Duras dans La Pléiade
Duras dans la Pléiade
Marguerite Duras va faire son entrée dans la prestigieuse collection de la Pléiade. Pas moins de quatre volumes sont prévus regroupant tous ses romans.
Les deux premiers, auxquels une équipe de spécialistes travaille depuis quelques mois, devraient paraître au printemps 2011 et les deux derniers en 2014, pour le centenaire de la naissance de l’auteure de L’Amant.
Nabokov, Laura
Décidément, les héroïnes de Nabokov ne veulent pas périr par les flammes.
On se souvient que le manuscrit de Lolita avait échappé à l’incinérateur de l’université Cornell, où son créateur voulait le précipiter, grâce aux supplications de son épouse, Vera.
Aujourd’hui, c’est leur fils unique, Dimitri, qui sauve du bûcher The Original of Laura, ultime roman du génie russe, éteint en 1977, à 78 ans.
Il paraîtra le 3 novembre en anglais, chez Penguin, et, courant 2010, en France, dans une traduction de Maurice Couturier, chez Gallimard
Colette Lettres à Missy
Généralement la correspondance publiée de Colette déboulonne pas mal sa statue (voir ses lettres à sa fille)…
Et c’est Willy — personnage peu sympathique au demeurant — qui aida Missy à la fin de sa vie, et non Colette…
Flammarion
ISBN 2081227223
Nathalie Bulle, L'école et son double
Nathalie Bulle, L’école et son double. Essai sur l’évolution pédagogique en France
On pensait que les sciences de l’éducation avaient triomphé. Mêmes si elles étaient critiquées pour leurs conséquences calamiteuses, elles avaient le monopole du discours idéologique.
Et puis voici le livre de Nathalie Bulle, chercheure au CNRS : un travail méthodique sérieux, une étude implacable des positions qui ont abouti à la destruction de l’école. En analysant les sources, elle démontre que les théories qui président aux destinées de notre système scolaire reposent sur des présupposés faux et que l’apprentissage par l’imprégnation et par le plaisir plutôt que par l’effort ne pouvait qu’aboutir au désastre.
Éditions Hermann, 324 p.
http://www.nathalie-bulle.com/
http://forums.france2.fr/france2/education/nathalie-double-bulle-sujet_9374_1.htm
«LE CAHIER» d'Hana Makhmalbaf
Justement, sur une chaîne de cinéma, passe en ce moment « LE CAHIER » d’Hana Makhmalbaf, dont le titre original est « Bouddha s’est écroulé de honte ».
Hana Makhmalbah est une jeune cinéaste iranienne.
« LE CAHIER » est un film bouleversant à plus d’un titre car il est filmé à hauteur d’enfant pour traiter à la fois de leur nécessaire éducation, de la terrible condition des femmes dans trop de pays au monde, et de l’obscurantisme galopant qui ne cesse de menacer les civilisations.
On reste sidéré devant l’obstination de cette si gracieuse petite fille, vivant dans une caverne troglodyte de la montagne afghane, non loin des Bouddhas détruits par les talibans, mais résolue à acquérir un cahier pour aller à l’école et apprendre elle aussi à lire des histoires. À travers tous les périls qu’elle va braver dans un incroyable parcours d’obstacles, on perçoit aussi bien la détermination que donnent l’innocence et l’ignorance du danger, et la certitude de défendre son droit à l’apprentissage de la lecture, un droit qu’on voudrait élémentaire pour tous les enfants du monde.
« Le cahier » est un film que la critique devrait soutenir aussi pour ses grandes qualités cinématographiques. Le rythme est lent, mais la simplicité de la narration, les dialogues réduits à l’essentiel, les plans rapprochés sur les visages d’enfants, filmés avec tendresse et discernement, le tragique des situations décrites — la petite fille menacée de lapidation par « un jeu » (?) des enfants talibans — et l’aventure incroyable que représente pour cette petite fille le seul fait de trouver et son cahier et l’école pour les filles, le tout se charge d’une grande intensité dramatique, et donne au film d’Hana Makhmalbaf une allure de manifeste pour l’éducation.
À donner à voir en urgence, aussi bien à tous les ministres et politiques en charge d’éducation nationale qu’à tous les élèves qui considèrent l’enseignement comme un dû et en piétinent les bienfaits.
