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La poésie lyrique


Sommaire du dossier

1. Le lyrisme

Rutebeuf, La Complainte Rutebeuf

2. Les thèmes lyriques

Pierre de Ronsard,
Je n'ai plus que les os…

3. L'écriture lyrique

Victor Hugo
, Vieille chanson du jeune temps

4. Le JE lyrique

Gérard de Nerval,
El Desdichado

5. Le temps et l'espace dans la poésie lyrique

Guillaume Apollinaire,
Le Pont Mirabeau

Fiche de synthèse sur la poésie lyrique


1. Définition du lyrisme

Rutebeuf, poète français

La Complainte Rutebeuf





Note :
Maître Orri dirigeait les vidangeurs de Paris.



Rutebeuf, poète parisien du XIIIe s., mort en 1280. Il vécut sous le règne de saint Louis; ménestrel, il connut la misère. C’est un des premiers représentants du lyrisme dans la littérature française. Son œuvre est variée: fabliaux, complaintes (La Pauvreté Rutebeuf), roman (Renart le Bestourné), poèmes satiriques (Dit des ribauds de Grève) et dramatiques (Le Miracle de Théophile).





Observation

1. Comment est composée la strophe
: combien de vers? combien de syllabes pour chaque vers?
2. Quelle est la disposition des rimes
? Comment passe-t-on d’une strophe à l’autre?

L’intérêt du texte

1. En quelle situation matérielle et morale se trouve le poète
?
2. Quelle métaphore emploie-t-il pour évoquer le départ des amis
?
3. Que regrette-t-il le plus dans la perte de ses amis
?
4. Comment oppose-t-il les vrais et les faux amis
?
5. Quelle critique le poète fait-il à la société
?
6. Quelle conclusion de morale pratique tire-t-il de son expérience
?

La poésie lyrique
7. Quels sentiments le poète éprouve-t-il successivement
? Définissez le ton du passage.
8. À qui peut s’adresser ce poème
? Pour qui, pourquoi a-t-il été écrit?
9. Quelle réalité sociale se dessine à l’arrière-plan de cette complainte
?
10. En quoi la structure du poème est-elle adaptée à une mise en musique (longueur des vers, rythme, sonorités) ?

Expression écrite

En deux paragraphes, dites ce que représente l’amitié dans votre vie.

Résumé

La poésie lyrique est inspirée par des sentiments personnels.
À l’origine, dès l’Antiquité, c’est une poésie musicale dont les paroles sont accompagnées d’une mélodie (
lyrisme vient de lyre).
Les premiers poèmes lyriques sont de véritables chansons, souvent avec un refrain. La strophe lyrique correspond à une phrase musicale qui reprend à chaque strophe.


2. Les thèmes lyriques

Pierre de Ronsard (1524-1585), poète français.

Ses Odes (1550-1552), imitées des poètes de l’Antiquité le rendirent célèbre. Après les Amours (1552), il trouva des accents lyriques dans la Continuation des Amours (1555-1556) et les Amours d’Hélène (1578). Poète officiel de la cour de Charles IX, il intervint aux côtés des catholiques dans les guerres de Religion (Discours sur les misères de ce temps, 1562-1563). Ronsard se retira au prieuré de Saint-Cosme, près de Tours.




Je n’ai plus que les os…


Je n’ai plus que les os, un squelette je semble,
Décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé
;
Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.

Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble
Ne me sauraient guérir, leur métier m’a trompé
Adieu, plaisant soleil ! Mon œil est étoupé,
Mon corps s’en va descendre où tout se désassemble.

Quel ami, me voyant en ce point dépouillé,
Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,

En essuyant mes yeux par la mort endormis
?
Adieu, chers compagnons ! Adieu, mes chers amis !
Je m’en vais le premier vous préparer la place.


Pierre de Ronsard, Derniers vers (posthume, 1586)



Observation

1. Comment s’appelle ce type de poème
?
2. Qu’évoque le poète dans les deux quatrains
?
3. À quoi sont consacrés les deux tercets du poème ?

