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Première Guerre mondiale : la vie des civils en zone occupée


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La Thiérache sous administration allemande en 1914-1918


De 1914 à 1918, la population de la partie du nord et de l’est de la France, sous domination allemande à l’arrière du front, subit une occupation très dure, marquée par la sous-alimentation, le travail forcé, les réquisitions et les exactions de l’ennemi.
La zone occupée est sous administration militaire. La majorité de la population était composée de femmes, d’enfants et de vieillards, la plupart des hommes ayant été mobilisés.

À l’intérieur du territoire, les déplacements d’une commune à une autre nécessitent l’autorisation des autorités allemandes et la délivrance d’un laissez-passer. Les infractions à ces règles de circulation peuvent être sanctionnées d’emprisonnement ou d’amende. Ces entraves accroissent le sentiment d’enfermement de la population.

Les correspondances avec la France non occupée sont interdites jusqu’en avril 1916.
La publication des anciens journaux ayant été arrêtée, les seuls périodiques disponibles sont un journal de propagande allemand la 
Gazette des Ardennes, et le Bulletin de Lille publié par la Municipalité sous contrôle allemand qui est contraint de se limiter à des informations pratiques et commerciales.

En se livrant au pillage et en imposant le travail forcé contribuant à l’effort de guerre, les occupants n’ont pas respecté la Convention de la Haye de 1907 qui définit les règles applicables à l’occupation d’un territoire par une armée ennemie.

La pénurie débute peu après l’arrivée de l’armée d’occupation. L’Allemagne soumise au blocus souffre elle-même du manque de vivres et se refuse à entretenir les populations des territoires occupés qui comprennent également la quasi-totalité de la Belgique soit au total plus de 10 millions d’habitants. L’occupant saisit des stocks dès son arrivée puis se livre à des réquisitions pendant toute la durée de la guerre. Les Allemands s’emparent de 80 % de la récolte de blé de 1915, 75 % de celle de pommes de terre. Les occupants se saisissent de la majorité des œufs, du bétail. Fin 1918, le cheptel des territoires est réduit au quart de celui de l’avant-guerre.

La sous-alimentation entraîne des épidémies de typhoïde fin 1915-début 1916, de dysenterie bacillaire, une augmentation des décès par tuberculose et à une surmortalité générale.

De très lourdes contributions sont imposées aux communes.
Les habitants sont soumis au travail forcé imposé non seulement aux hommes mais aussi aux femmes et aux enfants à partir de 9 ans. La collaboration active a été plus limitée que celle qu’a connue la France occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, celle inspirée par une adhésion intellectuelle ou idéologique pratiquement inexistante à l’exception de correspondants du périodique de propagande la 
Gazette des Ardennes.
La collaboration économique était plus répandue : travail volontaire ou industriel acceptant des commandes pour l’armée, maires détournant des denrées destinées aux civils pour les soldats.
La collaboration a également pris la forme de dénonciations, que ce soit de soldats français dissimulés, de cachettes d’armes, de nourriture ou d’objet soustraits aux réquisitions, la plupart de ces actes étant motivés par des jalousies locales.
Or la réalité de l’occupation dans les zones rurales est très peu connue. Les quelques témoignages qui nous sont parvenus ne permettent pas toujours de dresser un tableau d’ensemble de l’occupation ; ils tendent au contraire à faire de chaque commune un cas isolé.

La réalité de la vie des villages ruraux de Thiérache est fort peu connue. Les historiens ne se sont penchés sur la vie des civils pendant la Grande guerre que depuis une dizaine d’années, alors que l’histoire militaire a été labourée.





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Marc Blancpain

Né aux confins de la Picardie, du Hainaut et de la Champagne, il a passé son enfance dans sa petite ville incendiée par les Allemands en août 1914. Il fut professeur à Genève et au Caire, et voyagea beaucoup en qualité de secrétaire général, puis président de l’Alliance française. Il a écrit de nombreux romans, des essais, des ouvrages historiques, dont
La vie quotidienne dans la France du Nord sous les occupations (1814-1944)

Dans son ouvrage :
Quand Guillaume II gouvernait de la Somme aux Vosges, Marc Blancpain a retracé l’histoire de l’occupation, pendant 51 mois — août 1914 à novembre 1918 — de nos départements du Nord et de l’Est.

