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Éphéméride 2 avril 1840 naissance d'Emile Zola

Né à Paris le 2 avril 1840, mort dans la nuit du 28 au 29 septembre 1902 à Paris, Émile Zola est le fils de Francesco Zola et d’Émilie Aubert.

D’origine italienne, son père Francesco Zola après avoir été officier d’artillerie devient ingénieur civil. À l’âge de quarante ans, il conçoit un projet de canal à Aix-en-Provence qui pourra ravitailler la ville en eau potable. C’est pendant ce chantier qu’il trouve la mort le 27 mars 1847.

Zola passe son enfance et son adolescence à Aix-en-Provence. Au collège Bourbon, il a pour meilleur camarade Paul Cézanne.
La mort de Francesco Zola laisse la mère d’Émile dans une situation très difficile. Elle va donc aller habiter chez ses parents en 1858. Émile Zola qui a dix-huit ans entre au lycée Saint-Louis en tant que boursier.

Après avoir passé les épreuves du bac à deux reprises sans succès, il prend un emploi de commis des Douanes qu’il ne conservera que trois mois. En 1862 Zola entre aux éditions Hachette en tant que manutentionnaire pour cent francs par mois.

Zola rêve de devenir écrivain, admirateur d’Alfred de Musset, il écrit des poèmes et va jusqu’à en proposer un à son patron. Ce dernier impressionné le fait passer au service de presse de Hachette où il côtoiera des gens tels qu’Ernest Renan, Hippolyte Taine et Edmond About. En quelques mois, il devient chef de la publicité chez Hachette.

À partir de 1863, Zola collabore à différents journaux. Cette activité de journaliste occupera toujours une place essentielle dans sa vie. En 1866, il anime dans « l’Événement » la chronique littéraire. À « l’Illustration », il donne deux contes. Il écrit dans un journal alors de gauche, le « Figaro », dans le « Globe », le « Gaulois » et la « Libre Pensée ». En 1871, il est journaliste parlementaire à la « Cloche » et collaborateur régulier du « Sémaphore de Marseille » et du « Messager de l’Europe ».

Zola a commencé à écrire des poèmes, mais très vite il se tourne vers le roman. Son premier livre « Contes à Ninon » inspiré des œuvres d’Alfred de Musset, parait en 1864. Après deux ou trois autres parutions, c’est en 1868 que la critique et le public commence à s’intéresser à Zola avec la parution de « Thérèse Raquin ».

Il a l’idée d’écrire un nouveau roman basé sur les lois de l’hérédité au sein de plusieurs générations d’une famille qui aura pour nom les Rougon-Macquart. Cette famille sera originaire d’Aix qui deviendra Plassans. L’éditeur Charpentier, lui faisant confiance pour ce projet, versera à Zola cinq cents francs chaque mois. Avec une régularité à toute épreuve, Zola va écrire trois pages chaque jour ce qui va représenter à la fin de l’année un roman en deux volumes.

La Fortune des Rougon, La Curée, Le Ventre de Paris, La Conquête de Plassans, La Faute de l’abbé Mouret et Son Excellence Eugène Rougon paraîtront ainsi de 1871 à 1876. Pourtant ce n’est pas encore le succès attendu.

Zola écrit
L’Assommoir qu’il publie en 1877. C’est le scandale et la gloire en même temps. On lui reproche en fait de décrire une dure réalité sans complaisance, avec un souci du détail propre à un homme extrêmement bien documenté. Les attaques contre Émile Zola, d’une très grande violence, se font de plus en plus nombreuses.

Il continue avec la série des Rougon en publiant
Une Page d’amour en 1878, puis Nana en 1879. C’est à nouveau un scandale avec ce livre qui parle des demi-mondaines. Les adversaires de Zola l’accusent d’être un écrivain pornographique tandis que Gustave Flaubert l’admire pour ce talent à facettes multiples. Le public va s’arracher les exemplaires de Nana.

Émile Zola publie de 1882 à 1884 cinq nouveaux romans : Pot-Bouille, Le Capitaine Bourle, Au Bonheur des Dames, La Joie de Vivre et Naïs Micoulin.

Puis en 1885 parait
Germinal. C’est très certainement le roman le plus documenté de Zola. Il est descendu dans la mine, a parlé avec les ouvriers et les ingénieurs. C’est un grand succès et ses ennemis de moins en moins nombreux sont bien obligés de reconnaître cet immense talent.

En 1888 Jeanne Rozerot, entre au service des Zola. C’est le coup de foudre. Émile conçoit pour elle un amour d’autant plus fort qu’elle lui donne deux enfants qu’il n’avait jamais pu avoir avec sa femme Alexandrine. Jeanne élève Denise et Jacques dans le culte de leur père. Pour autant, celui-ci n’abandonne pas la compagne de sa jeunesse mais cette double vie le désespère : « J’avais fait le rêve de rendre tout le monde heureux autour de moi, mais je vois bien que cela est impossible. »

Il publie en 1890
La Bête Humaine, et termine la série des Rougon qu’il avait commencée en 1871 en publiant le Docteur Pascal en 1893. De 1894 à 1898 il publie la série des Trois Villes, puis de 1899 à 1903 celle des Quatre Évangiles dont « Vérité » sera publié après sa mort et « Justice » qu’il n’aura pas eu le temps d’écrire.

Éclate alors l’affaire Dreyfus. Le capitaine Alfred Dreyfus est condamné à la déportation à l’Île du Diable pour haute trahison. Lors de la révision de son procès un certain nombre de personnalités telles que Jaurès et Clemenceau découvrent que le capitaine Dreyfus est innocent et tentent de le défendre. Peine perdue, le véritable coupable est acquitté.

Émile Zola étudie ce dossier de plus près ; il recoupe les faits et acquiert la certitude que le capitaine Alfred Dreyfus est innocent. Son premier article parait dans le Figaro le 25 novembre 1897. Zola va s’adresser directement au président Félix Faure dans une lettre ouverte intitulée « 
Lettre à Monsieur Félix Faure, Président de la République » que Clemenceau publie dans son journal L’Aurore sous le titre « J’accuse » le 13 janvier 1898.

Menacé d’arrestation, Émile Zola se réfugie en Angleterre où il restera onze mois.

Le 29 septembre 1902 Émile Zola meurt asphyxié dans sa chambre probablement assassiné par un membre de l’extrême droite à cause de son combat aux côtés de Dreyfus. Une foule immense assiste à ses funérailles. Ses cendres reposent au Panthéon.