L’intérêt du texte

1. Comment le poète décrit-il son état physique
?
2. Comment sont composés les participes du vers 2
? Quel effet produit leur énumération?
3.Quelle peur apparaît au vers 4
? Comment se manifeste-t-elle?
4. Quelle image est choisie pour montrer que tout est perdu (vers 5-6) ?
5. Comment comprenez-vous le vers 8
?
6. Quelles marques d’amitié et de réconfort reçoit-il
?

Les thèmes lyriques

7. Quel lien social paraît-il le plus précieux au poète dans ses derniers moments
? Quel autre lien aurait-il pu choisir?
8. Quels mots et expressions soulignent l’inéluctabilité de la fin (la fatalité de la mort) ?
9. Sur quel espoir se termine le poète
?
10. Qualifiez l’attitude du poète devant la mort
: angoisse — révolte — courage — indifférence — sérénité — épouvante. Justifiez votre réponse.
11. Quels éléments du poème peuvent être ressentis par une majorité de lecteurs
?

Résumé

La poésie lyrique repose sur l
’émotion.
Les thèmes lyriques —
l’amour, le temps, la nature, la mort — sont peu nombreux mais riches de nuances. Ils mettent en lumière tous les sentiments et la richesse de la vie affective.
Le rythme et la strophe organisent l’expression de l’aventure intérieure, des réalités et des contradictions de l’existence. Le chant lyrique effectue le passage de l’expérience la plus intime du poète à l’expérience universelle.


3. L'écriture lyrique


Victor Hugo (1802-1885)

Écrivain français. De 1830 à 1840, il publie un roman: Notre-Dame de Paris (1831) ; des drames, dont Ruy Blas (1838) ; des recueils de poésies, dont Les Feuilles d’automne (1831) et Les Rayons et les Ombres (1840). Il s’exile de 1851 à 1870 et publie durant cette période: Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La Légende des siècles (1859-1883) ; Les Misérables (1862), Les Travailleurs de la mer (1866) L’Homme qui rit (1869).











VIEILLE CHANSON DU JEUNE TEMPS



Je ne songeais pas à Rose
;
Rose au bois vint avec moi
;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.

J’étais froid comme les marbres
;
Je marchais à pas distraits
;
Je parlais des fleurs, des arbres
;
Son œil semblait dire
: « Après? »

La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols
;
J’allais
; j’écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.

Moi, seize ans, et l’air morose.
Elle vingt
; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.

Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
;
Je ne vis pas son bras blanc.

Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours
;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.

Rose défit sa chaussure,
Et mit, d’un air ingénu,
Son petit pied dans l’eau pure
;
Je ne vis pas son pied nu.

Je ne savais que lui dire
;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.

Je ne vis qu’elle était belle
Qu’en sortant des grands bois sourds.
« Soit
; n’y pensons plus ! » dit-elle.
Depuis, j’y pense toujours.


Victor Hugo, Paris, juin 1831. (publié dans la première partie des Contemplations, 1852).


Observation

1. Quelle figure de style reconnaissez-vous dans le titre
? Comment interprétez-vous ce titre?
2. Décrivez la forme du poème (strophe, longueur des vers, rimes).

L’intérêt du texte

3. Comment s’effectue la narration
: à quelle personne, à quels temps?
4. Que savons-nous de JE
?
5. Que constatez-vous sur la place de « je » et de « Rose » dans l’ensemble du poème
? Qui prend l’initiative de la promenade?
6. Qui parle
? de quoi? Le souvenir est-il précis?
7. Par quelles images le décor naturel est-il évoqué
? Qui est en harmonie avec le paysage?
8. Quelles oppositions se dessinent dans la strophe 4
?
9. À quel moment l’action commence-t-elle
?
10. Quels éléments physiques composent le portrait de la jeune fille
? Quelles strophes se font écho?

