Littérature libertine

PRÉSENTATION DU DOSSIER

L’édition de Vénus en rut, ou Vie d’une célèbre libertine (Enfer 47), publiée à Bruxelles vers 1880, se donne elle-même comme une réédition d’un ouvrage imprimé en 1771 à Luxurville, chez Hercule Tapefort, imprimeur des dames. Une édition de 1771 est signalée par Cohen, mais aucun bibliographe ne l’a jamais vue. Quant à l’édition de 1791 dont fait état Pascal Pia et se présente comme une nouvelle édition, elle est également absente à la B.N. Gay et Angus Martin signalent des éditions en 1784, 1790, 1791, 1792 et 1794. Selon toute vraisemblance, cet ouvrage n’a jamais été réédité au XXe siècle.
La date de « l’an 999 après l’indépendance suisse » est purement fantaisiste puisque la formation de la première Ligue helvétique remonte à 1308.

Le récit

C’est la prétendue autobiographie d’une certaine Rosine, qui devrait avoir vingt-huit ans au terme de son récit, soit vers 1784 ou 1785, puisque sa dernière aventure consiste à se faire faire l’amour dans la nacelle d’un ballon par un rival de Blanchard. En se présentant, Rosine ne cherche pas à authentifier ses confidences comme le fait un grand nombre de confessions libertines.

[…]

Résumé du roman

Elle attribue la naissance de sa « vocation littéraire » à son interlocutrice, Folleville, en lui avouant sa dette :
« Tu es assez mon amie pour croire que sans ta volonté déterminée je n’aurais point écrit ; livrée à la volupté, je n’ai pas eu le temps de m’instruire :

Heureux cent fois qui perd son pucelage C’est un grand bien. »

Rosalie se justifie en insistant sur l’originalité de son cas. : après la lecture de l’Académie des dames, Thérèse, la Religieuse et le fameux Portier, on pourrait croire qu’il ne reste plus rien à découvrir des pratiques libertines. Or, il n’en est rien, et elle veut prouver le contraire.
Elle insiste d’abord sur son hérédité : son père était un » roué », rusé et fourbe, qui a su lui enseigner l’art du mensonge et de la flagornerie. Rosalie est donc destinée à une carrière exemplaire.

[…]

La progression du récit

On observe une certaine progression dans cette histoire où le nombre de rapports à chaque rencontre ou à chaque journée est indiqué de telle manière que, dès les premières scènes, on est ébloui des prodigieuses capacités tant de Rosine que de ses amants — ou, comme il est dit, ses fouteurs.
Progression dans la mesure où l’on passe de la classique succession d’amants individuels, chacun convoqué à son heure ou dans un lieu différent, à des parties multiples et de plus en plus compliquées.
Déjà, Rosine partage ses amants avec sa servante Fanchette, complice douée et presque égale. Mais à Avignon, la rencontre d’un prélat italien, plus tard retrouvé à Rome, donne l’occasion d’un tableau vivant à quatre — le quatrième étant un jeune homme que Rosine a formé.
À Rome, ce sera une inépuisable partie à cinq.
À Lyon, Rosine participe à un concours d’amour contre deux autres libertines, les trois étant attaquées par six hommes tour à tour, etc.
Nous pourrions presque soupçonner des intentions parodiques dans ce tableau, alerte et varié, de tant d’ inventions érotiques.

Le dossier téléchargeable de 170 pages en pdf contient :
- l'introduction au roman ci-dessus ;
- le texte intégral du roman avec l'orthographe et la ponctuation actuelles ;
- 130 notes de bas de page expliquant les noms propres, les lieux évoqués, les mots ayant changé de sens, les termes érotiques, les mots difficiles.

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