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Léon TOLSTOÏ,
La Mort d’Ivan Ilich, 1886

suivi de

L’écriture de la mort dans le récit






L EV NICOLAÏEVITCH TOLSTOÏ (1886-1910)



Lev Nikolaïevitch Tolstoï, né le 28 août 1828 (9 septembre 1828 dans le calendrier grégorien) à Iasnaïa Poliana et mort le 7 novembre 1910 (20 novembre 1910 dans le calendrier grégorien) à Astapovo, en Russie, est un écrivain célèbre surtout pour ses romans et nouvelles qui dépeignent la vie du peuple russe à l’époque des tsars, et pour ses essais.

Léon Tolstoï est le fils du comte Nicolas Ilitch Tolstoï, un jeune homme désargenté, ancien combattant de la campagne de Russie et de la comtesse Marie Nikolaïevna Volkonskaïa, elle-même fille du feld-maréchal Nicolas Volkonsky.

Sa famille appartenait à la grande aristocratie russe, comptant de nombreux personnages importants, en politique autant qu’en littérature.

Il a fait des études médiocres à Moscou, s’est engagé dans l’armée et a participé aux campagnes du Caucase et à la défense de Sébastopol.

De cette période datent ses premières œuvres : Enfance (1852), Adolescence, publié en 1854, puis Jeunesse en 1855. Une tourmente de neige (1856), Les Deux Hussards (1856), Récits de Sébastopol (1868).

Le succès remporté l’encourage à devenir écrivain.

Il quitte l’armée et entreprend un long voyage en Europe. Il rencontra à Paris, où il arriva en février 1857, Ivan Tourguéniev, qui lui fit connaître les arts et la culture française. Il décida de partir pour la Suisse, avant de revenir en Russie puis de repartir, le 25 juin 1860, pour l’Allemagne, où il effectua des travaux d’inspection des écoles, des études de méthodes pédagogiques. Léon Tolstoï continua à parcourir l’Europe, de Marseille à Rome, de Paris à Londres, ainsi qu’à Bruxelles, où il rencontra Proudhon.

Quand il revient en Russie, l’abolition du servage, ordonnée par Alexandre II le 19 février 1861, l’enchanta. Il exerça alors la fonction d’arbitre de paix, chargé de régler les contentieux entre les propriétaires fonciers et les serfs dans le district de Krapivna.

Guerre et Paix (1869), que Tolstoï a mis dix ans à écrire et qui est une de ses plus grandes œuvres romanesques, brosse le portrait historique et réaliste de toutes les classes sociales au moment de l’invasion de la Russie par les troupes de Napoléon en 1812.

Tolstoï est un écrivain dont le talent a été rapidement reconnu et qui s’est fait connaître par les récits autobiographiques de son enfance et sa jeunesse, puis de sa vie de soldat à Sébastopol (Crimée). Il est devenu très célèbre, comme il le souhaitait ardemment, avec le roman Anna Karénine en 1877. Mais il n’était pas heureux, angoissé et nihiliste. Au terme d’une recherche aussi ardente que celle de la célébrité, menée de manière rationnelle pour répondre à ses questionnements existentiels et philosophiques, il s’enthousiasme pour la doctrine du Christ. Dès lors et jusqu’à la fin de sa vie, il exprime son idéal de la vérité, du bien, de la justice et de la paix, encore parfois dans des fictions et des nouvelles, mais surtout dans des essais.

Il prône le travail manuel, la vie au contact de la nature, le rejet du matérialisme, l’abnégation personnelle et le détachement des engagements familiaux et sociaux.

Après avoir été porté aux nues comme romancier, Tolstoï est devenu un point de mire en Russie et dans tout le reste de l’Europe, par admiration ou par acrimonie à cause de sa critique des Églises nationales et du militarisme.












La tombe de Léon Tolstoï







Son mariage avec Sophie Behrs, de seize ans sa cadette, fille d’un médecin attaché à l’administration du palais impérial de Moscou, eut lieu le 23 septembre 1862.

