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La Presse sous l’Ancien Régime


La liberté de la presse fut proclamée en France le 29 juillet 1881.
Sous l’Ancien Régime, nul écrit ne pouvait paraître sans « privilège royal » (sans autorisations particulières). De lourdes peines frappent les contrevenants. Aussi nombre de journaux sont-ils publiés à l’étranger, d’où ils pénètrent clandestinement en France pour y être lus avec passion.


L’EXPÉRIENCE Nous a fait connaître que, nonobstant la vigilance et l’attention des magistrats, plusieurs imprimeurs ont porté la licence jusqu’à imprimer, sans privilège ni permission, des ouvrages tendant à corrompre les mœurs de Nos sujets et à répandre des maximes également contraires à la Religion et à l’Ordre public…

Voulons que tous imprimeurs qui seront convaincus d’avoir imprimé, sous quelque titre que ce soit, des ouvrages ou écrits non revêtus de privilèges ni permissions, sur les disputes nées ou à naître, en matière de religion, et notamment ceux qui seraient contraires aux bulles reçues dans Notre royaume, au respect dû à Notre Saint-Père le Pape, aux Évêques et à Notre Autorité, soient condamnés, pour la première fois à être appliqués au carcan, même à plus grande peine, s’il échet, sans que ladite peine du carcan puisse être modérée sous quelque prétexte que ce soit. En cas de récidive, ordonnons que lesdits imprimeurs soient en outre condamnés aux galères pour cinq ans, laquelle peine ne pourra pareillement être remise ni modérée.

Voulons que ceux qui seront convaincus d’avoir composé et fait imprimer ces ouvrages ou écrits, marqués dans les précédents articles, soient condamnés comme perturbateurs du repos public, pour la première fois au bannissement à temps hors du ressort du Parlement où ils seront jugés et, en cas de récidive, au bannissement à perpétuité de Notre Royaume.

Louis XV, Déclaration royale du 10 mai 1728.