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Charles-Antoine-Guillaume Pigault-Lebrun

L’ENFANT DU CARNAVAL

1792




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Charles-Antoine-Guillaume Pigault de l'Épinoy, dit Pigault-Lebrun, né le 8 avril 1753 à Calais et mort le 24 juillet 1835 à La Celle-Saint-Cloud, est un romancier et dramaturge français.

Auteur de plus de 40 romans à succès et pièces de théâtre, très prisé en son temps, il tomba ensuite dans les mystérieuses oubliettes de l’histoire de la littérature française.






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PlGAULT-LEBRUN (Charlet-Antoine-Guillaume Pigault de l’Epinoy, dit), romancier et auteur dramatique français, né à Calais le 8 avril 1753, mort à La Celle-Saint-Cloud (Seine-et Oise) le 24 juillet 1835. Par sa mère, il descendait d’Eustache de Saint-Pierre et son père remplissait les fonctions de conseiller du roi et de lieutenant général de la police dans le gouvernement de Calais. Il fit des études assez médiocres, n’aimant guère que la littérature frivole et, spirituelle, dont il devait être une des illustrations.

Étant au collège chez les Oratoriens, Pigault, qui avait l’imagination très vive, eut un instant l’idée d’entrer dans les ordres ; mais son père lui refusa son consentement, et son accès de dévotion fut de courte durée.

En sortant du collège, il alla faire son apprentissage de commerçant chez un négociant de la Cité de Londres, nommé Crawford. Au bout de deux ans, au moment de s’embarquer pour les Indes, en qualité de subrécargue, il enleva la fille de son patron, qu’il avait séduite. La malheureuse périt dans une tempête et sa mort fut une source de regrets profonds pour Pigault-Lebrun.

Son père, qui était envers lui d’une extrême dureté, le fit enfermer de 1771 à 1773, grâce à une lettre de cachet. Par une singulière coïncidence, deux sommets de génie différents étaient prisonniers en même temps, comme coupables de séduction, l’un au midi, l’autre au nord, tous les deux sur la sollicitation de leur père : l’un était l’orateur Mirabeau, l’autre le romancier Pigault-Lebrun. Il quitta la prison pour s’engager dans la gendarmerie de la reine, en disant : « Je sors d’une maison royale et j’entre dans la maison du roi. » Eu garnison à Luné ville, il se fit promptement la réputation d’un militaire brave, franc et spirituel, mais des plus évaporés. Une querelle ayant éclaté à propos d’un bal entre le régiment du roi et les gendarmes de la reine, douze champions de chaque camp se rendirent sur le terrain : Pigault en rapporta trois coups d’épée et de vives sympathies.

Son régiment ayant été licencié, Pigault retourne chez son père et rentre dans le commerce ; mais cette carrière n’offrait rien d’attrayant à la vivacité de son caractère et il s’enfuit, enlevant Mlle de Salens, qui devint plus tard sa femme. Arrêté le lendemain même, il dut encore à la sévérité de son père d’être logé aux frais de l’État. Après deux ans d’une captivité dont les rigueurs avaient été aggravées par une tentative avortée d’évasion, il s’enfuit et s’engagea dans une troupe de comédiens. Cet homme, qui avait si bien être comique la plume à la main, l’était fort peu sur la scène, car il fut sifflé avec acharnement. Un duel avec son directeur le mit à la mode ; à son entrée sur le théâtre, il fut couvert d’applaudissements qui le surprirent au point de lui faire demander au parterre : « Messieurs, est-ce pour de bon cette fois ? » Il parcourut, en jouant la comédie sur sa route, Lille, Douai et Arras, d’où, ayant appris que la sollicitude intempestive de ton père s’occupait encore de pourvoir à son logement, il se sauva en Hollande. Là, Il épousa Mlle de Salens, puis, gagnant la Belgique, parut sur les théâtres de Bruxelles et de Liège. Pour subvenir aux dépenses de son ménage, il donnait en même temps des leçons de français à des Anglais et traduisait le
Pygmalion de Rousseau dans la langue de Shakespeare. Une idée malencontreuse le fit expulser de Liège : il s’avisa de présenter à l’évêque une pièce remplie d’attaques contre l’aristocratie et l’Église.

