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Les sorcières


Objectifs

Savoirs

• Distinguer le texte narratif des autres types de textes
• Repérer les caractéristiques des personnages et leurs rôles
• Distinguer récit avec ou sans passé simple
• Reconstituer l’ordre chronologique d’un récit

Savoir-faire

• Conjuguer les temps passés de l’indicatif
• Utiliser avec pertinence l’opposition passé simple/imparfait
• Écrire plusieurs textes de fonctions différentes
• Écrire un récit en pratiquant un retour en arrière



Faire le point

Colin Hawkins, Les Sorcières
Jean Tardieu, Le Fleuve caché
Marie Sculfort,
Sorcière, un métier d’avenir
Jill Murphy,
Amandine Malabul sorcière maladroite
J.K. Rowling,
Harry Potter à l’école des sorciers

Récapitulons 

Explorer

• Les personnages du récit

Anthony Horowitz,
Satanée grand-mère
Hans-Christian Andersen,
La Petite Sirène

• La narration

Roald Dahl,
Sacrées sorcières !
Jean-Claude Servais,
La Tchalette et autres contes de sorcellerie

• Les temps du récit

Michel Déon,
L’Enfant et la Sorcière
George Sand,
La Petite Fadette
Nicolas Gogol,
Veillées d’Ukraine

• Lire une œuvre complète

Harry Potter à l’école des sorciers, de J.K Rowling

Écrire
Écrire un récit avec un retour en arrière
Guide d’autoévaluation

Évaluation

À lire et à voir : bibliographie livres et films
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Faire le point

Texte 1


Le petit-déjeuner des sorcières

Les sorcières dévorent leur petit-déjeuner à belles dents. Leur plat préféré est le sagou, sorte de civet1 d’œufs de grenouille en conserve. Elles apprécient aussi les champignons vénéneux, récoltés à l’aube et grillés sur des toasts. Après quoi, pour s’agacer les dents, elles ingurgitent2 de grandes tartines de pain de gland confiturées de délicieuse marmelade de prunelles3, le tout arrosé d’un petit noir de dent-de-lion4 bien chaud. Il leur était jadis nécessaire de jeter un sort sur le lait pour le faire tourner, mais aujourd’hui le lait suri5 est un produit courant dans les sorcières-marchés.


Colin Hawkins, Les Sorcières, © Albin Michel, 1984.

1. Civet: ragoût (de lièvre, de lapin, de gibier) cuit avec du vin et des oignons.
2. Ingurgiter
: avaler avidement et en quantité un aliment, une boisson.
3. Prunelle
: petite prune globuleuse bleu ardoise, de saveur âcre.
4. Dent-de-lion
: autre nom du pissenlit (à cause de ses feuilles dentées).
5. Suri
: aigri.

Observons 

1. Les personnages sont-ils présentés ici en général ou en particulier
? Ont-ils un nom, une identité?
2. Pourquoi le texte est-il écrit au présent
?
3. Quelle est l’intention de l’auteur de ce texte
?

Expression écrite

Imaginez le menu d’un banquet de sabbat chez les sorcières. Présentez-le sur un parchemin.


Texte 2

Conseils donnés par une sorcière



Retenez-vous de rire
dans le petit matin.
N'écoutez pas les arbres
qui gardent les chemins.

Ne dites votre nom
à la terre endormie
qu'après minuit sonné.

À la neige à la pluie
ne tendez pas la main.

N'ouvrez votre fenêtre
qu'aux petites planètes
que vous connaissez bien.

Confidence pour confidence
vous qui venez me consulter
méfiance, méfiance
On ne sait pas ce qui peut arriver.


Jean Tardieu, Le Fleuve caché, © Gallimard.


Observons

1. À qui s’adresse la sorcière
?
2. Sur quel ton donne-t-elle ces conseils (vers 14 à 17) ?
3 Comment vous représentez-vous la nature ( arbres, Terre, neige, pluie, planètes ) d’après les conseils donnés
?
4. Quelle remarque faites-vous sur les strophes et sur la longueur des vers
?

5. Quelle est la disposition des rimes?


Expression écrite

Ajoutez une strophe à la chanson, du même type que la première, et en cohérence avec l’ensemble.