Amené à constater que la plupart des pratiques de l’hitlérisme continuaient, en les systématisant, celles du Grand État-Major impérial et qu’Hitler et Goebbels étaient les successeurs de Guillaume II et de Ludendorff, il résolut de rechercher si les cinq occupations qui accablèrent notre pays depuis la défaite de Napoléon ne présentaient pas, sinon une véritable filiation, du moins des ressemblances troublantes.





Bibliographie





Marc Blancpain, La vie quotidienne dans la France du Nord sous les occupations (1814-1944)

Quand Guillaume II gouvernait de la Somme aux Vosges, Paris, Fayard, 1980

Annette Becker,
Oubliés de la Grande guerre : humanitaire et culture de guerre, 1914-1918 : populations occupées, déportés civils, prisonniers de guerre, Paris, Noêsis, 1998.

Annette Becker,
Les Cicatrices rouges 14-18. France et Belgique occupées, Paris, Fayard, 2010.

Stéphane Audoin-Rouzeau, L’enfant de l’ennemi : viol, avortement, infanticide pendant la Grande Guerre, Flammarion, 2013.

Stéphane Audoin-Rouzeau,
La Guerre des enfants 1914-1918, Armand Colin, 2004









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L’église de Fontenelle




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Plan des lieux mentionnés dans le document : cliquer sur l’image pour l’agrandir.








Le témoignage direct que nous présentons ici est d’autant plus précieux à lire et à connaître.

Fontenelle est une petite commune française située dans le département de l’Aisne, en région Hauts-de-France. La commune appartient à la Thiérache du Centre.
En 1914, elle comporte 584 habitants.
Les villes et villages proches de Fontenelle sont : Papleux (02260) à 1,84 km, Floyon (59219) à 1,97 km, Larouillies (59219) à 4,37 km, La Flamengrie (02260) à 4,89 km, Étrœungt (59219) à 5,45 km. Les distances avec ces communes proches de Fontenelle sont calculées à vol d’oiseau.

Le curé de la paroisse, l’abbé Henri BERGAENTZLÉ a écrit une chronique de la vie du village du mois d’août 1914 au mois de novembre 1918. Il ne s’agit pas d’un journal au jour le jour semblable aux désormais fameux Cahiers d’Eugénie Déruelle que bien des historiens ont exploités.

Sa forme est très écrite, souvent littéraire, et les allusions savantes fourmillent, ce qui nécessite une lecture à plusieurs niveaux. La culture de ce curé de campagne est tout à fait frappante dans tous les domaines : Bible, Antiquité gréco-latine, beaux-arts, histoire ancienne et contemporaine, politique, littérature… L’étendue des connaissances mises en œuvre s’allie à une grande profondeur d’analyse.

Nous avons opéré sur ce texte, qu’il est possible de trouver brut par ailleurs, tout le travail éditorial qu’il mérite : une structuration de la chronologie, qui n’apparaissait pas dans l’original, et 200 notes infra paginales pour préciser chaque allusion historique, artistique, culturelle, politique. La compréhension en profondeur du document en est donc facilitée. Nous avons également traduit quelques mots de patois en usage en Thiérache à l’époque.

Toutes les citations littéraires ont été sourcées.

Nous avons également corrigé une cinquantaine de coquilles qui affectaient le texte brut et de nombreuses erreurs de ponctuation.

Nous ne savons presque rien de la vie de l’abbé BERGAENTZLÉ, à part quelques chroniques journalistiques écrites vingt ans après la Grande Guerre. Mais sa chronique complétera précieusement les travaux des historiens et ceux de Marc Blanpain.







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FONTENELLE 1914_1918

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