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La poésie engagée


Sommaire du dossier

Sommaire :

1. La chanson

• Aristide Bruant,
La chanson des canuts


2. Les poètes de la Résistance

• Louis Aragon,
Je vous salue ma France (extrait)

• Paul Eluard,
Ode à Gabriel Péri, Au rendez-vous allemand

• Robert Desnos,
Le Veilleur du Pont-au-Change (extrait)


3. La francophonie

• René Depestre,
La machine Singer

• Véronique Tadjo, « 
Je vous salue… »

• Roland Giguère,
La main du bourreau finit toujours par pourrir


Synthèse : La poésie engagée



1. La Chanson engagée

La chanson des canuts

Pour chanter Veni Creator
Il faut une chasuble d’or
Nous en tissons pour vous, grands de l’Église
Et nous, pauvres canuts, n’avons pas de chemise.

C’est nous les canuts
Nous sommes tout nus.

Pour gouverner, il faut avoir
Manteaux ou rubans en sautoir.
Nous en tissons pour vous, grands de la terre
Et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre.

C’est nous les canuts
Nous sommes tout nus.

Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira
Nous tisserons le linceul du vieux monde
Car on entend déjà la tempête qui gronde.

C’est nous les canuts
Nous n’irons plus nus.

ARISTIDE BRUANT, Sur la Route, 1899.


Aristide Bruant, chansonnier français (1851 — 1925). Il débuta vers 1875 dans les cafés-concerts de la butte Montmartre, notamment au Chat noir, dont il reprit la direction en 1885 et qui devint le Mirliton. Auteur de nombreuses chansons qui évoquent, dans un langage populaire, la vie quotidienne des faubourgs, il écrivit, également, des romans-feuilletons et un Dictionnaire de l’argot au XXe siècle (1901).



La célèbre révolte des canuts (novembre 1831), c’est-à-dire des ouvriers de la soie, est la première des grandes grèves du XIXe siècle. Les canuts étaient des travailleurs très qualifiés. Or, après la révolution de 1830, les prix de façon avaient très sensiblement baissé alors que les métiers étaient « couverts d’étoffe » et que les canuts travaillaient dix-huit heures par jour (de 5 heures du matin à 11 heures du soir !). Le préfet de Lyon obtint la signature d’un accord collectif entre fabricants et ouvriers, augmentant le tarif des prix de façon. Mais de nombreux fabricants ne respectèrent pas l’accord. D’où l’émeute au cri célèbre de « Vivre libres en travaillant ou mourir en combattant ». La grève se transforma en insurrection armée. L’hôtel de ville de Lyon fut occupé par les insurgés. Mais les chefs ouvriers qui n’étaient « entrés en grève » que pour obtenir la correcte application de l’accord collectif ne surent plus que faire de leur victoire et, bien vite, les forces de l’ordre reprirent le dessus. Le maréchal Soult réoccupa la ville. Quant au préfet, il paya de sa destitution sa relative bienveillance à l’égard des revendications ouvrières. En définitive, le tarif fut proclamé nul et non avenu (par un arrêté du maréchal Soult). C’était le total échec de cette première grande grève.
(d’après
Encyclopædia Universalis France S.A. 1997)


Observation

1. Observez la disposition du texte et distinguez couplets et refrain. Comment évolue ce dernier
?
2. Quel rythme est créé par l’alternance des vers courts et des vers longs
?
3. Comment les rimes sont-elles disposées
?
4. Quelles reprises peuvent favoriser la mémorisation du texte
?


Un chant de protestation

5. Quelles strophes sont respectivement consacrées au présent
? à l’avenir?
6. À qui s’adressent successivement les premier et deuxième couplets
? pourrait-on les inverser, selon vous?
7. Par quelles images et oppositions se peint la misère des ouvriers
?
8. Voyez-vous une progression des vers 4 au vers 8
? Si oui, laquelle?
9. Comment comprenez-vous les images des vers 15 et 16
? Que reprend le mot « linceul » ?
10. Cette chanson a-t-elle été écrite par les ouvriers eux-mêmes, pendant leur révolte
? Quelle est donc sa fonction?


Exercices

Constituer un florilège
Faites des recherches au CDI pour constituer un corpus de chansons engagées : Béranger, Pierre Dupont, Paul-Emile Debraux, Charles Gille, Vinçart, Gustave Nadaud, E. Pottier (L’internationale), J. B. Clément (Le temps des cerises), B. Vian (Le déserteur), Bob Dylan, Bob Marley, chanteurs algériens contemporains…
Ouvrage à consulter :
C. Duneton, Histoire de la Chanson française (jusqu’à 1860), © Seuil, 1998.


Expression écrite

Continuez à votre gré le poème suivant de Julio Fausto AGUILERA (Guatemala, 1929) :

Avec un poème,
c’est vrai,
tu ne chasses pas un tyran.
Avec un poème tu n’apportes ni pain ni toit
à l’enfant vagabond,
ni remèdes
au paysan malade.
Surtout, tu ne peux pas
le faire à l’instant même.

Mais… Nous allons voir.

Un poème
bien né et vigoureux,
et un autre plus enflammé,
et un autre plus vigilant,
et un autre poème plus fort et plus véridique,
……………………………………………
Traduit par Claude Bleton,
« La bataille du poème », dans Le Sang de la Liberté. Poésies Politiques d’Amérique centrale, anthologie de Pablo Centeno Gomez, © Cerf, 1979.


Expression orale

Dans un livre destiné aux enfants qui connut un succès extraordinaire, on trouve cette description de l’industrie de soie à Lyon :

« As-tu vu, en passant dans les faubourgs de la ville, ces hautes maisons d’aspect pauvre, où l’on entend le soir le bruit actif des métiers
? C’est là qu’habite la nombreuse population ouvrière. Chacun a son petit logement ou son atelier, souvent perché au cinquième ou sixième étage, souvent enfoncé aussi sous le sol, et il y travaille toute la journée à lancer la navette entre les fils de soie. De ces obscurs logements sortent les étoffes brillantes, aux couleurs et aux dessins de toute sorte, qui se répandent ensuite dans le monde entier. Il s’est vendu cette année à Lyon pour plus de 500 millions de francs de soieries. »

G. BRUNO,
le Tour de France par deux enfants, 1877.

Comparez les deux textes : comment G. Bruno transforme-t-elle la misère des ouvriers en pittoresque
?


Résumé

Réunissant la musique, la parole, la voix, la chanson est la forme d’expression la plus universelle et la plus immédiate.
Au XIXe siècle, la chanson joua un grand rôle d’information et de mobilisation auprès d’une classe nouvelle, le prolétariat, masse consciente de son rôle politique mais dont la majorité était, à l’époque, illettrée. La chanson, aussi bien en ville qu’à la campagne, par le colportage et par le compagnonnage, allait propager les idées et les revendications de la classe ouvrière.

(…)


Dossier publié dans Textes et activités de français 3e, Édition NATHAN

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