Histoire

Femmes entre elles dans l'Antiquité

Sur le site incontournable de La vie des Idées:

Sappho était-elle vraiment lesbienne? Mais que faisaient donc les femmes entre elles dans la société romaine à l’époque de Jules César? ou dans l’Athènes de Périclès? Le livre de S. Boehringer non seulement répond à ces questions, mais les dépasse de façon définitive en proposant un cadre de réflexion qui devrait servir de modèle à toute réflexion future sur les rapports entre la catégorie moderne de l’homosexualité et l’Antiquité.


article par Charles Delattre à télécharger:

  • (PDF — 37.7 ko)
  • S. Boehringer, L’homosexualité féminine dans l’Antiquité grecque et romaine, préface de D. Halperin, Collection des Études anciennes, Paris, Belles Lettres, 2007, 400 p., 35€.

Au croisement de l’enquête historique et des gender studies, on attendait depuis longtemps une synthèse sur le thème de l’homoérotisme féminin en Grèce et à Rome.

https://www.laviedesidees.fr/Femmes-entre-elles-dans-l.html

Laure Murat L'Homme qui se prenait pour Napoléon

  • Par l’auteur de « La Maison du Dr Blanche »

Laure Murat, L’homme qui se prenait pour Napoléon. Pour une histoire politique de la folie, Paris, Gallimard, 2011, 379 p., 24,90 €.

Personne n’échappe à l’histoire et surtout pas à la folie de ses événements les plus fous. Chaque crise entraîne une réaction de l’esprit et sa déstabilisation, jusqu’à la déraison parfois, comme le prouve magnifiquement Laure Murat dans son dernier livre. Si l’on devient fou à cause de Dieu, de l’argent ou de l’amour, on le devient aussi sous la pression des « crises » historiques, et comment délire-t-on l’Histoire? Comment s’élabore et s’articule, depuis la fin du XVIIIe siècle et jusqu’à 1871, le discours entre l’idéologique et le pathologique? Que se passe-t-il entre la Révolution et le retour à l’ordre, entre 1789 et 1871?
Analyse du livre ici

Archives de la vie littéraire sous l'Occupation

Archives de la vie littéraire sous l'occupation: À travers le désastre [Broché]
Robert O. Paxton (Sous la direction de), Olivier Corpet (Sous la direction de), Claire Paulhan (Sous la direction de)

Présentation de l'éditeur
Depuis la « montée des périls » jusqu'aux lendemains de la Libération, quelle a été la vie quotidienne des intellectuels français? De quels enjeux ont-ils été les otages ou les porte-parole? Quelles formes ont-ils données à leurs débats politiques et moraux, à leurs angoisses et à leurs espoirs? Les questions, les archives déposées à l'Institut Mémoires de l'Édition contemporaine (IMEC) - et les documents provenant de la New York Public Library (NYPL), du Mémorial de Caen, du Deutsches Literatur Archiv de Marbach, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et de collections privées - répondent avec sensibilité et réalisme: plus de six cent cinquante pièces d'archives sont présentées ici, illustrant la difficile situation des représentants de l'« intelligence en guerre », tout au long de ces « années noires ». Qu'ils soient collaborateurs, attentistes, déportés, prisonniers, résistants de la première ou de la dernière heure, en exil ou dans la clandestinité, les intellectuels français se sont abondamment servis de la première de leurs armes: les mots. Pris dans l'engrenage du « désastre » dont parle Jacques Maritain, entraînés au « fond de l'abîme » qu'évoque Henri Bergson, écrivains et artistes, poètes et philosophes, directeurs de revues, journalistes, imprimeurs sont confrontés à une guerre totale, méthodiquement dirigée « contre l'Esprit ». Bien qu'occulté par les stratégies des hommes politiques et des militaires, leur rôle s'avère pourtant décisif: c'est que l'affrontement a lieu aussi au cœur même des pages des revues littéraires et poétiques et, en particulier autour de La Nouvelle Revue française - l'une des trois « puissances » françaises que les nazis veulent s'approprier: « Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu'à ce qu'elle étouffe, écrit Jean Paulhan en février 1944, pour symboliser la Résistance intellectuelle. Elle n'étouffera pas sans t'avoir piqué. C'est peu de choses, dis-tu. Oui, c'est peu de choses. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus d'abeilles. »

  • Broché: 446 pages
  • Éditeur: Tallandier (20 mai 2009)
  • Collection: ALB. ILLUSTR
  • Langue: Français
  • ISBN-10: 284734585X
  • ISBN-13: 978-2847345858

Nathalie Zajde Les enfants cachés en France

Nathalie Zajde Les enfants cachés en France
Éditions Odile Jacob

Présentation de l'éditeur
« Ils s’appellent Boris Cyrulnik, Serge Klarsfeld, Saül Friedlander, André Glucksmann, Sarah Kofman, Simha Arom… C’étaient de petits enfants juifs durant la guerre. Ils étaient destinés à périr dans les camps de la mort. Ils ont miraculeusement été sauvés.

On appelle « enfant caché » un survivant juif qui était enfant pendant la Shoah et qui a dû dissimuler son identité afin d’échapper à l’arrestation, la déportation et l’extermination. La France fut l’un des rares pays où une solide organisation de sauvetage des enfants juifs a pu être mise en place, et elle fut particulièrement efficace. De toute l’Europe occupée, c est-elle qui a réussi à sauver le plus grand nombre d’enfants juifs.

Mais que s’est-il passé dans la tête de tous ces enfants pris dans la tourmente de la persécution meurtrière antisémite
? Comment ont-ils réagi au fait que les autorités avaient décidé de les tuer parce qu’ils étaient juifs? Comment dès lors, ont-ils réagi à cette agression identitaire? »

Biographie de l'auteur
Nathalie Zajde est maître de conférences en psychologie à l université Paris-VIII. Elle mène ses recherches au Centre Georges Devereux, au sein de l’équipe d ethnopsychiatrie du professeur Tobie Nathan. Elle a créé en France les premiers dispositifs de prise en charge psychologique des enfants cachés et descendants de survivants de la Shoah. Elle a notamment publié, chez Odile Jacob, Enfants de survivants et Guérir de la Shoah.