Texte 3

Sorcière, un métier d’avenir



Mesdemoiselles, devenez sorcières, c’est un métier d’avenir.
Oubliez les vieilles images
: la sorcière des années 2000 s’habille comme un top model, parle plusieurs langues et fait carrière dans l’art contemporain.
Femme indépendante, elle vit sa drôle d’existence, libre, seule ou avec d’autres sorcières, ses sœurs.
Ne craignez pas le pacte avec le diable
: dans les histoires récentes, la sorcellerie apparaît volontiers comme un don de famille, et le scénario reste vague sur l’origine de ce don. De lointains ancêtres ont dérobé le Grand Livre des Templiers1, ou quelque ouvrage du même genre, et les descendantes sont condamnées à garder le secret jusqu’à la fin des temps.
Enfin, sachez que les sorcières modernes ne sont pas dangereuses: pour se distraire, elles font le bien autour d’elles, donnent la combinaison gagnante du Loto à de braves gens, retrouvent des disparus, rendent leur jeunesse à de vieilles dames fripées…


1. Templiers: ordre religieux militaire fondé au XIIe siècle pour défendre les pèlerins chrétiens en Terre sainte.

Observons 

1. À qui s’adresse ce texte
?
2. Quelle est l’intention de l’auteur
?
3. Contre quels préjugés (idées toutes faites) lutte ce texte
?
4. Quelles bonnes raisons donne l’auteur pour détruire ces préjugés
?
5. Où pourriez-vous trouver ce texte
: a. dans un magazine? b. dans un manuel? c. dans un roman? e. dans une encyclopédie?

Expression écrite

Continuez le texte en trouvant d’autres bonnes raisons d’envisager ce curieux métier d’avenir.


Texte 4

Une drôle d’école

Avec ses sombres murailles et ses deux tours sinistres1, l’Académie Supérieure de Sorcellerie, dont mademoiselle Jollidodue était la directrice, ressemblait davantage à une prison qu’à une école. Perchée au sommet d’une haute montagne qu’entourait une forêt de pins, elle baignait la plupart du temps dans une brume épaisse qui la dissimulait aux regards des promeneurs. Par temps clair, cependant, on pouvait voir quelquefois les élèves, à califourchon sur leurs balais, voleter comme une nuée de chauves-souris au-dessus de la cour de récréation.
Tout, dans l’école, n’était qu’ombre et ténèbres
: les longs corridors étroits, les escaliers en colimaçon, et jusqu’aux élèves elles-mêmes qui portaient un sinistre uniforme gris et noir.

Jill Murphy, Amandine Malabul sorcière maladroite, © Gallimard, « Folio cadet rouge », trad. J.-F. Ménard.



1. Sinistre
: adj. Sombre et inquiétant.


Observons 

1. Ce texte est le tout début d’un roman
: à quoi est-il consacré?
2. Les éléments dominants du passage sont-ils des actions
?
3. Les personnages ont-ils ici un rôle de premier plan
? de second plan?
4. À quel temps sont les verbes
?
5. Quelle impression générale se dégage du texte
?

Expression écrite

Imaginez qu’un matin, votre collège soit transformé en école de sorcellerie. Dites quelles modifications il a subies et décrivez une des salles de classe pendant un cours.


Texte 5


Hermione jette un sort



Pendant un match, Hermione s’aperçoit que son ami Harry Potter, le jeune apprenti sorcier, est en difficulté parce que le professeur Rogue est en train de rendre fou le balai qu’il chevauche.
Hermione s’était frayé un chemin jusqu’aux gradins où se trouvait Rogue et courait à présent le long de la rangée qui était juste derrière la sienne. Au passage, elle bouscula le professeur Quirrell qui tomba tête la première. Sans prendre la peine de s’excuser, elle poursuivit sa course et parvint à la hauteur de Rogue. Elle s’accroupit alors derrière lui, sortit sa baguette et murmura une formule magique. Aussitôt, la baguette projeta des gerbes d’étincelles bleues sur la robe de Rogue.
Le professeur mit quelques secondes à se rendre compte que le bas de sa robe de sorcier avait pris feu. Le cri d’horreur qu’il poussa prouva à Hermione qu’elle avait réussi son coup. Une autre formule magique fit alors rentrer les flammes dans le bocal qu’elle avait dans la poche et elle repartit à quatre pattes le long de la rangée.

J.K. Rowling, Harry Potter à l’école des sorciers, © Gallimard Jeunesse, « Folio junior ».


Observons

1. Quels personnages sont clairement identifiés dans ce passage
?
2. Quel est le personnage principal
?
3. Où se déroule la scène
?
4. Comparez la situation initiale et la situation finale
: que constatez-vous?
5. Quel élément modifie la situation
?