Peu de temps auparavant, il avait fait représenter avec succès en Hollande une bluette en un acte et en vers, intitulée :
Il faut croire à sa femme, ce qui l’encouragea à poursuivre la carrière dramatique. Étant retourné à Calais, Pigault apprit à son arrivée qu’il était mort, du moins civilement ; son père, furieux de son mariage, avait annoncé sa mort et avait fait régulariser son décès par le tribunal de Calais. Il eut beau répéter :

Les gens que vous tuez se portent assez bien,

la justice de Calais lui prouva qu’il était mort, et le parlement de Paris, auquel il en avait appelé, déclara que, s’il n’était pas mort, il devait l’être. Profondément irrité d’une injustice aussi criante, il voua une haine implacable à tous les despotismes. Pigault se rendit à Paris et fit jouer, en 1778, à la Comédie-Française, un drame en prose, Charles et Caroline, qui n’était autre chose que sa propre histoire. Sa position singulière de mort-vivant lui avait attiré les sympathies du public, qui le vengea en applaudissant à outrance cette pièce faible, diffuse et déclamatoire, mais dont les accents vrais et l’indignation communicative avaient remué tous les cœurs. Pigault joignit alors à son nom celui de Lebrun et forma ainsi lui-même ce surnom de Pigault-Lebrun qu’il devait rendre célèbre.
Ses succès l’avaient fait engager comme régisseur au théâtre avec un traitement de 4 000 francs. Il y fut jouer successivement quelques comédies : les Rivaux d’eux-mêmes, La Mère rivale de sa fille et le Pessimiste, contrepartie bien supérieure à l’Optimiste de Collin d’Harleville et rappelant la raillerie de Candide.

Entraîné par un élan patriotique, Pigault-Lebrun donna sa démission de régisseur en 1790 et s’engagea dans les dragons, où il devint presque aussitôt sous-lieutenant, et se signala par une bravoure à toute épreuve à la bataille de Valmy. Détaché à Saumur en qualité de chef de remonte, il indisposa contre lui par son honnêteté et sa sévérité les éleveurs de chevaux habitués à voler le gouvernement de concert avec les gens chargés de défendre set intérêts et il se vit accusé d’être un aristocrate. Sa justification fut facile ; mais, dégoûté de ses fonctions, il donna sa démission et parut pour Paris.
C’est vers cette époque, en 1792, qu’il publia son premier roman,
L’Enfant du carnaval, dont le succès fut immense. Il avait trouvé sa voie. « À partir de ce moment, dit Parisot, la tête de Pigault-Lebrun devint une mine à romans, dont chaque année la gaieté française voulut exploiter un filon. » L’heureux romancier se montra bon prince et les volumes se succédèrent avec rapidité. Les romans les plus connus qu’il publia ensuite sont Les Hussards ou les Barons de Feisheim, son chef-d’œuvre (1793) ; Angélique et Jeanneton (1799) ; M. Botte (1802), un de ses récits les plus spirituels et les plus amusants ; Mon oncle Thomas (1799), satire ingénieuse de la civilisation ; La Folie espagnole (1799) série de scènes beaucoup trop licencieuses. Mentionnons aussi le Citateur (1803), écrit mordant et sarcastique contre le catholicisme.
La renommée, en récompensant le talent de Pigault-Lebrun, triompha de la rancune do son père.
Un raccommodement eut lieu entre eux et, à sa mort, son père l’avantagea dans son testament autant que le nouveau code l’autorisait à le faire. Mais mû par un sentiment plein de délicatesse et par son aversion profonde pour tout ce qui rappelait le système d’inégalités de l’Ancien Régime, il déchira ce testament et partagea l’héritage également avec ses frères et sœurs.
Outre ses romans, qui rendaient son nom populaire, Pigault-Lebrun avait obtenu un succès éclatant au théâtre par sa
pièce de Dragons et Bénédictines. À partir de 1808, il prit quelques années de repos comme écrivain. Certaines biographies le font voyager pendant ce laps de temps en Westphalie, à la suite de Jérôme Bonaparte. Les faits avancés à ce sujet sont de pure invention — car, de 1806 jusqu’en 1824, où il fut destitué, Pigault-Lebrun remplit les fonctions d’inspecteur des douanes à Paris.

Malgré ses succès, il n’était pas riche et le sort semblait prendre plaisir à réprouver. Son fils, jeune homme de grande espérance, fut tué en duel, et lui-même perdit son petit patrimoine. Devenu veuf au moment ou il commençait à se faire un nom, il s’était remarié avec la sœur de Michot du Théâtre-Français, et avait uni
sa fille à un avocat distingué, Victor Augier, père de M. Émile Augier. C’est auprès d’elle qu’après un court séjour à Valence il alla terminer tranquillement ses jours. C’était, disent ses contemporains, un beau vieillard, plein de bonté, de droiture, de franchise et de loyauté, plein d’horreur pour l’intrigue et l’hypocrisie, d’indignation et de haine contra tous les despotismes et n’ayant guère qu’un défaut, une certaine brusquerie parfois trop vive. Il vit avec joie la chute des Bourbons en 1830 et s’éteignit doucement, ne s’occupant plus guère que du magnétisme, dont il était devenu un des adeptes les plus fervents.