Amour et humour

11. À quelle époque correspond le vers 4
? Quel autre vers correspond à ce même moment? Quelle est sa place et sa portée dans le poème?
12. Comment faut-il comprendre les vers 20 et 26
: qu’est-ce qu’il n’a pas vu?
13. Que signifient les seules paroles que la jeune fille prononce (v. 35) ? Quel éclairage jettent-elles sur la scène
?
14. L’épisode est-il rapporté tel que le poète l’a vécu, ou tel qu’il le comprend maintenant
? Appuyez votre réponse sur des exemples précis.
15. Quel est le ton des vers 35-36
: émotion — chagrin — humour — nostalgie — angoisse — tristesse — peur — regret? Plusieurs réponses sont possibles, à condition de les justifier.

Expression écrite

Vous avez peut-être été témoin ou acteur d’un événement que vous n’avez compris que longtemps après. Racontez cet épisode en distinguant bien les deux époques
: le moment vécu et le moment de la réflexion.


Résumé: L’écriture lyrique


Le lyrisme s’écrit à la première personne. Le JE est propre à exprimer les sentiments, les émotions. Il fait référence à l’expérience du poète, sans le représenter exactement.
Les figures de style privilégiées sont la métaphore, les antithèses, les comparaisons, qui permettent de transcrire des sensations nuancées. Ces figures permettent des rapprochements entre l’intime et le monde concret.
Les rythmes et les sonorités de la poésie conviennent au plus haut degré à l’expression des sentiments
: coupes, répétitions, parallélismes, assonances, allitérations permettent tous les effets d’harmonie qui favorisent le jeu de la sensibilité.


4. Le JE lyrique

Gérard de Nerval,
El Desdichado

Gérard de Nerval (1808 -1855), écrivain français.
La passion malheureuse qu’il éprouva pour une actrice est pour une grande part à la source de ses œuvres maîtresses: les Filles du feu (nouvelles, 1854), les Chimères (12 sonnets, 1854), Aurélia (posth., 1855). Atteint vers 1841 de troubles mentaux, il fut interné en clinique à deux reprises. En 1843 il voyagea en Orient. Son œuvre comprend également des essais (les Illuminés, 1852) et une remarquable traduction du Faust de Goethe (1826).





EL DESDICHADO


Je suis le Ténébreux, — le Veuf, — l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie
:
Ma seule
Étoile est morte, — et mon luth constellé
Porte le
Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La
fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus, Lusignan ou Biron
?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine
;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la Syrène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron,
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

Gérard de Nerval, Les Chimères, 1853.



Observation

1. Quel est le nom de cette forme poétique
?
2. Que signifient les nombreuses majuscules du poème
? Que soulignent-elles?
3. À qui s’adresse le JE du poème
?
4. Quels lieux sont évoqués
?
5. Quelles époques sont suggérées par les allusions mythologiques, les personnages évoqués
?

L’intérêt du texte

6. Quelle impression est suggérée par les mots « ténébreux — veuf — morte — noir » dans les deux quatrains
?
7. Quels mots des strophes suivantes appartiennent au même champ lexical
?
8. Quelles images lumineuses s’opposent, dans tout le poème, à ce champ lexical
? Relevez-les?
9. Quelles sont couleurs sont présentes dans l’ensemble du poème
?
10. Relevez les oxymores dans le premier quatrain et qualifiez la tonalité.
11. Quel (s) sentiment (s) vous paraissent suggérés dans ce poème
: peur — absence, vide — abandon — solitude — écrasement — orgueil — violence — révolte? Justifiez vos réponses en les nuançant.

La quête d’identité

10. Comment se présente JE dans le titre
? Comment décline-t-il son identité?
11. De quelle manière se marque son incertitude sur son identité
?
12. Quels sont ses emblèmes
? Parmi ceux-ci, lesquels sont positifs? négatifs?
13. Que recherche-t-il
? Quelles épreuves a-t-il subies?
14. Quelles figures féminines apparaissent
? En quoi s’opposent-elles?
15. Par quelles images peut-on comprendre que je « je » du texte parle en tant que poète
?
16. Dans ce sonnet, la mémoire du poète est-elle une force ou une faiblesse, selon vous
?