Expression écrite

Au stade ou devant la télévision, alors que vous encouragez votre équipe favorite, vous vous apercevez que vous avez des pouvoirs magiques… Imaginez la suite en multipliant les actions et vos interventions.

Récapitulons

Comparez les cinq textes.

1. Quel est le thème commun à ces cinq textes
?
2. Quel texte se distingue par sa présentation
? Quels indices permettent d’identifier sa nature?
3. Lequel des textes évoque une suite d’actions
?
4. Citez le texte qui présente des personnages caractérisés par un nom et un prénom.
5. Quel texte donne une explication au lecteur
? Cette explication est-elle sérieuse? Justifiez votre réponse.
6. Quel est le but du texte n° 3
?
7. Quel texte donne à voir un lieu
? Quelle impression s’en dégage?
8. Évaluez la durée des actions évoquées dans le texte 5.


Explorer
Les personnages du récit


Grand-Mère est une sorcière


Joe a une grand-mère avare, tyrannique et aussi souriante qu’un crocodile. Pourtant, ses parents sont aux petits soins pour elle. Il n’y comprend rien. Le jour où elle va s’intéresser à ses enzymes, il va entrevoir l’atroce vérité…

Bonne-maman arrivait toujours en taxi et ne donnait jamais de pourboire au chauffeur. Elle était petite et paraissait rapetisser un peu plus chaque année. Elle avait des cheveux argentés et raides qui, de loin, faisaient bon effet mais de près laissaient entrevoir la surface rose de son crâne. Même par temps chaud, elle portait des vêtements épais et lourds, aussi épais et lourds que ses lunettes, composées de deux énormes verres de nature différente, cerclés d’une monture dorée. Une fois, pour s’amuser, Joe avait voulu les essayer. Deux semaines plus tard, il se cognait encore dans les meubles.
Le véritable nom de Bonne-maman (qui était la mère de Mme Warden) était Ivy Marmit, mais personne ne l’appelait plus ainsi. Depuis son soixantedixième anniversaire, on la nommait simplement Bonne-maman. Non pas Mamie, ni Grandmère. Bonne-maman.
À une époque, Joe avait aimé Bonne-maman et attendu ses visites avec impatience. Elle paraissait lui porter un intérêt sincère (plus que ses parents), elle lui souriait, lui faisait des clins d’œil complices. Souvent elle lui donnait des bonbons et des pièces de cinquante pence
1. Mais, avec le temps, Joe s’était aperçu de certaines choses qu’il n’avait pas remarquées jusquelà.
D’abord, des détails physiques
: les cavités2 très profondes dans ses poignets, où les veines saillaient3 ; les varices sur ses jambes ; la moustache au-dessus de sa lèvre supérieure et l’énorme grain de beauté qui pointait sur son menton. Bonne-maman n’avait aucun goût vestimentaire. Par exemple, elle portait le même manteau depuis vingtsept ans sans compter qu’elle l’avait peutêtre acheté d’occasion. Bonne-maman était terriblement avare, plus encore pour ellemême que pour les autres. Jamais elle ne s’offrait de nouveaux habits. Jamais elle n’allait au cinéma. Elle préférait, disaitelle, attendre de voir les films en vidéo. Mais elle était bien trop radin pour acheter un magnétoscope. Jamais elle ne nourrissait son chat: le pauvre Mouche était si maigre qu’un jour il se fit attaquer par une perruche et disparut de la circulation. Quant à l’argent et aux bonbons qu’elle donnait à Joe, c’était en réalité Mme Warden qui les lui glissait en cachette à son arrivée, dans le but de lui gagner l’affection de Joe.
Et puis il y avait sa façon de se tenir à table. C’était triste à dire, mais les manières de Bonne-Maman auraient dégoûté un cannibale. Elle avait une grande bouche, garnie des dents les plus jaunes qu’on eût jamais vues. C’étaient des chicots
4, irréguliers, plantés de travers, qui branlaient dans les gencives lorsqu’elle riait. Mais quel travail phénoménal accomplissaient ces horribles dents ! En effet, Bonne-maman mangeait à une vitesse impressionnante. Elle enfournait la nourriture, la lubrifiait5 avec une gorgée d’eau et avalait le tout avec un petit bruit de succion6, ponctué d’un hoquet final. À table, Bonne-maman faisait penser à une bétonnière sur un chantier de travaux publics… Spectacle à la fois fascinant et répugnant. […]
Pourtant, jamais personne ne faisait allusion aux travers de Bonne-maman. Ni dans la famille, ni avec des personnes extérieures. M. Warden ne se montrait jamais impoli à l’égard de sa bellemère et Mme Warden prenait toujours plaisir à la voir. Tout le monde se comportait comme si tout était normal.

