et que certaines personnes se mettent à pleurer.

Morceau choisi Le 12 août 2001, deux de mes frères, ma sœur et moi sommes descendus d’une Volkswagen Passat bleue et exiguë et nos pieds ont touché la terre humide de Bolechow. C’était un dimanche et le temps était mauvais. Après six mois de préparatifs, nous étions arrivés. Presque soixante ans plus tôt exactement — le 1er août 1941 -, l’administration civile de ce qui avait été autrefois le district de la Galicie des Habsbourg, région où se trouvait [… ]

- chapitre: le Péché entre les frèrespage: 107éditeur: Flammariondate d’édition: 2007 -

Le Point — Marc Fumaroli (6 Septembre 2007) En même temps qu’une épreuve fascinante des pouvoirs de résurrection de la littérature, cette œuvre d’immense tendresse est aussi une méditation sur la fragilité et la résilience de ce que Cicéron a nommé, une fois pour toutes, 'humanitas'.