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Le dialogue



Sommaire

Découvrir

Les mots des autres

*L’oral
Récit et commentaire d’un match de football
Jean-Pierre Verheggen,
Le Degré zorro de l’écriture,

*L’interview
Magic Johnson, Télérama junior


Examiner

Écrire les paroles

* Le dialogue de théâtre
Jean Anouilh,
Le Bal des voleurs

* Le dialogue dans un récit
Bamine Lamrabott, « Légende des quatre frères Trarza »,
Contes de la Gazelle 2, Légendes du Jour et de la Nuit,


Approfondir

Les types de dialogues

*Dialogue pour raconter
Michel Grimaud,
Règlement de compte en morte saison

* Dialogue pour expliquer
George Sand,
La Petite Fadette (1)

*Dialogue pour argumenter
George Sand,
La Petite Fadette (2)

*Dialogue pour s’affronter
Alexandre Dumas,
Les Trois Mousquetaires


Dossier

Découvrir
L’oral

Texte 1

Récit et commentaires d’un match Brésil-Italie de coupe du Monde

—… Donc, 11 minutes de jeu dans cette première mi-temps… toujours 0 à 0. Une seule action très dangereuse, dirons-nous, un bon tir de Riva détourné par Félix, alors que les Brésiliens, eh bien… attaquent, c’était prévu et que les Italiens sont sur leurs buts et procèdent par contre-attaques par Riva et Boniensegna, c’est bien, mais ça, tout le monde s’attendait à ce scénario, on connaît la manière de jouer des deux équipes, les Italiens jouant la défensive et procédant par contre-attaques avec Riva, Boniensegna, les Brésiliens au contraire attaquant par leurs merveilleux attaquants… Alors que Riva vient de récupérer une balle, rentre dans les 18 mètres, va pouvoir tirer !… tire !… un très bel arrêt de Félix. Un bon tir encore de Riva. Il est certain que les défenseurs brésiliens auraient tort de lâcher Riva, de ne pas le marquer de très, très près, car si les avants italiens jouent à deux, à savoir Boniensegna, Riva, ce sont deux avants très opportunistes qu’il ne faut absolument pas laisser seuls, il ne faut pas leur laisser le champ libre, sinon on peut avoir beaucoup d’ennuis ! […] ce n’est pas très rapide, on ne peut pas dire que cette finale, Thierry Roland, soit partie à cent à l’heure ?
— Non, effectivement, c’est une finale qui démarre, disons, sur les nerfs, mais c’est normal, c’est tout de même la partie de football la plus difficile que l’on puisse jouer au monde, une finale de la Coupe du Monde, et pour les 22 acteurs, c’est ce qu’il y a tout de même de plus important !

Le récit oral, coll « A l’écoute du français parlé », Nathan-INA, 1979.



Texte 2

C’est un homme […] qui cause d’jà comme un livre, parle, comme un avocat d’jà, qu’est sur l’bonne voie, qui met bien ses attentions, r’garde à deux fois, qui gna rien à r’dire de lui, qu’c’est plaisir, qui r’vient bien, fait comme on l’entend, ouvre l’oreille, qui tape tout d’suite dans l’œil, est à mode de gens, qui sait arranger les bidons, s’mettre à gens, qui prend tout d’suite le pli où que s’n effort le porte, qui s’endurcit, s’fait d’jà l’main, qu’c’n’est pas n’importe qui, qu’est à rendre service, s’fait à, qu’est bien dressé, prend bien manche, sait s’mettre. qui n’tracasse pas sa tête pour rien, songe plus loin, qui voit clair, est a l’bonne, voit quoi, qu’c’est une crème d’homme, qui en sait court et long.

Jean-Pierre Verheggen, Le Degré zorro de l’écriture, © Christian Bourgois, 1978.



Observons : texte 1

1. Qui sont les deux interlocuteurs
2. Où se trouvent les interlocuteurs ? dans quel décor, à quel moment ?
3. Pourquoi parlent-ils ? Pour qui ?


L’intérêt du texte 1

5. La narration se fait-elle avant — pendant — après les faits ? Donnez des exemples pour justifier votre réponse.
6. Quelle relation entretiennent entre eux les interlocuteurs : amicales — professionnelles — familiales ?
7. Relevez des traces de respiration, d’hésitations, des répétitions.
8. Relevez des phrases incomplètes, des phrases segmentées, des phrases

[…]

Dialogue pour s’affronter

L’exécution


Agent secret de Richelieu, Milady est la femme d’Athos. Elle est responsable de la
condamnation et de la pendaison du frère du bourreau de Lille. Elle a empoisonné le frère
de Lord de Winter, qu’elle avait épousé, ainsi que Constance Bonacieux, amie d’Artagnan.
Elle vient de faire assassiner le duc de Buckhingham, premier ministre d’Angleterre.


