Confiseur et bonbons


Le nom du
confiseur est dérivé du verbe confire.
Il n'apparaît qu'en 1636, mais le verbe lui est bien antérieur. Il remonte au verbe latin
conficere « achever ».

C'est à ce sens général que se rattache l'ancien verbe
déconfire « défaire un ennemi », qui ne subsiste plus que dans le participe passé déconfit, employé comme adjectif à propos d'une personne qui a subi une déconvenue.

Le dérivé
déconfiture se dit surtout de la ruine d'une entreprise ou d'une maison de commerce.

Confire a, en ancien français, le sens de « préparer ». Il le conserve dans la langue de la tannerie, où il se dit des peaux que l'on trempe dans certaines eaux.
Mais il s'est restreint aux aliments, et spécialement aux fruits.
Le participe
confit, devenu nom, se dit dans le Sud-Ouest en parlant de la viande conservée dans de la graisse. Mais on pense surtout à des fruits confits et au dérivé confiture.
Les sirops qui servent à faire confire les fruits sont aujourd'hui beaucoup plus sucrés qu'autrefois. Les confitures du XVIIIe siècle nous apparaîtraient sans saveur. Le sucre était alors un produit fort coûteux que l'on ménageait.

Le
confiseur du XVIIe siècle faisait confire des fruits et fabriquait des confitures. Mais son activité s'est restreinte à la fabrication des bonbons et des sucreries.

Bonbon apparaît au début du XVIIe siècle dans le journal que tenait Héroard, médecin du jeune Louis XIII. Avec son redoublement de bon le mot se dénonce comme un terme de la langue enfantine. Héroard dit du bonbon, comme s'il s'agissait d'un nom de matière (de la réglisse). Mais le mot est devenu un terme individuel.

Dragée est plus ancien que bonbon, puisqu'on le trouve dès le XIVe siècle. Il vient du pluriel grec tragemata, passé en latin, qui se disait de friandises. La dragée s'est maintenue de façon constante, car elle a été liée aux fêtes de la naissance et du baptême de l'enfant.

Comme pour les gâteaux, il serait fastidieux de passer en revue toutes les sortes de bonbons.
La
bergamote et le berlingot ont été empruntés à l'italien au XVIIe siècle. Le même siècle a vu la naissance de la praline, dénommée d'après le nom du maréchal du Plessis-Praslin, dont le cuisinier avait inventé ce bonbon.

Les métiers de
pâtissier et de confiseur ont varié au cours des siècles. Leur activité était trop liée aux changements des mœurs pour se maintenir semblable à ce qu'elle était à l'origine. La mode aidant, les produits ont été désignés par des créations nouvelles de vocabulaire ou par des emprunts aux langues étrangères. Le vocabulaire qui désigne les gâteaux et les bonbons est instable, en continuel changement, dont quelques mots seulement persistent à travers les siècles.