L'Enfance au Moyen-Âge

Un magnifique dossier de la BNF : l’Enfance au Moyen-Âge

Un dossier important permet de découvrir et de comprendre les fonctionnements, les mentalités et les modes de vie de la société médiévale à travers le fil conducteur de l'enfance.
Cinq thèmes l'approfondissent à travers une très riche iconographie : les âges de la vie au Moyen Âge.

«La famille de la fin du Moyen Âge est une famille nombreuse. Son modèle est celui du noyau conjugal avec plusieurs enfants, jusqu'à huit ou dix. Cette famille "nucléaire" n'est pas plus stable que celle d'aujourd'hui, mais pour des raisons différentes : le divorce est interdit par l'Église, même si dans la haute aristocratie la séparation entre les époux existe dans les faits ; en général, c'est la mort qui sépare les familles. Le père décède souvent avant la mère, obligeant celle-ci à se remarier pour nourrir sa progéniture. La plupart des enfants habitent donc avec un beau-père, parfois avec une belle-mère ou "marâtre". Eux-mêmes ne sont pas épargnés par la mort. Un enfant sur trois n'atteint pas l'âge de 5 ans, un sur deux seulement fête ses 20 ans… Ce n'est qu'une moyenne : aux périodes fastes, les enfants survivent majoritairement ; à d'autres, comme pendant la Peste noire de 1348, ils décèdent presque tous. Malgré la fragilité de leur existence, qui rend toujours incertaine aux yeux des parents leur survie au-delà des premiers mois, les enfants sont désirés et entourés d'affection.»

Art Spiegelman Metamaus

ART SPIEGELMAN REVISITE SON CHEF-D'ŒUVRE.
Il y a un quart de siècle l'artiste new-yorkais publiait un inoubliable roman graphique sur la Shoah. Aujourd'hui il en donne les clés.

Art Spiegelman est le seul auteur de bande dessinée a avoir reçu le prix Pulitzer.

Présentation de l'éditeur
Vingt-cinq ans après la publication de MAUS (prix Pulitzer 1992), Art Spiegelman revient sur le chef-d'oeuvre qui a changé à jamais notre vision de la littérature, de la bande-dessinée et de l'Holocauste. Art Spiegelman explore les questions cruciales soulevées par MAUS (Pourquoi l'Holocauste? Pourquoi les souris? Pourquoi la BD?) et propose une oeuvre essentielle sur le processus de création. METAMAUS est accompagné d'un DVD comprenant la version numérisée de L'intégrale MAUS : un survivant raconte, assortie d'archives sonores très fournies des enregistrements de son père, survivant des camps, de documents historiques, ainsi que d'une multitude de carnets personnels et de croquis. Intime et fascinant, METAMAUS est appelé à devenir un véritable classique.

MetaMaus, par Art Spiegelman, traduit par Nicolas Richard. Avec un DVD. Flammarion, 300 p., 30 euros.

Musée de la Grande Guerre à Meaux

Vendredi 11 Novembre 2011, le Musée de la Grande Guerre de Meaux ouvre ses portes.
L’extraordinaire collection de Jean-Pierre Verney, commencée dans les années 1960, a été acquise par la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux en 2005. Le musée, riche de plus de 50 000 oeuvres, aborde de nombreux points de la guerre de 14-18.
Deux parcours – chronologique et thématique – sont proposés. Commençant ainsi dès 1870, le parcours chronologique évoque les lendemains de la Guerre de 1870, et l’essor d’un esprit de revanche dans les mentalités françaises. Passant ensuite au conflit auquel le musée est dédié, le parcours poursuit son exploration jusque dans les années d’après-guerre et au déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale. Le parcours thématique quant à lui se concentre sur la période 14-18. Innovant dans son approche, ce sont réellement les hommes et les femmes qui sont au coeur du propos : la vie dans les tranchées, les prisonniers, l’effort de guerre, les femmes et la vie à l’arrière, etc.


Ces deux parcours constituent une plongée dans le monde de la Grande Guerre, particulièrement bien incarné par les objets exposés : de nombreux uniformes, des journaux, des cartes postales, des objets sculptés par les soldats dans les tranchées ou encore de l’armement.



https://www.museedelagrandeguerre.eu/

Vuillaume Souvenirs de la Commune

Première publication intégrale:
Maxime Vuillaume, Mes Cahiers rouges. Souvenirs de la Commune
Présentation de Maxime Jourdan
Présentation de l'éditeur
Ici restitués pour la première fois dans leur intégralité, Mes Cahiers rouges - parus entre 1908 et 1914 dans les célèbres Cahiers de la Quinzaine de Charles Péguy - constituent un classique de la littérature communarde. Durant l'Année terrible, leur auteur, Maxime Vuillaume (1844-1925), fut constamment aux premières loges, tantôt comme spectateur, le plus souvent comme protagoniste. Engagé volontaire dans la Garde nationale, il participe aux journées insurrectionnelles des 31 octobre 1870 et 22 janvier 1871. À compter du mois de mars, c'est par la plume qu'il poursuit son combat, en fondant l'un des journaux les plus lus - et certainement le plus populaire - de la révolution communaliste: Le Père Duchêne. Au cours de la Semaine sanglante, enfin, il n'hésite pas à prendre les armes pour résister à l'assaillant versaillais. Rédigés dans un style franc et direct, Mes Cahiers rouges ressuscitent tout un pan de l'histoire de France, trop souvent négligé: l'opposition tumultueuse au Second Empire décadent, le siège de Paris, cette fraternelle utopie que fut la Commune de 1871, avec ses joies, son allégresse, ses déboires et ses désillusions. Des pages plus sombres également: la brutalité et la férocité de la répression, la proscription et son lot de souffrances, le retour des exilés et la nostalgie d'un espoir assassiné. Aux antipodes de la solennité et du ton compassé qui caractérisent les traditionnels Mémoires, l'écriture incisive et alerte de Vuillaume conduit le lecteur à travers la ville révoltée, le fait sursauter quand claque un coup de feu, l'emplit d'effroi lorsqu'un communard est exécuté. Un livre vivant. Bien vivant. À (re)découvrir avec délectation.
Paris, La Découverte, coll. «Cahiers libres»
avril 2011, 720 pages