Anthony Horowitz, Satanée grand-mère © Hachette Livre, « Le Livre de Poche Jeunesse ».



1. Pence
: monnaie anglaise qui vaut le centière d’une livre sterling.
2. Cavité
: espace vide à l’intérieur d’un corps solide.
3. Saillir
: former un relief, « ressortir ».
4. Chicot
: reste de dent cassée ou cariée.
5. Lubrifier
: enduire pour limiter les frottements.
6. Succion
: action de sucer, d’aspirer.

Anthony Horowitz
Écrivain anglais, né à Londres en 1955. Dès l’âge de huit ans, il était certain de devenir écrivain. Depuis, il écrit des romans qu’il ne destine pas nécessairement à la jeunesse
: L’Ennemi public n° 2, 1990 ; L’île du crâne, 1991 ; Devine qui vient tuer, 1993 ; Satanée grand-mère !, 1994 ; Le Faucon malté, 1996 ; Maudit Graal, 1997 ; Le Diable et son Valet, 1999.

Observation

1. Remplissez la fiche d’identité de Bonne-Maman.

Nom


Prénom


Âge


Famille


Détails physiques


corpulence


démarche


visage


cheveux


particularités


Vêtements


Caractère


Habitudes et comportement



Le texte dans la séquence: les formes du récit

2. Les faits et actions évoqués ici sont-ils uniques ou habituels
?
3. Quel est le temps verbal dominant du passage
?
4. Quels éléments sont donnés dans le premier portrait (1
er paragraphe) ? Quels faits marquent l’âge du personnage?
5. Dans le deuxième portrait, quels détails sont repris et développés
? Quels détails ne sont pas repris?
6. Quel est le trait de caractère dominant de Bonne-Maman
? Quels exemples en sont donnés?
7. Quelle comparaison domine le passage consacré aux manières de table du personnage
?

Approfondissement

8. Qui voit la grand-mère?
9. Que révèle le comportement passé de la grand-mère (3
e paragraphe) ?
10. Quel regard est porté ici sur la vieillesse
: a. réaliste? b. déformé – fantastique – humoristique – caricatural? Justifiez votre réponse.

Expression écrite

Tout au long de cette séquence, vous allez écrire un magazine sur le thème de la sorcellerie. Il comportera toutes les rubriques habituelles.
Écrivez un article qui donnera des conseils et des idées de soins de beauté à la grand-mère de Joe, pour la transformer tout à fait en sorcière. Vous pourriez commencer ainsi
:
Une beauté ensorcelante
Aujourd’hui nous allons vous faire une beauté de sorcière.
Pour commencer
:
– Prenez de la bave de crapaud et appliquez-la en masque sur le visage.
– Laissez infecter vos points noirs sur le nez. Si vous avez des verrues, tant mieux: vous pourrez séduire les garçons…

Recherches

Quel regard sur les grands-parents sont donnés par les romans suivants: (description physique et morale, leur rôle auprès des petits-enfants) ? Lesquels présentent:
- des grands-parents traditionnels?
- des grands-parents modernes, en quête d’aventures
?
- des grands-parents impossibles
?
– Collombet, François,
Le fiancé de grand-mère, Paris, Nathan, « Arc en poche », 1989.
– Dahl, Roald,
La potion magique de Georges Bouillon, Paris, Gallimard, « Folio junior », 1982.
– Desplat-Duc, Anne-Marie,
SOS grands-pères, Hachette jeunesse, « Le Livre de poche jeunesse », 1995.
– Gudule,
Mémé est amoureuse, Paris, Syros, 1992.
– Hartling, Peter,
Oma, Paris, Pocket, 1995.
– Herman, Charlotte.
Le fauteuil de grand-mère, Paris, Flammarion, « Père Castor », 1977.
– Horowitz, Anthony,
Satanée grand-mère, Hachette jeunesse, « Le Livre de poche jeunesse », 1994.

(…)

Étude publiée dans Textes et expression Nathan 5e
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