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Maison Bru (1867-1899)

Introduction

C’est une marque qui fait rêver, une signature prestigieuse et rare. Elle se distingue par son esprit inventif, la qualité et la diversité de sa production, l’originalité et l’élégance de ses créations.
Pendant les 32 années de son existence, la maison Bru recherche en permanence des solutions techniques nouvelles qu’attestent de nombreux dépôts de brevets.
Une poupée BRU se distingue par sa saisissante beauté. Une expression rêveuse et lointaine, un demi-sourire esquissé sur des lèvres entrouvertes, perdus dans l’expression assez statique du visage, donnent une impression d’élégance et de réalisme absolus.
Les poupées BRU sont conçues dès le départ comme des objets de luxe. Elles sont un gage d’excellente qualité et d’une grande attention aux finitions.


Histoire


Dans l'histoire de la maison Bru, il est possible de distinguer cinq périodes.

Première période : 1867-1877
C'est l'époque de la société Bru Jne et Compagnie.

Deuxième période : 1877-1883
La fabrique appartient exclusivement à la famille Bru.
Le directeur en est Léon Casimir Bru.

Troisième période : 1883-1889
L'entreprise a été achetée par Henri Chevrot. C'est l'âge d'or du Bébé Bru.

Quatrième période : 1889-1896
C'est Paul-Eugène Girard qui est aux commandes de la maison Bru.

Cinquième période : 1897-1899
Le fils de Paul-Eugène, Eugène-Frédéric Girard, dirige l'entreprise jusqu'à la date de la fusion des principales fabriques de poupées françaises au sein de la S.F.B.J.


Les différentes poupées BRU

Première période

Léon Casimir Bru, originaire de Cordes, dans le Tarn, épouse en 1
866 Apollyne Comyn, de Tours.
La société est installée au 374 (actuel N° 226) rue Saint-Denis.
Au départ, c’est une manufacture d’assemblage qui sous-traite des têtes de porcelaine à Émile Barrois. Ces têtes sont marquées EB dans la nuque.
C’est l’époque où les poupées ont un corps de femme adulte, à la taille marquée.

En juin 1867, Léon-Casimir dépose le brevet de sa première invention
: une « poupée criante ».

En décembre 1867, la « 
poupée surprise » possède une tête pivotante et deux visages, l’un en larmes, et l’autre souriant.

En 1868, la poupée double face comporte un visage éveillé et l’autre endormi.

Émile Barrois continue de produire les têtes pour la maison Bru.

En 1868, la « Parisienne » possède un corps en bois totalement articulé, aux poignets, aux coudes, aux genoux aux chevilles, et même à la taille
: elle peut adopter toutes les positions. Ces corps existent en différentes tailles.

Le Second Empire voit la création des grands magasins
: le Bon Marché, le Printemps. C’est une époque de prospérité économique.

Mais la chute du Second Empire, l’invasion prussienne de 1870, le siège de Paris et la Commune sont durement ressentis par tous les Parisiens, qui mangent du rat, et a fortiori par les fabricants de poupées, qui manquent de matières premières.

Pour rebondir, l’entreprenant Léon-Casimir crée un catalogue (1872) et diversifie sa production.

1873: la Bru Souriante: Mona Lisa ou Eugénie?

Poupée mythique. Belle comme la Joconde: on a pensé qu’elle était une évocation de Mona Lisa, mais il s’agirait plutôt d’un portrait de l’impératrice Eugénie de Montijo, épouse de l’empereur Napoléon III.
La tête est montée sur des corps différents: tout cuir ou tout bois articulé.




Les poupées sont marquées seulement par des
lettres de A à L selon les tailles.














Deuxième période


C’est à partir de 1875 que la Maison Bru connaît sa plus grande prospérité
En 1878, la fabrique déménage aux numéros 1-3 boulevard de Strasbourg. Après la mort de Barrois, Bru sous-traite ses têtes à la maison Jumeau
Bru remporte la médaille d’argent à l’Exposition Universelle.
Celle-ci montre pour la première fois des poupées apparues au Japon en 1853
: ce sont des « Bébés ».
Le corps n’est plus marqué à la taille. C’est le corps d’un enfant de 3 à 5 ans.


En 1879: le Bébé Bru Breveté apparaît.

Le Bru Breveté possède un corps potelé à goussets, en chevreau bourré de crins de cheval, assez léger. Le corps porte une étiquette ovale sur la poitrine.

La tête en biscuit pressé, montée sur une plaque d'épaules en biscuit, est celle d’un vrai bébé joufflu. Elle représente un cinquième du corps.

Les mains, très finement ciselées, sont des « mains de ballerine». Les avants-bras sont en biscuit, les pieds, en cuir, ont les orteils marqués d'une piqûre.

À l'époque, les autres fabricants montent leurs têtes de bébés sur des corps en composition. Les bébés Bru se distinguent par leurs corps de cuir : une production coûteuse… C'est le modèle qui aura le plus de succès.

Pour se protéger des contrefaçons, la firme Bru applique une étiquette de papier sur le torse des bébés au corps en chevreau. Cette étiquette est utilisée pendant plusieurs années et se trouve aussi sur les corps de fabrication ultérieure.




Troisième période: l’âge d’or

Le point culminant de l’art du Bébé Bru est atteint par les modèles des années 1880 à 1883.
Le visage a évolué vers un modelé magnifique et le maquillage devient très doux.
Il s’agit du modèle le plus parfait et le plus célèbre, qui sera produit jusqu’à la fin de la marque, en 1899.

Histoire

Henri Célestin Chevrot achète la maison Bru le 29 novembre 1883. Il garde le nom prestigieux de la maison et poursuit la tradition de qualité et de raffinement qui était la sienne.
La production Bru se spécialise dans les poupées de luxe, très chères, réservées à une clientèle fortunée.


La maison Bru, sise au 1, boulevard de Strasbourg, est donc vendue à Henri Chevrot, un Parisien de 42 ans. La maison émigre en 1883 à Montreuil, dans la banlieue est de Paris. L'usine Jumeau se trouve également dans cette bourgade ouvrière.

Le nouveau propriétaire abandonne la fabrication des poupées de mode et se consacre uniquement aux bébés, comme son concurrent Émile Jumeau venait de le faire.

Il arrête également le Bébé Modèle, dont la production coûte trop cher.

Il fait évoluer le corps des bébés, introduisant une articulation aux jambes
: les jambes, en bois ou en porcelaine, d’une forme très élégante, sont désormais articulées aux genoux.

Comme son illustre prédécesseur, Chevrot fabrique des bébés de différentes races.

Après 1885, l’utilisation de jambes et d’avant-bras en composition apparaît comme une alternative aux membres de porcelaine
: ils avaient d’abord été utilisés pour les poupées noires.





Le fameux bébé Chevrot



Le bébé Chevrot prend alors le nom de BRU JEUNE, pour honorer le fondateur de la firme.

La tête des BRU JNE ne diffère pas vraiment des têtes précédentes : seule la peinture du visage est différente. Certains modèles ont des cils en mohair, ce qui adoucit leur regard.

Les bébés BRU représentent la quintessence de l'enfant idéalisé, et correspondent pleinement au fantasme des adultes, en cette fin du XIXe siècle.


Henri Chevrot crée de nouvelles proportions entre la tête et le corps des Bébés. Les plaques d'épaules deviennent plus étroites, plus réalistes : elles permettent des vêtements encore plus élégants.
Ces plaques d'épaule sont également signées au dos.



BéBé BRU par Paul Girard

supplément de
La Mode Illustrée du 6 décembre 1891

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