  • ISBN: 9782707164865

  • Prix: 27,50 euros

P. Convert, Raymond Aubrac

Pascal Convert, Raymond Aubrac : Résister, reconstruire, transmettre
Présentation de l'éditeur
Dès 1940, Raymond Aubrac s'est engagé dans la Résistance à Lyon avec son épouse et complice Lucie. Né Raymond Samuel, il devient Aubrac dans la clandestinité. Il est aujourd'hui l'un des derniers grands témoins de cette époque et le dernier survivant de l'arrestation de Caluire, au cours de laquelle Jean Moulin fut arrêté. Au cours de trois années d'entretiens réguliers, l'ancien résistant, toujours pétillant, s'est confié à Pascal Convert. Des négociations discrètes qu'il a menées à la demande de Jean Moulin au moment de la création de l'Armée secrète durant la Résistance à son rôle de messager entre Hô Chi Minh et les présidents Johnson et Nixon durant la guerre du Vietnam, il semble bien difficile de suivre cet homme dont le visage s'efface dans les volutes de fumée de sa pipe. Son voyage nous mène de Prague à Pékin, Berlin, Genève, Rabat, Rome et New York. A partir de ce témoignage direct et grâce à de nombreuses archives inédites, Pascal Convert a conçu un texte à deux voix qui rend avec justesse et minutie le détail du parcours de cet homme singulier à travers le siècle. Dans un récit honnête et vif, sans grandiloquence ni manichéisme, leurs deux voix se conjuguent pour témoigner d'une histoire et d'un passé dont le souvenir reste encore vivace plus de soixante ans après, un passé qui continue de travailler l'actualité. L'occasion de rappeler que l'Histoire est d'abord faite par des hommes.
  • Broché: 741 pages
  • Editeur : Seuil (10 mars 2011)
  • Collection : Biographie
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2021000915

Jacqueline de Romilly, Jeanne

Jacqueline de Romilly, Jeanne
En 1934, une mère offre à sa fille unique une édition bilingue (grec-latin) de Thucydide en sept volumes assorti d'un conseil typiquement maternel: « Ce serait bien que tu fasses un peu de grec pendant les vacances. » Elle ne mesure pas les conséquences de son geste. Car la scène eût été banale si la jeune fille, à qui le livre avait été offert, n'avait été la future ­Jacqueline de Romilly.
La scène est racontée dans le livre bouleversant que l'académicienne a écrit sur sa mère. En 1977, à la mort de Jeanne Malvoisin, Jacqueline de Romilly avait rédigé un texte intitulé simplement
Jeanne, du prénom de l'intéressée. Elle vient d'être élue à l'Académie des inscriptions et belles lettres, couronnement de sa carrière, mais tient à dire sa piété filiale à celle qui ne vécut que pour le bonheur de sa fille. Jusqu'à ses derniers jours. Elle clôt son livre par ses mots, presque dans les larmes: « Je ne vais pas, je ne veux pas, parler de la mort de Jeanne. C'est affaire entre elle et moi.»

La Une des journaux le 12 novembre 1918

Le site Gallica de la Bibliothèque de France a publié la Une du journal Le Temps du 12 novembre 1918 consacrée à la capitulation de l’Allemagne, après 1561 jours de guerre.
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Le Temps est “l’ancêtre” du journal Le Monde.
Voici le lien pour feuilleter quatre pages du journal.

La Croix ici

L’Humanité ici

Le Figaro ici

R. Darnton Le Diable dans un bénitier

Robert Darnton, Le Diable dans un bénitier. L’art de la calomnie en France, 1650-1800, Paris, Gallimard, 2010.

L’historien américain Robert Darnton, directeur de la bibliothèque de Harvard, passionné par le devenir de l’Internet autant que par la France du XVIIIe siècle, explore avec distance et fulgurance un genre qui fit trembler la cour: le libelle.

Une étude de cet ouvrage par Antoine Lilti
sur le site de La Vie des idées: téléchargeable ici en pdf



Le dernier journal «à l'ancienne» : Le Démocrate

Le dernier journal français composé et imprimé au plomb sur des machines du début du siècle : Le Démocrate de l’Aisne


« Ils sont trois, trois caractères passionnés de lettres, de textes et de mots. Sur le terrain, Laure la journaliste, à la linotype Dominique Picard plus de trente-cinq ans de maison et son camarade Serge Dussart le typographe-imprimeur. À eux trois, ils font tourner la « boutique » du dernier journal français qui a du plomb dans les pages
: Le Démocrate de l’Aisne.

Véritable lien avec le territoire, cet hebdomadaire est tout un symbole de fabrication à l’ancienne. Créé en 1906, par Pascal Ceccaldi il est le dernier journal français composé et imprimé au plomb sur des machines du début du siècle. À l’époque, la composition se fait lettre par lettre avec des caractères mobiles.
Aujourd’hui, le travail continue sur des lignes entières de plomb et cela depuis 1936. Installée dans les anciennes écuries de la gendarmerie, l’imprimerie est le site touristique le plus visité de la ville. Plusieurs générations de lecteurs Eh oui, les visiteurs, Le Démocrate, il connaît. Tout au long de l’année, ils arrivent de partout afin d’observer la passion de tout un métier en disparition. Dans le cadre de l’opération Savoir-Faire en Thiérache l’atelier reçoit les anciens exploitants de l’Union Syndicaliste Agricole de l’Aisne du canton de Vervins. Lors des différentes interventions Laure précise que 90 % des lecteurs sont des abonnés sur plusieurs générations. Laure: « Certains de nos lecteurs ont quitté la ville pour se retrouver à l’autre bout du monde comme l’Australie ou le Chili. Leur seul lien avec le territoire c’est le Démocrate. » De jolis moments aux odeurs d’encre et couleurs de plomb. […] »

Le lazaret d'Effry



Une page importante sur le « lazaret » d’Effry au cours de la Première Guerre mondiale, prototype de camp d’extermination, bien avant le nazisme. Le site qui publiait cette page, et vers lequel je renvoyais, a disparu, semble-t-il.
Je relaie donc provisoirement, en DR.


