Zola, L'Assommoir, aide au commentaire composé
#1
Bonjour,
Je suis en seconde et j'ai à faire un commentaire composé sur un extrait de l' Assommoir de Zola. Celui ci se situe dans le chapitre deux au moment,Gervaise entre dans l' immeuble où habitent les Lorilleux pour la prémière fois :

"Mais la jeune femme expliqua qu’elle attendait une personne. Elle retourna vers la rue ; puis, comme Coupeau tardait, elle revint, attirée, regardant encore. La maison ne lui semblait pas laide. Parmi les loques pendues aux fenêtres, des coins de gaieté riaient, une giroflée fleurie dans un pot, une cage de serins d’où tombait un gazouillement, des miroirs à barbe mettant au fond de l’ombre des éclats d’étoiles rondes. En bas, un menuisier chantait, accompagné par les sifflements réguliers de sa varlope ; pendant que, dans l’atelier de serrurerie, un tintamarre de marteaux battant en cadence faisait une grosse sonnerie argentine. Puis, à presque toutes les croisées ouvertes, sur le fond de la misère entrevue, des enfants montraient leurs têtes barbouillées et rieuses, des femmes cousaient, avec des profils calmes penchés sur l’ouvrage. C’était la reprise de la tâche après le déjeuner, les chambres vides des hommes travaillant au dehors, la maison rentrant dans cette grande [ 56 ] paix, coupée uniquement du bruit des métiers, du bercement d’un refrain, toujours le même, répété pendant des heures. La cour seulement était un peu humide. Si Gervaise avait demeuré là, elle aurait voulu un logement au fond, du côté du soleil. Elle avait fait cinq ou six pas, elle respirait cette odeur fade des logis pauvres, une odeur de poussière ancienne, de saleté rance ; mais, comme l’âcreté des eaux de teinture dominait, elle trouvait que ça sentait beaucoup moins mauvais qu’à l’hôtel Boncœur. Et elle choisissait déjà sa fenêtre, une fenêtre dans l’encoignure de gauche, où il y avait une petite caisse, plantée de haricots d’Espagne, dont les tiges minces commençaient à s’enrouler autour d’un berceau de ficelles.

— Je vous ai fait attendre, hein ? dit Coupeau, qu’elle entendit tout d’un coup près d’elle. C’est une histoire, quand je ne dîne pas chez eux, d’autant plus qu’aujourd’hui ma sœur a acheté du veau.

Et comme elle avait eu un léger tressaillement de surprise, il continua, en promenant à son tour ses regards :

— Vous regardiez la maison. C’est toujours loué du haut en bas. Il y a trois cents locataires, je crois… Moi, si j’avais eu des meubles, j’aurais guetté un cabinet… On serait bien ici, n’est-ce pas ?

— Oui, on serait bien, murmura Gervaise. À Plassans, ce n’était pas si peuplé, dans notre rue… Tenez, c’est gentil, cette fenêtre, au cinquième, avec des haricots."

J'ai relevé plusieurs figures de style ainsi que le champ lexical de la saleté et du travail. Cependant je ne trouve pas la problématique et mon plan est encore flou.
Pouvez vous m'aider sans me faire le travail mais me donner des pistes afin de me faire avancer !!

Merci beaucoup d' avance !
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#2
Bonsoir,

L'idée à ne pas perdre de vue est que ce passage, au début du roman, annonce ses thèmes et la destinée des personnages.


1. La description de ce fameux immeuble du quartier de la Goutte-d'Or.

quartier très populaire à l'époque : promiscuité, odeurs rances, bruits perpétuels : décor triste et angoissant 

quotidien sale et difficile d'un quartier ouvrier

Zola a beaucoup d'audace, il s'attaque à un tabou : très nouveau et révolutionnaire, à l'époque, de décrire ainsi la condition ouvrière, les conditions de travail, la misère

Un peuple sérieux, digne, travailleur (12 heures par jour !) - avec beaucoup de bouches à nourrir !


Ces conditions misérables expliquent, sans les juger, la misère morale, l'alcoolisme, les angoisses (le loyer à payer, es enfants à nourrir, la crainte du chômage, de la maladie, de l'accident - sans indemnités, allocations familiales et sans sécurité sociale à l'époque !

Une angoisse perpétuelle.


2. Gervaise dans la rue (annonce en pointillés de la fin, quand elle se prostitue), seule, attend Coupeau. c'est elle qui voit l'immeuble.

