Bataille

Cahiers Bataille N°1

Parution: Cahiers Bataille Numéro premier

Ouverture
Claude Minière – Par-delà la poésie
Entretien
Christian Prigent – Retour à Bataille
suivi de Du désir de littérature
Contexte
Michel Surya – Felix culpa (Discussion sur le péché)
Frédéric Aribit – Autopsie du
Cadavre
Kuniyoshi Kaneko – Esprit d’enfance
: Georges Bataille critique
Koichiro Hamano – Introduction du
Bleu du ciel
Jean-Louis Cornille – Bataille entre boudoir et bibliothèque
Muriel Pic – Le péril de l’incommensurable
Jean Pierrot – Georges Bataille et le sensible
Georges Sebbag – Breton, Bataille et la guerre d’espagne
Chiara di Marco – « 
Moi, j’existe » connaissance et existence
Dominic Marion – Figuration et irreprésentable
: à propos d’une économie du non-savoir
Felice Ciro Papparo – Rien ou la langue des formes
Vincent Teixeira – L’œil à l’œuvre
: Histoire de l’œil et ses peintres
Inédit
Georges Bataille – Définition de l'hétérologie


Éditions Les Cahiers 280 pages
ISBN
: 978-2-9534806-1-0
35 euros

Georges Bataille


LA SYMBOLIQUE DES MOYENS DE TRANSPORT DANS L’ŒUVRE ROMANESQUE DE GEORGES BATAILLE

Wafa GHORBEL

De prime abord, les moyens de transport ne constituent que des éléments accessoires parmi tant d’autres dans l’œuvre romanesque de Georges Bataille. Ils permettent, conformément à l’usage habituel, le déplacement des personnages dans l’espace, leurs promenades, leurs voyages, tout en favorisant leurs rencontres et leurs séparations.
Toutefois, une observation attentive permet de détecter la place importante et considérablement symbolique qu’occupent ces véhicules batailliens au sein de leur univers fictionnel. Publics ou privés, collectifs ou individuels, mécaniques ou naturels, terrestres, maritimes ou aériens, ils dépassent le cadre de leurs fonctions originelles utilitaires pour assumer des rôles beaucoup plus abstraits et inconstants au gré des situations fictionnelles qui occasionnent leurs apparitions.
Chevaux, vélos, automobiles (voitures, taxis, fiacres, coupés, corbillards, camionnettes), trains, bateaux (barques, yachts) et avions emplissent l’œuvre d’arrivées et de départs, de retrouvailles et de ruptures, d’espoir et de déceptions, de plaisir et de souffrance, d’amour et de mort. Ils permettent d’entreprendre, parallèlement au déplacement dans l’espace, un voyage périlleux, néanmoins libérateur, dans l’univers intérieur des personnages, un pèlerinage au temple des profondeurs ténébreuses de leur être, de leur obscur inconscient.
Ce voyage serait l’équivalent d’une quête spirituelle de soi, d’une série d’épreuves préparatoires à l’initiation bataillienne, d’une progression existentielle ayant pour ultime station, pour but final la réalisation du « surhomme » nietzschéen.