Le lazaret d’Effry

La page que vous cherchez, mise à jour et enrichie de photographies de la nécropole se trouve désormais à l’adresse suivante :
https://www.sculfort.fr/patrimoine/histoirelocale/guerre1418/lazareteffry.html


Michel Winock Mme de Staël

Michel Winock s’est inspiré de travaux érudits pour composer ce magnifique portrait de Germaine de Staël. Personnage historique, écrivain, intellectuelle, voyageuse et amoureuse. Il lui restitue tout son charme, son énergie intense et son étonnante modernité.
Sa vie ressemble à un roman d’aventures écrit par un scénariste. Germaine de Staël a connu les ors de Versailles quand son père, Necker, était principal ministre de Louis XVI; à Paris comme à Coppet, elle a régné sur ce que les Lumières ont produit de plus talentueux; son roman Corinne a été un immense succès et ses livres politiques, lus de Weimar à Pétersbourg, ont exaspéré les adversaires de la liberté, mais elle a eu à ses pieds les meilleurs esprits. Mme de Staël a aussi passé la moitié de sa vie en exil ou sur les routes, en quête d’une sérénité inaccessible et d’un amour inatteignable. Cette fille à papa est rentrée dans l’ombre des géants du temps — Napoléon, Constant ou Chateaubriand — et ses idées « libérales » autant que sa sensibilité débordante apparaissent hors de saison. Et pourtant… Parti sur les traces de cette inconnue célèbre, c’est à une découverte que nous convie Michel Winock. Mme de Staël, de tempérament mélancolique, ne se résigne pas au malheur. Elle ne renonce à rien, se moque du qu’en-dira-t-on, ouvre sa porte aux amis, même menacés, comme aux contradicteurs. Elle a pour boussole la liberté et, pour source d’énergie, l’enthousiasme. « Avec elle, écrit Chateaubriand, s’abattit une partie considérable du temps où j’ai vécu: telles de ces brèches, qu’une intelligence supérieure en tombant forme dans un siècle, ne se refermant jamais. »
Fayard, 577 p.

Circulaire Rafle du Vel'd'Hiv

Maître Eolas vient de publier la retranscription circulaire n° 173-42 de la préfecture de police du 13 juillet 1942 qui détaille les instructions officielles données à la police, par la voie hiérarchique, pour la réalisation de la rafle dite Rafle du Vel’d’hiv (elle concernait Drancy également). C’est le crime administratif, en action
« Sa source est sûre, il provient des archives d’une organisation syndicale policière à présent dissoute, qui disperse ses archives.

Je vous préviens, il est glaçant.
On a coutume de dire que le crime contre l’humanité qu’a constitué l’extermination des juifs en Europe au cours de la Seconde guerre mondiale est unique en ce qu’il est un crime administratif. Ce n’est pas l’œuvre d’un fou, car un fou seul n’aurait pas pu tuer autant en aussi peu de temps. C’est un crime commis à l’aide de la machine administrative, froide, efficace, organisée et insensible.
En voici la démonstration.
Le document est un pdf, c’est une photocopie de photocopie d’une copie faite au carbone d’un document vieux de 70 ans, d’où sa piètre qualité. Grâce à la gentillesse et à la disponibilité de mes lecteurs, vous trouverez une retranscription de la circulaire ci-dessous, qui respecte dans la mesure du possible la mise en page originale. Seule la page 4 a dû être retranscrite au format pdf, il s’agit d’un tableau, qui cause des problèmes d’affichage selon la taille de l’écran du lecteur.
Je n’ai aucun droit de propriété intellectuelle sur ce document, et vu sa nature et son ancienneté, il est libre de droit. Vous pouvez copier le fichier, et en faire ce que vous voulez. La retranscription suivra ce statut et pourra être librement recopiée. 
»

Atlas des Parisiens




Atlas des Parisiens
De la Révolution à nos jours
Qui sont les Parisiens? D’où viennent-ils? Quel est leur statut social? Où et dans quelles conditions sont-ils logés? Comment évoluent leurs activités et leurs professions? Comment se marient-ils? Quelles sont leurs pratiques de consommation? Comment leurs enfants sont-ils éduqués?…

«À quelque endroit qu’on l’ouvre, l’Atlas des Parisiens est une mine d’érudition et de poésie. Les idées reçues sont confortées: il y a un dentiste pour 324 habitants dans le VIIIe arrondissement, et 1 pour 2000 dans le XXe. Ou démontées: les infractions sont plus fréquentes dans les quartiers riches et déserts que dans la périphérie. Les ouvriers, les familles nombreuses, les Italiens, les grands magasins, les chevaux traversent, ou pas, le temps et l’espace. L’Histoire a droit de cité. Les bombardements versaillais et prussiens ont fait davantage de dégâts que la Seconde Guerre mondiale. » Claire Devarrieux, Libération.
Éditions Parigramme

LES AUTEURS
Jean-Luc Pinol et
Maurice Garden


Lucie Aubrac dernier entretien


SON DERNIER ENTRETIEN EN DVD
Lucie Aubrac nous a quittés le 14 mars 2007. Cette rencontre a été tournée à son domicile quelques semaines auparavant.

Lucie Aubrac raconte avec émotion la Résistance pendant la seconde guerre mondiale. À 31 ans, Lucie devient une spécialiste des évasions. Revivez ses missions, dont l’évasion spectaculaire de son mari Raymond Aubrac, la fuite en Angleterre et le retour dans la France libérée. Toute sa vie durant, Lucie Aubrac a mis en avant des valeurs qui lui étaient chères telles que la Liberté, la Fraternité et la Résistance. Ce DVD est un hommage à cette grande dame, à ses exploits et ses convictions.

Arlette Farge Essai pour une histoire des voix

Passionnée par le XVIIIe siècle, je ne manque jamais un livre d’Arlette Farge, pour qui j’éprouve une immense admiration.
Une présentation de son dernier livre
:
Au XVIIIsiècle, l’oralité triomphe; la voix et son timbre sont les moyens privilégiés de la population pour être au monde.