Résumé

En poésie, le JE du poète n’exprime pas l’identité de l’écrivain, comme dans l’autobiographie. Le Moi est à la fois le sujet et l’objet du poème. Il est à la fois l’émetteur et le destinataire. Il n’existe pas avant le poème, il se crée par lui. C’est pourquoi le JE du poème peut être prononcé par le lecteur
: les souvenirs et les sentiments exprimés sont à tous et de tous les temps, et le poème lyrique, par son chant et sa musicalité, tend à effacer la distinction entre le moi et l’autre.


5. Le temps et l'espace dans la poésie lyrique

Guillaume Apollinaire,
Le Pont Mirabeau

Guillaume Apollinaire (1880-1918), poète français d’origine italienne et polonaise. Initiateur de l’« esprit nouveau », il est l’auteur de poèmes (Alcools, 1913; Calligrammes, 1918), de récits (le Poète assassiné), de chroniques (le Flâneur des deux rives), d’un « drame surréaliste » (les Mamelles de Tirésias), etc., œuvres dans lesquelles un très fécond parti pris de modernisme est associé au lyrisme. Il fut aussi l’un des animateurs et le théoricien du mouvement cubiste (les Peintres cubistes, 1913). Engagé volontaire, il est mort la veille de l’armistice de la Première Guerre mondiale.









LE PONT MIRABEAU


Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Guillaume Apollinaire, Le Pont Mirabeau (Alcools, 1913, Mercure de France. Gallimard)


Observation

1. Quelle remarque faites-vous sur la forme du poème
? À quel genre poétique s’apparente-t-il?
2. Quel effet produit l’absence de ponctuation sur la lecture du poème (par exemple des vers 1 à 3) ?
3. Peut-on réunir les 2e et 3e vers de chaque quatrain
? Qu’en concluez-vous?
4. Observez les rimes
: que constatez-vous?

L’intérêt du texte

5. Qui peuvent être le JE et le TU du poème
?
6. Où se trouve le poète
? Son interlocuteur est-il présent?
7. Comment surgit le passé
? Ce souvenir est-il heureux?
8. Que suggère l’arche du pont du 2e quatrain
? Quel est l’état d’esprit du couple?
9. Qu’est-il arrivé au couple
? Pourquoi le mot « espérance » a-t-il une majuscule? Quelle tentation représente-t-il?
10. Cette tentation est-elle encore présente dans le 4e quatrain
? Que suggère le poète? Quelle résolution prend-il?
11. Le refrain a-t-il à chaque fois le même sens
? le même ton, selon vous?

L’eau, le temps, l’amour: permanence et immobilité

12. Le poème contient-il des éléments d’autobiographie
? des éléments de description? des éléments de récit?
13. Relevez le champ lexical du temps
; le champ lexical du mouvement. Comment sont-ils reliés l’un à l’autre?
14. Distinguez deux valeurs du présent de l’indicatif dans le poème
: lesquelles? Où apparaissent-elles?
15. Quelles comparaisons relevez-vous dans le poème
? Quels éléments rapprochent-elles? Lesquelles contiennent une ambiguïté?
16. Quel effet produit l’emploi du subjonctif sans « que » ?
17. La vérité du poème est-elle datée ou intemporelle, selon vous
?


Résumé: le temps et l’espace dans la poésie lyrique

Le JE, dans la poésie lyrique, ne s’exprime qu’en liaison à un lieu et une époque, et selon des moyens d’expression qui peuvent varier au cours des siècles. L’espace et le temps évoqués par les poètes sont le plus souvent des commencements ou des fins (aube, crépuscule, soleil couchant), des moments de passages, des frontières, des ruptures. Ce sont des moments et des lieux de contact entre le fini et l’infini.
Le Je lyrique décrit une géographie de l’être.