Arrivés au bord de l’eau, le bourreau s’approcha de Milady et lui lia les pieds et les
mains.
Alors elle rompit le silence pour s’écrier :
— Vous êtes des lâches, vous êtes des misérables assassins, vous vous mettez à dix
pour égorger une femme ; prenez garde, si je ne suis point secourue, je serai vengée
— Vous n’êtes pas une femme, dit froidement Athos vous n’appartenez pas à l’espèce
humaine, vous êtes un démon échappé de l’enfer et que nous allons y faire rentrer.
— Ah ! Messieurs les hommes vertueux ! dit Milady faites attention que celui qui
touchera un cheveu de ma tête est à son tour un assassin.
— Le bourreau peut tuer, sans être pour cela un assassin, Madame, dit l’homme au
manteau rouge en frappant sur sa large épée ; c’est le dernier juge voilà tout :
Nachrichter,
1comme disent nos voisins les Allemands.
Et, comme il la liait en disant ces paroles, Milady poussa deux ou trois cris sauvages,
qui firent un effet sombre et étrange en s’envolant dans la nuit et en se perdant dans les
profondeurs du bois
— Mais si je suis coupable, si j’ai commis les crimes dont vous m’accusez, hurlait
Milady, conduisez-moi devant un tribunal ; vous n’êtes pas des juges, vous, pour me
condamner.
— Je vous avais proposé Tyburn
2, dit lord de Winter pourquoi n’avez-vous pas
voulu ?
— Parce que je ne veux pas mourir ! s’écria Milady en se débattant, parce que je suis
trop jeune pour mourir !

— La femme que vous avez empoisonnée à Béthune
3 était plus jeune encore que vous,
Madame, et cependant elle est morte, dit d’Artagnan.
— J’entrerai dans un cloître, je me ferai religieuse, dit Milady.
— Vous étiez dans un cloître, dit le bourreau, et vous en êtes sortie pour perdre mon
frère.
Milady poussa un cri d’effroi, et tomba sur ses genoux.
Le bourreau la souleva sous les bras, et voulut l’emporter vers le bateau.
— Oh ! mon Dieu ! s’écria-t-elle, mon Dieu ! allez-vous donc me noyer !
Ces cris avaient quelque chose de si déchirant, que d’Artagnan, qui d’abord était le
plus acharné à la poursuite de Milady, se laissa aller sur une souche, et pencha la tête, se
bouchant les oreilles avec les paumes de ses mains ; et cependant, malgré cela, il l’entendait
encore menacer et crier.
D’Artagnan était le plus jeune de tous ces hommes, le coeur lui manqua.
— Oh ! je ne puis voir cet affreux spectacle ! Je ne puis consentir à ce que cette
femme meure ainsi !
Milady avait entendu ces quelques mots, et elle s’était reprise à une lueur d’espérance.
— D’Artagnan ! d’Artagnan ! cria-t-elle, souviens-toi que je t’ai aimé !
Le jeune homme se leva et fit un pas vers elle.
Mais Athos, brusquement, tira son épée, se mit sur son chemin.
— Si vous faites un pas de plus, d’Artagnan, dit-il, nous croiserons le fer ensemble.
D’Artagnan tomba à genoux et pria.
— Allons, continua Athos, bourreau, fais ton devoir.

Alexandre Dumas, Les Trois mousquetaires, © Gallimard, 1978.



Dumas (Alexandre) (1802-1870), écrivain français. Il consacra la puissance de son imagination
et son souffle narratif à de nombreux romans historiques : les
Trois Mousquetaires (1844) ;
le
Comte de Monte-Cristo (1846) ; la Reine Margot (1845). Il écrivit aussi pour le théâtre :
Henri III et sa cour (1829), la Tour de Nesle (1832), Kean (1836). Il a laissé des Mémoires
(1852-1854) et un dictionnaire de cuisine.


1Nachrichter : littéralement : celui qui vient après le juge, donc le bourreau
2Tyburn : ville anglaise, siège d’un tribunal
3Béthune : il s’agit de Constance Bonacieux, aimée d’Artagnan.


L’intérêt du texte

1. Dans quel cadre et à quelle heure se déroulent les faits ?
2. Combien de personnages sont en présence ? Qui prend la parole ?
3. Quels sont nommés dans le passage ?
4. Quels faits et quels personnages passés sont évoqués dans la scène ? Quels rapports ontils
avec le présent ?
5. À quel moment se produit un rebondissement ? Quelle en est la cause ?
6. Comment Dumas dramatise-t-il la scène ?
7. Relevez les détails qui peignent les gestes et attitudes de Milady.
8. Le lecteur éprouve-t-il de la pitié pour la victime ? Justifiez votre réponse.
La place du texte dans le dossier
10. Comparez les verbes et expressions quii introduisent les paroles de Milady ? des autres
personnages ? Que constatez-vous ?
13. Par qui la scène est-elle racontée ? Pourquoi Dumas a-t-il fait ce choix, selon vous ?
14. Milady emploie successivement quatre arguments pour tenter de se sauver : lesquels ?
16. Quels mots de Milady sont systématiquement repris dans chaque réponse qui lui est
faite ? Pourquoi, selon vous ?
17. Dans les paroles de Milady, relevez les insultes, les menaces, les accusations.
18. Comparez la longueur des répliques échangées du début à la fin de la scène. Que
constatez-vous ?
19. Le dialogue progresse-t-il ? Justifiez votre réponse.


Expression écrite

Imaginez un nouveau rebondissement qui retarde l’exécution de Milady, ou la sauve.
Insérez des paroles rapportées directement.

Retenons

Quand les personnages s’affrontent, se disputent, échangent des insultes, des menaces, des
accusations, le dialogue est polémique.
Un dialogue polémique ne progresse pas. Il se caractérise par un échange d’affirmations et
de contre-affirmations.
Il est fréquent dans le roman, car il présente un grand intérêt dramatique.


Étude publiée dans Textes et méthodes Nathan 4e
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