La rue, les salons résonnent des conversations, badinages, disputes, annonces royales sur jeu de trompettes, paroles du pouvoir et de L’Église, chansons à un sol, musiques jouées à tout va. Ils contiennent aussi tes cris, les gémissements, les voix du désarroi, de la folie, celles qui s’échappent des immeubles, des prisons et des hôpitaux. La société populaire est un immense champ sonore et vocal. Toutes ces voix se sont enfuies à jamais pourtant elles sont la matrice de communautés n’ayant guère accès à l’écrit.
Arlette Farge les recherche à travers les archives dans lesquelles ont été notés parfois les timbres de voix et les intonations des uns et des autres. Elle trace une ligne fragile, aux confins de la linguistique et de la musique, et parvient à nous faire entendre « ces voix démultipliées sans lesquelles nous ne sommes rien ».


Le vendredi 6 novembre, a été projeté à la Scam, à Paris,
l’Échappée belle, un documentaire de Frédéric Biamonti (Hunstville, la colonie pénitentiaire; Destin des Halles…), consacré à l’historienne Arlette Farge, spécialiste des archives de police du XVIIIe siècle, intellectuelle atypique, à la curiosité gourmande. En présence d’Arlette Farge et du réalisateur.
deux liens
: entretiens à la revue VACARME ici et ici


Tardi «Putain de guerre !» t.2



Avec le second volume de Putain de guerre!, Tardi met un point final à son grand œuvre sur la Première Guerre mondiale. Un travail colossal, d’une puissance inégalée.
Castermag’ : Vous venez d’achever le second volume de Putain de guerre! Que ressentez-vous, maintenant que ce travail est terminé?
JACQUES TARDI: À chaque fois que je termine un album, il y a toujours un moment de déprime. Un livre, c’est en gros un an de boulot. Mais dans le cas de celui-ci, si on élargit à l’ensemble des travaux que j’ai consacrés à la Première Guerre mondiale, voilà près de trente ans que ça m’occupe! Alors oui, il y a une certaine mélancolie à ranger les dessins, à trier la documentation, les photos… […]

Revue Europe Jean-Pierre Vernant

La revue EUROPE a consacré un numéro à Jean-Pierre Vernant (n°964-965, août-septembre 2009)

Anthropologue du monde grec, Jean-Pierre Vernant (1914-2007) est l’un des grands esprits de notre temps. Renommé pour la rigueur de ses analyses à la clarté quasi géométrique, il était également doté d’un extraordinaire talent de conteur qui lui a permis de transmettre sa passion pour les cultures classiques bien au-delà du cercle des antiquisants. Ce numéro d’Europe s’ouvre sur un grand entretien inédit avec Jean-Pierre Vernant. Ce document constitue sans nul doute une voie royale pour découvrir le paysage intellectuel dans lequel le chercheur a évolué, plusieurs décennies durant. On y perçoit en effet les étapes d’un parcours scientifique et humain, les influences qui l’ont formé, les inflexions d’une pensée sensible aux critiques et aux apports nouveaux, jamais figée, et néanmoins profondément fidèle à elle-même. Au témoignage direct de l’entretien s’ajoutent des contributions internationales qui illustrent l’impact de l’œuvre de Vernant dans différents domaines et abordent des thématiques fondamentales: la tragédie, le politique, le mythe, le féminin, l’image, les représentations de l’altérité… Nous allons ainsi à la rencontre l’homme et du savant, du chercheur et du militant, du résistant et de l’helléniste — sans que ces facettes, reliées entre elles par un dense réseau de correspondances, puissent jamais être dissociées les unes des autres. On pourra également lire dans cette livraison d’Europe un ensemble d’études sur le travail dans l’Antiquité. Cette section montre en acte comment la pensée de Vernant demeure vivante et efficace: en autorisant des questionnements nouveaux et en permettant de formuler des hypothèses inouïes. Où l’on voit que l’œuvre de Jean-Pierre Vernant est une œuvre vivante, et qu’au-delà de la disparition de son auteur, elle continue à travailler et à faire travailler.
ÉTUDES ET TEXTES DE
Bernard Mezzadri, Jesper Svenbro, Jean-Pierre Vernant, Riccardo Di Donato, Diego Lanza, Pietro Pucci, Claude Mossé, Pauline Schmitt Pantel, Froma Zeitlin, Françoise Frontisi-Ducroux, François Lissarrague, John Scheid, Raymond Descat, Yan Thomas, Charles Malamoud, Gabriella Pironti.



Michelle Perrot Histoires de chambres

Dans son nouveau livre, Michelle Perrot décline toutes les incarnations de la chambre: le taudis de l’ouvrier, la cellule carcérale, le champ clos de la féminité, le temple de la vie conjugale, le havre de l’écrivain. Cette histoire camérale, réflexion sur la construction de l’intimité moderne, s’apparente aussi à une promenade poétique à travers les siècles.

Michelle Perrot, Histoire de chambres, Seuil, coll. « Librairie du XXIsiècle », 2009. 444
p., 530 g., 22 euros.

Alain Corbin, autre éminent historien, analyse cet ouvrage dans un article paru sur le site La Vie des idées: Toute l’intimité du monde

http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/20090917_corbin.pdf

Le 31 du mois d'août


Une chanson de marins qui rappelle la prise du « Kent » par Surcouf à bord de « La Confiance » le 31 Août 1800:

Le 31 du mois d’août
Nous aperçûmes sous l’vent à nous
Une frégate d’Angleterre
Qui fendait la mer et les flots
C’était pour aller à Bordeaux
Refrain:

Buvons un coup, buvons en deux
À la santé des amoureux
À la santé du roi de France
Et merde pour le roi d’Angleterre
Qui nous a déclaré la guerre […]

À écouter ici

Partition ici

UNESCO : Le Journal d'Anne Frank

L’Unesco inscrit le Journal d’Anne Frank dans son registre Mémoire du Monde

Parmi les 35 nouveaux biens du patrimoine documentaire mondial, l’Unesco a aussi classé la Bibliothèque de l’Abbaye cistercienne de Clairvaux.

