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Le premier « arbre de Noël » parisien


Connaissez-vous l'histoire du premier « arbre de Noël » parisien ?

En 1872, un Alsacien strasbourgeois, Eugène Seinguerlet, voulut donner une fête à Paris pour les petits enfants alsaciens réfugiés à la suite de la guerre de 1870. La fête fut donnée dans une salle de café-concert, l’Alcazar du Faubourg Poissonnière. Jules Claretie en fait le récit neuf ans plus tard, en décembre 1881.

« Qui oubliera jamais, écrit J. Claretie, cette première fête de Christkindel, dans cette salle de café concert, à demi pleine, froide, sombre, par un après-midi gris, avec des tas de petites têtes blondes ou brunes, vaguement aperçues entre les colonnes du Music Hall ?

« On en attendait quelques centaines ; il en accourut plus d'un millier. Alors, un moment vint où, dans la salle de l'Alcazar, il y avait encore des enfants qui attendaient leurs joujoux et où, sur l'estrade, il n'y avait plus rien à leur distribuer. Ni jouets ni bonbons. Les paniers étaient vides. Fallait-il donc laisser repartir, déçus, avec de gros soupirs, ces demi-orphelins, — orphelins de la patrie —, à qui on avait promis un beau Christkindel ? Certes, non ! On fit, là-haut, sur la petite scène, une collecte entre membres du comité et dames patronnesses ; on courut en hâte chez les épiciers du voisinage ; on rapporta par brassées tout ce qu'on put trouver.

« Les fillettes et les gamins montaient, tout émus, les marches de l'estrade. Même après ce pillage des épiceries d’à côté, ou n'allait bientôt plus ne rien avoir à leur donner. Il fallut briser par fragments les tablettes de chocolat pour que les derniers emportassent au moins quelque chose. C'est M. Gambetta qui les cassait en deux, ces tablettes et les passait à Mme Floquet, qui les distribuait à ces petites mains tendues.

« Au dehors, les habitants du faubourg Poissonnière, assez surpris se demandaient pourquoi tout ce monde et ce que venait faire à l'Alcazar cette troupe d'enfants. On se mettait aux fenêtres pour voir, assis sur les trottoirs et ouvrant nerveusement leurs paniers, leurs boîtes de soldats, regardant leurs joujoux ou défaisant les paquets où il y avait des bas de laine, des casquettes ou des hardes, ces petits qui sortaient de là tout stupéfaits comme si ce Christkindel à Paris était un rêve.»