Un dossier pédagogique est disponible ici et ici
Daniel Mendelsohn Les Disparus
Ce livre est le récit d’une enquête personnelle sur le drame familial inséparable de la plus grande tragédie du XXe siècle : l’extermination des juifs par les nazis. Dans ces pages souvent émouvantes, parfois drôles, et toujours captivantes, l’auteur raconte précisément, à la première personne, comment une partie de sa famille a disparu dans l’est de la Pologne au début des années 1940, sans laisser d’autres traces que quelques lettres, des photos et surtout un souvenir vivace chez les membres survivants — lesquels avaient émigré aux États-Unis un peu auparavant. Il décrit aussi comment il s’est emparé des rares indices à sa disposition pour tenter de découvrir ce qu’ils étaient exactement devenus et les conclusions auxquelles il est finalement parvenu après avoir compulsé quantité d’ouvrages, traversé quatre continents, rencontré de multiples témoins et soulevé de réels tabous, y compris au sein de sa propre famille.
Extraits de « Les Disparus »
La première phrase Jadis, quand j’avais six ou sept ans, il m’arrivait d’entrer dans une pièce et que certaines personnes se mettent à pleurer.
Morceau choisi
Le 12 août 2001, deux de mes frères, ma sœur et moi sommes descendus d’une Volkswagen Passat bleue et exiguë et nos pieds ont touché la terre humide de Bolechow. C’était un dimanche et le temps était mauvais. Après six mois de préparatifs, nous étions arrivés.
Presque soixante ans plus tôt exactement — le 1er août 1941 -, l’administration civile de ce qui avait été autrefois le district de la Galicie des Habsbourg, région où se trouvait [… ]
- chapitre : le Péché entre les frères — page : 107 — éditeur : Flammarion — date d’édition : 2007 -
Le Point — Marc Fumaroli (6 Septembre 2007) En même temps qu’une épreuve fascinante des pouvoirs de résurrection de la littérature, cette œuvre d’immense tendresse est aussi une méditation sur la fragilité et la résilience de ce que Cicéron a nommé, une fois pour toutes, 'humanitas'.
Portrait de Socrate au vitriol
Aristophane, Les Nuées
Texte établi par Victor Coulon et traduit par Hilaire Van Daele. Introduction et notes par Silvia Milanezi.
« Ils vont nu-pieds, leur teint est pâle comme celui des cadavres, leurs regards sont brillants. Ils se servent de leur langue affûtée pour enseigner, contre salaire, l’art exquis de douter de tout, de transformer le discours juste en discours injuste et de vivre au-dessus des lois. Dans l’ombre du « pensoir », ces morts-vivants ont pour maître le bavard, le divin Socrate. »
À travers ces personnages, synthèse des différents intellectuels qui vivaient à Athènes aux alentours de 423 av. J.-C., Aristophane s’interroge sur l’impact qu’ont les idées des sophistes sur les citoyens. Conservateur résolu, ardent défenseur de la morale et de l’éducation léguées par la tradition, il déteste les novateurs et met dans le même sac les sophistes et Socrate, cet homme étrange qui semblait toujours dans les nuages.
Les Nuées sont la plus connue des comédies d’Aristophane, mais aussi une de ses plus belles réussites.
Diderot Le cynisme du Neveu de Rameau
http://rde.revues.org/docannexe682.html
Jane Campion et John Keats
Les œuvres de Keats sont aussi présentes chez Aubier (Poèmes choisis), Arfuyen (Les odes), Gallimard (Poèmes et poésies), Corti (Sur l’aile du phénix)…
Il est par ailleurs le sujet de nombreux ouvrages thématiques ou biographiques.
La Princesse de Clèves en tête des ventes
Depuis sa remarque de 2006, les ventes ont explosé.
Chez Hatier, elles ont augmenté de 40 % en 2008, chez Pocket, elles ont doublé ; au Livre de Poche, elles ont triplé, atteignant les 20 000 exemplaires en 2008. Folio en a vendu 2 000 exemplaires pendant le Salon du Livre, contre 700 en 2008.
Les badges « Je lis La Princesse de Clèves » ont fait fureur. Gageons que le roman figure en bonne place sur les listes du bac de français !