Synthèse
: La poésie lyrique



Instrument privilégié pour accompagner le chant, la lyre a donné son nom à la poésie la plus intime et la plus mélodieuse
: la poésie lyrique.
La lyrisme est un genre de poésie qui exprime des sentiments intimes au moyen d’images et de rythmes propres à communiquer au lecteur l’émotion du poète.

• Les thèmes lyriques

La poésie lyrique, par sa musicalité, ses mouvements, ses transports, ses effusions, exprime le monde intérieur, les goûts personnels, les émotions les plus intimes, les pensées les plus privées.
Les grands poèmes lyriques sont peu nombreux, mais leur expression peut être nuancée à l’infini.

L’amour

C’est incontestablement le thème le plus fréquent de la poésie lyrique depuis l’Antiquité. Il est présent à la Renaissance dans les sonnets de Ronsard, dans la poésie romantique et chez les poètes du XXe siècle, tels Apollinaire, Eluard, Aragon. La poésie lyrique exprime les sentiments les plus passionnés.

La nature

Le monde et la nature sauvage est au cœur de l’expérience lyrique. Le promontoire de Hugo, la maison du berger de Vigny, le vallon de Lamartine, les fenêtres de Baudelaire figurent la relation du poète au monde extérieur, naturel ou urbain. L’espace — verger, vallon, jardin, lac, montagne, dessine une géographie intime qui ressemble au paradis perdu.

Le temps

Automnes ou crépuscules, aubes, printemps, automnes, la poésie lyrique célèbre particulièrement les commencements et les fins, les passages et les lisières. Les poètes interrogent le printemps de la vie et son déclin, cherchent des raisons d’espérer ou de souffrir. Le temps est le grand ennemi, le grand destructeur des êtres, des choses, des sentiments, dont la précarité engendre angoisse ou mélancolie.

La mort

Avec le temps s’exprime la peur ou la douleur de vieillir, la certitude de se rapprocher de la mort. Cette angoisse, que Baudelaire appelle le spleen, hante les poètes, de Ronsard à Hugo.

Généralement ces thèmes lyriques s’interpénètrent
: amour et nature, amour et temps, amour et mort, temps et mort…


• L’expression lyrique

Le poète Paul Valéry a défini le lyrisme comme « le développement d’un cri ». La poésie lyrique, par sa musicalité, par ses figures de style, transforme le cri en chant.

Le vocabulaire des sentiments
Il permet d’exprimer toutes les nuances de l’affectivité.

L’emploi de JE
La première personne s’impose pour exprimer des sensations, des sentiments, des émotions. Il fait référence à la voix du poète qui évoque sa vie intérieure et aspire à l’absolu, à l’infini.

L’emploi de TU
Ce TU est aussi fictif que le JE. Le lecteur peut tour à tour prendre la place du JE et du TU dans la poésie lyrique.

Les figures de style

Toutes les figures de style qui permettent le rapprochement entre le moi intime et le monde concret, comparaisons, métaphores, métonymies, sont employées dans la poésie lyrique pour exprimer des émotions diverses, parfois contradictoires, ou des états d’âme difficiles à exprimer.
Les allégories permettent d’incarner le Temps, les sentiments, les grandes forces du monde sensible (Baudelaire, Nerval). Les anaphores expriment la force obsessionnelle de certains sentiments, les antithèses, oxymores, soulignent les déchirements intimes, les contradictions.

Les formes grammaticales

Les répétitions, les anaphores, les indications temporelles construisent l’espace du poème. Les exclamations, les apostrophes manifestent l’irruption des émotions ou de la subjectivité.

Les rythmes, les sonorités poétiques

Les rythmes, les harmonies de sons (assonances, allitérations), la musicalité des vers impairs (Verlaine) permettent d’unir la plus grande musicalité à la plus grande intimité.

Si les thèmes lyriques ont traversé les siècles, les formes d’expression du lyrisme se sont modifiées en fonction des époques et des courants littéraires.

Dossier publié dans Textes et activités de français 3e, Édition NATHAN
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