Trente-cinq éléments du patrimoine documentaire d’une exceptionnelle valeur ont été ajoutés au Registre UNESCO de la Mémoire du Monde. On dénombre désormais 193 biens patrimoniaux classés depuis 1997. Selon le communiqué de l’institution, «
 le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a annoncé l’inscription de ces éléments sur recommandation des experts réunis à Bridgetown (La Barbade) depuis le 28 juillet dans le cadre du Comité consultatif international (CCI) du Programme de l’UNESCO Mémoire du Monde ».

Parmi ces trente-cinq éléments, il y a le
Journal d’Anne Frank qui raconte la vie quotidienne pendant la Seconde Guerre mondiale à travers le regard d’une adolescente juive qui se cachait avec sa famille de la persécution nazie. « Son journal est l’un des dix livres les plus lus dans le monde. »

Il y a aussi les Archives des Radziwill et la Bibliothèque de Nesvizh (Lituanie), la Collection de manuscrits scandinaves d’Árni Magnússon, les Archives Csoma de la bibliothèque de l’Académie hongroise des sciences, la Collection du Centre de documentation et d’enquête de la Communauté ashkénaze au Mexique.
Pour la France, on retrouve les Archives de l’Institut littéraire polonais à Paris et surtout le classement de la Bibliothèque de l’Abbaye cistercienne de Clairvaux à l’époque de Pierre de Virey (1472). Ils rejoignent la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, les Films des Frères Lumières, l’instauration du système métrique décimal et les tapisseries de Bayeux.

Naissance de Calvin 500e anniversaire

Le 500e anniversaire de la naissance de Jean Calvin n’est pas célébré qu’à Genève.
En Picardie, au nord de Paris, sa ville natale lui rend un hommage discret. Une visite à Noyon permet d’imaginer l’enfance du futur réformateur, au pied d’une puissante cathédrale.

Calvin à Noyon

Sur les pas de Calvin

Paris en train, départ de Gare du Nord. À voir: le Musée Calvin, ouvert mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h (du 1er mai au 31 octobre) mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 17h (du 1er novembre au 30 avril) fermeture le lundi. Expositions au musée Calvin: « Lecteurs de Calvin, exemplaires annotés au cours des siècles », du 25 avril au 28 juin. « Protestants de Picardie au XVIe siècle », Musée Jean Calvin et galerie du Chevalet du 10 juillet au 31 octobre 2009 A voir aussi, la cathédrale Notre-Dame, la Bibliothèque du Chapitre (l’intérieur sur rendez-vous) et le musée du Noyonnais.

Une magnifique brochure
: Jean Calvin le Noyonnais
Enfin, des regards plus critiques
:
L’affaire Michel Servet, une émission de Canal académie
Stefan Zweig, 1936,
Conscience contre violence ou Castellion contre Calvin

Daniel Cordier, Mémoires 1940-1943

Alias Caracalla mémoires, 1940-1943

Daniel Cordier commence à publier ses mémoires.
Daniel Cordier est né à Bordeaux en 1920. Maurassien, il milite à l’Action française. Révolté par l’armistice, il embarque le 21 juin 1940 pour l’Angleterre et s’engage dans les Forces françaises libres le 28 juin. Parachuté en métropole le 1er août 1942, il entre au service de Jean Moulin. Après la guerre, il s’oriente vers une brillante carrière de marchand d’art contemporain. Depuis la fin des années 1970, choqué par les mises en cause de Jean Moulin, il a entamé une carrière d’historien-témoin pour défendre sa mémoire. De lui, les Éditions Gallimard ont publié Jean Moulin. La République des catacombes (La Suite des Temps, 1999).

Extrait
:

Voici donc, au jour le jour, trois années de cette vie singulière qui commença pour moi le 17 juin 1940, avec le refus du discours de Pétain puis l’embarquement à Bayonne sur le Léopold II. J’avais 19 ans. Après deux années de formation en Angleterre dans les Forces françaises libres du général de Gaulle, j’ai été parachuté à Montluçon le 25 juillet 1942. Destiné à être le radio de Georges Bidault, je fus choisi par Jean Moulin pour devenir son secrétaire. J’ai travaillé avec lui jusqu’à son arrestation, le 21 juin 1943. Ces années, je les raconte telles que je les ai vécues, dans l’ignorance du lendemain et la solitude de l’exil. J’ai choisi pour cela la forme d’un « journal », qui oblige à déplier le temps et à fouiller dans les souvenirs. Les conversations que je relate ont pris spontanément la forme de dialogues. Qu’en penser après tant d’années? J’ai trop critiqué les souvenirs des autres pour être dupe de mes certitudes: là où finissent les documents, commence le no man’s land du passé, aux repères incertains. Mais s’il est dans la nature d’un témoignage d’être limité, il n’en est pas moins incomparable ? : instantané du passé, il permet de faire revivre les passions disparues. J’ai consacré beaucoup de temps et de soins à traquer la vérité – elle seule donne un sens à une telle entreprise – pour évoquer le parcours du jeune garçon d’extrême droite que j’étais, qui, sous l’étreinte des circonstances, devient un homme de gauche. La vérité est parfois atroce.

Pétra et les Nabatéens

Le premier livre en français sur les Nabatéens va paraître aux Belles-Lettres.

Marie-Jeanne Roche
Pétra et les Nabatéens
Pétra, la cité rose de Jordanie, fait rêver de caravanes d’encens et d’architecture fabuleuse. Mais qu’en est-il réellement de la capitale d’un royaume des sables et de ses habitants, entreprenants caravaniers arabes qui ont résisté aux Grecs, puis aux Romains? La civilisation nabatéenne, tombée dans l’oubli jusqu’au début du XIXe siècle, retrouve la lumière grâce au développement intensif de la recherche archéologique et épigraphique. Dans ce guide, le lecteur découvrira combien les Nabatéens, courageux et aventureux, étaient aussi amoureux de la vie.
Les Belles-lettres

Éditeur




Daniel Mendelsohn Les Disparus

Profitant de sa sortie en édition de poche, j’ai enfin lu le Médicis étranger de 2007: Daniel Mendelsohn, Les Disparus.

