Honnête, honnêteté

HONNÊTE, adj. HONNÊTETÉ, n. f. (du latin honestus, honorable).

1.Ces mots définissent
l'idéal de la société classique.

L’honnête homme est celui qui a toutes les qualités qui font la
sociabilité (bonnes manières, courtoisie, politesse, modestie) jointes aux qualités du cœur et de l’esprit.

L'honnête homme est cultivé sans être pédant
: il est modeste.
Il « 
ne se pique de rien » (La Rochefoucauld, Maximes, 203).

On dit aussi, se référant aux mêmes qualités, dans un sens plus mondain,
galant homme et homme de bien.

Clitandre dans
Les Femmes savantes, Cléante dans Tartuffe, Philinte dans Le Misanthrope, sont les porte-parole de Molière et des honnêtes gens.

En eux domine la
raison, c'est-à-dire une sagesse pratique, pleine de bon sens, qui sait faire la part des choses, et cherche à modérer les passions.

L'expression « honnête homme », liée à un idéal de vie sociale équilibrée, se retrouve au siècle suivant, même si la raison est désormais liée à l'
esprit critique.


2.
Honnête, dans un sens plus général, signifie « respectueux des bienséances », c'est-à-dire élégant et courtois.

Une honnêteté est un geste courtois, une politesse, une marque d'obligeance.

Ces gens-ci, au lieu de me manger, m'ont fait mille honnêtetés dès qu'ils ont su que je n'étais pas jésuite. VOLTAIRE, Candide

Remarque
: Le sens moderne d'honnêteté financière et matérielle (respect du bien d'autrui) devient usuel à la fin du XVIIe siècle.