Pour l'amour de Proust
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Assouline Autodictionnaire Proust
Autodictionnaire Proust |
Exposition manuscrits de Proust
L’exposition « Proust du temps perdu au temps retrouvé » au musée des lettres et manuscrits propose la dernière collection de documents inédits autour de l’auteur de La Recherche. Jusqu’au 29 août.
Dans les tout nouveaux locaux de cette institution sont présentés 160 documents, dont beaucoup de lettres inédites – qui illustrent en avant-première notre dossier. Certaines ne figurent pas en effet dans la Correspondance de Proust réunie par l’Américain Philip Kolb – entreprise gigantesque en 21 volumes et 10000 pages rassemblant 5000 lettres de l’écrivain (éditée en France chez Plon). Proust pouvait envoyer jusqu’à 18 missives par jour ! Au-delà des extraits de cette correspondance, l’on pourra aussi découvrir les manuscrits et dessins de l’auteur, mais aussi des photos rares. Accrochées sur des « petits pans de mur jaune » ? Du moins dans une scénographie aux couleurs de La Recherche, reprenant les étapes de la création de ce « roman plein de malédictions ».
Proust contre Mallarmé
MICHEL BRIX : Aux sources de l’affrontement Proust-Mallarmé
Introduction :
Le 15 juillet 1896, Marcel Proust publie dans La Revue blanche un article intitulé « Contre l’obscurité », qui vise les poètes symbolistes, et principalement Mallarmé. Proust s’attira la riposte de Lucien Mühlfeld – dans le même numéro de La Revue blanche –, avant que Mallarmé ne prît lui-même la plume pour répondre à celui qui n’était alors que l’auteur du recueil des Plaisirs et les Jours : « Le Mystère dans les lettres » paraît le 1er septembre 1896 et c’est à nouveau La Revue blanche qui accueille ce texte.
Quels étaient les griefs de Proust ? L’obscurité de la langue utilisée par les symbolistes, d’abord : le poète « renonce à ce pouvoir irrésistible de réveiller tant de Belles au bois dormant en nous, s’il parle une langue que nous ne connaissons pas ». Au dire de Proust, les mallarméens s’ingénient à parler une « langue spéciale », proche de la musique, où les mots ne seraient plus que de « purs signes » et tendraient à rencontrer le moins possible l’obstacle du référent, de la représentation. Proust regrette que disparaisse ainsi le poids émotif, historique ou subjectif des mots, et que soient évacuées les affinités existant entre la sensibilité du lecteur et le langage.
[…]
Correspondances proustiennes chez Céline
Quelle tristesse de ne pas le trouver en France, à un prix abordable :
Pascal Ifri, Céline et Proust : correspondances proustiennes dans l’œuvre de L.F. Céline, Birmingham, Ala./Summa Publications, 1996, 272 p.
1-88347-912-6
Pascal Ifri est professeur à Washington University. Son Proust dans la collection Qui suis-je ? Ed. Pardès est très intéressant pour une initiation à la personnalité de l’écrivain et à l’univers de la Recherche.
Beckett palimpseste de Proust
BECKETT PALIMPSESTE DE PROUST OU LA RÉÉCRITURE PAR DÉNI
« On ne peut refaire ce qu’on aime qu’en le renonçant. »
Proust, Le Temps retrouvé
Par Sophia Dachraoui, Université de Strasbourg (France)
C’est ici :
https://journals.library.brocku.ca/index.php/voixplurielles/article/view/497
Proust et Vinteuil
« L’expérience d’entendre la sonate, écrit Madeleine Hunter, est semblable à l’expérience de Marcel (le narrateur) lui-même lorsqu’il a goûté la madeleine. L’expérience de Marcel fait revenir le passé dans le présent. Il y a beaucoup de ressemblances entre la mémoire involontaire de Swann et celle de Marcel. Nous pouvons comprendre ce que la sonate a fait pour Swann en étudiant ce que la madeleine a fait pour Proust. L’épisode de la madeleine a lieu par hasard, et il évoque en Marcel une réaction de plaisir sensuel et émotionnel. La sonate a des effets semblables sur Swann. »
Pour plusieurs critiques, cette fameuse sonate serait en fait la Sonate en la majeur de César Franck. Pour d’autres, dont Antoine Compagnon, ce serait plutôt la Ballade de Gabriel Fauré. Pour d’autres encore, elle se rapprocherait plus de l’œuvre d’un Wagner, ou encore elle serait une pure création de Proust, illustrant son propre univers.