Ce livre est le récit d’une enquête personnelle sur le drame familial inséparable de la plus grande tragédie du XXe siècle: l’extermination des juifs par les nazis. Dans ces pages souvent émouvantes, parfois drôles, et toujours captivantes, l’auteur raconte précisément, à la première personne, comment une partie de sa famille a disparu dans l’est de la Pologne au début des années 1940, sans laisser d’autres traces que quelques lettres, des photos et surtout un souvenir vivace chez les membres survivants — lesquels avaient émigré aux États-Unis un peu auparavant. Il décrit aussi comment il s’est emparé des rares indices à sa disposition pour tenter de découvrir ce qu’ils étaient exactement devenus et les conclusions auxquelles il est finalement parvenu après avoir compulsé quantité d’ouvrages, traversé quatre continents, rencontré de multiples témoins et soulevé de réels tabous, y compris au sein de sa propre famille.

Extraits de « Les Disparus »

La première phrase Jadis, quand j’avais six ou sept ans, il m’arrivait d’entrer dans une pièce et que certaines personnes se mettent à pleurer.

Morceau choisi Le 12 août 2001, deux de mes frères, ma sœur et moi sommes descendus d’une Volkswagen Passat bleue et exiguë et nos pieds ont touché la terre humide de Bolechow. C’était un dimanche et le temps était mauvais. Après six mois de préparatifs, nous étions arrivés. Presque soixante ans plus tôt exactement — le 1er août 1941 -, l’administration civile de ce qui avait été autrefois le district de la Galicie des Habsbourg, région où se trouvait [… ]

- chapitre: le Péché entre les frèrespage: 107éditeur: Flammariondate d’édition: 2007 -

Le Point — Marc Fumaroli (6 Septembre 2007) En même temps qu’une épreuve fascinante des pouvoirs de résurrection de la littérature, cette œuvre d’immense tendresse est aussi une méditation sur la fragilité et la résilience de ce que Cicéron a nommé, une fois pour toutes, 'humanitas'.

Germaine Tillion Verfügbar

Bouleversée d’avoir vu l’émission d’Arte sur le Verfügbar aux enfers de Germaine Tillion, je signale ici l’existence du texte en collection de poche, dont la couverture reproduit celle du fameux carnet de Germaine. À la date anniversaire de la disparition de Germaine Tillion, une lecture à ne pas manquer.
L’émission sera rediffusée, elle est accessible pendant huit jours sur le site d’Arte. Indispensable.

Une opérette à Ravensbrück, Le Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion
Présentation de Tzvetan Todorov et Claire Andrieu, Points-Seuil, 128 p., 5 euros

Caricatures

Le site « Caricatures et caricature » peut être utile aux enseignants. Depuis quelques années, l’enseignement de l’histoire et des lettres recourt plus abondamment à l’image, et notamment à l’image satirique comme support pédagogique.

Dans ce site, vous trouverez des analyses qui focalisent sur des caricatures avec des notices plus ou moins longues, parfois rédigées par des enseignants eux-mêmes.

Pour les trouver, il faut cliquer sur la rubrique « Arrêt sur image ».

La rubrique « Célébrités historiques… » offre également un tour d’horizon de telle ou telle célébrité vue au travers de l’image satirique.

Enfin, dans la rubrique « Caricaturothèque », l’enseignant pourra trouver des séries de caricatures des XVe au XXIe siècle. Ces images peuvent être utilisées pour illustrer des cours.

Les enseignants pourront utiliser l’INDEX des noms et des sujets, index qui permet de balayer l’ensemble des données disponibles sur le site
: auteurs, personnages, thèmes, journaux, dessinateurs, etc...

Ceux d’entre vous qui seraient désireux d’obtenir telle ou telle image présente sur le site, mais de meilleure définition peuvent
écrire aux responsables du site.

https://www.caricaturesetcaricature.com

Un dossier sur
La Feuille et l’affaire Dreyfuss:
https://www.caricaturesetcaricature.com/article-13290992.html

Une page intéressante sur les femmes dans la caricature allemande vers 1900
:
https://www.caricaturesetcaricature.com/article-13150395.html

Quelques numéros de
L’Humanité (époque Jaurès) à télécharger.

Abécédaire du XVe siècle

« L’ABC décoiffé du dragon ailé »

Les animations de cet abécédaire « ont été conçues à partir des lettrines et des enluminures du Missel de Rouen », un manuscrit du XVe siècle. 26 petites saynettes à butiner, de A comme ange à Z comme zoo.

Attendre quelques secondes pour que les images montent.

https://bibliotheque.rouen.fr/creaplus/abcd/

La Chanson de Craonne

Voici la version diffusée par Henri Poulaille.

Quand au bout d’huit jours le r’pos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c’est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ’lots
Même sans tambours et sans trompettes
On s’en va là-bas en baissant la tête
- Refrain:
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes
C’est bien fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme
C’est à Craonne sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
Nous sommes les sacrifiés
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r’lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu’un qui s’avance
C’est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l’ombre sous la pluie qui tombe
Nos pauvr' remplaçants vont chercher leurs tombes
- Refrain -
C’est malheureux d’voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c’est pas la même chose
Au lieu d’se cacher tous ces embusqués
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendre leurs biens, car nous n’avons rien
Nous autres les pauv' purotins
Et les camarades sont étendus là
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là
- Refrain:
Ceux qu’ont le pognon, ceux-là reviendront
Car c’est pour eux qu’on crève
Mais c’est fini, nous, les trouffions
On va se mettre en grève
Ce sera vot' tour messieurs les gros
De monter sur l’plateau
Si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau

Blagues antiques

Le Philogelos (du grec ancien Φιλόγελως / Philógelôs signifiant « L'Ami du rire ») est le plus ancien recueil de blagues connu en Occident. Contenant 265 blagues en grec ancien, ce recueil date du IIIe ou IVe siècle de notre ère. Il est en tout cas postérieur à 248, car la blague 62 fait référence au millénaire de Rome qui fut célébré cette année-là.


https://www.babelio.com/livres/Zucker-Va-te-marrer-chez-les-Grecs-Philogelos-Recueil/96912

Mounier Lendemains d'une trahison

Il y a quarante ans, « accords » de Munich.
L’occasion de rappeler la publication de l’article d’Emmanuel Mounier
:

Emmanuel Mounier, « Lendemains d’une trahison », Esprit, no 73, octobre 1938, p. 14.