À l’instar du Pozdnychev de sa 
Sonate à Kreutzer, Léon fit lire à Sophie avant leur mariage le Journal dans lequel il détaillait ses pires défauts. Cela ne découragea pas la jeune femme.

Installé à Iasnaïa Poliana, le calme a permis à Tolstoï d’atteindre la sérénité de l’écrivain. Il publia alors 
Les Cosaques (1863), puis commença d’écrire La Guerre et la Paix intitulé d’abord L’Année 1805. Après s’être rendu sur le champ de bataille de Borodino, et s’être documenté à Moscou, il revint à Iasnaïa Poliana pour continuer d’écrire, avec une rigueur étonnante. Reprenant plusieurs fois des passages entiers de La Guerre et la Paix, il parvint à achever d’écrire le sixième et dernier volume de l’ouvrage en 1869.

Sophie recopia huit fois à la main le manuscrit de
La Guerre et la Paix. L’œuvre, fraîchement accueillie par la critique, soulève un très grand enthousiasme populaire.

La même année, il vit naître son troisième fils, baptisé comme lui Léon.

Cette période de calme contraste bientôt avec la tourmente que l’écrivain vit à la suite d’une prise de conscience soudaine et puissante, celle de n’être qu’un mortel. Ce bouleversement moral se produit alors que Tolstoï est en voyage vers Penza, lors d’un arrêt dans une auberge. Désormais, il commença chaque page de son journal par
s. j. v. (si je vis).

Il se plongea dans la lecture de philosophes, Schopenhauer en particulier. Il fit de nombreux projets, entama la rédaction d’un syllabaire, rouvrit une école notamment. Cette effervescence cachait en réalité un profond vide causé par l’achèvement de son œuvre 
La Guerre et la Paix.

Il se concentra sur le but de rédiger un « roman sur la vie contemporaine et dont le sujet serait une femme infidèle ». Le projet de rédaction d’
Anna Karénine naquit après que Léon eut parcouru les Récits de feu Ivan Pétrovitch Belkine de Pouchkine, en mars 1873, et par un fait divers qui s’était produit le 5 janvier 1872 au centre de la Russie : une jeune femme s’était jetée sous un train.
La rédaction d’
Anna Karénine se fit pourtant lentement, interrompue par de nombreux drames de famille. La critique l’accueillit favorablement. Comme après avoir achevé l’écriture du précédent roman, il connut une période trouble, où les considérations philosophiques qu’il avait mêlées aux évènements romanesques dans Anna Karénine avaient accouché d’une pensée éthico-religieuse.
En 1879, Tolstoï se retourne vers le christianisme qu’il évoque dans 
Ma confession et Ma religion (ouvrage censuré au départ), mais il est très critique par rapport à l’Église orthodoxe russe : son christianisme reste empreint de rationalisme, la religion étant toujours chez lui un sujet de violents débats internes, ce qui l’amènera à concevoir un christianisme détaché du matérialisme et surtout non-violent.
Plus tard, vers 1883, il décide de vivre comme un paysan en se débarrassant aussi de ses possessions matérielles héritées, pourtant nombreuses (il avait acquis le titre de comte). Avec le temps, il sera de plus en plus guidé par une existence simple et spirituelle.

À la fin de sa vie, Tolstoï part s’isoler et meurt d’une pneumonie le 7 novembre 1910, dans la solitude, à la gare d’Astapovo, tout près de sa propriété d’Iasnaïa Poliana, incompris de sa famille, y compris de sa femme Sophie qu’il refusera de voir, en dépit de leur intimité prouvée par les treize enfants qu’ils eurent ensemble et par l’autorisation réciproque de lire dans le journal intime de l’autre.











Tolstoï et la mort

La réflexion intense sur la mort n’est pas, chez Tolstoï, un effet de la vieillesse.


Dans ses textes autobiographiques, il avoue avoir abordé dès son enfance, la pensée de l’au-delà. La mort précoce de ses parents n’y fut pas étrangère, ainsi la disparition de ses frères Dmitri et Nicolas et la tuerie de Sébastopol. La mort et la révolte de l’esprit contre elle sont le tissu même de la création tolstoïenne.