Elle n'a pas encore de statut : jeune provinciale exilée (elle est Provençale, d'où l'envie de soleil et de fleurs), 22 ans, deux enfants, abandonnée.

Ensuite elle va conquérir une identité sociale, pour la perdre tragiquement. Déjà ici le thème de ses rêves : Gervaise est un personnage qui rêve beaucoup, des rêves très modestes !


3. le dialogue avec l'arrivée de Coupeau. Ouvrier zingueur (travaille sur les toits), gagne bien sa vie. Il a 26 ans. C'est le début d'une nouvelle vie, un couple qui se forme.leur histoire va commencer. sa soeur habite dans cet immeuble.

mais il va l'emmener au bistrot, à l'Assommoir du Père Colombe !


Bref, en conclusion, rappeler que tous les thèmes du roman sont présents dans cette page.


Bon courage !
Noli dei pueros putare pro feris anatibus ! (Michel Audiard)
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#3
Merci beaucoup !

Voici une ébauche de plan :
I) Description d'un immeuble
1) Zola décrit aussi les conditions de travail
2) Ainsi que les travailleurs

II) Ambitions De Gervaise
1) Elle se projette dans l'immeuble
2) Elle a des rêves

III) Nouvelle vie
1) Histoire entre Gervaise et Coupeau
2) Amélioration des conditions de vie de Gervaise

Qu'en pensez vous ?
Et pour la problématique ?
Merci !
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#4
C'est gentil de répondre : la plupart des abonnés à ce forum oublie de le faire !



Votre plan est clair, structuré, sauf le point III,2 : il ne faudra pas oublier que ce passage précède tout juste la première visite au lieu de perdition : dans ce cas, ce serait d'une sorte d'ironie tragique : le destin des personnages est programmé, quoi qu'ils fassent ! Ils n'échappent pas, chez Zola, à leur milieu, à leur hérédité...



La problématique que je vois, je vous l'ai écrite dans ma première et dernière phrase : un début de roman annonce la suite.

C'est comme une ouverture en musique : elle annonce des thèmes qui seront développés par la suite.

Mais au début, beaucoup de possibilités s'ouvrent au romancier : à ce moment de cette histoire, il aurait pu continuer en faisant un roman "à l'eau de rose", avec ascension et fin positive, couple fleur bleue, etc. Mais ce n'était pas le projet d'Émile Zola !



Bien sûr, pour le voir, il faut avoir lu le roman dans son intégralité. Je ne sais pas si votre devoir vient après une étude (en principe, ce doit être le cas !)

N'oubliez pas de me donner des nouvelles de la suite, du corrigé du professeur, de votre note, etc ! Je m'y intéresse !

Bon courage !
Noli dei pueros putare pro feris anatibus ! (Michel Audiard)
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#5
Pas de problème pour la suite je vous informerai de ma note ! Je voudrais vous remercier, j' étais un peu perdue car c'est mon deuxième commentaire (le premier était de Jean Jacques Rousseau et donc très différent) ! Merci pour ces précieux conseils !!

J'ai quelques questions :

- " des coins de gaiété riaient" est une personnification ?

- quelle est la figure de style "des miroirs à barbes" ?

- " l'ombre des éclats des étoiles" est une anti thèse ?

- que veut dire : " presque toutes les croisées ouvertes" ?
Merci d'avance.
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#6
Re bonsoir,
" des coins de gaiété riaient" est une personnification ? : c'est une métaphore



- quelle est la figure de style "des miroirs à barbes" ? : rien du tout : ce n'est pas une figure de style, c'est un sens propre: les hommes accrochent au montant intérieur de la fenêtre un miroir pour se faire la barbe, en pleine lumière.



- " l'ombre des éclats des étoiles" est une anti thèse ?

attention : vous découpez mal la phrase : le mot "ombre" appartient au complément précédent (cc de lieu). 

"des éclats d'étoiles rondes" : métaphore



- que veut dire : " presque toutes les croisées ouvertes" ? : les croisées, ce sont les fenêtres (les fenêtres à la française se croisent..) : il faut consulter le dictionnaire !



Bon travail !
Noli dei pueros putare pro feris anatibus ! (Michel Audiard)
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#7
Merci beaucoup, dorénavant je consulterai le dictionnaire !

Bonjour,
Ma profe m'a rendu la semaine dernière mon commentaire et j'ai eu 11/20 ( elle m'a enlevé un point car j'ai écrit 23 ans en chiffre ). Je n'ai aucune appréciation je ne sais donc pas ce que j'ai à améliorer !!
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