Michel Winock publie La Trahison de Munich, Emmanuel Mounier et la grande débâcle des intellectuels, présenté par Michel Winock, CNRS Éditions, 2008, 184 p., 20 €

Septembre 1938. Hitler revendique le rattachement au Reich du territoire des Sudètes, région tchécoslovaque où vit une minorité germanophone. Après avoir remilitarisé son pays et réalisé l’Anschluss, il sait que sa menace d’utiliser la force pour parvenir à ses fins est suffisamment crédible pour faire plier les Démocraties européennes. Pour « préserver la paix », le premier ministre britannique, Chamberlain, d’accord avec la France, contraint la Tchécoslovaquie à céder aux exigences nazies, le 21 septembre.
Aux « Lendemains d’une trahison », Emmanuel Mounier, fondateur de la revue
Esprit, rédige l’éditorial du numéro d’octobre en rompant avec la tradition « pacifiste » et « apolitique » de la revue, dénonçant « le déshonneur » d’une France sans parole, sacrifiant son alliée au chantage du fascisme.
Publié aux lendemains des accords de Munich entérinant la cession sans concession des Sudètes à l’Allemagne, l’article de Mounier résonne dans les débats intellectuels, entre ceux prônant la sauvegarde de la paix par tous les moyens, et ceux voulant opposer la force aux exigences des fascistes, bien vite dénoncés comme « bellicistes » par les « pacifistes ».
Les abonnés d’
Esprit – appartenant aux deux bords – réagissent à cet éditorial dans des lettres adressées à Mounier, confiées sous l’occupation à son collaborateur Edmond Humeau, dont l’un des descendants a rendu possible la publication de cet échange épistolaire (La Trahison de Munich, Emmanuel Mounier et la grande débâcle des intellectuels, présenté par Michel Winock, CNRS Éditions, 2008, 184 p., 20 euros.

À la lecture de l’éditorial, on voit bien que Mounier n’est pas « belliciste ». S’il méprise les hommes « résolus à ne pas se battre », il défend la force de résistance de ceux « résolus à ne pas tuer » en prônant… le désarmement.

Le texte d’Emmanuel Mounier est reproduit intégralement dans le livre de Michel Winock, ou en vente en ligne sur le site de la revue
Esprit:

http://www.esprit.presse.fr/review/article.php?code=5005

Roger Chartier au Collège de France

Leçons de Roger Chartier au Collège de France

Le Collège de France a mis en ligne les enregistrements des dix premières leçons de Roger Chartier
: Écrit et culture dans l’Europe moderne
Circulations textuelles et pratiques culturelles dans l’Europe moderne (XVIe-XVIIIe siècles)
Dix heures d’histoire pour mieux comprendre les mutations de la lecture
:

https://www.college-de-france.fr/site/roger-chartier/

George Orwell

Un article ici qui concerne George Orwell, combattant et témoin de la guerre civile espagnole:

http://www.erudit.org/revue/fr/2006/v19/n1/016643ar.pdf

L’auteur considère que cette guerre est la source des romans
Animals farm et 1984.

Hommage à la Catalogne est édité en coll. 10/18.

La plus ancienne Bible du monde

Depuis aujourd’hui, une partie du Codex Sinaïticus, l’une des plus anciennes Bibles du monde, est librement consultable sur Internet

Les intéressés pourront feuilleter virtuellement une centaine de pages de ce manuscrit datant du milieu du IVe siècle. L’ensemble du Codex devrait être mis à disposition des internautes d’ici juillet 2009. Ils auront la possibilité de découvrir ce que les scientifiques considèrent comme le premier grand livre relié de l’histoire.

L’université de Leipzig, qui en possède 43 folios, ouvre ce site en chantier consacré à l’une des plus anciennes bibles du monde. Ce grand manuscrit oncial du IVe siècle, rédigé en majuscules, réunit pour la première fois l’ensemble des livres de la Bible.

Michelet Histoire de France

Enfin! Un écrivain somptueux, une œuvre comparable à celle de Balzac et de Zola, une mystique de l’Histoire: « La France est une personne »…

La réédition de la majestueuse Histoire de France de Jules Michelet (1798-1874) est un événement. Qui rappelle le talent de ce visionnaire, salué par ses pairs, hier comme aujourd’hui.
Jules Michelet est de retour. Son imposante
Histoire de France en 17 volumes, qui fut l’œuvre de sa vie et l’occupa de 1830 à 1869, est à nouveau disponible. Cette somme sans équivalent n’avait pas été rééditée dans son intégralité depuis… 1893.

Cinq des dix-sept volumes de l’Histoire de France sont déjà disponibles. L’édition est présentée par Paul Viallaneix et Paule Petitier

La Revue des Deux Mondes en ligne

Fondée par François Buloz en 1829, la plus ancienne des revues européennes, la Revue des deux mondes, est en ligne selon une double formule d’accès: des articles en accès libre, et un certain nombre d’autres en accès payant:

https://www.revuedesdeuxmondes.fr/

200 ans du Times en ligne

Inouï!

Le quotidien britannique
The Times donne un accès gratuit à l’ensemble de ses pages numérisées, depuis sa création, en 1785, jusqu’en 1985.

Depuis ce dimanche, le célèbre quotidien conservateur britannique
The Times propose pourtant en accès libre et gratuit dans sa rubrique « archives » l’ensemble de ses parutions depuis sa création en 1785 (sous le nom de London Daily Universal Register) jusqu’en 1985. Soit tout un pan d’histoire disponible à travers le prisme de la couverture journalistique au quotidien.
Déroutant de lire ainsi un article rapportant comme des faits divers les derniers instants de la reine Marie-Antoinette le 23 octobre 1793, la bataille de Waterloo en 1815, ou les dernières exactions de Jack L’Éventreur (1888)…

Mais une expérience au combien exaltante, rendue possible par un développement technique titanesque
: toutes les pages du quotidien ont été scannées et enregistrées numériquement pour permettre des recherches précises et rapides, par mots-clés ou par dates.

https://www.thetimes.co.uk/archive/