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Les 129 verbes les plus employés

à apprendre en priorité




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Les deux verbes les plus fréquents sont être et avoir, qui servent à conjuguer les formes composées.

Faire : peut remplacer la plupart des verbes : «As-tu rangé ta chambre ? Oui, je l’ai fait

Tout naturellement, les verbes de modalité figurent parmi les verbes les plus employés :
vouloir, pouvoir, savoir, devoir.



Classement par groupes traditionnels :




classement groupes



Si on laisse de côté les mots grammaticaux (articles, pronoms, conjonctions, etc.), les mots les plus fréquents dans la langue française sont surtout des verbes.

Première constatation

Il suffit de jeter un coup d'œil sur cette liste pour constater qu'elle contient un grand nombre de verbes irréguliers : 15 sur 20. Les 12 premiers, en particulier, sont tous irréguliers.
On dit quelquefois que ces verbes sont devenus irréguliers à la suite d'un emploi très fréquent.
C'est le contraire qui est vrai : l'usage a maintenu sans les normaliser des formes anciennes, certaines même très particulières, comme vous dites, vous faites. L'opposition je suis/il est existait déjà en latin (sum/est) d'un type archaïque et isolé dans la langue.

Seconde constatation

Tous ces verbes sont d'origine latine. Aucun ne vient du germanique. À plus forte raison, on ne trouve parmi eux aucun emprunt plus récent. Ce fait montre bien que
le fonds essentiel de notre langue est latin.

À peu près la moitié de ces verbes continuent directement
les verbes latins qui exprimaient la même notion (quelques-uns avec des remaniements de forme) : être (esse), faire (facere), dire (dicere), voir (videre), pouvoir (posse), vouloir (velle), venir (venire), croire (credere), devoir (debere).

Quelques-uns continuent un verbe latin qui n'était pas le plus usuel parmi ceux qui exprimaient cette notion. Ainsi
donare, d'où est venu donner, a remplacé le verbe dare, plus usuel en latin, mais qui était trop court pour garder son individualité en français. Prehendere (ou prendere), qui est à l'origine de prendre, a été préféré à capere (qui se retrouve dans le mot d'emprunt capture).

Quelquefois le verbe latin que continue le verbe français exprimait une notion plus ou moins différente.
Mettre vient de mittere, qui signifiait « envoyer » (sens qu'on trouve dans le mot savant mission).

Étude de quelques verbes

« Savoir » se disait scire en latin, mais ce verbe a été remplacé par sapere, qui est à l'origine de notre verbe savoir.
Sapere s'appliquait d'abord en latin aux aliments qui « ont du goût », puis il s'est employé en parlant des personnes au sens de « sentir », « goûter ». Passant dans le domaine intellectuel, il a signifié « avoir du jugement » et enfin « connaître », « savoir ». Au XVle et au XVIIe siècle, le verbe savoir est souvent orthographié sçavoir (de même je sçais, tu sçais, etc.) : on voulait ainsi rappeler le verbe scire d'où on croyait, à tort, que venait le verbe français.

Passer et arriver remontent à des dérivations du latin populaire : passer à passare, dérivé de passus. « pas », arriver à arripare, fait sur ripa, « rive ». Arriver a été d'abord un terme de marine signifiant « toucher la rive » (aborder, qui a été fait plus tard de la même façon sur bord, a mieux conservé son sens primitif).

Trouver et parler proviennent de mots grecs qui ont pénétré eu latin et dont le sens s'est étendu considérablement. Pour « trouver », le latin disait invenire (qui ne se retrouve en français que dans des mots savants inventer, etc.). Le latin populaire tropare, d'où est venu trouver, a d'abord été un mot d'école : « employer des tropes, des figures de rhétorique » (du grec tropos). De là, il a pris le sens de « composer une œuvre littéraire » et enfin de « trouver » en général. Le sens littéraire, que trouver avait encore au moyen âge, apparaît bien dans le dérivé trouvère qui désignait le poète, proprement le « trouveur ».

Si
trouver est d'origine littéraire, parler est d'origine religieuse. Le verbe latin loqui, qui signifiait « parler », a disparu de toutes les langues romanes. II a été remplacé en Gaule par parabolare, dérivé de parabola, qui se disait des paraboles du Christ, puis des paroles du Christ, et enfin de toute parole. Parole a ainsi pris la place du mot latin verbum en même temps que parler prenait celle de loqui.

Le verbe
aller combine trois verbes dans sa conjugaison. L'origine de deux d'entre eux est claire. Le futur j'irai et le conditionnel j'irais contiennent le verbe latin ire, « aller ». Les formes à v initial (je vais, tu vas, etc.) viennent du verbe latin vadere, « marcher ». Restent les formes du type aller pour lequel on a proposé les étymologies les plus diverses. La plus vraisemblable est celle qui fait remonter aller à ambulare (abrégé en alare). Ambulare, en latin classique, signifie « se promener », mais on le trouve à l'époque mérovingienne avec le sens d' « aller ».

Un seul verbe reste à examiner :
falloir. Son évolution est d'époque française et non latine. Il résulte en effet d'un développement particulier du verbe faillir. Faillir vient du latin fallere, qui, en latin classique, signifiait « tromper », d'où « échapper à l'attention ». De là s'est développé le sens de « manquer » que possède encore faillir quand nous disons : Il a failli à ses engagements ou Il a failli tomber. Le verbe faillir est aujourd'hui défectif : nous ne disons plus je faux, tu faux, etc. Mais on disait encore au XVIIIe siècle : le cœur me faut « le cœur me manque »).

Conjugué de façon impersonnelle,
il me faut ce livre signifiait donc « il me manque ce livre »; puis le sens est devenu « ce livre m'est nécessaire », « j'ai besoin de ce livre ». Cette conjugaison impersonnelle de faillir a donné naissance à un verbe indépendant qui a subi l'influence de valoir. À côté de il faut on a créé un imparfait il fallait, un passé simple, il fallut et un infinitif falloir. Falloir s'est ainsi complètement détaché de faillir.


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