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La qualité de la rime doit-elle être évaluée uniquement d’après la consonance identifiée dans le dernier mot du vers?
Dans ce poème de Victor Hugo , « Le Mendiant », la rime des vers suivants est-elle suffisante (v+an), ou riche (e+v+an)?
Un pauvre homme passait dans le givre et le vent.
Je cognai sur ma vitre; il s'arrêta devant
Ma porte, que j'ouvris d'une façon civile.
[…]
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Bonjour et bienvenue !
On classe traditionnellement les rimes selon leur "richesse", mais il s'agit d'une notion difficile à préciser, car elle se heurte à des notions complexes et hétérogènes (graphie/phonie/semi-consonnes…).
Théoriquement, on compte les sons répétés à partir de la dernière voyelle accentuée, mais cette classification est très récente, et elle ne fait pas intervenir les pratiques de la versification traditionnelle, qui prend en compte la consonne d'appui et le nombre de syllabes homophones.
Dans l'exemple qui vous préoccupe, l'élément commun est VCV (puisqu'il s'agit d'une rime masculine) :
• selon la classification moderne, elle est riche ;
• selon la classification classique, elle est suffisante.
Nous voilà bien avancés !
Allons plus loin : il s'agit d'une rime "équivoquée", c'est-à-dire portant sur un mot/deux mots : ce type de rime n'est pas rare chez les poètes d'après la période romantique - précisément Hugo - mais elle n'obéit pas aux règles de la prosodie classique.
Je la considère donc, pour les deux raisons évoquées plus haut, comme une rime suffisante.
Bien cordialement.
Noli dei pueros putare pro feris anatibus ! (Michel Audiard)