Les jugements portés sur Pigault-Lebrun sont fort variés. Les uns, comme Parisot, l’accusent d’avoir corrompu les mœurs et prétendent que sa gloire fait la honte de son siècle ; les autres le justifient en s’appuyant sur ce mot de Voltaire : « Si la volupté est dangereuse, des plaisanteries ne l’inspirent jamais. » Le fond du talent de Pigault-Lebrun, c’est uns gaieté intarissable, un esprit fin et railleur, une imagination vive et habile à inventer des situations et des événements. Son style est plein de mouvement, de variété et de vivacité. On y trouve plus de choses que de mots, qualité malheureusement trop rare. Il possédait à un haut degré le talent de l’observation et y joignait une extrême sensibilité. Très souvent sa plume obéit à l’impulsion de son cœur bien plus qu’à celle de son esprit. Il sent vivement et chaque douleur humaine trouve un écho dans son âme bonne et aimante. Il ne réfléchit pas, il écrit currente calamo. « Son style, dit Parisot, a quelque chose de la furia francese : c’est un second Rabelais, moins la profondeur. » Son tort est d’avoir divinisé le sensualismo et d’avoir semé à travers ses écrits bon nombre de mois et de traits graveleux et de trivialités. Il est trop cru dans ses termes, ou plutôt dans ses idées.

Il y a en Pigault-Lebrun deux hommes, deux écrivains, car il a eu deux manières assez distinctes. Dans la première, il trace avec verve et trop souvent avec cynisme l’épopée de la vie échevelée et nomade. Il semble ne viser qu’à un but, exciter le rire par des images licencieuses et des tableaux voluptueux. À ce genre appartiennent
Mon oncle Thomas et La Folie espagnole. Sa seconde manière nous le présente sous un jour tout autre. Nous admirons un peintre de genre, dont le dessin est plein de finesse, le coloris de délicatesse. Ses tableaux sont délicats ; ce ne sont que des esquisses, mais indiquant bien leur but, sans accessoires inutiles. Il excelle à peindre les caractères et les portraits, surtout ceux qui sont conformes à sa nature, les hommes droits, francs et brusques. Ses défauts, on ne peut pas les nier ; mais ils peuvent invoquer une excuse assez spécieuse. Il faut se reporter à l’époque où écrivait Pigault-Lehrun, se remettre en mémoire la corruption des mœurs sous le Directoire et le Consulat, et alors on lui accordera le bénéfice des circonstances atténuantes, en répétant avec M. Parisot : « Ses qualités sont à lui et ses défauts appartiennent à son temps. »

Outre les ouvrages déjà mentionnés, noua citerons de lui
Les Cent vingt Jours (1799) ; Mde Kimglin (1800) ; Théodore (1800) : Metusko (1800) : Jérôme (1804) ; La famille Luceval (1806) ; L’homme à projets (I807) Une Macédoine (1811) Tableaux de la Société (1813) Adélaïde de Mevan (1815) ; le Garçon sans souci (1816), avec René Perrin ; M. de Roberville (1818) ; L’Officieux (1818) ; Nous le sommes tous (1819) ; L’Observateur (1820), romans ; Mélanges littéraires et critiques (1816, 2 vol.) ; Le Beau-père et le gendre (1822, 2 vol.), recueil de prose et de vers, avec Victor Augier ; Histoire de France abrégée à l’usage des gens du monde (1823-1828, 8 vol. in-8*), ouvrage remarquable par la sagacité et l’esprit philosophique, qui s’arrête au règne de Henri IV ; la Sainte Ligue ou la Mouche (1829), roman historique ; Contes à mon petit-fils (1831, 2 vol.). Les Œuvres complètes de Pigault-Lebrun, renfermant les romans, les pièces de théâtre et les mélanges, ont été publiées en 1822-1824, 20 volumes in-8°.

Pierre Larousse,
Grand Dictionnaire encyclopédique









PRÉSENTATION DES FICHIERS

• TOME PREMIER : introduction biographique, texte de l’œuvre, 180 pages 50 notes explicatives infrapaginales ;

• TOME SECOND : introduction à l’œuvre, texte de l’œuvre, 192 pages, 50 notes explicatives infrapaginales .


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TOME PREMIER





















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