« J’ai tué des hommes à la guerre, j’en ai provoqué d’autres en duel pour les tuer ; en jouant aux cartes et en me goinfrant, j’ai dilapidé les fruits du labeur de mes paysans ; je les châtiais sévèrement, je m’adonnais au stupre, à la tromperie. Mensonge, vol, débauche de toute sorte, violence, meurtre ? Pas un crime que je n’aie commis. »


« Je traversais à cheval la forêt de Tourgueniev, au coucher du soleil : herbe fraîche, ciel étoilé, senteurs de saulaies en fleur et de feuilles de bouleau fanées, trilles de rossignol, grésillement d’insectes, voix de coucou et ma solitude, le plaisir de sentir le mouvement du cheval sous mon corps, un bien-être physique et psychique. Et cette idée : incessamment, je pense à la mort. Il m’est apparu clairement que j’éprouverais le même bien-être, mais différemment, de l’autre côté de la mort. »



La mort du prince André, le suicide d’Anna Karénine, les fins de vie si différentes dans Trois morts, le long départ, funèbre et lumineux, d’Ivan Ilitch. Et chaque fois, la volonté obstinée de traverser l’écran, d’entrapercevoir l’au-delà, de synthétiser l’avant-goût de l’éternité, de modéliser, en mots, en images, le moment du basculement vers « ce qu’on ne peut pas comprendre ». Un homme poussé dans la noirceur d’un sac ou bien un point de clarté qui se dilate devant le regard d’un mourant.
Tout Tolstoï est la tentative surhumaine de « comprendre ce qu’on ne peut pas comprendre »






Plan du dossier

RÉSUMÉ COMPLET
BIBLIOGRAPHIE
1. TEXTE
2. AUTRES ŒUVRES DE TOLSTOÏ
3. CRITIQUE

PLAN DE L'ETUDE

1. le contexte de l’œuvre
2. la mort dans l’œuvre de Tolstoï :
Enfance, Guerre et paix, Anna Karénine, Trois morts, Maître et serviteur
3. la mort dans la vie de Tolstoï : expériences vécues
4.
La Mort d’Ivan Ilitch
Les personnages (famille, collègues, soignants, Guérassime)
La structure de l’œuvre : les chapitres
La temporalité
Lieux et objets

5. Ecrire la mort dans
La Mort d’Ivan Ilitch
La mort sociale
La mort physique
La mort morale

Commentaires de textes :
COMMENTAIRE N° 1 Chapitre II, du début à la p. 34, « Et Ivan Ilitch se maria ».
COMMENTAIRE N° 2 Chapitre VI
COMMENTAIRE N° 3 Chapitre VII
COMMENTAIRE N° 4 Chapitre IX







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  • Étude complémentaire : L’écriture de la mort dans le récit

À propos des trois œuvres suivantes :
• Leon Tolstoï,
La Mort d’Ivan Ilich (1886)
Samuel Beckett, Malone meurt (1951)
Carlos Fuentes, La Mort d’Artemio Cruz (1962)

D’après les ouvrages suivants :
Philippe ARIÈS, L’Homme devant la mort, Paris, Seuil, 1977.
– Maurice BLANCHOT,
L’Espace littéraire, Paris, Gallimard, 1968 (le chapitre intitulé « L’œuvre et l’espace de la mort », p. 99 à 211).
– Michel GUIOMAR,
Principes d’une esthétique de la mort, Paris, J. Corti, 1967.
– Vladimir JANK
ÉLÉVITCH, La Mort, Paris, Flammarion, 1966.
– Edgar MORIN,
L’Homme et la mort dans l’histoire, Paris, Correa, 1951.
– Louis-Vincent THOMAS, Anthropologie de la mort, Paris, Payot, 1975.
– Michel VOYELLE,
La Mort et l’Occident, Paris, Gallimard, 1983.
– Michel VOYELLE, La Mort en toutes lettres, P.U. Nancy, 1983.






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